Etienne
La Boétie
«Une atmosphère de meurtre rituel, un
air de Kichinev, où l’agent de police au coin de la rue était le
seul représentant de la dignité humaine ».
Rosa Luxemburg (1914)
« Première règle de la guerre :
connaître son ennemi ». Sun Tzu 2(général
chinois, Vie siècle av JC)
UNE
GUERRE « INDICIBLE » ?
Le 14 septembre 2014, j'écrivais dans
ce blog, dans l'article : « Dans la peau d'un égorgeur
islamique », le paragraphe suivant :
« LE
FACTEUR-clé de L'ANONYMAT
Les
guerres apparaissent en général opaques. Leurs combattants doivent
donc rester anonymes. Là réside le secret du meurtre impavide.
Quelques facétieux d'Anonymous ont compris la faiblesse de cette
stratégie il y a quelques années. Pour faire libérer un de leurs
militants détenu par un cartel de la drogue, ils avaient menacé de
dévoiler l'identité des membres du cartel en question. La réussite
fût totale. L'otage avait été relâché bien qu'après avoir subi
les tortures habituelles.
Comprendre
la psychologie du tueur anonyme ne peut se situer au niveau du simple
examen du type frustré par une société cynique et inégalitaire.
Il faut saisir à quel moment et comment le futur tueur ou égorgeur
peut passer à l'acte débarrassé de tout sentiment humain.
Le
premier moment d'insensibilisation est le port de l'uniforme. Doté
d'une tunique commune à une foule d'autres individus, l'impétrant
ne s'appartient plus. Il ne peut plus obéir à une conscience de
classe ou même à une simple conscience individuelle cartésienne.
Il est désindividualisé. C'est cette désindividualisation qui le
rend violent sans remords. Il agit pour tous et au nom de tous en
raison de l'honneur qui lui est confié d'exécuter la besogne (sale
de préférence). Son sentiment des responsabilité individuelle est
quasiment dissous. Est altérée la conscience normale de tout
individu en temps de paix civile. Ses comportements sont conditionnés
par les circonstances de la situation immédiate, qui est souvent
très simple: sauver sa peau. Car si vous n'obéissez pas dans la
foule en uniforme vous êtes cuit, aux ordres d'un Durruti comme aux
ordres d'un quelconque djihadiste barbu. C'est ce bon Gustave Le Bon
qui avait parfaitement identifié le mécanisme: "dans la foule,
tout sentiment, tout acte est contagieux", "La qualité
mentale des individus dont se compose la foule ne contredit pas ce
principe. Cette qualité est sans importance. Du moment qu'ils sont
en foule, l'ignorant et le savant deviennent également incapables
d'observation". A cet égard il n'est pas étonnant que des
adolescents, qui ont vécu en Europe riche au milieu de bandes,
régies par le même principe de contagion suiviste, filent s'enrôler
dans les zones de combat (impérialiste masqué), vues comme moments
révolutionnaires. On retrouve le même phénomène dans les émeutes
primaires qui culminent dans des lynchages. Le spontané est vite au
second plan de l'explosion. Les individus les plus actifs, les plus
cruels (donc les plus "radicaux") sont en situation de
précarité économique et sociale. Les brutes épaisses et les
dictateurs sont en général des déclassés ou des arrivistes
bafoués. Sous le régime de Vichy en France, comme en Allemagne sous
Hitler, les pires tortionnaires pervers se retrouvèrent promus aux
postes de commandement des organismes policiers et militaires. Le
développement du phénomène terroriste n'est donc pas le propre de
la seule religion d'Allah (traditionnellement belliqueuse) mais
intrinsèque à la guerre moderne dès lors qu'on ne peut plus
trouver de justification crédible pour les millions de prolétaires
internationalistes. Les individus paumés, sans identité collective,
en trouve une lorsqu'ils sont embrigadés. Il y a leur groupe, leur
camp, leur troupe militaire et le reste du monde. L'esprit de corps
est une source puissante de déshinibition comportementale, porte
ouverte à l'acte de tuer, comme affirmation de la force du groupe.
On
remarquera enfin que l'uniforme est le même chez les super flics
dits nindja comme chez les tueurs de l'Etat islamique. Et au passage
la gradation en terme d'Etat pour des cartels hétéroclite de
pillards, qui confirme "l'état" du monde à feu et à
sang, officialisant des bandes armées telle une entité nationale
officielle. Les "combattants" de l'Etat démocratique comme
ceux de l'Etat islamique sont masqués. On ne sait plus qui est le
chef dans les bandes d'assassins armés comme on ne sait plus qui
sont les financiers qui ordonnent des manoeuvres économiques
criminelles. Pour un peu on dirait qu'il le faut pour ne plus avoir à
se regarder devant la glace. Au fond, cet anonymat est pourtant bien
symbolique de la guerre moderne capitaliste: elle doit masquer des
combattants sans vergogne et sans autre but que la jouissance de
violer et tuer l'autre. LE PROLETARIAT LUTTE LUI A VISAGE DECOUVERT.
Tout autre est le comportement de la "foule
prolétarienne".... ».
Or,
les six attentats simultanés du 13 novembre à Paris sont venus
mettre fin à l'anonymat du « terrorisme planétaire ».
Plus qu'une évolution, cette identification rapide des tueurs
manifeste non tant un affaiblissement dudit Daech, qu'un changement
de situation dans la configuration impérialiste mondiale. Ces
attentats répondaient à un « besoin », parce qu'ils
étaient attendus et parce qu'il fallait une raison qui « mouille »
(de sang) la population civile, pour justifier un pas en avant dans
la guerre en Syrie ; charge qui repose sur l'armée française,
sous commandement américain et au service des autres pays européens
qui se déchargent eux du sale boulot sur cette ancienne puissance
coloniale3,
laquelle a encore un professionnalisme et un poids certain dans ses
anciennes colonies. Tout cela pour dire qu'il n'y a pas forcément de
lien de cause à effet, comme nous le chantent les « indignés »
de la déradicalisation, qu'on va découvrir ci-après. Les
bombardements étaient prévus indépendamment des
attentats-suicides, et n'ont pas pour but de venger les malheureuses
victimes civiles ni surtout d'empêcher les soldats de l'ennemi de
venir quand ils veulent à l'arrière... en France même. Guerre
inédite (indicible?) opaque et saignante pas virtuelle du tout
auprès de laquelle, 1914 apparaît comme une bataille d'enfants. En
1914 déserteurs et agents de l'ennemi étaient fusillés ; en
2015, les apprentis tueurs français et belges partis servir l'islam
mondialiste en Syrie, peuvent revenir sans être fusillés, peut-être
se voir gratifiés d'un simple bracelet électronique mais en tout
cas se réinscrire à pôle emploi et percevoir les allocs.
Foin des billevesées
rabâchées sur la dite « radicalisation »
On est en plein 1984 d'Orwell, puissance guerre des
étoiles et des egos. Non par la terreur que fait régner la marche à
l'abîme du système capitaliste, mais parce qu'il a réussi –
rendez-vous en compte – à supprimer toute réelle discussion et
réflexion du point de vue des classes opprimées. Il n'y a plus de
groupes politiques révolutionnaires et courageux pour permettre des
réunions publiques où discuter librement, où remettre en cause les
bourrages de crâne diversifiés, rumeurs et interprétations. On est
seul face à big brother internet et ses dérivés télévisuels.
Bien sûr rien ne vous empêche de discuter à l'apéro
avec votre voisin ou au coin d'un bar, sauf s'il est l'objet de la
mitraille des drogués terroristes. Rien ne vous empêche d'appeler
sur internet à une manifestation pour mettre fin aux meurtres civils
et aux mensonges qui les parasitent, sauf à vous attendre à une
descente de police pour fouille de votre ordinateur et de vos
chiottes.
N'est-on pas un peu obscène, nous, européens riches,
enfants des colonialistes, de rester tétanisés, horrifiés et
meurtris devant ce meurtre massif d'une centaine d'êtres humains
français (ou complices des français de souche) il y a déjà une
semaine, quand les attentats qui assassinent les civils
indifférenciés sont le lot depuis des années et des années des
« habitants» afghans, africains, turcs, etc. ?4
Il faudrait donc « relativiser » et attendre
que les meurtres massifs de civils européens atteignent le quota
quotidien des populations meurtries du Pakistan, en tout cas se
donner les moyens de « déradicaliser » en laissant
tombes ces « bombardements qui ne servent à rien ».
C'est le credo des médias, gentils contestataires de la
merveilleuse démocratie, avec son faux nez de légitimité, mais
installés par le pouvoir au sommet des mégaphones électroniques et
odieuvisuels. C'est le fond de l'émission-limite « Ce soir ou
jamais » de l'ancien rédacteur d'Actuel, le hippie Dominique
Taddeï. On va poser de bonnes questions mais donner les réponses
attendues, radicales réformistes, aveuglément interprétatives
voire insultantes pour tout honnête homme. Les deux camps sont en
présence : une variété d'islamo-gauchistes fera face à une
variété de gentils conservateurs du système. Le niveau de la
discussion n'est aucunement politique, mais sociologique,
psychologique, voire pathologique dès que ça chauffe. La crème du
quotidien « informatif » télévisuel, « déformatif »
ou « recadrage permanent », conviendraient mieux.
L'émission du hippie recyclé est en réalité très
« cadrée » sous ses airs détachés et conviviaux (tout
se termine en musique, ce qui est tout de même une offense à
l'islam bornigoriste).Emission cadrée par une déclaration liminaire
du poète national des gargouilles Villepin. On nous rapporte son
« analyse » : « la guerre ne peut pas être
gagnée contre le terrorisme car c'est une main changeante (sic). Cet
Etat islamiste c'est nous qui l'avons enfanté. On assiste à une
cristallisation de l'ensemble de ces groupes. La France n'étant pas
assez sécuritaire, est vulnérable. C'est une guerre perpétuelle ».
Villepin qui adore jouer le beau Serge n'est qu'un missi
dominici du Qatar, son employeur, mais fait recette chez les
enseignants gnangnans et les variétés d'islamo-gauchistes5.
Le meneur islamo-gauchistes de la soirée (pote de T.Ramadan) le
nommé Alain Gresh enfourche la belle parole villepinienne pour
dénoncer en premier lieu, non les criminels meurtres de civils, mais
« la surenchère à la dénonciation de la population étrangère
qui fait le jeu du FN ». Le ton est donné, les autres n'ont
plus qu'à demander à monter sur le cheval du pacifisme, ce
classique complément du bellicisme, malgré la présence d'un
général sans uniforme. Se succèdent les conservateurs Galateros,
Tertiais, le doux Janneney, Le Pourrhet, qui viennent à leur tour
nous seriner « on ne gagnera pas par des moyens militaires »,
opérant pour le spectateur crédule une césure mentale avec la
réalité : la guerre réelle capitaliste, impérialiste dont le
terrorisme n'est qu'un accessoire6.
Accessoire utile aux gouvernants, même quand ils ne le mettent pas
en pratique eux-mêmes (comme les Erdogan et Poutine), mais pas
« notre » principal ennemi puisque c'est la guerre
capitaliste qui est « notre principal ennemi »
incorrigible à l'heure actuelle. Le terrorisme est un terme qui n'a
aucun sens (comme le dira d'ailleurs justement à la fin) ; vous
ne pouvez pas qualifier des hommes de main sans âme et drogués
d'être votre principal ennemi – même s'il vous décharge
courageusement 100 balles de kalach dans le corps – quand les
commanditaires sont les oubliés des grands donneurs de leçon des
médias ; mais les Gresch et Cie sont très douteux dans leur
critique légère du terrorisme, que je nomme plus nettement
impérialo-terrorisme, en me moquant de la vacuité des mots face aux
cadavres des victimes du populisme pro-musulman.
DE LA NAISSANCE DE DAECH... A LA DJIHADOPHILIE
C'est la beauté du plateau, à l'intelligence vive,
beauté arabe plus proche d'Ava Gardner que de la voilée de la rue
aux magasins folkloriques, qui électrise ensuite notre attention.
Elle a été repérée comme bankable puisqu'elle est invitée dans
toutes les émissions pipoles qui se piquent « d'expliquer »
la situation atmosphérique. Son intervention frappe immédiatement
parce qu'elle semble aller au cœur du sujet : « C'est
quoi le djihadisme ? On ne sait pas qui on bombarde ! Qui
on combat ? ». Allait-elle nous révéler des secrets
d'Etat, donner des frissons à la DGSE ? Une autre intervenante,
sémillante elle aussi, semblait compléter : « … il
faut que Daech ne soit plus utile à personne, mais il a servi à
tous depuis 2006 ». Intéressant. On semblait avancer vers une
vérité tangible pour déblayer notre cerveau de moineau du fatras
des rumeurs. Hélas notre adrénaline intellectuelle allait vite
refluer. La beauté fatale Myriam Benraad avait bien rappelé le
passé baasiste de Daech (les bandes armées de Saddam profitant du
chaos après le départ de l'armada US)7.
La sémillante intellectuelle au phrasé et au raisonnement si
percutant et convaincant jusque là, va perdre sa superbe dans sa
confusion et sa compromission concernant la « radicalisation » :
« On dit en 2015 qu'on va éliminer des barbares ? On ne
sait pas qui est Daech. Il y a des radicalisations en France. Il y a
des centaines de morts civiles en Syrie que les djihadistes exhibent
dans leurs films8.
Les bombardements en Syrie ne régleront pas le « discours
révolutionnaire de Daech ». On eût aimé qu'elle précise la
raison de l'emploi de cet oxymore particulièrement inapproprié
concernant les petites frappes devenues terroristes de métier, et
qu'elle manifeste moins bruyamment son soutien à l'islamo-gauchiste
Gresh qui venait de nous conter encore une fois que c'est la
population musulmane qui est visée9
alors que les « révolutionnaires » (arabes de souche et
musulmans d'idéologie) viennent de bouziller une centaine de vies
françaises ou pas.
Les islamo-islamistes officiels ne sont pas plus clairs,
le CFCM dans sa démarche d'union nationale (les imams officiels sont
rétribués par l'Etat français) est allé chercher un hadit du
coran, joli sur la forme, l'écriture sectaire est toujours poétique,
mais ambiguë comme tous les versets, avec c e mépris répétitif de
la femme et l'injonction d'un dieu magique imaginaire tout puissant
mais qui considère toutes les fractions islamiques comme les siennes
et qu'il choisit selon son bon plaisir:
«Quand
vous verrez des drapeaux noirs, ne bougez pas de votre place, ne
déplacez pas vos mains ni vos pieds. Après, apparaîtra une
communauté d’immatures, à qui on n’accorde aucune importance.
Leurs cœurs sont comme des morceaux de métal. Ils se présentent
comme les représentants de l’État. Ils n’acceptent ni
discussion ni alliance. Ils appellent à la vérité, mais ne sont
pas eux-mêmes des gens de vérité. Leurs prénoms sont des prénoms
d’emprunt et leurs noms se rapportent à des villages (ou des
villes). Leurs cheveux sont longs et lâchés comme ceux des femmes.
Ils sont proches les uns des autres, jusqu’au moment où naîtront
des conflits internes parmi eux. Ensuite, Allah donnera la vérité à
qui Il voudra ».
Le plus vicieux est à venir depuis la rangée des
islamo-gauchistes invités sur le plateau de contre-vérités. La
demoiselle se mue soudainement en djihadophile (s'agit-il d'une
« radicalisation » en direct?) et nous ressert ensuite la
théorie de la ghettoïsation des banlieues laissées à l'abandon,
fabriques à parias. La motivation des jeunes désoeuvrés :
l'ennui. Géniale trouvaille de la donzelle. Je m'ennuie au pied de
mon immeuble, Pôle emploi est une agence de merde, je vais donc
aller m'éclater en Syrie avec les potes djihadistes et je reviens
massacrer à la kalach ses cons de jouisseurs français bobos !10.
Puis elle éructera que : « la radicalisation est
politique. On évacue le problème social. On fait de la
discrimination ». Et toutes les têtes du plateau de hocher
pieusement.
Cette histoire de radicalisation est du pipeau, comme la
déradicalisation11,
sa jumelle. Mais qu'est-ce qu'ils croient tous ces commentateurs
attitrés, diplomisés, que la bourgeoisie ne voudrait plus
reproduire la classe ouvrière ? Mixer Neuilly et Saint-Denis ?
Si elle en avait eu le désir (incestueux) elle l'eût déjà
réalisé ! Depuis les origines de la société de classes (je
pense à la motte castrale, ma spécialité), où a-t-on vu que la
plus grande pauvreté empêchait la plus grande richesse ?
Depuis moins loin, où a-t-on vu que les écoles de la
république bourgeoise empêchaient la reproduction des inégalités ?
La fable de l'intégration ou de l'assimilation a toujours été une
grosse fable, même si les politiciens de la droite bourgeoise
semblent la regretter ou la présenter comme la bouée de secours
face à l'islamisation rampante de la société mondiale. Banlieues
d'hier ou d'aujourd'hui qui y habite ? Les prolétaires les plus
productifs dans zones urbaines industrielles et commerciales.
Pourquoi insister sur les origines de ces travailleurs ?
Pourquoi déplorer qu'il y ait plus d'actes de banditismes de
« jeunes hommes » quand les quartiers bourgeois disposent
de plus de flics au mètre carré et que la misère n'y est pas ?
Alors l'argumentaire des bobos de plateaux retombe dans
l'ornière du radicalisme réformiste gauchiste : faut créer
plus d'emploi et arrêter de criminaliser les musulmans. Autant
demander de mettre Paris en bouteille et le quartier « à
risques » de Sens dans le bon sens !
C'est pourquoi les Myriam et Cie bêlent enfin à
l'unisson de l'Etat (socialiste) menteur : oui, sado-maso que
nous sommes, ouvriers et patrons de souche, nous avons créer Daesh
dans nos banlieues !
Il faudra qu'on m'explique comment le chômage peut
mener à Daech et pourquoi ce sont plutôt des petits caïds qui en
sont les principaux promus ?
La confusion de la situation de chômage, de réclusion
ou expulsion sociale avec un engagement « révolutionnaire »à
aller servir de chair à canon – après avoir tué d'autres êtres
humains coupables seulement d'exister – est le discours autorisé
et dissolvant de toute réelle réflexion contre l'ordre capitaliste
au pied duquel de petites frappes lâches et sans nom viennent livrer
des bassines de sang.
Seul moment qui frôle la politique, lorsque Gresh
invoque comme causalité le rapprochement France-Iran. Hé Hé...
Le recrutement
terroriste n'est ni une radicalisation (radicalisation de quoi ?
Politique ? Certainement pas. Sociale ? Encore moins.
Romantisme révolutionnaire religieux ? Des clous !) Très
prosaïque le recrutement aux causes, nullement psychologiques, si
bien décrites par un internaute anonyme :
Que cette nébuleuse terroriste n'ait aucun problème à recruter,
pas grand mystère là dedans. Du fric, des voyages, de l'aventure,
de l'adrénaline à profusion, une image de héros aux yeux des
jeunes femmes converties, un sentiment d'appartenance, le paradis
garanti où l'attendront des houris de service, à opposer le plus
souvent à une vie monotone, sans but, sans flouze, sans prestige,
d'un vide sidéral. Ajouté à cela, comme le montre cette analyse,
un champ d'action paralysé par l'inertie, englué dans la procédure,
où ne règnent qu'un minimum d'entraves, Ni les attentats ni le
recrutement ne sont en voie de se tarir.
LES STALINIENS SONT DEVENUS DJIHADISTES
Ce serait leur faire trop d'honneur que les qualifier de
« guerriers » pour une autre civilisation. Il est invoqué
de leur part, une référence à l'islam rigoriste, au salafisme,
dont ils ne connaissent à peu près rien, pas plus qu'ils ne
comprennent la langue arabe, ou s'ils la comprennent c'est encore
pire d'imbécillité car il ne savent chanter que « alalhou
akbar », alors que le chant est prohibé.
Il y a de toutes manières une civilisation qui est
en train de se dissoudre, celle du capitalisme contemporain qui
dépasse des sommets de barbarie, mais qui est complice de sa perte
par son auto-dissolution : l'invention du djihadisme par les
élites bellicistes US, ou sa création ex nihilo après chaque
razzia impérialiste, l'invention du multiculturalisme pour
ridiculiser toutes les nations (une seule mérite ce nom : les
USA), l'autorisation généralisée du port du drapeau djihadiste
numéro 1 (le voile et autres cloches pour tête féminine),
l'autorisation du développement des mosquées12,
l'invention de l'islamophobie par les prêcheurs des diverses sectes
islamistes et leurs complices les radis gauchistes.
En lieu et place du stalinisme défunt, le djihadist project ne peut pas être qualifié de
civilisation et celle du capitalisme est pourrie depuis ses débuts.
Je vous laisse déduire quelle civilisation je juge comme seule
alternative (pour les lecteurs réguliers). Il y a bien un combat de
civilisation et pas une simple guerre opaque inter-impérialiste,
entre d'un côté une soi-disant civilisation moderne qui implose et
un avenir de l'humanité qui ne peut reposer ni sur le règne de
l'argent ni sur le règne des spéculateurs charlatans des diverses
religions.
Et c'est justement pour combattre cette alternative que
la question des races et des religions est présentée
universellement comme le fond du problème. Guerre des races conspuée
officiellement bien sûr. Guerre des religions déplorée en même
temps que magnifiée.
L'abandon des banlieues a bon dos. Elles n'ont jamais
été abandonnées dans leur fonction, loger les prolétaires
éloignés du centre ville pour qu'ils puissent aller au turbin, près
ou loin, en métro et retourner dans leurs quartiers dortoirs dans
une vie tristement consumériste où le supermarché à remplacé la
messe et la mosquée. L'organisation et la mise ne scène
architecturale de la ville obéissent aux besoins de l'Etat
capitaliste et de ses patrons pas au souci d'esthétique ou de mieux
vivre des populations mélangées de prolétaires. Aux prolétaires
« mélangés » de fait dans leurs cages à lapins, on
propose la mixité sociale et scolaire ! Mirages pour bédouins
moins fous.
Et tout cela n'est pas politique, au sens où la
politique concerne le prolétariat et le peuple en général.
L'abandon majeur de la part de notre société
bourgeoise ne procède pas de l'architecture ou de la politique de la
ville, ou même de la ghettoïsation des derniers arrivés dans le
« refuge occidental », mais est UNE DESTRUCTION. A force
de nier la classe ouvrière, de la ridiculiser par un découpage
entre classes moyennes et bleus sans instruction, à force de nier sa
représentation dans le institutions bourgeoises (aucun ouvrier ni
militant révolutionnaire marxiste chez les « élus » en
cravates), à force de lui rabâcher que le stalinisme était le vrai
communisme, minable et caserne de crétins, on a détruit en grande
partie toute espérance en l'avenir « terrestre », où ne
peuvent plus triompher que les anars nihilistes camusiens à la
Onfray13.
La chute du stalinisme ne fût pas une mauvaise chose,
mais comme la chute d'un cadavre elle empeste encore notre monde.
Tant pis si ma formule vous choque : le staliniens sont devenus
djihadistes. C'est évident pour la plupart des anciens dictateurs
tiers-mondistes en Afrique, beaucoup étaient déjà musulmaniaques
au temps des dites libérations nationales, mais on nous l'avait
caché. C'est plus corsé par les PCF, sectes gauchistes et les
putains du système Askolovitch et Plenel ; ils passent plus de
temps à dénoncer le FN, les bombardements obscurs, le racisme
inventé ou exagéré, qu'à minimiser ou à prendre la défense
emberlificotée des « vengeurs » des peuples « opprimés »
mais contents de l'être (dixit La Boétie)14.
Le FN oligarchique balance des vérités indiscutables mais il reste
l'ennemi intérieur le plus dangereux pour l'aéropage des cuistres
de la gauche bourgeoise ; alors tentons une expérience,
imaginez que ce n'est pas Marine Le Pen qui énonce les constats
suivants. Cette série de remarques et questions gênantes de M.Le
Pen, qui fait mouche, est au top des articles les plus lus sur Le
Figaro, mais oubliez que c'est la blondasse « hitlérienne »
qui parle.
- «... le président n'est pas revenu sur son «refus idéologique» de travailler avec les services de renseignement syriens. «Cet aveuglement a entraîné la très grave accusation portée par Bernard Squarcini», ancien patron du renseignement intérieur (DCRI), qui a affirmé que Manuel Valls, il y a deux ans, s'était opposé à l'obtention de la liste des djihadistes français opérant en Syrie au nom du refus de travailler avec les renseignements syriens.
- la politique pénale «effroyablement laxiste portée» par Christiane Taubira et l'insuffisance de la lutte contre un fondamentalisme islamiste qui «pullule en toute impunité depuis plus de dix ans» sur le territoire français.
- L'identification des financeurs de l'Etat islamique
- Nicolas Sarkozy a fait de l'UOIF (Union des organisations islamistes de France) «l'interlocuteur privilégié de l'État». Or «cette structure a des relations, pour le moins, complaisantes avec le fondamentalisme islamiste. Le salafisme, les Frères musulmans, le wahhabisme se sont répandus sur notre territoire, parfois même financés par nos collectivités locales ou territoriales».
- Alors que le commanditaire présumé des attentats de Paris, Abdelhamid Abaaoud, a pu circuler en Europe sans être repéré (il faudrait) une commission d'enquête parlementaire qui aurait dû être constituée après les attentats de janvier. «La théorie du loup solitaire, évoquée après l'affaire Merah, en 2012, était un mensonge. Ces assassins étaient en réseau». «Les défaillances n'ont pas été résolues par les gouvernements successifs. Ils ont désarmé et rendu vulnérable (le) pays.»On attend toujours la désintox bcbg des intellectuels de gouvernement Askolovitch, Plenel et Cie, et des débrif et désintox de Libération.
UN PEU D'HUMANITE SURGIT DE L'ATTENTAT SANGUINAIRE...
Paradoxalement après la première leçon de l'attentat
parisien, la fin de l'anonymat djihadiste (on identifie plus sûrement
les cadavres que les financiers de l'impérialo-terrorisme)
l'impérialo-terrorisme ne tombe pas du ciel par génération
spontanée, s'il sert ou a servi à tout le monde, dans un sens ou un
autre, il implique des humains en chair et en os, en milliards et en
bains de sang. Ce n'est pas une question de guerre en soi, comme le
radotent les menteurs Valls et Hollande. L'impérialo-terrorisme
restait assez abstrait en France, malgré les boucheries pas très
anciennes à Madrid et à Londres, une question gênante va tarauder
les menteurs professionnels sous la pression du peuple et du
prolétariat, jusqu'à obtention d'une réponse claire : qui
finance ces saloperies ?
- Selon les rumeurs
sinusoïdales des uns et des autres, voici trois versions des
« financeurs » (terme de la fille Le Pen, qui ne veut
point s'aliéner les financiers vrais) :
- la plus bête : Daech est riche parce qu'il vend son pétrole en bidons à dos de chameaux revendus du côté de la frontière turque ; la plus bidon.
- La plus éclairée : des financiers occidentaux voire la CIA ou Israël.
- La plus probable : l'Arabie Saoudite, les monarchies puantes Qatar et autres fouetteurs de peuple.
- La plus improbable : de riches qataris et saoudiens pour la bonne cause de l'expansion de la « culture » musulmane. Cette hypothèse vient renforcer la croyance au « loup solitaire » ou à la bande de voyous indépendants qui auraient travaillé pour leur propre compte (sic), le terrorisme devenant un moyen pour s'enrichir... mais peau de balle pour les crétins qui s'emballent pour cette hypothèse très à la mode ce jour : « Ecoutez, moi terroriste en bande, je veux bien tuer, massacre si c'est pour m'enrichir, pour profiter de mon argent, mais pas pour me tuer aussitôt pour 72 vierges qui n'existent ni sur Mars ni sur Vénus ! ».
Distinguer qui finance, comment et au service de quelle
puissance, sera très utile pour comprendre de si nombreux
engagements de jeune occidentaux en Syrie. Qui paie l'avion à des
groupes de jeunes gens, voire à des familles entières, comment se
passe réellement l'accueil ? Pourquoi plein veulent revenir ? La question plus précise est donc celle-ci: qui est derrière Daech? La Turquie soutenue par les Etats-Unis (+ les monarchies pétrolières qui se proclament sans cesse "innocentes". Et Zemmour a raison de dire que Hollande ne peut pas nommer l'ennemi... parce qu'il est dans le fourgon américain (sorte de porte-avion). L'impérialisme honteux à découvert n'élimine pas la haine (+ jalousie qu'anti-capitalisme qui s'est développée), Daech c'est aussi cet état d'esprit de vouloir tuer l'autre comme solution à ses problèmes (plus nihilisme qu'application d'une religion arriérée, aliénation nihiliste que n'arrêteront ni les bombardements ni une présumée "religion de paix et d'amour". Olivier Roy tape dans le mille: "La France en guerre ! Peut-être. Mais
contre qui ou contre quoi ? Daech n’envoie pas des Syriens commettre des
attentats en France pour dissuader le gouvernement français de le
bombarder. Daech puise dans un réservoir de jeunes Français radicalisés
qui, quoi qu’il arrive au Moyen-Orient, sont déjà entrés en dissidence
et cherchent une cause, un label, un grand récit pour y apposer la
signature sanglante de leur révolte personnelle. L’écrasement de Daech
ne changera rien à cette révolte".
La question pécuniaire est très humaine, ou
révélatrice du niveau de « désintéressement » des
apprentis djihadistes. Mais plus humain encore est la révélation de
l'allure de drogués des tueurs du Bataclan. On en avait plus ou
moins évoqué l'idée dans les limbes de la presse du passé. Puis
Le Monde bourgeois en tête on s'est mis à minimiser cette
découverte, qui est fondamentale, et qui me permet de conclure mon
article « Dans la peau d'un égorgeur ». Il y a aussi la
réaction de fuite du dernier impérialo-terroriste...en fuite. Qu'un
soi-disant terroriste chevronné se soit dégonflé voilà qui est
étrange et presque révolutionnaire; la lettre au Président de
David Van Reybrouck, est
criantede lucidité15.
La dignité des parents des terroristes tués en France et en
Belgique est admirable16.
IMPOSSIBLE DE TUER
DE SANG FROID MEME EN TEMPS DE GUERRE (le captagon aide)
Je le répète, par
devers le Président de la république, nous ne sommes pas en guerre,
ni victimes du vague terrorisme, plutôt dans une guérilla de
civilisation (celle de la bourgeoisie et la même en marche arrière)
qui fait tout pour voiler la face du prolétariat sur la nécessité
d'une confrontation des classes, qui ne peut plus se dérouler comme
une guerre, avec des moments de violence, mais limitée et non
théorisée comme méthode. Les dernières révélations, vite
contredites, sur l'usage de drogues par les nommés terroristes, sont
la deuxième avancée majeure fournie par le drame parisien.
En effet, autant on
nous balade avec l'itinéraire supposé de pauvres chômeurs allant
s'armer tels des « révolutionnaires » en Syrie pour
combattre pour un « monde plus juste » (sans musique et
sans nudité faciale), armés de leur croyance de fer en la religion
mahométane dont ils se fichaient comme d'une guigne à
l'adolescence, autant nous pouvons ajouter que ce sont des êtres
humains formés à l'école occidentale de la culpabilité, du
respect de la vie de l'autre et de la diversité du monde moderne.
Ces jeunes français ou belges, OK ils avaient la haine. Tous
n'étaient pas des petites frappes. Ils ont été ensuite embrigadés
– le mot chic est « radicalisation » (je ne vois pas en
quoi, abrutisation serait plus juste) – par la méthode de toute
secte que j'ai décrit dans mon livre sur la perversion narcissique :
- on t'humilie, tu es réduit à rien, tu dois te prosterner ; tu fais pitié.
- Pour te racheter et te rendre digne de la secte, tu commettras une horreur, même le pire des crimes ; ensuite tu seras admis parmi les plus grands, les honorables qui formeront les autres à leur tour.
- Ton corps même aura besoin de cette soumission à distance ; la lobotomisation musulmano-terroriste aura fait de toi un homme d'acier, prêt à donner sa vie, et à perdre toute raison et sentiment humain, pour l'inusable, qu'il soit honoré des siècles et des siècles, dieu circulaire.
Manque de pot,
comme dira le plumitif de Daech (niveau CM2), cela ne marche pas à
tous les coups, les mécréants occidentaux ayant trop conditionné
le bâtard imparfait. Non remanque de pot, le chemin de croix de
l'apprenti terroriste ne peut pas par lui-même totalement annihiler
l'être humain qui a été formé à un minimum de conscience
grégaire (j'exclus radicalement les PN), qui peut même reculer
devant l'idée du suicide. C'est pourquoi, personne ne croit plus que
les tueurs du Bataclan n'avaient pas un adjuvant, en plus de leur
adjudant dit « cerveau ». Celui-ci est connu depuis
longtemps comme une des principales drogues des sportifs, alors on ne
voit pas pourquoi les « sportifs terroristes » s'en
priveraient.
« Retrouvé
dans le corps du tireur tunisien auteur du massacre de Sousse, pris
également par l’auteur de l’attentat au musée juif de
Bruxelles, la fénéthylline captagon semble le complément
indispensable de la Kalachnikov dans la panoplie du terroriste. Rien
ne dit encore que les assassins de Paris étaient sous son emprise,
mais leur description, par certains témoins comme des machines
parfaitement froides et déshumanisées, peut le suggérer.
Interrogé par Medscape France, le Pr
Amine Benyamina (Département de psychiatrie et
d’addictologie, Hôpitaux Universitaires Paris-Sud) rappelle que «
le captagon est une amphétamine, de la même famille que le
maxiton17.
Ces drogues ont été interdites en France à la fin des années 70,
après avoir fait des ravages notamment parmi les étudiants ». Le
captagon n’est d’ailleurs pas la seule molécule envisageable
pour accomplir des actes terroristes. On peut aussi parfaitement
prendre des benzodiazépines ». « La molécule sera la touche
finale », résume le Pr Benyamina, et le gros du problème reste «
le travail de sape de longue haleine entrepris par des recruteurs sur
une jeunesse caractérisée par une volonté de s’éprouver et un
faible évitement du danger ». A quoi s’ajoutent bien sûr « des
dispositions personnelles et une adhésion idéologique, car sur la
vaste population touchée par le net et les prédicateurs, il n’y a
certainement que très peu de candidats ».La substance, quelle qu’elle soit, présente cependant un potentiel intérêt non négligeable en contexte terroriste. Outre ses effets biologiques intrinsèques, elle fait lien avec l’histoire de la secte des assassins, qui, au Proche et au Moyen-Orient, ont commis tout au long du moyen-âge moult crimes sous l’emprise du haschich. Et « ce n’est pas uniquement de la romance », note le Pr Benyamina ».
LE CAPTAGON PLUS CONVAINQUANT QUE LE CORAN
Inconnues à l'époque arriérée où a été rédigé le coran, les drogues de synthèse sont celles dont la fabrication et le trafic se sont le plus développés ces dernières années sur les champs de guerre. La perméabilité entre ce trafic et celui des armes est moins étalée dans la presse. Cette révélation est importante car elle vient mettre à mal le baratin sur les « monstres » terroristes inhumains. La description qui suit, recopiée de wikipédia, suffit non seulement à ma démonstration concernant la guérilla civilisationnelle mais par extension confirme que si on filait de la gnôle aux soldats à Verdun, on a modernisé depuis !
« Durant
la Seconde Guerre mondiale, l'armée allemande a distribué de la
pervitine
(dérivé de méthédrine
produit par la firme Temmler
Werke GmbH (en))
à très grande échelle et à tous les niveaux des unités
combattantes jusque dans les ministères. Cette drogue de guerre
aurait participé grandement à l'efficacité de la blitzkrieg. La
méthédrine
permit aux troupes allemandes de ne prendre aucun repos pendant les
onze jours de la campagne des Balkans,
en mai 1941. On
considère que la Benzédrine
(à l'époque, forme non-commerciale de l'amphétamine proprement
dite), joua un rôle important dans la bataille
d'Angleterre, en permettant aux aviateurs anglais de compenser
leur infériorité numérique. Enfin, les usines d'armement
japonaises en distribuaient à leurs ouvriers. Les stocks constitués
furent écoulés après la guerre, ouvrant un marché aux capacités
de production des usines pharmaceutiques et provoquant l'accoutumance
de 5 % des jeunes Japonais dans les années
1950. Ce genre de substance est toujours employée de nos jours,
notamment par l'armée des États-Unis d'Amérique ».
Un être
humain normal, rationnellement élevé ne peut pas tuer ainsi
froidement ses frères humains, sans opium de synthèse ! Désolé
pour nos islamo-gauchistes qui croient encore que la religion
suffirait comme opium du peuple !
ANNEXE
LUXEMBURGISTE :
Comment ne
pas relire, et trouver terriblement actuelles – en dépit de la
différence de degré et des particularités terroristes inédites
que nous subissons – et belles ces pages de notre Rosa. Rosa
Luxemburg ne niait pas les singularités culturelles historiques
(elle défendit au contraire « la liberté de l’existence
culturelle » dans son article « Le problème des nationalités
dans le Caucase ») mais s’en prenait à ce qu’elle tenait
pour le modèle national bourgeois.
« Finie
l’ivresse. Fini le vacarme patriotique dans les rues, la chasse aux
automobiles en or, les faux télégrammes successifs, les puits
contaminés par des bacilles du choléra, les étudiants russes
jetant des bombes de tous les ponts de chemin de fer de Berlin, les
Français survolant Nuremberg, les violences de la foule voyant
partout des espions, le torrent humain excité par une musique
assourdissante et des chants patriotiques joués à tout rompre dans
les cafés ; les populations de villes entières changées en
populace, prêtes à dénoncer, à maltraiter les femmes, à crier
Hourra et à s’élever jusqu’au délire en faisant courir
d’épouvantables rumeurs ; une atmosphère de meurtre rituel,
un air de Kichinev [2]2,
où l’agent de police au coin de la rue était le seul représentant
de la dignité humaine.
Le spectacle est terminé. Les savants allemands,
ces « lémures chancelants », ont été rappelés à
l’ordre par des sifflets depuis longtemps. Les réservistes ne
verront plus de jeunes filles courant le long de leurs convois en
criant leur joie, ils ne salueront plus la foule en souriant
joyeusement depuis les fenêtres de leurs wagons ; ils avancent
en silence, leur carton sous le bras, à travers les rues où la
foule vaque à ses occupations quotidiennes avec un air chagrin.(...
(…)
«L’actuelle guerre mondiale est un tournant dans le parcours de
l’impérialisme. Pour la première fois, les bêtes féroces que
l’Europe capitaliste avait lâchées sur tous les autres continents
ont fait irruption d’un seul bond en plein milieu de l’Europe. Un
cri d’effroi parcourut le monde lorsque la Belgique, ce précieux
petit bijou de la civilisation européenne, ainsi que les plus
vénérables monuments culturels du Nord de la France, volèrent en
éclats sous le choc d’une force de destruction aveugle. Le « monde
civilisé » qui avait observé avec flegme ce même
impérialisme lorsqu’il vouait des dizaines de milliers de Héréros
à la fin la plus atroce, et qu’il remplissait le désert du
Kalahari des cris déments d’hommes assoiffés et des râles de
moribonds [3] ;
lorsqu’il torturait jusqu’à la mort, en l’espace de dix ans,
quarante mille hommes sur le Putumayo par l’entremise d’une bande
de chevaliers d’industrie européens et que le reste du peuple fut
battu à en être infirme [4] ;
lorsqu’en Chine, il abandonnait une civilisation vieille comme le
monde à la soldatesque européenne pour qu’elle soit mise à feu
et à sang et subisse toutes les horreurs de la destruction et de
l’anarchie ; lorsqu’il étranglait la Perse, impuissante,
avec le nœud coulant toujours plus resserré de la tyrannie
étrangère ; lorsqu’à Tripoli il a courbé les Arabes sous
le joug du capital par le feu et par l’épée tandis que leur
civilisation et leurs habitations étaient laminées – ce « monde
civilisé » prend seulement conscience aujourd’hui que la
morsure des fauves impérialistes est mortelle, que leur souffle est
infâme. Il ne l’a remarqué que lorsque les fauves ont enfoncé
leurs griffes acérées dans le sein de leur propre mère, la
civilisation bourgeoise européenne. Et encore, cette découverte
perce-t-elle avec réticence sous la forme distordue de l’hypocrisie
bourgeoise, qui veut que chaque peuple ne reconnaisse l’infamie que
dans l’uniforme national de son adversaire. « Les barbares
allemands ! » – comme si tout peuple qui se prépare
au meurtre organisé ne se transformait pas à l’instant même en
une horde de barbares. « Les horreurs des cosaques ! »
– comme si la guerre n’était pas en soi la plus grande des
horreurs, comme si l’exaltation de la boucherie humaine présentée
comme un héroïsme dans un journal socialiste à destination de la
jeunesse n’était pas un bouillon de culture d’esprit cosaque !
1Comme
l'explique mieux Sarah Bakewell : « La populace
s'abandonne volontiers, et cela ne fait qu'encourager le tyran à
prendre tout ce qu'elle possède – y compris sa vie »
(Comment vivre ? Une vie de Montaigne. Chatto & Windus,
London 2010).
2Les
idées de L'Art de la guerre , son ouvrage le plus connu
mondialement, ont été reprises et adaptées par différents
auteurs pour la stratégie
et notamment la stratégie
d'entreprise capitaliste. L'Art de la guerre est une
méthode de résolution des conflits. Panégyrique de cet auteur
intemporel :
- « Jamais guerre prolongée ne profita à aucun pays. »
- « L'art de la guerre, c'est de soumettre l'ennemi sans combat. »
- « Soumettre l'ennemi par la force n'est pas le summum de l'art de la guerre, le summum de cet art est de soumettre l'ennemi sans verser une seule goutte de sang. »
- « Toute guerre est fondée sur la tromperie. »
- « Qui connaît son ennemi comme il se connaît, en cent combats ne sera point défait. Qui se connaît mais ne connaît pas l'ennemi sera victorieux une fois sur deux. Qui ne connaît ni son ennemi ni lui-même est toujours en danger. »
- « Ne laissez pas vos ennemis s'unir. »
- « La guerre est semblable au feu, lorsqu'elle se prolonge elle met en péril ceux qui l'ont provoquée. »
- « Il n'y a pas de forteresses
imprenables, il n'y a que des mauvais attaquants. »
3Faut-il
répéter ici que « l'insolent succès économique » de
la prude bourgeoisie teutonne repose depuis 1945 sur le fait qu'elle
n'a pas à entretenir d'armée, qu'elle peut produire, vendre et
bénéficier des pires armes de destruction massive de civils ;
accessoirement qu'elle rétribue ses réfugiés devenus immigrés
économiques au lance-pierre ? Tout le monde le sait mais
personne n'en parle. Pourquoi ? Lire SVP le « Discours de
la servitude volontaire » du bon vieux La Boétie. Toujours
très actuel, les tyrans ne sont puissants que parce que les peuples
aiment être soumis... mais pas spécialement bombardés !
Machiavel lui, plus progressiste que La Boétie, met en garde contre
les abus des tyrans.
4L'attentat
de Bamako au Mali, datant d'hier seulement, a déjà disparu du top
des médias... Quand c'est loin, ça fait moins mal, voire pas du
tout, sauf s'il y avait des touristes « français », ce
qui a été rapidement nié par le ministre ad hoc, avec un cynisme
très...français.
5La
position diplomatie pacifique hautaine pour un règlement
« négocié » , du barde bourgeois qui enchante la
gauche électorale et mélenchonienne, est du foutage de gueule. Il
n'y a plus rien en Syrie et Irak, plus d'Etat (cela devrait faire
réfléchir les anarchistes anti-Etat primaires). Et le règlement
de la bagarre opaque entre impérialismes ne pourra se régler que
par une nouvelle guerre mondiale ou, si on peut encore y croire, par
une insurrection mondiale du prolétariat.
6Comme
les armes de destruction massive, soi-disant en possession de
S.Hussein, furent une invention massive, comme l'a reconnu le
hâbleur Tony Blair, pour justifier l'attaque impérialiste...
massive.
7Tous
ces prétendus spécialistes se querellent gaiement sur le rôle du
gendarme US ; les islamo-gauchistes le désignant comme le
grand Satan, sans préciser son mode d'action et de confrontation
« inter-impérialiste » entre occidentaux en faisant
passer leur intervention comme « anti-arabe » voire
« colonialiste ». Les défenseurs de l'Occident
demandent qu'on arrête d'accuser « les Américains ».
En vérité, la main américaine avait manoeuvré et formé dès les
années 50 des militaires pour combattre le parti Baas et mettre la
main sur le pétrole pompé par les anglais. C'est de Washington
qu'est parti le concept de patriotisme islamique. C'est Obama dans
son discours du Caire qui a repris la tradition d'enfumage US, en
vantant le panarabisme. Même si vous ne connaissez ni ne vous
intéressez aux anciennes manœuvres diplomatiques de l'ombre, vous
pouvez tout à fait comprendre que derrière l'instrumentalisation
sunnites/chiites (comme l'a rappelé en partie Gresch mais lui au
service de la « cause arabe ») sert de couverture aux
bagarres inter-impérailistes pour le contrôle géostratégique et
pétrolier de la région.
8Sujet
délicat en effet. « Not' gouvernement » nous dit
bombarder des « cibles stratégiques », possible, mais
comment vérifier ? Il y a sans doute des victimes
« collatérales » mais qui croire ? Certainement
pas le nombre de cette Myriam qui, les multipliant par centaines
là-bas sans preuve autres que la fabrique odieuvisuelle de Daech,
vient ainsi excuser la centaine de morts parisiens.
9Comme
l'avait fait le Président Hollande juste après l'assassinat des
dessinateurs en janvier, curieuse façon de se solidariser avec les
victimes éclatées par les balles... de guerre pour les respect de
Mahomet et des pires superstitions antiques.
10Elle
nous apporte en plus une précision de terrain, pour ceux qui
commenceraient à vomir sa djihadophilie : « vous savez
ce qu'ils disent les gens en Syrie ? Qu'on leur lance nos
ordures (cf. les djihadistes français) ». Parce qu'il n'y a
pas des ordures de tous les pays et aussi syriens ?
11La
déradicalisation est encore pire que la radicalisation. Elle vise à
une nouvelle soumission, encore plus inadmissible que les premières
(en effet chômage et discrimination). Un autre invité des médias
est un certain Mohammed Chibani, genre collabo d'Etat
multi-mensonges, qui renvoie au site atterrant « Parle-moi
d'Islam ». Il appelle à un « djihad citoyen » et
rédige une série de missive aléatoire au Premier ministre où il
prêche le développement d'une croy ance musulmane républicaine,
regrettant « l'absence de transmission d'une tradition
religieuse dans le cadre familial ». La vieille aliénation
rétablie comme promesse d'un au-delà de la banlieue méphitique !
Il est l'inventeur d'un nouveau néologisme, le salafascisme, qui
escompte dédouaner l'aspect criminel du coran.
12La
radio nous apprenait l'autre jour une information édifiante ou
incroyable si vous voulez : il y a 30 ans la Belgique a concédé
le contrôle de toutes les mosquées belges à l'Arabie Saoudite
pour pouvoir continuer à bénéficier d'un pétrole à prix
intéressant (en effet j'ai souvent fait le plein en Belgique) ;
cela fait réfléchir curieusement aujourd'hui où Bruxelles est
comme éteinte par la peur d'un remake de « l'acte
révolutionnaire » en plein Paris (mais pas celui des riches
ni du quartier des familles pétromonarques et pétromaréricaines).
En France il n'y a que 2500 mosquées, et les imams convenables
trouvent qu'ils ne sont pas assez payés par l'Etat français.
13Nous
avons beaucoup ri à l'annonce qu'un extrait de baratin d'Onfray
était publié sur le site de Daech, celui où il dit qu'il fait
« arrêter la guerre » et « négocier avec eux ».
C'est bien dans la manière des anars traditionnels, ils choisissent
toujours un camp.
14Leurs
rivaux, classés diablotins infréquentables de la droite caviar et
facho, les Zemmour, Finkielkraut et les divers plumitifs du Figaro
ne valent pas mieux, pour quelque vérité pointue, des tonnes de
confusions et d'amalgames.
15
« Le communiqué de Daech glorifait les « lieux
soigneusement choisis » des attentats, vos
propres services soulignaient le professionnalisme de leurs auteurs
: sur ce point, remarquons que vous parlez la même langue. Mais
qu’en est-il, en réalité ? Les trois hommes qui se sont rendus
au Stade de France où vous assistiez à un match amical de football
de la France contre l’Allemagne
semblent plutôt être
des amateurs. Ils voulaient sans doute pénétrer
dans l’enceinte pour commettre
un attentat contre vous, c’est fort possible. Mais celui qui se
fait sauter
à proximité d’un McDonald’s et n’entraîne « qu’une »
victime dans sa mort est un bien piètre terroriste. Qui ne fait
« que » quatre morts avec trois attentats-suicides,
alors qu’un peu plus tard une masse humaine de 80 000 personnes
sort de l’enceinte, est un bon à rien. Qui veut décimer
le public d’une salle avec quatre complices sans bloquer
les issues de secours n’est pas un génie de la stratégie. Qui
s’embarque dans une voiture
et mitraille des citoyens innocents et sans armes attablés aux
terrasses n’est pas un militaire formé à la tactique, mais un
lâche, un enfoiré, un individu totalement dévoyé qui a lié son
sort à d’autres individus du même acabit. Une meute de loups
solitaires, ça existe aussi.
Votre analyse d’une « armée
terroriste » n’est pas probante. Le
terme que vous avez employé, « acte de
guerre » est extraordinairement
tendancieux, même si cette rhétorique belliqueuse a été reprise
sans honte aucune par Mark Rutte [premier ministre] aux Pays-Bas
et par Jan Jambon [ministre de l’intérieur] en Belgique.
Vos tentatives de calmer
la nation menacent la sécurité du monde.
Votre recours à un vocabulaire énergique ne signale que la
faiblesse.Il existe d’autres formes de fermeté que le langage de la guerre. Immédiatement après les attentats en Norvège, le premier ministre Jens Stoltenberg a plaidé dans détours pour « plus de démocratie, plus d’ouverture, plus de participation ». Votre discours fait référence à la liberté. Il aurait aussi pu parler des deux autres valeurs de la République française : l’égalité et la fraternité. Il me semble que nous en avons plus besoin en ce moment que de votre douteuse rhétorique de guerre.
En savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/11/16/monsieur-le-president-vous-etes-tombe-dans-le-piege_4810996_3212.html#3kHxyRUUoSPec6Dr.99
Traduit
du néerlandais par Monique Nagielkopf
16« Omar
Abaaoud, père d'Abdelhamid, le djihadiste belge tué mercredi lors
d'un assaut de la police à Saint-Denis, «regrette» que son fils
«n'ait pas été capturé vivant», a déclaré vendredi son
avocate. «Il aurait voulu qu'Abdelhamid soit interrogé pour
comprendre pourquoi il est arrivé à une telle dérive», a déclaré
Me Nathalie Gallant à quelques journalistes dans le palais de
justice de Bruxelles.Sur
CNN, l'avocate explique qu'Abdelhamid Abaaoud était un
«diabolique psychopathe» aux yeux de son père ». Quant à
la jeune femme tuée à saint-Denis, présentée comme première
femme terroriste européenne s'étant fait exploser avec une
ceinture d'explosif, il semble au contraire qu'elle ait été une
victime collatérale, que l'on entend hurler à l'arrivée des
policiers.
17Le
maxiton je connais, j'en avais piqué un cachet à ma mère dans les
années 80, on les refilait aux vieux pour les requinquer bien que
cela détruise et sommeil et mémoire. Les effets étaient géniaux,
je confirme la description officielle :
Amphétamines stimulantes
- diminution de la fatigue et de l'envie de dormir
- euphorie, confiance en soi
- impression de capacités intellectuelles accrues : jugement plus sûr, mémoire meilleure, compréhension plus rapide
- augmentation de l'empathie
Amphétamines psychédéliques
- hallucinations, visions, perceptions sensorielles exacerbées
- euphorie
- empathie
- dissolution de l'ego,
expérience
mystique
Le
Maxiton,
nom commercial d’une dexamphétamine,
a été certainement le produit le plus utilisé et le plus connu
dans des milieux autres d’ailleurs que les milieux sportifs, en
particulier chez les pilotes de chasse, chez les allemands, japonais
et alliés, ce qui eut comme conséquence de « vulgariser » ce
produit dans les universités américaines après la guerre.
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