Nadejda Kroupskaïa
Воспоминания о Владимире Ильиче Ленине
(Souvenirs de Vladimir Illitch Lénine, Politizdat, 1989) p. 85, et
Lénine, Œuvres, op cit, vol.8, p.414.
« La lutte du prolétariat
n’est pas simplement une lutte contre la bourgeoisie pour le
pouvoir d’Etat, mais une lutte contre le pouvoir de l’Etat ».
Anton Pannekoek
1. COMMENT LA BOURGEOISIE A FAVORISE LA MONTEE DE L'ISLAMISME ?
La chute du stalinisme a laissé un grand vide. Il faut reconnaître qu'il représentait un espoir pour les millions de déshérités du vieux comme du tiers-monde. Espoir frelaté puisqu'il n'était plus que l'ombre de la grande révolution russe, ombre sordide de la contre révolution. Le projet était laïc mais avait tenté de liquider les religions avant de composer avec. Ne pouvant plus promettre le ciel aux prolétaires, une bonne partie de ceux-ci étaient retournés vers les superstitions extra-terrestres, ou plus prosaïquement n'attendaient même pas la chute du mur de Berlin. Le stalinisme nous a laissé cependant un drôle de bâtard « capitaliste » le maoïsme éternel en Chine dont on lira immédiatement la critique libérale comique de la révolution prolétarienne, où règne plus le confusionnisme que le confucianisme. On rappellera par après les tentatives malheureuses des bolcheviques pour domestiquer l'islam ; impossible de dissoudre les religions tant qu'on aura pas prouvé qu'un monde meilleur et véritablement hors du capitalisme sera possible.Les dites "libérations nationales", qui se réclamaient d'un flambeau révolutionnaire anti-prolétarien, ont partout installé des bourgeoisies compradores des grandes puissances, et d'une façon le plus souvent si dictatoriales et brutales qu'il était plus sûr de croire aux mirages de l'au-delà qu'au banditisme des derniers dominants parvenus. L'islamisme chiite et sunnite est parvenu à concilier toutes voiles dehors l'oppression singulière sur terre et les contes de fée pour l'au-delà; en cela le capitalisme peut lui être reconnaissant, et c'est pourquoi il a laissé installer et développer partout des Londonistan, Belginistan, etc. Les charmes de l'au-delà sont inopérants pour le prolétariat des pays développés, mais pas encore détergent, quand Obama et Hollande fuient comme la peste le choix "d'envoyer des troupes au sol"; au souvenir du désastre du Vietnam, de l'Afghanistan et de l'Algérie, il faudrait voir à voir qu'il n'y ait pas une insurrection généralisée des prolétaires convaincus que les guerres sont un meurtre généralisé au profit du capitalisme; ils ne le disent pas mais on peut le déduire: on devrait être heureux que les dirigeants de la planète se contentent de nous servir que le terrorisme... ce bâtard de guerres qui ne disent pas leur nom.
En réalité de la tentative de révolution mondiale à partir de la Russie aux différentes parodies de révolutions singées par les luttes nationales téléguidées par les deux blocs, les religions n'ont jamais disparues, ni pu être éradiquées, ce qu'elles devront être tôt ou tard si une société humaine et juste peut sauver l'humanité. Elles ont continué à jouer leur rôle d'abrutissement et d'infantilisation des populations et surtout du prolétariat. Preuve du triomphe (prolongé) de la bourgeoisie, preuve aussi que tout reste à faire pour éliminer les superstitions qui entraveront encore longtemps la libération de l'esprit humain.
J'évoque le cas de Cuba ensuite juste pour moquer la disparue – ou inexistante - IV e internationale dont les derniers héritiers éclectiques et féminophiles du NPA sont les souteneurs dans un état de plus en plus critique. Le NPA est en effet englué pour une large part dans une islamophilie ridicule au nom d'une tolérance marxologique, dont les staliniens de Cuba ont fait peu de cas, leur barbe était aussi longue que celle des salafistes mais leurs femmes ont conservé à l'air libre leur chatoyante chevelure hispanique. Le cas du Vietnam est marqué par un simple renvoi de lecture a bilan dérisoire d'une aussi longue et cruelle guerre pour conserver le système capitaliste ; les bouddhistes se sont montrés aussi violents et « suicidaires » que leurs compères des autres religions.
Par contre l'analyse qui suit de l'effondrement du mythe de la Libération nationale en Afrique est très intéressante dans le cas du Mozambique où l'auteur largement cité démontre l'utilisation des clans musulmans pour faire régner l'ordre anti-ouvrier, avant comme après. Le Bondy blog nous fournit ensuite, à travers la critique du livre d'Enderlin, une approche historique de la pourriture du nationalisme juif, qui ne vaut pas mieux que son jumeau, maintenu dans la misère, le nationalisme cosmopolite arabe. Enfin je reproduis en grande partie un article sur le mouvement national algérien avec une idéologie musulmane très présente à l'époque et qui nous avait parue inexistante du fait que la plupart des leaders par la suite ont été des kabyles athées.
PRENDRE
congé du marxisme-léninisme
Il
faut avoir lu cet extraordinaire texte poétique du parti
« communiste » chinois actuel pour résumer plus de 50
ans de massacre idéologique et historique du vieux projet
d'émancipation sociale et politique du mouvement ouvrier mené à
bien par la bourgeoisie mondiale, ou plutôt ses multiples officines
de propagande, journalistes et écrivains, préparé, facilité,
imagé et caricaturé par 50 ans de règne d'un communisme de
caserne, incapable de rivaliser économiquement et intellectuellement
avec le vieux capitalisme libéral. Relayé par un maoïsme qui se
pérennise sans honte comme capitalisme émergent sans honte, le
cadavre du stalinisme a servi depuis des décennies à remiser la
classe ouvrière au musée du XIX e siècle. De Raymond Aron aux
think tanks des partis de la gauche bourgeoise, du PCF
couche-moyenneux électoralement aux petits profs modernistes, tous
se sont ligués pour diagnostiquer la disparition du prolétariat et
sa fantaisie révolutionnaire, décrite comme invention inconsistante
de la « secte léniniste ».
Il
est certain que la ghettoïsation des banlieues est une des
explications à la défection du sentiment patriotique et de l'amour
du travail, qu'il vaut mieux s 'appeler Alain que Mohamed
lorsqu'on se présente à Pôle emploi. Mais ce n'est pas parce qu'on
est chômeur ou dernier en classe qu'on devient djihadiste criminel.
L'explication de la montée et expansion de la religion musulmane
provient plutôt de cette destruction de toute réflexion socialiste,
communiste, d'une propagande qui a décrété que les combats
politiques du mouvement ouvrier pour « changer la société »
n'avaient été que gentille utopie d'esclaves. Jadis, la plupart des
ouvriers de l'immigration se fondaient et se portaient au-devant du
combat socialiste.
La
charnière de l'échec symbolique pour les pays du sud d'une pensée
révolutionnaire de type socialiste semble bien avoir été le succès
de la « révolution chiite » en Iran à la fin des années
1970. La petite bourgeoisie dirigée par les ayatollahs s'est assise
sur les grandes grèves des ouvriers iraniens qui firent tomber le
régime du Shah plus vite que les prières du clergé chiite. En
Occident la chute quelques années plus tard du stalinisme renforça
l'acharnement à se moquer de la classe ouvrière de la part des
élites bourgeoises européennes, qui inventèrent
l'internationalisme... européen.
Jusqu'à
cette époque un ouvrier polonais ou maghrébin en France en venait,
au milieu de ses camarades français, à espérer lui aussi « changer
la société », soit de façon réformiste en votant pour « le
candidat de gauche le mieux placé au second tour » ou en
s'abstenant pour être sur la position révolutionnaire des groupes
politiques extra-parlementaires dans l'attente de l'insurrection qui
ne vient jamais. En remplacement il n'y eu plus rien, avec la montée
du chômage, de l'indécrottable individualisme, le fameux chacun
pour soi, tous ces facteurs ne pouvaient que renvoyer vers la ou les
religions, ou simplement vers un hédonisme égoïste de consommateur
au ras des rayons.
La
démocratie bourgeoise avec son mépris patent pour les classes
paupérisées, ses préférences classieuses, ses techniques
frauduleuses électorales où les partis élisent leurs représentants
et se fichent des veautants, a généré une violence sourde,
permanente, une haine qui peut s'alimenter à ce qu'on raconte en
long et en large à la télé, mais où chaque exemple n'est qu'une
conséquence d'un même dégoût d'une société stupidement
hiérarchisée, cloisonnée et excluante.
Les
appareils syndicaux ont également tué toute idée
d'internationalisme en laissant de côté la plupart des ouvriers
immigrés « non qualifiés », en s'abstenant de les mêler
à leurs représentations hiérarchiques, en refusant qu'ils soient
embauchés dans les entreprises « nationalisées ».
Les
sectes gauchistes et autres assocs n'ont pas eu non plus la
réputation d'accueillir les ouvriers non nationaux dans leurs
instances ; les mêmes agitateurs français arrivistes à la
Dray, Mélanchon ou Désir ont fait carrière sur une lutte qu'ils
« menaient » charitablement. C'est d'ailleurs la charité
qui est à la base de la morgue des Plenel, ancien petits caïds
gauchistes, et qui explique pourquoi ils défendent mordicus « la
religion des pauvres » et les crimes des « délégués
des pauvres ». Ils font des vœux charitables en appelant à
l'ouverture totale des frontières, mais ils ne sont plus là s'il
faut s'occuper de l'intendance. Ils appelaient au vote des immigrés
depuis des années avec leur maison mère au gouvernement, mais cela
n'empêcha pas les dits immigrés de voter pour les élus de leur
pays, parmi les pires bigots de la planète. Il faut relire le
discours de la servitude volontaire du jeune Etienne La Boétie pour
voir combien les ouvriers de souche comme immigrés peuvent aimer
pendant longtemps la soumission aux pires clichés que leur tendent
les sergents recruteurs de la gauche bourgeoise, ses gauchistes ou
leurs islamistes.
L'islamisme,
en écho à ses maîtres bourgeois, peut prétendre avoir fait
effondrer le marxisme, mais celui-ci n'est ni embaumé ni sanctifié.
C'est pourquoi il reste une arme dangereuse dans les mains du
prolétariat. Un million de fois plus puissante que le coran ou la
kalach de l'assassin au coin de la rue.
Rions
un peu maintenant avec les chinois.
« C’est
dans la Russie que Marx considérait comme arriérée qu’éclata la
"Révolution d'Octobre"qui devait finalement se solder par
un échec; elle descendit du train de l’histoire. Encore plus
arriérée, la Chine communiste établie comme un clone de l’Union
soviétique par "transfert de la révolution", tout en
«maintenant fermement le marxisme-léninisme», revint en arrière à
grand pas en déclarant qu’elle n’était qu’au"stade
primaire du socialisme". La Réforme explora de nouvelles voies,
mit en œuvre l’"économie de marché" entra d’elle-même
à l'OMC dirigée par le capital international; «elle s’est
branchée sur l’étranger», et ainsi obtint une rare opportunité
de développement, et d’un saut est devenue la deuxième économie
du monde. Le développement économique de la Chine fut la
conséquence du rejet des dogmes communistes marxistes-léninistes,
et après la Réforme la Chine ne se rapprocha pas du communisme
marxiste, mais s’en éloigna toujours plus. En fait, il n’est pas
difficile de faire l’oraison funèbre et le bilan de la théorie
marxiste et du mouvement communiste: les faits sont là. Mais en
Chine c’est particulièrement "sensible"jusqu’à n’en
souffler mot. Toutefois, le président russe Vladimir Poutine n’avait
pas autant de scrupules, déjà à la fin de 1999, quand il déclara
solennellement dans sa proclamation du nouveau millénaire que
l’expérience du communisme au cours des cent dernières années
avait été un échec!
Poutine
fit un résumé aussi de l'histoire tragique du mouvement communiste
de l'Union soviétique, lorsqu’il déclara d’une manière
poignante: «Au cours du siècle qui va s’achever, la Russie a
passé les trois-quarts du temps à vivre sous le drapeau de la lutte
pour les principes communistes. Il est erroné de ne pas voir ce
point, ou même de nier les réalisations incontestables de cette
période. Mais si nous ne réalisons pas que, dans ce genre
d’expérience sociale,la société et les gens ont payé le prix
fort, nous commettons une erreur colossale. La principale erreur, la
voici: le régime soviétique n'a ni enrichi le pays,ni fait
prospérer la société, ni donné la liberté aux gens. Mener
l’économie avec un modèle idéologique, a conduit notre pays à
être très loin derrière les pays développés. Il peut être
difficile de l’admettre, mais
pendant
près de 70 ans nous nous sommes développés dans une impasse et
cette voie s'écartait de la voie saine de la civilisation humaine.»
La déclaration de Poutine ouvre les yeux, sa réflexion est
objective et approfondie. Il n’a pas nié que l'Union soviétique
socialiste avait atteint des "succès incontestables" et
qu’elle avait plusieurs fois organisé un grand défilé militaire
pour célébrer sa victoire sur les fascistes lors de la Seconde
Guerre mondiale et il s’est montré profondément attristé de
l'effondrement de la puissante Union soviétique. L'année où
Eltsine transmit le pouvoir à Poutine, très attaché à la Russie
sa mère patrie, il l’encouragea par ces mots: «prends bien soin
de la Russie». (…) Le parti au pouvoir ne peut pas
regarder seulement ses propres intérêts immédiats, il devrait être
hautement responsable devant l’histoire, il ne faut surtout pas
entraîner le milliard 300 millions de Chinois au sacrifice collectif
pour un marxisme-léninisme qui est déjà en ruines. Les
gouvernements qui ont mené la Réforme doivent garder la tête
claire, se faire une idée précise et réaliste de la situation, la
regarder en face et reconnaître avec sagesse et courage le fait
objectif incontestable qu’est l’échec du mouvement communiste
international et la faillite du marxisme-léninisme; il faut prendre
fermement congé du marxisme léninisme et accueillir à bras ouverts
une nouvelle époque."Du chat blanc et du chat noir, le bon chat
est celui qui attrape les souris".
Le
communisme ne peut pas se réaliser, il ne peut même pas passer
du"stade primaire"au « stade médian ». Mieux
vaut être pragmatique, réaliser le "rêve chinois"des
"quatre modernisations"et y travailler dur. Comme il n’y
a aucune différence entre le « rêve chinois » et le
"rêve américain", il n'y aucune nécessité à gaspiller
de la salive à propos d"ismes"ou de bannières, il faut
courageusement, avec un esprit pragmatique, dénouer ce nœud
idéologique ».
Les
tentatives malheureuses des bolcheviques pour domestiquer l'islam
On
ne peut pas passer sous silence la refabrication de l'histoire par
les crypto-staliniens, vieux intellectuels qui vénèrent encore
Thorez et Aragon, oublient toutes les saloperies chauvines véhiculées
par PCF et sa corde CGT ; ainsi voyons la « nuance »
laïcisme opposée à la laïcité, un comble confusion toujours
défendue par les trostkiens, leur ex ou leur infiltrés :
C’est pourquoi les bolcheviks eux-aussi ne firent pas de l’athéisme un point de leur programme. La réalité de l'évolution concrète du processus révolutionnaire en Russie et dans les pays du bloc soviétique allait plus tard forcer en revanche le destin dans ce sens. Le parti bolchevik avait accueilli au départ en son sein des croyants, en particulier des musulmans, puisqu'il s'agissait d'une population marginalisée au sein de la société russe. Ce que d'autres partis communistes allaient faire également. Doit-on rappeler que le Parti communiste indonésien, qui allait jouer un rôle essentiel dans la libération nationale du pays, fut formé à partir de la transformation d'une organisation politique islamique, Sarekat islam, en organisation membre de l'Internationale communiste ? Léon Trotsky notait d'ailleurs en 1923 que dans plusieurs régions à dominante musulmane de l'ex-empire russe, près de 15 % des militants du Parti communiste étaient des musulmans[1]. A la fois beaucoup et peu donc. Il considérait ces recrues avec intérêt mais aussi avec une certaine condescendance typiquement eurocentrique : « Des nouvelles recrues révolutionnaires inexpérimentées qui tapent en ce moment à notre porte ». Dans certaines régions d’Asie centrale soviétique, les musulmans représentaient toutefois jusqu’à 70 % des effectifs ».
http://www.lapenseelibre.org/article-marx-lenine-les-bolcheviks-et-l-islam-n-60-104736418.html
Après ce tableau idyllique des truands staliniens, adulateurs des prétentions de l'Etat russe, voyons la réalité plus perturbante des bolcheviques au pouvoir et face aux exigences islamiques. Très tolérants avec l'islam, les ministres bolcheviks avaient autorisé voile et tribunaux islamiques mais devaient déchanter très vite (j'ai abordé la question dans mon livre sur l'immigration, à partir de la page 172): « La « libre concurrence » entre islam et marxisme s'annonçait plus forte que prévue et les marxistes n'en sortaient pas systématiquement victorieux. Dans le même temps, et pour toutes ces raisons cumulées, les autorités supprimèrent en 1924 les subventions publiques aux tribunaux islamiques. A tous les niveaux, il existait dans le système soviétique une « révolution dans la révolution ». La nouvelle légalité était dans les faits de toute façon souvent impossible à mettre en pratique car beaucoup de jeunes femmes qui refusaient d’accepter un mariage arrangé par leur famille ou de se marier à un mari polygame, n'avaient aucun moyen d'imposer leur vue puisqu'elles n'avaient aucun moyen de trouver un travail rémunéré à la fois en raison de leur manque d'éducation et de la lenteur de la reconstruction économique. C'était la période dite de « Nouvelle politique économique » (NEP) (...)
Le retour
d'une politique privilégiant le russe comme « langue
d'intercompréhension » alla de pair avec la relance d'une
politique d'uniformisation idéologique en principe apte « à
dépasser » les « localismes », nationaux et
religieux. Le marxisme-léninisme, conception idéologique inventée
sous Staline, à partir d'une interprétation rigide du marxisme et
des pensées de Lénine s'imposa progressivement comme inéluctable à
cette étape, à partir de la fin des années 1920.
(…) au nom
des droits de la femme en particulier, Moscou lança une série
d'attaques contre l'islam, connues sous le nom de « khoudjoum
», mot que l'on peut traduire par attaque, offensive, voire
agression. A l'occasion de la journée internationale de la femme, le
8 mars 1927, des manifestations de masse furent organisées à
Tachkent, Samarkand et d'autres villes à majorité musulmane, avec
des militantes des organisations de femmes soviétiques ayant souvent
subi différentes formes d'oppression dans leurs familles. De petits
groupes de femmes musulmanes montèrent sur des podiums et se
dévoilèrent en public, après quoi on brûla leurs voiles. Cette
opération visait à créer une « femme nouvelle », ayant
« une conscience d'acier », apte à réaliser en tant que
travailleuse et à un rythme époustouflant les objectifs
modernisateurs mis de l'avant par Moscou. Les militantes communistes
durent retirer le voiles qu'elles pouvaient porter jusque là, en
particulier afin de mener un travail éducatif ou politique dans les
mosquées.
(…)Des
compromis purent ainsi être trouvés au quotidien entre islamité et
communisme. La mère était de nouveau encensée dans les années
1930 en lieu et place de la femme individualisée et autonome des
années 1920, et le foulard traditionnel des paysannes russes fut de
nouveau considéré comme un vêtement plus décent que les cheveux à
l'air des « bourgeoises décadentes ». L'avortement fut
de nouveau interdit et une politique nataliste prônée. Ce qui dans
les faits permettait aux musulmanes traditionnelles de maintenir leur
mode de vie, sans plus vraiment chercher en revanche à occuper les
premières places dans la vie politique et sociale, plus souvent
laissées aux hommes ».
Puis il y eu une vague de répression des comportements islamiques jusqu'à la guerre, viol de femmes voilées, internement d'imams, au point que de nombreux prisonniers musulmans se joignirent à l'armée nazie.
La Russie capitaliste actuelle a inscrit la religion musulmane au rang de ses quatre religions nationales. Poutine fait la visite conviviale des mosquées pour ménager aussi bien l'Iran chiite que les pétromonarchies wahhabites . Les tentatives conciliatrices au cours de l'expérience bolchevique ont démontré que la synthèse n'était pas possible entre « pouvoir soviétique » et islam.
http://www.lapenseelibre.org/article-marx-lenine-les-bolcheviks-et-l-islam-n-60-104736418.html
L'anti-cléricalisme
à Cuba une laïcité primaire?
Depuis les années 1990, les religions connaissent un regain de vitalité dans l’île. La crise provoquée par l’effondrement du bloc soviétique poussa de nombreux pauvres à se tourner vers la charité des Églises. Des associations chrétiennes comme Caritas pallient encore de nos jours les lacunes du système d’aide sociale. En 1992, Fidel Castro renonça officiellement à l’athéisme d’État . Jusqu'en 1998, le régime castriste avait supprimé le jour de Noël. En janvier 1998, le pape Jean-Paul II a effectué une visite historique sur l'île, invité par le gouvernement cubain et l'Église catholique.
Cependant, un Bureau des Affaires religieuses, qui dépend du PCC, surveille les activités des Églises (autant que la circulation des touristes) qui doivent obtenir la reconnaissance des autorités. Certains prêtres catholiques se sont ralliés au régime castriste, alors que d’autres comme Oswaldo Playa sont des dissidents actifs. L'Église fait toujours face à des restrictions de communication écrite et électronique, et ne peut seulement accepter que des donations provenant de fonds autorisés par l'État. Faudrait voir qu'on leur construise des mosquées...
Sur les déceptions et roueries de la libération nationale du Vietnam lire ici, la démonstration est plus éloquente qu'un article du CCI :
http://reseauinternational.net/vietnam-de-la-liberation-nationale-a-un-etat-vassal-transpacifique-1975-2015/
En attendant le messie: Effondrement du mythe de la libération nationale en Afrique
Sur la faillite des mouvements de libération nationale en Afrique, on lira sans tarder Michel Cahen sur Cairn, contribution géniale :http://www.cairn.info/revue-historique-2006-1-page-113.htm
Cet ignorant en histoire
de la Gauche communiste ne fait ni référence à Rosa Luxemburg ni à
RI, qui ont expliqué la vacuité et l'impossibilité de libérations
nationales à l'enseigne du développement des nations européennes
au XIX e siècle, mais on ne lui en voudra pas vu la qualité de son
étude qui aboutit aux mêmes conclusions que le camp maximaliste,
mais on notera tout de même ici que l'opportunisme islamiste
s'empare de cette artificialité des récente nations du XX e siècle
pour justifier sa oumma impérialisto-terroriste.
Lutte d’émancipation anti-coloniale ou mouvement de libération nationale ? Processus historique et discours idéologique. Le cas des colonies portugaises, et du Mozambique en particulier (2006) :
« Il est en effet courant de qualifier les luttes armées qui se sont déroulées dans les anciennes colonies portugaises de « luttes armées de libération nationale » ou d’employer des formules proches telles que « mouvements de libération nationale », ou encore « fronts de libération nationale ». On trouve bien quelques autres formules, telle l’anglaise freedom fighters, mais qui désigne juste des combattants, sans charge conceptuelle. Les pays indépendants que ces mouvements ont, après une longue lutte, réussi à créer sont qualifiés de « nouvelles nations » ou, quand on veut préciser plus avant leur politique de construction (…) Il est courant de parler de la « crise des États-nations d’Afrique » : pourtant toute analyse dévoile rapidement qu’il s’agit en premier lieu de la crise d’un discours de pouvoir imité des idéologies politiques et des théories de la nation française, portugaise et même britannique – il est intéressant de noter que les élites africaines des anciennes colonies britanniques sont tout autant « néo-jacobines », officiellement, que celles des anciennes colonies françaises et portugaises. De telles « théories », pourtant officiellement répétées et au nom desquelles on réprime le « séparatisme » et le « tribalisme », ne sont guère en cohérence avec la généralisation des pratiques ethno-clientélistes de l’immense majorité des dirigeants. Sur le plan économique, on n’a guère vu de processus d’unification de marchés nationaux. Des forces centrifuges ethniques, religieuses, sociales, se développent, qui sapent la stabilité de ces États – de ces nations, dit-on. Bref, ces États-nations semblent avoir échoué. (…) L’histoire de l’État « moderne » en Afrique contemporaine est évidemment fort différente, puisque des États, issus de la colonisation, ont dû tenter de fabriquer des « nations » dans l’espace de frontières qui n’ont pas été le produit de mille ans de guerre, d’ajustements progressifs et d’unification de marchés, mais de tractations inter-impérialistes qui, de 1884 à 1891 essentiellement, les ont fixées. Toutes les frontières sont artificielles, mais celles-là sont artificielles, décidées en un laps de temps extrêmement court, et par des acteurs extérieurs largement ignorants du terrain.
L´État post-colonial africain se trouve donc confronté à
une tâche presque impossible : opérer la légitimation
moderne de son territoire, par la fabrique rapide d’une nation qui
ne correspond guère à la réalité des peuples et identités
présents dans son aire. La mainmise sur l’État, totale ou
simplement dominante, d’un groupe social déterminé – en
général soudé autour d’une identité ethnique – va donc
s’opérer au nom de la nation, processus d’autant plus important
que cette mainmise conditionne largement l’accès à la rente
(captation de l’aide internationale, revenus du pétrole, etc.)
en l’absence de processus historique « bourgeois »
d’accumulation de capital. Il y a évidemment un projet
d’État-nation, mais cela ne saurait suffire à qualifier cet État
d’État-nation. Or c’est précisément ce que l’on fait.
(…) Quand un État est ressenti comme avant tout prédateur,
voire kleptocrate, non seulement il ne renforce pas la « production
de la nation », mais encore il provoque des réactions
anti-étatiques qui suivront les lignes de mobilisation disponibles
dans la population, souvent des lignes ethniques, voire
ethno-religieuses. De plus, le fait que l’État africain, outre
son comportement prédateur, est spatialement et structurellement non
représentatif des peuples partiellement présents au sein de ses
frontières, affaiblit considérablement les processus
d’identification.
(…) Le marxisme apparaît dès lors, dans un contexte où la lutte armée est inévitable, comme l’expression d’un nationalisme « moderniste ». Il est la forme, portée par une minorité radicale et acceptée par des secteurs plus larges des élites, trouvée pour exprimer leur occidentalisation subalterne. Il fait taire, mais ne fait pas pour autant disparaître, le poids d’autres modèles, comme le montrera par exemple plus tard la fascination de Samora Machel pour N’Gungunhana Samora Machel, qui succéda en 1969 à Eduardo Mondlane.... Toute la politique des premières années de l’indépendance visera non point tant à « socialiser » qu’à encadrer la population pour la moderniser autoritairement, pour la nationaliser. (…) Le leitmotiv idéologique du Portugal colonisateur était : « Moçambique só é Moçambique porque é Portugal » ( « Le Mozambique n’est le Mozambique que parce qu’il est le Portugal » )
Il est
intéressant de constater, de ce point de vue, que l’utilisation du
facteur ethnique pendant la guerre coloniale (1961/1964-1974) n’a
jamais été systématique, ou a été utilisé après coup, alors
que l’antagonisme était déjà clairement exprimé par les
intéressés. On peut certes supposer que la PIDE portugaise
La Police internationale et de défense de l’État (PIDE),...
n’a pas été dormante dans l’activation de l’antagonisme entre
les Bacongos et les Ovimbundus d’Angola, et les antagonismes
internes aux Bacongos, qui entraînèrent la scission du FNLA et
l’apparition de l’Unita formée par des cadres ovimbundus Unita :
Union nationale pour l’indépendance totale... et cabindas
Les Cabindas sont une branche de peuplement bacongo...
en 1965-1966. Mais ce ne sont nullement ces services
secrets portugais qui ont inventé, ni même aggravé, ces
antagonismes : les massacres de travailleurs contratados
ovimbundus des plantations portugaises de café dans le Nord angolais
lors de la grande révolte du printemps 1961 sont, alors, encore
dans toutes les mémoires
Les Ovimbundus avaient été recrutés de force par les.... On
peut penser aussi que le général A. Spinola, gouverneur de la
Guinée, a activé, contre les Balantes côtiers et animistes,
l’alliance avec les musulmans dans sa tactique des « Congrès
des peuples de Guinée ». Mais l’alliance
« structurelle » entre les hiérarchies musulmanes
mandingues et peules et l’administration coloniale portugaise
« catholique » existait depuis longtemps ». (…)
Du reste, si
manipulation il y eut, on peut chercher à en voir les résultats sur
la durée. Ainsi, en Guinée-Bissau, le PAIGC
Le PAIGC, Parti africain de l’indépendance du cap... avait eu
de réelles difficultés d’implantation en zones musulmanes
mandingues et peules, utilisées par les Portugais. Mais, une
fois au pouvoir, il réussit à recréer une alliance de même type
que celle existant, on l’a vu, sous les Portugais (entre l’État
moderne – maintenant indépendant – et les hiérarchies
musulmanes), allant jusqu’à nommer ministre un grand commerçant
musulman de Gabú, ancien député « fasciste » à
l’Assemblée nationale portugaise ! Cette politique
fut menée simultanément au tournant économique néolibéral (à
partir de 1985) favorable, entre autres, aux réseaux marchands
mandingues, et ruineuse pour l’économie rizicole des Balantes, fer
de lance de la lutte anti-portugaise. De ce fait, ces derniers
votèrent massivement pour l’opposition en 1994 et 2000.
Chassé du pouvoir par la guerre civile de 1998-1999 et les
élections de 2000, le PAIGC conserva le meilleur de son
implantation dans ces mêmes milieux musulmans qui avaient
été largement instrumentalisés par les Portugais pendant la guerre
de libération ».
Cet auteur génial conclut au niveau
historique que les termes de « libération nationale »
après 1945 sont inappropriés et ne devraient plus être utilisés.
En effet l'impérialisme n'a faits que créer des nations
artificielles dont les couches petites bourgeoises dégénérées,
dans le chaos actuel, ne trouvent pas mieux que de se jeter dans les
bras de l'islamisme à marche forcée.
Le
Bondy blog donne un résumé du livre du courageux Charles
Enderlin :http://bondyblog.liberation.fr/201409070001/lirresistible-ascension-du-messianisme-juif/#.VlQsJ-IqGKI
"En Palestine, les Britanniques ont permis le développement modéré de la présence de Juifs en majorité laïques. Or les Arabes refusent qu’on attribue leur terre à un autre peuple. Ils se révoltent en 1936. Suite à un plan de partage entre Juifs et Palestiniens proposé par Londres, le mouvement sioniste doit choisir la nature de l’Etat juif qu’il veut créer en Palestine. Soit un Etat laïque pour les Juifs retournant comme peuple sur leur terre ancestrale ; ou bien un Etat à dominante messianique, avec un groupe cultuel trouvant refuge sur la terre promise par Dieu à leurs ancêtres.
Ben Gourion, Président de l’Agence juive, socialiste, non religieux et pragmatique, est « (…) favorable au partage de la Palestine sans pour autant renoncer à l’idée du droit historique des Juifs sur la Terre d’Israël, fondement du mouvement sioniste. Mais à ses yeux, il convient d’être réaliste. Seuls l’immigration, le développement économique, la force militaire et d’éventuelles négociations avec les pays arabes détermineront, pense-t-il, les frontières du futur Etat. (…) L’opposition à cette stratégie est quasi générale » de la part des Juifs. Ce plan est rejeté par les Arabes.
Les fondamentalistes progressent avec la création d’une institution spirituelle et législative, un nouveau Sanhédrin, le tribunal du peuple juif. Sharon fait finalement évacuer et détruire des implantations. En 2009, les élections ramènent la droite et des éléments d’extrême droite au pouvoir avec le retour de Netanyahu. Obama est dans un premier temps soucieux d’obtenir un arrêt complet de la colonisation, ce qui crée de fortes tensions avec le gouvernement israélien. Obama ne veut finalement plus geler la construction dans les implantations.
L’idéologie nationaliste religieuse s’est répandue dans certaines unités de l’armée. 2010 voit la reprise de la colonisation. En 2011, 50 rabbins ont affaire à la justice pour une lettre publiée pour interdire à des Juifs de louer des logements à des Arabes ; cette affaire est classée sans suite mais cette lettre est approuvée par 44 % des Juifs israéliens. L’intégrisme imprègne de plus en plus l’armée : par exemple, « sur les ordres de leurs rabbins, un nombre croissant de militaires nationalistes religieux refusent tout contact avec des femmes soldates ».
La société israélienne est devenue de plus en plus religieuse depuis les accords d’Oslo. Les fondamentalistes ne représentent que 13 % de la population mais ils ont beaucoup d’enfants. En 2011, « plus de 51 % des Israéliens croyaient en la venue du Messie ».
La terrible et honteuse occupation juive capitaliste de la Palestine – un nationalisme juif qui faisait vomir Einstein - qui avait longtemps fait l'objet d'un combat de « libération nationale » emmené plutôt par des néo-marxistes, est ainsi devenue l'étendard mondial de la nouvelle guerre de religion binaire pour toutes les fractions religieuses islamistes. Et la solution communiste reste la destruction de l'Etat juif et... l'empêchement de la construction d'un Etat bourgeois arabe !
Messali Hadj et le mouvement nationaliste algérien
par Nick Barrett (6 septembre 2009)« La première organisation à revendiquer l’indépendance pour l’Algérie est l’étoile Nord-africaine (ENA). Entre 1920 et 1924, 120 000 travailleurs immigrés maghrébins, dont 100 000 Algériens, s’installent en France et pour beaucoup dans la région parisienne. L’ENA est fondée en 1924 parmi les travailleurs immigrés algériens sous l’impulsion du Parti communiste français et suite à une décision du 6e comité exécutif de l’Internationale communiste (IC). Le PCF avait présenté Hadj Ali AbdelKader aux élections législatives de 1924, et il lui manqua seulement 20 voix pour être élu. Selon les rapports de police, le travail du PCF parmi ces travailleurs algériens à porté ses fruits : on estime à 8 000 le nombre de musulmans sympathisants ou adhérents du PCF. Le même rapport les cite comme « les régiments de choc du bolchévisme ». Hadj Ali, un communiste, sera le premier dirigeant de l’ENA. Le Journal de l’ENA l’Ikdam est imprimé par la CGTU (syndicat d’obédience communiste). Messali Hadj rejoint l’organisation en 1926 et deviendra le principal dirigeant du mouvement national algérien pendant 30 ans.
Le contexte politique est important. Cela se passe sept ans seulement après l’espoir soulevé par la Révolution russe. La crise à la fin de la guerre à vu l’émergence de partis communistes dans la plupart des pays industrialisés, des tentatives de révolution en Allemagne, en Hongrie, en Italie, et des soulèvements dans les colonies. Avec la guerre du Rif, la révolution chinoise en 1925-27, un vent de liberté souffle dans les colonies et semble faire écho au premier congrès des peuples à Bakou en 1920, organisé à l’apogée de l’lnternationale communiste. Mais à partir du milieu de la décennie le mouvement communiste international entre en crise. En Russie la politique du « socialisme dans un seul pays » à pris le pas sur le développement de la révolution mondiale, et l’épuration et la bureaucratisation du parti bolchevik est bien en cours. Au niveau international, les généraux du Kuomintang, soutenus par PIC, occupent Shanghaï en 1927 puis massacrent les ouvriers du parti communiste chinois tuant dans l’œuf la révolution chinoise. La stratégie des partis communistes fut dictée par la nécessité pour Moscou de forger des alliances avec des bourgeoisies et donc de freiner les revendications les plus radicales. Ce tournant marque tout le développement du mouvement nationaliste algérien.
(…) Le mouvement nationaliste à su forger une idéologie face à l’occupation coloniale. Sa grande faiblesse était l’absence de courants démocratiques et révolutionnaires capables d’argumenter pour une extension sociale de la lutte et de faire face politiquement à la confiscation de la révolution algérienne. Elle eu lieu d’abord en partie par Ben Bella lors de la dissolution du gouvernement provisoire de la république algérienne pendant l’été 1962 et la répression des militants de l’intérieur de la IIIe wilaya (la Kabylie), puis, et avant tout, par le coup d’état de Boumédiène en 1965 qui mettait fin aux expressions démocratiques d’opposition et ouvrait la voie au système étatique dirigé par l’appareil du FLN.
(…) La question de la religion n’a presque à aucun moment été un obstacle au développement du mouvement nationaliste. Pourtant, elle était omniprésente dans les discours des dirigeants nationalistes. C’était la revendication elle-même d’indépendance qui posait problème pour la gauche française.
http://quefaire.lautre.net/Messali-Hadj-et-le-mouvement
Le site Que faire ? Produit des articles intéressants, documentés. Il n'est pas rédigé ni par des excités anarchistes ni des ignorantins... mais le raisonnement final sent toujours le stalinien arriéré1, anti-trotskien primaire.
2. LA PSYCHOLOGIE DE L'ISLAMO-GAUCHISME
Antoine Boulangé du documenté mais trouble Que Faire, tresse des lauriers au champion de la communion démocratie-islam, Alain Gresh , en commençant par les clichés sur les banlieues a-ban-don-nées:
« Aujourd’hui, une grande partie de la gauche dénonce la menace que constituerait les ghettos et le communautarisme, qui s’opposeraient aux valeurs d’égalité républicaine. Comme le dit Gresh, des valeurs abstraites peuvent obscurcir la compréhension du monde. En effet, le concept même de communautarisme est biaisé. On reproche aux populations immigrés de se séparer alors que c’est justement le système raciste qui les opprime et les marginalise « ce n’est pas le communautarisme qui crée les ghettos, c’est l’inverse ». La menace communautariste est un fantasme et au lieu de la dénoncer, la gauche devrait se solidariser des populations qui subissent le racisme, lutter à leur côtés. Le retour par exemple des pratiques religieuses dans les banlieues est en fait le produit d’un racisme croissant et d’un abandon du terrain social qui était auparavant organisé par le PC, les syndicats... (encadré oui et divisé ! Interjection de jlr). Au lieu de stigmatiser les jeunes filles qui portent le foulard, nous devons défendre leurs droits à pratiquer librement leur religion (ah ah!).
Gresh montre aussi qu’on ne peut pas comprendre la religion comme un monolithe, « l’islam serait d’une essence réactionnaire ». Comme toute religion, l’islam est en fait divers : il n’y a rien de commun entre un roi du pétrole saoudien et un jeune des banlieues, un jeune Palestinien ou Irakien... ».
Gresh est pourtant clairement un des fourriers de l'islamisme rampant, un des ces charitables médiatisés comme Plenel comme avocats des pauvres croyants, dont l'arrière grand-père était colonisé comme ma grand-mère esclave du seigneur de Châteauneuf de Randon et victime de ses sévices racistes :
« Gresh développe une analyse qui rejoint ici la véritable analyse marxiste de la religion. Le marxisme ne critique pas la religion indépendamment de la société et insiste sur sa nature contradictoire. Elle justifie d’un côté le système, c’est le fameux « opium du peuple », mais elle traduit aussi un espoir, une aspiration confuse au changement, « un cœur dans un monde sans cœur ». Gresh souligne le danger qu’il y aurait à « substituer la question religieuse à la question sociale », qui est le véritable problème. Par exemple, voir dans Tariq Ramadan un religieux réactionnaire et non un militant musulman altermondialiste, avec qui nous pouvons lutter.(ouaf ouaf!) Si l’analyse de Gresh est pertinente et nécessaire, elle contient un certain nombre de limites. L’objectif de Gresh est de pouvoir arriver à un « vivre ensemble », quelle que soit la religion. » « Gresh souligne souvent que le racisme sert à masquer le fait que tous les travailleurs ont des intérêts communs, que les immigrés ne sont pas différents de nous, qu’ils sont simplement des travailleurs souvent parmi les plus précaires. L’analyse marxiste montre que ces rapports sociaux sont intimement liés à l’exploitation économique et au contrôle exclusif des moyens de production par une infime minorité de la population. Pour mettre fin à ces rapports il faut donc s’attaquer à la racine du problème. On ne pourra pas mettre fin au racisme, à la guerre sans remettre en cause la propriété privée des moyens de production et donc le cadre politique actuel qui la garantit, la démocratie bourgeoise. Celle-ci, qui multiplie les proclamations sur l’égalité, est intrinsèquement inégalitaire et raciste.
Pour nous, la lutte contre le racisme est une voie nécessaire pour unir les gens sur une base de classe, pour unir les travailleurs quel que soit leur origine, leur couleur, leur sexe, leur religion afin qu’ils prennent collectivement le contrôle de la société et instaurent une véritable démocratie, basée sur l’auto-organisation des travailleurs. C’est pour cela que les marxistes ne doivent pas tomber dans le piège des divisions religieuses ou nationales, pour mettre fin au fameux « diviser pour mieux régner ». En finir avec le racisme implique de lutter pour un autre monde.
Les perspectives que développe Gresh sont très modérées comparée à la dénonciation implacable du monde qu’il fait. Alors qu’il dénonce à juste titre l’illusion qu’a eu la gauche sur le rôle civilisateur de la France, il tombe, même sans le vouloir, dans le piège selon lequel la nation française pourrait incarner un autre modèle pour la planète « Dans un univers mondialisé, régi par les règles du libéralisme sauvage, une nation doit aussi se fixer une ambition : la défense d’un modèle social (...) qui retrouve le vrai sens du mot « réforme » (...) pour un monde multipolaire régi par le droit international ». Au contraire, mettre fin au racisme et à l’impérialisme nécessite de détruire le cadre même des nations. Comme le disait Marx : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ».
Malgré ces faiblesses (Gresh s’est toujours présenté d’ailleurs comme un modéré, un réformiste et non un radical), cet ouvrage reste fondamental pour éclaircir les positions à gauche sur l’islam et le racisme. C’est un antidote indispensable aux théories bushistes et leurs versions françaises, de droite comme Sarkozy, mais aussi malheureusement de gauche. L’extrême gauche n’a pas su non plus s’opposer clairement à cette logique comme le montre sa passivité voire son soutien à la loi sur le foulard. Ces positions ne peuvent que renforcer le sentiment chez les musulmans qu’ils ne peuvent compter que sur leurs seules forces. Au lieu de développer une unité de classe, cette politique, comme l’explique Gresh, augmente les divisions et affaiblit l’ensemble des opprimés et des exploités : « Dans le cadre de la campagne islamophobe... je suis frappé par le nombre de jeunes qui en réaction s’affirment musulmans. L’un d’eux m’a déclaré : « je suis musulman athée ». Il y a une telle stigmatisation qu’il veut se sentir solidaire, tout comme un juif athée qui insistera sur sa judaïté pour ne pas faire de cadeaux aux antisémites. Au lieu de renforcer l’intégration, le type de débat que nous avons eu (...) a abouti à une stigmatisation qui renforce la cohésion d’une communauté musulmane imaginaire et qui favorise du même coup les groupes les plus extrémistes ».
La trouvaille du réformisme radical
d'obédience trotskienne se résume à l'antienne moraliste sur
l'antiracisme comme stade suprême du génie politique, mais qui
n'est ni politique ni indication d'une réflexion de classe
révolutionnaire qui se bat d'abord sur le terrain économique pas
sur celui de la moralisation radoteuse bourgeoise ; au moins
apprend-on qu'il y a plus réformiste qu'eux, ce vague plumitif de
Gresh mais de la même noria de bobos étrangers aux soucis du prolétariat, acharnés eux aussi à le qualifier de "raciste", participant de la dissolution de l'esprit de classe et du développement des délires islamistes des "pauvres à éduquer à la démocratie" bourgeoise même s'ils ont de l merde dans la tête. Leur ouverture totale à l'immigration est ridicule, idiote et utopique, ridicule parce qu'ils se solidarisent avec l' irresponsable Merkel et avec le mensonge qui fait croire à un cas français, idiote parce que ce n'est pas le FN qui pose les bombes, utopique parce que partout les prolétaires autochtones subissent comme un envahissement l'arrivée massive des migrants des guerres impérialistes (et n'en veulent pas...) - en moins grand nombre disent-ils avec les statiticiens gauchistes mais esquivant la concentration dans les villes principales et leurs métros - de l'Algérie (camps des subsahariens incendiés) à la Roumanie (rejet des Roms), à la Pologne et à l'Allemagne. En gros la position religieusement laxiste, aussi charitable qu'elle est inconsciente, de la gauche si peu extrême du réformisme radical, sert de baume sur la jambe de bois du discours prometteur des gouvernants (très tolérants surtout en période électorale, Hollande l'a emporté grâce au vote des banlieues a-ban-don-nées); de plus ils s'allient constamment avec les puissants pour dénoncer comme ennemi n°1 un parti cacochyme vaguement marchaisien, contribuant à faire passer l'ennemi intérieur impérialiste, criminel et bigot, l'islamisme, pour secondaire.
Catherine Samary, pieuse féministe en chef du NPA en 2011,
écrivait, soi-même:« Il ne s’agissait donc pas de nier l’existence de courants intégristes et de se taire sur leurs violences : dans les collectifs que nous avons formés, nos nouveaux camarades, frérots et seurettes (hi hi) musulmanes nous aidaient au contraire à résoudre une difficulté majeure du combat contre l’islamophobie (dans une société où l’islam est une réalité nouvelle) : celle de discerner... un barbu d’un autre, une femme voilée, d’une autre, bref d’appliquer des grilles de lecture politiques, idéologiques aux musulmans comme au commun des mortels !
Si la montée du port du foulard islamique était effectivement en partie associée à l’offensive de courants dits “salafistes” (en France minoritaires mais très présents dans certains milieux et quartiers), il était essentiel de comprendre d’autres facteurs poussant à l’affirmation publique d’une “identité musulmane”. » Pour ne parler que de la France, d’une part, il faut souligner la croissance de cette population (passant de 1 à plus de 6 millions de personnes sur trois décennies) avec le regroupement familial après l’arrêt de l’immigration – ce qui, statistiquement augmentait le nombre de femmes voilées ».
Les militantes bobos du NPA islamophile et les femen cucul-la-praline nous font pitié. Après la féminisation systématique du vocabulaire par les milieux gauchistes, l'injonction camarades est précédée désormais de l'imbécile injonction islaminguante "frères et soeurs"! C'est sûr, comme aurait dit Rosa, la statistique c'est bon pour les taupes de la bourgeoisie « antiraciste » et racoleuse électorale. Comme conclusion sur cette psychologie gauchisto-fémino-chrétienne, se reporter au chapitre 1 : Prendre congé du marxisme-léninisme.
Lire aussi :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/syrie-pourquoi-la-tunisie-fournit-153255
1Une
analyse proche, disons oecuménique, est avancée par l'ISM : "En
Algérie, l’islam
était au cœur de l’identité de l’Etoile Nord Africaine,
raconte un pieux musulman de l'ISM qui veut gommer la diversité du
FLN à dominante kabyle. Le programme élaboré lors de l’assemblée
générale de mai 1933 affirmait : « Pour
notre salut, pour notre avenir, pour occuper une place digne de
notre race dans le monde, jurons tous sur le Coran et par l’Islam
de travailler avec acharnement pour sa réalisation et pour son
triomphe final ». Cette place centrale de
l’islam dans le projet du mouvement national algérien fut
clairement énoncée par les fondateurs du FLN dans l’article
premier de la déclaration du 1ier novembre 1954 lorsqu’ils
posèrent la revendication d’un « Etat
souverain, démocratique et social dans le cadre des principes
islamiques ». Youssef Girard
(http://www.ism-france.org/analyses/L-islam-comme-source-de-liberation-8207-article-13806).
Ce site nationaliste islamiste (ISM) réagit ainsi
aux lois d'exception : « Depuis des années, les
responsables politiques, aussi bien à droite qu’à gauche, et les
médias dominants ciblent spécifiquement la communauté musulmane
vivant en France et qui serait la nouvelle « cinquième colonne »,
l’ennemi intérieur, un relais d’un ennemi extérieur aux
contours flous : le barbare musulman vivant en marge de la «
Civilisation » et la menaçant.
Contre cet ennemi intérieur, ces barbares qui ont infiltré la « Civilisation » en franchissant le limes, l’État a mis en place une législation et des pratiques d’exception : en 1994, en dehors de tout cadre légal, internements de militants ou de personnes « réputées » proches du Front islamique du salut (FIS) à Folembray, expulsions administratives d’imams ou de responsables associatifs musulmans, loi contre le hijab de 2004 dans les établissements scolaires publiques, loi de 2010 interdisant le niqab, prohibition des « prières de rue » pour les seuls musulmans, etc.
A l’extérieur, depuis que la menace « verte », « islamiste », a remplacé la menace « rouge », « communiste », l’armée française s’est lancée dans une série de guerres et « d’interventions » d’inspiration néo-coloniale : guerre du Golfe contre l’Irak en 1991, « intervention » en Afghanistan depuis 2001, « intervention » en Libye en 2011, guerre au Mali depuis 2012, « intervention » en République centrafricaine depuis 2013, « intervention » en Irak et en Syrie depuis 2014, etc.
Les récents attentats viennent justifier auprès d’une opinion publique terrorisée la mise en place de nouvelles mesures d’exception à l’encontre de notre communauté, qui est jugée collectivement responsable des attaques du 13 novembre 2015, et l’intensification des bombardements français en Syrie et en Irak, dont les principales victimes sont des civils qui subissent déjà les horreurs de la guerre depuis trop longtemps.
Ce mouvement islamique de libération conclut :
« Contre les mesures d’exception dont elle est victime, notre communauté ne saurait se contenter de justifications sur la nature pacifiste de l’islam ou de donner des gages d’intégration, de « francité » ou de légalisme. Face à des mesures d’exception nous frappant collectivement, nous ne saurions donner qu’une réponse politique collective fondée sur notre identité. Car nos réponses « humanistes », « patriotiques » ou « occidentales » ne seront qu’une manière de dévitaliser le corps de notre communauté en nous leurrant sur les attaques réelles auxquelles nous devons faire face.
Face à un appareil répressif d’État qui nous cible parce que nous sommes musulmans, il est totalement dérisoire de jouer les « humanistes », les « patriotes », les « Européens » ou les « civilisés » car l’appareil d’État se moque éperdument de nos circonvolutions. Nous sommes attaqués en tant que musulmans, nous devons donc impérativement répondre en tant que musulmans ».
Qu'est-ce que l'ISM ?
L'International
Solidarity Movement est une organisation non-gouvernementale
palestinienne regroupant des pacifistes palestiniens et
internationaux travaillant à promouvoir la lutte pour la liberté
en Palestine et pour la fin de l'occupation israélienne. Nous
utilisons des méthodes de résistance non-violentes et des actions
directes pour affronter et défier les Forces illégales
d'occupation israélienne et leur politique.
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