Le milieu maximaliste brille par sa
dispersion et des carences d'analyse évidentes, doublé d'un
attentisme stupéfiant. Excepté le Pcint qui a pris position très
rapidement, avec une tonalité de facture classique, assez
généraliste et loin d'une analyse basique des formes actuelles de
l'impérialisme, qui n'est pas convaincante pour le prolétaire
lambda;
Rien de la part de la secte CCI (qui par le passé prenait
position rapidement dans les moments graves) dans une désaffection théorique et organisationnelle proche de la décomposition létale.
Que de billevesées
prétentieuses et creuses du côté des « fractions » ou
autres qui hélas, avec une arrogance calamiteuse (« on vous
l'avait bien dit » ou « c'est la faute au capitalisme »)
ne disent ni n'expliquent rien. La palme du bêtiser politique 2015
revient au GIGC qui, reprenant l'argument imbécile et fumeux des
Hollande-Valls, vient rafler de justesse la médaille de meilleure
phrase opportuniste du mouvement révolutionnaire embaumé :
« Dans l'attente d'une position plus élaborée » !
Et de nous ressortir leur communiqué de janvier 15 sur feu Charlie ! On trouve
là en effet la théorie en sarcophage du CCI embaumé d'il y a vingt
ans, mais qui n'est pas seulement hors réalité mais valide
l'argumentaire bourgeois du « nous sommes en guerre »,
sans être capable de nous expliquer de quelle guerre il s'agit !
Une guerre coloniale ? Non, plus de colonies. Une guerre
impérialiste ? Non, le prolétariat n'y est pas engagé comme
tel. Une guerre humanitaire (contre un terrorisme opaque),
certainement pas. Une guerre de rapine pétrolière ? Mais alors
qui est au service de qui ? Une guerre contre le dictateur
Assad ? Mais au profit de qui ? Une guerre aux côtés des
gangs terroristes concurrents de Daesch ? Une guerre contre un
Etat... qui n'existe pas !
Il conviendrait sans doute, s'ils étaient capables d'un peu de discernement, de qualifier
d'expéditions militaires hasardeuses les décisions
interventionnistes de l'Etat français sous les Sarkozy puis
Hollande, dans un contexte mondial où la guerre mondiale est encore
impossible. En réalité les quelques individus ou couples qui
composent le maximalisme, ne disposant pas du cadre d'analyse et de
réflexion d'un véritable parti de classe, sont désarmés et
bredouillent ou radotent des généralités. Ils n'ont aucune prise sur
la réalité et complexité des rivalités et complots des
compétiteurs capitalistes ; une réalité complexe qui
nécessite non pas de crier aux « méchants capitalistes »
mais de surligner le risque rapproché d'un nouveau chambardement
économique qui, seul, peut expliquer l'accélération des présentes
tensions terroristes, planifiées par les grandes puissances.
L'homme de la rue est plus lucide que nos révolutionnaires archivistes! Nombre de ceux avec qui j'aime à discuter déplorent la manipulation régnante, les soudaines découvertes de caches terroristes au lendemain des attentats alors que "vigipirate" veillait comme jamais; ils ne croient pas non plus que Daesch soit enrichi avec quelques bidons d'essence vendus en catimini à la Turquie, ni que la religion musulmane est "profondément" pacifique, et les réfugiés autre chose que des victimes...
Nier la notion généraliste de
« guerre » - mondiale au demeurant – est primordial, ce
qui signifie que le prolétariat n'est pas mobilisé pour icellle.
La place majeure prise par le spectacle du terrorisme, sanglant et
pas très aveugle (sont visés essentiellement les civils innocents
pas les sièges des trusts capitalistes), plus l'apologie des
polices, confirment qu'il faut « mobiliser le prolétariat »,
donc qu'il ne l'est pas encore en dépit de toutes les pleurnicheries
nationales. ET qu'il faudra encore plus de sang et de larmes pour le
convaincre de transmuer son pacifisme attentiste en désir de
boucherie vengeresse. C'est pourquoi, optimistes dans la volonté de
persuasion, des ministres bourgeois nous informent qu'il faut
s'attendre aux gaz ! Dans le même sens que le premier d'entre
eux avait affirmé dès janvier... que cela durera longtemps...
jusqu'à ce que le bourrage de crâne et de TNT puissent enfin
avaliser une nouvelle défaite historique du prolétariat, enfin
convaincu de "partager" la barbarie capitaliste ! En attendant les prochains attentats criminels des fous du capitalisme, nos révolutionnaires n'élaborent pas grand chose. Ils s'attendent à élaborer, devant leur écran blanc. Ils sont aussi nombreux que la cariole de Lénine à Zimmerwald mais pas capables de la hardiesse théorique de cet immense théoricien.
ANNEXE LAMENTABLE :
extraits du site Révolution ou
Guerre :
Massacre et terreur aveugle à Paris : le capitalisme, c’est la guerre impérialiste ! (14 novembre 2015) (ouaf la trouvaille inédite! notule de jlR)
Plus d’une centaine de morts, des centaines de
blessés, (…) Ils (série d'attentats sanglants) répondent à
l’intervention massive et brutale des principales puissances
impérialistes en Syrie. À leur tour, ces attentats vont relancer
encore plus la guerre et les rivalités impérialistes en particulier
au Moyen-Orient, avec leur lot de tués, de misère et de populations
contraintes, pour survivre, de fuir la guerre et de migrer. Une fois
de plus, la réalité macabre vient confirmer la vieille position du
mouvement ouvrier et du marxisme : le capitalisme, c’est la
guerre. Aucune paix n’est possible tant que cette société de
misère et de mort ne sera pas mise à bas. Dans
l’attente d’une prise de position plus élaborée sur
ce qui vient de se passer à Paris, nous republions notre position
suite aux attentats contre Charlie Hebdo et le magasin kacher du 7
janvier 2015 à Paris dans laquelle nous affirmions que « plus
le capitalisme s’enfonce dans la crise économique et dans les
rivalités impérialistes guerrières, plus le terrorisme se
développera et frappera les populations innocentes ». La
réalité du monde capitaliste n’a fait que confirmer, ô combien,
notre affirmation d’alors.
Le GIGC, 14 novembre 2015.
Le GIGC, 14 novembre 2015.
Cette poignée poignante de
malheureuses veuves du CCI nous renvoie à la TCI (tendance
communiste internationale, référence groupale archéologique) sur
le site de laquelle brille un titre d'une originalité dantonesque hallucinante:
« Barbarie, barbarie et encore plus de barbarie »1,
avec en prime une imitation du slogan lamentable de janvier :
« je suis prolétariat international » ; j'aurais
plutôt proposé à ces comiques italiens : « je
n'emporterai pas l'internationalisme à la semelle de mes souliers ».
Le fond de la dénonciation de la
guerre en général par un certain Fabio Damen n'est certainement pas
mauvais mais reste vague et confus. La traduction en français est
malheureusement un massacre sémantique, plus barbare que le
capitalisme, plus pitoyable qu'un écrit de Zola, autant que
l'argumentaire est une ridicule copie du bourrage de crâne
médiatique : « La barbarie de Daesh procède de ses
intérêts économiques et politiques, ceux d'un État impérialiste
naissant prétendant défendre les masses défavorisées qui ont
accepté sa religion comme la seule voie de salut et ont vendu leur
dignité en tant que classe exploitée en ce monde pour un
hypothétique bonheur après leur mort ».
Que nos
dantoniens daltoniens cessent de regarder la télé !
Daesh n'est pas un Etat en
construction, mais un marais de bandes armées dont les
commanditaires restent opaques. C'est une fabrique de la fausse
opposition civilisation capitaliste/arriération musulmane, comme
hier libéralisme/stalinisme. L'équation simpliste visant encore une
fois à éliminer la seule équation historique crédible :
capitalisme/communisme.
Le milieu maximaliste actuel ne négocie
pas en secret avec la contre-révolution comme cela était supposé
avec l'opportuniste Danton, mais risque comme tel, avec le rabâchage
des vieilles formules élimées de finir, hélas, comme tous les
opportunistes de l'histoire, kiki coupé ou kaput théoriquement et
politiquement.
Je préfère le vrai Danton à ses
pâles imitateurs anonymes: « L'opinion publique est une
putain, la postérité une sottise ! ».
1La
formule bien connue de l'orateur Danton était celle-ci :
« « il nous faut de l’audace, encore de l’audace,
toujours de l’audace, et la France sera sauvée ! »; un méchant potache pourrait traduire de l'italien damenesque: "il nous faut de la barbarie, encore de la barbarie, toujours de la barbarie, et l'internationalisme sera sauvé!".
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