Bruits
de guerre suivis des picotements d'un Pic (moins vert)
« Inutile
d'ajouter que l'immigration raisonnée sera un bienfait au lendemain
d'une révolution sociale où les « villes tentaculaires »
devront de plus en plus disparaître ». Louis Loréal
« Sous
la domination du capitalisme, la nation ne peut jamais être pour eux
(les ouvriers) un moyen de monopole du travail. Et ce n'est qu'à
titre exceptionnel qu'on entend parler, chez des ouvriers
rétrogrades – tels les vieux syndicalistes américains – d'un
désir de restreindre l'immigration ».
Anton
Pannekoek
Incroyable
édito du Monde du 15 septembre: « Migrants : l'Europe des
égoïsmes nationaux », où pas une fois on ne trouve le mot
national, ni démonstration de ce présumé égoïsme, ni quoi ni
qu'est-ce !
Condensé
de cette leçon d'hypocrisie : « L’Allemagne
a dit, mardi matin, qu’elle se résignait mal à cet échec :
elle menace les récalcitrants de sanctions financières. Elle a
raison. (…) De même peut-on comprendre
que nombre de pays membres des accords de Schengen, qui instaurent la
libre circulation de leurs ressortissants au sein de l’UE, aient
provisoirement rétabli des contrôles aux frontières face à un
afflux massif et soudain de réfugiés.(...) Même si l’Europe
décide d’être relativement indifférente au sort des familles qui
fuient la guerre et les persécutions les plus atroces, elle
n’échappera pas aux effets déstabilisateurs du chaos
proche-oriental. Du seul point de vue de la défense de ses intérêts,
elle doit agir collectivement. C’eût été bien de commencer par
les réfugiés ».
Malgré la virevolte piteuse de la
gaffeuse et irresponsable Merkel, malgré l'effondrement de la
guimauve charitable, le principal chef d'orchestre de la gauche
bourgeoisie au pouvoir vient accuser tout le monde (l'autre monde,
celui des sans voix), comme un vulgaire Coleman, d'égoïsme
national ! Mais sans détailler car la semaine dernière il n'y
avait pas plus généreux que les patrons français à la suite de
leurs homologues allemands, pas plus généreux et charitable que
Libération, France Inter, TF1, etc. Sauf ces galeux ces pelés
d'ouvriers des sondages. Et si la « prise de position »
des plumitifs anonymes du Monde ne comporte pas le terme nationalisme
ni patriotisme, c'est parce que c'est indémontrable, à moins de
cibler sur les diverses branches de l'extrême droite. Ce n'est pas
d'égoïsme national qu'il s'agit, ni d'une volonté indirecte de se
moquer des migrants (comme les dessins débiles de Charlie Hebdo),
mais de sidération devant l'impéritie des dirigeants capitalistes
européens face au flot de migrants, « massif et soudain »,
comme semble le croire ce clan de hâbleurs gouvernementaux. Cela
faisait un moment que l'afflux était massif par mer, mais comme il
redouble par la terre, on veut bien s'en inquiéter après avoir
clamé pendant des jours qu'il n'était pas un problème. Sidération
face à des promesses d'accueil intenables, avec des chiffres
exponentiels démentiels... qui confirment que les grands dirigeants
capitalistes sont hors des réalités.
Il leur faut continuer à masquer leur
impéritie en accusant l'autre monde, celui des sans voix, des
millions de prolétaires qui déplorent évidemment le sort réservé
aux possibles, mais pas certain, réfugiés.
Le Monde n'est pas seulement en train
de fustiger une Europe imaginaire « indifférente aux familles
qui fuient la guerre », mais esquive la source de la
catastrophe humaine en évitant de rappeler que, dans la guerre en
Syrie-Irak (qu'on pourra bientôt appeler Syrak, car elle signifie la
fin du partage Sykes-Picot) Etats-Unis et France épaulent la
fraction islamique Al-Nostra, quand en face Russie et Iran
soutiennent Assad, dans ce combat opaque à trois, où le troisième
larron, Daesch, est soutenu par une fraction de la bourgeoisie
américaine, l'Arabie Saoudite et le Qatar.
C'est là qu'est l'origine du problème
pas dans un «égoïsme » national ou européen. La
pensée anti-nationaliste intransigeante semble, indirectement
appuyer l'impérialisme, écrivait Paul Mattick.
On
oublie de rappeler que l'idéologie européenne a été remise sur
pied, sous parapluie US, pour faire croire que le capitalisme
dépassait les vieilles conceptions nationales-nationalistes,
devenant vecteur d'une paix universelle, et aussi comme pied de nez
aux prétentions « internationalistes » de la Russie
stalinienne.
LA
LECON DE MORALE D'UNE BOURGEOISIE COINCEE DANS SON DESIR DE
GENERALISER LA GUERRE
Venir
nous laisser entendre, comme les médias n'ont cessé de le faire
depuis deux semaines, que les habitants de l'Europe, de la France en
particulier et de Hongrie, (comprenez l'imprononçable prolétariat)
sont nationalistes, c'est encore une fois vouloir faire obéir son
âne en prétendant qu'il est bête comme un cloporte. Puisque tout
internationalisme a disparu selon nos bons docteurs la morale des
médias et, on va le voir, avec le De profundis des puces sous
influence comme un petit pic-vert de la marge gauchiste, pourquoi
cette difficulté à aller à la guerre, cette trouille d'avoir « à
envoyer des troupes (européennes) au sol » en Syrak ? Le
prétexte invoqué généralement, au débat du Parlement hier, est
que cela ferait désordre et raviverait les affres des armées
coloniales, et qu'il est plus valable de survoler ou pilonner
simplement depuis les airs et n'y envoyer plus tard que des vrais
arabes du cru au casse-pipe plus du tout national. Que nenni !
Ces millions qui sont accusés de ne pas ou plus être
internationalistes (de la charité) n'ont pas envie d'aller au dit
casse-pipe pour la guerre de rapine autour des champs pétroliers !
Ce n'est peut-être pas très internationaliste ni solidaire de la
lutte (entre bourgeois) contre les grands méchants de Daesh, mais
c'est un conscience très dangereuse, disons de bon sens humain, pas
encore vraiment de classe.
73.000
soldats de métier sont projetables sur les « théâtres
d'opération ». Les adorables députés, sans possibilité de
vote lors de ce débat post avis présidentiel, ont parlé de la
nécessité de dix mille à vingt mille hommes à envoyer là-bas...
Vous imaginez, au rythme de la guerre moderne... il faudrait rétablir
par après la circonscription, avec les risques d'une insurrection
très rapide contre une telle guerre, certes anti-nationale, mais
très impérialiste !
Je
rappelle, et c'est mon avis obstiné, que Obama a été élu pour
modérer les ardeurs bellicistes du capital américain, face à une
population de prolétaires saturée des multiples sacrifices humains
lors des deux guerres du Golfe, et gardant en mémoire l'horreur de
la guerre du Vietnam ; ce qui est interprété généralement
comme un affaiblissement de l'empire américain, peut être considéré
en premier lieu, à mon humble avis, comme un traitement
prophylactique à court terme pour endormir le prolétariat ; ce
retrait américain qui a incité les vassaux européens à prendre le
relais, vérifie ce qui a été analysé au paragraphe plus haut, et
l'aggravation des risques pour les vassaux au front de la misère
impérialiste n'en est que plus manifeste.
Ainsi,
donc, toute la théorie multiculturaliste, antiraciste,
anti-nationaliste, qui nous a été servie depuis deux décennies est
en train de s'effriter. Elle reposait sur cet anti-nationalisme,
resucée du vieil antifascisme, nommée un jour anti-terrorisme, un
autre défense des valeurs de la démocratie.
La
cacophonie et les réticences, voire ces refus fermes, si décriés,
d'accueillir chacun son quota de migrants, est aussi révélateur de
la conscience qu'ont les dirigeants bourgeois les plus avisés de
l'opposition de leurs populations prolétaires à cet EFFORT DE
GUERRE. Car ce sont avant tout des migrants de guerre qui viennent
chercher refuge... à l'arrière. C'est un exode de guerre pas
religieux ni dû à des catastrophes naturelles.
Tombent
à l'eau tous les faux débats sur l'identité nationale, qui avaient
pour but de faire avaler cet internationalisme de pacotille bourgeois
si nécessaire aux blocs impérialistes, car l'identité nationale,
supposée innée, et accouplée avec la « civilisation »
chrétienne et l'islam soft, se promettait de dissoudre toute
« identité prolétarienne » (je préfère le terme de
conscience). C'est cet « internationalisme multiracial et
multiculturel » qui aurait dû conduire à la guerre mondiale,
déjà au moment de l'attentat contre les tours de New York ;
bouleversement qui aurait pu être baptisé alors « l'union de
la multiculturalité » contre le « nationalisme
islamique », lequel comme toutes les religions ne se prive pas
de faire valoir sa vocation à son « internationalisme
pieux »1.
Autre
preuve subséquente et phénoménale de la perte de crédibilité
dans ces divers montages idéologiques, c'est justement cet exode
massif, qu'il est honteux d'ailleurs de qualifier de masse de
migrants, d'immigrants ou même de réfugiés (car ils ne sont pas
prêts à l'être), d'une masse majoritairement composée de
prolétaires, qui, non seulement ne croient plus à rien, mais
n'avaient pas d'autre choix que l'exode sous la furie militaire des
gangs armés du capitalisme. Tout indique qu'il s'agit du même type
d'exode que la débâcle en France en 1940 : on fuit
impulsivement face à l'horreur de la guerre, parce qu'on est désarmé
et impuissant à s'y opposer sur place, plus de classes, plus de
lois, sauve qui peut.
Ce
n'est jamais au front que les guerres ont été freinées ou
arrêtées, c'est à partir de l'arrière : d'où la
responsabilité du prolétariat européen de ne pas céder au
chantage à la compassion muette – ce qui n'empêche pas la
solidarité ponctuelle sur le terrain – et il serait souhaitable
qu'il engage la lutte, sous toutes ses formes (manifestations,
blocages, grèves, etc.) pour endiguer la guerre, au lieu de laisser
la bourgeoisie prétendre qu'elle va endiguer le flot des réfugiés
avec ses quotas et ses barbelés.
Il
y a de fortes chances hélas, qu'il faille en venir à assister à
des attentats meurtriers et à subir des mobilisations militaires
« au sol » pour que le prolétariat des pays d'Europe
commence à comprendre la gravité de la situation où nous mène le
capitalisme. La réflexion est déjà commencée avec la prise de
conscience de l'irresponsabilité des divers chefs de guerre qui
prétendent gérer la société « socialement » et « dans
l'intérêt de tous », mais les massacres continuent pendant la
réflexion.
LA
BOURGEOISIE VA-T-ELLE DEVOIR RESSORTIR SON CARNET B ?
Hélas, idem aujourd'hui, pas besoin de carnet B – quoiqu'il y ait bien mieux avec la surveillance sophistiquée de google – mais surtout depuis 1985 les services secrets ont raison de ne plus prendre au sérieux les sectes gauchistes et les résidus d'anars ultra-gauche (sacrés chevaliers des chemins de fer) bien qu'on les ait fait passer pour de dangereux activistes, n'étant quede braves rigolos plein de plumes avec Charlot éditeur (Hazan). Concernant le milieu maximaliste, ces quelques individus et couples qui se prennent pour les héritiers historiques des grandes heures du prolétariat, rien à craindre non plus, ils sont si déchirés en querelles personnelles et coincés par leurs radotages qu'on peut toujours les exposer dans le cirque à Médrano.
J'espère que certains s'en sortiront, et désespoir n'est pas marxiste.
COUCOU DE PIC-VERT SUR FACE BOOK
Remplaçant le pâle et incompétent Bourseiller, un observateur queuiste nous abreuve de ses compils de textes anarchistes, divers quiz et surtout recensement depuis des années des divers sectes d'extrême droite ; plus épistolier du gauchisme évanescent et contempteur fanatique des petites passerelles entre extrêmes2, plus scoliaste lassant que doué d'une pensée originale. Sa revue éclectique étant tombée sous mes yeux dans le foutoir de face book, j'ai donc parcouru les 500 pages au format PDF pour voir s'il était possible d'en extraire du jus concernant nos intellos vagabonds. Pas grand chose de consistant à part la reproduction des textes de Pannekoek et Mattick.
Pas de crainte de subversion de ce côté non plus. Passant son temps à désigner les sectes d'extrême droite comme sommet d'un iceberg glaçant de plus en plus l'Europe, taxant tout contradicteur de raciste ou d'antisémite, le zigoto qui ne peut se faire passer pour un connaisseur qu'en milieu anar ignorantin, n'élève pas plus la réflexion que les nullités antifas ; quoique la prétention intellectuelle ne soit pas feinte : le deuxième chapitre en intro à des vieilleries anarchistes s'intitule : « Des outils pour penser ». Pourquoi, après tout comme disait Proust Marcel : « un ouvrier (électricien) peut être baudelairien ». Mais les outils des anars sont quelque peu dépassés et rangés dans une caisse à outils rouillée. Si on doit retenir quelque chose des œuvres complètement brouillonnes de Coleman, ce sera l'image du moulin à vent. Il redémarre une carrière individuelle il y a une décennie en voulant concilier le marxisme sommaire qui lui a été enseigné dans la secte LO, ensuite son souci des races le mène à ses auteurs de référence à l'époque : Alain Gresh et Tariq Ramadan. Il roule à fond la caisse pour le multiculturalisme anglo-saxon et amerloque, s'indigne qu'on se moque des foulards islamiques au nom de la démocratie, et succédant à Klasfeld père le voilà « chasseur de fachosé, tous ceux qu'il a désignés comme racistes ou passeurs de xénophobie ; tout en donnant la parole à plus délirant encore que lui, les luftmenschen (complètement loufs ceux-là, ils veulent interdire la liberté d'expression au nom du culot des pauvres) !
Le pic vert de la gauche caviar, Coleman3 donc vadrouille en épistolier de cette farce élimée, la prétendue pureté de l'idéologie anarchiste, c'est son credo depuis le début des années 2000 où il a présidé à son retour artisanal en politique en s'offrant le petit nécessaire de l'imprimeur particulier, et en consacrant son œuvre – incrustée depuis sur le web – sous le sigle (stalinien) : sans patrie ni frontières, qui est aussi creux qu'un pot de confiture sans sucre et sans fruit. Il morigène des propos déplacés sur « une radio se réclamant de l'anarchisme », « qui manque d'antiracisme » tout de même ! Qui d'autre qu'un admirateur bâtard de Léon Trotsky aurait pu servir cette prose lénifiante du saint anarchisme : « Les libertaires (qui) sont traditionnellement plus sensibles aux diverses formes d'oppression que leurs concurrents marxistes ».
Son introduction à ce qu'il considère comme son chef d'oeuvre d'anthropologue des marges, l'exhumation de textes d'une encyclopédie anarchiste de 1925 à 1934, nous vaut au surplus le dithyrambe suivant :
« ...textes qui montrent un anarchisme percevant clairement le rôle de l'embrigadement patriotique dans la révolution française et l'inféodation du nationalisme républicain de la gauche socialiste (…) mais tombant dans le piège de l'anticléricalisme ».
L'anticléricalisme n'a pas toujours été un piège, et a encore de beaux jours devant lui ; il est plus respectable selon moi que le très clérical combat colemanien, encore plus sectaire et étranger à la lutte politique primordiale. Petite souris agitée d'un milieu parisien de bobos anars qui papillonnent entre Radio Courtoisie et Radio libertaire, radios pour ânes habillés de noir - curés et libertaires aiment cette couleur - et commentées par un noir (que le récipiendaire n'y voit pas malice!) - Coleman pose au poste de gourou des antifas : « Nous devons combattre la propagande de la gauche laïco-xénophobe » ! Non mais ! Et accueillir les migrants du monde entier !
Hélas, trois fois hélas, notre pic vert (de moins en moins) est un mauvais scoliaste pour vanter ainsi le crétinisme anarchiste dont les sectateurs échevelés n'ont jamais approché le matérialisme historique (disons pour les non convertis : la compréhension des étapes de l'histoire des sociétés et des nations). Il n'a même pas compris les textes de Pannekoek et Mattick reproduits plus loin dans sa dernière compil avec Adobe Reader (c'est gratuit comparé à l'auto-édition artisanale de bistrotier), lesquels, réels marxistes non délirants expliquent très clairement les étapes nationales dans la constitution du prolétariat. Outre que la nation fût le cadre de développement de l'industrialisation, Pannekoek précise même que : « l'antagonisme national (était) la forme primitive de l'antagonisme des classes ». Pannekoek est bien plus subversif et actuel que le marais anarchiste « pur » de Coleman sur la question de la nation, il est très sévère sur les dites libérations nationale ; la véritable critique de la nation, à ne pas confondre avec le nationalisme, est venue du pôle marxiste le plus lucide, pas des commentaires a-historiques du petit monde intellectuel libertaire.
Qu'est-ce que vient faire cette notion « d'embrigadement patriotique » très moderne certes, version 14-18 à l'époque de la « guerre révolutionnaire », phase inévitable dans la lutte pour la destruction du féodalisme ? Question embrigadement patriotique modernisé, les amis anars de Coleman sont au top, la CNT racolait récemment pour la « lutte à Kobané », remix du front popu en Espagne ! Pourquoi ne pas avoir rappelé aux bisounours de l'anarchisme qu'en 14 ce sont les bolcheviques qui ont innové historiquement en refusant la défense de la patrie !
Nier que le combat pour la patrie était le combat pour la liberté en Europe en 89, c'est du révisionnisme réchauffé à la Furet, ex-stalinien qui retomba dans les ornières anarchistes bourgeoises de l'historicisme bourgeois. Pannekoek suit au plus près le génial Manifeste de 1848 en s'arrêtant au paragraphe, qui a tant interloqué des générations de purs anti-nationalistes anars : « le prolétariat est encore national quoique nullement au sens du mot » ; c'est très simple pourtant, chaque prolétariat confrontant sa bourgeoisie, les ouvriers français ne font pas grève contre l'Etat anglais. Bon de nos jours c'est plus difficile, on ne sait plus contre qui on fit grève ! Pannekoek ajoute une donnée importante, la lutte de classe se déroule de plus en plus contre l'Etat, la nation devenant secondaire à l'ère de l'impérialisme où « le prolétariat dans tous les pays se perçoit comme une armée unique ».
Le nationalisme qui obsède Coleman est une vieille baderne du XX e siècle dont Mattick a prononcé l'oraison funèbre : « le nationalisme du XX e siècle instituait le développement du capitalisme d'Etat » ; un truc qui est foutu, complètement obsolescent aujourd'hui et un obstacle pour le capital lui-même : « L'organisation de la production capitaliste au plan national augmente sa désorganisation à l'échelle mondiale » (ibid). Coleman qui additionne tous les textes, n'a, il est vrai, pas le temps d'y réfléchir en les tapant sur son clavier.
Maître Coleman sur son arbre perché déplore que ces pauvres Pannekoek et Mattick « ont eu tort. Le nationalisme n'a pas reculé devant l'internationalisme », et il croit bon de nous éclairer : « ...derniers avatars du nationalisme, l'islam politique, le régionalisme identitaire ou indépendantiste et l'anti-impérialisme réactionnaire des altermondialistes ».
Notre pourfendeur d'un nationalisme poussiéreux, à la retape comparé aux mystifications dominantes (démocratie universelle, antiracisme, multiculturalisme, etc.) me fait penser à un de ses anciens collègues au staff de LO, un nommé Dumas qui au début des années 1980 sortit sa thèse selon laquelle le PCF allait à nouveau retrouver ses troupes d'antan ; alors qu'il s'effondrait irrémadiablement. Il a lui aussi un soyouz de retard, comme tous les anciens trotskiens indécrottables. Coleman est à la ramasse parce qu'il est toujours resté un intellectuel en chambre, hors des réalités. Ces intellos officiels et autres « 12 salopards » (terme très usité par l'Huma à la Libération) qu'il pourchasse en comptes d'apothicaire pour une phrase ou un mot de trop4, ne faudra-t-il pas les lyncher un jour ?Il répertorie les listes d'intellectuels de gouvernement et met en fiche tous ceux à l'extrême gauche qui lui déplaisent ou l'ignorent. Sera-t-il le grand inquisiteur, négateur du racisme anti-gaulois, épurateur impavide vengeur de la féministe et de l'enfant antiraciste qui fera tomber les têtes racistes « franco-gauloises » au prochain grand soir anarchiste, mais pur ?
NATIONS ET INTERNATIONALISME
L'internationalisme n'a jamais été autant d'actualité, pas celui prolétarien qui était supposé faire avancer à pas de géants la révolution, mais un internationalisme à toutes les sauces, justement celles que listait Coleman sous le vocable nationalisme. Obnubilé par son décryptage maladif des diverses sectes néo-nationalistes, il perd de vue le village mondial, le web et les compétitions sportives. Il n'y a plus de mur de Berlin, même s'il y a des petits murs partout, la perception du monde et des problèmes du monde est désormais globale ; toutes les classes posent d'emblée, chacune, leurs problèmes à l'échelle du monde ; bourgeoisie et petite bourgeoisie sont aussi devenues des classes immigrées. Il n'y a plus que les anarchistes pour croire à la résolution localiste des problèmes. La classe ouvrière n'a pas montré de grandes vagues de lutte coordonnées internationalement – heureusement pour la bourgeoisie, cela aurait signifié une sérieuse possibilité d'ébranlement du système – mais il y a eu des luttes importantes dans plusieurs pays, pas les mieux lotis ; lire les exemples dans la presse du PCI et les communiqués de Robin Goodfellow. Paradoxalement, c'est la petite bourgeoisie, avec ses indignés, Podemos et autres Syriza, réformistes radicaux d'un système en impasse, qui ont, par devers eux, souligné que tout problème social est immédiatement mondial. La pensée étroitement franchouillarde de Coleman – mais certifié anti-gaulois - lui fait imaginer, ou plutôt recopier la presse bcbg, « une montée des extrêmes » là où il n'y a que coassement de groupuscules, même pas variables d'ajustement électoral comme le FN, lequel affiche plus le programme vieillot et invraisemblable de Marchais que celui de ses premiers pas, vulgairement thatchériste.
Avec les soubresauts de la crise et de la guerre mondiale, c'est au prolétariat que la bourgeoisie s'attend à faire face, pas à être doublée sur sa droite par des mirlitons ridicules aux opinions plus pathologiques que politiques.
Je ne veux pas tirer des plans sur la comète sur l'avenir de la nation. La nation n'était qu'une perspective en devenir, pas une tradition, selon le grand Pannekoek. La fin des frontières ne signifiera pas forcément la fin des cultures nationales. La plupart des grandes œuvres de l'humanité sont issues de ses diverses culturelles nationales pas d'un esprit éthéré ne reposant que sur des généralités universalistes. Il y a des cultures nationales qui sont incompatibles, certaines embourbées dans telle ou telle religion, et les religions elles aussi ont produit des arts. La nation n'a pas été un produit artificiel. Selon le théoricien socialiste Bauer, critiqué par Pannekoek, il y aura toujours « une différence croissante de la culture spirituelle des nations », « par la diversité de l'éducation et des mœurs ». On reparlera de tout cela lorsque les nations auront perdu « leurs racines économiques » (Pannekoek). Pour Kautsky on va vers l'assimilation des nations.
Oui Coleman le terme culture est un terme piégé, tout dépend de ce que chacun y met dedans. On n'en a pas trouvé d'autre. C'est le plus souvent un instrument d'exclusion, mais c'est aussi un mode de vie lié à des conceptions de la liberté des individus ; mais de sujets devenus citoyens nous ne sommes pas encore devenus tout simplement des hommes et des femmes.
Certaines cultures et croyances disparaîtront. Tout cela ne dépend pas du pouvoir politique mais du niveau de vie et des besoins de la société à telle ou telle étape de son développement. Une monoculture, niveau 1984 d'Orwell est impossible, et Coleman a raison de dire aussi que « la pluralité culturelle, c'est l'apartheid », mais G. Noiriel n'est pas une référence crédible. Notre Pic-vert pâle a quand même l'intelligence de décrypter le double et triple langage « culturel » de la droite bourgeoise : un jour on a droit au multiculturalisme (ce qu'il défendait lui-même il y a dix ans), un autre « aux racines chrétiennes de la France », un autre enfin à l'islamophobie ou à l'islamisme.
Concluons que ce n'est certainement pas dans le cadre de cette compil hétéroclite, farcies de clichés bourgeois bien-pensants, tombereau d'inepties de plumitifs amateurs, qu'une réflexion pourrait être menée sur l'avenir culturel ou pas, linguistique ou diversifié de la société terrienne, ou sur comment se débarrasser du capitalisme. C'est une somme de has been, de défroqués de l'anarchisme, du trotskysme et d'un marxisme-léninisme terroriste (les clowns girouette du mal nommé Mouvement communiste) qui étalent leurs considérations chaotiques et simplistes sur un monde où ils rament en tous sens.
Pendant ce temps il y a la guerre...
1« Oui
l'internationalisme prolétarien peut être réactionnaire »
un ami de T.Ramadan cité dans SPNF. Ce n'est plus le patriotisme
qui mobilise les foules, mais dans la citation suivante on peut
remplacer par internationalisme (démocratique): « Le
patriotisme se cultive comme toute religion par des sacrifices
humains ». Charles Boussinot, un des auteurs anars cité mais
critiqué par Pic-Vert car paternaliste (?). Autre référence
grotesque de Coleman, Federica Montseny ministre anar qui s'est mise
au service de l'Espagne républicaine et s'écrie : « la
patrie c'est l'humanité » !
2La
critique de l'islam mène lentement à la xénophobie, sans doute
comme les allocs mènent à la prostitution !
4Et
les diverses sectes fachettes ou néo-fachettes : « Je
surveille les élucubrations des futurs militants de Riposte laïque
depuis 2007 ». Il n'a que ça à faire ? Quels sont ses
revenus ? La Préfecture de Paris ?
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