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Je n'y étais pas et j'en suis fier, la
majorité des prolétaires de base français et immigrés non plus.
Il y a tant d'invraisemblances dans
l'identification et la chasse des "malades mentaux terroristes"
que déjà parmi la jeunesse des banlieues circule la version
"réviso": impossible que ce soit de vrais musulmans ou
même de vrais djihadistes (qui n'auraient pas tués une femme et
deux français musulmans): c'était un commando de l'Etat! Et sans
doute de l'Etat français pour préparer sa campagne électorale, ou
(version poussiéreuse ultra-gauche) préparer la guerre mondiale
démocratie versus djihadisme! Mon cher Watson tout s'éclaire! Des
fins fonds de la banlieue, depuis chez les pauvres déshérités la
vérité voit le jour: ce n'est pas d'une décrépitude de la marche
à l'abîme du capitalisme que les enchaînements tragiques se sont
déroulés mais d'un complot.Avec ce genre d'interprétation la
bourgeoisie peut dormir sur une oreille, l'autre devant quand même
rester en mode veille. Le cliché "on nous cache tout on dit
rien", a encore de beaux jours pour éviter toute réelle
réflexion qui passe premièrement par la critique des manipulateurs
d'opinion, et deuxièmement par l'usage du marxisme comme arme de
combat contre filouteries et mensonges d'Etat. Cette méfiance, même
faisant référence au complotisme, des jeunes prolétaires de
banlieue pourrait être considérée comme une réflexion saine de la
part des exclus et méprisés à qui "on ne la fait pas",
exprimant à la fois leur dégoût et un certain niveau de
conscience... s'il n'existait des réseaux islamistes de bourrage de
crâne et de contre information, soutenus indirectement par la prose
délirante de divers chanteurs de rap ou autres. Cependant la
focalisation sur de tels réseaux peut favoriser la croyance
également à un complotisme permanent dans l'autre sens alors que ce
peut n'être qu'un bouche à oreille ou élucubrations d'adolescents
qui se piquent de politique de bistro. (PS: suite à une discussion sur facebook, il apparaît que la source d'influence des "mecs qui sont au courant" est l'interprétation du Réseau Voltaire, démontrant ainsi l'influence du trouble Thierry Meyssan, qui écrit et raisonne comme un pied: un complot de barbouzes de l'Etat français! Meyssan rend un compte complètement bidon du déroulement des événements, plus calqué sur ses phobies et haines politiques que soucieux d'une analyse dialectique; malgré ses délires, il a raison de souligner l'aspect préparation à des guerres d'envergure (a-t-on déjà oublié les suites du 11 septembre américain?). Banalité légendaire, on tombe toujours sur l'adage historique: à qui profite le crime?
Le meurtre d'artistes, de simples employés, de
flics et de juifs, quoiqu'il ne soit pas une question d'économie, ne
peut modérer la stupeur et l'indignation comme elle ne peut cantonner les
marxistes orthodoxes résiduels à se contenter d'une dénonciation
généraliste du capitalisme. De tels lâches assassinats exigent
explications, condamnations, réprobation sans concession aux
"individus" qui se sont livrés à de tels actes, au-delà de leur méchanceté "intrinsèque" ou de leur manque de caractère et de compassion. Il est un comportement remarquable du dit djihadisme, ils se suicident tous ou
se font suicider pour échapper à une justice humaine pas forcément
humaine, et sans doute aussi à leur propre subconscient, plus pour
pouvoir ne pas se rendre compte que pour rendre des comptes. On se
souvient que les chefs nazis ont tous cherché à se suicider, comme
Hitler, ce qui n'est pas signe de bravoure ni de fierté. Si les
dessinateurs danois avaient été massacrés ainsi, je pense qu'il y
aurait eu une importante mobilisation de la même manière, pas tant
exploitée qu'utilisée par les gouvernements dit démocratiques dont
les principaux dirigeants européens, fauteurs de guerre en Afrique
et deux ou trois dictateurs venus de l'Est et le chef de guerre
Netanyaou ont pu parader quelques minutes pour la photo en tête des
masses "charlistes" à Paris. Pas de nouveau massacre,
beaucoup de stylos et une chanson bien connue et assez belliciste.
L'ennemi était à l'intérieur encore une fois et jeune.
LA NOUVELLE SONNERIE AUX MORTS...
bafouée!
Les lycéens rétifs à la minute de silence ont
beaucoup énervé le chambellant n°2 Valls, majordome 1qui,
invité sur la télé la plus branquignole et sarkozienne, BFM, a été
"fier d'être français"2.
Certes Charlie Hebdo n'a jamais été une "arme de distraction
massive". Il y eût beaucoup de bons mot et si "balles
tragiques" a eu du succès personne n'a été jusqu'à dire que
les victimes lâchement abattues s'étaient fait "hara-kiri"
car elles tenaient à la vie autant que nous, et parmi elles un
génial anti-économiste, Bernard Maris reflétait cet appétit de
vivre avec une intelligence bourrée d'humour et une élégance rare.
On ne peut pas reprocher aux mômes de ne pas se rendre compte ou
d'être à l'âge con. Ils ont encore moins de relief social et de
responsabilité que les prolétaires. Mais leur "irresponsabilité"
recèle une part de vérité et seuls peuvent le dénier les profs
aigris, les petits dictateurs de classe (scolaire) aveugles et
autoritaires3.
manif "Charlie" 1914 |
Les premiers protestataires (adultes) à se
conformer au slogan confusionniste et unioniste chauvin devraient
être plus mis en cause que nos "irresponsables" lycéens.
Non seulement on ne les a pas vu manifester lors des crimes de Merah,
avec un carton qui eût été tout à fait honorable (par ex. Je suis
juif) mais se seraient-ils bougé autant les fesses si l'attentat
contre l'Hyper Cacher avait fait l'objet de la première partie du
"spectacle terroriste"?4
Je ne doute pas qu'il n'y aura personne lorsque je serai tué pour
islamophobie (sur dénonciation d'un islamo-gauchiste) derrière ma
dépouille, mais j'ai trouvé ces manifestants assez minables,
quoique nombreux et bien intentionnés. D'autant que la presse
collaboratrice à tous les mensonges de guerre les a ridiculisés:
- en comparant l'immense démonstration parisienne et provinciale "aux grandes heures du 8 mai 1945". Une époque pourtant fort peu glorieuse d'une population longtemps brutalisée, humiliée par l'occupant nazi et dont une partie notable s'était couchée devant icelui et se fichait royalement du sort des juifs et des millions de déportés. Donc comparer cette masse hétéroclite de population qui vient se balader dans les grands boulevards pour "dire sa haine à la haine", à une des plus sales périodes d'après-guerre, de misère sous les leçons de morale des pitre staliniens et une bourgeoisie corrompue qui se refaisait une santé politique sous le képi de De Gaulle... pas terrible.
- En rapportant que toutes les dix minutes les manifestants braillaient la Marseillaise "pour exprimer comme jamais la force de la nation"! Ce n'est pas une référence du tout ce chant de guerre vieilli et devenu contre-révolutionnaire. Le chanter dans les rues avec les moutons du jour du "charlisme" leur donnait plutôt l'allure d'une assemblée de Charlots. C'est avec cet hymne chauvin qu'on envoya les millions de prolétaires soumis à l'uniforme se faire tuer pour les marchands de canon et la pérennité du pouvoir des élites bourgeoises nationales! Qu'on a massacra dans les colonies, qu'on maintient sur les terrains de foot avec son verset satanique ("qu'un sang impur", qui a un incontestable côté ridicule et offensant à chaque fois que ministres et sportifs l'entonnent avec une candeur à chier).
- En se félicitant que la police ait été applaudie et embrassée tout le long du parcours! Pour un peu j'imaginais les bourgeois péteux embrassant les versaillais encore dégoulinant du sang des communards, mais sans reprocher aux flics actuels de ne pas avoir encore eu l'occasion de participer à un aussi ignoble massacre que leurs arrières grand-pères; et, paradoxalement peut-être pour certains de mes lecteurs, je trouve qu'elle n'est pas intervenue assez vite contre les robots djihadistes déshumanisés pour une carrière de soldats du meurtre et une célébrité vite disparue. Ce n'est pas bon signe d'esprit critique ou de résistance à l'oppression quand les citoyens en général applaudissent la police en général, surtout dans le moment où l'on nous prétend qu'ils seraient là pour nous défendre face au "djihadisme" obscur et intouchable; à un moment où la notion de guerre est utilisée n'importe comment: guerre interne? Externe? De la démocratie contre le terrorisme? Quelle démocratie? Quel terrorisme? Si vraiment il faut un jour se défendre d'une guerre externe, ce ne sont pas des milliers de flics qui suffiront pour "défendre la France" mais des millions de prolétaires assez "soumis" pour aller se faire zigouiller au nom de la nation obsolète. Au quotidien, excepté pour la traversée des rues par les enfants des écoles et quelques musclés maîtres nageur l'été, la police ne sert pas à protéger les citoyens en général ni les prolétaires! Ils sont avant tout les mercenaires de l'Etat, chargés d'appliquer les méthodes de coercition sans être sûrs d'être soutenus par leurs chefs suprêmes de la magistrature régalienne s'ils dérapent dans leur fonction (fonction nécessaire encore longtemps où parfois ils sont eux-mêmes victimes d'injustices ou ne sont pas fautifs, mais aussi facilement lâchés par leurs supérieurs en robe noire et bavette que de vulgaires ouvriers face à un patron gangster).Les corps de l'Etat en uniforme ne seront jamais les amis des prolétaires sauf à se dissoudre, comme les terroristes ne seront jamais des Robin des bois que nous aurions délégué pour nous venger des puissants. D'ailleurs, autant nous pouvons respecter les anars de la dite Belle époque qui croyaient pouvoir renverser le régime des tyrans en en zigouillant deux ou trois, autant le prolétariat de toute races, croyances ou nationalités ne peut avoir que mépris pour ces tueurs de civils (ce que les démonstrations ont contenu malgré le charlisme bêlant), soldats perdus au service de la terreur d'Etats concurrents et masqués.
LE ROI DES FUMISTES QUI VIENT JOUER
LE BON SAMARITAIN
Les 17 cadavres + ceux des trois tueurs (=20) ne
sont pas encore enterrés que le conseiller gratuit de
l'Etat sur la
touche pose déjà à l'arbitre suprême. Sarkozy le vengeur vient
féliciter la foule du dimanche démocrate pour sortir de son chapeau
l'armement des policiers municipaux comme si les mercenaires
gendarmes et policiers n'étaient pas déjà surarmés. Mais il a
fait plus putain pour sa campagne électorale au long cours:
"Il a ajouté qu'"on ne peut pas
continuer comme ça" avec l'immigration qui, si elle "n'est
pas liée au terrorisme", "complique les choses" en
générant difficultés d'intégration et communautarisme. "La
question de l'immigration fera l'objet de débats extrêmement
approfondis, car il est certain qu'on ne peut pas continuer comme ça.
L'immigration qu'on a tant de mal à juguler crée la difficulté de
l'intégration, qui crée le communautarisme. Et à l'intérieur du
communautarisme peuvent se glisser les individus" comme les
auteurs des attentats."
Plus charognard tu
meurs! Tout est dans la lourdeur de la nuance. Comparable à du Le
Pen dans le texte, il n'est pas dit que tout est de la faute à
l'immigration, ni surtout que c'est la bourgeoisie "Charlie"
et antiraciste qui a besoin de l'immigration pour ses profits et se
donner des airs "internationalistes", mais le "n'est
pas liée" est une astuce du double langage pervers narcissique
classique (on entend bien sûr qu'elle "est liée" de toute
manière, sinon il n'y avait pas besoin d'utiliser le verbe lier).
Non seulement elle est "liée" de manière subliminale par
le politicien, mais elle "complique les choses"; ce n'est
pas la situation de galère de l'immigré ni ce qui peut fonder sa
répulsivité au mode de domination capitalo-judéo-chrétien
occidental qui pose problème mais l'immigration "en général",
vue comme politique malthusienne qui serait devenue incontrôlable
par la bourgeoisie. C'est la victime de plus, l'immigration, qui
"génère difficultés d'intégration et communautarisme";
fort le café car ce n'est pas à l'immigré de s'intégrer mais aux
structures d'accueil d'être capable de favoriser cette intégration!
Et le communautarisme, encouragé par l'incapacité d'intégrer
(fournir le travail promis, respecter les prolétaires immigrés, ne
pas les enfermer dans des ghettos, etc.) , n'est bien souvent qu'une
des solutions de repli des arrivants, qui pouvait être écourtée
naguère mais qui s'éternise de nos jours5.
Ce crétin qui avait
prétendu lancer un débat sur l'identité nationale remet le couvert
en prétendant lancer un débat, non pas sur le terrorisme
(contrairement à ce que ce PN annonçait d'entrée – l'immigration
n'étant pas liée (mais liée intuitivement) – comme le nécessitera
les massacres de ces derniers jours. On retrouve l'arrogance autiste
de la haute bourgeoisie: salauds de pauvres! Pour des débats
"extrêmement approfondis" on fait confiance à la crème
de la députaille pour blablater et philosopher en donnant leçons de
morale et mises en garde antiracistes et antifascistes. Il enlève
ensuite son faux-nez et dévoile tout: 1. l'immigration "on"
a du mal à la juguler et "crée la difficulté de
l'intégration" (pas la bourgeoisie qui accueille bras ouverts
avec ses quotas et les coups de gourdins de ses flics) laquelle "la
difficulté" ou l'intégration"? Qui du coup (simple
n'est-ce pas?) "crée le communautarisme"! Pire, car le
raisonnement du nain politique coule de source avec sa série de
"crée": "Et à l'intérieur du communautarisme
peuvent se glisser les individus" comme les auteurs des
attentats."Et voilà le tour est joué! En quatre phrases
assez longues, sans avoir l'air d'y toucher, bon enfant, Sarkozy a
résumé et balancé les pires sornettes véhiculées par le FN ou
tel citoyen aigri et peu enclin à se remettre en cause dans sa
stature sacrée "d'occupant de souche".
Armé d'un tel
raisonnement de causalité enfantine niveau colo de vacances6,
le principal inculpé de France, milliardaire et repris de justesse,
avec sa compassion soudaine pour les flics municipaux7
fait partie de la cohorte de tous les politiciens pourris qui
veulent échapper à la prison en 2017, pour tenter de rafler la mise
aux lauriers que l'équipe Hollande sa su glaner. Comme tous ces
sociologues qui se succèdent et vont abuser de leur "liberté
d'expression" même de l'expression des pires sornettes de
l'intégration "républicaine", "laïque" et de
l'école "pour tous", tous ces parasites sponsorisés par
le totalitarisme anti-prolétarien des dominants, ne vont évidemment
trouver aucune solution puisque c'est leur système et leurs
commandements de larbins qui génèrent la situation actuelle de
"guerre interne" et de confusion totale, non pas des
valeurs républicaines, mais à la fois la dissolution de toute
théorie d'émancipation de la société du capitalisme et de la
classe qui la porte sur ses épaules et qui évite de remettre en
cause les religions. Affres du double langage psychotique, Sarkozy,
qui a pourtant été l'ami des "radicaux de
l'anticléricalisme"8,
n'évoque pas celles-ci dans l'équation fourbe
immigration-communautarisme-immigration!9.
Dans le faux débat "sécuritaire et liberté civile", tous
ces tenants d'un ordre bourgeois en guerre partout sur les anciennes
chasses gardées du colonialisme français, vont éclipser le
problème de classe qui est posé derrière toutes ces chansons
ridicules et patriotardes en l'honneur de la patrie
multiconfessionnelle – alors que le terrorisme est
uni-confessionnel! - : la division du prolétariat en couches
confessionnelles et en statuts démultipliés, le culte de l'amour de
la police et de l'armée comme protecteurs dans une guerre civile
interne larvée, guerre civile ne mettant pas aux prises des classes
mais deux extrêmes: une cinquième colonne forcément raciste
foncièrement hostile aux immigrés en général, et une nébuleuse
terroriste qui massacre aveuglément sans distinction les populations
d'électeurs.
La démocratie bourgeoise occidentale se présente
donc comme pluralité avec sa multiculturalité idéologique et
religieuse face à une supercherie simpliste musulmaniaque (laquelle
est pourtant elle aussi multiple et aussi divisée et fallacieuse que
l'énamouration pour la diversité occidentale): ces deux idéologies
rivales jusqu'au sang ne sont pourtant qu'un plagiat poisseux du
vieil internationalisme prolétarien, qui reste valable, et que je
restitue:
- Prolétaire arabe, sous l'uniforme musulman tu restes un prolétaire! (pour l'instant, malgré quelques salles de prière, les prolétaires, femmes et hommes d'origine maghrébine ne se rendent pas au turbin en uniforme... c'est la marque des femmes au foyer pour qu'on les voit exister dans les rayons du supermarché!10
- Prolétaire français, sous l'uniforme civil, tu restes un prolétaire!
Pour nombreuses qu'elles aient été les démonstrations de la pacifique colère du "charlisme" ne règlent rien, et étaient sans colonne vertébrale ni politique ni sociale. La perspective à terme reste inquiétante. Les manifestations Pediga en Allemagne qui protestent contre l'islamisation de l'Europe, confortées par les crimes en France des individus paumés qui se parent de l'islam, ne sont pas du fascisme naissant mais, bien qu'exprimant une part réelle du problème, il n'est en rien question pour cette protestation hétéroclite, de combattre le pouvoir de la bourgeoisie, qui non seulement est, elle, le principal problème mais qui vit et fait fructifier comme fond de commerce moraliste sa prétention à se ficher de la question de l'immigration (sauf sur le plan sécuritaire) et met un soin particulier à épauler, restaurer voire soutenir les religions, à qui un strapontin d'honneur est réservé.
Vous vous doutiez bien que j'allais vous resservir cet excellent Blanqui:
Vous vous doutiez bien que j'allais vous resservir cet excellent Blanqui:
Et pour les prolétaires qui se laissent abuser par
des promenades ridicules dans les rues, par des plantations d’arbres
de la liberté, par des phrases sonores d’avocats, il y aura de
l’eau bénite d’abord, des injures ensuite, enfin de la
mitraille, de la misère toujours. BLANQUI
1Le
journaliste Domenach se moque ainsi de la prestation réussie de
l'ancien Charlot 1er, manifestant que l'esprit de dénigrement à
l'encontre du président subsiste; ainsi de l'expansion ridicule de
la vidéo où il reçoit une crotte de pigeon sur l'épaule face au
restant de l'équipe de Charlie Hebdo, présentée comme rigolant de
la mésaventure du chef des commémorations. On est déjà dans la
petitesse des lendemains d'enterrement. Un ponte de la
psychanalyse lacanienne, Jacques-Alain Miller, rejoint mes
premières analyses:
"Tout a été
mis en branle par trois hommes, pas un de plus, ayant donné leur
vie pour le nom du Prophète. Cependant, l'enthousiasme universel
n'est pas coiffé de ce nom, mais de celui de Charlie. Charlie
! Une feuille hebdomadaire qui, dès avant que sa rédaction ne soit
exterminée, était déjà, faute de lecteurs, à l'agonie. Charlie,
le résidu, le déchet d'une époque de l'esprit dès longtemps
surmontée. C'est là que l'on vérifie ce qu'enseigne la
psychanalyse, de la puissance que recèle la fonction du reste.
Charlie meurt assassiné le mercredi ; le dimanche, c'est sa
résurrection. Sa transformation, sa sublimation, son Aufhebung,
en symbole universel".
2Comme
je l'ai démontré dans mon article précédent, on ne peut
comprendre l'engagement djihadiste de "français de souche",
d'origine arabe ou pas, qu'à partir de l'humiliation sous la
hiérarchie bourgeoise blanche
3Invité
comme rédacteur en chef de France Info, le chanteur Yves Simon, à
côté des nunucheries de circonstance, se refusa à jeter la pierre
aux jeunes, comprenant qu'ils soient à la recherche d'un héros,
vivant une humiliation au quotidien (avant celle comme prolétaire...
en plus supposé immigré éternel)
4Il
est incroyable à la fois qu'on ne mobilise pas autant lors du
massacre de citoyens juifs français ou juifs pas français, mais
qu'on le fasse pour des cas où "la France est menacée".
ET le deuxième attentat est à ce point de vue une habileté de
plus de la part des macs djihadistes qui ont manipulé les tueurs,
venant ainsi justifier ou au moins atténuer la saloperie du premier
attentat: les premiers meurtres: "les juifs mènent le monde".
Dans tous les cas l'engeance
djihadiste enlève toute subversivité à la protestation publique
puisque l'union nationale hypocrite d'un jour est favorisée par le
slogan qui noie le poisson: "je suis Charlie, je suis juif, je
suis flic". Alors que pour protester réellement non seulement
contre le terrorisme il eût fallu être capable de dénoncer sa
propre bourgeoisie, responsable et participant aux luttes
impérialistes géopolitico-pétrolières plus ou moins lointaines
pour unifier les prolétaires internationaux contre la supercherie
de la "communauté nationale" et autres "diversités
nationales"; chose que les gauchistes LO et NPA n'ont dénoncé
que partiellement tendant toujours à "comprendre"
l'islamisme ou à faire des concessions aux rites des présumés
"ennemis de l'intérieur" ou "victimes de
l'intérieur", c'est selon.
5Si
j'avais ce nain politique en face de moi, je lui répliquerai
d'abord que son langage condensé et simpliste me fait gerber, et
ensuite (pas pour lui mais pour les spectateurs) que le comportement
des ouvriers polonais (ces bons cathos alcooliques) lorsqu'ils
arrivaient dans les mines du Nord ne se comportaient pas de manière
différente que les prolétaires maghrébins, voire beaucoup moins
bien. Discutant en groupes ils se taisaient à l'approche d'un
français ou se remettaient à parler le polonais. La seconde
génération, leurs enfants, étaient surtout médecins, ingénieurs,
professeurs, etc. On retrouve le même processus d'ascension sociale
pour les enfants de prolétaires immigrés, et c'est bien normal,
mais la société bourgeoise bloque, et fait croire que les
maghrébins seraient moins intelligents que les polonais; or on
compte de nombreux et brillants médecins arabes comme de médecins
juifs.
6...
Chapeaud'paille-paille-paille-paillasson-pallaisson-son-son-somnenbule-bulle-bulle-bulletin-tin-tin-tonton
Jules-Jules-Jules-Jules César- sar-sar-haricot-co-co-coccotier....
7En
voulant surfer sur l'indignation causée par l'assassinat lâche de
la policière municipale, il joue du "tout sécuritaire",
or, du point de vue de la formation et de la responsabilité, c'est
une connerie d'armer les policiers municipaux (vieille revendication
du FN), c'est abaisser la police officielle, qui de plus sont
d'anciens boueux souvent (quoique je respecte mes amis boueux
professionnels une carrière entière) mais qui, ainsi promotionnés,
se la pètent et peuvent faire n'importe quoi. Outre qu'une telle
réforme ouvrirait la voie à la privatisation de la police voire à
la concurrence des polices, elle ne reposerait pas sur une
déontologie du "respect de la loi" qui est quand même la
règle de base d'une police nationale normale, quoiqu'une partie de
la maison poulaga soit inféodée au torchon Minute et à un
syndicalisme néo-facho. Quant au meurtre de Montrouge,comme
beaucoup d'éléments passés sous silence, la presse ayant tout
naturellement joué la dramatisation spectaculaire – en plus de sa
complaisance avec les assassins en leur fournissant les images du
déplacement des policiers – on exagéra beaucoup: le deuxième
policier municipal n'a jamais été entre la vie et la mort, il a
pris un coup de crosse puis il est rentré chez lui. Lui a eu
beaucoup de chance. Le paumé Coulibaly a tué une femme dans le
dos, preuve que le djihadisme tue sans vergogne les femmes et les
musulmans lambdas. Pourquoi? Parce qu'un soldat "en guerre"
tue d'ordinaire les civils indifférenciés, et cela ne lui cause
pas plus de remords qu'à Coulibaly ou aux deux frères en
djihadisme promotionnel. Pensez un peu à second WW et aux aviateurs
d'Hiroshima! Surtout, le terroriste n'a pas le sentiment de tuer un
être humain mais un symbole!
8La
formule est de l'hypocrite Cohn-Bendit. Le "radicalisme"
peut être un qualificatif très péjoratif puisque qu'on dénonce
généralement un "islamisme radical" pour "éviter
l'amalgame" avec l'islam traditionnel qui est devenu le
réceptacle de tous les fantasmes comme le refuge de tous les
criminels; comme la religion catholique depuis des siècles au fond
avec comme règle simpliste: je peux voler, tuer, de toute manière
je ferai ma prière et le bon dieu me pardonnera. C'est avec ce type
de raisonnement très religieux que Dieudonné fait marcher son fond
de commerce; son "je suis Charlie Coulibaly", qu'il a
hâtivement retiré de son blog, est hideusement cynique et mossieur
le ministre de la guerre intérieure, s'il a levé un sourcil
menaçant de poursuites judiciaires l'impétrant, ne s'est pas souci
de le faire coller au trou lorsque ce sinistre personnage rallié au
négationnisme, a bavé en public des saloperies se moquant du
martyre du petit Ilian Halimi. Il se conformerait soit disant à une
vilenie qui a la vie dure: la duperie de l'arabe, un humour toujours
ambigu, maître dans l'art de la traîtrise et hérité de l'islam,
pour justifier de dire les choses les plus inacceptables dans la
même phrase. Cela vaut bien "l'esprit Charlie", à la
fois moquerie des croyances mais hyper apologiste du règne de la
fausse Liberté/inégalité/absence de fraternité. On retrouve le
même double langage chez les islamo-gauchistes. Eux aussi ne
soutenaient le dit "radicalisme" de Charlie-Hebdo que du
bout des lèvres; surtout en lisant les prêches de l'ayatollah Ph.
Vals, ce soit disant journal satirique se prenait au sérieux
contrairement à son ancêtre Hara-Kiri. Il donnait des leçons de
morale, et les quelques survivants à l'odieux assassinat (je
n'arrive pas à croire à la disparition de Wolinski et Cabu) ne
vont rien changer à cet esprit veilleur de nuit et agressif
exagérément contre la religion des arabes et une focalisation
simpliste sur le seul FN comme ennemi supérieur au capitalisme.
Malgré leur sanctification mondiale (Luz l'a bien compris) ils sont
cuits; la reconnaissance officielle est toujours un meurtre
symbolique pour les artistes anarchistes plus ou moins déjà
salonnards. Les exagérations infantiles des charlots de Charlie
contre Mahomet ne pouvaient que hérisser ces amis de la "religion
des pauvres ex-colonisés", dans la lignée de l'inénarrable
"soutien critique" trotskien. C'est la raison
(électoraliste) pourquoi Besancenot et se amis ne sont pas venus à
la manif gouvernementale. Tous ces gens si républicains et
partisans de l'égalité pour tous, qui ne se choquent pas du port
du voile et militent pour sa généralisation, se donnent bonne
conscience avec les "radicaux" de l'anticléricalisme
qu'ils lisent chez eux et pas dans le métro (de peur de se faire
cracher dessus par un vilain barbu, ou pire), et favorisent ainsi
l'uniforme musulman estafette de l'expansion du djihadisme...
Contrairement à Sarkozy, je ne dis pas que l'immigration est le
vecteur du terrorisme, ni la religion mahométane: c'est le refus
d'intégrer du système caché par l'accommodement et l'entretien
d'un clergé ridicule qui génère les vilains canards terroristes
qui vivotent effectivement à l'ombre des mosquées, lieu de
rassemblement rares et prisés quand nous les prolétaires n'avons
même plus de grandes assemblées de partis politiques ouvriers pour
discuter; les manifs ne servent qu'à faire marcher et surtout ne
pas prendre le temps de discuter ce qui est établi d'avance par des
conclaves obscurs; la fête de LO, longtemps lieu de débats n'est
plus que l'enceinte d'une secte dont les gourous et garde-chiourmes
étouffent aussitôt toute contestation, les réunions du NPA et du
FDG sont pleines de bobos qui veillent à ce que les pires banalités
antiracistes et anti-Hitler effacent tout approfondissement
politique. Cet étouffoir permanent de toute réflexion politique de
classe, lié à des décennies de négation de la classe ouvrière,
éclate à la gueule de la bourgeoisie: le terrorisme va se
développer d'autant, avec ce fait qui crève les yeux, malgré la
présentation prééminente de la face arabe et noire des "criminels
terroristes", ils sont avant tout français comme vous et moi;
et ce sont de plus en plus de jeunes français de souche qui se
voient bien s'enrôler pour ce qu'ils croient être la seule et
dernière forme de défense face au système d'oppression et de
reproduction des pires clivages de classes. L'adhésion de millions
de prolétaires arabes aux recettes spirituelles, pas toutes
fallacieuses du coran, n'en fait pas les complices des soldats
assassins du djihad promotionnel, mais les fragilise dans le chemin
qui conduit à la solidarité de classe sans l'annihiler, car la
"courageuse" police française passe plus de temps au long
de l'année à taper sur les ouvriers français et arabes dans leurs
grèves, à tabasser au faciès et à récolter les impôts
automobilistes d'Etat. Et quand l'Etat réprime il ne fait pas de
distinction entre prolétaires français et immigrés (quoique
ceux-ci soient plus généralement plus maltraités), ce dont Allah
et Mahomet se fichent.
9A
laquelle je répondrai: bourgeoisie-immigration-religion, pour mieux
signifier l'encadrement auquel opère la bourgeoisie en
"accueillant" ou surtout "recueillant" de plus
en plus.
10Je
défie quiconque de me démontrer que, chez tous et chacun, sous le
règne du consumérisme et de l'individualisme bourgeois, exister
n'est pas : "je t'emmerde" et en plus "je t'ignore"
parce que toi tu veux m'ignorer... Lorsque je vais dans un pays
étranger, moi qui suit bien nourri, à l'abri du besoin et du
mépris, je fais tout pour ne pas me faire remarquer, je me conforme
aux habitudes des lieux. Je n'irai pas jusqu'à porter la kippa en
Israël, ni le djellaba en Algérie, mais je me fais discret. Je
respecte les coutumes sans les partager. C'est ce qu'ont fait des
générations d'immigrants, se faire discret qui ne veut pas dire se
soumettre. Or, de nos jours ce ne sont pas les arrivants, ni même
cet hydre de Lerne des "entraînés en Syrie qui nous
reviennent", mais des "nés en France", "de
souche nationale avec séjour dans le cadre de la morale scolaire
républicaine, qui – de l'intérieur de la fabulation de l'égalité
républicaine – "résistent" avec leurs pauvres moyens;
notamment la jeunesse, dite issue de l'immigration, s'insurge contre
le fait de n'être rien dans un monde cynique d'héritiers arrogants
du colonialisme capitaliste, et qui – du fait qu'on nie les
classes – a tendance généralement à mettre dans le même sac
la population prolétaire blanche (ou pas, noirs et juifs sont aussi
prolétaires en proportion respective) sauf leur copain du quartier
défavorisé. J'ai vu beaucoup d'espoir et de salubrité de classe
chez ces jeunes lycéens ou écoliers qui ont refusé la minute de
silence gouvernemental, même si des racontars ont voulu impliquer
des consignes parentales. Seule une poignée , attardée et larguée,
a pu se représenter les tueurs comme des héros (n'oublions pas
qu'il y a une insensibilité à la mort depuis le plus jeune âge,
générée par les jeux vidéos inventés par les militaires
américains), le refus d'obéir des autres n'est pas soutien au
terrorisme mais refus de se laisser embrigader par une propagande
gouvernementale pas seulement ambiguë mais pourrie. La jeunesse
aime la vérité dans sa naïveté, et c'est pourquoi elle reste la
première force révolutionnaire lorsque sont posées les questions
les plus graves. Elle peut être aussi très facilement embrigadée
derrière des idéaux trafriqués (le jeu de mot, néologisme
intéressant, était involontaire) de générosité , dès qu'on la
flatte et que le jeunisme ou le "charlisme" ont pignon sur
rue. Heureusement que le prolétariat n'est pas composé que de
jeunes!
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