La "gay price" au cul des semi-remorques de la
gauche « normale »
La Gay Pride parisienne a aussi un "coût", elle aurait rassemblé samedi
environ 60.000 personnes selon la préfecture de police. Outre les 60.000
participants qui défilaient de Montparnasse à Bastille, la "fière" démonstration aurait
également rameuté sans doute plusieurs dizaines de milliers de voyeurs. Il n'y a pas de mal à se faire plaisir. Nicolas
Gougain, porte-parole de l'Inter-LGBT (lesbiennes, gays, bi et trans) s'est
réjoui et a estimé que "cette participation exceptionnelle est due aux
attentes des personnes LGBT suite aux annonces faites" par le gouvernement
d'ouvrir le mariage aux homosexuels, mais, a-t-il ajouté, « il faut encore
avancer sur la question de l’homoparentalité.Le Premier ministre, Jean-Marc
Ayrault, avait assuré vendredi soir que le "droit au mariage et à l'adoption
pour tous serait institué" au cours du quinquennat, sans toutefois
préciser la date. « Le mariage pour tous » sera-t-il l’équivalent
inoffensif du même calibre que les « radios libres », gadget
électronique bon enfant et musical qui, en mai 81, avait fait crier aux jeunes
apolitiques crédules que l’accession au pouvoir de Mitterrand signifiait plus
de liberté et rompait avec une droite bornée ?
Nous traînions tout à fait par hasard au début de la
manif bobo (j’allai à la FNAC montparnasse pour acheter des ouvrages sur la
question de l’immigration, sujet sur lequel je mène un travail de longue
haleine). L’ambiance était sympa, pas de bousculades ni d’haleine avinée comme
à la deuxième manifestation annuelle obligatoire bobo-socialo dite fête de la
musique (un acquis politique du perv J.Lang). Divas, trans et drag-queens
paradaient déjà sous les flashs des voyeurs parisiens et des touristes. Quelle
joie de voir papy main posée sur le cou d’une drag-queen de 1M90 ! Ou
mamie entre deux solides gaillards de haute taille déguisés en bonnes sœurs avec
talons aiguilles rouges (pointure 46). Bref le carnaval homo-hétéro-bobo
battait déjà son plein. Tout le long, marchands de frites et de déguisements, et aussi
les boutiquiers politiques de la petite bourgeoisie, la spartacist Ligue
avec son étal, et le Font de Gauche avec quelques fanals pour rivaliser avec le drapeau multicolore de la « fête
des fiertés ».
Le Gai Moto club ouvrait le cortège, mais avec cinq
motos banales sauf une Harley Davidson, suivis par plus de 80 associations,
souvent représentées qui avaient dû louer de gigantesques camions sur lesquels
étaient juchés: Les Gais retraités, l'association des parents et futurs parents
gays et lesbiens, Têtu, des associations d'entreprises comme Embrayage
(l'association des personnels LGBT de PSA Peugeot citroën) ou Homobus (RATP) ,
David et Jonathan (mouvement homosexuel chrétien), Beit Haverim (groupe juif
gay et lesbien), Homosexualité et socialisme ou encore Gay Lib (les gays de
l'UMP), et plus détonant le camion des gays et lesbiennes de la maison poulaga
(ils tiraient sur la foule heureusement
avec des pistolets à eau ! Et on ne pouvait qu’être attendri au regard
tendre du flic homo lorsqu’il vous demande vos papiers en temps normal où il
est déguisé de la même manière).
Savoir que des membres du gouvernement, le maire homo
Delanoé et deux comédiens fayots précédaient ce carnaval, avait tout pour
favoriser l’exaltation démocratique, conviviale, irénique, et socialement
multi-compatible de la jeunesse qui se dandinait au cul des semi-remorques de
la gauche « normale » (pas en zone islamique, voyons, ne soyez pas
bêtes !) ; le jour où les homos et les gouines défileront ainsi dans
les pays arabes, vous pourrez en conclure qu’on aura remisé le mode de
production arriéré des anciennes colonies au musée de la reine Victoria et aux
chiottes de monseigneur Dupanloup.
Comment ne pas avoir une pensée émue pour tous les
homos persécutés en Ukraine et dans la plupart des pays arabes ? Et
surtout pour la condition de la femme ? Peu d’arabes en effet, pas de punkettes
voilées, le multiculturacisme et multisexualisme de la gauche bourgeoise avait
au moins éloigné pour la journée ces cafards du trottoir parisien.
Mais, examinons brièvement les revendications. Il faut
noter en passant que, vers le milieu du cortège, deux semi-remorques
trade-unionistes s’étaient intercalés. Empanachés par deux énormes montgolfières :
les ballons de la CGT et de la CFDT ! Tiens ! même la syndicratie
avait envoyé son barnum publicitaire pour racoler la jeunesse sans aprioris sexuels !
La CGT thorézienne avait pourtant doctement répudié et anathémisé le défilé
gay-lesbienne dès ses premiers pas : « ce n’est pas une tradition de
la classe ouvrière » (comprenez : la tradition de la classe ouvrière
c’est de baiser le dimanche matin et de procréer pour la « reproduction »).
Bien sûr on peut, du point de vue maximaliste
révolutionnaire, manifester contre telle ou telle ou toutes les injustices du
capitalisme, mais l’organisation de manifestations sur des sujets parcellaires et
qui, sous le mode carnavalesque, contribue plus au ridicule qu’à faire prendre
conscience de la gravité de telle ou telle question (en pays arriéré on torture
et tue des homosexuels, en pays « avancé » on licencie certains ou on
humilie, etc.). Fêter la musique, ou défiler en bonne conscience pour la
liberté sexuelle, ne dérange aucun gouvernement bourgeois, bien au contraire
car la musique subliminale qui est diffusée aux oreilles adolescentes qui croient
se mêler à des adultes « subversifs » et iconoclastes – parce qu’ils
montrent leur cul et leurs sangles de cuir SM ? – cette musique c’est
celle des sirènes électorales, du libéralisme hypocrite qui, sous couvert de l’égalité,
maintient la xénophobie de classe, le découpage du prolétariat en communautés,
en religions, en couleur et en sexe, voire en transexe.
Alors maintenant les revendications de tous ces bobos.
Outre le mariage, la communauté LGBT revendique également le droit à l'adoption
pour les couples de même sexe et l'ouverture de la procréation médicalement
assistée (PMA) aux couples de lesbiennes. Le président normal ( ?) de ces
bobos se serait également déclaré favorable à ces propositions ; ce qui
est dans le vent américain puisque Obama s’est prononcé en faveur du mariage
homosexuel. Comment faire pour être plus révolutionnaire que Obama et Hollande ?
Je ne suis ni macho ni salaud ni bobo, mais simplement
hétéro et prolo. Le mariage est pour moi, en tant que marxiste, la première
forme de prostitution obligatoire de la femme. Je ne vois donc pas pourquoi je
défendrais le mariage des homos et lesbiennes. Je ne vois donc rien de
révolutionnaire dans cette revendication qui agrée tant aux dirigeants
bourgeois, et qui ne peut que renforcer « l’opposition »
religieusement catholique, musulmane et juive !
Par contre qu’ils aient toute liberté pour vivre
ensemble et être respectés dans leur choix, OK . L’adoption d’enfants,
rare de toute façon (il est quasiment impossible d’adopter légalement en France)
– qui suppose donc l’adoption d’enfants du « sud », me paraît de la
dernière stupidité. Tant pis si vous me considérez comme prude,
réactionnaire et dépassé. Nous vivons dans une société décadente au point de
vue politique et économique (je me fiche de la morale en général, qui est
bourgeoise et cynique), où une partie des problèmes sociaux provient de l’éclatement
du couple parental, où les mômes perdent tout cadre éducationnel. Vous m’objecterez
que cela ne vaut pas mieux un couple où le mari bat sa femme, et devant ses
enfants, ni les familles monoparentales. OK. Mais c’est encore pire avec les
couples homos : hé Robert qui fait la maman ce soir ? Toi si tu veux,
répondit Bernard.
On ne sait pas ce que seront les rapports familiaux et
sexuels dans la société communiste de l’avenir. On sait qu’ils n’auront rien à
voir avec ceux d’aujourd’hui ni avec une quelconque société dictatoriale
islamique, mais souhaitons qu’ils ne soient pas le bordel généralisé !
Ah, j’allais oublier. Après les camions
homo-bobo-stéréo, juste après les barnums syndico-pédalo-démago, suivaient les
caravanes publicitaires pour des marques automobiles (5 voitures roulaient les
unes derrière les autres avec des hôtesses en tenue correcte) ainsi que des
PME. La société marchande, comme aurait dit Guy Debord, atteint au sublime en
marchant. Les défilés syndicaux, et politiques déguisés en drag-queens de la
démocratie bourgeoise, seront traités désormais comme tout film à la télévision, entrecoupé d’encarts
publicitaires. C’est bien le comble de la démocratie du fric et des injustices
que de mêler le mercantilisme et le consumérisme le plus minable aux espoirs
frelatés de conquête de la liberté humaine.
Voilà pourquoi la "gay pride" est devenue la "gay price". Fière et vendue.
Voilà pourquoi la "gay pride" est devenue la "gay price". Fière et vendue.
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