On devrait donner une prime de mérite au 45% d’abstentionnistes
des élections les plus ridicules de la république bourgeoise, plus au 10% au
moins qui ne sont pas inscrits, plus au 12% de votes blancs, plus à énormément
de prolétaires immigrés de souche française ou sans papiers et de souche
mondiale. Il n’y a pas plus élection censitaire et aristocratique que les « législatives ».
Le sommet des appareils politiciens professionnels choisit qui il va « parachuter »
pour le faire « lire localement », afin qu’il obtienne « le
suffrage populaire », pour qu’ensuite cette race d’élus envolée vers Paris, après avoir paradé une ou deux fois
sur une estrade de campagne bouseuse, s’éclate dans les salles parlementaires
parisiennes, et que ni Mauricette ni Roger n’entendent plus parler de leur
champion « monté à la capitale ».
Le foutage de gueule est à son comble ce coup-ci
avec les « triangulaires » où il ne s’agit même plus de cette
politique bourgeoise minable basée sur la sélection de la tronche du client,
car il est demandé à l’électeur d’être vraiment une pauvre larve pour arbitrer
en faveur de règlement de comptes. Pas seulement la vilaine Le Pen, mais Aubry,
l’idiot Copé, Machin ou Truc vous convient à voter même pas pour leur candidat
(éliminé du triumvirat final) mais pour faire tomber une autre quille. L’électoralisme
n’est plus qu’une vulgaire ducasse où les boutiquiers – ne pouvant plus écouler
leur camelote faisandée – vous convient à vous défouler sur des quilles en
bois, pour le plaisir fugace et pervers de voir dégommer un adversaire à défaut
d’emporter une mise quelconque.
Depuis plusieurs années l’expression « destruction
d’emplois » a remplacé « licenciement sec », on peut en dire de
même avec les élections, choix d’un honorable député chargé de veiller aux lois
de la République est devenu « dégommez-moi ce con qui me fait de l’ombre ».
Nous encourageons vivement ici évidemment à une abstention
totale pour ce dernier tour de la noblesse censitaire énarchique, voire pour
collecter les petits papiers autour des chiottes républicains pour se torcher
avec. Comme disait Bordiga, c’est cette démocratie-là qu’il faudra détruire préalablement
par l’insurrection que l’on voudra avant de prétendre proposer un vote digne et
propre à la population.
Une bouffée d’oxygène d’intelligence pourtant hier
soir sur Public Sénat dans le débat entre sondologues et journalistes. On est
toujours pris pour des cons par celui-ci ou celle-là. Un gros chauve croyait
déceler du « désarroi » dans l’énorme abstention du premier tour de
piste. L’aimable larron de cirque ! Du tout, une majorité de la classe
ouvrière, française et immigrée, s’en battait les c. Les députés non seulement
on les connait pas mais ils nous connaissent plus une fois sponsorisés et
grassement payés à rien foutre comme tous les édiles des différentes baraques à
privilèges de la bourgeoisie.
Passons à l’analyse de ces messieurs. De Joffrin,
délégué du Nouvel Obs après avoir été celui de Libé, et après avoir été celui
du Nouvel Obs – cet homme va et vient mais toujours à gauche contrairement au
pitre FOG – à ces obscurs envoyés de a sondologie, la bourgeoisie s’en sort
bien. Une quasi bipolarisation rêvée depuis longtemps. Droite et gauche
fifty-fifty et écrasement des rigolos verts et centristes, ré-embaumement du
PCF grâce au stupide Mélenchon, tassement du FN appelé à rejouer la mouche du
coche de la gauche au pouvoir.
Les programmes des rigolos verts comme celui du
Front de gauche n’étaient vraiment pas crédibles, et leur présence
contestataire n’aurait pu que handicaper le gage de sérieuse austérité et de
tempérance salariale du gentil successeur du méchant blaireau.
La donne n’est plus comparable à mai 81 malgré la dramatisation
outrancière de la droite (qui a fait assez vite flop) : pas de chars
russes à l’horizon, le parti des Le Pen n’est qu’une outre à vieillards
radoteurs et incapables, au point que les gauchistes auront du mal à recruter dans leurs sectes sur la base de leur
antiracisme primaire. Ces derniers exultent en catimini de la baffe à
Mélenchon, que la presse hâtive avait nominé « nouveau représentant de l’extrême-gauche »
voir nouveau Marchais en plus caractériel ; quand ce sous-marin du
stalinisme français sous perfusion n’en aura été qu’un énième fossoyeur. Il
fallait être particulièrement imbécile, comme devaient le souligner tous ces
gens sur le plateau, pour foncer tête baissée à Hénin, marqué par disons les
hostilités communautaires (pour ne pas dire les provocations vestimentaires)
avec pour toute arme un antifascisme désuet et surtout proclamer que l’immigration
n’est pas un problème !
Mélenchon, au lieu de critiquer les nouveaux
exploiteurs s’en est pris à la mouche du coche, à l’hydre lepéniste qui n’est
pas une lumière éblouissante concernant la crise économique ni une solution au
chômage capitaliste. Exit le bateleur de foire. C’est un fait intéressant à
souligner, malgré les efforts des hommes de plume de la bourgeoisie, il n’est
apparu aucune « vedette », quelques clowns comme le précédent
ci-évoqué, mais rien que des polichinelles des diverses factions bourgeoises.
Cela nos troncs de plateau ne l’ont pas évidemment constaté.
Mais il est une deuxième partie où, avec des phrases
courtes, ils surent se montrer lucides, terriblement lucides, étonnamment
lucides. Joffrin en particulier, qui coupa court à la question bêbête de l’animatrice :
« maintenant Hollande va pouvoir mettre en place son programme, n’est-ce
pas ?… ».
-
Son programme ? Déjà appliqué,
répondit sans rire et sans un pli du visage l’autre. Une poignée de retraités
supplémentaires, l’allocation rentrée scolaire, quelques belles phrases et puis…
dès juillet des impôts, parce qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses !
Les français étaient des veaux quand ils ne votaient
pas pour le mafieux Général de Gaule (ce
qui ne l'a pas empêché de les envoyer à l'abattoir en Algérie) mais de bons
moutons lorsqu'ils votaient pour lui.
Les élections organisées par la bourgeoisie sont une
vaste tricherie, et elles fonctionnent si bien que les sondages ne se trompent
plus du tout, tellement la population est découpée en tranches, sectorisée,
auscultée, conditionnée et tamponnée. A quoi bon les faire déplacer, sauf pour
les... faire marcher dimanche matin!
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