Alors que Charlie Hebdo - était poursuivi en 2007 après la publication de caricatures du prophète Mahomet pour « injures publiques envers un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une religion » par la Grande mosquée de Paris et l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), deux composantes du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) - était contraint à des excuses devant le tribunal correctionnel de Paris, un certain Nicolas Sarkozy affirmait dans une lettre lue à l’audience par l’un des avocats de l’hebdomadaire satirique : « Je tiens à apporter mon soutien à votre journal qui s’inscrit dans une vieille tradition française, celle de la satire ». C’était le début d’une longue amitié avec Philippe Val qui augurait de la future promotion de ce dernier triste sire à la radio d’Etat France Inter.
Le candidat Sarkozy voyait déjà préventivement un moyen opportun de fédérer à la queue de sa carrière politique des artistes marginaux et des dessinateurs avides de reconnaissance perpétuelle derrière la stigmatisation de la religion musulmane – superstition de pauvres toujours vaincus et « soumis » - considérée comme plus arriérée que la religion juive.
L’imposant mouvement de soutien de la presse française, du gouvernement et de l’ensemble de la classe politique bobo, jusqu'au cire-pompe ministériel Claude Guéant, à la bande de Charlie Hebdo, dont les locaux ont été incendiés la nuit dernière par des inconnus, donne une idée de la capacité de mystification des amis du « pouvoir ». L’initiative des incendiaires est d’autant plus productive que ce qui serait resté sans doute une couverture un brin provocatrice de plus, isolée parmi tant d’autres à travers la longue histoire de ce journal aussi navrant que le canard enchaîné, apparait aujourd’hui comme le symbole de la mise en cause d’un bien commun à la bourgeoisie et à son intelligentsia: la confusion. La possible implication machiavélique de l’action terroriste de soutiens obscurs à ce journal satirique miteux (et invendable) n’est pas plus à écarter que la lamentable déclaration rampante du réac en chef estimant que des « vrais musulmans » ne pouvaient avoir commis un tel acte. Le soi-disant athéisme anarchiste rejoint la conservation du bigotisme islamiste dans l’appel à l’œcuménisme démocratique sarkozien, pré-électoral mais qui risque fort de trébucher sur les calendes grecques.
Ce président cacahuète des riches n’a pas cessé depuis son accession (financée et occultée) au pouvoir de jouer avec les remugles du front national et du maréchal Pétain. Le sécuritaire haussé au rang de grande cause nationale contre la voyoucratie (confondue avec l’immigration et les roms). Le travailler plus pour gagner moins au profit des grands banquiers et des retraites dorées : travail, népotisme et fratrie mafieuse.
Le président du redressement national face à la crise « la plus grave depuis 1929 » n’a eu pourtant pour premier objet que de se mettre au service de l’impérialisme américain pour lui gagner les réserves pétrolières du croissant arabe au nom des « droits de l’homme » en allant bombarder la Libye. Et surtout pour contrarier les ambitions de la Chine et de la Russie au nom de la sauvegarde de l’Europe si chère à Jean Quatremer le député pigiste de Libération.
Le prétendu « danger islamiste » détient une double fonction :
- Diviser la classe ouvrière entre croyants (musulmaniaques) et incroyants (chrétiendolâtres ou agnostiques)
- Faire passer les populations arabes pour arriérées et vecteur d’un nouveau fascisme qui ne dit pas son nom, risque majeur pour une démocratie occidentale sans tâche quoiqu’impuissance à conserver ses industries.
Le présumé attentat contre les locaux de Charlie Hebdo – qu’il soit le fait de barbouzes ou de crétins fanatiques – vient à point pour justifier l’indignation de tous les bons penseurs bourgeois à la Jean Daniel face à la victoire du parti bigot Ennahda en Tunisie. Et de déplorer « l’arriération arabe » alors que les jeunesses cultivées arabes d’Oxford ou de sciences-po devaient légitimement prétendre à s’emparer du gâteau étatique. En vérité la presse occidentale ment et ment résolument. Toute campagne électorale repose sur le fric, et Ennahda prospéra en la perfide Albion à l’époque des dictatures. La victoire d’Ennahda n’est que la victoire de l’auguste bourgeoisie US via son obligée britannique.
Sous la compétition mondiale avec la Chine impérialiste, la bourgeoisie US a aiguisé les couteaux. Dans la crise de plus en plus irrésistible, la domination des dictateurs devenant étouffante, et la rétribution des armées tunisienne et égyptienne une charge pour les finances américaines, il était urgent de redonner du lustre aux fractions bourgeoises islamistes pour qu’elles assurent l’ordre dans ces contrées pétrolifères. Comme naguère, quand la bourgeoisie US avait financé et armé les talibans, le tapis rouge « démocratique » étalé pour les islamistes allait favoriser une continuité du pouvoir dictatorial sur les « masses arriérées » tout en permettant une main mise « gratuite » de l’impérialisme Us sur la région ; les islamistes soft au pouvoir sont si stigmatisés qu’ils ne pourront pas prétendre s’enrichir avec leur pétrole comme feu Kadhafi et consorts. La fin du financement de l’UNESCO par l’hyper puissance américaine en complicité avec son mirador israélien n’est qu’un épisode secondaire de la manœuvre, mais participe également du double langage visant à culpabiliser et inférioriser les peuples arabes en révolte, forcément incapables d’accéder à une « vraie démocratie » « forcément laïque ».
Excepté quelques dessinateurs intelligents et visionnaires (Placide et Willem), la moquerie de la religion islamiste est considérée comme « progressiste », alors que les amis de Messieurs Philippe Vall et Demorand sont à genoux devant les curés œcuméniques juifs, la famille Rothschild (Rothschild is one of the world's largest « independent financial » advisory groups, employing 3000 people in 42 countries around the world, cf. Rothschild s’ group sur le web). et le prophète anti-raciste Obama, chef de guerre accommodant du glorieux impérialisme US.
La moquerie des dessinateurs sarkoziens de Charlie Hebdo n’est donc pas neutre et participe de l’idéologie d’union nationale dans chaque nation subalterne du bloc américain, en vue de la venue d’une nouvelle guerre mondiale qui se profile dans l’impuissance des caïds capitalistes à résoudre leur crise mondiale et irréversible.
Le coran et son djihad ne peuvent être que la référence du camp militaire bourgeois opposé, mais qu’on me permette d’en référer à une autre sentence de ce livre, anonyme et apocryphe, sacrément bordélique comme l’ancien et le nouveau testament. Dans un verset, il est rapporté que ceux qui commencent les guerres, que Dieu désapprouve, sont les incroyants: « … Toutes les fois qu'ils allument un feu pour la guerre, Allah l'éteint. Et ils s'efforcent de semer le désordre sur la terre, alors qu'Allah n'aime pas les semeurs de désordre. (Le Coran, sourate al-Ma'ida, verset 64). Ni Allah ni le dieu chrétien n’ont jamais empêché ni éteint les guerres. Comme le capitalisme libéral, ses thuriféraires et ses dessinateurs, l’Islam n’est que la face opposée de la même pièce belliciste.
"Islam ostracizes the nation of the unbelievers and creates a state of permanent enemyship between the moslems and the unbelievers." Karl Marx (1818-1883)
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