"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

mercredi 29 avril 2009


PPDA :


LA REINSERTION D’UN CUISTRE



Il y a licencié et licencié. Pour l’heure des centaines de licenciements pleuvent comme conséquence de la crise du système des capitalistes régnant. Ces pauvres ouvriers, employés et cadres bénéficieraient d’un « accompagnement social » pour « se recaser ». Pour partie, sans nul doute ce recasement signifie un quelconque emploi de balayeur ou de nounou, pour les autres le désarroi de la solitude au chômage. Et ce n’est qu’un début. Néanmoins, comme cela a été assuré par les bourgeois et leur représentant PPA au cours de l’émission TV sur la chaîne Arte, cela resterait marginal. A preuve les zones de violence ouvrière délimitée en bordure de l’Est de la France du Nord au Sud. Etrange limitation de la carte des conflits du travail en limite des frontières avec le reste de l’Europe, image subliminale au demeurant qui ne pouvait mieux laisser croire à un vague front aux frontières de l’Europe virtuelle exposée à la grippe porcine, délimitant comme par hasard une nation assiégée par la crise…


M. Patrick Poivre d’Arvor, ex premier présentateur de France, avait lui perdu son emploi pour insolence déplacée avec le maître du pays, le blaireau Sarkozy. On pouvait espérer que ce milliardaire du journalisme bcbg aurait ressenti quelque part dans son éjection un peu de cette amertume et de cette colère des gens d’en-bas évoqués ci-dessus. Que nenni ! Les bourgeois se reclassent toujours dans l’élite bourgeoise.


On allait voir ce qu’on allait voir. L’intrépide et inusable journaliste allait se venger de sa mise au placard élyséenne. Pour se refaire une place au soleil médiatique, ce vieil ami de la mafia Bouygues se devait de frapper fort. Hélas le vieux bougre déplumé n’est plus capable que de farces et attrapes.


Le titre de l’émission fût aguicheur : « Crise : bientôt la révolution ? ». Très bon titre. Pourquoi pas ? N’allait-on pas y faire des révélations à faire frémir le pouvoir sarkozien sur une chaîne bilingue plus ou moins indépendante, à cheval sur deux frontières ? PPDA flambant neuf n’allait-il pas enfin donner la parole aux sans-voix, à ces violents licenciés et frappés par les mercenaires d’Etat qui scandalisent le XVIe, les sénateurs et la rédaction du Figaro ?



D’entrée, le cadre est froid comme d’hab avec les débats sur la télé teutonne. PPDA a fait un stage à l’évidence pour être aussi plat et conformiste que les habituels encravatés de ce machin culturel et glacial. Les invités d’honneur ne sont pas du tout des révolutionnaires. Un bonze d’Etat, Chérèque fils est assis près du meneur de jeu recyclé, avec salaire conséquent. Un patron allemand de Continental, vieil actionnaire chenu, expose toute sa morgue. Copé, un plénipotentiaire sarkozien tête à claques toise la salle avec tout son mépris de bourgeois repus. Nathalie Artaud, clone d’Arlette Laguiller, sourit en coin avec sa coupe de cheveux court de tout membre de secte trotskienne. En face, dans les travées du studio aménagé en cage de cirque, on distingue des prolétaires, invités là pour le décorum, choisis pour leur animosité contrôlée.


Le premier flic syndicaliste de France et négociateur patenté de la suppression de la retraite a les honneurs pour enfiler les perles de ses phrases et réaffirmer le creux de ses discours. On perçoit que le patron allemand, malgré la traduction simultanée, n’a rien à dire de consistant. Comme toute émission qui respecte le trafiquage de la réalité sociale, on a droit à des séquences sur le terrain. La première est extraordinaire car elle s’attache d’abord à éviter toute perception internationale de la crise, toute communauté de combat au-delà des frontières. Reportage donc sur une grève… de la faim en Allemagne. Après que PPDA ait assuré que les conditions étaient bien différentes. Il y a des syndicats « forts » en Allemagne, ça négocie tranquillement, pas de violences et même mieux… On a choisi de nous balader près des tentes de travailleurs turcs qui faisaient la grève de la faim contre le trust Volkswagen après qu’une centaine d’entre eux aient été proprement licenciés. Dix jours et puis victoires le trust les a tous recasés. Retour sur le plateau. En écoutant les borborygmes du patron allemand, on pense qu’il est le prototype des patrons français. Il se fiche de tout dialogue et de toute concession, il prend les ouvriers pour de la marchandise et la crise ce n’est pas de sa faute. A cet endroit on se dit que les ouvriers ont raison de séquestrer ces nullards, même si cela n’aboutit à rien, parce qu’on ne peut pas discuter avec ces gens-là. Les bonzes syndicaux adorent parodier la discussion avec la racaille patronale et faire des ronds de jambes, mais nous savons que c’est sur notre dos. Une passe d’armes avec une députée de Die Linke, avorton néos-stalinien, qui fait partie du décor et qui comme LO et le clone de Laguiller n’a que des solutions néo-staliniennes à offrir en partage.


Passe d’armes aussi entre l’idiot Copé et un syndicaliste CGT de Grandange. Qu’il est gentil et beau parleur ce syndicaliste. Il a rôdé tant de fois son bla-bla qu’il n’a pas à en changer une virgule à la télé. C’est bien récité. Il explique calmement le manque de parole du Président, mais jamais ne semble s’en offusquer. Pire, il se laisse humilier par Copé le singe qui exige qu’il le regarde dans les yeux alors que le syndicaliste avait tourné la tête devant la cuistrerie du bourgeois :


- regardez-moi, c’est ça le débat, la démocratie, moi je vous au regardé…



Copé nous rappelle les Badinter, Jospin et Cie qui en parlant mimait les mêmes gestes que le boss Mitterrand. On voit les mêmes mimiques que le boss Sarko, presque les mêmes tics d’épaules. On croirait entendre un discours du blaireau :


- Je compatis… la situation est pénible. Certes certains patrons ne sont pas corrects. Il est facile de critiquer nos partis politiques qui font des efforts… mais nous organisons un accompagnement social et des missions pour la recherche d’emploi.



Une employée intérimaire avec beaucoup d’aménités lui demandera : « quelle reconversion sociale ». Le faux derche arrogant lèvera les yeux au ciel en guise de réponse. Puis, comme le syndicaliste semblait vouloir ramener sa fraise, trop poliment à notre avis, PPDA, l’ex-grand caïd de TF1 se dressa sur ses ergots. Comme tout président de plateau télévisé ou responsable de secte marxiste, il coupa :


- non il ne faut pas qu’il s’établisse un dialogue entre vous deux, une autre personne a demandé la parole…



C’était si insipide cette reconversion du bourgeois PPDA que, dégoûtés à vomir, nous avons éteint le poste à mensonges.



Le prolétariat n’a à perdre que toutes les chaînes de télévision.



BIENTOT LA REVOLUTION AVEC L’EXPLOSION DES RETRAITES



Heureusement hors de l’info intox, la révolution fait son chemin et elle n’est pas loin, et elle n’est pas seulement préparée par la crise systémique. Les bourgeois comme PPDA n’ont pas besoin de retraite. On la dénie désormais à la grande masse des prolétaires et ce sera une des raisons de plus pour la déclencher cette révolution. Qu’on en juge.


Aucune décision n'a été prise sur le décalage de l’heure de la retraite par un gouvernement frileux car le sujet est jugé «politiquement invendable» en ce moment. «Je ne vois pas comment demander aux Français de travailler plus alors qu'ils se battent pour garder leur emploi», avoue une source ministérielle. «On ne s'interdit pas de réfléchir sur la manière de gérer les finances publiques, mais il y a un temps pour combattre la crise et un temps pour en sortir», insiste-t-on à l'Élysée. Hé hé ! Comment peut-on y réfléchir, dit un syndicaliste CGT, au moment où les seniors sont mis à la porte des entreprises et où le gouvernement refuse de taxer celles qui ne font pas d'efforts ?». Monde surréaliste, alors que les syndicats ont laissé passer la retraite au-delà des 65 ans, ils font encore les beaux : «Si la solution passe par un recul de l'âge de départ, ce sera sans nous», avertit Jean-Louis Malys, le «M. Retraites» de la CFDT. «Si la réponse du gouvernement est de remettre en cause le modèle social, on ne l'acceptera pas», abonde Jean-Claude Mailly, le patron de FO. Seule Danièle Karniewicz, présidente CFE-CGC du régime général, a une voix légèrement discordante. «Il faudra bien accepter un jour de jouer sur le niveau des cotisations et l'âge de départ», concède-t-elle. Du côté du patronat, où l'on prône depuis longtemps un recul légal de l'âge de départ à la retraite, seul moyen selon lui de garder les seniors dans les entreprises, l'idée est plutôt bien accueillie. «Il faut aller au bout du sujet, le traiter dans sa globalité - emploi des seniors, pénibilité et retraite - pour trouver des solutions qui n'ont encore jamais été mises sur la table», plaide Laurence Parisot, la présidente du Medef. Pour elle, la question doit être réglée en 2010, une fois pour toutes, de manière à garantir «un système de retraite pour plusieurs générations». Le Medef compte faire des propositions avant cet été. Hic ! Reculer l'âge de la retraite ne suffira pas à équilibrer les comptes. Le porter à 61 ans ne réduirait, selon le Conseil d'orientation des retraites, que de 2 milliards le déficit du régime général en 2050 (et de 5,7 milliards pour un départ à 62 ans), laissant alors une ardoise de près de 40 milliards. Si aucun «rendez-vous retraite» n'est légalement prévu pour 2010 - le prochain est programmé en 2012 -, tous les partenaires sociaux l'appellent de leurs vœux. «Je ne vois pas comment on pourra faire l'économie d'une telle réunion en 2010», avoue-t-on à Matignon. Sarko n’aura-t-il même pas le temps de terminer son mandat, après avoir baisé les pieds de toutes les reines du capitalisme ?

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