L'habitué de la fabrique de pancarte à la mode |
Je
ne me suis jamais senti attiré par toute la mouvance protestataire
qui vibrionne autour de la smala Traoré. J'attendais simplement
l'aboutissement politique de l'exploitation de ce fait divers,
comparable à celui de l'assassinat du conducteur de bus à Bayonne,
mais ce dernier cantonné à la catégorie fait divers secondaire par
l'extrême gauche du capital.
J'ai
déjà dit ce que je pensais de l'exploitation de ce qui était rangé
par le passé à la rubrique fait divers, bavures policières comme
meurtres des racailles entre eux. L'exploitation par le clan Traoré
de la mort du frangin sous le plaquage ventral des bestiaux policiers
(quand en général les familles restaient claustrées dans le
chagrin et la haine), sous prétexte de vengeance familiale mais au
nom de l'antiracisme, ne mènait à rien qu'à une procédure
judiciaire sans fin où les magistrats jouent les prolongations sans
se rendre compte qu'ils participent de la perte d'autorité et de
légitimité de l'Etat. Si le comité Adama m'avait écouté, c'est
le ministre et le chef de la police de l'époque dont j'aurais
demandé l'inculpation. Mais qui était en poste à l'époque ?
Bernard Cazeneuve sous les ordres de Hollande (dont le journaleux
Laurent Joffrin voudrait préparer le retour). Le comité Adama
n'était pas si apolitiquement justicier derrière Tignasse première
et veut donc ménager aussi la gauche bourgeoise. Qui ne sera plus
jamais une alternative crédible pour les masses exploitées en ce
beau moment de la faillite pandémique du capitalisme.
Allait-on
voir se cristalliser un mouvement de protestation de noirs vers un
nouveau fascisme "séparatiste" comme nous l'a soufflé Macron ? Peu probable, même s'il existe une secte de
ce type aux USA, et puis la place est prise par suffisamment de
blancs débiles, et les noirs en général n'appartiennent pas à la
classe bourgeoise contrairement au fascisme ? Vers une nouvelle
gauche vraiment méfiante vis à vis de la police, antiraciste et
égalitaire en tout genres ? Impossible là aussi, quand la
gauche succède au pouvoir à sa rivale de droite elle conserve les
mêmes fonctions de répression policière et de justice pour les
riches, preuve de plus que l'anti-racisme n'est pas anti-bourgeois.
Et c'est le ministre d'un gouvernement de gauche qui a couvert ses
policiers assassins (dans la fonction de). Vers une adhésion aux
dernières sectes trotskiennes ? Invraisemblable, LO n'est qu'un
conclave de vieux profs retraités au cul de la CGT et le NPA une
secte infantile qui se branle sur tout ce qui bouge.
Et
voilà, il ne restait que l'écologie ! Va pour l'écologie !
La messe bourgeoise dominante ! L'idéologie qui nous
unit tous pour sauver la terre, notre mère à tous, pour confirmer
que nos intérêts sont communs par-delà les classes sociales, pour
consommer mieux en payant plus cher des produits de « notre »
terroir, fabriqués par « nos » artisans et vendus par
« nos » petits commerçants. L'écologie c'est le nouveau
patriotisme à la louche internationale mais qui n'est qu'un
planétarium fictif où exploitation et guerres restent consommables
sur la longue durée.
LE
PACTE AVEC LA BOURGEOISIE ESOTERIQUE
Je
ne cesse de relever ici l'apparition d'une nuée de formes de
contestations de la part des couches petites bourgeoises. Plus que de
décomposition du capitalisme, il s'agit de grouillements de sectes
petites bourgeoises, complices avec le lumpenprolétariat (en tout
cas à Paris et Grenoble) qui, ne pouvant ni ne prétendant parvenir
au pouvoir, parviennent néanmoins à maintenir un bordel incessant
qui ne nuit pas au fond au mode de gouvernement chaotique et parfois
carrément illisible de la classe dirigeante, mais sert d'écran à
toute véritable mise en cause de l'ordre capitaliste. Tous ces
hypocrites essaient de se rattraper en ajoutant le mot « social »
à leurs contestations mais n'abusent pas la principale classe
exploitée, le prolétariat, qui subit chômage, exploitation et
mépris politique.
CONVERGENCES
OU CACOPHONIE CONTESTATAIRE ?
Comme
les fêtes religieuses, les contestations se déroulent un jour en
fin de semaine. Le samedi c'est les résidus des gilets jaunes et
leurs jérémiades éculées. Vont-ils se marier avec la smala
Adama ? C'est ce que semblaient souhaiter les journalistes lors
de la manif de ce samedi dans le Val d'Oise, et ils étaient très
nombreux journalistes et photographes, au point que sur certaines
photos on a l'impression qu'ils sont majoritaires dans une manif qui
ne comportent pas des milliers de personnes comme le dit à dessein
le Figaro (pour effrayer les lecteurs de Valeurs actuelles) mais des
centaines (selon Le Monde, la police chiffrant environ à 2700). Non
le plus important n'était pas les touches jaunes dans un cortège
noir – des papys en jaune il y en a dans toutes les manifs et c'est
plutôt le signe du retraité qui a besoin de marcher – mais la
« coorganisation » du gang Traoré et de la secte
Alternatiba. Pour le spectacle, et le festival de rappeurs à la
suite, on avait convoqué les familles d'autres victimes des crimes
policiers mais aussi les clowns Omar Sy et un certain Malik Benthala.
C'est la prise de parole de Tignasse première qui fut la plus
culottée en matière de cuistrerie opportuniste et de recrutement :
«Quand
on demande justice pour Adama, on demande justice pour tous les
Adama, tout le monde »,
a-t-elle lancé, dénonçant « l’impunité
policière ».
« Le
combat, on le lâchera jamais. (…) Vous êtes devenus des soldats
malgré vous. »
Si
jusque là seul importait le grand frère à venger, désormais le
gang Traoré se porte à la tête de toutes les vengeances
« juridiques » souhaitées ou souhaitables, et après la
formule syndicaliste du NPA, Tignasse première de se ficher des
moutons présents : « Vous êtes devenus des soldats
malgré vous ». Cette engeance ne veut donc nullement une
révolution mais une guerre ! Et s'imagine que des foules
immenses vont les suivre avec les pires représentants de la
bourgeoisie ésotérique.
La
coorganisation d'Alternatiba était pourtant modeste. La cheffe
Elodie Nace n'avait affrété qu'un bus de 70 places depuis Paris,
mais plus que la troupe du NPA. Elle avait envoyé une déclaration
bien plus prétentieuse à l'AFP avant de monter dans son bus :
« La lutte climatique dénonce aussi le système d'oppression
et de domination. L'écologie doit être sociale, populaire,
solidaire ». En gros la même chanson que les Macron, Jadot,
Besancenot et Le Pen.
Propulsée
vedette du samedi Saint Adama, la donzelle a fait savoir qu'il
s'agissait de « combats partagés » : « Cette
'mobilisation commune' est l'occasion de renforcer une alliance
importante pour la construction d'une écologie populaire, aux côtés
des populations en première ligne des injustices et de la
pollution ».
Vous
noterez que le terme classes est soigneusement évité. Qui sont ces
populations en première ligne des injustices ? Les noirs ce
samedi ? Puis les fermiers bios dimanche ? Un commentaire
anonyme explicite mieux la drague bourgeoise, qui s'adresse plus
largement à la classe ouvrière interraciale qu'aux gangs
racialistes : « C'est
aussi un moyen pour un des mouvements écolos de faire un pas vers
une approche plus sociale, qui incluerait des groupes sociaux moins
sensibilisés à la cause (sic) reprochant au mode de vie écologiste
d'être inaccessible financièrement. Un moyen de discuter d'une
écologie qui prenne en compte un versant social plus prononcé que
d'autres mouvements verts ».
La camarilla bourgeoise EELV appelait ouvertement sur son site à
cette glorieuse manif des « convergences » et y avait
envoyé quelques-uns de ses politiciens ». Un autre
commentaire, quoique soft, m'a bien plu : « La
convergence de revendications avec certains mouvements écologistes
m'interpelle beaucoup. Je trouve que c'est un peu fourre tout, porte
drapeau d'une société libertaire ? ».
C'est
quoi Alternatiba ?
et surtout de paix sociale! |
Je
vous laisse le soin d'en lire le descriptif sur wikipédia. En résumé
c'est une variante des multiples sectes de désobéissance civile non
violente (mais violentes au besoin dans le lancer de pavé ou
verbalement). Créée au début des années 2010 par des ploucs
basques, il est question de se passer de l'hiver prolétarien pour
éradiquer le réchauffement climatique et développer des villages
climatisés. Lors de son intronisation toutes les sectes petites
bourgeoises avaient accouru, 90 sectes et syndicraties paraît-il :
FSU, les Amis de la Terre, Greenpeace, SUD solidaires, Attac, Bioc
oop, la Fondation Nicolas-Hulot.
Mais
lors du coup de sifflet électoral cyclique, toutes ces sectes, y
inclus cette alternative basquaise appellent à voter dans les
deuxièmes tours pour n'importe quel parti de droite et de gauche
pour « faire barrage au FN ». Il faut mordicus défendre
le système actuel, certes pas assez écolo-compatible, pour empêcher
le retour au pouvoir du fascisme disparu, surtout qu'il était
lui-même plus écolo que le régime démocratique mensonger actuel.
UN
REPROCHE AU COMITE ADAMA
Pourquoi
ne pas avoir aussi invité les potes de Extinction rébellion ?
Qui est elle aussi une pure
expression de toutes ces sectes qui
sanctifient l'anarchisme capitaliste. On devine que le gang Traoré
fonctionne comme hiérarchie familiale, avec la générale en chef
Tignasse première et ses « soldats », idem pour le clan
basque associé au festival antiraciste permanent.
Tous
ces clans prétendent quand même ne pas avoir de hiérarchie mais il
y en a toujours. Extinction rébellion est la hiérarchie ésotérique
par ...extension. Des hiérarchies locales sont instituées mais
temporairement... pour préparer l'action (organisation
holacratique) ; le militant postulant pour une action doit le
faire savoir un mois à l'avance et endosser le rôle de
« coordinateur » provisoire. Puis il s'occuper de
recruter.
Mouvement totalement désintéressé, il n'est soutenu que par des
organismes totalement subversifs
du Climate
Emergency Fund
(CEF),
un fonds créé pour soutenir financièrement les actions de
mouvements radicaux tels que XR, pour un montant de 350 000 dollars.
Lancé début juillet 2019, il est dirigé par Trevor
Neilson
investisseur
milliardaire,
Rory
Kennedy,
fille de l'ancien sénateur Robert
Kennedy
et
Aileen Getty, une des héritières de l'empire pétrolier américain
Getty
Oil
fondé
par son grand père. Extinction Rebellion a aussi reçu un don
d'environ 344 000 € du groupe de rock
britannique
Radiohead
(autant a été versé au CCI par Mick Jagger).
On ne sait pas si, succédant à Luis Mariano dans le chant
climatique, Michel Etcheverry a cotisé lui aussi pour Alternatiba,
mais ce doit être le même style de financement.
Ce
qui est frappant est de considérer comment l'Etat tolère et laisse
faire ces contestations, certains parlent de complicité des
autorités locales et de la magistrature considérée comme
gauchiste. La maire éternelle de la petite bourgeoisie parisienne,
Anne Hidalgo, a carrément laissé faire et soutenu la paralysie de
la place du Chatelet, qui nous a fait chier pendant des semaines, par
les petits connards d'Extinction rébellion.
Une
« vraie justice » réclamée par le clan Adama est aussi
aberrant que le plan de ces idiots financés par la bourgeoisie
américaine (semer le chaos dans les pays amis qui se rebiffent) :
il faudrait immédiatement supprimer les vols aériens (la mère
Royal, pour exister, vient de reprocher aux ministres de Castex de se
déplacer en avion! Alors qu'au mois d'octobre dernier elle appelait à
réprimer ces cinglés) et 38 millions de voitures essence et diesel
d'ici 2025. Un cofondatrice des Grünen, Jutta Ditfurth, a
parfaitement résumé : « c'est une secte ésotérique
croyant en l'extinction précoce de l'humanité et recommandant le
sacrifice de soi ». La secte LFI, par la voix de son rouquin
rigide, a fait savoir au contraire qu'elle appréciait les méthodes pacifiques de
ce mouvement. LFI sait quelquefois être pire que la girouette NPA.
Dans
un
article publié le 10 octobre 2019 sur le site de Libération,
le gilet jaune à casquette, Maxime
Nicolle est remonté dans mon estime en déclarant que
le mouvement Extinction Rebellion en est « financé par des
philanthropes et riches Américains proches du milieu des affaires et
pétroliers». Éric
Drouet,
s'étonnait, pour sa part, d'une certaine indulgence de la police à
l'égard des manifestants de ce mouvement, par rapport au sien ;
il aurait pu y ajouter la pouffiasse Hidalgo. Enfin je ne résiste
pas à recopier
la remarque suivante, surtout de la part d'un journaliste qui
participe de la même messe écologique.
Hervé
Kempf,
journaliste et créateur du site
français d'actualité
écologique Reporterre,
considère que le mouvement Extinction Rebellion bénéficie « d’une
tolérance qui témoigne qu’il ne remet fondamentalement en cause
aucun intérêt véritable », tout en appuyant son argument sur
le célèbre vers de Pierre
Corneille
« À
vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ».
Hervé Kempf ajoute également que les militants de ce mouvement
semblent ignorer les autres luttes, comme celles qui dénoncent les
violences policières ou les inégalités dans notre société, « qui
sont pourtant au cœur du rapport brutal qui se joue dans la
destruction du monde. »
Voilà
pourquoi sans doute les deux autres sectes de la marche pour la
célérité de la justice bourgeoise dans le Val d'Oise sont restées
divergentes de ce barnum sponsorisé par des milliardaires US.
Conservant jalousement ce qui fait du bruit pour rien :
l'anarchisme contestataire impuissant fleur de la démocratie
bourgeoise.
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