Daniel
Halévy (Histoire de quatre ans)
Alors qu’on attend
encore la réponse des historiens à la question de savoir si le CCI
est mort de mort naturelle ou s'il a été assassiné ou s'il s'est
suicide ou si d’autres l’ont « suicidé», sa longue agonie
et désintégration est célébrée en 2016. Quelque chose était
pourri au Royaume du principal pôle de regroupement des
révolutionnaires depuis 1848. Qui avait eu intérêt à la
désintégration de la religion de l'organisation? Le clan Pavillon,
si actif naguère en matière d'affinités électives ?
L’Anarchisme vespéral comme après le Waterloo de la guerre des
clans ? La fraction interne si craintive à l'idée d'une
fraction externe ? Hollande en succédant à Sarkozy ?
Dans la géopolitique des
anniversaires mortuaires, on se souvient cette année des débuts des
deux « protectorats » du CCI : un anarchisme
juvénile soixantehuitard nommé « conseillisme » et un
âge adulte lénifiant les acquis de la « gauche italienne »
conjuguée ou mâtinée des vocables oecuméniques « Gauche
communiste » (avec majuscule). L'âge adulte n'étant pas
nécessairement un dépassement de l'adolescence, le CCI a mal
vieilli. Il était resté longtemps adulescent, mélange de petits
bourgeois anarchistes et de sincères aspirants au marxisme de la
maturité. Ces derniers semblent l'avoir emporté dans un retour en
arrière qui sent plus la naphtaline stalinienne que l'air frais de
la jeunesse qui pourtant possède de nombreux défaults parfois
indépassables, que l'on retrouve chez les dormeurs debouts de la
bobologie parisienne.
Après des années
d’engagements sanglants, d'éliminations sadiques de tendances ou
fractions successives, une poignée de survivants du CCI veut sortir
de sa tranchée un drapeau de la croix rouge en main, mais pour
parlementer, voire parler menteur. La démarche est caractéristique
du penchant diplomatique incertain qui sert aux grands partis à
temporiser à la veille d'une campagne électorale, le caractère
atypique de celui qui prétend imposer un modèle de système de
fonctionnement interne cloisonné et si institutionnel qu'il ne
souffre même pas la discussion. Quand bien même les meilleurs
principes organisationnels purs mis au monde par le grand savant Marc
Chirik, n'ont ni résisté au temps dépolitisé ni aux humeurs des
enfants de Charlemagne.
Une machinerie
politico-bureaucratique complexe a survécu. Même si certains
résultats positifs ont été atteints, surtout en ce qui concerne
quelques réfugiés turcs temporaires, l’appareil de l'orga
centralisée bipolaire se présente comme éléphantesque, très
verbeux et souvent cocasse. En outre, selon presque tous les exclus
ou militants en fuite, il est indéniable que, aujourd’hui encore
le diagnostic est pénible : bâtarde d'une conception
irréfragable de l'organisation chiriquienne, la centralisation du
CCI est. L'organisation malade, ou organisation de malades, ne guérit
pas de cette triste paranoïa qui la frappa il y a sûrement plus de
deux décennies déjà. La malade, infirmière psychiatrique de
profession, est environnée et menacée par une foule de
« parasites », telles ces mouches qui attendent de se
régaler du cadavre :
« Aujourd’hui, il
y a des groupes et des individus qui planifient délibérément de
détruire les organisations révolutionnaires et le CCI en
particulier. (…) La critique personnelle (de Devrim), qui implique
maintenant que le CCI ne vaut pas d’être défendu face à de
telles attaques, ne peut, quelles que soient ses intentions, que
stimuler les appétits destructeurs des parasites».
Après des années où
l’on s’est retranché derrière la formule « d’abord
remplacer le roi, ensuite trouver une princesse » qui a garanti
le pire statu quo dans le maximalisme réorganisé surtout quand la
dulcinée a été trouvée, qui vit dans une sorte d’obscurité
gériatrique, se profilent les premiers signes d’un pronostic
indéniable : la putraféction sectaire. Une tête de turc, en
plus réellement turc, nommé Devrim, qui a voulu jouer à
l'aide-soignant, est passé à la machine à bosseler, rassurez-vous,
toute théorique. De nouveau fuyard, rattrapé trois ans plus tard
(la rancoeur est longue dans le CCI intra-muros) avait laissé cette
fielleuse missive dans le vestiaire de l'orga :
« Je pense que
le point de vue selon lequel on devrait aborder les positions
politiques d’une organisation appartient à la façon de penser
d’un âge révolu. Le CCI va mourir, et il le fera, pas parce que
les gens s’engagent ou réfutent ses positions politiques, mais
précisément pour la raison opposée : parce que les gens ne
veulent pas même se soucier de le faire. Bien sûr, cela renvoie à
un problème plus général de dépolitisation au sein de la société,
mais pour un observateur extérieur, il semble que le CCI essaie
activement de boucler le cercle de son isolement.»
De nombreux observateurs
s’accordent à reconnaître que la situation politique et les
droits humains sont actuellement à bien des égards pires dans le
CCI que ce qu’ils étaient il y a trois ans. La centralisation
sacrée du CCI ne cache pas son angoisse et sa peur d’un futur
incertain en vue d’un intérêt quelconque dans la population pour
le blog de l'orga où les questions posées sont obligatoires pour
les miliants dès potron minet en complément de l'absence de
sympathisants. Une peur qui ne cesse pas d’augmenter avec les
multiples tentatives des parasites pour faire interdire le blog
auprès du sieur Cazeneuve, d’imposer la discussion
multiculturaliste à prédominance musulmane et la réduction du
marxisme au rang de dialecte, sous prétexte d’en finir avec
l’ingérence communiste qui nuit à la cohésion interne
occidentale et ruine systématiquement un nouvel équilibre des
forces parlementaires et syndicales.
Néanmoins, le turc est
habillé pour sa traversée du désert, ne se ridiculise-t-il pas
lui-même en attaquant « personnellement » l'orga ?
Qui possède un moi collectif très sourcilieux. Pauvre turc, tu te
livres à une personnalisation de la politique ! Tu avais un
rapport personnel avec le CCI, t'as aucune classe ! Tu te livres
à une interprétation personnelle ! Pauvre type, tu ne donnes
qu'une série d' « impressions » et d' « opinions »
personnelles ! Tu n'es ni une honorable fraction ni un
irréfragable moignon d'orga !
Il semble que Devrim,
s'il ne déprime pas, déplore que le CCI ne se conforme pas au
désintérêt général pour la politique, qu'il reproche au CCI de
s'accrocher à un mode de penser d'un âge révolu. On ne sait pas si
c'est la pensée ou l'âge qui est révolu. Pour trop bien connaître
le plumitif qui officie aux réponses de la sacrée centralisation,
je suis dubitatif ; depuis quarante années il ne se soucie pas
du souci, même maladroit qui peut être derrière une question, mais
il récite le discours schématique que mérite toute question qui ne
signifie pas approbation muette. C'est du pur marxisme stalinien à
la LO. RI a tant critiqué LO qu'il a fini par lui ressembler dans le
culte de la centralisation clandestine, comme ce vieux couple enlaidi
après tant de décennies de disputes.
Le pauvre turc est plus
désemparé que méchant, plus désorienté (avec le risque de se
retourner vers l'Orient) de la dépolitisation qu'il ne souhaite que
le CCI renonce à ses principes politiques. Le vice de la réponse du
plumitif moustachu est de dévier vers les principes en général et
pas sur un fonctionnement interne qui se pare de principe pour
imposer une gouvernance quasi mystique et terroriste. Devrim, gentil
comme il est, prévient du risque de disparition du CCI, et on lui
crache dessus pour tant d'incontinence, alors que le CCI a bien
disparu des écrans noirs du prolétariat.
S'élevant gracieusement
au-dessus du petit Wilson, Big Brother orga se mesure alors aux
Goltiath du passé, concédant qu'un Liebknecht était condamné aux
travaux forcés quand les orgas d'aujourd'hui de la GC résistent aux
« conditions soft d'isolement ». On mesure le courage
luxemburgiste qu'il faut pour résister à d'aussi émolientes
conditions. Naguère le plumitif Peter exaltait la militance
moderniste en la décrivant comme héritière des gransd torturés du
stalinisme. Mais les torturés c'est toujours les autres.
Certes l'apolitisme est
une politique, Peter le collectiviste a raison face à Devrim
l'individualiste. L'apolitisme des Kropotkine et des Garcia Oliver on
sait comment il a fini. Mais la politique interne du CCI, hein ?
Parce que tel est le centre de la question de l'individualiste
Devrim, elle est pas polluée par le stalinisme ? Ou mon cul
c'est du poulet ? Non, répond l'organisation Peter car l'orga
« doit résister à la dépolitisation ». Certes, mais
comment ?
D'abord en dénigrant
toutes celles et tous ceux qui prétendent critiquer le CCI,
forcément du point de vue individualiste. Car l'individu n'existe
pas dans l'orga, il est une mystification capitaliste.
Devrim, comme beaucoup
des dernières cuvées, ne possède pas l'espérience des vieux
filous hyper-individualistes comme moi. Il mélange la notion
d'intégration stricte (qui est et reste un principe louable) et des
vérités dérangeantes : trop de débats internes. Vérité
psychanalitique me direz-vous, un paranoïaque cause beaucoup trop
avec lui-même, cela lui est naturel. Ce que le plumitif collectif
traduit par « ténacité » du CCI, qui n'est autre que
l'inénarrable « potentiel latent de la classe » ;
comprenez la classe est molle en général mais la secte reste
fermée. Le plus bel objet du désir militant n'est-il pas cette
belle et bandante centralisation - « à haut degré » -
qui n'avait jamais été présentée au survol de tout le mouvement
ouvrier à l'aide de cette image qui tient du magnificat, le... chef
d'orchestre ! L'auteur théâtral de l'image avait inventé
aussi l'autre expression confondante du parti de demain : le CCI
était le squelette du futur parti. Au musée Grévin ou au
Trocadéro ?
Comment voulez-vous que
les oreilles militantes ne deviennent pas musicales ? Ignorant
qu'ils demeurent... instrumentistes, et acceptent avec joie de
marcher... à la baguette. Car « la diversité n'est pas un but
en soi » et l'altérité forcément bourgeoise.
Le turc n'est plus dans
l'orchestre parce qu'il a affronté coups de baguettes et coups de
fouet :
« Bien que je considère un
niveau extrêmement élevé d’accord politique comme étant un
critère pour être membre, il me semble encore que, dans le CCI, les
ordres viennent d’en haut et sont transmis à la base. Ce
processus, c’est mon sentiment, agit dans le sens de décourager
l’initiative des membres de l’organisation dans leur ensemble et,
malgré les protestations du CCI qui soutient le contraire, tend à
être le reflet des relations hiérarchiques qui prévalent dans la
société toute entière » (…) « Il y a trop
de ‘débat’ dans le CCI ce qui tend à rendre toute discussion
réelle impossible. Cela mène à un problème, qui est que rien que
suivre les affaires internes du CCI demande une quantité de temps
que, j’imagine, beaucoup de gens dans d’autres organisations
politiques consacrent à l’ensemble de leur activité politique…
Tout doit être discuté en interne avant que ce soit présenté à
l’extérieur… Je pense que ça donne l’impression que le CCI
est composé d’une poignée de robots qui répètent la même chose
comme des perroquets. Cependant, que cela puisse être vrai ou pas,
c’est certainement une impression qu’ont beaucoup de gens en
dehors du CCI, et que le CCI n’a cure de dissiper. La seconde est
que le CCI produit un immense volume de textes, beaucoup d’entre
eux, ayant déjà été discutés, ne sont même pas lus par tous ses
membres. Il doit y avoir sûrement certaines personnes en dehors qui
pourraient être intéressées par certains d’entre eux. »
Constat tragique qui a
déjà été fait par trois, quatre, cinq générations de militants
dégoûtés et envolés, ou exclus parce que dégoûtés. Le pauvre
homme a hélas, trois fois hélas, deux fois, trois fois raison :
« La théorie du CCI est un
ensemble de travail impressionnant, surtout à cause de sa cohérence
en profondeur. Tout s’emboite parfaitement, chaque bloc ayant sa
place dans la structure entière. Pour ceux qui recherchent la
cohérence théorique, cela peut être certainement très attractif,
en particulier pour les nouveaux groupes, comme nous l’étions à
l’époque, l’adoption d’un seul coup d’un travail théorique
dans son ensemble peut être perçue comme profondément attirante
plutôt que de faire un travail théorique rigoureux, ce qui est
l’alternative. Le problème est cependant que c’est un château
de cartes où chaque partie dépend des autres pour empêcher
l’édifice de s’effondrer. »
La réplique du centralisateur
soporifique n'est même pas à la hauteur :
Devrim me le doigt sur l'aspect cathare de la secte, cela ne se fait pas. Devrim met le doigt sur ce qui est le potentiel latent anti-politique dans la classe ouvrière en général et ce pourquoi elle est déjà dégoûté de la politique par les grandes insitutions des mafias bourgeoises : l'aspect mystérieux, clandestin et inavoué des hiérarques de l'ombre des appareils de toutes sortes, partis, syndicats, assocs. La secte favorise autant l'apolitisme que la société bourgeoise décadente. Hélas, trois fois hélas. La réponse du chef d'orchestre esquive la détestable cuisine interne par une grande déclaration hors sujet propre à contenter les malheureux instrumentistes, mais ne nous donne aucune envie d'applaudir à nous, spectateurs déçus de tant de cacophonie instrumentale :
« C’est vraiment trop flatteur
pour une organisation révolutionnaire ! L’histoire du CCI
montre qu’il a eu de nombreuses difficultés. Néanmoins, malgré
toutes les erreurs et les insuffisances du CCI, être capable pour
une organisation révolutionnaire de s’accrocher, pendant 40 ans, à
la lignée de la gauche marxiste (celle de la Ligue Communiste, la
Ière , IIe et IIIe Internationale et de la Gauche communiste,
elle-même) ; de fournir une analyse approfondie de la période
historique (la décadence du capitalisme) et également des
principales caractéristiques de sa dernière phase de
décomposition ; d’offrir une plateforme qui met en avant la
perspective communiste ; de maintenir son indépendance
vis-à-vis de la bourgeoise y compris de son aile d’extrême-gauche ;
de fournir des analyses régulières de l’évolution de la
situation internationale dans ses dimensions de la crise économique,
des conflits impérialistes et de la lutte de classe ;
d’intervenir d’une seule voix sur tous les continents (malgré sa
petite taille) ; de donner naissance au niveau de discussion
interne requis pour présenter ses débats de façon claire à
l’extérieur ; de survivre à ses crises politiques internes
et d’avancer…, tout cela au moins montre que les préoccupations
de principes politiques tendent à soutenir une organisation
révolutionnaire plutôt qu’à conduire à sa disparition ».
Bla-bla. Comme nous admirons tant de
dévouement pour le potentiel « de classe », mais le CCI
se gonfle pour rien les chevilles. Il n'est plus qu'un blog comme les
autres. Publier un journal, si vite dépassé par les événements en
continu sur ta tablette, est une gageure pour les médias bourgeois,
et dérisoire pour des nano-sectes. Plus d'usines où diffuser une
presse dépassée par les flux discontinus de news où les
torche-culs de boites de LO et de son ti clone Voix des travailleurs
ne servent plus qu'à emballer le sandwich du midi.
Pire, le fond de la pensée de la secte
n'a rien à envier au new look antiraciste du stalinisme et à
l'antifa gauchiste, toute critique de l'orga est individualiste parce
qu'elle se veut héritière de la laïcité bourgeoise,
travestissement du libre-arbitre, toute opposition à la « mystique »
de la centralisation, et à son existance opaque, très méprisante
et hiérarchisée, ne peut être que resucée anarchiste :
« La laïcisation et donc la
politisation de la liberté personnelle et de la destinée, dans les
révolutions bourgeoises – en particulier dans la révolution
française de 1789-1793 – a été une étape fondamentale dans le
progrès vers des solutions dans le monde réel de la liberté
humaine. Mais c’est aussi parce qu’elle a ouvert la voie à la
classe ouvrière pour s’imposer sur l’arène politique et se
définir politiquement. Cependant, dans la déclaration des Droits de
l’Homme de 1789, la bourgeoisie présentait sa liberté
nouvellement gagnée comme une réalisation universelle qui profitait
à tous. Cette tromperie résultait en partie de ses propres
illusions et en partie des besoins de la bourgeoisie d’enrôler
toute la population derrière ses drapeaux. Le concept de liberté
restait une forme abstraite, mystifiée, qui cachait le fait que,
dans la société capitaliste, les producteurs, tout en étant libres
et égaux à leurs maîtres légalement, seraient alors enchaînés
par une nouvelle forme d’exploitation, une nouvelle dictature.
(...) a surgi la mystique de la liberté individuelle dans la société
capitaliste. En réalité, seul le capitalisme était libre. Quand
ils ne sont pas maîtrisés, ces restes de pensée bourgeoise
conduisent, au sein de l’organisation, à une attitude de combat
clandestin contre la prétendue rigidité des principes politiques
prolétariens, la hiérarchie supposée de la centralisation, le
« dogmatisme » du débat prolétarien, qui sont ressentis
comme autant de restrictions des droits personnels, même si,
superficiellement, on est d’accord avec ces vrais principes – la
centralisaiton et la culture du débat. Cette attitude n’a pas
d’alternative précise à proposer, pas de contours positifs
distincts, mais se caractérise principalement par être contre,
par le rejet de ce qui existe. Elle revendique le droit de ne pas
attendre les décisions collectives, le droit de prendre des
initiatives locales à l’encontre de celles du reste de
l’organisation sans explication, le droit de ne pas être cohérent
et surtout, de ne pas être tenu pour responsable de toute
incohérence.
Cette attitude anarchiste conserve la croyance bourgeoise dans la
« liberté individuelle ». Elle rejette l’autorité des
politiques capitalistes et l’exploitation mais finit aussi par
rejeter tout autant l’autorité d’une alternative marxiste ».La lutte émancipatrice pour la laïcité, ces lumières qui ont éclairé l'obscurité entretenue par les religions, est abandonnée pour une nouvelle obscurité paranoïaque, et très stalinienne avec cette vision du militant dépassant intégralement son « vécu émotionnel »:
« L’organisation révolutionnaire marxiste doit donc lutter aussi et se protéger contre cette défense
creuse et plus diffuse de la liberté politique bourgeoise tout autant que contre son expression ouverte qu’on trouve dans les partis gauchistes et parlementaires.Tout cela implique des exigences pour le militant révolutionnaire. Une des plus importantes est qu’il doit voir au-delà de son ressenti émotionnel et de ses impressions personnelles ».
Le chef d'orchestre ne nous a toujours
pas parlé de la partition (sic) de l'orgasme central mais définit
l'inexistence personnelle – et l'inexistence sociale de Judas
Devrim - comme les moines au monastère qui n'existent pour dieu que
lorsqu'ils chantent ensemble autour du repas frugal :
« En définitive,
la critique de Devrim exprime une vision complètement différente du
militantisme révolutionnaire de celle d’une approche méthodique
marxiste. Alors que cette dernière voit le libre développement du
militant comme un processus d’interaction avec ses camarades,
c'est-à-dire, comme une question de solidarité organisationnelle,
Devrim voit le révolutionnaire comme quelqu’un qui doit conserver
son autonomie personnelle à tout prix, même si cela signifie
quitter l’organisation et donc ses camarades ».
T'as compris ? Tu
adhères. Tu te tais. Ou nous te bannissons de la communauté
fraternelle et inter-relationnelle des musiciens du prolétariat
spectateur, lequel ne veut plus aller au concert, ni payer les places pour les autres.
L’effondrement du bloc
de l’Est, loin de résoudre la crise organisationnelle universelle,
n’a fait qu’accentuer et précipiter dans le chaos la
transformation des rapports entre les militants et le comité
central. Ce fut, avec Marx et Engels l’espérance de voir le
prolétariat s'organiser en classe et pas en parti, et non se
démultiplier en petites sectes
Comme à l’ère du
stalinisme triomphant, la notion d'organisation fusionnelle est un
pas décisif dans le retour au pire mysticisme politique qui est figé
et caduque historiquement depuis 1926. Que la centralisation riquiqui
du CCI se bombarde chef d'orchestre, que son « tissu »
organisationnel soit peau de chagrin, est déplorable et m'énerve
« émotionnellement ». Bien sûr que le prolétariat a et
aura plus que jamais besoin d'un parti à l'avenir, et d'un parti
avec les principes politiques généraux du CCI. Mais le CCI tel
qu'il a régressé ne peut plus se sauver par lui-même, ni être le
porteur sain de ces principes.
L’effritement du CCI
exprime dramatiquement l'émiettement actuel du camp maximaliste,
mais bourgeois et gauchistes auraient tort de s'en réjouir. Les
principes survivent toujours aux sectes et aux individus.
PS: pour lire l'intégralité du texte de réponse du CCI, c'est ici:
PS: pour lire l'intégralité du texte de réponse du CCI, c'est ici:
https://fr.internationalism.org/icconline/201604/9326/defense-du-cci-et-l-organisation-marxiste-revolutionnaire-reponse-a-ex-membre
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