« Quand la politique tsariste se trouvait
dans une impasse le gouvernement organisait un pogrome ».
Kaminski (« Céline en chemise brune »,
1938)
ORCHESTRATION DE LA CAMPAGNE
ANTI-DIEUDONNE
La chasse
à l’homme hystérique dont Dieudonné est la cible a tout du pogrome médiatique. La
campagne des années 1980 autour de la négation des chambres à gaz n’avait pas
atteint une telle intensité. Même la campagne autour de l’Affaire Dreyfus au
siècle précédent n’avait pas atteint les campagnes les plus reculées du fait
que la télévision et internet n’existaient pas. Le saltimbanque est certes
infréquentable pour les amis du gouvernement antiraciste quoique chacun ait
envie en catimini de le traiter de « sale nègre ». A une époque où
les juifs ne sont plus persécutés on assiste à une étrange inversion des rôles
par la musique dominante. Cela serait risible si le sujet restait confiné à la
rubrique pipole, au niveau du pédophile cinéaste Roman Polanski qui a déclaré
être le nouveau capitaine Dreyfus. Mais un succès hors des sentiers balisés du
show-bizness officiel, provoquant un glauque retour du refoulé, est devenu
affaire d’Etat. On va essayer de comprendre pourquoi et comment.
Au mois de
décembre le petit ministre de l’Intérieur avait déjà commencé à pomper tout
l’air médiatique sur le diable Dieudonné. Le chef d’orchestre ce n’est pas lui
ni Israël et ses sponsors français mais tout l’appareil du PS, le gouvernement
et ses conseillers occultes. Derrière ce moralisme d'Etat bourgeois et le vieux terrorisme intellectuel germanopratin autour de la "religion de la Shoah", un souci avant tout : les deux échéances électorales
de 2014, municipales et européennes. Les rapports secrets des Préfectures ont
tiré l’alarme : fort risque d’abstention, les « français » sont
dégoûtés des principaux partis officiels quoique ne voulant pas donner la
France au FN. Les crânes d’œuf de l’élite bourgeoise n’ont pas eu assez de
toute l’année 2013 pour plancher sur un sujet pouvant raviver l’intérêt des
masses d’électeurs. Pour faire oublier que c’est bien la gauche bourgeoise qui
est au pouvoir, il y avait bien eu la longue campagne sur le mariage gay, qui
avait agité vainement les salles de rédaction et une certaine Frigide Barjot.
L’assassinat accidentel du jeune Clément Méric n’avait pas focalisé très
longtemps l’attention des « masses spectatrices » sur un événement
tout juste du niveau d’un fait divers, et retombé comme un soufflé.
Un
contributeur sur Agoravox pose la question première : « pourquoi une
telle soudaine focalisation sur Dieudonné qui pendant dix ans a accumulé tant
de provocations qu’il ne passait plus lui-même qu’à la rubrique faits divers de
justice ? ». Et il ajoute judicieusement que n’importe quel comique
« blanc » coupable de telles provocations aurait été éliminé depuis
longtemps de l’exposition aux médias. Plusieurs explications sont possibles. Dieudonné a été longtemps lui-même une girouette insaisissable, copain avec Cohn-Bendit lors de sa tentative électorale à Dreux contre le FN, puis copain avec parrain Le Pen. Si
le commerce antisémite de Dieudonné a aussi longtemps prospéré c’est d’abord
que l’Etat avait d’autres chats à fouetter, d’abord la bagarre entre factions
de droite et de gauche au sommet de l’Etat ; la figuration du diable a
été, plusieurs mois durant, Sarkozy avec ses probables puis improbables ennuis
judiciaires. En deuxième lieu, Dieudonné contrairement à Soral ou aux
négationnistes d’antan fait rire, et fait rire de plus en plus de gens de la
« basse classe ». Même pour 38 euros les « populations de banlieue »
affluaient au spectacle ; excepté Wiewiorka dans son article du Monde -
« Derrière la vague Dieudonné l’essor d’un public anti-système » -
avec une photo exhibant de pauvres malheureux encapuchonnés et voilées dans la
file d’attente du spectacle – personne n’a tenté d’analyser vraiment la nature
du « rire populaire » hors circuits balisés télévisuels surfant sur
le dérangeant tout visuel d’internet. Français ces pauvres gens de la photo[1] certes
mais français issus de l’immigration qui échappent au comique troupier
d’Hollande et autres Gad Elmaleh qui ne font rire que les salles de bobos.
Wiewiorka se retient de traiter le public de Dieudonné d’imbéciles, comme tant
d’autres l’ont fait sans vergogne contre les électeurs de la famille Le Pen,
mais le mépris bourgeois est là :
« Ce public est aussi sensible à
la démagogie antisystémique de Dieudonné qu'il est perméable à sa haine des
juifs et d'Israël. Celle-ci
tranche, en partie au moins, avec l'antisémitisme classique qui s'était révélé
et développé avec l'affaire Dreyfus et s'est maintenu actif jusqu'au milieu du
XXe siècle. Durant cette période a prospéré une thématique au cœur
de laquelle les juifs étaient accusés de miner la culture
et la nation françaises. A partir des années 1980, des thèmes inédits sont apparus, ou
ont trouvé une nouvelle jeunesse : la Shoah
a été niée ou accusée d'être à l'origine d'un juteux business, et l'antisionisme
s'est plus ou moins confondu avec la haine des juifs. En fait, c'est surtout
parmi ceux qui s'identifient à la cause palestinienne parce qu'ils sont
eux-mêmes d'origine maghrébine, ou à l'islam
radical, en butte à Israël et aux Etats-Unis, que s'est développé le nouvel
antisémitisme, tandis que l'ancien régressait. Et c'est là où on trouve
Dieudonné ».
Dieudonné peut-être, mais ce qui gêne Wiewiorka
comme ses collègues bourgeois c’est que – même si la « fédération ludique»
d’une distraction pour noirs et immigrés avec une poignée fachos hexagonaux reste
une vue de l’esprit[2] –
c’est que l’antisémitisme (qui se veut comique) de Dieudonné éloigne un peu
plus ce « public virtuel et sous-culturel» - ces braves gens
n’existant point au bas de l’ascenseur social - des queues de moutons électeurs
des mêmes escrocs politiques depuis cent ans :
« Cet
avatar de la haine des juifs n'a rien à voir avec la défense
de la culture et de la nation – qui irait dire de Dieudonné qu'il incarne l'une ou l'autre ? Il est
lourd avec lui d'une rage qui n'a rien de nationaliste, il porte plutôt la
haine d'une France puissance coloniale – le lien avec les juifs est ici qu'ils
voudraient, selon Dieudonné, disposer du monopole de la souffrance historique, au
détriment des Noirs. Enfin, Dieudonné parle en termes vaguement sociaux, au nom
de ceux qui pâtissent de l'exclusion
ou de la précarité. Comment fait-il pour plaire à l'extrême droite nationaliste autant qu'aux
populations issues de l'immigration récente (maghrébine, subsaharienne), sans parler des Antillais – qui ne constituent pas spécialement
le fonds de commerce du FN ? Le paradoxe se résout grâce à l'antisémitisme, qui
subsume les différences et rapproche des personnes que tout sépare par
ailleurs ».
Enfin pourquoi a-t-on laissé aussi longtemps
prospérer un diable moins coriace que le démon Sarkozy? Mais parce qu’il
officiait hors période électorale comme un saltimbanque amusant la galerie des
populations dites « immigrées » que l’on défend vertueusement en
général seulement en période électorale et de plein emploi, et qu’on veut bien
laisser se contenter de « distractions pour pauvres incultes »,
amusements de bas-fonds bien utiles à la paix des rues. La morgue des classes
dominantes pour les défoulements des « braves gens » ne date pas
d’aujourd’hui. Dans l’Antiquité on donnait des chrétiens à bouffer aux lions.
En 1900 on exposait des noirs comme bêtes de cirque. Les bourgeois ne
fréquentaient pas les premières salles du cinéma muet emplies de pouilleux des
classes populaires que les ouvreurs aspergeaient de DDT avant le début de la
séance. La cinématographie hitlérienne exhibait des juifs en guenilles et
sales. L’ère de la télévision antifasciste a montré le degré d’inculture et de
bêtification que la classe bourgeoise est capable d’inoculer quotidiennement
universellement. La grossière utilisation électorale de l’inqualifiable
Dieudonné permet au noble intellectuel du Monde de placer tout de même les
délires politiques de Dieudonné au niveau d’une certaine « culture de la
liberté d’expression » et de déplorer « racisme archaïque » et « antisémitisme
renouvelé ». Pourtant Dieudonné est à la contreculture dominante ce que la
musique militaire est à Mozart il ne travestit pas moins que tous les
politiciens bourgeois avec leur mythe démocratique et leur morgue de grands
seigneurs :
«Dans les
deux cas, on s'expose à en faire un martyr, mais aussi à aller à contre-courant de la culture de la liberté
d'expression propre aux évolutions contemporaines. Et dans les deux cas, on
corrige les effets sans aller au fond, lancinant, au fait qu'une société comme la
nôtre puisse laisser place à un racisme archaïque ou à un antisémitisme
renouvelé ».
Autant Wiewiorka a eu la noble
tâche d’y aller mollo, autant les autres vont se mettre à hurler comme des
hyènes et se charger de « martyriser » Belzébuth M’Bala M’Bala[3].
Valls n’est qu’un sous-fifre du
gouvernement et c’est donc bien l’Etat tout entier, opposition de droite
comprise qui fait sus à Dieudonné.
On n’a encore rien vu, ce
n’est que le début du tintamarre. La baguette de chef d’orchestre confiée au
petit Valls fait place désormais chaque jour aux violons, saxophones et autres
trombones grinçants. Minute par minute au soir de l’envoi de la circulaire aux
préfets le haut de Google news chapitre sur le plan de campagne contre le sang impur
qui ne doit plus abreuver notre campagne électorale. Annonce d’une possible
circulaire de Valls aux préfets… Publication de la circulaire annoncée… La contre
attaque de Dieudonné est annoncée en titre mais sans rien. PUIS l’armée idéologique de défense de la
civilisation électorale avance ses pions : « « L’interdiction se
concrétise », « Juppé est le premier élu à interdire le spectacle à
Bordeaux ! ».
Du jamais
vu ! Rarement on aura entendu des Joffrin, BHL, Copé, Klasfeld fils, la clique SOS racisme Guillon[4] en
appeler à la répression magistrale, à la police, trompettistes suivis par le
chœur de la secte du CRIF (Conseil
représentatif des institutions juives de France) qui en appelle « à
une mobilisation républicaine dans chacune des villes où se tiendra un
spectacle de Dieudonné M'Bala M'Bala, pour dire non à la haine antisémite »[5].
Le matin même, l’ancien soldat planqué d’Israël, fiston Klarsfeld (qui dit merci à maman et papa chaque fois qu'il fait un pet en public) avait été
convié sur les ondes de France Inter (radio de la France libre) pour conjurer
la menace, appelant lui l’ancien nominé de Sarkozy, rendu au service de la
France hollandaise, à « manifester ». Tout avocat qu’il est, il parle
mal, mélange les dates et se fout du monde avec des concepts primaires de
collégien ignare : « ..dans les années 30 il y avait une terrible
campagne antisémite, et on y a mis fin avec la loi Marchandeau » (1939). Il ajoute : « et
les premières lois qu’a établi le gouvernement de Vichy c’est la possibilité de
rétablir des campagnes antisémites »; certes mais voyons la suite : « On le voit bien
au Rwanda quand on appelle à la haine il y a des crimes qui sont commis après
et qui sont passibles (c’est le langage juriste répressif qui fourche)
d’intoxiquer les gens ». Le diable peut être caractérisé :
« Dieudonné est un intoxicateur de haine qui fédère les antisémites
d’extrême droite le noyau dur de l’extrême droite, l’ultra-gauche et les
islamistes donc il faut mettre un point d’arrêt et Manuel Valls a bien réagi et
je lui en suis très reconnaissant et les juifs de France aussi et j’ai bon
espoir que l’interdiction aura lieu bientôt ». Nul doute que les électeurs
juifs seront reconnaissants à messieurs Valls et Hollande, même s’ils ne
constituent pas un électorat important ni ne s’abaisseraient à être électeurs
du petit Klarsfeld (non élu à Paris). Ce fringant avocat hâbleur est passé un peu
vite sur le Rwanda cette épine dans la religion de la Shoah lanzmanienne – le
massacre au Rwanda dont la bourgeoisie française « socialiste » porte
une lourde responsabilité occultée - a détruit l’exclusivité du massacre des
juifs. Il pense noyer le poisson en évoquant subitement une autre contrée qui
remet en première place la victimisation juive : « Il faut interdire
la haine raciale. On voit bien ce que ça a donné au XXème siècle. On voit ce
que ça a donné en Afrique. Je suis reconnaissant au président d’être intervenu
en Centrafrique parce que les gens se coupent en morceaux quand il y a
incitation à la haine raciale et ça peut très bien se passer en France aussi.
La mentalité de l’homme n’a pas évolué depuis l’époque préhistorique. Et croyez
moi, c’est parce qu’on a une démocratie qu’on est attentif à ne pas inciter à
la haine raciale que les choses sont apaisées ». L’avocaillon du mensonge
dominant sur une supposée « nature humaine » qui découpe les autres
en morceaux est non seulement enchanté qu’on finisse par faire raquer le vilain
canard des millions de procès ridicules[6]
mais à condition qu’on le musèle dé-fi-ni-ti-ve-ment car : « …
il y a soixante dix ans on coupait en deux les juifs avec la scie au Mali, on
arrêtait les enfants au Vel d’Hiv ». Tiens ! on ne connaissait
pourtant que le martyre multiséculaire de millions d’africains redescendus au
second rang concernant le massacre inconnu et obscur d’une minorité juive non
pas au Rwanda mais au Mali ! Le juif nationaliste bourgeois est comme la
mouche sur une assiette il ne voit que ses miettes à lui. Bon futur conseiller
de Hollande, après avoir conseillé Sarkozy, il termine magnanime :
« Normal qu’il y ait encore des antisémites. Des juifs sont embourgeoisés
aujourd’hui c’est normal, mais ils sont bien intégrés ».
Au fond tout va bien, les antisémites resteront
antisémites mais ils ne doivent plus faire partie du spectacle ni avoir le droit
de rire. Quant aux juifs bourgeois (et non pas les bourgeois juifs) ils sont
bien intégrés… à la bourgeoisie, comme la famille Klarsfeld ! Nul doute
que les masses françaises vont se lever à l’appel de cet avocaillon brouillon
pour manifester contre les salles de théâtre et la théâtralisation de
Dieudonné.
Le matin aussi sur une autre radio d’Etat,
l’humoriste de service qui ne fait même pas rire les gauchistes, S.Guillon
consacre son billet matinal à traiter Dieudonné de gonzesse :
« Dieudonné la honteuse ». Minable comme le fils Bedos.
Hélas, plus inquiétante est la lecture des
commentaires au bas des déclarations de tous ces serviteurs de l’Etat
multiracial, antiraciste et démocratique. Une large majorité dénonce une
« atteinte à la liberté d’expression », soutiennent Dieudonné face
soit à une énième « manipulation des juifs depuis Tel Aviv ou New
York», soit face à un système politique qui dérive sur un sujet secondaire face
au chômage et aux prérogatives exorbitantes de l’équipe gouvernementale de
Hollande etc. Même si ce sont en majorité des militants des sectes d’extrême
droite, ou surtout des individus seuls et paumés, la première conséquence
incontestable est une victimisation qui profite à Dieudonné et sa clique. Le
geste de la quenelle est d’une redoutable efficacité mimétique, et s’est
largement répandu semble-t-il [7].
même dans la jeunesse scolaire ; cet aspect
inquiétant sera difficile à éradiquer éventuellement tellement il a pris le
sens d’un bras d’honneur pervers, peu coûteux face au système pour tous les
perdants du rêve capitaliste ou les scolarisés boutonneux, possiblement
indélébile comme perdure encore partout dans le monde, hélas 60 ans après, le
swastika nazi ou le salut bras tendu qu’aucune loi ni aucune éducation n’ont pu
faire disparaître
Le char de l’Etat démocratique-antiraciste en
guerre contre la « haine raciale » va-t-il pouvoir marquer le peuple
et le prolétariat de ses chenilles électorales? A lire le titre d’accroche
de Libération pour demain – Le business de Dieudonné – la médiatologie
gouvernementale s’apprête à toucher au point sensible en milieu populaire, déjà
qu’on y jase pas mal sur sa quête financière culottée pour rembourser ses
dettes judiciaires chose qui heurte le contribuable moyen, quoique l’uèmepé et
NPA aient déjà sollicité aussi leurs électeurs de la même manière… Le Capital
peut toujours frapper à la caisse pas
mais pas à la tête !
Wiewiorka a donc désigné lui, derrière le méchant
Dieudonné un « public anti-système ». Aïe un public qui comporte des
milliers et des milliers « d’en bas » ce n’est pas une engeance
minoritaire à combattre de la même manière que la poignée de fachos et
d’intellos ultra-gauches négationnistes dans les années 1980 ! Mais
Wiewiorka se plante complètement en évoquant une « haine de la France
coloniale » dont Dieudonné serait le dépositaire sur les planches. La
détermination de Dieudonné est plus prosaïque et je vais le démontrer par mon
enquête personnelle avant d’en venir au plus grave qui concerne la théorie du
rire « au deuxième degré ». Notons pour l’instant le silence des
groupes gauchistes et anarchistes, vont-ils se joindre à l’union nationale
anti-haine raciale orchestrée par le « raciste anti-immigré »
Valls ? [8]
MES DEUX
RENCONTRES AVEC DIEUDONNE
En fait la première fois je ne l’ai pas rencontré
personnellement. J’ai assisté à ses débuts sur scène au théâtre de la Gaieté
Montparnasse avec Elie Semoun. Dieudonné et Semoun, probables simples produits
des années de laxisme soixantehuitard déboussolé, firent leur fond de commerce
de sketches se riant du nazisme, jouant à se moquer du nazisme comme Charlot.
Or le nazisme n’est pas rigolo. En ce sens Dieudonné n’est pas le mal
personnifié tombé des îles, il est le produit de génération de comiques
professionnels jusqu’aux guignols de l’info qui plaisantant avec la politique
et toutes les politiques ont contribué non pas à éclairer sur la politique des
classes dominantes ni sur les confrontations de classe, mais à encourager le
nihilisme, la dérision permanente de tout projet politique. Comme on nous fait
voter comme des imbéciles on va rire désormais comme des imbéciles puisque de
toute façon le pouvoir et ses intellectuels de gouvernement nous considèrent
comme des imbéciles. Enfin tous ces bouffons de soupapes ludiques du système
sont devenus une chambre d’écho glauque empêchant toute réflexion intelligente.
Bedos défendait Deferre comme Dieudonné défend Faurisson. Comme le triste bouffon Philippe Val chiait
bêtement à longueur de spectacle sur la personne de Giscard avec son collègue
pédophile, et ne faisait rire que les gauchistes. J’assiste en famille au
premier rang à ce que décrit Guillon :
« … le jeune M’bala rencontre la gloire
en 1990 sur la scène d’un café-théâtre en duo avec un certain
M. Semoun… Elie Semoun ! Imaginez sa détresse, quand dans le sketch Cohen
et Bokassa, Bokassa dit à Cohen : «En 45, les boches, ils
auraient pu finir le boulot», la salle entière se gondole, tout le
monde pense que Dieudonné fait du second degré alors que lui sait qu’il est au premier ».
L’entrée en scène a été frigorifiante et j’en parle comme fils de déporté et
résistant. Semoun et Dieudonné font leur entrée en uniforme nazi et de sa voix
aiguë Seimoun hurle : « Bersonne ne zortira vifant de zette zalle,
doutes les issues sont bouchées ». Seule la couleur de peau de Dieudonné
apparaît rassurante et je ne pense pas que Dieudonné était alors nazi ni au
premier ni au deuxième degré. Après seulement la salle rie quand le père « Cohen »
fait savoir au père Bamboula qu’il est descendu de l’arbre comme son fils qui s’est
chamaillé à l’école avec le sien. Le comique de ces années-là, depuis Coluche
et Desproges est un comique qui nous apparaît sain parce qu’il se moque du
racisme primaire. Il est hors norme aujourd’hui parce qu’on ne rigole plus avec
la misère et les inégalités, parce que les relations sont plus tendues entre
les classes, que des gouffres se sont creusés, générant des rires inconciliables.
On ne peut plus rire des mêmes choses.
La
deuxième fois vers 2004, Dieudonné est en difficulté avec les médias, il
collecte les noms d’oiseau. En 2003 on a lu : « L’humoriste Dieudonné
fait l’objet d’une enquête préliminaire » pour déclarations incendiaires. Le
1er décembre 2003 sur le plateau de l’émission On ne peut pas plaire à tout le
monde, Dieudonné avait interprété au cours d’un sketch un activiste
extrémiste sioniste, portant un chapeau de juif orthodoxe à papillotes, une
cagoule et un treillis militaire, levant le bras et criant «IsraHeil !»
avant de lancer un appel aux jeunes des cités : « Convertissez-vous
comme moi. Rejoignez l’axe du bien, l’axe américano-sioniste, qui vous offrira
beaucoup de débouchés ».
Je pense alors
comme beaucoup de spectateurs qu’il y a exagération et je décide de prendre sa
défense, mais avant, d’aller me rendre compte sur place. Je me rends donc avec
ma compagne de l’époque, Malika une kabyle née en France, à son théâtre. Nous
commettons l’erreur de nous placer au premier rang dans la salle du théâtre de
la Main d’or. Ce n’est jamais la bonne place si vous ne vibrez pas avec le
chanteur ou le comique. D’emblée le comique nous déplaît. Il commence par
cracher sur l’ouvreuse « pour faire comme Barthès » déclenchant les
fou-rires d’une salle à majorité maghrébine et de femmes avec cheveux cachés.
Nous sommes interloqués que cela fasse rire de cracher sur une femme. Les
sketches, excepté celui sur le soldat paumé de la Grande guerre, sont lourds et
minables, en particulier celui sur le cancer. Le soit disant humoriste nous
regarde d’un mauvais œil, nous sommes les seuls à ne pas rire. La fin du
spectacle est encore plus déplaisante c’est un véritable meeting politique où
non content de dénoncer ce monde du « spectacle » qui le boycotte,
Dieudonné demande à la salle de verser son obole pour son film sur l’histoire
de l’esclavage, car, dit-il, il est petit-fils d’esclave. Je tique sur un tel
propos, moi aussi, nous aussi la plupart des mécréants de base en Europe on est
petits-fils ou arrières petits fils d’esclaves, même blancs !
Je n’applaudis
pas à la fin. Je vais demander au guichet quand on peut rencontrer le bonhomme.
Il arrive enfin et je vais le trouver. Je commence par lui dire qu’avec le
discours qu’il tient il ne peut plus passer à la télé.
-
Quô quô
quoi ?
Fait-il
comme si j’avais commis un crime de lèse-majesté, ou comme un enfant privé de
son jouet. Et sans épiloguer sur ses récents dérapages, je lui offre mon
histoire du nazisme en lui disant que cette idéologie a une histoire, qu’il ne
faut pas céder aux modes. Je le quitte en le conviant à réfléchir sur le sujet.
En
partant nous devisons avec Malika. En réalité ce type que j’ai eu comme voisin
enfant dans les années 1970 à Fontenay aux Roses n’est pas et n’a pas les
moyens d’être un intellectuel ni un idéologue. C’était cher pour un spectacle
aussi nul, et une tentative de racket des spectateurs en fin de compte. Voilà
plutôt un artiste frustré de son exposition médiatique à la télévision. Ne s’y
était-il pas si bien intégré jusque là ? A preuve l’émission sur la 3 d’Isabelle
Giordano où il était passé récemment complaisamment avec sa maman et ses amis d’enfance
larme à l’œil, bichonné presque autant que chez Drucker. De vedette il était
redevenu un petit artiste de cabaret. Basta.
Dépassant
le seul cas Dieudonné, on peut revoir les vieux sketches de Pierre Péchin et de
Michel Leeb (que j’ai cotoyé) comme carrément racistes ! Dieudonné a pris
lui le mauvais virage mais a correspondu aussi à un besoin : un comique
parallèle nécessaire dans la fameuse nouvelle « société multiraciale »
sans classes et sans alternative de société.
Ce n’est
pas un « public anti-système » comme croit le découvrir Wiewiorka, au
contraire comme on va le voir, Dieudonné leur permet de croire pouvoir s’incruster
dans le système toujours un peu plus … cloisonné et atomisé.
LA THEORIE DE LA RUSE Ou la
perversité du « second degré »
Ce qui est
frappant dans la défense de Dieudonné face à la justice de classe c’est qu’il n’assume
aucun de ses sous-entendus. Il « n’a pas dit ça ». On lui fait un « faux
procès ». Il joue à la façon de Landru. Durant le procès de Landru, sur un
côté de la salle du tribunal trônait le poile à charbon dont lequel ne fut
retrouvé aucun ossement. Les attendus du tribunal prennent du coup un aspect
ubuesque où les rieurs peuvent rester du côté de Dieudonné. Le plus drôle
finalement est que nous apprenions seulement en ce moment qu’il n’avait payé
aucune des énormes amendes qui lui étaient tombées dessus. De quoi le rendre
plus populaire ! Pour certains seulement, pas pour ceux qu’il a grugé en
leur demandant de cotiser pour le remboursement !
J’ai
participé à plusieurs dialogues avec des commentateurs anonymes sur le soudain « scandale
Dieudonné » où j’ai estimé celui-ci indéfendable tout en servant de
girouette à une campagne d’Etat pachydermique. Un de mes contradicteurs m’interloqua
en me répondant : « il faut prendre les choses au second degré ».
Son pseudo était à consonance arabe. Cela a déclenché un déclic chez moi.
A croire
que Dieudonné avait été à bonne école à un moment donné, expliquant sa soudaine
propension à se tourner vers le « monde arabe », connu pour sa stratégie
de « la ruse » d’un très vieux nationalisme, et qui n’a rien à voir
avec la félonie du couteau dans le dos typique des nostalgiques de l’Algérie
colonisée. En 1976 est parue la traduction d’un auteur arabe inconnu du 13ème
siècle, intitulé : « Le livre des ruses, la stratégie politique des
Arabes » (ed Phébus) dont l’introduction dit ceci :
« Une
des surprises de l’Histoire contemporaine est l’entrée en lice, subite et
inattendue, des Pays arabes. Depuis la Première Guerre mondiale, une évolution
rapide les a portés à prendre une place
de plus en plus importante dans l’économie et les relations politiques…et on
peut constater que leur efficacité a été extrême sans aucune comparaison avec
celle déployée par d’autres pays plus riches, plus peuples et techniquement
plus favorisés (…) Les politiciens et les hommes d’affaires s’effraient
quelquefois de cette habileté si vite développée. En tout cas s’empressent-ils
de corriger l’ancienne optique qui les avait amenés à ne plus considérer les
Arabes que comme un groupe social hétérogène et sclérosé, bon tout juste pour
les tâches subalternes ou l’exploitation domestique. Pourtant le génie politique
arabe est loin d’être une création spontanée. L’histoire de l’Islam le montre
surabondamment N’oublions pas qu’au Moyen Age, c’est auprès des politiciens
arabes qu’un Frédéric II d’Allemagne allait s’instruire dans l’art de gouverner.
Machiavel lui-même (par les Vénitiens) avait fait son profit des penseurs et
des stratèges orientaux. A y regarder d’un peu près, on s’aperçoit que cet
enseignement ne s’est jamais perdu, qu’il est même resté étonnamment vivant
jusqu’àce jour dans tout l’Orient.
(…) La
première opération à faire consiste à définir de part et d’autre le terme de « ruse ».
Que de malentendus, que d’injustices sont nés d’une traduction maladroite d’un
mot arabe ! On s’aperçoit par exemple aujourd’hui que la « patience »
n’est pour les Arabes qu’une notion
générale qui englobe « la constance ferme dans ses propos et son
comportement en vue d’un objectif précis » et non « le support des
épreuves dans une longue résignation ». De même, la « ruse »
pour les Arabes, n’est pas un moyen destiné à tromper un adversaire en usant de
procédés perfides. A l’origine le terme « ruse » (hila) désigne une
machine qui économise le travail humain grâce à l’application de lois physiques
domestiquées par un inventeur astucieux, savant ou artisan. Cette notion, notre
auteur prend bien soin de nous le rappeler, se trouve dans le Qoran : « Dieu a usé de ruse ; Dieu est le meilleur de
ceux qui se servent de ruse pour arriver à leur but » (Qoran, III 47).
(…) De
toute façon, pour lui rien n’est désespéré ni désespérant dans ce monde – monde
étrangement tourmenté pourtant, à la fois si près et si loin de l’Europe. Les
vrais politiques, au reste, le savent bien, qui ont toujours révélé le meilleur
d’eux-mêmes dans l’adversité » (René R. Khawam).
Le livre révèle en effet des préceptes qui peuvent jouer pour le soit disant « second degré », par le truchement d'un certain nombre d'intellectuels musulmans déclassés, chez les masses déshéritées qui ne sont ni incultes, ni inférieures en jugeote à ceux qui prétendent les gouverner et les moraliser. Avec ce genre de discours de la "nation arabe passée", n'importe quel sectaire peut se croire supérieur en politique aux bédouins modernes de la bourgeoisie française. Par exemple : « La science religieuse donne lieu aux caractères suivants : la gloire même si l’on est de condition humble ; la puissance, même si l’on est méprisé par les autres ; la richesse, même si l’on est pauvre ; la force, même si l’on est faible ; la noblesse personnelle même si l’on est de vile origine ; le triomphe ; l’humilité ; la générosité ; la franchise ». Cet esprit littéraire musulman de type religieux, favorise finalement un individualisme moderne autiste comme il semble justifier un nationalisme arabe universel autour du culte de la "Palestine libre" avec de très vieilles références guerrières, de "ruse guerrière"arabe qui sent le couscous avarié.
Dieudonné
n’a sans doute pas lu « le livre des ruses » mais il dispose d’une
bande certainement apte à le conseiller en la matière, excepté ses petits soldats, gros bras gardes du corps qui lui obéissent au doigt et à l'oeil. Plus il sera condamné
plus il gagnera d’afficinados, plus il contribuera parallèlement aux
antiracistes bourgeois patentés à diviser le prolétariat entre crédules d’une
idéologie simpliste qui se pare d’une « perspicacité au second degré ».
Comme l’écrit un commentateur anonyme : « Les médias, corrompus, sont
discrédités, les politiciens, corrompus, sont encore plus discrédités, la
justice affamée l’est presque autant, Dieudonné est un obscurantiste d’autant
plus dangereux que vous autres ne savez absolument pas comment le contrer, la
preuve ».
Le plus obscurantiste n'est pas forcément celui qu'on nous exhibe tous les jours... mais il l'est quand même complètement. Perversion du système dominant qui s'emmêle les pinceaux sur la mythique "liberté d'expression" quand il tolère pour lui-même le droit de dire n'importe quoi et de faire des leçons de morale puante.
Le plus obscurantiste n'est pas forcément celui qu'on nous exhibe tous les jours... mais il l'est quand même complètement. Perversion du système dominant qui s'emmêle les pinceaux sur la mythique "liberté d'expression" quand il tolère pour lui-même le droit de dire n'importe quoi et de faire des leçons de morale puante.
La victimisation comme stratégie (semblable à la victimisation morale du gouvernement)
Ces multiples condamnations contribuent à faire
de Dieudonné une victime du "système" auprès de ses fans,
lui qui s'érige en héraut "anti-système". "L'humoriste se
nourrit directement des mésaventures du citoyen, les met en scène, en abyme
plutôt. Le premier narre la persécution dont est l'objet le second",
écrit Le Monde. Le journal gouvernemental note aussi la stratégie (la
ruse) efficace du soit disant humoriste vengeur pour remporter l'adhésion de
ses aficionados : "Il ne crie pas au martyre individuel, trop
malin, mais au calvaire collectif. Car ce n'est pas lui qu'on veut faire taire
mais les Français."Sous entendu les pas vraiment français, et surtout les clients de son
spectacle, convaincus d’être en terrain « subversif ».
Dans une interview publiée le 31 décembre
par un site belge qui se présente comme un "site
d'informations alternatives", il assume cette posture de victime.
Alors qu'on lui demande s'il refuse de payer ses amendes pour aller en prison
(ce qu'il risque, à terme pour la plus grande joie de ses codétenus), la
réponse est claire : "Oui, je veux y aller ! Ces procès
n’ont pas de sens de toute façon…" Il ajoute : "Tous
ceux qui me jugent à Paris appartiennent au Syndicat de la magistrature. Or,
l’année dernière, un journaliste a divulgué que dans le hall de ce syndicat
existait un 'mur des cons' où, entre autres, il y avait ma photo dessus !
(…) C’est un peu étonnant en termes d’objectivité et de neutralité…"
Plus "rusé" encore il s'est aussi lancé à son tour
dans différentes procédures judiciaires. Il a attaqué, sans succès, une
journaliste qui a écrit sa biographie, ainsi que l'ancien député PS de
l'Essonne Julien Dray. Plus récemment, Dieudonné a déposé une plainte contre X en visant la Licra, qui voit
dans sa "quenelle" "un salut nazi
inversé". Le 1er janvier 2014, il a aussi porté plainte après des menaces reçues par téléphone.
L’interviewé du NPA Julien Salingre, après avoir
ressorti l’antienne ringarde de la possible revenue du fascisme semble crédible
dans sa critique de la mouvance à Dieudonné mais replonge dans le discours
gauchiste impuissant de type néo-stalinien où la proposition d’alternative
politique ne repose que sur l’espoir de la réapparition de militants aliénés en
quête du « pouvoir d’encadrement des masses » pour leur promettre
cette nullité bobo et altermondialiste éculée de « vraie répartition des
richesses et pour une démocratie réelle »:
« C’est finalement la force et la faiblesse
de ce type de courant politique. La force, car leur discours mouvant et souvent
protéiforme peut séduire des publics divers et apparaître crédible comparé aux
fausses promesses des partis de gouvernement. Mais c’est également leur
faiblesse, car ils se développent principalement à cause d’une démoralisation
générale qui est liée à une perte de crédibilité de la perspective de réellement
« changer les choses ». C’est à cela qu’il faut s’atteler aujourd’hui : si la
lutte contre l’influence de Soral et consorts passe par un combat sur le plan
idéologique, celle-ci ne sera pas victorieuse si elle ne s’accompagne pas de la
(re-)construction, par en bas, de cadres de solidarités et de luttes
collectives, antiracistes, progressistes, internationalistes, contre les dégâts
de la crise, pour une vraie répartition des richesses et pour une démocratie
réelle ».
On devrait mesurer la perfidie et l’absence de
ruse de ce courant has been antiraciste bobo et aussi nul que le nationalisme
arabe et les pitreries de Dieudonné dans la suite de l’intense tintamarre d’Etat,
leur baissage de culotte dans l’union nationale contre « la haine raciale »
du nouveau Che antisémite miteux et les perspectives électorales démocratiques
avec les « mêmes ». Les mêmes politiciens véreux de gauche de droite et d'extrême droite qui se protègent mutuellement de toute inculpation (les cas Sarkozy, Dassault Tapie etc.)
Le scénario de dénonciation de "la haine" est en tout cas encore en pleine improvisation. Le gouvernement a lancé la campagne idéologique mais il n'est pas exclu que l'affaire s'enlise...
La morale hypocrite du gouvernement ne vaut pas mieux que le nauséabond obscurantisme qui sert de fondement à la panoplie vengeresse de la vedette contrariée Dieudonné (il répète toujours la même chose "je ne peux pas passer à la télé" (snif!). Ces deux clowns contribuent à rendre obscurs les véritables problèmes de la société actuelle, une confusion générale où les lignes politiques opposées sont devenues poreuses, et où les classes sont niées - au nom de l'oecuménisme de la "diversité" ou du complot juif - alors qu'une classe s'élève au-dessus des faux clivages de races et de religion, la classe ouvrière, mais qu'elle n'a aucun droit d'expression ni à prendre position dans les gesticulations spectaculaires de tel bateleur de foire antisémite (pas drôle) ou tel bateleur gouvernemental (désespérant).
Le scénario de dénonciation de "la haine" est en tout cas encore en pleine improvisation. Le gouvernement a lancé la campagne idéologique mais il n'est pas exclu que l'affaire s'enlise...
La morale hypocrite du gouvernement ne vaut pas mieux que le nauséabond obscurantisme qui sert de fondement à la panoplie vengeresse de la vedette contrariée Dieudonné (il répète toujours la même chose "je ne peux pas passer à la télé" (snif!). Ces deux clowns contribuent à rendre obscurs les véritables problèmes de la société actuelle, une confusion générale où les lignes politiques opposées sont devenues poreuses, et où les classes sont niées - au nom de l'oecuménisme de la "diversité" ou du complot juif - alors qu'une classe s'élève au-dessus des faux clivages de races et de religion, la classe ouvrière, mais qu'elle n'a aucun droit d'expression ni à prendre position dans les gesticulations spectaculaires de tel bateleur de foire antisémite (pas drôle) ou tel bateleur gouvernemental (désespérant).
A suivre...
[1] La photo
d’ailleurs presque penser aux premières photos des juifs amassés au Vel d’Hiv
du 15ème arrondissement.
[2] Quelques
crânes rasés qui se mêlent à des spectateurs à dominante origine maghrébine au
spectacle de l’odieux Dieudonné n’en font ni des internationalistes ni des
humanistes antiracistes.
- [3] Il y avait déjà du monde au portillon du… Monde : Dieudonné : Valls veut être « efficace dès les premiers spectacles »
- La famille Klarsfeld appelle à manifester mercredi à Nantes contre le spectacle de Dieudonné
- Dans son spectacle, Dieudonné repousse les limites de la provocation
Édition
abonnés Contenu exclusif
- Manuel Valls à l'offensive : une affaire de convictions personnelles et d'image
- Comment Dieudonné gère sa petite entreprise
- L'affaire Dieudonné, casse-tête politique et juridique
[4] Mais où
est donc passé l’ancien meneur de jeu Finkielkraut ?
[5] On
notera la reproduction intentionnelle du nom entier de l’état civil de
Dieudonné, manière peu équivoque pour cette confrérie sponsor de l’Etat raciste
israélien, typique du nationalisme juif faisant appel au subconscient présumé
en général anti-immigré de l’électeur franchouillard Dupont face à ce nom
bizarre pas très… français.
[6]
Les condamnations :
- une amende de 28 000 euros pour « Shoah nanas » et la phrase : « Les gros escrocs de la planète, ce sont des juifs ». Dieudonné devrait se pourvoir en cassation ;
- une amende de 7 000 euros : « l’exploitation du souvenir de la Shoah » qualifiée de « pornographie mémorielle » ;
- une amende de 5 000 euros pour avoir comparé « les juifs » à « des négriers » ;
- une condamnation suite à une longue procédure judiciaire pour avoir assimilé « les juifs » à « une secte » et « une escroquerie » ;
- une amende de 10 000 euros pour avoir remis « le prix de l’infréquentabilité » à l’historien révisionniste Robert Faurisson ;
- une amende de 5 000 euros pour avoir assimilé la Licra à des « associations mafieuses qui organisent la censure, qui nient tous les concepts du racisme, à part celui qui concerne les juifs. En fait, ce ne sont que des officines israéliennes » ;
- 1 000 euros d’amende et 2 000 euros de dommages et intérêts pour avoir diffamé une journaliste ;
- 3 000 euros d’amende pour avoir dit « Il faut savoir qu’Arthur avec sa société de production finance de manière très active l’armée israélienne qui n’hésite pas à tuer des enfants palestiniens. » Arthur a aussi été condamné pour injures publiques envers Dieudonné ;
- une condamnation au Québec (75 000 dollars d’amende) pour avoir insulté Patrick Bruel.
Une condamnation
à 2 000 euros d’amende pour avoir traité, en 2000, Patrick Sébastien
de « con ». Il y a eu aussi
cinq relaxes et des actions en justice qu’il a perdues, à part contre Arthur. En cours. Dieudonné a comparu le 13
décembre pour injure, diffamation et apologie de crime après ses propos sur l'ex-chef du "gang des barbares", Youssouf Fofana,
le dingue assassin d’un jeune juif. Il risque 20 000 euros de
"jours-amendes", soit 200 jours de prison s'il ne peut s'acquitter de
l'amende. Le délibéré est fixé au 7 février. Ces condamnations sont
ridicules non pas parce que Dieudonné ne serait pas un idiot antisémite – il
est un des héraults des pires dicatures musulmaniaques – mais parce que non
seulement les amendes ne sont jamais réglées Dieudonné utilisant les ficelles
dites d’insolvabilité que permet le système capitalistes à tous ses escrocs
majeurs, mais parce que les provocations se sont suivies les unes les autres
sans jamais pouvoir être interrompues, preuve que Dieudonné est soutenu par une
partie du système, qui fonctionne avec des entregents. Qui est plus coupable,
Dieudonné de sortir à la pelle des conneries ou Sarkozy de recevoir comme un
prince le dictateur Kadhafi et de lui serrer la paluche, sachant qu’il sera
abattu tôt ou tard sous ses bons offices ?
[7]
La chanson Shoah nanas si
elle est redoutablement pernicieuse – le massacre des juifs ne peut être sujet
de plaisanterie même si Lanzmann a changé le terme de génocide par Shoah pour
contribuer à la fameuse unicité du malheur juif (la moquerie du chef de bande Mahomet ne peut pas justifier d'en faire autant pour ce génocide moderne) – chantée par des milliers de
spectateurs de base, n’est pas vécue comme une simple revanche sur le barnum
mondial américanophile des années 80 mais confirme que « en bas »,
pas chez les élites ni les milieux intellectuels, les exagérations mémorielles
(cf. Sarkozy et l’imposition de la lecture du martyr Guy Môcquet) se payent
toujours d’une dérision populaire « moqueuse » tôt ou tard. Michelet
disait que les historiens étaient les vengeurs des peuples, pas les humoristes
délirants quand même ? Il existe assez de textes du courant maximaliste
pour avoir dénoncé en temps utile les mystifications démocratiques bourgeoises,
du point de vue marxiste et pas dieudonnesque que vous pouvez trouver sur mes
blogs.
[8]
Seul le NPA évoque en page cachée le tintamarre gouvernemental, ne prend pas
position, et se cache derrière l’interview emberlificotée parfois pertinente
d’un certain Julien Salingre : Au-delà des quenelles, il
faut remettre du politique » - Julien Salingue (interview
au site Femmes de Chambre) - http://www.femmesdechambre.be/julien-salingue-au-dela-des-quenelles-il-faut-remettre-du-politique/
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