Malgré le tour
passionnel et détestatoire que la bourgeoisie a donné à sa campagne « démocratique »,
l’enjeu s’avère peu passionner les foules. Les candidats, même les principaux,
peinent à remplir les salles. Dans un bled de la Loire, les filmeurs de
Sarkozy, gueule des mauvais jours et voix cassée, avaient du mal malgré les
gros plans à faire « masse » dans la petite salle provinciale. A
Reims, où Hollande, décevant par rapport à sa prestation plus sociale la veille
sur France 2, les filmeurs de la rose caviar peinaient à exhiber une foule de
bobos pas très enthousiaste en général, seuls les drapeaux tricolores disposés
savamment et des applaudissements amplifiés de partisans tentaient de donner le
change.
La première télé
de désinformation française milite ouvertement pour Sarkozy. Le chauve papy de
service assure qu’il a un bon fond, pas de langue de bois, « il ne ment
pas ». Pour Ruth Elkrief, c’est un homme épanoui qui peut enfin dire tout
ce qu’il pense : « il est libéré de la charge de président » (et
de ses chiens de garde ?). Aucune télé publique n’a jamais été autant se
vautrer dans la bassesse des commentaires serviles.
L’ex aspirante au poste suprême de chef des armées et
du chômage, S.Royal mérite un coup de chapeau de la prima donna du concours
présidentiel, elle se décarcasse en tournante électorale dans les cités pour
pousser les prolétaires au chômage de la deuxième génération d’immigrés, jeunes
bien français et dotés de papiers électoraux" à « voter ». L’essentiel
n’est-il pas de participer à la mystification du choix de l’ogre qui va bouffer
les prolétaires au lendemain de la sélection truquée et friquée ? Ils
n'iront pas voter pour Hollande les prolétaires laissés pour compte car ils ne se
sont même pas inscrits pour cette farce bourgeoise. Ils se sentent étrangers à
la politique bourgeoise dominante ; c’est pourquoi Sarko zéro a considéré,
avec son perpétuel double langage, qu’il y a trop « d’étrangers » en France,
oui oui, c'est-à-dire d’étrangers prolétaires absolument hermétiques aux
promesses électorales des uns et des autres… Les ouvriers en général n’ont pas
oublié les saloperies des gouvernements « socialistes successifs »,
et ils ne voteront pas massivement ni pour le bourgeois Hollande ni pour les
repoussoirs caricaturaux Mélenchon et Joly. La gauche comme telle, avec le
système de la proportionnelle depuis 1945, n’a jamais pu se trouver
majoritaire. Sarkozy n’est pas parti pour être perdant en jouant sur le
nationalisme et la xénophobie la plus simpliste : il faut gagner les
couches moyennes les plus mécontentes, donc souvent les plus réacs. Et la
classe ouvrière, la plus nombreuse, n’existe pas comme masse homogène, mais
reste coincée en « couches » et corporations, et elle reste
(heureusement) la classe la plus abstentionniste.
Nombreux sont les jeunes prolétaires qui ont perdu
leur emploi grâce aux syndicats « de gauche ». Les retraités actuels
n’ont pas envie qu’avec des bidouillages bizarres l’équipée hollandiste et
leurs largesses envers de nouveaux retraités, n’en vienne à réduire leur
pension. De même nombre d’anciens immigrés complètement français au regard de
la loi n’ont pas envie que les nouveaux immigrants servent à les stigmatiser…
Sans compter qu’une partie de la gauche bourgeoise ne tient pas vraiment à
accéder au pouvoir par les temps qui courent…
Succédant au
triste et malheureux blaireau de l’Elysée, Hollande va bientôt entrer en piste,
non pas en la cathédrale de Reims mais dans une vulgaire salle de sport, quand
Martine Aubry est encore en train de chauffer la salle, et que le bruit court
qu’elle serait promue Premier ministrable en cas de victoire de la gauche
angélique et anarchiste. Devant quelque 4000 bobos réunis au complexe sportif
de la ville de la bigote nationale Jeanne d’Arc, Martine Aubry, encore première
secrétaire du parti, décrypte avec effets de manche garantis la prima donna du
jour comme un "humaniste", et donc un "féministe" (cela
rime mieux que masculiniste). Elle rend enfin hommage à la première femme du
candidat (une tradition dans chaque camp des candidats bigames), Ségolène
Royal, première femme bourgeoise candidate tendance gauche caviar à une
élection présidentielle.
Le « sympathique »
candidat (normal) Hollande continue
depuis octobre dernier à promettre la lune avec des trémolos dans la voix, du
boulot pour tous et en avant la zizique :
-
création de nouveaux services dans les hôpitaux
qui n'ont ni les moyens financiers (déficit abyssale de la Sécu) ni les locaux,
ni même les personnels pour le faire,
-
-
gratuité des soins,
-
-
allongement du congé parental.
La bourgeoisie
française traîne une dette qu'il lui faut rembourser, un déficit que Hollande
prétend combler d'ici 2017 avec sa « croissance » verbale et les PME
des profiteurs, mais qui exige et exigera encore plus de sacrifices sur le dos
du prolétariat ; même en réduisant son salaire de président, en imposant à
75% les très riches, et en retirant les soldats d’Afghanistan, Hollande sera
obligé de se consacrer à son rôle de chef des exploiteurs et de Monsieur
chômage. Ce démagogue fervent, après la pirouette PN d'un Sarko qui veut de
l'amour ou se "retirer", aura débité à Reims les pires sornettes à
gauchistes, les plus réacs et les plus rédhibitoires. Passage en revue:
- "le
féminisme" (bourgeois) levier pour l'émancipation de la société",
avec une brochette de dames ex-ministres de Tonton, qui ne se mélangent ni avec
les caissières ni avec les femmes de ménage (sauf pour les sous-payer, cf. la
Royal); le féminisme est aussi révolutionnaire que le sarkozysme ;
-
"l'égalité des salaires hommes/femmes", parfaitement mensonger et
inapplicable, l'égalité n'existe pas et est un concept antimarxiste; la
pirouette égalitaire n'est qu'un moyen pour l'oligarchie du PS pour éviter de
s'attaquer au gros du fonctionnement de l’exploitation capitaliste: la
hiérarchie des salaires! L’obligation faite aux entreprises à échéance d’une
année pour appliquer la parité des salaires n’est qu’un gadget comparable aux
35 heures, et soulèvera des questions sans fin pour un résultat maigre, la
gauche bourgeoise au pouvoir se retrouvera contrainte de repiquer à Paul pour
donner plus à Paulette
- les ‘avancées’ :
"De Gaulle accorde le droit de vote aux femmes en 1945",
travestissement de cette minable concession tardive: c'était le seul moyen pour
la droite de faire pièce au PCF dominant et pour faire oublier sa fraction
pétainiste, nulle émancipation de la gent féminine dans cette rouerie de la « Libération ».
Au mitan du XXème siècle chaque fois que l'on a accordé le droit de vote aux
femmes (*)ou aux immigrés, en remerciement ils ont voté le plus à droite
bourgeoise possible (pour le "facho" De Gaulle et pour les tarés
islamistes). Bien mal acquis!
- "fin de
la violence faite aux femmes", la bourgeoisie rose balance des banalités à
la louche, ni la camarilla des bourgeoises féministes ni nos énarques n'y
changent rien au quotidien et n'y changeront que goutte, et leur protestation
ne vaut pas un centime d’euro.
L’absence de prise
en compte sérieuse par le candidat rose
bonbon des problèmes posés par l’immigration est évidemment le talon d’Achille
de la gauche caviar à une époque où le travail est raréfié, bobos roses et
bobos anarchistes peuvent bien jouer les généreux dispendieux, les prolétaires
français et d’origine immigrée ne sont pas dupes, et l’angélisme de la gauche
bourgeoise aboutit à renforcer une rejet (plus qu’un racisme) lié de façon
confuse à des questions secondaires (faits divers, allocs, emplois à vil prix
dans le bâtiment, etc.) qui les conduit à préférer voter FN et UMP, même si ces
partis sont les premiers à encourager en sous-main l’immigration de prolétaires
pays au lance-pierre.
Le discours du
candidat de la gauche bourgeoise, possible gagnant par défaut au final, n’est
en rien un discours de classe, une défense des prolétaires ni un programme « socialiste ».
Le bla-bla pour « réussir le destin qu’on s’est forgé », avec cette
facétie d’estrade « pour se libérer de toutes les oppressions », avec
en prime cette République « symbole de la liberté partout dans le monde »,
n’est en rien internationaliste mais un chant bêlant en faveur d’un prétendu
sauvetage national, chauvin et impuissant sous toutes les coutures.
Enfin la salle
de Reims, comme celle idoine de Sarko zéro, ne vibrait pas des… masses. Les
applaudissements coupés des champs larges des cameramen partisans pouvaient
laisser croire à une ferveur, mais avec les gros plans, peu d'illusions transparaissaient
même chez le « peuple » restreint de gauche caviar.
Finalement,
contrairement à ce que j’ai dit dans le message blog précédent, je m’en fiche
un peu de quel clown bourgeois et menteur va empocher la mise. Hollande est
notoirement plus sympathique que notre PN nationale, mais la psychologie n’est
pas la politique. Et de projets politiques alternatifs au marasme capitaliste,
à son alternance d’affolement et d’enfumage sur la prospérité promise
invariablement, on n’aura point entendu parler.
(*) Un autre exemple de type féministe bourgeois utilisé au nom de la "libération de la femme": "Si on veut avoir une idée du plus retentissant succès de manipulation de l'opinion publique par la propagande, il faut raconter comment l'industrie du tabac a amené les femmes américaines à fumer, c'est à dire comment elle s'est attaquée à un tabou qui, encore dans les années 1950, interdisait aux femmes de fumer en public. La technique fut d'associer la cigarette à une forme de contestation du pouvoir (sexuel) des mâles. On parvint par diverses méthodes à faire de la cigarette le "flambeau de la liberté des femmes". Voilà des industriels qui peuvent être fiers des progrès qu'ils ont fait accomplir à la conscience sociale des femmes. Aux Etats-Unis et en France aujourd'hui, la mortalité par cancer du poumon dépasse la mortalité par cancer du sein". (cf. Michel de Lorgeril: "Cholesterol, mensonges et propagande", ed Thierry Soucar, 2008).
(*) Un autre exemple de type féministe bourgeois utilisé au nom de la "libération de la femme": "Si on veut avoir une idée du plus retentissant succès de manipulation de l'opinion publique par la propagande, il faut raconter comment l'industrie du tabac a amené les femmes américaines à fumer, c'est à dire comment elle s'est attaquée à un tabou qui, encore dans les années 1950, interdisait aux femmes de fumer en public. La technique fut d'associer la cigarette à une forme de contestation du pouvoir (sexuel) des mâles. On parvint par diverses méthodes à faire de la cigarette le "flambeau de la liberté des femmes". Voilà des industriels qui peuvent être fiers des progrès qu'ils ont fait accomplir à la conscience sociale des femmes. Aux Etats-Unis et en France aujourd'hui, la mortalité par cancer du poumon dépasse la mortalité par cancer du sein". (cf. Michel de Lorgeril: "Cholesterol, mensonges et propagande", ed Thierry Soucar, 2008).
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