"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

jeudi 13 mai 2010

COMMENTAIRES SARCASTIQUES SUR UNE CARTE POSTALE






Le sarcasme (du grec ancien σαρκασμός / sarkasmos) désigne une moquerie ironique, une raillerie tournant en dérision une personne ou une situation[1], c’est donc de manière sarcastique que nous examinerons cette photo de manifestants archéo-staliniens juchés sur la ville haute d’Athènes, lieu qui servait de refuge à la population lorsque Athènes était attaquée dans l’Antiquité. La mise en scène des avatars staliniens synthétise assez bien la situation de la « cure d’austérité » qui déferle sur l’Europe industrielle. Le Parthénon à la toiture effondrée symbolise bien le délabrement du libéralisme capitaliste et la poignée de manifestants représente bien la capacité d’agitation ridicule et creuse de la gauche bourgeoise ringarde.


Arrêtons-nous un instant sur les deux panneaux, afin certes de ne pas tomber dedans, mais pour en révéler l’innocuité politique. Les avatars grecs du stalinisme ont pris soin de traduire en grec leur injonction en langue internationale : « Peuples d’Europe, soulevez-vous ! ». Cette injonction a enchanté tout ce que l’Europe, et en particulier la France compte d’autres avatars staliniens qui, nouveaux Lazare (s), croient ressortir vivant de la tombe du stalinisme. J’ai déjà signalé dans la colonne ci-contre comment un des sites du PCF (« Le grand soir » (sic) avait salué avec enthousiasme : « Les travailleurs et militants du KKE et du PAME (qui) ont lancé un véritable appel à l’insurrection populaire sur le continent européen ». Le site « Front syndical de classe » de la CGT n’a pas été en reste pour afficher le même enthousiasme pour ce chemin grec vers de nouveaux « fronts populaires » en saluant le PAME: « Pourquoi il est maintenant nécessaire de créer un Front populaire des travailleurs européens pour résister et contre-attaquer »[2].


Les sites des croque-morts français de la lutte de classe dans notre hexagone rapportent avec une compassion touchante « l’exemplarité » grecque. Sous le titre ultra-gauchiste : « Réponse massive et de classe au capital et à la politique antipopulaire du gouvernement socio-démocrate, de l’Union Européenne et du Fond Monétaire International », il nous est rapporté le discours de l’inter-nationaliste (sic) du PAME Yorgos Perros (qui) a souligné : « Nous avons droit et nous lutterons pour notre Grèce qui sera mille fois meilleure que la leur. Même si ces mesures sont votées, elles ne seront jamais légalisées dans notre conscience. Nous n’obéirons jamais à ces lois. Jour après jour, mois après mois, nous nous regrouperons pour contrer la réalisation de ces lois, jusqu'à ce que nous les renversions leurs lois et eux-mêmes ». Le responsable du PAME a terminé son discours en notant que : « Nous les ouvriers, les travailleurs indépendants, les artisans, les petits commerçants, les agriculteurs petits et moyens, les jeunes, nous formons la majorité. En construisant notre front, notre alliance, nous devenons plus forts. Et quand nous construirons notre front populaire, nous ne serons pas simplement forts, mais superpuissants. Car nous aurons construit le vecteur de notre pouvoir. Nous aurons construit l’outil pour planifier et produire selon nos propres besoins. Nous aurons crée le mécanisme principal, afin d’empêcher la minorité des usurpateurs et des parasites à vivre de nos richesses, de notre travail qui nous suffit largement à notre vie, celle de nos enfants et des générations à venir. Ceci est notre devoir patriotique et notre grande responsabilité. Ceci est notre seule issue et nous ne reculerons pas malgré tous les sacrifices nécessaires ».


Ainsi armés pour un combat de classe… patriotique, chacun peut envisager tour à tour un socialisme néo-stalinien, mi-keynésien mi-capitaliste d’Etat, après avoir viré les usurpateurs, pour produire des pistaches et des olives « selon nos besoins ».


Le site « frontiste » de la CGT française informe ensuite ses lecteurs webisé[3] du niveau de la réaction « populaire » à l’attaque capitaliste que : « Les forces de classe du PAME apportent une réponse militante à cette vague de mesures anti-ouvrières. Ils appellent le peuple à être vigilants et à partir pour une nouvelle grève générale le mercredi 5 mai. Avec le slogan « C’est à la ploutocratie de faire banqueroute », ils appellent les travailleurs à participer de manière encore plus déterminée aux piquets de grève et aux manifestations du PAME dans tout le pays. Aleka Papariga, secrétaire-général du KKE lors de la manifestation du 1er mai n’a-t-elle pas finement déclaré : « Peu importe combien de milliards ils prêtent à l’État grec, cela ne veut rien dire pour le peuple. Après tout, le capital continuera à exploiter les travailleurs encore plus durement et ce système politique en décrépitude continuera à les piétiner et à les intimider, il continuera à avoir besoin de travailleurs à la tête basse ». Au nom du KKE, elle a aussi rejeté les rencontres en grande pompe entre dirigeants politiques qui, comme elle l’a affirmé, « ne visent qu’à donner l’impression que le peuple y consent ». De plus, le KKE a déclaré « qu’il n’y a absolument aucune nécessité à rencontrer les représentants de la ‘troïka’ (UE, BCE, FMI) » et a donc refusé de participer à une telle rencontre comme l’ont fait les syndicats jaunes et les partis bourgeois ». Le site cégétiste excipe donc la possible comparaison avec une aura qu’il espère recouvrer en franconie: « Des dizaines de milliers de travailleurs et en particulier les jeunes – à qui cette année le jour du travail était dédié – se sont rassemblés une fois de plus et dans une conjoncture difficile et critique derrière le PAME, la force la plus importante et celle qui exprime véritablement les intérêts de la classe ouvrière dans le mouvement syndical et ouvrier et dans les luttes ».


Observons encore le langage du KKE-PAME, sans trop nous pâmer de rire, car il est de la même eau de boudin électoraliste que le fade Mélenchon, la prof laguillienne Arthaud et le voilé trotskien Besancenot3. Il ne s’agit pas d’une lutte de classes dans le langage populiste de la gauche grecque mais d’une lutte de peuple indistinct – une majorité de « pauvres » contre une minorité de « riches » - discours évidemment totalement lyophilisé et anti-subversif par excellence, en un mot démagogique et vecteur d’impuissance politique. Extraits : « 12 /05 /2010 19PAME lutte avec les travailleurs indépendants et les agriculteurs afin que les mesures ne soient pas appliquées et que les gens ne soient pas acculés à la faillite ; nous luttons pour un développement répondant aux besoins des peuples au lieu de servir les profits du capital. Lors du sommet des 16 Etats-membres de la zone euro, il a été décidé de donner 720 milliards d'€ aux banques européennes (en 2008, les gouvernements de l'UE ont donné 2000 milliards). Il y a de l'argent pour le Capital, malgré la crise, mais pas pour le peuple. En même temps, ils ont décidé une longue période d'austérité, de chômage et de coups contre les droits des peuples d'Europe pour accroître les profits des monopoles. C'est pourquoi il est maintenant nécessaire de créer un Front populaire des travailleurs européens pour résister et contre-attaquer ». Cette union électorale[4] prônée entre les petits patrons artisans (rois de la magouille en Grèce) et la petite bourgeoisie des appareils syndicaux et politiques de gauche (as des amalgames)[5] , confondus avec une classe ouvrière hétérogène et sans initiative indépendante, a tout de la poulpe sans colonne vertébrale, et qui vous donne des boutons marxistes si vous la caressez.


D’ailleurs, en réalité, sous ces discours hystériques, faussement marxistes, il ne se passe rien en Grèce, et il ne s’y passera plus rien d’intéressant pour l’extension de la lutte DES classes. Ill ne faut jamais oubliéer que la GRèce reste un pays d'émigration, comme la plupart des pays latins au siècle dernier, les prolétaires ne gardent comme meilleure solution que de s'expatrier d'un pays sous-développé. Un certain Makis Kavouriaris a déclaré au Monde : "L'ambiguïté subsiste au sein de la population" : "les gens sentent que les mesures touchent leur quotidien, leur niveau de vie. Parallèlement, le gouvernement a créé une telle peur panique de la banqueroute qu'une partie de la population se dit que c'est nécessaire. Cependant, il n'y a pas de politique de relance pour accompagner ces mesures. Les gens sont prêts à faire des sacrifices, mais à condition qu'ils aient des perspectives. Là, on n'a aucune perspective ! Les jeunes eux-mêmes n'en ont aucune. Et leur mobilisation ne faiblira pas". Bof et alors, mobilisation pour quoi et dans quel but politique ? Un but de jeune ?[6] Les discours « de classe » mais « populaire » des staliniens et gauchistes grecs sont de nature à conforter non simplement l’ambiguïté d’une impossible solution nationale mais simplement l’impuissance du fait d’une classe ouvrière diluée dans la population où règne le chacun pour soi, l’artisan se fiche du chauffeur de taxi qui méprise le journaliste trop bien payé ou le toubib qui ne paye pas d’impôt !


Revenons à notre étude de l’image du rocher de l’Acropole avec ces militants avatars staliniens. Historiquement les grandes révolutions d’où qu’elles partent lancent un appel universel à les rejoindre, à les imiter, plus à les imiter qu’à les soutenir moralement. La révolution française lance une déclaration « universelle » des droits de l’homme. La glorieuse révolution russe, sous la responsabilité des bolcheviques, lance un communiqué aux prolétaires du monde entier : « A tous, à tous…. ». Depuis il n’y a plus eu d’appel sérieux à « généraliser la lutte du prolétariat » au monde entier, sauf quelques clowneries de potaches[7]. Et les appels actuels du CCI et filiales, notamment sa ridicule soustraction interne Bull. com. ne se font que les porte-voix des hâbleurs avatars staliniens grecs.


L’appel aux peuples d’Europe à se soulever par KKE-PAME contient trois mensonges.



  • Le premier, peu crédible, concerne la notion de peuple. Le peuple n’est rien qu’un conglomérat de classes aux intérêts divergents voire antagonistes. Depuis les polémiques de Marx contre les anarcho-libéraux, les peuples ont démontré n’être plus que de vastes poulpes malléables et corvéables à merci dans la tricherie électorale démocratique qui n’élit que du personnel bourgeois. Les peuples sont les vecteurs renouvelés des poussées nationalistes et faciles à embrigader. A la notion de peuple, délimitée, communautariste et nationale, s’oppose la notion de prolétariat ; notion que KKE-PAME évitent comme la peste d’utiliser dans leurs proclamations de partis parlementaires. Evidemment si sur les panneaux du rocher Acropole ils avaient écrit à la place « prolétariat », dans les circonstances actuelles, cela n’eût pas eu plus d’effet vu l’ostracisme et la moquerie (en partie justifiée) dont la Grèce est l’objet[8]. Le prolétariat reste nié partout par toutes les officines contestataires et potaches des classes dominantes. Les prétendus amis du prolétariat du camp maximaliste n’aide en rien le prolétariat à s’affirmer en lui serinant que l’approfondissement des attaques économiques partout l’amènera à lutter uni. Partout au contraire la bourgeoisie utilise mille ficelles pour diversifier ses attaques, sans les porter au même moment et sans toucher tout le monde à la fois. A l’heure actuelle par exemple, en Grèce, comme en Espagne, et bientôt en France, l’Etat s’attaque aux « fonctionnaires », ou plutôt s’attache « à réduire leurs avantages », chose qui ne choque nullement ceux du privé qui se branlent des « privilèges particuliers » de cette catégorie[9].

  • Le deuxième, « peuples d’Europe » est aussi creux que « peuples d’Asie » ou « peuples d’Afrique ». Dès avant 1914, un Lénine s’était moqué du mot d’ordre d’union des peuples d’Europe comme nationaliste, contrairement à l’opportuniste Trotsky qui a généré cette idiotie encore défendue par les Krivine et Besancenot de « Etats-Unis socialistes d’Europe ». On s’en fout d’une union de l’Europe dans le mouvement révolutionnaire[10]. Le socialisme n’est pas une denrée pour pays riches qui se l’offriraient en primeur (comme le colonialisme) avant de l’étendre au reste du monde. De même que la crise systémique n’est nullement circonscrite à l’Europe riche, de même l’appel à la lutte simultanée s’adresse aux cinq continents ou elle n’est que du pipeau. Enfin cet appel aux peuples opaques est comme un appel aux carpes dans la rivière à venir mordre aux crochets des partis bergers du capitalisme d’Etat définitivement obsolète.

  • Si, par un hasard heuristique[11], l’actuel premier ministre portugais se nomme Socrates, ce n’est pas la sagesse qui l’emporte dans l’affolement des Bourses et des chefs d’Etat bourgeois et chez les clowns du KKE-PAME. Le troisième mensonge, l’appel aux peuples à se soulever, qu’on a vu traduit sur un site avatar stalinien français par « vive l’insurrection nationale », est encore plus du pipeau que les deux précédents. Autrement dit : aller au casse-pipe ! Et c’est mémorable quand on se souvient que les staliniens français toutes les années qui ont suivies mai 68 nous accusaient nous les maximalistes et les gauchistes de vouloir pousser la classe ouvrière à « aller au casse-pipe » insurrectionnel quand ils avaient, eux, envoyé vraiment au casse-pipe impérialiste les jeunes prolétaires en 39-45, en Indochine et en Algérie. En réalité cet appel au « soulèvement » ne vaut pas un kopeck ni un euro. C’est du flanc. L’appel au soulèvement, dans une situation qui n’est pas encore terriblement dramatique, n’est qu’un appel au soulèvement… électoral, et au soulèvement… des manifs syndicales carnavalesques et bon enfant.

Pour qu’un appel à « entrer en lutte », à « généraliser », à « se préparer à prendre les armes » (oui, mais comment ?), à « foutre en l’air l’Etat des banques », encore faudrait-il une alternative politique, un « programme » ? Or il n’y en a pas ! Plus aucun des partis de gauche en Grèce, en France et partout ailleurs n’a plus pour programme et ne peut plus avoir pour programme que de faire se serrer la ceinture à la classe ouvrière, à accepter de tomber dans la misère absolue comme un aléas immanent d’une crise diabolique qui échapperait à toute volonté humaine. Chez les révolutionnaires maximalistes, deux programmes s’opposent. D’un côté, les gentils veilleurs de nuit (type CCI et dérivés) : attendons la prise du pouvoir par les conseils ouvriers conseillés par un parti gentleman en coulisses. D’un autre côté, les plus incrédibles mais invariants propagateurs de la théorie stalinienne à la sauce Bordiga : le parti prend le pouvoir, exerce un terreur sorélienne et décide pour les masses instinctives et impulsives.


Laissons les cartes postales et leur innocuité totale pour la nécessité de transformation d’un monde en perdition, et faisons confiance aux masses, qui, même sans langue commune, sauront trouver les moyens d’imposer leur force face aux Etats aux abois et même pour leurs gentils conseillers révolutionnaires amateurs. Cette affirmation du prolétariat comme colonne vertébrale de la révolution, et non comme masse diluée dans ce crétin de peuple, est l’étape indispensable qui doit se nourrir de réflexion politique, non pas en ressassant sur les tentatives des utopistes du XIXe siècle ou les bricolages des opposants à Staline pour trouver les vrais moyens d’instaurer une société qui fonctionne d’abord pour le bien commun de l’humanité, mais par la capacité, dans les affrontements politiques et sociaux, des masses à imaginer et solutionner la nécessaire refondation d’un autre monde, libéré du capitalisme.








[1] Choisissez soigneusement votre cible. Évitez les gens qui pourraient vous battre physiquement ou verbalement et qui sont des symboles d'autorité. Être sarcastique avec un professeur ou un policier pourrait vous apporter des problèmes et si vous voulez être respecté par votre professeur ou tout autre adulte, utilisez un langage respectueux


[2] Le PAME, dit Front militant de tous les travailleurs, n’est que la courroie de transmission du KKE, PC grec, 3e parti nationaliste bourgeois du pays avec 22 parlementaires et contre l’appartenance de la Grèce à l’Europe, donc pour des solutions nationales.


[3] Ou plutôt krasuckisé puisque l’auguste ex sec. Général bègue figure avec une citation en tête du site.


[4] Avec ce truisme à pisser de rire « les droits des peuples d’Europe »… revenez oh « démocraties populaires » brejnéviennes !5] Voir leur dénonciation de la « provocation » des anars incontinents, qui rappelle les célèbres anathèmes du grand imbécile Marchais.


[6] Bourdieu a eu un mot percutant et juste : « la jeunesse est un mot ». Quoi de commun entre les jeunes bobos encagoulés des classes moyennes flouées et les jeunes prolétaires grecs et immigrés ?



[7] En 1968, le quarteron anarchiste des situationnistes lance ses pitreries au monde entier, fort comique mais peu sérieux comme ce télégramme envoyé à Moscou : BTREMBLEZ BUREAUCRATES STOP LE POUVOIR INTERNATIONAL DES CONSEILS DE TRAVAILLEURS VA BIENTÔT VOUS BALAYER STOP L’HUMANITÉ NE SERA HEUREUSE QUE LE JOUR OÙ LE DERNIER BUREAUCRATE AURA ÉTÉ PENDU AVEC LES TRIPES DU DERNIER CAPITALISTE STOP VIVE LA LUTTE DES MARINS DE KRONSTADT ET DE LA MAKHNOVTCHINA CONTRE TROTSKY ET LÉNINE STOP VIVE L’INSURRECTION CONSEILLISTE DE BUDAPEST EN 1956 STOP À BAS L’ÉTAT STOP VIVE LE MARXISME RÉVOLUTIONNAIRE STOP = COMITÉ D’OCCUPATION DE LA SORBONNE AUTONOME & POPULAIRE. Ri/CCI avec son tract sur la Pologne en 1981 puis dans chaque article depuis 30 ans appelle au soulèvement du prolétariat partout, avec l’impact mérité d’une secte perdue dans son désert théorique.


[8] Les généralités sur c’est partout pareil, utilisées par ultra-gauches et maximalistes, servent à simplifier les choses pour l’imbécile révolté moyen mais n’aide en rien à progresser dans l’examen du moment et des tactiques politiques qui s’imposent, surtout contrer tous les emballements actuels des excités du spectacle des violences épisodiques.



[9] Pourquoi ce qui a si bien marché avec l’attaque préliminaire sur les retraites dans le privé par Balladur, puis plus tard par Fillon contre le secteur public, ne fonctionnerait pas aussi bien ? Diviser pour mieux régner, puis frapper séparément !



[10] On n’est ni pour ni contre, mais la gauche bourgeoise, consciente de la perversion de l’idée d’union socialiste européenne tient un double langage, elle est contre l’Europe des trusts mais pour une imaginaire Europe socialiste.



[11] Heuristique (du grec ancien ερίσκω, eurisko, « je trouve » [] est un terme de didactique qui signifie l'art d'inventer, de faire des découvertes (Littré).

1 commentaire:

  1. Jean-Louis >>> "faisons confiance aux masses, qui, même sans langue commune, sauront trouver les moyens d’imposer leur force face aux Etats aux abois et même pour leurs gentils conseillers révolutionnaires amateurs."

    Faire confiance aux masses ? Tu plaisantes, j'espère ?
    Gentils conseillers révolutionnaires amateurs ? De qui parles-tu ? De toi ? Tu espères donc que les masses te feront plaisir un jour ? Jean-Louis, en toute amitié, je te le dis : il n'y a pas de place pour les rêves en politique, surtout à notre époque !

    Jean-Louis >>> "Cette affirmation du prolétariat comme colonne vertébrale de la révolution, et non comme masse diluée dans ce crétin de peuple, est l’étape indispensable qui doit se nourrir de réflexion politique, [...] par la capacité, dans les affrontements politiques et sociaux, des masses à imaginer et solutionner la nécessaire refondation d’un autre monde, libéré du capitalisme."

    Mais depuis quand les masses sont capables d'"imaginer" ou même de penser quoi que ce soit ? Quant à cette "affirmation du prolétariat comme colonne vertébrale de la révolution", on en revient toujours au même point : quel "prolétariat" ? Pour quelle "révolution" ? Il est où, le prolétariat ? Elle est où, cette sacro-sainte "conscience de classe" si nécessaire pour l'"émancipation" de l'humanité ? Et à part renverser le capitalisme, quid novi ? On fera quoi, après ? Des "conseils ouvriers" pour nourrir la planète ? Et tout le monde sera heureux, sachant qu'apparemment, d'après ce que tu as écris, les notions de justice et de liberté sont des "valeurs capitalistes" ? Désolé, Jean-Louis, mais tout cela, ça ne donne pas envie, mais si je n'aime pas le capitalisme. Je ne comprends pas comment on peut à ce point, en bon matérialiste sans doute, placer toute sa confiance dans la capacité supposée des masses humaines à réfléchir. La révolution, pour la plupart des gens, ce n'est qu'un mot, qui fait d'ailleurs souvent peur à beaucoup, et dont beaucoup ignorent la signification, comme c'est le cas d'ailleurs pour de nombreux mots figurant dans les dictionnaires. Et, surtout, les hommes sont ce qu'ils sont : aucune idéologie, même universaliste, ne les changera. Aucune révolution non plus. Il y en aura toujours qui préfèreront avoir plutôt qu'être. Il y en aura toujours qui en voudront plus que les autres. Et tout cela ne pourra aboutir qu'à une énième guerre civile, même si je sais que tu ne souhaites pas que le sang soit versé, car il y aura toujours des gens prêts à défendre leurs intérêts particuliers, y compris par la violence, contre la prétention d'autres à un monde débarrassé du capitalisme. Et cela, tu n'y peux rien. Personne n'y peut rien. Tu me répondras sans doute que ce n'est pas une raison pour "fermer sa gueule", et tu auras raison. Mais je trouve un peu triste que tu t'illusionnes à ce point sur la nature humaine. C'est beau, les convictions, mais qu'il n'y a plus guère de place pour le doute - ce doute pourtant cher à Marx, parait-il -, ça craint quand même un peu, comme dirait l'autre...

    Amicalement,

    Hyarion.

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