"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

mercredi 13 mai 2020

ENTRE COMEDIE DU CORONAGATE ET RESTAURATION DU CAPITAL


On aurait tort de croire le capital à l'agonie. Une dramatisation excessive peut certes donner espoir aux plus impulsifs des ennemis obstinés du capitalisme. Il ne faut pas oublier que le système a sauvé les meubles en 2008. Les docteurs de l'économie bourgeoise planchent certainement en ce moment sur l'exemple grec, sauvée in extremis la Grèce constitue un peu le laboratoire de demain. Prenons simplement les retraites. A la suite du démantèlement industriel de la Grèce, assez exemplaire aussi de la fuite de l'industrie nationale ailleurs, les cadres des entreprises privées avaient été recasés dans les administrations d'Etat mais avec les mêmes hauts revenus. La Grèce avait des retraites parmi les meilleures d'Europe. Lorsqu'ils partaient en retraite, ils conservaient leur 20.000 ou 30.000 euros de revenus... Lors de la crise, l'Etat, bousculé par l'Allemagne a dû raboter ces fortes sommes... mais aussi celles d'en bas. Le tour était joué.
De même aujourd'hui un appauvrissement général dans tous les pays apparaît comme la meilleure solution.

LES SILENCES DU GOUVERNEMENT PHILIPPE

Le fiston de Juppé reste étrangement évasif sur les moyens pour rembourser la dette faramineuse. D'autres se chargent pour lui, de dire la vérité qui serait trop explosive. Avec l'info du vrai de Yves Calvi sur canal + hier soir, on tenait le bon bout. Deux idéologues de droite caviar, Nicolas Baverez et Agnès Verdier-Molinié avaient été conviés à venir nous faire un cours d'économie à la gloire des banques. En gros du Macron réchauffé d'avant la soudaine apparition du convid. Pour « sortir de la crise », il n'y a pas de mystère, voici les trois règles d'or : augmenter le temps de travail, recul la date de mise en retraite le plus loin possible, et supprimer les charges des entreprises. Cette augmentation du temps de travail soudain si prioritaire serait le gage pour que la France retrouve son potentiel de compétitivité qui l'avait placée en première place en Europe avant l'arrivée du covid 2019, en espérant qu'il n'y aura pas un covid 2020 ni un covid 2021. La sémillante Verdier-Molinié, après un hochement de tête et un rejet en arrière de ses longs cheveux bruns, pour cacher le frémissement de ses oreilles aux mots de « dépense publique », tonne que le surendettement « perpétuel » de la France « enchaîne les générations futures ». Au nom de qui cette dame parle-t-elle des générations futures et sans nous préciser lesquelles ?
C'est ce que va nous expliquer 'Marianne' : « Agnès Verdier-Molinié squatte les écrans pour parler d'économie, auréolée d'une réputation de chercheuse à l'Ifrap. Une prouesse extraordinaire pour une fondation ultra-libérale très éloignée de toute rigueur scientifique, experte du lobbying au Parlement, arrosée par de mystérieux mécènes et noyautée par des chefs d'entreprise... »1. Présentée à chaque fois comme honorable chercheuse d'un lobby louche l'Ifrap, présenté comme cabinet de chercheurs (auto-proclamés) où il y a peu d'économistes ; la dame n'est que diplômée de l'histoire contemporaine, preuve que l'économie simpliste bourgeoise peut être pratiquée par n'importe qui a un peu de bagout. A en croire ces « chercheurs » de plateaux dorés le capitalisme était criant de bonne santé avant le coronavirus, il suffirait de suivre leurs bons conseils pour lui redonner des airs de jeunesse. Ils dramatisent la situation non parce qu'elle révèle chaos capitaliste et catastrophe économique irrémédiable, mais comme les nobles d'antan - qui se pinçaient le nez avec l'air de 'tout va très bien madame la marquise' et qu'on leur donne de la brioche – ils psalmodient : yaka et faukon ! Ils se gardent bien de ne pas commenter les questions gênantes de Calvi sur la remise en cause bis des retraites et le blocage des comptes en banque...
Suivons toujours plutôt les infos de 'Marianne' concernant ces hâbleurs professionnels qui détonent dans l'ambiance secouriste du moment, après avoir éteint notre TV : Fondé par B Zimmern et JY Le Gallou, ancien président du FN, l'Ifrap s'est fait connaître par son lobbying auprès des politiques, notamment des parlementaires, en faveur de thèses  libérales. L'Ifrap a été déclaré d'utilité publique par F Fillon en 2009. Et en 2017, l'institut a soutenu le candidat, malheureux, des Républicains. Le directeur de cabinet du ministre JM Blanquer siège à cette Ifrap...
Hormis cette devanture chic de la "recherche scientifique", l'Ifrap fonctionne comme un groupe de pression lambda. Elle propose par exemple un programme législatif de 15 réformes économiques, à la manière d'un parti politique. Parmi elles, l’augmentation de l’âge du départ à la retraite, un référendum sur la fin de la fonction publique, la fin des 35 heures, des baisses massives des dépenses publiques et des impôts. Un agenda que ne renierait le Macron d'avant2.
Mais voilà les propos de la dame et de l'économiste du Figaro peuvent faire chic sur un plateau TV mais choc dans la rue. Le gouvernement actuel se gardera bien d'appliquer cette potion hard sauf à ce que l'appel à l'insurrection d'un vulgaire gilet jaune soit vraiment pris au sérieux. Disons-le tout net à la suite des éditorialistes les moins bourrés, le gouvernement est coincé au moins jusqu'en 2022. Cela ne veut pas dire qu'il ne va pas essayer d'adapter, d'arrondir les angles en attendant, avec en plus les contraintes lourdingues des mesures barrières en entreprise et dans les commerces3.

SUR QUOI ET QUI LE GOUVERNEMENT PEUT-IL COMPTER ?

Il dispose de nombre d'atouts bien au-dessus de la culture médiatique de son « impopularité », arme à double perception : est-il au fond impopulaire parce qu'il prend des mesures sanitaires nécessaires quoique contraignantes ou parce que des mesures sanitaires strictes pourraient être évitées par tous nos yaka et faucon ? Une propagande médiatique qui, grossièrement en somme lui rend service, en surfant sur angoisse plus mécontentement plus chacun pour sa gueule. Avec le déconfinement, les citoyens encore barbouillés de dentifrice et avec des kilos en trop ont envie de respirer, un peu comme en 1945, mais en moins soumis qu'à la fin de la guerre. Le stalinien Thorez put appeler à « retrousser ses manches » pour reconstruire l'économie nationale, on imaginait mal sans s'esclaffer la CGT ressortant ce refrain bourgeois. Ce ne sont que les sous-ministres de Macron qui ont repris ce slogan ridicule ce qui prouva plus encore sa futilité et sa datation plombée. Je reviendrai plus loin sur la posture d'opposition du barnum CGT, qui n'a rien de subversive. L'économie « nationale » à l'heure de la mondialisation irréversible ne contient rien de bien crédible pour enchanter chômeurs et prolétaires.
Avant de passer au plus essentiel, passons en revue les campagnes d'intox apolitiques. En premier lieu le soi-disant Coronagate au lieu de Coronacrise. Je n'ai pas trouvé vraiment d'assocs à la recherche de repenser un programme politique alternatif, vu que la plupart des fractions bourgeoises n'ont pas besoin d'en fabriquer un autre que celui bien connu et dérisoire : le programme pour verdir le capitalisme. Pour l'heure ce ne sont que programmes de gémissement.
Le terme qui symbolise le scandale (cf. Watergate et autres gates) est parti des zones complotistes, surtout en Afrique d'ailleurs, il n'a pas été inventé par mon amie Hildegarde4. Au Togo, en Côte d'Ivoire, au Sénégal, jusqu'en Afrique du Sud, partout est dénoncée la gestion « scandaleuse » du covid, avec les mêmes retards ou inconséquences que leur homologue français mais avec les spécificités locales et aussi un humour dont on n'est pas capable en France5. Le « scandale » ne mène en général qu'à une forme atrophiée de contestation de l'Etat, la juridicisation. D'autant que, paraît-il, des milliers d'avocats auraient été jetés au chômage... Cette partie parasitaire de l'économie capitaliste
ayant par conséquent un besoin urgent de déconfinement judiciaire. Des dizaines de plaintes ont été déposées par un collectif de médecins, le cartel des familles endeuillées Collectif 9471, des syndicats, tels la CGT pénitentiaire ou Vigi-Police, et même par des détenus. La rentrée risque d'être florissante pour les robes noires ! Cette cohorte de plaignants divers dénonce le gouvernement Philippe, selon les cas, des faits de «mise en danger de la vie d'autrui», «homicide involontaire», «non-assistance à personne en danger» ou abstention de prendre à temps des mesures pour endiguer l'épidémie. C'est franchement ridicule et dérisoire. Lorsque ma femme est morte du cancer, je n'ai pas songé une minute à porter plainte contre le gouvernement ou les médecins. Ces plaintes vaines viennent simplement alimenter la grogne elle-même impuissante dans une ambiance pathogène et stressante. Pas de quoi fouetter un chat.

L'ETAT POULIDOR

Le scandale de la mauvaise gestion du covid aura-t-il la peau de l'Etat protecteur ? Cela paraît peu probable. Il y a scandale et scandale et tant de scandales6. Lorsque la politique est transformée en scandale judiciaire cela ne sort pas des prétoires ni des plateaux TV. Car c'est bien dans son rôle d'Etat nounou que le gouvernement tient bien (cf. la popularité du Poulidor-Philippe de l'Etat). Le gouvernement a réussi à hausser l'utilité policière au rang de celle des infirmières. Le gouvernement a laissé les banlieues se ridiculiser. Le gouvernement a encore trouvé à se mettre sous la dent l'ombre malfaisante des black blocs et de quelques méchants vieux gilets jaunes7. Le gouvernement a payé les salaires à la place des patrons. Est-ce que vous croyez que l'utopiste Mélenchon, qui croit qu'il suffirait de gommer la dette, vous aurait assuré le gîte et le couvert ? Personne n'ignore que les projets staliniens, trotskiens et bordiguiens projettent comme premier pas vers le communisme la suppression des PME et TPE, bonjour la révolution et les petits boutiquiers ressortiront le portrait de Hitler en gilet jaune !
Est-ce que vous croyez que les syndicats corporatifs qui ont si bien défendu leur aristocratie ouvrière du public lors des grèves dispersées contre la retraite gouvernementale, auraient pu mener des quêtes massives (prolétariennes) pour vous nourrir ?
L'Etat, comme un tout incluant gouvernement et ses diverses institutions obéissantes, empêche encore la société d'éclater en bagarres stériles mais il n'est pas une nounou éternelle, l'assistance complément de salaire n'a que trop duré ! Il faut faire repartir l'économie, et que les patrons recommencent à s'occuper de la paye ! L'économie est toujours la vérité du politique et se fiche du scandale.
Le recyclage promotionnel de la vieille recette sarkozyste, consistant à baser la relance économique sur une augmentation du temps de travail, comme la dame du lobby et Nicolas Baveux nous l'ont conseillé plus haut, s’observe depuis plusieurs semaines en marge de la crise économique qui accompagne l’épidémie de covid-19. Aussi précautionneux que le silence gouvernemental, dès le 11 avril, le Medef avait « souhaité » mielleusement voir les Français travailler davantage, que ce soit par l’abandon d’un jour férié, en modifiant le temps de travail hebdomadaire ou en révisant les congés payés. Une proposition qui avait immédiatement provoqué l'indignation syndicale et avait conduit le Meudeffe à faire machine arrière.

QUEL JEU JOUE LA CGT ?

Premier jour de respiration déconfinée. Ambiance silencieuse, distances de sécurité et sourires de retrouvailles derrière les masques le lundi 11 mai 2020, qui signe le retour de quelques troupes en vestes jaunes et les permanents de la CGT. Résumé journalistique : En début d’après-midi, entre 30 et 45 d’entre eux se sont réunis par groupes de dix devant la préfecture de Rouen pour porter un message commun sur l’insuffisance des mesures de sécurité sanitaire et une politique gouvernementale qu’ils jugent « mensongère ». Côté Gilets jaunes, on ne veut pas se faire oublier : « Nos libertés sont piétinées au nom de l’état d’urgence alors on doit lutter et se protéger. » Certains ont baissé les bras depuis le confinement. La plupart gardent l’état d’esprit mais soutiennent le mouvement de loin. Un manifestant en fait partie. Il en a eu marre de descendre dans la rue. Selon lui, « il faut agir autrement. » Pour pallier les problèmes de sa retraite, il a repris une activité. Le moustachu de la CGT se démarque lui de cette « province » à l'unisson du Medef :
"Je suis intéressé par le mouvement des gilets jaunes quand il porte des revendications que nous portons depuis longtemps, des revendications sociales. Je suis moins fasciné par une minorité qui porte autre chose", a résumé le secrétaire général. "Les gilets jaunes ont démarré contre la taxe sur les produits pétroliers, ce qui était aussi soutenu par le Medef", a-t-il ajouté. "Quelques jours après, on a vu des revendications sociales." 
La CGT a bloqué la reprise à l'usine Renault Sandouville pour la plus grande joie certainement des ouvriers qui n'ont pas envie de s'exposer « pour la nation » au virus mais aussi des contestataires gauchistes. La position anti-constructive de ce syndicat gouvernemental n'est évidemment pas normal, si l'on survole l'histoire de ses multiples collaborations et compromissions. En réalité ce n'est qu'une opposition d'opérette. La syndicratie a beaucoup à se faire pardonner de ses dernières obstinations suicidaires et qui mènent à l'impasse, sans mettre en danger le système d'exploitation.
Pourquoi donc cette « radicalité » de façade paradoxale pour observateur à courte vue ? Rappelons d'abord que les syndicats ne pourraient pas vivre avec les maigres cotisations de leurs adhérents. Leur financement reste opaque comme le rapport Perruchot (on publié) qui avait souligné qu'ils sont financés à 90 % par les entreprises et l'Etat ; vous en connaissez beaucoup vous de mercenaires ennemis des mains qui les nourrissent ?
En 2016, c'était la CGT qui avait touché le gros lot, avec près de 19 millions d’euros, soit plus de 15% du total à elle seule ! Normal les cégétistes étaient le premier syndicat dans le prijusqu’en mars dernier, date à laquelle la CFDT leur est passée devant.18,56 millions d’euros avaient été touchés par la CFDT grâce au « fonds »... On trouvait, ensuite, plus loin derrière, FO (14,9 millions d’euros), la CFE-CGC (12,6 millions d’euros), et la CFTC (12,5 millions d’euros). Pour les mafias représentant moins de 8% des salariés, aussi appelées “syndicats non représentatifs”, les montants étaient moindres, en témoignent les sommes attribuées à l’Unsa (3 millions d’euros), et Solidaires (2,6 millions d’euros).
La radicalité de façade de la CGT s'explique donc d'abord parce qu'elle perçoit désormais moins que la CFDT passée en tête, et qui est l'objet d'une campagne haineuse (cf. l'affiche sado-maso exhibant le patron des patrons avec un fouet en cuir cravachant le bonze de la CFDT). En second lieu, un syndicat au langage « radical » prend rendez-vous avec les possibles explosions sociales à un moment donné où il faudrait tout de même que tous les syndicats n'apparaissent pas tous comme des « collabos » du gouvernement. Il faut tenir compte du fait que gouvernement et classe ouvrière restent encore deux impuissances face à face, avant un dénouement dont personne ne peut encore appréhender déroulement et conséquences politiques.

Pour illustrer le rôle faux-cul de la CGT, et en terminer pour aujourd'hui, en vous citant en entier une réponse abradantesque à la CGT par un petit article de Lutte ouvrière, qui commence ainsi :

« À l’occasion du Premier mai, la CGT a fait signer la pétition « Plus jamais ça, préparons le jour d’après », qu’elle a initiée avec d’autres associations dont Greenpeace, Oxfam. Ces 16 organisations, et beaucoup d’autres, affirment qu’il faut « tout repenser » pour « inventer le monde d’après ».
« La CGT a par exemple proposé à ses adhérents de poster sur les réseaux sociaux un message commençant pas « le jour d’après, je veux... »
« Oui il faut tout changer dans la société. Mais pour que le jour d’après ne soit pas pire que celui d’avant, il faut comprendre comment on en est arrivé là. La crise du coronavirus a rendu tangible à beaucoup de travailleurs la faillite d’un système qui a méthodiquement sacrifié les hôpitaux publics, les Ehpad et tous les services utiles à la population pour drainer le maximum d’argent vers les capitalistes et les banques. Elle a révélé les tares d’une économie qui a relié les pays et les continents pour mieux piller les ressources et exploiter sans frontières mais est incapable de mettre en commun les compétences et les moyens techniques accumulés par l’humanité pour faire face à la pandémie et à ses conséquences économiques ».
« Contrairement à ce que répètent les pétitionnaires, ces tares ne résultent pas du fait que les gouvernements au pouvoir depuis 40 ans, en encourageant les délocalisations et en détruisant les services publics, auraient mené des « politiques néolibérales », comme si on avait pu en attendre autre chose. Toute l’économie est entre les mains d’une petite minorité de grandes familles bourgeoises pour qui les entreprises qu’elles achètent, vendent, ferment, dans quelque domaine que ce soit, ne sont que des supports pour réaliser des profits. Si tous les gouvernements, sous toutes les latitudes, ont « favorisé les marchés financiers » et « sacrifié les services publics » c’est que, partout, les États nationaux, les ministres comme les hauts fonctionnaires qui dirigent les administrations, sont au service de ces familles bourgeoises ».
« Demander aux États de « désarmer les marchés financiers », « d’assurer l’égalité et de répondre aux besoins de la population », selon les formules reprises dans de multiples tracts, c’est se bercer d’illusion. Pire, c’est désarmer politiquement les travailleurs et les classes populaires en leur faisant croire que l’État, s’il était dirigé par une autre équipe, par un bon gouvernement, pourrait obéir à d’autres priorités et se mettre à leur service.
Pour préparer le jour d’après, il n’y a rien à réinventer. Il faut en finir avec le système capitaliste et pour cela renouer avec les perspectives socialistes et communistes. On ne pourra rien changer dans cette société en faillite, sans arracher le pouvoir à la bourgeoisie, sans exproprier les grandes entreprises. Ceux qui ont la force collective pour réaliser une telle révolution sociale sont les travailleurs. Ce sont tous ceux qui ont assuré la continuité de l’économie ces dernières semaines, les caissières, livreurs, auxiliaires de vie, soignants, agents du nettoyage, et tous les autres travailleurs, tout aussi indispensables, dans les usines, les bureaux, les écoles ou les administrations.
Il ne manque aujourd’hui à la classe des travailleurs que la conscience de son immense force collective et de sa capacité à diriger la société. Demander à l’État et aux gouvernements de changer de politique, au lieu de contribuer à accroître cette conscience, revient à l’obscurcir »8.
Avec une telle critique, assez « fraternelle », la CGT collabo ne risque rien. La critique qui est portée à l'Etat capitaliste moderne est d'un simplisme à faire rire Robespierre et Lénine dans leurs tombeaux. Ce serait la minorité des « grandes familles » qui nous gouverneraient !? Sans être méchant on pourrait dire d'abord que cela correspondait aux visions primaires anarchistes au dix neuvième siècle, mais en mode méchant que dans les années 1930 c'était la rhétorique de l'extrême droite. La domination du capital est avant tout un rapport social, et un mode de domination complexe qui passe par l'Etat et toutes ses ramifications, y inclus syndicats et assocs diverses gauchistes ou « fâchistes ». Si on se contente de cette étroite vision, yaka zigouiller les 300 ou 500 familles de riches. Quant au programme de renversement du capitalisme, LO ment en oubliant de dire que seront aussi expropriées PME et TPE... et surtout qu'avec eux l'Etat ne changerait pas de nature et pire, serait
cornaqué par UN parti.
Enfin les travailleurs sont des crétins à qui « manque la conscience » et la capacité... du parti (introuvable) pour diriger l'Etat trotskien, sans doute avec les bobos enseignants de LO à la retraite si ennuyeuse. Comme organe néo-stalinien LO n'est pas prêt non plus à changer de politique ringarde et plus anti-communiste que celle des bonzes CGT qui ne retrouveront jamais leur aura chauvine de 1945.
La suite face à leurs prochains numéros.

NOTES

1Depuis le début de l’année, la directrice de la Fondation Ifrap est sur les antennes presque un jour sur deux : LCI trois fois, France 5, M6, Canal+, Arte, Europe 1, RTL, RMC, France Inter, Sud Radio, BFM Business, I24news, le service vidéo du Figaro (trois fois)…
2https://www.marianne.net/economie/l-ifrap-d-agnes-verdier-molinie-faux-institut-de-recherche-et-vrai-lobby-ultra-liberal
3Nettoyage des jouets en maternelle c'est 50 h par semaine pas 25 ! Qui va prévoir d'équiper en appareils auditifs tous les enfants malentendants, encore plus malentendants avec ces putains de masques ? Et qui va tenir à un mètre le bras des aveugles ?
4Corona fuck? VOIR URBAN DICTIONARY : https://www.urbandictionary.com/define.php?term=Coronaggression
5« Pour faire éclater la lumière sur le coronagate, le chef de file des  Forces Démocratiques du Sénégal (FDS) a saisi l’OFNAC. Le ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale, Mansour Faye est au banc des accusés.
Il est clair qu’au Sénégal, la gestion de la Covid-19 soulève d’autres questions. L’une d’elles est évidemment la transparence dans la gestion des fonds destinés à la lutte contre la pandémie. ‘’Le coronavirus tue, mais il enrichit des gens sur le dos des populations vulnérables’’, conclut les Forces démocratiques du Sénégal qui demandent la démission du ministre du Développement communautaire Mansour Faye. En effet, tout part de l’attribution ‘’frauduleuse’’ de deux marchés pour l’achat de riz d’un montant de 17 milliards de francs CFA à l’homme d’affaires ...
Au Togo, c’est  le règne des forces du viol. Les autorités parlent de « bavures » et on passe.Pauvres  citoyens !)
Cachons le mal. Soyons solidaires !  Généralement les artisans tailleurs et les aléatoires unités textiles des pays producteurs de coton  ne respirent qu’en fonction d’événements ou d’éphémères modes. Le Covid19 leur apporte   de l’oxygène. De plus,  et pour la prévention, lavons-nous les  mains (…) Problème : il faut s’en procurer, or les pharmacies n’en disposent pas, ceux que l’on  vend au bord des rues ne sont pas de bonne qualité, et les commandes ne vont pas arriver de sitôt. La Côte d’Ivoire en a commandé par exemple 100 millions de masques. Le Burkina a passé également commande. En attendant, certaines entreprises locales en fabriquent certains assez acceptés, et c’est arraché comme du petit pain. En sus des introuvables masques, l’application des mesures socioéconomiques a engendré un des sports favoris en Afrique, en temps de jours tranquilles en Afrique : les passe-droits, le népotisme et le favoritisme.
Ainsi en va-t-il au Sénégal, sur la commande de vivres à un député supposée avoir été effectuée par tacite entente ou à la distribution de kits aux quartier Parcelles assainies ou au Plateau de Dakar, où les maires sont soupçonnés de favoriser leurs ouailles. Vrai ou faux ? En tout cas, ces velléités de pratiques incorrectes fantasmées ou réelles ne sont pas sans rappeler ces fameux «mangeurs du Sida» qui s’empiffraient au temps fort de cette pandémie sur le malheur des malades. Y aura t-il également des mangeurs du Covid-19 ?Après plus d’un mois ou moins de quarantaine ou de confinement pour certains pays, l’Afrique a mal également à ces isolements. Du Cameroun en Afrique du Sud, ce sont rebuffades et émeutes qui se succèdent pour afficher un ras-le-bol de ces claquemurements. A Douala, ce sont des populations qui sortent pour quêter leur pitance et des femmes qui versent des larmes, du fait de rester à la maison avec enfants, sans ressource et sans bouffe !
6 Parodions ce pauvre Valéry dit VGE qui vérifie que la vieillesse est un naufrage : « vous n'avez pas le monopole du cul », pauvre Végétatif aux frais de nos impôts, exhibé un temps en une pour avoir mis la main aux fesses d'une journaliste allemande, certainement un agent de Merkel pour moraliser la France. Bernard Maris moquait ce puritanisme minable en temps de crise et confirme pour le prolétariat et les couches paupérisées la déréliction, pas simplement
décadence du système bourgeois, vu le nombre de scandales de cul qui égayent les gazettes concernant tous ces vieux chefs de particules bourgeois, dans tous les pays, Accusés de harcèlements ou d'abus sexuels, les Lassalle, Asselineau, etc., de quoi réjouir le sinistre Tariq Ramadan, aidé par un policier français véreux à trouver l'adresse d'une de ses accusatrices... :
« Cela dit, la société américaine est obsédée par le cul. Pas un film, un roman qui ne tourne autour de l’obsession sexuelle. Pas un clip musical qui ne soit obscène et une incitation à la masturbation. Il n’y a pas plus malades, hystériques et obsessionnels que les puritains américains, sauf peut-être les mollahs et les ayatollahs. Les américains devraient se mettre à la burka, au lieu d’exhiber leurs bimbos sur tous les murs et sous toutes les faces. Souvenez-vous de Clinton, et des rapports de soit-disant « experts », complaisamment étalés dans la presse sur ses fellations par Lewinski (et que le sperme partait plutôt vers la gauche, et que Clinton avait une déformation du pénis etc. etc.) Les américains compensent leur démesure consommatrice, leur dette abyssale et leur hyperprédation sur le monde par un hyper-puritanisme de façade qu’on ne retrouve que chez « l’ignoble bourgeoisie à qui le pouvoir est échu » (Balzac). (article du regretté Bernard Maris le 17 mai 2011 sur France interaction, titré « DSK a sauvé la gauche ».
7Des incitations à l’émeute ont été lancées, bien avant ducon Chalençon, sur Snapchat, ainsi que des appels à tuer des policiers, derrière le slogan #MortAuxPorcs. En province, et en banlieue des grandes villes. Chalençon, qui a été heureusement placé en GAV, tenait un discours hérité de l'OAS :"Certains généraux, que nous avons appelés, sont à nos côtés. Ils sont en train de nous préparer un plan pour verrouiller Paris", prévenait-t-il dans cette vidéo d'une minute et 45 secondes diffusée sur les réseaux sociaux. "Nous allons lever des armées citoyennes : une de l'Alsace, de la Bretagne, des Pyrénées et de Provence et des Alpes. (...) Nous allons assiéger Paris lundi jour du déconfinement, avec d'anciens généraux qui préparent le plan pour verrouiller Paris", exhortait ce pauvre hère. Au cours du mouvement des vestes jaunes déjà, ce zozo avait appelé l'armée à prendre la tête du pays et avait également suscité une crise diplomatique avec l'Italie en rencontrant le vice président du Conseil italien et chef de fil du Mouvement 5 étoiles Luigi Di Maio.
8« Après la crise : pour tout changer, il faudra une révolution ! »https://journal.lutte-ouvriere.org/2020/05/05/apres-la-crise-pour-tout-changer-il-faudra-une-revolution_147006.html . Le traditionnel petit commerce de LO à Pentecôte est évidemment annulé et risque de mettre en faillite la secte, espérons que Nathalie aura demandé une aide à l'Etat sanitaire.

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