-
La ministre : je ne vous permets pas de comparer M. Macron à
Trump.
-
Cauchy : Je m'excuse.
« Le
gouvernement s'associe aux médias pour créer la division en
contactant d'autres personnes non à l'origine du mouvement ».
Priscilla
Ludosky (communiqué du 4 décembre : la France en colères)
« "Hugh
grand chef blanc, tu as bien parlé et tu as restauré l'autorité du
conseil des anciens, tous ces chauves à grandes bouches qui parlent,
parlent et comprennent qu'un bon indien est un indien mort ou
grabataire ».
Sophie
Carrouge (professeure)
« Le
nom de « camarade » exprime merveilleusement cette
immense fraternité : il n'a pas la froideur juridique,
l'égoïsme individualiste de l'appelation de « citoyen ».
Pierre
Pascal (En communisme, 1920)
« Le
4 décembre, le prolétariat fut poussé au combat par le bourgeois
et l'épicier ».
Marx
(Les luttes de classes en France)
L'intérêt
matériel de la bourgeoisie française est lié de façon intime à
la conservation de l'appareil d'Etat et à ses nombreuses
ramifications. Elle préfèrera se ruiner en emprunts aux banques
pour « soulager les revendications » plutôt que de voir
son Etat renversé. Sa défense politique dans l'urgence l'oblige à
renforcer chaque jour la répression. Jamais un pays moderne n'a
compté autant de flics de toutes catégories au point qu'on se
demande si les permanents flics syndicaux sont aussi nombreux. La
bourgeoisie est en même temps obligée de mener une guerre
idéologique ininterrompue à l'opinion publique avec ses laquais
journalistes, et de faire paralyser par les gaz toutes les
manifestations, et à chaque fois qu'elle le peut de mutiler les
manifestants sous prétexte de ne pas les tuer pour s'éviter une
insurrection impulsive du type de celles du XIX ème siècle.
Mais
l'Etat bourgeois n'est pas seul, les ennemis sont aussi parmi nous. A
la tête des diverses émeutes ou révolutions du passé, nombre de
meneurs étaient soit d'ignares incapables soit de notoires agents de
la police, mais ils n'empêchèrent pas les événements sociaux de
prendre une ampleur révolutionnaire.
Aucun
parti clandestin ne s'exagère autant ses moyens plus que le parti
gouvernemental que le parti secret des gilets jaunes. Le parti des
Priscilla, Eric et Maxime, dont le théoricien, le petit prof chauvin
Etienne Chouard est devenu le guide spirituel face à leur ignardise
en histoire et en politique. Tout ce petit monde se concerte au nez
et à la barbe du public et des réseaux sociaux en se récriant de
souhaiter former un parti politique. L'un se permet un jour d'en
appeler à la prise de l'Elysée, l'autre d'expliquer les complots et
enfin celle-là de bloquer les frontières (pour quoi faire ?
Protéger la France de l'étranger?).
En
général rarement leurs diverses propositions ridicules ne furent
annoncées avec autant de fracas par les médias, comme si ces gens
représentaient le monde d'en bas, cette classe ouvrière caricaturée
comme « classe moyenne », ou « couche
périphérique ». Ces petits perroquets des petits bourgeois
floués par la crise économique mondiale se comportent comme des
chefs, des vedettes qui se plaignent de ne pas être reconnus par la
bourgeoisie.
Les
médias les accompagnèrent plaisamment tout le temps qui leur
semblait nécessaire pour jouer sur la décrue en nombre du mouvement
d'occupation des ronds-points.
Lorsque
cette bande d'épiciers en parti masqué, se saisit de la théorie
fumeuse du RIC, toute la bourgeoisie poussa à nouveau, de gauche à
l'extrême droite, des hurrah. La plupart des organes de presse
titrèrent que le RIC était populaire chez une majorité de
français. A partir de là le terrain était fertile pour regonfler
les pourcentages de satisfaction des sondés pour une idée enfin
trouvée, au-dessus de la disparité des revendications économiques,
pour « unifier » le vague « peuple » derrière
la meilleure sorte de repêchage politique de la protestation, une
variété de référendum populaire basé sur autant de voix que la
première pétition de Ludosky avait réuni. Personne ne l'a déduit
jusqu'à présent, endormant le peuple avec des débats sophistiqués
sur ce thème, mais c'est l'institutionalisation marginale de la
« démocratie directe et opaque » d'internet1.
Plus, le triomphe de l'individualisme petit bourgeois qui pense
pouvoir se mêler de tout et guider l'univers depuis son clavier
d'ordi.
Ce
qui se conçoit bien s'énonce clairement...
Or
nous fûmes effarés comme tant d'autres camarades gilets jaunes par
la complexité du truc et de voir défiler à l'écran à nouveau
spés, juristes et prescripteurs de morale démocratique. C'est une
des faiblesses persistantes du mouvement d'attendre des sauveurs, de
beaux parleurs comme il tolère le triumvirat des trois cuistres
Priscilla-Eric-Maxime, ou ce fugace espoir pour un chanteur gauchiste
has been. Faiblesse dûe en grande partie au culte de l'ignorance,
ignorance de l'histoire et de l'histoire politique tout court. Il a
suffi qu'on évoque la révolution française pour que drapeau et
Marseillaise soient plaqués comme signes de ralliement d'un peuple
qui n'est plus qu'un argument de foire. Après quoi le triumvirat des
entrepreneurs pouvait jouer au jeu de Paume (14 décembre) et ces
« paumés » d'appeler à se rendre à Versailles comme en
1789, Maxime gardant seul la perruque du loubard BCBG,la casquette à
l'envers. Le simplisme et l'amalgame foireux ont dû occuper bien des
réunions secrètes du triumvirat et de leurs amis théoriciens
d'extrême droite pour accoucher d'une si minable mise en scène de
la duperie du RIC.
Le
RIC, dans sa construction bricolée du vieux système des référendums
« populaires » n'est qu'un vieil artifice pour toutes les
formes de dictatures militaires ou démocratiques : faire croire
aux millions d'individus narcissiques qu'ils peuvent contrôler en
permanence l'Etat bourgeois2.
La consultation populaire ne rime à rien comme telle puisqu'elle est
sous le contrôle total de l'Etat en place. Un référendum, pourquoi
pas, avec des questions centrales et pas sociologiques, oui, mais
après le renversement de l'Etat, encore que les majorités
« électoralisées » ne soient le plus souvent que des
conduites préfabriquées et moutonnières.
Dans
sa réponse à l'entrepreneuse Priscilla, Macron qui avait inséminé
l'idée de favoriser la création d'un parti jaune, se montre
partisan du RIC, supercherie qui implique l'apparition d'un parti
jaune. Ses services avaient déjà perçu l'intérêt de cette
farce référendaire. Le Figaro rapporte le 19 décembre
l'enthousiasme qui s'est emparé des proches collaborateurs du
président quand ils ont vu la corde que plusieurs « gilets
jaunes libres » tendaient pour se faire pendre en parti
« indépendant »: « Tout le monde a le droit d'être
candidat, ça s'appelle la démocratie », dirent cœur sur la
main les affidés du monarque élyséen.
La
« république en marche » n'avait paq hésité à
commanditer un sondage à l'institut Ipsos et à le faire
volontairement fuiter dans le Journal du Dimanche 3.
Le parti du pouvoir renouvelle encore un sondage de la même manière
pour le RIC; les sondages ont du bon parfois et reflète une opinion "de classe", un sondage ifop de novembre indiquait que 62% des français estimait le pouvoir d'achat plus important que la transition énergétique.
« Libération »
décrit ainsi la genèse de la contagion du RIC sur les réseaux :
« Etienne
Chouard tweete :
«Puisque
80% des citoyens soutiennent les GJ ET puisque 80% des citoyens sont
favorables au Référendum d’initiative citoyenne (RIC), c’est
une occasion en or pour défendre cette idée simple et
révolutionnaire.» A
partir de cette date, les militants du RIC vont faire preuve d’un
prosélytisme très actif en faveur du référendum sur les groupes
Facebook de gilets jaunes ». Mais sans le coup de pouce
sondagier, Chouard ne serait resté qu'un minable Francis Cousin.
« Libération »
poursuit :
« Le
mot RIC va très vite s’imposer dans la conversation chez les
gilets jaunes car il permet d’articuler politiquement le «Macron
démission».
Si la révolution n’est pas possible et que Macron refuse de
démissionner, il faut lui tordre le bras en lui imposant une
cohabitation avec le peuple. L’idée d’un «référendum»
circule chez les gilets jaunes depuis début novembre : «On
désire tous ici un référendum national pour une destitution»,
lit-on alors sur les groupes Facebook. L’idée est diffuse et pas
franchement aboutie. Les militants de la démocratie réelle vont
arriver avec une solution clé en main, comme une formule magique
capable de résoudre tous les problèmes : le RIC ». La
presse martèle ce qui est désormais prêté à tous les gilets
jaunes sans avoir ni sondé parmi eux ni organiser un réferendum par
exemple au moins sur les ronds-points, et cela donne cette rengaine :
« Les
Gilets jaunes ont réussi à faire émerger dans le débat public la
question du référendum d'initiative citoyenne (RIC) ».
Cette
idée de référendum « citoyen » boosté par les
plumitifs aux ordres du pouvoir n'est donc pas un simple emplâtre
sur une jambe de bois de la démocratie bourgeoisie comme je croyais
l'avoir compris, non il est une surenchère pour renverser « quand
même » Macron. Et que le pouvoir ne se fait pas faute de
dégonfler dans des débats nationaux filandreux entre spécialistes
juridiques, ou plus stupide, avec un panel de 100 français choisis
au hasard, pour un spectacle digne d'une nouvelle émission de
Patrick Sébastien !
Entretemps
revoilou le plus bavard du trio, Maxime Nicolle, dit Flye rider, qui
vient quand même aux manifs avec son casque de vélo : « Le
référendum est pour Nicolle une option stratégique : «Si
on a plein de revendications, l’Etat va nous en prendre une ou deux
et on l’aura profond. Par contre, si on demande tous la même
chose : que chacun puisse donner sa voix avec un référendum
d’initiative citoyenne, comment ils font pour nous dire non ?».
Toujours
aussi ignorant de l'histoire des peuples et des classes ouvrières,
ce brave Maxime croit que sous contrôle de l'Etat en place, une
majorité de la population, du peuple (bourgeois+ bobos+classe
ouvrière) va voter tranquillement pour... mettre à bas l'Etat !
Sur ce plan c'est lui qui se fait niquer, car le sondage qui suit,
qui semble lui donner raison, est ficelé par la propre conception de
l'Etat : Le second sondage confirme également qu'une majorité
de « français » est favotable au RIC ! 72
% des Français si bien conditionnés depuis quelques jours le
soutiennent, croyant que le RIC n’aurait rien à voir avec un
référendum lancé par le gouvernement, qui ne peut être qu'un
plébiscite. Les impuissants opposants politiques du RN à LFI savent
qu'il n'a aucune chance de passer et qu'il restera un miroir aux
alouettes en gilets jaunes.
Édouard Philippe a déclaré qu’il était pour le principe du RIC
mais « pas
sur n’importe quel sujet et dans n’importe quelle condition ».
Tous les sujets ne seront pas acceptés. La révocation de Macron ou
des godillots élus ne le seront pas. Les gilets jaunes verront très
vite qu'après la comédie des miettes, la fable du RIC n'est qu'une
voie de garage politicienne, simili débat centralisé et orchestré par l'Elysée et tous ces prescripteurs de sacrifice écologique la bande des godillots stupides dont on ne veut plus voir la tronche.
En
vérité ce soudain amour pour le RIC n'est qu'un travestissement de
ce qui a été la force initiale du mouvement, le refus de déléguer
par peur de ne plus contrôler, et aussi cette autre explication :
le fouillis des revendications de couches différentes, la petite
bourgeoisie avec sa guerre aux taxes faisant passer au second plan
les revendications économiques des ouvriers paupérisés. La
dépossession du vieux principe du mouvement ouvrier révolutionnaire
-délégués élus et révocables et pas de réunions secrètes –
si elle est invoquée, est irrécupérable par les épiciers du
mouvement gilets jaunes. Cela leur est étranger. Seule la classe
ouvrière s'affirmant ou prenant les devants peur l'imposer pas par
un quelconque représentant mais sa capacité de paralyser l'Etat et
pas simplement des ronds-points, par le contrôle de l'armement et la
dissolution préalable des corps mercenaires de l'Etat.
Il nous faudra analyser l'impact et la dimension internationale du mouvement, avec son aspect lutte de classe de plus en plus proéminent, en particulier en Hongrie.
Il nous faudra analyser l'impact et la dimension internationale du mouvement, avec son aspect lutte de classe de plus en plus proéminent, en particulier en Hongrie.
ANNEXE :
la disparition du paysage de tous les groupes léninistes et la
réapparition des faussaires de l'ultra droite.
C'est
un fait que tous les donneurs d'ordre léninistes, néo-léninistes
et divers anarcho-conseillistes, toujours prêts à donner des
conseils en grève radicale ou générale, du NPA au CCI, ont disparu
des écrans. Bof.
Par
contre, un même constat concernant les faux culs des appareils
militants de gauche et d'extrême gauche :
« Grâce
à la mobilisation des “gilets jaunes”, les masses constatent et
observent la disposition des organisations qui se réclament de la
classe ouvrière : “au mieux”, il y a celles qui à ce jour font
silence radio et qui ne se sont même pas fendu d’un
communiqué ou d’un article sur le sujet (le Parti de l'Egalité
Socialiste), ou encore celles qui prennent le train en route mais
avec des pincettes (La France Insoumise, Lutte Ouvrière, le Parti
Ouvrier Indépendant,...) et au pire celles qui dénoncent
ouvertement la mobilisation (NPA, Parti Ouvrier Indépendant et
Démocratique, CFDT, CGT, Solidaires...).
Toutes
ces organisations se réclamant de la classe laborieuse refusent de
s’associer à la spontanéité des masses en utilisant l’argument
ultime : les fascistes sont derrières “les gilets jaunes”. Il y
aurait derrière chaque “gilets jaunes” un fasciste qui le
manipule. La “spontanéité” aurait été artificiellement
provoqué par la clique Le Pen/Dupont Aignan.Quelle bande de
capitulards ! Toutes ces organisations de pseudo-gauches au service
de l’Etat bourgeois ont tellement l’habitude de maîtriser leurs
affiliés et de les emmener dans des voies sans issues qu’elles
s’octroient le droit de labelliser ou pas chaque mobilisation selon
des critères qui leurs permettent de rester bien au chaud dans leur
vie d’aristobureaucrates. Elles craignent comme la peste tout ce
qu’elles ne contrôlent pas. Elles se réclament de l’Histoire de
la classe ouvrière, se prétendent héritières des bolcheviks et
autres suffisances du même tonneau, mais elles sont devenues un
ramassis de carriéristes bedonnant ».
Une
décantation s'est produite en milieu trotskien, semblable à la
mienne et à d'autres dans le milieu maximaliste, c'est ainsi que
nous voyons apparaître sur le réseaux d'ex-militants du gauchisme
se rendre compte de l'originalité du mouvement sans rester dans des
oeillères marxologiques : « Nous
sommes entrés de plain-pied dans la première séquence d’une
période qui s’annonce éruptive.
Le
prolétariat cherche une issue pour pouvoir lutter contre les
innombrables coups de gourdins que lui donne la classe capitaliste
via le flot infernal et accéléré des mesures anti-ouvrières.
Aussi, il s’est saisi du prétexte de la hausse du prix des
carburants pour tenter de sortir de l’impasse dans laquelle les
appareils syndicaux et organisations de la pseudo-gauche l’avaient
acculé, enfermé, immobilisé . C’est une première étape qui en
appelle d’autres.
Cette
mobilisation spontanée est plus qu’un mouvement d’humeur sans
lendemain. Il est le résultat d’un processus profond en cours dans
l’état d’esprit des masses.Ce processus souterrain est parvenu à
un degré de maturation tel qu’il n’attendait qu’un facteur
déclenchant : la hausse des prix des carburants est la goutte qui
fait déborder le vase. Mais les motifs d’exaspération ne manquent
pas et le détonateur aurait pu tout autant être la hausse du prix
du gaz.Toutefois, pour la classe populaire, le carburant représente
une très forte charge symbolique : il est en substance un paramètre
essentiel, obligatoire et impérieux dans l’obtention d’un
salaire à la fin du mois.Et, si en plus du salaire qui n’augmente
pas, l’Etat bourgeois vampirise une énième fois les salaires à
travers de nouvelles taxes ou l’augmentation de celles-ci, bref,
s’il fait par dessus le marché les poches des travailleurs, il
faut s’attendre à un moment ou à un autre à ce que surgisse un
réflexe de légitime-défense multiforme.En outre,il faut ajouter à
ce cheminement invisible de l’état d’esprit des masses, la
totalité du fardeau de l’historique des attaques effectuées par
tous les gouvernements successifs (avec l’aide des appareils
syndicaux et des organisations de la pseudo-gauche) contre les
conquêtes des travailleurs. C’est d’ailleurs en définitive
cette accumulation de mesures d’anéantissement des droits et
acquis de la classe ouvrière qui a été l’élément déterminant
dans cette apparente soudaineté de radicalisation des masses ».
On
lit par après ceci :
« La lutte des classe est le moteur de l’histoire. La nature
a horreur du vide. La combinaison de ces deux caractéristiques fait
voler en éclat la stratégie d’enlisement de la part des
aristobureaucrates des organisations syndicales et de la
pseudo-gauche. La dynamique de la lutte de classe fait qu’à la
suite d’un enchaînement de circonstances dû à la putréfaction
du capitalisme, la classe ouvrière cherchant l’issue submerge le
barrage des appareils de plus en plus boiteux car manifestement
visible et flagrant. L’audace va gagner la masse ».
Décoiffant.
Ces auteurs avaient affiché la même position que moi le 17
novembre :
« Nous
l’écrivions il y a quelques jours dans
un texte qui a tourné:
le RIC est une porte de sortie pour le pouvoir. Aujourd’hui, cette
affirmation se vérifie. Les médias nous font bouffer du RIC matin,
midi et soir. Pour autant, et en réalité nous le savons tous,
rentrer chez nous avec le RIC, c’est retourner au chagrin, sans
rien de plus dans le frigo. Mais alors, que faire? Que proposer, vers
où aller? Le
RIC est une porte de sortie pour le pouvoir.
Car on le sait bien, au final : le pouvoir ne nous donnera rien sur
le terrain social. Ce qu’il nous a concédé jusqu’ici de plus
gros est invisible, n’est pas une mesure en positif, c’est
simplement le gel des prochaines mesures contre nous, suspendues le
temps du mouvement. C’est
aussi une porte de sortie pour la partie du mouvement qui a peur
d’elle-même,
de ce qu’elle pourrait être amenée à faire pour gagner. Car la
question que tout le monde se pose, c’est celle-là: jusqu’où
devrons nous aller pour nous faire entendre, pour vivre mieux? ».
Et
cette belle réflexion renversante :
« Alors,
le vertige?
Quand
on en arrive là, le geste de révolte qui est à l’initiative de
ce mouvement reste comme suspendu, pris de vertige devant l’ampleur
de sa portée. Car finalement, les mouvements sociaux, y compris 36
ou 68, se sont arrêtés, empochant des améliorations sociales. On
pourrait causer de ce bilan, savoir si les mouvements d’alors ne se
sont pas fait avoir, mais ce n’est pas le sujet. Ce mouvement n’a
pas le luxe de cette question, il n’a rien obtenu, ou si peu,
de la poudre de perlimpinpin. Il n’y a pas de « grain à
moudre ». Nous avons face à nous une porte fermée à double
tour. Les possédants ont jeté la clé. Pour sortir de notre cage,
il faudra la fracasser: cela s’appelle une révolution. Et elle
fait peur. On nous l’a tellement matraquée, qu’une révolution
était dangereuse! Tous les moments de remise en cause du pouvoir
produisent de la peur. En 68, on appelait ça « le bloc de la
trouille ». C’est une réaction logique, il s’agit d’un
saut dans l’inconnu ».
Quelle
joie de découvrir cette communauté de pensée avec des camarades
que nous ne connaissions ni d'Eve ni d'Adam !
Quand
on voit le nombre et le machiavélisme de nos ennemis les
spécialistes mis en place pour parader sur les TV. Tel cet
Observatoire
de la gauche radicale :
« Selon
le politologue et ancien fondateur de l'organisation d'extrême
gauche Révolution
!,
Henri
Maler
sur le site Acrimed :
« Un phénomène étrange s’est produit [en 2012] sur le site
du Nouvel
Observateur
[...] : l’apparition d’un… « Observatoire de la
gauche radicale ». Curieusement, cet observatoire ne comporte
(pour l’instant…) qu’un seul titulaire. Il s’agit d’un
historien - un « expert » donc - du nom de Sylvain
Boulouque. Plus étonnant : cet observateur est membre du comité
de rédaction de la revue Communisme dont l’anticommunisme (c’est
leur droit…) confond allègrement enquête historique et enquête
policière (ce qui semble moins bien…). Dernière stupéfaction :
Sylvain Boulouque est aussi contributeur (voire membre ?) de
Fondapol, un think tank particulièrement engagé dans la défense
effrénée du libéralisme. Son président n’est autre que
Dominique
Reynié ».
Et
l'ultra droite ?
Voir
par contre la récupération de notre critique du gauchisme par
l'ultra droite (Castaner était mieux informé que nous!):
http://rebellion.hautetfort.com/tag/francis+cousin
Le
manipulateur Cousin repointe le bout de son (gros) nez : il y a
des années que j'avertis nos milieux maximalistes :
jeudi 22 novembre 2012
AVERTISSEMENT AU MILIEU PROLETARIEN UNE INTRUSION D’AVENTURIERS D’EXTREME DROITE DANS LA THEORIE MARXISTE
Sur
la façon dont il m'avait piégé. Et aller aussi sur :
Vosstanie
dénonce aussi les truqueurs qui se cachent derrière le blog
Aufheben.
Pour
donner une idée de la loghorrée de ce petit personnage, habitué de
Radio Courtoisie et vieil ami de Marine, voici sa définition du
communisme :
« F.C/ Le
communisme c'est d'abord la communauté sacrale de ces groupes
archaïques qui, des Germains de la forêt profonde aux Sioux des
vastes plaines, ont durant des millénaires vécu au rythme cosmique
de l'anti-argent et de l'anti-Etat, en ignorant le travail pour la
vente, les divisions fonctionnalistes et la cristallisation
aliénatoire en spécialités séparées puisqu'ils ne connaissaient
que le produire ensemble pour la vie humaine. La communauté (la
fameuse Gemeinwesen)
expose ainsi l'être générique vrai de l'humain authentique selon
la vieille racine mun qui définit la réciprocité organique propre
à ce fait historique total qu'est le mouvement de la tradition
primordiale, en un univers où tout est sacral dans l'anti-
monnayable et dans l'anti-appropriable. C'est la tradition falsifiée
des égarements dans la tri- fonctionnalité, à l'heure des effets
ravageurs de la révolution néo-lithique, qui cassera le groupe
originaire pour aller l'enfermer dans les enclosures classistes du
guerrier, du paysan et du prêtre qui, à partir de l'alliage
sacré/profane éclairé par la dialectique du mouvement de l'argent,
pulvériseront le sacral ancestral pour le profaner toujours
davantage vers cette apothéose contemporaine du triomphe
démocratique de la marchandise schizophrénique ».
De
ce milieu émanent en général des menaces sous prétexte islamique,
ils se font passer pour des terroistes musulmans. Je n'ai pas reçu
de nouvelles menaces comme en 2002 où j'avais noté ceci dans la
version papier de PU :
PU 52 bis version papier un courrier menaçant m'avait été expédié
(ainsi d'ailleurs qu'à Coleman): (je pense vers 2002, année de
l’attentat de M.Brunerie versus Chirac (Bourseiller loua en l'an
2012 finissant le bouquin de Brunerie qui venait de sortir). Ecrit en
gros caractères : « COLLABO ! »
( ?) C’est
ce qui était marqué en lettres géantes sur une feuille blanche
envoyée à ma boite à lettres physique du Prolétariat universel,
sont joints également deux feuillets qui comportent une vingtaine de
versets du Coran sur la femme et menaçant les « infidèles » ;
l’écriture sur l’enveloppe postée depuis Montreuil est tremblée
et écrite de la main gauche.
NOTES
1Si,
par après, « Libération » l'identifie à la même mode
petite bourgeoise que les indignés : «
Cette
idée de référendum citoyen s’inscrit dans la «démocratie
Internet»,
cet horizontalisme radical qu’on retrouvait dans la mouvance
Anonymous, chez les Indignés espagnols, Occupy Wall Street ou Nuit
Debout. Sur Internet, toutes les paroles se valent, tout le monde
peut donner son avis et être entendu. A contrario, la démocratie
représentative fonctionne comme l’espace médiatique
traditionnel, avec des représentants ou des journalistes, seuls
habilités à parler, pendant que le peuple doit sagement se
taire ».
La
démocratie que souhaitent les gilets jaunes est celle des groupes
Facebook, où tout le monde y va de son avis, où l’on signe des
pétitions et où les grandes questions sont tranchées par sondage
2Dans
tous les cas, sous nos deux Napoléon le système d'encadrement
étatique sort vainqueur de la consultation. « Par
trois fois, en l'an VIII (le Consulat), en l'an X (le Consulat à
vie) et en l'an XII (l'Empire héréditaire), Napoléon Bonaparte
met au référendum le changement de Constitution, sans passer par
des assemblées. La consultation populaire s'apparente à un
plébiscite : il s'agit de donner ou non sa confiance à un
homme. La démarche prend un tour démocratique dans la mesure où
le régime directorial défunt s'établissait sur le suffrage
censitaire. Le tête-à-tête entre le chef et le peuple, sans
intermédiaire, est l'une des marques intrinsèques du bonapartisme.
Dans le concret, ce premier essai est équivoque : on attendit deux
mois les résultats de la première consultation. Lucien Bonaparte,
ministre de l'Intérieur, se « trompa » avantageusement
dans ses additions : il fallait démontrer la base populaire du
nouveau régime. De même, Napoléon le neveu. Il commença par
faire proclamer, dans la nuit même du coup d'État, le
rétablissement d'un suffrage universel, qui avait été
sensiblement mutilé au détriment des pauvres par l'assemblée
conservatrice. Puis, il procéda à une consultation, d'abord en
décembre 1851, pour faire ratifier la réforme constitutionnelle
qui lui attribuait une présidence décennale, puis en 1852, pour
faire confirmer le rétablissement de l'Empire : dans les deux
cas, un triomphe ».
3L'éditorialiste
de Figaro fait cette brillante remarque : « Les
happenings collectifs produisent parfois des carrières
individuelles. Mais ils ne conduisent jamais à réinventer la
politique ».
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