elle est-ti pas belle la cigiti? |
« Si la classe dirigeante est avisée, elle
reconnaîtra l’utilité d’un simulacre de combat si elle veut que
les dirigeants syndicaux conservent une certaine influence sur leurs
membres (…) Le syndicalisme a horreur de la révolution qui
bouleverse les rapports entre patrons et ouvriers. (…) Bien qu’il
ait été construit par et pour les ouvriers, le syndicalisme domine
les travailleurs, de la même façon que le gouvernement domine le
peuple. ». Anton Pannekoek (1936)
"Pas de quartier
pour ces ennemis du peuple, ces ennemis du socialisme, ces ennemis
des travailleurs. Guerre à mort aux riches et à leurs
pique-assiette, les intellectuels bourgeois ; guerre aux filous, aux
fainéants et aux voyous."
"Comment
organiser l'émulation ?"
Lénine
(décembre 1917)
« Tiens
tes comptes avec soin et conscience, règle sagement tes dépenses,
ne te laisse pas aller à la fainéantise, ne vole pas,
observe la plus stricte discipline dans le travail, ces mots d'ordre
raillés avec raison par les prolétaires révolutionnaires alors que
la bourgeoisie tentait par ces propos de camoufler sa domination de
classe d'exploiteurs, deviennent aujourd'hui, après le renversement
de la bourgeoisie, les principaux mots d'ordre de l'heure. D'une
part, l'application pratique de ces mots d'ordre par la masse des
travailleurs est l’unique condition du salut de ce pays
effroyablement martyrisé par la guerre impérialiste et les rapaces
de l'impérialisme (Kérenski en tête) ; d'autre part,
l'application pratique de ces mots d'ordre par le pouvoir soviétique,
par ses méthodes et sur la base de ses lois, est la condition
nécessaire et suffisante de la victoire définitive du socialisme.
C'est ce que ne peuvent comprendre ceux qui se détournent avec
mépris quand on leur parle de mettre au premier plan des mots
d'ordre aussi « rebattus » et aussi, « triviaux ».
Lénine
(Les tâches immédiates du pouvoir des soviets, 1918)
En
2016, le journal de la santé psychologique américaine concluait
qu'être fainéant serait
un signe d'intelligence1,
La fainéantise ne serait pas le
seul marqueur d'un QI plus élevé. D'après
d'autres études, les personnes intelligentes utilisent plus
d'insultes, se couchent tard et sont très désordonnées. Voilà de
quoi faire plaisir aux assistés heureux (patrons et chômeurs
professionnels du lumpen) !
Lénine,
qualifié de fainéant réfugié en Suisse par toutes les télévisions
macronesques pour couler un peu plus le souvenir de la trouille
bourgeoise en 1917, était en plus un insulteur de première, donc
très intelligent si l'on en croit ces billevesées de la psycho US.
Le « fainéant » bolchevique, réfugié en France, aimait
se rendre aux concerts de Montéhus, et l'inviter à ses réunions
porte de Choisy où en première partie il lui demandait de chanter
« L'impôt sur les fainéants » afin d'attirer un public
important. Les gens venus pour écouter le « chanteur
humanitaire » étaient invités en deuxième partie à
participer à la réunion publique des révolutionnaires
social-démocrates russes.
Je
ne me suis pas étonné que, un journée à peine après mon article
précédent, Bobo 1er ait repris mon argument sur la fainéantise
syndicale (je suis immédiatement lu par la police et un millier de
personnes chaque jour), celle-ci est notoire pour les travailleurs
des services publics, quand dans le privé elle est moins évidente
dans les petites boites, un petit patron ne pouvant se permettre
d'employer un bonze se promener dans l'atelier les mains dans les
poches... Ti Macron, toujours conseillé par Attali, Cohn-Bendit et Bayrou, oublie que la qualification de fainéant dans le
mouvement ouvrier a toujours visé les patrons, les actionnaires,
les rentiers et surtout les petites merdes de la maîtrise (contremaîtres et mouchards), voire les flics et les petits commerçants, et naturellement
les « élus », députaille et racaille syndicale. Ce qui
n'est plus tout à fait vrai, de grands patrons et de plus petits
bossent beaucoup plus et plus longtemps que leurs subordonnés, mais
leur « travail » a une fonction autrement valorisante ;
les députés et maires sont aussi des hommes d'affaire en réalité
très occupés, ce qui ne veut pas dire qu'ils « travaillent ».
Se faire traiter de fainéant est traditionnellement une insulte,
mais aussi une caractéristique parfaitement indifférente à toute
une portion de parasites sociaux qui n'appartiennent pas spécialement
à la bourgeoisie : dans le secteur public il n'y a pas les 3
jours de carence du privé, et les arrêts maladie sont monnaie
courante pour les « malades professionnels » alors que
dans les petites boites c'est rapidement la porte. Le culte de la
fainéantise exalté par les esthètes bobos situationnistes n'est en
aucune façon subversif mais la preuve du manque de courage et de la
pusillanimité d'une frange de la petite bourgeoisie intellectuelle et
de toutes celles et ceux qu'ont l'araignée au plafond. Nos nouveaux
fainéants auraient pris un coup de pied au cul par Lénine qui
déclara vouloir nettoyer « nos rangs de tous ceux qui
« gardent l'héritage du capitalisme » ou qui « observent
les traditions du capitalisme », c'est-à-dire des fainéants,
des parasites, des dilapidateurs du Trésor »2.
Le phénomène du parasitisme et de la fainéantise petite
bourgeoise n'est pas vraiment pris en compte par notre militant en
chambre de La Haye, contrairement à un Lénine plus terrien.
A
l'origine, la tâche des syndicats ne se limitait pas à une fonction
de défense des intérêts économiques immédiats des travailleurs.
Les « délégués » n'étaient pas « fonctionnaires »
ni déchargés de toute tâche productive. Marx et Engels y voyaient
une "école de guerre"
– un lieu où l’expérience des luttes conduirait naturellement
au développement de la conscience de la classe. Ils citaient comme
exemple la campagne des syndicats anglais pour la réduction de temps
de travail – une campagne qui les amena logiquement à participer à
l’agitation pour l’extension du droit de vote. Des dirigeants des
syndicats anglais siègaient au Conseil Central de l’Association
Internationale des Travailleurs. Cependant,
Marx dut admettre que la réalité du mouvement syndical était loin
de confirmer un mûrissement progressif d'une conscience de classe
révolutionnaire. En 1866 il fit adopter par le Conseil Central de
l’Internationale une résolution qui critiquait les syndicats :
"Les
syndicats s’occupent trop exclusivement des luttes immédiates. Ils
n’ont pas assez compris leur pouvoir d ‘action contre le système
capitaliste lui-même... A part leur œuvre immédiate de réaction
contre les manœuvres tracassières du capital, ils doivent
maintenant agir sciemment comme foyers organisateurs de la classe
ouvrière dans le grand but de son émancipation radicale. Ils
doivent aider tout mouvement social et politique tendant dans cette
direction".
Marx
développa une vérification du conservatisme des appareils
syndicaux, y voyant surtout un exemple d’une tendance typiquement
britannique à l’embourgeoisement. Lénine reprendra la même idée
mais en supprimant la spécificité britannique. Le mouvement
syndical anglais, qui représentait essentiellement une partie des
ouvriers les plus qualifiés, s’était du temps de Marx et
d’Engels, engagé sur la voie de la "modération"
. Pour certains syndicalistes déjà, la grève était un moyen de
lutte "dépassé",
non pour leur tendance croissante à une collaboration avec l'Etat
mais pour éviter les risques de faillite de leurs organisations.
Les luttes mettaient en péril les fonds des syndicats, dont la plus
grande partie était consacrée aux caisses de prévoyance.
Engels,
dans les années 1870-80, put mesurer l’importance de ce
conservatisme borné de la bureaucratie. II voyait dans ce phénomène
la manifestation de la corruption personnelle des notables syndicaux.
Ces dirigeants s’appuyaient, selon lui, sur une "aristocratie
ouvrière" composée des ouvriers qualifiés les mieux protégés
contre la misère et le chômage. Engels
s'enthousiasma pour la révolte des ouvriers inorganisés qui allait
mener, à partir des années 1880, à la formation des "syndicats
nouveaux". II prédit que cette
révolte balayerait définitivement la bureaucratie. Pendant quelques
années, ces syndicats seront effectivement proches des minorités
politiques révolutionnaires. Mais la même tendance au conservatisme
fut bientôt constatée « à la base » du nouveau
syndicalisme prétendu révolutionnaire. L'opportunisme de la Seconde
Internationale appuya paradoxalement ce conservatisme syndical
récurrent, comme Proudhon elle en vint à nier ou à relativiser
l'intérêt des grèves. Toute agitation pour des réformes – même
des grèves pour les salaires – n'était-elle pas une sorte de
« palliatif » qui faisait oublier aux travailleurs la
nécessité d’une révolution politique. Pannekoek avait été
influencé par cette dérive. Lénine fût par contre plus tôt très
critique du syndicalisme, de la « lutte économiste » et
de « l'aristocratie syndicale ». Il fit I’analogie
entre les dirigeants syndicaux occidentaux et l’agent tsariste
Zoubatov qui avait organisé des "syndicats"
sous le contrôle de la police. Il décrivit les dirigeants syndicaux
de l’époque comme des "agents
de la bourgeoisie au sein du mouvement ouvrier".
L‘influence de la bureaucratie, pour Lénine,
se maintient grâce à l’existence d’une "aristocratie
ouvrière" qu’il catégorise
comme "corporative, étroite,
égoïste, sans entrailles, cupide, philistine, d’esprit
impérialiste, soudoyée et corrompue par l’impérialisme".
L'ensemble
des adjectifs peut être résumé comme « tas de fainéants »,
ce que notre brave astronome depuis son bureau n'a jamais vraiment
perçu. Lénine, en revanche, devenu chef d'Etat « prolétarien »
(définition qu'il fût amené à récuser rapidement), en intégrant
les syndicats à l'Etat avec l'extinction des Conseils ouvriers, ne
tarda pas à le regretter3,
en particulier dans un de ses derniers textes « Mieux vaut
moins mais mieux » où sa critique à tous les étages, y
compris syndicaux, des fonctionnaires anciens ouvriers, est
impitoyable. Cette masse d'ouvriers occupant des places d'Etat, sans
compétence, souvent anciens syndicalistes et anciens mencheviques,
est caractérisée par Trotsky de bureaucratie, terme confus qui
n'explique rien, qui n'explique même pas le stalinisme mais qui
évite de qualifier la dégénérescence capitaliste d'Etat et de
mettre en cause l'invraisemblable soutien « critique » de
l'opportunisme trotskien aux mensonges et crimes du « socialisme
minimum », le stalinisme4.
Trotsky quand il écrivit, à
propos du mouvement de juin 1936 en France (et également de la
grande vague de grèves avec occupation à la même époque aux Etats
Unis ) - que "Les grèves de
juin démontrent à quel point sont fausses les théories gauchistes
et sectaires suivant lesquelles les syndicats auraient "fait
leur temps" et devraient être remplacés par d’autres
organisations. . . " - n'avait vraiment pas peur de
se ridiculiser. Un coup les syndicats sont utiles aux ouvriers, et le
coup suivant (en 1938) Trotsky déplore que la « bureaucratie
syndicale » neutralise le mouvement des « masses » :
"Cela
se produit déjà lors de simples grèves, surtout lors des grèves
de masse avec occupation des usines, qui ébranlent les principes de
la propriété bourgeoise5.
En temps de guerre et de révolution, quand la situation de la
bourgeoisie devient particulièrement difficile, les dirigeants
syndicaux deviennent ordinairement des ministres bourgeois."
Sur le plan de 1’organisation,
les syndicats doivent rester ouverts à "
tout ouvrier honnête, non taré. . . quelles que soient ses opinions
politiques, religieuses et autres"
sont libres de toute emprise d’un parti politique, quel qu’il
soit. Les révolutionnaires, insista Trotsky, luttent non pas pour le
contrôle bureaucratique, administratif des syndicats mais pour
gagner la direction politique de la masse des syndiqués.
Ambigu et peu clair.
Il
y a des vérités indéniables, et pas très pro-syndicales dans Le
Programme de Transition concernant le caractère de masse des
syndicats officiels et contre les "tentatives
sectaires d’édifier ou de maintenir de petits syndicats
"révolutionnaires" comme une seconde édition du parti"
- la prétention des mini-syndicats radicaux et le conservatisme des
syndicats officiel sont dus au fait qu’ils ne représentent que les
"20 à 25 %"
des travailleurs "les plus
qualifiés et les mieux payés"(sic ! À l'époque !
Maintenant c'est trois fois moins!) ; mais
Trotsky défendit la thèse stupide de l'entrisme dans les syndicats
« de masse » (= massifs pas prolétariens) et le retour
dans le giron de la social-démocratie bourgeoise.
Cependant,
vers la fin de sa vie, il estimait qu'il n’y avait plus de place
pour des syndicats réformistes "indépendants",
c’est-à-dire non intégrés entièrement à l’Etat, ce qui est
vrai. Il restait incorrigible, dans le genre « tu rêves papa»,
Trotsky invitait ses adeptes à militer même au sein des syndicats
officiels tels ceux de l’Allemagne nazie et de I ‘URSS
stalinienne. Trotsky resta sur la même position opportuniste,
de l'organisation sociale « courroie du parti » mais
finalement caduque (et courroie de l'Etat bourgeois finalement) des
« gauchistes bordiguistes » et autres Robin Goodfellow,
nos conservateurs modernes (voir Laugier).
Lénine
fût un piètre philosophe, mais relativement bon polémiste contre
les charlatans « empioriocriticistes », mais se servir de
ses notions de base « scientiste » du marxisme pour
combattre la force politique indéniable qui fût la sienne méritait
une déculottée, ce que fît la GCF dans l'après-guerre6.
Lénine s'est inspiré du mouvement des masses oubliant autant les
Mach et Avenarius que ses approximations sur la conscience de classe
« apportée de l'extérieur » de la classe ouvrière. La
critique de Pannekoek est donc confusionniste et sert à tous les
coquins de la démocratie améliorée des Castoriadis, Cahiers
Spartacus et transfuges trotskiens passés au conseillisme
petit-bourgeois, pour qualifier la révolution russe de bourgeoise et
le parti bolchevique de simple rouage de l'intelligentsia7.
Pannekoek considéré comme idéaliste et gauchiste par
les trotskiens (ce qui n'est pas entièrement faux) pour son rejet
des syndicats est régulièrement pompé par tous les transfuges du
trotskisme, comme ce fût le cas du défunt groupe « Socialisme
ou Barbarie » qui n'a diffusé qu'une marmelade néo-léniniste
et confusionniste avec une couche de « l'idéaliste »
astronome. Pour Pannekoek dans son texte de 1936 les syndicats auront
été une forme primitive du mouvement ouvrier. Il écrit :
« Tout ceci concorde fort bien avec le véritable caractère du
syndicalisme, dont les revendications ne vont jamais au-delà du
capitalisme. Le but du syndicalisme n’est pas de remplacer le
système capitaliste par un autre mode de production, mais
d’améliorer les conditions de vie à l’intérieur même du
capitalisme. L’essence du syndicalisme n’est pas révolutionnaire
mais conservatrice ».
En réalité notre universitaire n'est pas si clair,
estimant que « l'action syndicaliste fait partie de la lutte
des classes » et que « La tâche et le rôle des
syndicats est de continuer la lutte ». Le syndicalisme
resterait une part infime de la lutte des classes, élément destiné
à entrer en conflit avec la classe ouvrière !
Il décrit les fonctionnaires syndicaux comme des
« spécialistes », et cette caste vit par elle-même
(donc comment pourrait-on la considérer comme partie de la lutte des
classes, sans repréciser qu'ils ne sont que les larbins de la classe
bourgeoise?). Alors il ajoute la précision suivante : « Ils
ne travaillent pas en usine, ils ne sont pas exploités par les
capitalistes, ils ne sont pas menacés par le chômage. Ils siègent
dans des bureaux, à des postes relativement stables. Ils discutent
des questions syndicales, prennent la parole aux assemblées
d’ouvriers et négocient avec les patrons. Certes, ils doivent être
du côté des ouvriers dont il leur faut défendre les intérêts et
les revendications contre les capitalistes. Mais en cela, leur rôle
n’est guère différent de celui de l’avocat d’une organisation
quelconque ». Tout cela est encore vrai mais Pannekoek n'a
pas connu l'invention moderne de l'auto-représentation syndicale
gouvernementale chargée de chapeauter toute l'industrie et de
représenter n'importe quel secteur du paysage industriel national
sans l'avis de celui-ci ! C'est comme l'Etat israélien qui
prétend parler au nom de tous les juifs croyants ou incroyants !
Sur le plan économique les bonzes syndicaux ne peuvent
plus être considérés comme des prolétaires. D'accord !
Le « syndicalisme industriel » (cf. les IWW)
« Il combat le capitalisme sous sa forme patronale, dans le
secteur économique de la production, mais il ne peut s’attaquer à
son bastion politique, le pouvoir étatique ». Alors pourquoi
M. Pannekoek a-t-il persisté à considérer que le parti ne pouvait
que prendre le pouvoir et se retourner contre les ouvriers ? Une
réapparition miraculeuse des fameux si brefs Conseils ouvriers
permettra donc seule de renverser le capitalisme, à moins que le
réchauffement climatique ne prenne le dessus sur la compétition des
classes ?
Solutions de M. Pannekoek,
des généralités et quelques vérités, comme un couteau sans
manche auquel il manque le parti:
« Quant à l’ensemble de la classe ouvrière,
elle ne se sent pas concernée par la lutte d’un groupe de
grévistes. Certes, la masse des travailleurs n’est jamais hostile
à une action de grève ; elle peut même aller jusqu’à
entreprendre des collectes pour soutenir les grévistes – à
condition que celles-ci ne soient pas interdites sur ordre d’un
tribunal. Mais cette sympathie ne va guère plus loin : les grévistes
restent seuls, tandis que des millions de travailleurs les observent
passivement. Et la lutte ne peut être gagnée (sauf dans des cas
particuliers lorsque le patronat décide, pour des raisons
économiques, de satisfaire certaines revendications) tant que
l’ensemble de la classe ouvrière n’est pas unie dans ce combat.
La
situation est différente lorsque les travailleurs se sentent
directement impliqués dans la lutte ; lorsqu’ils réalisent que
leur avenir est en jeu. A partir du moment où la grève se
généralise à l’ensemble de l’industrie, le pouvoir capitaliste
doit affronter le pouvoir collectif de la classe ouvrière. On a
souvent dit que l’extension de la grève, et sa généralisation à
l’ensemble des activités d’un pays, était le plus sûr moyen de
s’assurer la victoire. Mais il faut se garder de voir dans cette
tactique un schéma pratique dont on peut faire usage à tout instant
avec succès. S’il en était ainsi, le syndicalisme n’aurait pas
manqué de l’employer constamment. La grève générale ne peut
être décrétée, selon l’humeur des dirigeants syndicaux, comme
une simple tactique. Elle ne peut naître que des entrailles de la
classe ouvrière, comme l’expression de sa spontanéité ; et elle
ne peut se produire que lorsque l’enjeu du combat dépasse
largement les simples revendications d’un seul groupe. Alors, les
travailleurs mettront véritablement toutes leurs forces, leur
enthousiasme, leur solidarité et leur capacité d’endurance dans
la lutte ». Et dieu soit
loué !
En
1972 un article du Monde Diplo expliquait comment les fainéants des
syndicats étatiques russes comptaient mener la lutte contre les
fainéants au travail....8
La
saillie de Macron sur les fainéants n'est ni brutale ni irréfléchie.
La bronca de la presse américaine lui rend autant service que la résurrection de Marine, la veille de la manif de la bande à Méluchon. Je le répète la loi terroriste « travaille » ne
concernant pour l'essentiel que le secteur privé – qu'il faut
isoler plus encore dans ses non-avantages - il faut en permanence stigmatiser les "planqués" du secteur public en tant que plus privilégiés que les embusqués milliardaires de la classe dominante et assimiler les
travailleurs de ces secteurs à leurs feignasses syndicales et autres
plantons des CE ; c'est ce que toutes les chaînes macronesques
de débats honteux entre spés formatés ont répercuté9.
Roi
du simulacre et de la mascarade, un des représentants patentés des
feignasses politiques et syndicales, le pape de l'insoumission
bouffonne Méluchon a levé haut le drapeau des manifs fainéantes et
pépères : «abrutis, cyniques et fainéants,
venez défiler dans la rue les 12 et et 23 septembre prochains ».
Ils resteront entre eux !
NOTES
1http://www.huffingtonpost.fr/2016/08/12/signe-intelligence-faineant-etude_n_11474034.html
2Les
tâches immédiates... Ou encore : « La presse doit
servir d'instrument à l'édification socialiste ; elle doit
faire connaître dans tous leurs détails les succès des communes
modèles, étudier les causes de leur réussite, leurs méthodes de
travail et de gestion ; d'un autre côté, elle portera au
« tableau noir » les communes qui s'obstinent à
conserver les « traditions du capitalisme »,
c'est-à-dire celles de l'anarchie, de la fainéantise, du désordre,
de la spéculation ».
3En
1921 : « « Au 5 mai 1918, le bureaucratisme ne
figurait pas dans notre champ visuel. Six mois après la révolution
d’Octobre, alors que nous avions détruit de fond en comble
l’ancien appareil bureaucratique, nous ne ressentions pas encore
les effets de ce mal. Une année encore se passe. Le 8ème congrès
du P.C.R. (bolchevik), qui se tient du 18 au 23 mars 1919, adopte un
nouveau programme où nous parlons franchement, sans crainte de
reconnaître le mal, mais désireux au contraire de le démasquer…
- où nous parlons d’une « reconnaissance partielle du
bureaucratisme au sein du régime soviétique ». cf.
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2934
4Dont
le plus tout jeunot Besancenot ne vous révèlera rien d'autre que
la vénération pour Léon Davidovitch dans son livre de rentrée,
contenant une défense limite cocasse de 1917 : « 1917 ?
une contre histoire de la révolution russe », 17 euros à la
brèche.
5Pauvre
Trotsky qui voyait poindre la révolution avec la farce des Fronts
popus ! Quand Blum en plus confia plus tard à Riom pour sa
défense patriotique : « l'usine occupait les
ouvriers » !
6Lire
dans la Rint du CCI :
https://fr.internationalism.org/rinte25/lenine.htm,
avec une excellente introduction de Marc Chirik aux articles de
Mousso et Philippe (un mathématicien et un scientifique), et le
recueil de l'ensemble de la revue Internationalisme sur le site :
Guerre ou Révolution.
7Un
certain nombre d'individus qui cachent sous des sigles divers qui
un seul « secrétaire général du futur parti mondial »,
qui un couple pervers, qui trois ivrognes, se définissent comme en
plein accord avec l'héritage de la « Gauche communiste »,
ce qui ne coûte pas cher. Mais l'accord avec les meilleures idées
révolutionnaires n'en fait pas des composantes fiables d'un virtuel
parti futur. Le CCI a montré naguère, comme d'autres groupuscules
fermés et rigoureux que l'accord général ne signifie rien s'il
s'accompagne d'un comportement manipulateur et louche ; il a
montré que le comportement est une question politique à part
entière. La plupart de ceux qui se revendiquent à l'heure actuelle
de la « gécé », n'auraient jamais pu être admis dans
les partis intègres de naguère. Du moins au début.
8https://www.monde-diplomatique.fr/1972/05/FAY/30914:
Les syndicats soviétiques restent au service de l'Etat patron.
9En
particulier LCI avec Pujadas, recyclé, et qui pour remonter dans
l'estime de ses employeurs, fait du zèle macronesque. Vendredi
soir, 3 larbins en faveur de l'attaque sur les retraites (dont le
lâche pithécanthrope De Closet) et face à eux, avec peu de temps
de parole, un jeune syndicaliste de Sud Rail, incapable de les
contrer sur le fond. Même si là encore un peu de vrai se mêle au
faux, c'est vrai les retraités nous sommes bien plus privilégiés
que les jeunes actifs, et qu'il y a une masse de retraites cadres,
journalistes, intermittents du spectacle, syndicalistes et
politiciens qui ont vraiment une big pension !
ANNEXES
- Lire le texte du kapédisme français « L'ouvrier
communiste » (1929) ici :
http://www.non-fides.fr/?Faut-il-conque-rir-les-syndicats
Le
livre du journaliste Roger
Lenglet
et du juge prud'homal Jean-Luc
Touly,
Syndicats
Corruption, dérives, trahisons,
aux éditions First, dresse un tableau noir des petites et grandes
turpitudes syndicales. Des
dérives qui n'épargnent aucune organisation, souvent sous le regard
complice du patronat. Au risque, avertissent les auteurs, de
porter un coup fatal au syndicalisme. Ils ont répondu vendredi aux
questions des internautes de L'Express et de L'Expansion.
olivo
: Bonjour, Enfin un livre qui dénonce les turpitudes des syndicats!
Pourquoi à, votre avis, la presse en général n'a t'elle jamais
fait d'enquêtes sérieuses sur ce sujet d'une extrême importance?
Roger
Lenglet et Jean-Luc Touly:
Parce que c'est un sujet particulièrement tabou, avec des enjeux
politiques et la crainte de mettre à jour des pratiques qui
concernent tous les partenaires sociaux, y compris le patronat et les
formations politiques. Donc un sujet qui dérange vraiment.
Pi007
: Quel est le nombre d'employés syndiqués en France?
Si
vous voulez dire "salariés", c'est en moyenne 7 à 8 % de
la population active. C'est le taux le plus bas d'Europe. La France
est même en dessous des USA qui sont à 13%. C'est 4 fois plus bas
qu'il y a 25 ans.
Ancien_DSC
: A combien estimez vous reellement le nombre de syndiqués dans le
privé ? Avez vous connaissance des astuces pour fabriquer des
adhérents virtuels?
Autour
de 4% dans le privé, et autour de 15 % dans le public. Surévaluation
des achats de timbres, notamment, etc.
Fenasse
: Pourquoi si peu de Français sont ils syndiqués??? L'importance
des syndicats devrait par conséquent être toute relative...
Selon
notre enquête de trois ans et plus auprès des ex-syndiqués et de
ceux qui hésitent à se syndiquer, la passivité des syndicats et
les complaisances inavouables mais "visibles" les
désespèrent. Le soupçon de corruption et même les illustrations
éloquentes des dérives que les salariés constatent souvent dans
les entreprises les éloignent, les discours des leaders leur
paraissent cacher les positionnements réels... A cela s'ajoute la
distance des responsables syndicaux du terrain, y compris vis à vis
de leur base. On est loin de l'argument des confédérations qui
accusent les salariés d'individualisme.
bluesmartini
: Le patron de l'Express propose de rendre obligatoire le vote aux
élections syndicales. Pour autant, si on veut que les choses
changent il faut de la concurrence entre les syndicats. Au vu de la
situation actuelle pensez vous qu'il existe un espace pour de
nouveaux courants syndicaux?
Ce
n'est pas contradictoire : ce qui serait rendu obligatoire, c'est de
voter. Chacun resterait bien sûr libre de choisir son syndicat
librement.
Tipich
: Un ami m'avait raconté qu'un délégué syndical de son
entreprise, pourtant de même rémunération que lui vivait dans une
certaine l'opulence malgré des revenus sensés être modestes!
Comment cela reste possible et pourquoi le fisc ne se pose-t-il pas
plus de questions?
Il
faut en effet se pencher sur les avantages en nature offerts par les
directions d'entreprise et sur les comptes personnels des élus, ce
que nous avons fait.
raslebol
: quels sont les salaires et avantages divers des patrons des
syndicats francais?
Attention,
l'ensemble des avantages et rémunérations restent objectivement
opaques du fait de leur diversité et de leur accumulation. Pour ne
citer que le cas des responsables syndicaux de grandes entreprises,
certains triplent leur salaire et profitent d'innombrables avantages
en nature (mobiles, logistique informatique, véhicules de fonction,
villégiatures, frais de bouche, embauche de proches, pour ne pas
parler de ceux qui montent des sociétés privées pour détourner
les fonds des CE, etc.) Et le fait que les patrons syndicaux trouvent
ensuite des fonctions ou des missions fort lucratives
zen-fiatlux:
Les centrales syndicales ne sont-elles que des préposées à
encaisser les millions de subventions publiques? Dans cette sphère
bien protégée, des milliers de permanents se partagent le gâteau,
les administrateurs et des caisses de retraites, de la sécu et de la
Caf, de la formation professionnelle, du Conseil économique et
social, de l'OIT, de l'Europe de Bruxelles, etc...?
Nous
sommes en grande partie d'accord mais c'est précisément pour
redonner de l'indépendance au syndicalisme que nous expliquons la
nécessité d'encadrer les choses, d'imposer une transparence
complète (celle du patrimoine des élus syndicaux en début puis en
fin de mandat, par exemple) et de replacer les syndiqués au centre
du système.
nadiaaouassi
: Le fonctionnement des syndicats n'est-il pas à l'image de la
plupart de nos institutions qui semblent jouir d'une impunité totale
quand elles commettent des pratiques pas toujours très catholiques?
Nous
pouvons dire que, d'une façon générale, les institutions qui sont
gérées par des représentants des syndicats patronaux et de
salariés, ou par des élus, jouissent en effet d'une certaine
impunité liée au fait que ces gestionnaires sont à la fois juges
et parties, et font profiter leurs structures des dérives.
camora
: Le système syndical ne profite qu'aux élus syndicaux , pas même
aux adhérents , le déclin des syndicats le confirme, les récents
événements le confirme ( goodyear etc.. ) ; de plus il semble que
les syndicats causent plus de tort aux salariés en gênant les
entreprises que s'ils n'existaient pas , qui aura le courage de
remettre à plat ce système mafieux ?
Ce
courage est en effet nécessaire et le PS au gouvernement aurait tout
intéret à s'en occuper sinon le bébé syndical sera entre les
mains des successeurs, et l'on ignore ce qu'ils en feront...
N'oublions pas que la corruption des syndicats ne profite pas qu'aux
élus syndicaux mais d'abord à ceux qui sont les corrupteurs...
Pierrot
: Vous évoquez beaucoup de dérives des syndicats, notamment dans
les comités d'entreprise. Mais les directions n'ont-elles pas aussi
une part de responsabilité?
Une
très grande part !!! Notamment du fait que le président du CE est
toujours l'employeur, sans oublier que les représentants des
organisations patronales se partagent les dérives à la tête des
organismes sociaux.
Carola1
: Tous les syndicats sont-ils égaux devant les turpitudes que vous
dénoncez? Y en a-t-il un qui accumule particulièrement les
casseroles?
Non,
pas plus un qu'un autre. Sud y échappe, pour l'instant, en plus
grande partie du fait de sa structure plus horizontale visant
justement à les éviter. Cela dit, c'est aussi une organisation plus
récente que les autres et créée par des militants CGT et CFDT
déçus par leurs fédérations et confédérations. Mais attention,
les propositions de corruption grandiront à proportion de son
développement.
gigi47
: Les syndicats fonctionnent-ils mieux à l'étranger? Y-a-t-il un ou
des pays modèles de ce point de vue selon vous?
La
réponse serait longue. Il faudrait sans doute se rapprocher du
modèle des pays nordiques où les prestations des syndicats
permettent aux salariés de résoudre de plus nombreux problèmes.
AKrun
: Est-ce que vous avez étudié les dérives syndicales dans les DOM?
Justement,
nous y travaillons actuellement et les témoignages à ce sujet nous
intéressent beaucoup. Pour l'heure, nous commençons à avoir ds
choses sur la Martinique et la Réunion. N'hésitez pas à nous
envoyer par courrier ou courriel (à l'éditeur First qui nous
transmettra) vos informations ou vous demandes de contacts.
Tipich
: N'avez vous pas eu de problèmes avec le syndicat de l'édition
pour publier votre livre?
Aucun,
pour l'instant.
Serge
: Faut-il de nouvelles règles ou lois pour "freiner" (ne
rêvons pas ) les élus qui se sentent délivrés de toute éthique?
Bien
sûr, nous détaillons les lois que le législateur devrait prendre
pour remettre la gestion financière des syndicats sur les bons
rails, dans un chapitre entièrement consacré au sujet. Il en va de
l'avenir même du syndicalisme.
Fenasse
: Que peuvent faire les travailleurs pour faire changer les choses?
Beaucoup
de choses : à commencer par prendre modèle sur l'exemple très
positif des syndicalistes les plus actifs. Mais encore une fois, nous
sommes obligés de vous renvoyer à notre livre...
Choupi
: La France se portrait-elle mieux sans syndicats?
Non,
tout au contraire. Il faut se mobiliser pour qu'ils devienent
indépendants financièrement des directions d'entreprise et des
gouvernements, et du carriérisme syndical. Leur rôle est
fondamental pour défendre les intérêts de TOUS les salariés face
au détricotage de leurs droits qui n'aura sinon aucune limite.
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