"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

samedi 9 septembre 2017

La fainéantise SYNDICALE : UNE TRADITION DU CAPITALISME


elle est-ti pas belle la cigiti?
« Si la classe dirigeante est avisée, elle reconnaîtra l’utilité d’un simulacre de combat si elle veut que les dirigeants syndicaux conservent une certaine influence sur leurs membres (…) Le syndicalisme a horreur de la révolution qui bouleverse les rapports entre patrons et ouvriers. (…) Bien qu’il ait été construit par et pour les ouvriers, le syndicalisme domine les travailleurs, de la même façon que le gouvernement domine le peuple.  ». Anton Pannekoek (1936)
  "Pas de quartier pour ces ennemis du peuple, ces ennemis du socialisme, ces ennemis des travailleurs. Guerre à mort aux riches et à leurs pique-assiette, les intellectuels bourgeois ; guerre aux filous, aux fainéants et aux voyous." "Comment organiser l'émulation ?" Lénine (décembre 1917)
« Tiens tes comptes avec soin et conscience, règle sagement tes dépenses, ne te laisse pas aller à la fainéantise, ne vole pas, observe la plus stricte discipline dans le travail, ces mots d'ordre raillés avec raison par les prolétaires révolutionnaires alors que la bourgeoisie tentait par ces propos de camoufler sa domination de classe d'exploiteurs, deviennent aujourd'hui, après le renversement de la bourgeoisie, les principaux mots d'ordre de l'heure. D'une part, l'application pratique de ces mots d'ordre par la masse des travailleurs est l’unique condition du salut de ce pays effroyablement martyrisé par la guerre impérialiste et les rapaces de l'impérialisme (Kérenski en tête) ; d'autre part, l'application pratique de ces mots d'ordre par le pouvoir soviétique, par ses méthodes et sur la base de ses lois, est la condition nécessaire et suffisante de la victoire définitive du socialisme. C'est ce que ne peuvent comprendre ceux qui se détournent avec mépris quand on leur parle de mettre au premier plan des mots d'ordre aussi « rebattus » et aussi, « triviaux ».
Lénine (Les tâches immédiates du pouvoir des soviets, 1918)

En 2016, le journal de la santé psychologique américaine concluait qu'être fainéant serait un signe d'intelligence1, La fainéantise ne serait pas le seul marqueur d'un QI plus élevé. D'après d'autres études, les personnes intelligentes utilisent plus d'insultes, se couchent tard et sont très désordonnées. Voilà de quoi faire plaisir aux assistés heureux (patrons et chômeurs professionnels du lumpen) !
Lénine, qualifié de fainéant réfugié en Suisse par toutes les télévisions macronesques pour couler un peu plus le souvenir de la trouille bourgeoise en 1917, était en plus un insulteur de première, donc très intelligent si l'on en croit ces billevesées de la psycho US. Le « fainéant » bolchevique, réfugié en France, aimait se rendre aux concerts de Montéhus, et l'inviter à ses réunions porte de Choisy où en première partie il lui demandait de chanter « L'impôt sur les fainéants » afin d'attirer un public important. Les gens venus pour écouter le « chanteur humanitaire » étaient invités en deuxième partie à participer à la réunion publique des révolutionnaires social-démocrates russes.

Je ne me suis pas étonné que, un journée à peine après mon article précédent, Bobo 1er ait repris mon argument sur la fainéantise syndicale (je suis immédiatement lu par la police et un millier de
personnes chaque jour), celle-ci est notoire pour les travailleurs des services publics, quand dans le privé elle est moins évidente dans les petites boites, un petit patron ne pouvant se permettre d'employer un bonze se promener dans l'atelier les mains dans les poches... Ti Macron, toujours conseillé par Attali, Cohn-Bendit et Bayrou, oublie que la qualification de fainéant dans le mouvement ouvrier a toujours visé les patrons, les actionnaires, les rentiers et surtout les petites merdes de la maîtrise (contremaîtres et mouchards), voire les flics et les petits commerçants, et naturellement les « élus », députaille et racaille syndicale. Ce qui n'est plus tout à fait vrai, de grands patrons et de plus petits bossent beaucoup plus et plus longtemps que leurs subordonnés, mais leur « travail » a une fonction autrement valorisante ; les députés et maires sont aussi des hommes d'affaire en réalité très occupés, ce qui ne veut pas dire qu'ils « travaillent ». Se faire traiter de fainéant est traditionnellement une insulte, mais aussi une caractéristique parfaitement indifférente à toute une portion de parasites sociaux qui n'appartiennent pas spécialement à la bourgeoisie : dans le secteur public il n'y a pas les 3 jours de carence du privé, et les arrêts maladie sont monnaie courante pour les « malades professionnels » alors que dans les petites boites c'est rapidement la porte. Le culte de la fainéantise exalté par les esthètes bobos situationnistes n'est en aucune façon subversif mais la preuve du manque de courage et de la pusillanimité d'une frange de la petite bourgeoisie intellectuelle et de toutes celles et ceux qu'ont l'araignée au plafond. Nos nouveaux fainéants auraient pris un coup de pied au cul par Lénine  qui déclara vouloir nettoyer « nos rangs de tous ceux qui « gardent l'héritage du capitalisme » ou qui « observent les traditions du capitalisme », c'est-à-dire des fainéants, des parasites, des dilapidateurs du Trésor »2. Le phénomène du parasitisme et de la fainéantise petite bourgeoise n'est pas vraiment pris en compte par notre militant en chambre de La Haye, contrairement à un Lénine plus terrien.

A l'origine, la tâche des syndicats ne se limitait pas à une fonction de défense des intérêts économiques immédiats des travailleurs. Les « délégués » n'étaient pas « fonctionnaires » ni déchargés de toute tâche productive. Marx et Engels y voyaient une "école de guerre" – un lieu où l’expérience des luttes conduirait naturellement au développement de la conscience de la classe. Ils citaient comme exemple la campagne des syndicats anglais pour la réduction de temps de travail – une campagne qui les amena logiquement à participer à l’agitation pour l’extension du droit de vote. Des dirigeants des syndicats anglais siègaient au Conseil Central de l’Association Internationale des Travailleurs. Cependant, Marx dut admettre que la réalité du mouvement syndical était loin de confirmer un mûrissement progressif d'une conscience de classe révolutionnaire. En 1866 il fit adopter par le Conseil Central de l’Internationale une résolution qui critiquait les syndicats :
"Les syndicats s’occupent trop exclusivement des luttes immédiates. Ils n’ont pas assez compris leur pouvoir d ‘action contre le système capitaliste lui-même... A part leur œuvre immédiate de réaction contre les manœuvres tracassières du capital, ils doivent maintenant agir sciemment comme foyers organisateurs de la classe ouvrière dans le grand but de son émancipation radicale. Ils doivent aider tout mouvement social et politique tendant dans cette direction".
Marx développa une vérification du conservatisme des appareils syndicaux, y voyant surtout un exemple d’une tendance typiquement britannique à l’embourgeoisement. Lénine reprendra la même idée mais en supprimant la spécificité britannique. Le mouvement syndical anglais, qui représentait essentiellement une partie des ouvriers les plus qualifiés, s’était du temps de Marx et d’Engels, engagé sur la voie de la "modération" . Pour certains syndicalistes déjà, la grève était un moyen de lutte "dépassé", non pour leur tendance croissante à une collaboration avec l'Etat mais pour éviter les risques de faillite de leurs organisations. Les luttes mettaient en péril les fonds des syndicats, dont la plus grande partie était consacrée aux caisses de prévoyance.
Engels, dans les années 1870-80, put mesurer l’importance de ce conservatisme borné de la bureaucratie. II voyait dans ce phénomène la manifestation de la corruption personnelle des notables syndicaux. Ces dirigeants s’appuyaient, selon lui, sur une "aristocratie ouvrière" composée des ouvriers qualifiés les mieux protégés contre la misère et le chômage. Engels s'enthousiasma pour la révolte des ouvriers inorganisés qui allait mener, à partir des années 1880, à la formation des "syndicats nouveaux". II prédit que cette révolte balayerait définitivement la bureaucratie. Pendant quelques années, ces syndicats seront effectivement proches des minorités politiques révolutionnaires. Mais la même tendance au conservatisme fut bientôt constatée « à la base » du nouveau syndicalisme prétendu révolutionnaire. L'opportunisme de la Seconde Internationale appuya paradoxalement ce conservatisme syndical récurrent, comme Proudhon elle en vint à nier ou à relativiser l'intérêt des grèves. Toute agitation pour des réformes – même des grèves pour les salaires – n'était-elle pas une sorte de « palliatif » qui faisait oublier aux travailleurs la nécessité d’une révolution politique. Pannekoek avait été influencé par cette dérive. Lénine fût par contre plus tôt très critique du syndicalisme, de la « lutte économiste » et de « l'aristocratie syndicale ». Il fit I’analogie entre les dirigeants syndicaux occidentaux et l’agent tsariste Zoubatov qui avait organisé des "syndicats" sous le contrôle de la police. Il décrivit les dirigeants syndicaux de l’époque comme des "agents de la bourgeoisie au sein du mouvement ouvrier". L‘influence de la bureaucratie, pour Lénine, se maintient grâce à l’existence d’une "aristocratie ouvrière" qu’il catégorise comme "corporative, étroite, égoïste, sans entrailles, cupide, philistine, d’esprit impérialiste, soudoyée et corrompue par l’impérialisme". L'ensemble des adjectifs peut être résumé comme « tas de fainéants », ce que notre brave astronome depuis son bureau n'a jamais vraiment perçu. Lénine, en revanche, devenu chef d'Etat « prolétarien » (définition qu'il fût amené à récuser rapidement), en intégrant les syndicats à l'Etat avec l'extinction des Conseils ouvriers, ne tarda pas à le regretter3, en particulier dans un de ses derniers textes « Mieux vaut moins mais mieux » où sa critique à tous les étages, y compris syndicaux, des fonctionnaires anciens ouvriers, est impitoyable. Cette masse d'ouvriers occupant des places d'Etat, sans compétence, souvent anciens syndicalistes et anciens mencheviques, est caractérisée par Trotsky de bureaucratie, terme confus qui n'explique rien, qui n'explique même pas le stalinisme mais qui évite de qualifier la dégénérescence capitaliste d'Etat et de mettre en cause l'invraisemblable soutien « critique » de l'opportunisme trotskien aux mensonges et crimes du « socialisme minimum », le stalinisme4.
Trotsky quand il écrivit, à propos du mouvement de juin 1936 en France (et également de la grande vague de grèves avec occupation à la même époque aux Etats Unis ) - que "Les grèves de juin démontrent à quel point sont fausses les théories gauchistes et sectaires suivant lesquelles les syndicats auraient "fait leur temps" et devraient être remplacés par d’autres organisations. . . " - n'avait vraiment pas peur de se ridiculiser. Un coup les syndicats sont utiles aux ouvriers, et le coup suivant (en 1938) Trotsky déplore que la « bureaucratie syndicale » neutralise le mouvement des « masses » :
"Cela se produit déjà lors de simples grèves, surtout lors des grèves de masse avec occupation des usines, qui ébranlent les principes de la propriété bourgeoise5. En temps de guerre et de révolution, quand la situation de la bourgeoisie devient particulièrement difficile, les dirigeants syndicaux deviennent ordinairement des ministres bourgeois."
Sur le plan de 1’organisation, les syndicats doivent rester ouverts à " tout ouvrier honnête, non taré. . . quelles que soient ses opinions politiques, religieuses et autres" sont libres de toute emprise d’un parti politique, quel qu’il soit. Les révolutionnaires, insista Trotsky, luttent non pas pour le contrôle bureaucratique, administratif des syndicats mais pour gagner la direction politique de la masse des syndiqués. Ambigu et peu clair.
Il y a des vérités indéniables, et pas très pro-syndicales dans Le Programme de Transition concernant le caractère de masse des syndicats officiels et contre les "tentatives sectaires d’édifier ou de maintenir de petits syndicats "révolutionnaires" comme une seconde édition du parti" - la prétention des mini-syndicats radicaux et le conservatisme des syndicats officiel sont dus au fait qu’ils ne représentent que les "20 à 25 %" des travailleurs "les plus qualifiés et les mieux payés"(sic ! À l'époque ! Maintenant c'est trois fois moins!) ; mais Trotsky défendit la thèse stupide de l'entrisme dans les syndicats « de masse » (= massifs pas prolétariens) et le retour dans le giron de la social-démocratie bourgeoise.
Cependant, vers la fin de sa vie, il estimait qu'il n’y avait plus de place pour des syndicats réformistes "indépendants", c’est-à-dire non intégrés entièrement à l’Etat, ce qui est vrai. Il restait incorrigible, dans le genre « tu rêves papa», Trotsky invitait ses adeptes à militer même au sein des syndicats officiels tels ceux de l’Allemagne nazie et de I ‘URSS stalinienne. Trotsky resta sur la même position opportuniste, de l'organisation sociale « courroie du parti » mais finalement caduque (et courroie de l'Etat bourgeois finalement) des « gauchistes bordiguistes » et autres Robin Goodfellow, nos conservateurs modernes (voir Laugier).
Lénine fût un piètre philosophe, mais relativement bon polémiste contre les charlatans « empioriocriticistes », mais se servir de ses notions de base « scientiste » du marxisme pour combattre la force politique indéniable qui fût la sienne méritait une déculottée, ce que fît la GCF dans l'après-guerre6. Lénine s'est inspiré du mouvement des masses oubliant autant les Mach et Avenarius que ses approximations sur la conscience de classe « apportée de l'extérieur » de la classe ouvrière. La critique de Pannekoek est donc confusionniste et sert à tous les coquins de la démocratie améliorée des Castoriadis, Cahiers Spartacus et transfuges trotskiens passés au conseillisme petit-bourgeois, pour qualifier la révolution russe de bourgeoise et le parti bolchevique de simple rouage de l'intelligentsia7.
Pannekoek considéré comme idéaliste et gauchiste par les trotskiens (ce qui n'est pas entièrement faux) pour son rejet des syndicats est régulièrement pompé par tous les transfuges du trotskisme, comme ce fût le cas du défunt groupe « Socialisme ou Barbarie » qui n'a diffusé qu'une marmelade néo-léniniste et confusionniste avec une couche de « l'idéaliste » astronome. Pour Pannekoek dans son texte de 1936 les syndicats auront été une forme primitive du mouvement ouvrier. Il écrit : « Tout ceci concorde fort bien avec le véritable caractère du syndicalisme, dont les revendications ne vont jamais au-delà du capitalisme. Le but du syndicalisme n’est pas de remplacer le système capitaliste par un autre mode de production, mais d’améliorer les conditions de vie à l’intérieur même du capitalisme. L’essence du syndicalisme n’est pas révolutionnaire mais conservatrice ».
En réalité notre universitaire n'est pas si clair, estimant que « l'action syndicaliste fait partie de la lutte des classes » et que « La tâche et le rôle des syndicats est de continuer la lutte ». Le syndicalisme resterait une part infime de la lutte des classes, élément destiné à entrer en conflit avec la classe ouvrière !
Il décrit les fonctionnaires syndicaux comme des « spécialistes », et cette caste vit par elle-même (donc comment pourrait-on la considérer comme partie de la lutte des classes, sans repréciser qu'ils ne sont que les larbins de la classe bourgeoise?). Alors il ajoute la précision suivante : « Ils ne travaillent pas en usine, ils ne sont pas exploités par les capitalistes, ils ne sont pas menacés par le chômage. Ils siègent dans des bureaux, à des postes relativement stables. Ils discutent des questions syndicales, prennent la parole aux assemblées d’ouvriers et négocient avec les patrons. Certes, ils doivent être du côté des ouvriers dont il leur faut défendre les intérêts et les revendications contre les capitalistes. Mais en cela, leur rôle n’est guère différent de celui de l’avocat d’une organisation quelconque ». Tout cela est encore vrai mais Pannekoek n'a pas connu l'invention moderne de l'auto-représentation syndicale gouvernementale chargée de chapeauter toute l'industrie et de représenter n'importe quel secteur du paysage industriel national sans l'avis de celui-ci ! C'est comme l'Etat israélien qui prétend parler au nom de tous les juifs croyants ou incroyants !
Sur le plan économique les bonzes syndicaux ne peuvent plus être considérés comme des prolétaires. D'accord !
Le « syndicalisme industriel » (cf. les IWW) « Il combat le capitalisme sous sa forme patronale, dans le secteur économique de la production, mais il ne peut s’attaquer à son bastion politique, le pouvoir étatique ». Alors pourquoi M. Pannekoek a-t-il persisté à considérer que le parti ne pouvait que prendre le pouvoir et se retourner contre les ouvriers ? Une réapparition miraculeuse des fameux si brefs Conseils ouvriers permettra donc seule de renverser le capitalisme, à moins que le réchauffement climatique ne prenne le dessus sur la compétition des classes ?


Solutions de M. Pannekoek, des généralités et quelques vérités, comme un couteau sans manche auquel il manque le parti:

« Quant à l’ensemble de la classe ouvrière, elle ne se sent pas concernée par la lutte d’un groupe de grévistes. Certes, la masse des travailleurs n’est jamais hostile à une action de grève ; elle peut même aller jusqu’à entreprendre des collectes pour soutenir les grévistes – à condition que celles-ci ne soient pas interdites sur ordre d’un tribunal. Mais cette sympathie ne va guère plus loin : les grévistes restent seuls, tandis que des millions de travailleurs les observent passivement. Et la lutte ne peut être gagnée (sauf dans des cas particuliers lorsque le patronat décide, pour des raisons économiques, de satisfaire certaines revendications) tant que l’ensemble de la classe ouvrière n’est pas unie dans ce combat.
La situation est différente lorsque les travailleurs se sentent directement impliqués dans la lutte ; lorsqu’ils réalisent que leur avenir est en jeu. A partir du moment où la grève se généralise à l’ensemble de l’industrie, le pouvoir capitaliste doit affronter le pouvoir collectif de la classe ouvrière. On a souvent dit que l’extension de la grève, et sa généralisation à l’ensemble des activités d’un pays, était le plus sûr moyen de s’assurer la victoire. Mais il faut se garder de voir dans cette tactique un schéma pratique dont on peut faire usage à tout instant avec succès. S’il en était ainsi, le syndicalisme n’aurait pas manqué de l’employer constamment. La grève générale ne peut être décrétée, selon l’humeur des dirigeants syndicaux, comme une simple tactique. Elle ne peut naître que des entrailles de la classe ouvrière, comme l’expression de sa spontanéité ; et elle ne peut se produire que lorsque l’enjeu du combat dépasse largement les simples revendications d’un seul groupe. Alors, les travailleurs mettront véritablement toutes leurs forces, leur enthousiasme, leur solidarité et leur capacité d’endurance dans la lutte ». Et dieu soit loué !
En 1972 un article du Monde Diplo expliquait comment les fainéants des syndicats étatiques russes comptaient mener la lutte contre les fainéants au travail....8
La saillie de Macron sur les fainéants n'est ni brutale ni irréfléchie. La bronca de la presse américaine lui rend autant service que la résurrection de Marine, la veille de la manif de la bande à Méluchon. Je le répète la loi terroriste « travaille » ne concernant pour l'essentiel que le secteur privé – qu'il faut isoler plus encore dans ses non-avantages - il faut en permanence stigmatiser  les "planqués" du secteur public en tant que plus privilégiés que les embusqués milliardaires de la classe dominante et assimiler les travailleurs de ces secteurs à leurs feignasses syndicales et autres plantons des CE ; c'est ce que toutes les chaînes macronesques de débats honteux entre spés formatés ont répercuté9.
Roi du simulacre et de la mascarade, un des représentants patentés des feignasses politiques et syndicales, le pape de l'insoumission bouffonne Méluchon a levé haut le drapeau des manifs fainéantes et pépères : «abrutis, cyniques et fainéants, venez défiler dans la rue les 12 et et 23 septembre prochains ». Ils resteront entre eux !

NOTES


1http://www.huffingtonpost.fr/2016/08/12/signe-intelligence-faineant-etude_n_11474034.html
2Les tâches immédiates... Ou encore : « La presse doit servir d'instrument à l'édification socialiste ; elle doit faire connaître dans tous leurs détails les succès des communes modèles, étudier les causes de leur réussite, leurs méthodes de travail et de gestion ; d'un autre côté, elle portera au « tableau noir » les communes qui s'obstinent à conserver les « traditions du capitalisme », c'est-à-dire celles de l'anarchie, de la fainéantise, du désordre, de la spéculation ».
3En 1921 : « « Au 5 mai 1918, le bureaucratisme ne figurait pas dans notre champ visuel. Six mois après la révolution d’Octobre, alors que nous avions détruit de fond en comble l’ancien appareil bureaucratique, nous ne ressentions pas encore les effets de ce mal. Une année encore se passe. Le 8ème congrès du P.C.R. (bolchevik), qui se tient du 18 au 23 mars 1919, adopte un nouveau programme où nous parlons franchement, sans crainte de reconnaître le mal, mais désireux au contraire de le démasquer… - où nous parlons d’une « reconnaissance partielle du bureaucratisme au sein du régime soviétique ». cf. https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2934
4Dont le plus tout jeunot Besancenot ne vous révèlera rien d'autre que la vénération pour Léon Davidovitch dans son livre de rentrée, contenant une défense limite cocasse de 1917 : « 1917 ? une contre histoire de la révolution russe », 17 euros à la brèche.
5Pauvre Trotsky qui voyait poindre la révolution avec la farce des Fronts popus ! Quand Blum en plus confia plus tard à Riom pour sa défense patriotique : « l'usine occupait les ouvriers » !
6Lire dans la Rint du CCI : https://fr.internationalism.org/rinte25/lenine.htm, avec une excellente introduction de Marc Chirik aux articles de Mousso et Philippe (un mathématicien et un scientifique), et le recueil de l'ensemble de la revue Internationalisme sur le site : Guerre ou Révolution.
7Un certain nombre d'individus qui cachent sous des sigles divers qui un seul « secrétaire général du futur parti mondial », qui un couple pervers, qui trois ivrognes, se définissent comme en plein accord avec l'héritage de la « Gauche communiste », ce qui ne coûte pas cher. Mais l'accord avec les meilleures idées révolutionnaires n'en fait pas des composantes fiables d'un virtuel parti futur. Le CCI a montré naguère, comme d'autres groupuscules fermés et rigoureux que l'accord général ne signifie rien s'il s'accompagne d'un comportement manipulateur et louche ; il a montré que le comportement est une question politique à part entière. La plupart de ceux qui se revendiquent à l'heure actuelle de la « gécé », n'auraient jamais pu être admis dans les partis intègres de naguère. Du moins au début.
8https://www.monde-diplomatique.fr/1972/05/FAY/30914: Les syndicats soviétiques restent au service de l'Etat patron.
9En particulier LCI avec Pujadas, recyclé, et qui pour remonter dans l'estime de ses employeurs, fait du zèle macronesque. Vendredi soir, 3 larbins en faveur de l'attaque sur les retraites (dont le lâche pithécanthrope De Closet) et face à eux, avec peu de temps de parole, un jeune syndicaliste de Sud Rail, incapable de les contrer sur le fond. Même si là encore un peu de vrai se mêle au faux, c'est vrai les retraités nous sommes bien plus privilégiés que les jeunes actifs, et qu'il y a une masse de retraites cadres, journalistes, intermittents du spectacle, syndicalistes et politiciens qui ont vraiment une big pension !

ANNEXES


- Lire le texte du kapédisme français « L'ouvrier communiste » (1929) ici : http://www.non-fides.fr/?Faut-il-conque-rir-les-syndicats

- (repiqué de l'Express) Dans "Syndicats Corruption, dérives, trahisons", Roger Lenglet et Jean-Luc Touly dressent un tableau noir des petites et grandes turpitudes syndicales. Ils ont répondu vendredi aux questions des internautes. Compte-rendu.
Le livre du journaliste Roger Lenglet et du juge prud'homal Jean-Luc Touly, Syndicats Corruption, dérives, trahisons, aux éditions First, dresse un tableau noir des petites et grandes turpitudes syndicales. Des dérives qui n'épargnent aucune organisation, souvent sous le regard complice du patronat. Au risque, avertissent les auteurs, de porter un coup fatal au syndicalisme. Ils ont répondu vendredi aux questions des internautes de L'Express et de L'Expansion. 
olivo : Bonjour, Enfin un livre qui dénonce les turpitudes des syndicats! Pourquoi à, votre avis, la presse en général n'a t'elle jamais fait d'enquêtes sérieuses sur ce sujet d'une extrême importance?
Roger Lenglet et Jean-Luc Touly: Parce que c'est un sujet particulièrement tabou, avec des enjeux politiques et la crainte de mettre à jour des pratiques qui concernent tous les partenaires sociaux, y compris le patronat et les formations politiques. Donc un sujet qui dérange vraiment.  
Pi007 : Quel est le nombre d'employés syndiqués en France?
Si vous voulez dire "salariés", c'est en moyenne 7 à 8 % de la population active. C'est le taux le plus bas d'Europe. La France est même en dessous des USA qui sont à 13%. C'est 4 fois plus bas qu'il y a 25 ans.  
Ancien_DSC : A combien estimez vous reellement le nombre de syndiqués dans le privé ? Avez vous connaissance des astuces pour fabriquer des adhérents virtuels?
Autour de 4% dans le privé, et autour de 15 % dans le public. Surévaluation des achats de timbres, notamment, etc.  
Fenasse : Pourquoi si peu de Français sont ils syndiqués??? L'importance des syndicats devrait par conséquent être toute relative...
Selon notre enquête de trois ans et plus auprès des ex-syndiqués et de ceux qui hésitent à se syndiquer, la passivité des syndicats et les complaisances inavouables mais "visibles" les désespèrent. Le soupçon de corruption et même les illustrations éloquentes des dérives que les salariés constatent souvent dans les entreprises les éloignent, les discours des leaders leur paraissent cacher les positionnements réels... A cela s'ajoute la distance des responsables syndicaux du terrain, y compris vis à vis de leur base. On est loin de l'argument des confédérations qui accusent les salariés d'individualisme.  
bluesmartini : Le patron de l'Express propose de rendre obligatoire le vote aux élections syndicales. Pour autant, si on veut que les choses changent il faut de la concurrence entre les syndicats. Au vu de la situation actuelle pensez vous qu'il existe un espace pour de nouveaux courants syndicaux?
Ce n'est pas contradictoire : ce qui serait rendu obligatoire, c'est de voter. Chacun resterait bien sûr libre de choisir son syndicat librement. 
Tipich : Un ami m'avait raconté qu'un délégué syndical de son entreprise, pourtant de même rémunération que lui vivait dans une certaine l'opulence malgré des revenus sensés être modestes! Comment cela reste possible et pourquoi le fisc ne se pose-t-il pas plus de questions?
Il faut en effet se pencher sur les avantages en nature offerts par les directions d'entreprise et sur les comptes personnels des élus, ce que nous avons fait.  
raslebol : quels sont les salaires et avantages divers des patrons des syndicats francais?
Attention, l'ensemble des avantages et rémunérations restent objectivement opaques du fait de leur diversité et de leur accumulation. Pour ne citer que le cas des responsables syndicaux de grandes entreprises, certains triplent leur salaire et profitent d'innombrables avantages en nature (mobiles, logistique informatique, véhicules de fonction, villégiatures, frais de bouche, embauche de proches, pour ne pas parler de ceux qui montent des sociétés privées pour détourner les fonds des CE, etc.) Et le fait que les patrons syndicaux trouvent ensuite des fonctions ou des missions fort lucratives  
zen-fiatlux: Les centrales syndicales ne sont-elles que des préposées à encaisser les millions de subventions publiques? Dans cette sphère bien protégée, des milliers de permanents se partagent le gâteau, les administrateurs et des caisses de retraites, de la sécu et de la Caf, de la formation professionnelle, du Conseil économique et social, de l'OIT, de l'Europe de Bruxelles, etc...?
Nous sommes en grande partie d'accord mais c'est précisément pour redonner de l'indépendance au syndicalisme que nous expliquons la nécessité d'encadrer les choses, d'imposer une transparence complète (celle du patrimoine des élus syndicaux en début puis en fin de mandat, par exemple) et de replacer les syndiqués au centre du système.  
nadiaaouassi : Le fonctionnement des syndicats n'est-il pas à l'image de la plupart de nos institutions qui semblent jouir d'une impunité totale quand elles commettent des pratiques pas toujours très catholiques?
Nous pouvons dire que, d'une façon générale, les institutions qui sont gérées par des représentants des syndicats patronaux et de salariés, ou par des élus, jouissent en effet d'une certaine impunité liée au fait que ces gestionnaires sont à la fois juges et parties, et font profiter leurs structures des dérives.  
camora : Le système syndical ne profite qu'aux élus syndicaux , pas même aux adhérents , le déclin des syndicats le confirme, les récents événements le confirme ( goodyear etc.. ) ; de plus il semble que les syndicats causent plus de tort aux salariés en gênant les entreprises que s'ils n'existaient pas , qui aura le courage de remettre à plat ce système mafieux ?
Ce courage est en effet nécessaire et le PS au gouvernement aurait tout intéret à s'en occuper sinon le bébé syndical sera entre les mains des successeurs, et l'on ignore ce qu'ils en feront... N'oublions pas que la corruption des syndicats ne profite pas qu'aux élus syndicaux mais d'abord à ceux qui sont les corrupteurs...  
Pierrot : Vous évoquez beaucoup de dérives des syndicats, notamment dans les comités d'entreprise. Mais les directions n'ont-elles pas aussi une part de responsabilité?
Une très grande part !!! Notamment du fait que le président du CE est toujours l'employeur, sans oublier que les représentants des organisations patronales se partagent les dérives à la tête des organismes sociaux.  
Carola1 : Tous les syndicats sont-ils égaux devant les turpitudes que vous dénoncez? Y en a-t-il un qui accumule particulièrement les casseroles?
Non, pas plus un qu'un autre. Sud y échappe, pour l'instant, en plus grande partie du fait de sa structure plus horizontale visant justement à les éviter. Cela dit, c'est aussi une organisation plus récente que les autres et créée par des militants CGT et CFDT déçus par leurs fédérations et confédérations. Mais attention, les propositions de corruption grandiront à proportion de son développement.  
gigi47 : Les syndicats fonctionnent-ils mieux à l'étranger? Y-a-t-il un ou des pays modèles de ce point de vue selon vous?
La réponse serait longue. Il faudrait sans doute se rapprocher du modèle des pays nordiques où les prestations des syndicats permettent aux salariés de résoudre de plus nombreux problèmes.  
AKrun : Est-ce que vous avez étudié les dérives syndicales dans les DOM?
Justement, nous y travaillons actuellement et les témoignages à ce sujet nous intéressent beaucoup. Pour l'heure, nous commençons à avoir ds choses sur la Martinique et la Réunion. N'hésitez pas à nous envoyer par courrier ou courriel (à l'éditeur First qui nous transmettra) vos informations ou vous demandes de contacts.  
Tipich : N'avez vous pas eu de problèmes avec le syndicat de l'édition pour publier votre livre?
Aucun, pour l'instant.  
Serge : Faut-il de nouvelles règles ou lois pour "freiner" (ne rêvons pas ) les élus qui se sentent délivrés de toute éthique?
Bien sûr, nous détaillons les lois que le législateur devrait prendre pour remettre la gestion financière des syndicats sur les bons rails, dans un chapitre entièrement consacré au sujet. Il en va de l'avenir même du syndicalisme.  
Fenasse : Que peuvent faire les travailleurs pour faire changer les choses?
Beaucoup de choses : à commencer par prendre modèle sur l'exemple très positif des syndicalistes les plus actifs. Mais encore une fois, nous sommes obligés de vous renvoyer à notre livre...  
Choupi : La France se portrait-elle mieux sans syndicats?
Non, tout au contraire. Il faut se mobiliser pour qu'ils devienent indépendants financièrement des directions d'entreprise et des gouvernements, et du carriérisme syndical. Leur rôle est fondamental pour défendre les intérêts de TOUS les salariés face au détricotage de leurs droits qui n'aura sinon aucune limite.  




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