attentats
de Paris:
le
capitalisme est responsable
guerre
de classe contre le capitalisme!
«Nous sommes
en guerre!»,
tel est le leitmotiv des personnalités gouvernementales comme des
politiciens des divers partis français, après les meurtriers
attentats de Paris et Saint Denis.
Mais en fait ce
n'est pas d'hier que l'impérialisme français est en guerre, même
si jusqu'ici les populations françaises n'en ressentaient guère les
contrecoups dans leurs chairs.
Il y a un peu plus
d'un an le président Hollande annonçait en grande fanfare la
décision de participer aux bombardements américains en Irak,
décision qui fut suivie par l'envoi sur le terrain de plusieurs
dizaines de commandos des «Forces Spéciales»; il y a quelques
semaines le gouvernement décidait de participer aux bombardements en
Syrie; il y a quelques jours il annonçait l'envoi dans le Golfe
Persique d'un groupe aéronaval (porte-avions, sous-marin nucléaire
d'attaque et navires de guerre en protection) pour intensifier sa
participation à la guerre en Irak et en Syrie. Sous le gouvernement
dit «de gauche», l'impérialisme français fait preuve d'une
poussée d'agressivité militaire qu'il n'avait pas connu depuis...
les gouvernements du socialiste Mitterrand.
Il s'agit cependant
d'une vieille et sinistre tradition impérialiste tricolore; sous
Sarkozy, les cercles impérialistes avaient été à l'origine de la
guerre en Libye qui a plongé ce pays dans un chaos dont il n'est
toujours pas sorti. On ne compte pas le nombre des interventions
militaires en Afrique depuis la fin officielle des colonies;
rappelons seulement les responsabilités françaises dans le génocide
des Tutsi au Rwanda qui a fait plusieurs centaines de milliers de
morts. Quant aux guerres coloniales, elles ont causé aussi des
centaines et des centaines de milliers de victimes.
L'impérialisme
français est sans doute l'un des plus rapaces et sanglants
représentants de l'impérialisme, ce système de domination de la
planète par une poignée de grands centres capitalistes et d'Etats à
leur service; mais, comme ses confrères, il est aussi en guerre
contre ses propres prolétaires, n'hésitant pas à user de la
violence la plus brutale pour maintenir l'ordre bourgeois et les
profits capitalistes.
Sans remonter aux
terribles massacres par lesquels il a répondu aux révoltes
ouvrières tout au long du dix-neuvième siècle, souvenons-nous de
la tuerie en octobre 1961 par la police de centaines de travailleurs
algériens manifestant pacifiquement à Paris. Le gouvernement vient
d'ailleurs de décréter l' «état d'urgence», une mesure
d'exception créée lors de la guerre d'Algérie et qui avait déjà
été utilisée en 2005 lors des émeutes des banlieues...
Lorsque la décision
avait été prise de participer aux bombardements en Irak, le
gouvernement avait appelé à «l'union nationale» pour soutenir
une guerre à laquelle il affirmait participer pour protéger la
population française comme la population irakienne contre les crimes
terroristes; ces appels à l'union entre tous les citoyens ont été
réitérés depuis et ils le sont à nouveau aujourd'hui.
Il s'agit en réalité
d'appels aux prolétaires à se solidariser avec «leur»
impérialisme national, c'est-à-dire avec les capitalistes qui les
exploitent, qui oppriment les prolétaires et les masses déshéritées
des pays dominés, qui pillent la planète et qui mènent des guerres
incessantes. L'union nationale ne sert que la bourgeoisie, les
prolétaires en sont toujours les victimes, que ce soit en étant
exploités sur leur lieu de travail, en servant de chair à canon.
Toutes les mesures
dites de sécurité qui depuis des mois et des années sont
continuellement renforcées (plans vigipirate, mobilisation de
l'armée, espionnage massif des communications, etc.) n'ont jamais
servi à protéger les populations, comme le démontrent une fois de
plus les derniers attentats; elles ne servent qu'à protéger les
intérêts des bourgeois et à défendre le système capitaliste par
l'intimidation des «fauteurs de trouble» potentiels et tout
particulièrement des prolétaires.
L'Etat bourgeois
est cent fois plus efficace pour arrêter des travailleurs qui
déchirent la chemise de leur patron que pour empêcher des attentats
contre les habitants de Paris: démonstration que les victimes
civiles ne sont jamais que des «dommages collatéraux» dans les
entreprises impérialistes, sous les bombes en Syrie et en Irak comme
dans les rues ou les lieux de concert de la capitale.
Mais les cadavres
des victimes sont cyniquement utilisés pour alimenter les campagnes
d'union nationale et de soutien à l'Etat et à ses forces de
répression, et pour susciter l'adhésion aux campagnes militaires.
D'ores et déjà les politiciens des partis de droite et de gauche
multiplient les déclarations martiales. Rien d'étonnant à cela: en
fidèles partisans de l'impérialisme, ils avaient déjà approuvé
les récentes interventions militaires françaises en Libye, en
Afrique et au Moyen-Orient; ils sont également unanimes pour
soutenir les actions du gouvernement et appeler à l'union
interclassiste.
Les prolétaires ne
doivent pas se laisser abuser par ces représentants ou ces
serviteurs de la bourgeoisie; ils ne doivent accorder aucune
confiance au gouvernement et aux institutions de l'Etat bourgeois,
qui sont au service exclusif de leurs ennemis de classe. Les
sanglantes attaques de Paris et Saint Denis sont la conséquence des
agissements criminels de ces derniers, les djihadistes répondant par
des actes terroristes individuels au terrorisme à grande échelle
des impérialistes.
Vouloir se protéger
du terrorisme djihadiste ou le combattre en se rassemblant derrière
l'Etat bourgeois, ne signifierait pas seulement pour le prolétariat
accepter de se rendre complice du terrorisme impérialiste; cela
signifierait aussi accepter de rester l'éternelle victime
consentante du capitalisme.
Les attentats de
Paris et d'Ankara, ceux de Beyrouth ou du Tchad, comme les guerres en
Ukraine ou au Moyen-Orient, sont la préfiguration de l'avenir de
misère, de massacres et de guerres généralisées que le
capitalisme en crise réserve au prolétariat et aux masses du monde
entier.
Pour y échapper, il
n'y a pas un camp bourgeois à choisir contre un autre; il n'y a pas
d'autre solution que la destruction du capitalisme, destruction qui
ne peut s'accomplir que par la révolution communiste internationale.
Parce qu'il est la
classe sociale dont l'exploitation fait vivre le capitalisme, le
prolétariat possède en lui la capacité d'en finir avec le mode de
production capitaliste et la société d'injustice et d'oppression,
de guerres et de massacres, édifiée sur ses bases: il suffit qu'il
refuse de continuer à se laisser exploiter pour faire s'écrouler ce
gigantesque édifice.
C'est la voie de la
reprise de la lutte prolétarienne, de la guerre de classe
révolutionnaire contre toutes les bourgeoisies et tous les Etats
bourgeois; elle implique de briser les liens patiemment tissés
depuis des décennies pour tenir le prolétariat enfermé dans
l'interclassisme, de rompre avec les multiples forces et institutions
de la collaboration de classe, d'abandonner les illusions dans
l'union nationale, la démocratie et l'Etat, qui sont entretenues par
tout un ensemble d'amortisseurs sociaux, afin de trouver les forces
et les armes de classe et de reconstituer l'organisation politique
pour mener le combat.
Ce n'est pas une
voie facile, rapide ou sans risques; mais le prolétariat s'y est
déjà historiquement engagé lorsque par le passé il s'est lancé à
l'attaque des citadelles capitalistes. Il devra nécessairement s'y
engager à nouveau demain, sur la base des positions politiques,
programmatiques et théoriques marxistes inlassablement défendues
par la Gauche Communiste, sans se laisser arrêter ni intimider par
les coups de l'adversaire. Il trouvera alors la force de venger
toutes les victimes du capitalisme en mettant définitivement fin à
ce système infâme.
Non aux guerres
capitalistes!
Non à l'union
nationale!
Pour la reprise
de la lutte de classe!
Pour la
révolution communiste internationale!
Parti
Communiste International
www.pcint.org
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