UN JOUR DE PLUS DE PROPAGANDE DANS L'HISTOIRE DE LA FABLE TERRORISTE
La COP21, cette conférence mondiale
sur le climat des grands capitalistes et du lutin Hulot, cornaquée
par les plus gros pollueurs, ne nous intéresse pas du tout. Ces
hypocrites réchauffeurs bellicistes causent oxygène pour la
pérennité de leur hausse tendancielle du taux de profit en
parrainant les pires guerres dans le monde et en étouffant les
millions de prolétaires au travail. Pas plus que ne nous émeuvent
les échauffourées des marginaux « djihadistes verts »
(cf. comme Caron l'herbivore) – avec tenue d'émeutier Décathlon
ou coiffe américaine rasta en vogue - avec la police place de la
République (endeuillée) qui les a un quelque peu tirés par les
cheveux en GAV. Ce spectacle altermondialiste avec ses Pinocchios
d'estrade et ses Gnafrons de rue, ne pourra faire oublier de sitôt
la barbarie en plein Paris.
Face aux appels enamourés des bobos
parisiens excités, il vaut mieux parfois rester devant sa télé1.
« Un jour dans l'histoire : de Ben Laden à Daesh, docu de
propagande diffusé en plein dimanche soir, heure de plus grand suivi
national du « programme » télévisuel, aura fait l'objet
d'une promotion soignée comme pansement psychologique, pour ne pas
dire bourrage de cervelle, après les massacres à Paris. Tous les
magazines hebdomadaires jusqu'à la radio d'Etat, France info, n'ont
pas atténué leurs louanges pour pousser les spectateurs, déjà
gavés des commentaires répétitifs et insipides sur le terrorisme
en général et ses tueurs en particulier. Appel d'offre de l'Obs :
« Pour éclairer les récents
événements France 2 bouscule (sic) sa programmation et ouvre une
soirée spéciale avec un documentaire exceptionnel, à la fois
pédagogique et captivant, qui plonge aux sources de Daech »
(télé OBS, fin novembre).
Première grande fable, qui va être
serinée tout le long : l'imprévoyance des Américains. En mai
1998, Clinton aurait fait annuler un projet de kidnapping de Ben
Laden : « En Occident on avait tendance à penser qu'un
barbu qui mange de la chèvre grillée dans le désert était un
abruti ». Le moment fondateur aurait été la prise d'otages
massive à la Mecque le 20 novembre 1979 (premier jour de l'an 1400
du calendrier musulman) par 200 ou 300 islamistes armés aux ordres
d'un nouveau petit caporal historique, après Napoléon et Hitler, un
certain Juhayman al-Otaybi2.
Or la famille Ben Laden est mêlée à l'affaire et Khomeini en Iran
ne se prive pas de crier sur tous les toits que c'est un coup de la
3.
Le plumitif nous entraîne dans la version romancée qui va nous être
servie le dimanche qui suit ; on apprend que Ben Laden « tisse
sa toile », que « la CIA tombe des nues devant la taille
et la modernité de l'organisation », que Ben Laden « ne
l'envoie pas dire : « Les Américains ont commis une
absurdité sans précédent en attaquant l'Islam et ses symboles les
plus importants ». Nouveau scoop, nouvelle négligence US, un
drone a été envoyé pour tuer Ben Laden mais hélas – le suspense
se corse - « il n'était pas armé car CIA et armée s'étaient
disputés pour savoir qui paierait ».
CIA. Un peu partout des ambassades américaines sont attaquées. Si
certains en ont tiré ultérieurement la théorie d'une gouvernance
mondiale par le chaos, personne n'a encore théorisé plutôt une
gouvernance par la victimisation – en guerre il vaut toujours mieux
passer pour l'agressé : les Etats-Unis, après leur défaite au
Vietnam, ont tiré les marrons du feu, idem en Somalie puis
successivement dans divers pays arabes. Sous une réputation
d'affaiblissement de leur « empire » ils gouvernent
toujours le monde, mieux encore évidemment après la chute du bloc
de l'Est
Confondant mon cher Watson lorsqu'un
rapport de la CIA annonçant un possible Armageddon en Amérique est
remis à Bush : « il la range dans un tiroir »4.
Dans la succession des spécialistes,
assis bien au chaud, qui se succèdent dans les émissions dites
documentaires des télés américano-anglaises, toutes ainsi
façonnées, une guinche nommée Cynthia Storer est chargée de
postériser la fable : « Notre administration en était
restée à la guerre froide. Elle ne comprenait pas qu'un groupe non
gouvernemental (sic) puisse être aussi fort qu'un Etat ».
Toute la fabrique de Daech est ainsi
résumée te on retombe en plein dans la fable qui régit les médias
qui explique tout mais qui n'explique rien. Le résumé du Figaro est
assez fidèle et vous dispensera de replay :
France 2 : al-Qaida, les racines du mal
CE SOIR À LA TÉLÉ - Un jour dans l'histoire retrace près de quarante ans de terrorisme islamiste, d'Oussama Ben Laden à Daech.« Comment en est-on arrivé aux attentats du 13 novembre? Pour répondre à cette question, Laurent
Delahousse propose, ce dimanche sur France 2, un documentaire qui retrace l'histoire d'al-Qaida et montre comment Daech est l'héritier de l'organisation créée en 1998 par Oussama Ben Laden. Riche de témoignages de spécialistes et d'images d'archives, Aux origines du djihad décrit la montée en puissance du terrorisme islamiste depuis près de quarante ans. Il pointe du doigt la difficulté, voire l'incapacité, des Occidentaux à prendre la mesure de la menace. Et les erreurs commises par les démocraties en général et les États-Unis en particulier.
Le documentaire commence par replacer Oussama Ben Laden dans le contexte historique. Le 20 novembre 1979, alors que le futur chef d'al-Qaida n'est qu'un étudiant de 22 ans, a lieu une attaque terroriste contre la grande mosquée de La Mecque. Un groupe d'extrémistes musulmans de diverses nationalités effectue une prise d'otages et tue plusieurs centaines de personnes. La mosquée est libérée par l'armée saoudienne le 4 décembre avec l'aide de la France et du GIGN.
Banni d'Arabie saoudite
À cette époque, le jeune Oussama, fils de la puissante famille Ben Laden, proche des autorités saoudiennes, est loin d'être un terroriste. Contrairement à ses nombreux frères et soeurs partis étudier en Occident, il est resté au pays et a reçu une éducation religieuse stricte. C'est tout naturellement qu'en 1980 il accepte l'offre des services secrets saoudiens d'aller rejoindre l'Afghanistan pour combattre l'Union soviétique.Le jeune millionnaire s'investit corps et âme dans sa nouvelle mission. Il recrute des djihadistes qui viennent de l'ensemble du monde musulman pour faire plier l'URSS, avec le soutien des États-Unis, en 1988. Cette même année, Ben Laden rencontre, au Pakistan, le chef terroriste égyptien Ayman al-Zaouahiri, avec lequel il a créé en secret al-Qaida (La Base).
De retour en Arabie saoudite en 1990, Ben Laden se radicalise et devient anti-américain. L'invasion du Koweït par l'Irak, alors que les Saoudiens refusent l'offre de Ben Laden d'intervenir avec ses djihadistes, marque une rupture. Banni de son pays, Ben Laden s'exile au Soudan. Là, il devient un terroriste qui finance des attentats dans le monde entier. Il faudra attendre 1995, après la première attaque du World Trade Center en 1993, pour que la CIA soupçonne Oussama Ben Laden.
Ce dernier retourne en Afghanistan en 1996. Le terroriste prête allégeance au Mollah Omar, le chef des talibans. Al-Qaida est dirigée par Ben Laden et al-Zaouahiri, et par l'ingénieur pakistanais Khalid Cheikh -Mohammed. L'organisation, moderne et structurée, se développe. Ce n'est que huit ans après sa création que la CIA découvre son existence... En mai 1998, l'agence américaine prévoit d'enlever Ben Laden, mais Bill Clinton juge la menace trop faible et annule l'opération. Dans la foulée, le Saoudien menace les Américains de les frapper sur leur sol. Ce sera le 11 septembre 2001. Le documentaire dénonce l'incapacité du pouvoir américain à prendre au sérieux al-Qaida et considère la deuxième guerre du Golfe en 2003 comme une erreur. Enfin, il analyse l'engrenage qui a mené à la naissance de Daech, sur les ruines de l'Irak »5.
AUTOPSIE
D'UN MONTAGE PROPAGANDISTE DE FRANCE 2
La soirée spéciale « pédagogique
et captivante » ne fût que la resucée habituelle, comme chez
Arte ou LCP d'émission prédigérées anglaises ou américaines. Je
n'ai dû qu'à mon œil exercé de saisir les les sources du
documentaire « exceptionnel » au générique de fin
passant de manière ultra-rapide, compilation présentée
mensongèrement par Delahousse comme le fruit d'un an de collage
d'archives de ses congénères ; ce qui est faux à l'évidence
et n'a probablement demandé que deux jours de travail à leurs
archivistes pour concocter une dizaine de chapitres fantaisistes aux
images repiquées à vice news (sic) filiale de vice media, situé à
New York, une espèce de conglomérat libéral-gauchiste qui possède
une presse, une télévision et une maison d'édition. Ils servent de
source à la plupart des médias européens. France 2 est cliente
depuis longtemps6.
PREMIER mensonge : tout part de
« l'axe du mal », cette bonne vieille théorie américaine
pour dénoncer leurs adversaires impérialistes ou la muleta
mondiale, le terrorisme : « les racines du mal »,
ajout complaisant du Figaro. Qui prétendra que les médias ne sont
ni complices ni uniformes ?
DEUXIEME mensonge, devenu habituel et
indétrônable depuis le 11 septembre 2001, les Etats-Unis et leurs
services secrets NE SAVAIENT PAS, comme je le rapporte en
introduction. Cela restera l'idée centrale du scénario tout le
long. Delahousse, qui veut garder sa place de beau Serge qui explique
tout, n'allait pas déroger avec ses collègues scénaristes dans
l'ombre, à la pieuse et sévère rengaine de l'innocence de la
puissance militaire la mieux outillée en surveillance électronique
de la planète depuis des décennies.
TROISIEME mensonge, le « documentaire
exceptionnel » allait être suivi d'un « débat » ;
pftt, de débat il ne pouvait y avoir concernant la guerre en cours,
ni débat démocratique avec opposants qui eussent pu glisser des
vérités gênantes pour la doxa capitaliste occidentale, poser de
vraies questions, ni échanges honnêtes sur les conditions du
bourrage de crâne en période de « lois d'exception ».
Le petit minet télégraphiste Delahousse aura psalmodié la
« discussion » (à sens unique) avec ses phrases
innocentes entre les séquences sur le ton de la confidence, sous le
sceau de l'info qui vous distille des secrets d'Etat au tout venant ;
pour finir par donner la parole (sic) aux « spécialistes »,
A.Chouet ancien chef secret auteur d'un livre éclairé sur le
géomilitarisme, le tunisien bardé de diplômes Guidère champion de
la théorie du « loup solitaire », le recordman de livres
sur la banlieue Kepel et un obscur visiteur de djihadistes pour la
partie psychologique. Sans oublier le sphinx Hubert Védrines pour la
fine bouche. On n'a pas jugé utile d'inviter lèche botte Filiu.
Manque de pot, tout cloche dès le
début, comme si le film avait été monté à l'envers. Tout
commencerait avec l'attentat oublié à la MECQUE en 1979, où
certes, une bande d'islamistes forcenés prennent en otage les
pèlerins (riches, faut-il le rappeler) pour déstabiliser la royauté
pétrolière sadique (voir ma note 1). Coup de chapeau au passage à
l'étrange coup de main de notre super GIGN avec les cow-boys
célèbres Prouteau et Barril (sans pétrole), conseillers gaziers
pour l'évacuation des longs tunnels de la Mecque.
Ne s'est-il pas passé d'autres
événements, probablement plus importants, manifestant par exemple
des fractures majeures entre les blocs impérialistes, qui allaient
devenir béantes dix ans plus tard, par exemple l'invasion russe de
l'Afghanistan ? Non, l'enfumage est délibéré, en commençant
par la petite histoire, Delahousse et sa bande d'intellectuels de
gouvernement, savent très bien qu'on les attend au tournant, et
c'est pourquoi ils termineront avec un dernier chapitre (aussi
fumeux) sur les conflits inter-impérialistes. Mais le « mal »
aura été injecté en axe dans la tête molle du spectateur lambda
lassé par les tonnes de pleurnicheries sur le coup dur à Paris :
la saga du méchant mais beau (sic) Ben Laden aura empêché toute
réflexion sur les causes de la nouvelle forme de guerre mondiale, le
terrorisme, faisant passer jusqu'au ridicule la sainte Amérique pour
une blanche colombe qui défend « la civilisation ». Le
CCI qui était moqué par les autres petits groupes du mouvement
maximaliste parce qu'il parlait de mystifications de la bourgeoisie,
a tout à fait préfiguré ce dont certains sociologues sont avertis
désormais, et peut confirmer comme il l'a fait dans des articles
récents l'installation des mythes qui paralysent toute conscience
politique et empêchent toute réflexion critique sur la classe
dominante...depuis Washington :
« Au cours des huit dernières
années, on a assisté à une explosion de mythes médiatiques dans
la culture américaine. Les grands médias commerciaux, les pontes
qu’ils soutiennent, et les politiciens des deux grands partis
chantent tous le même refrain : « Depuis le 11
septembre 2001, tout a changé. » Des chaînes câblées
aux stations de radio en passant par les blogs et jusqu’aux
réunions publiques, les Américains entendent sans cesse dire que
« nous vivons dans un monde post-11-Septembre ».
Comme pour rappeler en permanence la
marque de fabrique idéologique, victimaire radotage quand tu nous
tiens, le mythe de la menace terroriste surprise a bien été lancé
en 2001 avec les terribles attentats contre les tours symboles du
capitalisme vertigineux, la fable est devenue conte à mourir
debout : les services de renseignement auraient constamment
ignoré les nombreuses mises en garde de gugusses de second plan
qu'on nous exhibe à l'écran. 19 salauds de terroristes auraient
réussi à prendre le système de défense hyper-sophistiqués de la
bourgeoisie américaine par surprise, détourner 4 avions, et en
faire écraser 3 sur des cibles qui symbolisent le capitalisme
obscène et le meilleur big brother du monde !
Tout est loin d'être fantaisiste dans
L'effroyable imposture de Thierry Meyssan, rapidement diabolisé et
mis à l'index des salauds négationnistes. Dans une interview au
quotidien saoudien Al Watan, Thierry Meyssan compare le
11-Septembre à l'incendie du Reichstag par les nazis7,
qui permit à Hitler de désigner des boucs émissaires (un militant
maximaliste hollandais et les communistes allemands) et de justifier
leur dictature naissante sous couvert de défense de la démocratie
face au terrorisme « rouge ». Thierry Meyssan a basé son
décryptage de montages grossiers et d'un certain nombre d'absence de
preuves, parfois erratique, sur un constat vrai : le groupe
d'Oussama Ben Laden en Afghanistan avait été créé par les
États-Unis pour lutter contre l'influence de la révolution
iranienne et bloquer l'avancée impérialiste russe.
Le parti pris d'inverser la
problématique du terrorisme à partir de l'infinitésimal
(l'individu qui dominerait l'histoire) pour aller au planétaire
géopolitique (qui fait moins brutalement léniniste que le terme
inter-impérialisme), du microcosme au macrocosme est typique du
discours politique bourgeois. Ainsi en partant de votre village ou du
coin de votre quartier vous comprendrez pourquoi il y tant
d'embouteillages en ville et que les policiers sont là pour vous
éviter de vous faire écraser. Oussama Ben Laden devient dans le
récit une sorte de Jacquou le Croquant ou de Thierry la fronde
des
grottes afghanes. Ils échappent tout le temps aux vrais seigneurs de
la guerre. Il est intelligent, plus intelligent que tous les services
secrets du monde. James Bond est un triple zéro à côté, en plus
maintenant il est petit et moche, quand Oussama étalait ses deux
mètres, avec une canne, et exhibait cinquante centimètres de barbe.
Delahousse glisse de sa voix de minet :
« Oussama comprend le sens de l'histoire ». C'est le pont
d'Arcole avec Napoléon qui pose pour un selfie. L'impérialisme
russe est complètement absent de la formation scolaire du jeune fils
de riche. Le zoom (de Une blague dans l'histoire) reste figé sur
הַר מְגִדֹּו
/ har M'giddo, transcrit
Ἁρμαγεδών / Harmagedốn
en grec),
avec fiston Bush qui lanterne encore à la veille de la destruction
spectaculaire des twins. Le minet télévisé nous glace en décrivant
les salauds de poseurs de bombes « humaines » qui se
baladent tranquilos à l'aéroport. Et précision importante pour la
suite du feuilleton (et la simultanéité offerte par cette merveille
de cinéma moderne) : « au même moment (sic) Ben
Laden rentre dans sa caverne ». Le récit se précipite :
« les Etat-Unis n'ont plus le choix, ils attaquent les
talibans », devient haletant : « Ben Laden doit
battre en retraite ». Il est cerné heureusement. Les fiers
boys US vont-ils alpaguer de deuxième criminel de tous les temps
après Hitler ? Non, rage Delahousse : « Comme par
hasard, la Maison blanche préfère confier l'opération aux talibans
du cru et pas à ses hommes. Ben Laden s'enfuit ». C'est
rageant. Paf encore deux cent morts lors du double attentat à Bali
en 2002. Les années tournent : « la pression monte »,
égrène Delahousse. Il faut bien glisser quelques vérités sur les
manières US, pour ne pas faire trop lèche-botte. Oui Saddam Hussein
sert de bouc-émissaire. Oui l'histoire des armes de destruction
massive ont été une manip massive. Coup de chapeau à notre
gargouille nationale, recyclé VRP des Emirats et du Koweit, la
perche Villepin en Jaurès de carton, vieil éphèbe hautain dont les
faucons américains « ne tiennent pas compte ». En neuf
mois, Saddam est occis alors que Daech prospère depuis trois ans.
Oussama la fronde. Il est enrôlé par les services saoudiens, ce qui
n'est pas un scoop puisqu'il fait partie des plus puissantes smalas
saoudiennes. Il fait ensuite son tour du monde mystique, manière
sans doute de se « radicaliser » parce qu'il n'a aucun
problème pour payer ses billets d'avion. Il se fait des potes peu
recommandables, ce qui est normal car ses parents ne l'accompagnent
pas : Azzam et Zawhiri, des types plus barbus et plus moches que
lui. Non la radicalisation intervient après sous l'influence des
deux potes, et surtout après l'invasion du Koweit par Saddam Hussein
qui donne l'occasion aux sales ricains mécréants de poser leurs
sales pieds sur la terre sainte. Le pillage des truands de la
monarchie pétrolière du Koweït aurait dû ravir Oussama la fronde
s'il avait été du côté des pauvres plutôt que des riches qui se
moquent des croyants de base, non ? Paradoxalement le royaume
pétrolifère saoudien aurait refusé l'asile au touriste Oussama.
Delahousse nous narre le projet d'ouvrir une première boutique
islamiste au Soudan et lâche le morceau du mal : « Oussama
va inventer le terrorisme ». Moi téléspectateur frémir. Puis
les épisodes se succèdent : premier attentat en grande partie
raté à New York en 1993, attentats en série en France en 1995.
L'année 1996 conclut le chapitre six avec l'arrivée des nouveaux
poteaux, les anti-rock and roll Talibans. En 1998, deux ambassades US
sont touchées. Clinton ne prend toujours pas au sérieux Obama la
fronde. En 2000, un bateau américain est visé au Yemen. Les
événements meurtriers défilent sans autre signification ni cause
qu'un terrorisme tombé du ciel. Le suspense delahoussien est à son
comble quand il nous dicte que, au début de son mandat en 2001, Bush
empile dans ses tiroirs les rapports sur le terrorisme et va jouer au
golf. Le chapitre 10 va mettre en scène Armaggedon (de l'hébreu:
A.Chouet et chargé de glisser un
constat qui jette le trouble sur l'innocence américaine : « Les
Etats-Unis ont donné le pouvoir aux chiites en Irak... ce qui
développe le terrorisme sunnite » !
Nous en sommes déjà au chapitre 12
qu'on sent approche l'heure de Daesh, cela avait été un peu longuet
et réchauffé sur Al Qaïda avec les images de Vice production.
G.Kepel, le brave analyste de nos banlieues désespérées et
a-ban-don-nées, débarque avec les derniers sms : « Il
faut viser l'Europe. Les Etats-Unis sont trop forts (sic). Avec
Daesch l'Europe sera désormais la nouvelle cible ».
Décidément toujours en retard d'un train et au courant de rien, les
Etats-Unis « restent focalisés sur Ben Laden ». Mai
2011, Obama annonce que Ossama Ben Laden a été enfin zigoullié.
Après Thierry la fronde, voici en 2012
Josh Randall Bagdadi. Au tour du co-scénariste M.Guidère de
peaufiner le tableau du « projet politique planté par Ben
Laden... nouveaux attentats. Depuis 40 ans
l'histoire se répète
sans qu'on arrive à enrayer l'islamisme et son pouvoir de
contamination ». Ce type qui semble avoir été longtemps à
l'école, a-t-il entendu parler du capitalisme et des guerres
impérialistes ? Ou préfère-t-il rester auteur de bandes
dessinées ?
Nous avons droit à tous les clichés
sur la création de Daesch : conglomérat des anciens officiers
de S.Hussein au chômage, 50.000 hommes de troupe dans 110 pays,
organisation terroriste la plus riche, manne pétrolière à dos de
chameaux, esclavage sexuel, etc.
Pour Kepel, plus sceptique, Daesh est
une nébuleuse. Son explication complémentaire pour comprendre les
attentats à Paris est plus nébuleuse encore : « on voit
bien que c'est un groupe français géré à la base ». La
plupart des terroristes convertis étaient des athées et de lister
les filières en France : Grenoble, Ariège avec l'imam blanc,
les Buttes Chaumont, Lunel. C'est tout ?
Voici enfin un spécialiste en
psychologie, David Thomson, l'air juvénile et mal rasé. Il va
expliquer pourquoi Daesh a fait de la France son ennemi : Mali,
Irak... Il y a du personnel francophone pour tuer les français, et
pour cause : « une dizaine de français sont montés dans
la hiérarchie de Daesh ».
Pourquoi qu'ils tuent, hein ? Ose
le freluquet blondinet. « Ah ils ont cette violence de la
délinquance en eux ». Ils gardent un souci familial, le djihad
n'est-il pas un nomadisme ? « La nouveauté du djihad est
qu'on embarque femme et enfants ». Tant mieux cela nous créera
des milliers de nouveaux abrutis.
N'est-ce pas qu'ils sont radicalisés
dans les mosquées ? Ose Lahousse avocat du diable.
Du tout répond le psychologue visiteur
de terroristes, en Tunisie oui, pas en France.
Pourquoi quittent-ils la France ?
Pour rejoindre leurs potes de quartier
et ils croient qu'ils vont vivre un moment apocalyptique, et leur
violence est l'application de la charia. Il y a des listes de
volontaires . Etre admis à partir est une consécration.
Le chapitre 13, qui aurait dû être le
premier : Quelle guerre ? Qu'est-ce qui se cache derrière ?
Le rôle des grandes puissances ? Le fond du sujet est abordé
seulement vers les 23H, heure où la plupart des prolétaires se
lavent les dents avant d'enfiler le pyjama ou autre chose, et n'ont
pas envie de copier cette émission hétéroclite ni se taper le
replay. C'est comme au lycée dans les sixties, on n'arrivait qu'à
la veille de 14-18 au bac.
Le spectateur relève un œil qui
commençait à s'affaisser face au suspense longuet d'Oussama la
fronde. Delahousse émet un vœu, marqué par les promesses de front
uni du chef des armées françaises : « Daesch pourrait se
retrouver seul contre tous ? ».
L'avant dernier spécialiste décrit
les deux blocs qui se font face, selon lui : « le bloc
anti-Daesh, l'Iran avec Assad et la Russie ; et le bloc sunnite
avec Al Nostra et le Kurdes, plus une alliance tactique comprenant
l'Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie. Pas terrible en
géopolitique le spécialiste, parler de blocs en ignorant USA et
Russie même un lycéen de 4 ème oserait pas.
Enfin voici le sphinx. Il zozote mais
en connaît un rayon. Même s'il dit peu ou laisse planer un max de
malentendus il est toujours passionnant à écouter. Il sait à peu
près tout en diplomatie mais ne dit rien de compréhensible pour
l'électeur de base et le spectateur bête.
Il défend Hollande suite à « notre
tragédie ».
Timidement le beau Serge de France 2 se
permet un : « faut-il anéantir Daesh ? »
Védrines parle clair quand il veut:
« chaque pays laisse le boulet à la France. Une intervention
militaire ne génère pas forcément toujours le chaos. Voyez la
libération du Koweït. On ne peut pas disculper les pays de l'islam
de leurs propres guerres internes. Tout n'est pas de la faute aux
occidentaux. L'Orient est compliqué. La Turquie veut empêcher
l'autonomie des Kurdes. Ils n'ont jamais vraiment combattu Daesch.
L'Arabie Saoudite ne finance pas directement mais laisse circuler
l'argent... il y a une irresponsabilité. L'Iran est au pied du mur.
Obama a été élu pour extirper l'Amérique des impasses de Bush...
La France a besoin d'Obama et de Poutine. Faut faire bouger Obama.
Les pays de la région devront prendre leurs responsabilités ».
A aucun moment le larbin de France 2 ne
pose les questions qui fâchent, par exemple : et si la
bourgeoisie française stoppait ses bombardements est-ce qu'elle ne
connaîtrait pas la paix intérieure comme l'Espagne qui avait retiré
son armée après les attentats de 2005 à Madrid ?
J'imagine que Védrines aurait répondu
que l'Espagne n'est pas une ancienne puissance coloniale, et qu'elle
n'est pas la principale armée déléguée pour défense (limitée)
de l'Europe, que donc la France est condamnée... à la prolongation
de la guerre qui ne dit pas son nom, et à d'autres attentats
douloureux et désespérants « téléguidés » non par
une vague bande de voyous djihadistes mais des puissances
intermédiaires ou même « l'ami américain » ou une des
factions US de l'empire pétrolier... Qui survivra verra.
Une analyse pur jus hollandais donc du
noble Védrines, en demi-teinte mais qui ne cache pas l'échec du
regroupement contre Daesch. La bourgeoisie française est même
lâchée par l'allemande qui ne veut pas s'en mêler (« l'Allemagne
n'est pas en guerre avec Daesh ») parce que Daesh l'arrange
aussi comme son amie la Turquie... étrange, très étrange monde
obscur des rivalités impérialistes souterraines dont le terrorisme
est à la fois l'encens, le bouc-émissaire et le pare-choc !
Un vieux texte du CCI le disait mieux
que ça : « Au niveau international, le but réel de la
guerre contre le terrorisme n'est pas tant de le détruire, mais de
réaffirmer avec force la domination impérialiste de l'Amérique,
qui reste la seule superpuissance dans une arène internationale
caractérisée par de plus en plus de défis à l'hégémonie
américaine (…) Si l'Etat américain n'a pas hésité à
orchestrer un attentat sur son propre sol, ce n'est pas au profit
d'une quelconque petite clique mais dans l'intérêt impérialiste de
toute la nation. Le but était de justifier
l'invasion
guerrière de l'Afghanistan puis de l'Irak»8.
Le mignon de France 2 conclut son
émission bâclée et poussive par un à quoi bon : « deux
heures de décryptage, certes insuffisant ». Non totalement
confus et de parti pris pro-US.
1J'ai
été m'acheter des chocolats en Belgique et du bon whisky. Il n'y a
plus la possibilité de recréer des frontières classiques, mais
présence d'une douane aléatoire, ralentissement circulaire de la
circulation aux embranchements de l'autoroute après Dunkerque, qui
provoque un bel embouteillage, puis vous passez devant une
camionnette de CRS. Trois flics, mitraillettes en main vous
dévisagent quand d'autres, en civil, mitraillette chargée, sont de
l'autre côté de la route, certainement avec blanc seing pour
tirer. Franchement, n'importe quel terroriste a toutes les chances
de passer sans encombre, s'il n'a pas trop mauvaise mine, et une
chance sur mille de devoir ouvrir son coffre. Cet étalage a plus
pour effet d'effrayer la plupart des automobilistes et de les
replonger dans l'ambiance terreur terroriste ! Pas vraiment de
se sentir protégé par la police.
2Toute
la lumière n'a pas été faite sur cette étrange attaque pour
déstabiliser la pétromonarchie saoudienne, où des centaines de
croyants et de troufions ont été massacrés dans des conditions
épouvantables – même si le pèlerinage à la Mecque est devenue
un lieu de mort où souvent des bousculades ont provoqué de
centaines de morts . Si la plupart des preneurs d'otages sont
décapités en 1980, deux sont étrangement exfiltrés parce qu'ils
sont... américains : « Il n'est pas possible pour Riyad
ni pour Washington de reconnaître que des citoyens américains,
fussent-ils des activistes musulmans, ont pu participer à
l'attaque. Ils sont donc restitués à la CIA, qui les rapatrie en
territoire américain. On n'entendra plus jamais parler d'eux »
(Yvonnick Denoël, « 1979 : guerres secrètes au
Moyen-Orient, p.167). Lire aussi :
http://religion.info/french/articles/article_364.shtml#.Vlvc9-IqGKI
3L'interprétation
du Réseau Voltaire est invariante, ils se situent du côté de
l'impérialisme russe comme la plupart de l'extrême droite :
« Alors que Thierry Meyssan montrait, dans un récent Focus,
que l’attaque militaire perpétrée à Paris le 13 novembre était
le fruit de l’engagement terroriste de la France, Manlio Dinucci
poursuit cette logique. Il explique que cette crise entre les
puissances sponsors du terrorisme fait le jeu de Washington. Après
avoir eux-mêmes initié, en 1978, l’usage du terrorisme en
Afghanistan contre l’Urss, les États-Unis observent avec
délectation leurs élèves (la Turquie, l’Arabie saoudite et la
France) se déchirer. Il ne restera d’autre État que l’Empire »
(Mario Dinucci, dont l'article, court, est excellent de lucidité
sur la cause des attentats à Paris :
http://www.voltairenet.org/article189306.html.
Sur le webzine Le grand soir, on trouve des articles intéressants
sur la stratégie du chaos, un peu trop anti-américains primaires,
par ex. :
http://www.legrandsoir.info/la-strategie-du-chaos-des-neocons-touche-l-europe-consortium-news.html.
Ce site est bizarre et semble désormais investi par le marais de
l'extrême droite :
http://www.article11.info/?Le-Grand-soir-analyse-des-derives
4Aucune
image ne montre ce geste, mais par contre, on se souvient très bien
que l'annonce de l'attaque des tours de New York est faite en direct
à Bush en train de visiter une école. Premièrement il ne
manifeste aucun étonnement. Deuxièmement il continue à vaquer à
sa visite scolaire sourire aux lèvres. Bizarre, vous avez dit
bizarres ces fractions américaines en compétition même sur leur
propre sol..
5Le
journaliste Blaise de Chabalier.
6Leurs
documents sur le terrain, d'autres que celui-ci réchauffé et rendu
pesant par les reconstitutions nunuches avec figurants floutés,
peuvent être cependant intéressant. Ils ne peuvent être diffusés
à la télé à cause de la foule de crétins qui admirent nos
« nouveaux nazis », mais ces derniers peuvent en
profiter sur you tube. Le reportage suivant est stupéfiant sur « la
fête au village islamiste », prouvant que, contrairement aux
sirènes, une fois aux manettes les tarés appliquent bien le coran
normal, dit soft, avec charia et terreur sur la population ; il
faut se rendre compte que, perçu par les déjà convertis ou les
curieux non assimilés et dans l'errance du ghetto, ce genre de
documents leur fait plaisir ! Voir :
https://www.youtube.com/watch?v=AUjHb4C7b94
7Evénement
lui-même embouteillé par une foule d'interprétations, de
diatribes et de stigmatisations, où, souvent, les gauchistes
suivistes, voire les anars ultra-gauches mettent Van der Lubbe dans
le même sac que les incendiaires nazis.
8https://fr.internationalism.org/icconline/2011/qui_sont_les_veritables_auteurs_des_attentats_du_11_septembre_2001.html
article rédigé par le regretté camarade américain Jerry Grevin
(qui m'avait invité chez lui à New York)
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