(déclaration de Alain Juillet, ancien chef du SDECE)
Puisque mes vacances sont un désert et un enfer, au moins aurais-je complété mes connaissances historico-visuelles sur événements et personnages politiques de premier plan, ou de l’ombre. Ici je n’ai point pour habitude de saluer les chaînes de télévision du pouvoir, et du pouvoir de l’argent, ni les merdes de la TNT ni Arte (télé raide boche qui étouffe tout réel débat). Par contre, chapeau à LCP! Cela va vous étonner qu’un anti-parlementaire professionnel comme moi, soit épaté par la principale chaîne «parlementaire» et réservée en premier lieu à cette espèce régalienne de la démocratie oligarchique. Pourquoi s’étonner que les bourgeois aiment à être servi, comme dans leurs restaurants chics, par de la qualité? Au moins LCP n’est pas populaire ni de réalise de fortes audiences, donc elle n’est pas obligée de s’abaisser au niveau des besoins pervers et émollients de l’audimat.
On assiste donc, malgré les courbettes au mensonge représentatif, à de sérieuses émissions historiques documentées. L’émission sur l’amitié Hitler-Mussolini sortait des sentiers battus, montrait des images inconnues des complicités capitalistes, malgré une pétasse bardée de diplômes chargée de confirmer les mensonges dominants sur la guerre mondiale et d’inférioriser le réalisateur. Certains hommes politiques bourgeois en sortaient grandis, avec une mention incontestable pour De Gaulle, quoique un peu trop dépeint comme «Monsieur mains propres» (ce qui sera contredit par son organisation planifiée des crimes pour retarder la décolonisation, mais ses actions mafieuses de guerre restent sujet tabou). Mention très bien pour le procureur Eric de Montgolfier, seul magistrat à dénoncer clairement la trouble franc-maçonnerie au milieu de ses pairs. Mention pour Beate Klarsfed, quand la jeune femme va gifler l’ex-nazi Kissinger devenu chancelier «démocrate». Etonnant Eichmann, qui, tout salaud qu’il fût, refuse de prêter serment sur la bible lors de son procès à Jérusalem... (c’est la bible qui dût être contente). Mussolini, nabot difforme, piètre batteleur d’estrade, devenu petit toutou d’Hitler quand Hitler fait minable portier d’hôtel bourgeois au début de sa carrière face au Duce plastronnant: de telles images épargnent ou démystifient d’inutiles et pesantes lectures historiques ou de risibles ergotages antifa.
Finalement, toute cette année 2015, comme 2014, aura été l’occasion de nous bourrer le crâne sur l’idéologie des vainqueurs impérialistes de 44-45. Mais, pour avoir une énième fois vu et revu l’exploitation des «travailleurs forcés» par les nazis (juifs mais en général aussi européens et slaves), il m’est venu une idée assez... luxemburgiste, tout simplement par la comparaison avec la persistance de la volonté de colonisation après 1945, avec les images du Vietnam, de l’oppression en Algérie, et les écrits de Marguerite Duras («Un barrage contre le Pacifique» 1950, jugé si subversif qu’on lui refusa d’abord le Goncourt).
ET SI LE COLONIALISME contrarié ETAIT LE VRAI PERE DU NAZISME? Avec cette différence que, avec la raréfaction des marchés externes (comme aurait dit Rosa) il a fallu à l’Allemagne nazie faire suer le burnous à une main d’oeuvre sise dans la vieille Europe même, étrangère (juive, française, polonaise, etc.).... puisqu’elle ne pouvait non plus seulement exporter mais surtout posséder des colonies comme la France et l’Angleterre. Contrairement à la version des historiens nationalistes juifs, le nazisme ne provient pas de toute façon ni de la France ni de Knokke-le-zoute, mais de l’explosion de l’impérialisme mondial au mitan du XXe siècle, de la crise d’étouffement capitaliste. Le colonialisme était marqué par un mépris racial qui interdisait toute dignité aux populations dominées par les conquérants «civilisés-progressistes-baptisés» et... charitables même au régime du knout! Il fallait travailler jusqu’à ce que mort s’ensuive dans des conditions ignobles. Ce qui a été reproché aux nazis pendant la boucherie mondiale, peut tout autant être reproché à la bourgeoisie française après 1945 (massacres par milliers à Madagascar, en Indochine, en Algérie, etc.). L’arrogance impérialiste française reprit ses aises sans façon après l’écrasement de son rival nazi, et ses services secrets allaient initier adéquatement les collègues encore morveux de la nouvelle grande puissance mondiale US aux us et coutumes des crimes politiques pour couvrir les menées coloniales ou impérialistes, qui restent synonymes (selon moi); les «chasses gardées» n’étant plus destinées à rester vierges... ou imprenables par le concurrent.
Chaque jour la presse mondiale unique vous dénonce les trafics de Daesch, la certitude que cette «organisation criminelle» non seulement vole du pétrole... pour le revendre, mais vit de «l’argent de la drogue", et en plus casse des statues antiques pour les revendre en petits morceaux sur le «marché de l’art». Mais depuis l’Irgoun, tous les services secrets du monde se sont spécialisés dans les complots, les montages bidons (on n’a pas encore abordé l’épisode du Rainbow Warrior), toutes choses que contestent nos gentils anarchistes conseillistes ou ultra-gauches (car ce serait une invention ou une lubie des fachos). Ha Ha Ha!
L’histoire des services secrets français, diffusée les 10 et 11 août sur LCP, fût passionnante. On apprend que c’est De Gaulle qui a créé nos SS, le SDECE, comme service directement rattaché au chef de l’Etat et non plus à la camarilla des hauts gradés de l’armée. En restaurant dès 1945 un contre-espionnage efficace, la bourgeoisie française manifeste sa volonté de reprendre voix dans le concert inter-impérialiste et ne pas se laisser bouffer par les grands vainqueurs arrogants de 1945.
Le Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE) est créé le 28 décembre 1945 et remplacé le 2 avril 1982 par la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE). Il ne prend pas pour autant la fonction du Deuxième Bureau qui reste alors consacré au renseignement militaire traditionnel. Sous la Quatrième République le SDECE est subordonné au président du Conseil. Avec l'instauration de la Cinquième République et jusqu'en 1962, il est utilisé par le Premier ministre Michel Debré et se montre particulièrement efficace dans la lutte contre la rébellion en Algérie. À la suite de l'affaire Mehdi Ben Barka, le général de Gaulle décide de subordonner le service au ministère des Armées dirigé par Pierre Messmer, fidèle compagnon du général.
De vielles crapules comme Aussaresses étaient venues témoigner de leur vivant, hyper abimés par les années, pour nous expliquer les dessous de la lutte nationale contre les libérations nationales (peu nationales elles aussi...). Vous allez voir que nos «SS» n’eurent rien à envier à Daesch ou à l’Irgoun nationaliste juive, en particulier avec la fabuleuse et sanglante histoire de «la main rouge» (http://www.wat.tv/video/services-secrets-main-rouge-3ivrp_2hpbt_.html).
En Indochine, avant la râclée de Dien Bien Phu les représentants secrets du colonialisme français mis à mal par Ho Chi Minh (finalement je regrette presque de ne pas avoir salué quand même Ho en son temps, quoiqu’il n’ait été qu’un pion de l’impérialisme russe) revendent la drogue aux mafiosos parce qu’ils sont mal payés (problème d’intendance comme aurait dit le Grand Charles aux «mains propres»...). Mais c’est avec la bagarre pour garder l’Algérie que l’Etat français a recours à tous les moyens les plus criminels. On recherche d’abord des tueurs à gages, comme le célèbre truand Jo Attia, pour tuer les militants du FLN; mais, malgré un épisode rocambolesque pour le récupérer, ce genre d’individu n’est pas fiable et peut se retourner comme girouette. Rien ne vaut de créer par conséquent son propre service de «tueurs à gages» de fonctionnaires d’Etat. Ce qui est effectif avec la fameuse «main rouge», bande de tueurs autorisés, qui sous l’autorité («aux mains propres») de Debré et De Gaulle, est chargée de l’assassinat, y compris en France, des avocats du FLN (Ould Aoudia est assassiné par les sbires du SDECE comme le reconnaissent sans honte les caïds des SS de l’époque, vieillis et chevrotants); les futures victimes de «la main rouge» (ancêtre de l’OAS) reçoivent cette simple phrase: «toi aussi tu n’es qu’un numéro», en l’occurence le n°3, etc. Défilent à la barre le «russe blanc» Melnik (les anti-bolcheviques primaires ont toujours été de bonnes recrues pour les SS occidentaux), encore Aussaresses, et le sémillant et souriant P.Juillet. «La main rouge», autrement dit le SDECE agit partout en Europe, les salons du monde entier bourgeois savent la qualité des SS français et que James Bond n’est qu’un rigolo à côté. En 1961, ce sont 103 personnes qui sont assassinées.
L’émission n’est pas exhaustive sur le passé de tous ces dévoués serviteurs du colonialisme français prolongé, mais une bonne partie de ces zélés exécuteurs devaient être d’ex-pétainistes; ces assassins patentés sont d’ailleurs outrés que 8 ans après l’Indochine, l’Algérie soit déclarée indépendante. N’est-ce pas «une trahison du pouvoir politique»? Et de vouloir occire le Général...
En Afrique, au Katanga, au Biafra, etc. ce sera moins frontal mais aussi meurtrier. Nos SS vont continuer avec le sinistre Foccard, premier homme de main du Général. Pour faire tomber un dictateur guinéen qui ne veut pas faire allégeance à la France, nos SS inondent le pays de faux billets: mais pas de pot c’est l’impérialisme russe qui récupèrera la mise. L’assassinat de divers chefs nationalistes africains ne sera qu’une promenade de santé, avec cet argument répété «le monde n’est pas angélique et nos concurrents faisaient pareil»!
L’implication souterraine de nos SS au Biafra «prolongera la guerre de plusieurs années» comme l’expliquent sans fard les ex-retraités du SDECE, avec des milliers et des milliers de morts. Alain Juillet n’a pas besoin de farder en quoi que ce soit la vérité, il la décrit en souriant, comme s’il s’agissait d’un scénario sans conséquences sanglantes: «c’était une guerre entre compagnies pétrolières françaises et anglaises»... Quid des présumées "libérations nationales", "révolutions avant-gardistes" tant prisées par nos jeunes estudiantins gauchistes des sixties, futurs ministres de Mitterrand ou conseillers du fruste et ignorant Besancenot...
Cela ne vous rappelle pas ce que j’expliquais récemment sur les insondables conflits au Moyen-Orient, ou même des bagarres «entre compagnies américaines» au moment du fameux 11 septembre? Nos SS modernes sont capables de tout pour préserver le Capital!
LA SECONDE PARTIE (1961-1981), couvrant une période de lutte interne des classes, est carrément elliptique, un survol superficiel qui tente de nou faire croire à une maladresse voire une inutilté de nos SS. Le haut fonctionnaire Georges Paques, qui travaillait allègrement pour le KGB, baisse rapidement culotte mais le gouvernement De Gaulle est la risée des journaux US qui voient des espions russes à tous les étages de l'administration française. C'est beaucoup plus grave avec l'assassinat de Ben Barka. Le docu se contente de nous dire que ce fût une bavure incontrôlée des bovins du SDECE... et de s'étendre sur la colère de De Gaulle. Rien donc sur une affaire complexe où il semble bien pourtant que c'est le roi du Maroc et son larbin le général Oufkir qui ait ordonné aux flics de l'ombre français de se charger su sale boulot.
On apprend peu sur l'affaire Markovitch, sale magouille pour faire tomber Pompidou, et où on prend soin de ne pas nous rappeler que De Gaulle avait ... laissé faire! On passe beaucoup de temps à glorifier le comte Alexandre de Marenches pour son job de femme de ménage dans les écuries du SDECE, mais le commentaire est peu loquace sur les successives opérations impérialistes et gangstéristes menées dans les "chasses gardées" par Giscard et son comte de l'ombre.
L'épisode se termine par l'arrivée du petit Mitterrand, dont les 100 propositions électorales comportaient une suppression des services secrets (autre preuve qu'il ne se voyait pas arriver au pouvoir). On en saura peut-être un peu plus au prochain épisode, surtout avec Tonton, roi des écoutes téléphonique et l'affaire du Rainbow Warrior; en tout cas un gouvernement bourgeois sans "grandes oreilles" c'est comme le petit bourgeois Edwy Plenel sans copains dans la police, que dalle!
Puisque mes vacances sont un désert et un enfer, au moins aurais-je complété mes connaissances historico-visuelles sur événements et personnages politiques de premier plan, ou de l’ombre. Ici je n’ai point pour habitude de saluer les chaînes de télévision du pouvoir, et du pouvoir de l’argent, ni les merdes de la TNT ni Arte (télé raide boche qui étouffe tout réel débat). Par contre, chapeau à LCP! Cela va vous étonner qu’un anti-parlementaire professionnel comme moi, soit épaté par la principale chaîne «parlementaire» et réservée en premier lieu à cette espèce régalienne de la démocratie oligarchique. Pourquoi s’étonner que les bourgeois aiment à être servi, comme dans leurs restaurants chics, par de la qualité? Au moins LCP n’est pas populaire ni de réalise de fortes audiences, donc elle n’est pas obligée de s’abaisser au niveau des besoins pervers et émollients de l’audimat.
On assiste donc, malgré les courbettes au mensonge représentatif, à de sérieuses émissions historiques documentées. L’émission sur l’amitié Hitler-Mussolini sortait des sentiers battus, montrait des images inconnues des complicités capitalistes, malgré une pétasse bardée de diplômes chargée de confirmer les mensonges dominants sur la guerre mondiale et d’inférioriser le réalisateur. Certains hommes politiques bourgeois en sortaient grandis, avec une mention incontestable pour De Gaulle, quoique un peu trop dépeint comme «Monsieur mains propres» (ce qui sera contredit par son organisation planifiée des crimes pour retarder la décolonisation, mais ses actions mafieuses de guerre restent sujet tabou). Mention très bien pour le procureur Eric de Montgolfier, seul magistrat à dénoncer clairement la trouble franc-maçonnerie au milieu de ses pairs. Mention pour Beate Klarsfed, quand la jeune femme va gifler l’ex-nazi Kissinger devenu chancelier «démocrate». Etonnant Eichmann, qui, tout salaud qu’il fût, refuse de prêter serment sur la bible lors de son procès à Jérusalem... (c’est la bible qui dût être contente). Mussolini, nabot difforme, piètre batteleur d’estrade, devenu petit toutou d’Hitler quand Hitler fait minable portier d’hôtel bourgeois au début de sa carrière face au Duce plastronnant: de telles images épargnent ou démystifient d’inutiles et pesantes lectures historiques ou de risibles ergotages antifa.
Finalement, toute cette année 2015, comme 2014, aura été l’occasion de nous bourrer le crâne sur l’idéologie des vainqueurs impérialistes de 44-45. Mais, pour avoir une énième fois vu et revu l’exploitation des «travailleurs forcés» par les nazis (juifs mais en général aussi européens et slaves), il m’est venu une idée assez... luxemburgiste, tout simplement par la comparaison avec la persistance de la volonté de colonisation après 1945, avec les images du Vietnam, de l’oppression en Algérie, et les écrits de Marguerite Duras («Un barrage contre le Pacifique» 1950, jugé si subversif qu’on lui refusa d’abord le Goncourt).
ET SI LE COLONIALISME contrarié ETAIT LE VRAI PERE DU NAZISME? Avec cette différence que, avec la raréfaction des marchés externes (comme aurait dit Rosa) il a fallu à l’Allemagne nazie faire suer le burnous à une main d’oeuvre sise dans la vieille Europe même, étrangère (juive, française, polonaise, etc.).... puisqu’elle ne pouvait non plus seulement exporter mais surtout posséder des colonies comme la France et l’Angleterre. Contrairement à la version des historiens nationalistes juifs, le nazisme ne provient pas de toute façon ni de la France ni de Knokke-le-zoute, mais de l’explosion de l’impérialisme mondial au mitan du XXe siècle, de la crise d’étouffement capitaliste. Le colonialisme était marqué par un mépris racial qui interdisait toute dignité aux populations dominées par les conquérants «civilisés-progressistes-baptisés» et... charitables même au régime du knout! Il fallait travailler jusqu’à ce que mort s’ensuive dans des conditions ignobles. Ce qui a été reproché aux nazis pendant la boucherie mondiale, peut tout autant être reproché à la bourgeoisie française après 1945 (massacres par milliers à Madagascar, en Indochine, en Algérie, etc.). L’arrogance impérialiste française reprit ses aises sans façon après l’écrasement de son rival nazi, et ses services secrets allaient initier adéquatement les collègues encore morveux de la nouvelle grande puissance mondiale US aux us et coutumes des crimes politiques pour couvrir les menées coloniales ou impérialistes, qui restent synonymes (selon moi); les «chasses gardées» n’étant plus destinées à rester vierges... ou imprenables par le concurrent.
Chaque jour la presse mondiale unique vous dénonce les trafics de Daesch, la certitude que cette «organisation criminelle» non seulement vole du pétrole... pour le revendre, mais vit de «l’argent de la drogue", et en plus casse des statues antiques pour les revendre en petits morceaux sur le «marché de l’art». Mais depuis l’Irgoun, tous les services secrets du monde se sont spécialisés dans les complots, les montages bidons (on n’a pas encore abordé l’épisode du Rainbow Warrior), toutes choses que contestent nos gentils anarchistes conseillistes ou ultra-gauches (car ce serait une invention ou une lubie des fachos). Ha Ha Ha!
L’histoire des services secrets français, diffusée les 10 et 11 août sur LCP, fût passionnante. On apprend que c’est De Gaulle qui a créé nos SS, le SDECE, comme service directement rattaché au chef de l’Etat et non plus à la camarilla des hauts gradés de l’armée. En restaurant dès 1945 un contre-espionnage efficace, la bourgeoisie française manifeste sa volonté de reprendre voix dans le concert inter-impérialiste et ne pas se laisser bouffer par les grands vainqueurs arrogants de 1945.
Le Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE) est créé le 28 décembre 1945 et remplacé le 2 avril 1982 par la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE). Il ne prend pas pour autant la fonction du Deuxième Bureau qui reste alors consacré au renseignement militaire traditionnel. Sous la Quatrième République le SDECE est subordonné au président du Conseil. Avec l'instauration de la Cinquième République et jusqu'en 1962, il est utilisé par le Premier ministre Michel Debré et se montre particulièrement efficace dans la lutte contre la rébellion en Algérie. À la suite de l'affaire Mehdi Ben Barka, le général de Gaulle décide de subordonner le service au ministère des Armées dirigé par Pierre Messmer, fidèle compagnon du général.
De vielles crapules comme Aussaresses étaient venues témoigner de leur vivant, hyper abimés par les années, pour nous expliquer les dessous de la lutte nationale contre les libérations nationales (peu nationales elles aussi...). Vous allez voir que nos «SS» n’eurent rien à envier à Daesch ou à l’Irgoun nationaliste juive, en particulier avec la fabuleuse et sanglante histoire de «la main rouge» (http://www.wat.tv/video/services-secrets-main-rouge-3ivrp_2hpbt_.html).
En Indochine, avant la râclée de Dien Bien Phu les représentants secrets du colonialisme français mis à mal par Ho Chi Minh (finalement je regrette presque de ne pas avoir salué quand même Ho en son temps, quoiqu’il n’ait été qu’un pion de l’impérialisme russe) revendent la drogue aux mafiosos parce qu’ils sont mal payés (problème d’intendance comme aurait dit le Grand Charles aux «mains propres»...). Mais c’est avec la bagarre pour garder l’Algérie que l’Etat français a recours à tous les moyens les plus criminels. On recherche d’abord des tueurs à gages, comme le célèbre truand Jo Attia, pour tuer les militants du FLN; mais, malgré un épisode rocambolesque pour le récupérer, ce genre d’individu n’est pas fiable et peut se retourner comme girouette. Rien ne vaut de créer par conséquent son propre service de «tueurs à gages» de fonctionnaires d’Etat. Ce qui est effectif avec la fameuse «main rouge», bande de tueurs autorisés, qui sous l’autorité («aux mains propres») de Debré et De Gaulle, est chargée de l’assassinat, y compris en France, des avocats du FLN (Ould Aoudia est assassiné par les sbires du SDECE comme le reconnaissent sans honte les caïds des SS de l’époque, vieillis et chevrotants); les futures victimes de «la main rouge» (ancêtre de l’OAS) reçoivent cette simple phrase: «toi aussi tu n’es qu’un numéro», en l’occurence le n°3, etc. Défilent à la barre le «russe blanc» Melnik (les anti-bolcheviques primaires ont toujours été de bonnes recrues pour les SS occidentaux), encore Aussaresses, et le sémillant et souriant P.Juillet. «La main rouge», autrement dit le SDECE agit partout en Europe, les salons du monde entier bourgeois savent la qualité des SS français et que James Bond n’est qu’un rigolo à côté. En 1961, ce sont 103 personnes qui sont assassinées.
L’émission n’est pas exhaustive sur le passé de tous ces dévoués serviteurs du colonialisme français prolongé, mais une bonne partie de ces zélés exécuteurs devaient être d’ex-pétainistes; ces assassins patentés sont d’ailleurs outrés que 8 ans après l’Indochine, l’Algérie soit déclarée indépendante. N’est-ce pas «une trahison du pouvoir politique»? Et de vouloir occire le Général...
En Afrique, au Katanga, au Biafra, etc. ce sera moins frontal mais aussi meurtrier. Nos SS vont continuer avec le sinistre Foccard, premier homme de main du Général. Pour faire tomber un dictateur guinéen qui ne veut pas faire allégeance à la France, nos SS inondent le pays de faux billets: mais pas de pot c’est l’impérialisme russe qui récupèrera la mise. L’assassinat de divers chefs nationalistes africains ne sera qu’une promenade de santé, avec cet argument répété «le monde n’est pas angélique et nos concurrents faisaient pareil»!
L’implication souterraine de nos SS au Biafra «prolongera la guerre de plusieurs années» comme l’expliquent sans fard les ex-retraités du SDECE, avec des milliers et des milliers de morts. Alain Juillet n’a pas besoin de farder en quoi que ce soit la vérité, il la décrit en souriant, comme s’il s’agissait d’un scénario sans conséquences sanglantes: «c’était une guerre entre compagnies pétrolières françaises et anglaises»... Quid des présumées "libérations nationales", "révolutions avant-gardistes" tant prisées par nos jeunes estudiantins gauchistes des sixties, futurs ministres de Mitterrand ou conseillers du fruste et ignorant Besancenot...
Cela ne vous rappelle pas ce que j’expliquais récemment sur les insondables conflits au Moyen-Orient, ou même des bagarres «entre compagnies américaines» au moment du fameux 11 septembre? Nos SS modernes sont capables de tout pour préserver le Capital!
LA SECONDE PARTIE (1961-1981), couvrant une période de lutte interne des classes, est carrément elliptique, un survol superficiel qui tente de nou faire croire à une maladresse voire une inutilté de nos SS. Le haut fonctionnaire Georges Paques, qui travaillait allègrement pour le KGB, baisse rapidement culotte mais le gouvernement De Gaulle est la risée des journaux US qui voient des espions russes à tous les étages de l'administration française. C'est beaucoup plus grave avec l'assassinat de Ben Barka. Le docu se contente de nous dire que ce fût une bavure incontrôlée des bovins du SDECE... et de s'étendre sur la colère de De Gaulle. Rien donc sur une affaire complexe où il semble bien pourtant que c'est le roi du Maroc et son larbin le général Oufkir qui ait ordonné aux flics de l'ombre français de se charger su sale boulot.
On apprend peu sur l'affaire Markovitch, sale magouille pour faire tomber Pompidou, et où on prend soin de ne pas nous rappeler que De Gaulle avait ... laissé faire! On passe beaucoup de temps à glorifier le comte Alexandre de Marenches pour son job de femme de ménage dans les écuries du SDECE, mais le commentaire est peu loquace sur les successives opérations impérialistes et gangstéristes menées dans les "chasses gardées" par Giscard et son comte de l'ombre.
L'épisode se termine par l'arrivée du petit Mitterrand, dont les 100 propositions électorales comportaient une suppression des services secrets (autre preuve qu'il ne se voyait pas arriver au pouvoir). On en saura peut-être un peu plus au prochain épisode, surtout avec Tonton, roi des écoutes téléphonique et l'affaire du Rainbow Warrior; en tout cas un gouvernement bourgeois sans "grandes oreilles" c'est comme le petit bourgeois Edwy Plenel sans copains dans la police, que dalle!
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