Le secrétaire
général de l'UMP, François Copé était persuadé la veille du scrutin que, "le
soir du premier tour, il va y avoir une sorte de libération" ;
Patatras ! L’arrogance des seigneurs sarkoziens en a pris plein le cul :
crash de son maître et envolée de la mégère Le Pen. Tout faux le gus le plus
grossier de la campagne. La défaite de Sarko signifiera aussi la fin des
espoirs présidentiels du chauve le plus arrogant et le plus goujat de la
comédie électorale. Le résultat a, il est vrai, décoiffé politologues et
sondologues. Commentaire méprisant généralisé : « les invisibles votants
« fachos » sont de retour… ». Haro sur les baudets, spectre du
22 avril, etc.
Les élections
bourgeoises dites représentatives n’ont aucun intérêt en soi pour le
prolétariat. Cette antre de faussaires organisés n’abuse plus que très
relativement les masses de prolétaires : aucun enthousiasme immodéré n’a
régné parmi les basses classes face à cette cacophonie d’insultes et de
mensonges mutuels. Leur fin comme leur début ne consistent qu’en accumulation
de vantardises et de promesses par tous les partis candidats au pouvoir
acharnés à défendre la fausseté d’une consultation truquée, compartimentée,
biaisée et transparente. Mieux la modernisation de la mystification électorale
par la pratique sondagière, élimine toutes les classes sociales distinctes et
configure le troupeau civil à dessein. L’arrière-cuisine des sondages fige invariablement
la répartition des pourcentages de catégories obscures et prend sans vergogne l’électeur
pour un con.
Néanmoins, un
marxiste maximaliste peut en étudier l’envers du décor et en démonter le
mécanisme pervers. Les sondages ont pour but de « modeler » l’électorat
dans le sens voulu par les gouvernants. C’est en premier lieu ce que nous
démontre ce longuet cirque électoral (8 mois !). Ainsi concernant la tendance
pour les deux principaux candidats, les instituts mafieux de sondage ne se sont
pas trompés, et ne se trompent jamais depuis 50 ans de sondages qui ont si bien
modelés les « avis » de la population, opinion poil au citron. Mais
voilà-t-il pas qu’on nous chante qu’ils se sont encore lourdement trompés pour
deux partis qui se partagent la séduction envers la classe ouvrière (non
reconnue mais traitée comme couches populaires ou ouvriers « minoritaires »,
« racistes en souffrance» voire « colériques impulsifs) »: le FN et le
clone du PCF le FdeG. Certes il faut remonter à un certain mai 1981 pour trouver un tel manquement, un tel amateurisme imprévoyant en vue de l'accident électoral relativement rarissime sous la dictature démocratoque bourgeoise.
Le "lissage" des sondeurs maqués
Le "lissage" des sondeurs maqués
Baratin de
journalistes aristos ! Concernant les partis secondaires, ou attrape-électeurs du premier round, les sondeurs maqués ont opéré à ce qu'ils nomment en charabia de leur arrière-cuisine, à un "lissage"... pas bien heureux au final. Le gonflement du score du FDG visait tout au long des 8
principaux sondages (pour la gauche bourgeoise) à contribuer à la
renaissance/restauration du parti le plus pourri de la collaboration de classe
en vue de l’accélération de la misère capitaliste, avec une idéologie archi
ringarde popu modèle 1936, le PCF maquillé Front de Gauche. L’abaissement volontaire
du score réel du FN (Marine la bleue aurait mené mauvaise campagne) visait à siphonner
les électeurs savonnettes de Le Pen en faveur de la faction Sarkozy.
Il y avait donc
une complicité de fait de la part des mafias sondagières pour « fabriquer »
une répartition droite/gauche si classiquement utile à la gestion de toute
crise capitaliste : une gauche forte en opposition relayée par des
syndicats obéis et une droite sans complexe arrogante et vulgaire à la manière
de son principal chien de garde F.Copé. Pas de pot, une nouvelle bande des
quatre, très problématique, est sortie du trou puant des urnes : deux
partis bourgeois classiques prêts à mener la guerre louche en Syrie, un FN à
18% et une abstention bien assise.
LE BAL DES FAUX CULS
Etranges et
dérangeantes élections où tous les partis bourgeois firent grise mine à l’annonce
des résultats. Le PS et son candidat se gardant de pavoiser car la gauche
bourgeoise reste minoritaire en France, et l’abstention au deuxième tour menace
de réfréner les vengeances populistes. Les excités du Front de Gauche et leurs
sponsors du PCF se mirent à gémir de dépit (dans mes interventions sur les
posts de Libé j’avais ferraillé avec quelques-uns leur prédisant même plutôt un
score à un chiffre et un avenir de comète à la NPA). La fabrique des sondages,
par une propagande outrancière en complicité avec les médias, avait tout fait
pour populariser le PN Mélenchon, pour qu’il détrône le FN de la troisième
place. Peine perdue. Avec sa lourdingue campagne antifasciste à retardement, à
laquelle même les gauchistes n’adhérèrent point, et sa défense angélique de l’immigration
tout azimut, sans oublier un programme démagogique et impuissant, le clone du
PCF ne pouvait remettre sur ses jambes le paralytique parti stalinien. Disons
qu’il a surtout servi à limiter l’abstention en milieu ouvrier, tout comme il
continue à se poser comme une opposition à un futur gouvernement Hollande, et
ainsi en allié objectif de Sarkozy and Cie (Mélenchon fait partie de la même
loge que le président sortant, et fréquente sans honte ses proches
conseillers). En bon PN rigide, ce pauvre Mélenchon a assuré que ses électeurs feraient
la différence et qu’à défaut de « prendre le pouvoir » ils le
refileraient au bourgeois Hollande « sans rien demander en échange » (preque
la même formule que LO lors du sacre de Mitterrand I); moi à la place du
syndiqué moyen CGT, j’aurais honte d’avoir apporté ma voix à un tel saltimbanque.
A.Juppé avait raison de remarquer qu’il n’y a pas eu de poussée de la gauche,
tout en se fourrant le doigt dans l’œil sur une possible victoire de sa faction
« jouable », c à d faiblement possible. Il se dessine en France, comme en Grèce, comme en Belgique, comme en Espagne
et en Italie une situation ingouvernable, où aucun parti ne peut plus rien
promettre de crédible dans la crise.
Les Verts n’ont
eu que ce qu’ils méritaient et tentèrent de se consoler derrière les
pleurnicheries antifascistes de grand-mère d’E. Joly (« honte à ceux qui
ont préféré se laisser berner par le FN… » pas par les écolos-bobos ?),
à l’unisson du pauvre Mélenchon, quoique l’antifascisme ne donne ni travail ni
protection sociale. Ne parlons pas des figurants Poutou et Arthaud, ils ont
servi comme toujours à ridiculiser toute perspective de révolution avec un
langage ras du bitume syndicaliste et simplement antibanquiers.
Même si le « normal »
Hollande l’emporte sur « l’anormal » Sarkozy, les législatives sont
au bout, et ce ne sera pas une mince affaire pour trouver une solide assise
gouvernementale. La bourgeoisie française se prépare à une crise majeure, qui
va contribuer à déstabiliser un peu plus l’Europe en papier mâché.
La baffe au blaireau
A droite le
paysan Bayrou pourra toujours ruminer sur son avenir présidentiel disparu. Dans
la crise les « centristes » ne représentent plus rien qu’une aile
secondaire de la droite bourgeoise, aussi moralisatrice que ridicule, et ils ne
sont pas non plus comestibles pour la gauche. Le plus choqué de la bande fût le
psychopathe en chef, le blaireau de l’Elysée. Alors qu’il était sensé se
montrer à 20H30, il fallut poireauter une heure et demi devant nos écrans plats
pour le voir apparaître, et dans une salle pas très grande, celle de la Mutu,
pâle et décontenancé. Le regard était vitreux. La gestuelle compassée. S’était-il
shooté ? Pas beau à voir un perdant. La surprise qu’il avait promise entre
les deux tours, une proposition de trois combats de ring avec son adversaire,
qui suscita des hurlements de joie (organisés et planifiés) depuis le parterre,
fût vraiment bêbête (comme le reconnut la girouette FOG du Point). Pour atténuer la baffe
magistrale que les diverses sélections de votants lui avaient filé, le blaireau
n’a plus que sa réputation de superman pour prétendre conjurer son destin
funeste déjà programmé pour la deuxième série électorale. Espère-t-il pouvoir,
catcheur de foire, contrer à sa guise un Hollande dit mou à la façon de son chien
Copé lors de trois duels télévisés, sans respecter les « règles » ?
L’équipe Hollande, déjà avertie, a naturellement refusé cette histoire
infantile et inédite de trois duels, et ses réalisateurs discutent déjà d’arrache-pied
pour qu’il n’y ait pas de dialogue faussé et un filmage à tour de rôle. On va
semble-t-il vers un clash, même pour l’unique duel télévisé. La bourgeoisie –
sa fraction leader actuelle de la droite caviar -est prête à toutes les
intimidations, viols des règles, mensonges éhontés et trucages de dernière
minute, pour conserver le manche même si le capitalisme n’est pas en danger en France.
Du sang et des larmes, cela suffira-t-il à maintenir la tension jusqu’au terme du
deuxième tour ? Rien n’est moins sûr, deux hypothèses peuvent dominer :
un doublement des abstentionnistes ou (et) un report massif des votants FN vers
Hollande ; car, là aussi les sondages mentent, les 60% de votants FN
sensés se reporter sur Sarkozy sont une gageure invraisemblable ; si tant
d’électeurs ont laissé tomber Sarkozy pour le FN – donc déçus par sa prétendue
droitisation – ce n’est pas pour lui resservir la soupe. Le papy du FN a
clairement laissé entendre que la consigne secrète est la défaite de Sarkozy,
car l’élimination du blaireau permettra de rétablir une dose de proportionnelle
favorable à une véritable représentation du FN aux législatives, autorisant une
gauche gouvernementale blafarde, à la manière de Mitterrand, à raviver la
flamme antifasciste, cette vieillerie qui autorise tous les amalgames, et à
tenir la droite classique hors du pouvoir principal. A moins qu’au cours des
tractations secrètes le blaireau reprenne la promesse d’une proportionnelle
plus conviviale pour le FN…
LA « SOUFFRANCE » DU VOTANT FN
Mais là encore
rien n’est très sûr. Etrange discours de la bourgeoise M. Le Pen, pas du tout
fasciste, qui emprunta ses deux idées maîtresses à deux espèces de catégories
politiques étrangères au pétainisme, à la résistance (« entrons en
résistance ») et au gauchisme (« ce n’est qu’un début, continuons le
combat ») ; avec une prétention à devenir le centre de la droite ,
gentille fable pour appâter les nuls : le FN n’a pas l’ossature d’un parti
bourgeois solide (vieillards sourds, jeunes demeurés et délégués gogols ou
avinés comme ce pauvre Collard, infoutu de développer une argumentation.
Le votant du FN
n’est pas fiable, ce n’est pas un électeur de parti fasciste, embrigadé,
marchant au pas, prêt à aller se faire zigouiller pour la patrie… Les grands
élitaires des deux mafias dominantes ont immédiatement compati : « l’électeur
du FN est un type qui souffre ». Plus malin quand même que les soldats consentants du
clone du PCF qui traitent d’abruti et de moins que rien ce « pauvre type »…
au chômage, précarisé, exclu de toutes les décisions civiles, méprisé par les
services municipaux qui préfèrent les grandes familles d’immigrés qui vont
limiter le manque de main d’œuvre dans le bâtiment grâce à leurs échecs
scolaires, et à qui on peut laisser exhiber le voile caritativement… Ce « pauvre
type » qui ne supporte pas qu’on donne le droit de vote aux étrangers
parce qu’il a été renforcé dans sa croyance que les étrangers en question ne
sont pas fichus de s’émanciper de leur soumission à l’islamisme arriéré… comme
l’ont montré les élections ridicules des révolutions « de jasmin »…
Il faut le dire, ce « sous-électeur » est tout de même plus conscient
que les fonctionnaires et les diplômés du FdeG (Foutage de Gueule, ai-je écrit)
de la saloperie des grands partis élitaires morale répudiée en bandoulière. Son vote n’est pas plus politique
que celui du brave électeur de la gauche ronron antiraciste et bêlante, il n’est
ni raciste ni fâchiste, il témoigne de l’impuissance de la politique bourgeoise
à berner les laissés pour compte avec ses partis traditionnellement oligarchiques. Ce vote protestataire est plus jumeau de
celui, abstentionniste, qui refuse de cautionner l’hypocrisie du système
faussement démocratique et imbibé de fric, que des couches moyennes qui votent
PS soft libéral et PC déguisé.
Cette idée de « souffrance »
particulière de l’électeur FN prêtée par les deux principales mafias
électorales, est une nouvelle façon de tenter de le berner une fois de plus,
pour transformer son vote protestataire en vote soumis, celui des millions de
moutons qui bêlent derrière les divers oligarques rétribués sur le dos des masses
et archi corrompus. Esperanza tchi tchi tchi!
LA DECADENCE
DES SOIREES ELECTORALES
TF1 et BFM,
chaînes clairement sarkoziennes ont été les moins matées de la soirée, au
profit de la 2. Néanmoins, tout débat s’est avéré impossible dans le luxueux "service public". La haine
apparaissait aussitôt, suivie de ricanements, d’interruptions incessantes
laissant les journalistes impuissants à organiser quoi que ce soit. La foire d’empoigne
entre Copé et Aubry confirma la petitesse et la bêtise de ces précieuses ridicules. Le larbin
Fillon fût d’une platitude consternante dans son appel minable aux « français ».
NKM apparut comme une tragédienne bourgeoise ergoteuse à qui un manant aurait mis sans
gêne un doigt dans le cul. On eût dit une peinture de mœurs comme ces
tableaux de la bourgeoisie obèse et pornographique sous Weimar par le
dessinateur révolutionnaire G. Grosz.
Voilà pourquoi,
en plus, la fabrique des sondages a généré une cacophonie politicarde propre à
faire dégobiller tout prolétaire digne de ce nom, et rehaussé la nécessité de
détruire les élections bourgeoises truquées avant de se prononcer sur quoi que
ce soit, et en refusant d’obéir ou de « donner sa voix » à l’oligarchie
de la gauche socialo-stalinienne, comme aux divers droites, y compris à ce
vieux cénacle de FN, traditionnel cache-sexe de tous les gouvernants depuis 30
ans, qui ne sert qu’à véhiculer des fantasmes mêlés à des demi-vérités.
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