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| caricature simpliste du capital |
(pétrole, gouvernance du monde et richesse)
Mon cher ami de longue date, tu as beau être un vénérable professeur d'université dans une matière peu prisée par les français, en politique tu ne me parais pas, ou du moins de moins en moins éclairé ou éclairant. Aussi je tiens à te répondre ici plus précisément à la suite notre engueulade d'hier soir où tu m'as fait entendre nombre de conneries. Amicalement, JLR
Pour Marx les dépenses militaires sont improductives ! Et tu m'as raconté des conneries sur un possible développement de l'économie de guerre...comme sauveur d'un capitalisme en crise et pas seulement financière !
Le pétrole n'est pas partout la cause des guerres comme tu l'ergotais de façon simpliste :
L'annexion de la Crimée par la Russie n'a rien à voir avec le pétrole comme enjeu territorial ! en 2014 est venue rappeler aux pays d'Europe de l'Ouest et aux anciens pays du bloc soviétique que le nationalisme russe pouvait encore être un danger. Les budgets de la défense sont repartis à la hausse, du moins dans les pays qui se sentaient le plus concernés et une nouvelle accélération a été enregistrée à partir de 2022.
Sans surprise, parmi les trente-deux pays membres de l'OTAN, on voit que c'est la Pologne qui a le plus dépensé en matière de défense en 2024 en proportion de son PIB (4,12%), devant l'Estonie (3,43%) et la Lettonie (3,12%). L'Allemagne et la France étaient alors au coude-à-coude, avec respectivement 2,12% et 2,06% de leur PIB.
Il y a a une crise du pétrole et pas une simple concurrence, certes menée de façon agressive par Trump (cf.le faux prétexte du combat contre la drogue pour s'emparer des plus grandes réserves pétrolières du mone au Venezuela. Mais comme l'explique depuis longtemps ce texte du courant communiste international (et bravo à eux, les plus clairs sur l'analyse géopolitique internationale, et lire en note leur explication remarquable1) :
« La crise du pétrole n’est elle-même en dernier ressort qu’un produit de la crise économique générale. La-bourgeoisie mondiale trouve dans cette crise un bouc-émissaire inattendu, mais particulièrement opportun pour précipiter une série de mesures "impopulaires" qu’elle devra prendre. Les classes dominantes savent que la "récession" prévue exigera des licenciements, du chômage, c’est-à-dire d’attenter à un des seuls avantages réels que le capital ait été capable d’offrir au prolétariat depuis la deuxième guerre : la sécurité de l’emploi. La politique des pays producteurs de pétrole du Proche-Orient fournit dans ces conditions une occasion trop tentante de rendre effective une part de ces mesures; tout en en faisant porter la responsabilité sur cet homme à tout faire des moments difficiles de la bourgeoisie : "l’étranger" (en l’occurrence les arabes). Si les choses sont bien faites, on peut même se payer le luxe d’une petite "union sacrée de toutes les classes" face à la difficulté. La manœuvre est trop intéressante pour ne pas la deviner derrière toutes les campagnes de propagande actuelles qui accompagnent un raz de marée totalement disproportionné de fermetures d’usines et d’élévation des prix (l’essence en particulier). La force mystificatrice de cette manœuvre doit être dénoncée.
Dans l’ambiance de panique que la bourgeoisie développe une intervention militaire américaine au Proche-Orient, afin de rétablir "l’ordre pétrolier", apparaîtrait aux yeux des populations occidentales plus justifiée que lors des précédents conflits. La bourgeoisie aux abois aura de plus en plus à utiliser ce genre de mystifications. Dans cette tâche elle pourra compter sur les partis de gauche et sur les rabatteurs de ceux-ci : les gauchistes.
C’est pour cela que dans la période qui vient les révolutionnaires devront redoubler d’efforts pour mettre en lumière les véritables causes de la crise actuelle. Ils devront dénoncer toutes les mystifications véhiculées par les partis du capital pour tenter de préparer le prolétariat à la guerre impérialiste; seule réponse possible du capital a la crise ».
LES BUDGETS MILITAIRES EN HAUSSE MENENT A LA CATASTROPHE
Ainsi que nous le rappelle l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale (IfW Kiel), dans un rapport publié au début du mois de février, l'Allemagne nazie consacrait en 1939 près de 27% de son produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires, tandis que le Royaume-Uni, après avoir trop négligé ce danger, faisait un gros effort de rattrapage à environ 15% de son PIB. Aujourd'hui, ce qui est demandé aux pays européens, c'est de monter autour de 3% de leur PIB. Les conséquences pour la population ne sont pas exactement les mêmes. L'énorme buget d'Hitler a affaibli rapidement l'Allemagne en guerre, e c'est ce qui arrivera à Poutine !
Pourquoi militariser l’économie européenne ne va pas sauver l'industrie française ? (slate)
Un marché non durable et moteur de guerres permanentes
Quand
on a faim, on achète de la nourriture, on la mange, puis elle
disparaît : il faut donc en produire à nouveau pour assouvir les
faims suivantes. Et ainsi de suite. On a besoin de se déplacer pour
travailler, voir sa famille ou partir en vacances. Pour cela, on
prend les transports en commun ou un véhicule personnel. Cette
utilisation continue des transports publics ou d’un véhicule privé
les use. Au bout d’une certaine usure, il faut réparer ou
remplacer ces véhicules. Ainsi qu’investir dans le développement
et l’entretien des infrastructures de transport et la production
des véhicules. C’est le cycle de vie d’un produit qui assure une
certaine durabilité à un modèle économique répondant à des
besoins et une demande présents dans la société. De son côté,
l’investissement dans l’armement nourrit un cercle vicieux où la
paix devient une menace pour les profits. Tant que les conflits –
par exemple: guerre en Ukraine, génocide à Gaza, occupation du
Congo oriental soutenue par le Rwanda (avec la bénédiction de l’UE)
– font rage, les armes trouvent un “marché”. Mais si les États
stockent sans les utiliser, le marché s’engorge et sature. Pour
survivre, les fabricants ont besoin que ces armes brûlent sur les
champs de bataille, générant de nouvelles commandes.
La
militarisation de l’économie crée ainsi une incitation
structurelle à la guerre, renforcée par le lobbying des
industriels. Pire : les conflits servent même de vitrine
commerciale. Certaines entreprises, comme celles fournissant Israël,
n’hésitent pas à vanter des équipements «testés en conditions
réelles», transformant les massacres en argument marketing. (1)
L’investissement dans l’armement nourrit un cercle vicieux où la paix devient une menace pour les profits. Les armes ont besoin d’un « marché ».
Les
États-Unis représentent pleinement cette logique destructrice. Seul
pays à avoir construit un énorme complexe militaro-industriel, donc
un secteur industriel fort basé sur l’armement, ils enchaînent
les guerres. Rien que depuis 2001 : Afghanistan (2001-2021), Irak
(2003-2011,), Libye (2011), Syrie, Yémen, soutien à l’Ukraine et
à la guerre génocidaire israéliennes contre les Palestiniens.
Cette situation de guerre permanente alimente un secteur colossal :
en 2024, les exportations d’armes américaines ont atteint 318,7
milliards de dollars, soit une hausse de 29 % en un an (Reuters,
janvier 2025). Le département d’État lui-même justifie ces
chiffres par la « reconstitution des stocks envoyés à l’Ukraine
» et la préparation à de « futurs conflits majeurs
».(2)
Contrairement au discours officiel, militariser l’économie
n’offre aucune protection – elle aggrave les risques de guerre.
L’histoire européenne en témoigne : les vagues de réarmement,
notamment en Allemagne au XXᵉ siècle, ont conduit à deux guerres
mondiales et à un continent en ruines. Aujourd’hui, reproduire ce
schéma reviendrait à sacrifier toujours plus de vies, à détruire
des sociétés et des communautés pour nourrir une industrie prête
à tout vampiriser et dont la survie dépend… de notre propre
insécurité. Comme le résume l’économiste Michael Roberts, le
keynésianisme militaire ne peut fonctionner qu’en situation de
guerre.(3)
L’illusion d’une relance par des dépenses militaires
L’économie
européenne est dans une impasse. L’Allemagne, première puissance
industrielle du continent, est en récession. « Les chaînes de
valeur ou les capacités de production existantes dans nos industries
traditionnelles – automobile, acier, aluminium ou produits
chimiques – peuvent trouver de nouvelles opportunités dans la
reconversion et l’approvisionnement d’une empreinte croissante de
la base industrielle de défense [TDLR] », affirme la Commission
européenne.(4) Mais l’espoir que la militarisation de l’économie
remettra le Vieux Continent sur les rails de la croissance risque
d’être de courte durée. En économie, pour comparer l’effet de
différents types d’investissements, on utilise ce qu’on appelle
l’effet multiplicateur. Ce terme désigne le phénomène par lequel
une dépense initiale entraîne une série d’autres dépenses,
investissements et activités économiques. Par exemple, lorsqu’on
investit dans un parc éolien, l’énergie produite peut alimenter
des usines, attirer des entreprises et créer de nouveaux emplois.
Investir dans des chemins de fer facilite les échanges et le
transport de marchandises, ce qui stimule l’activité économique.
Financer la recherche et le développement (R&D) peut déboucher
sur des innovations qui renforcent le développement industriel.
Produire une excavatrice ou un bulldozer aide à construire des
bâtiments, des routes ou des ponts. En comparaison, un tank ne
produit ni énergie, ni innovation, ni transport, ni bâtiments. Il
mobilise des ressources, mais sans effet d’entraînement durable
dans l’économie.
Plusieurs études récentes menées se sont
penchées sur les effets des dépenses militaires sur l’économie.
Selon le Kiel Institute for the World Economy, l’un des principaux
instituts de recherche économique en Allemagne, ces dépenses ont un
effet réduit sur la croissance car elles sont déconnectées des
besoins de la société, que ce soient les entreprises privées,
l’Etat ou les consommateurs. Comme l’a récemment rappelé
l’économiste de l’Université Catholique de Louvain, Paul Van
Rompuy, la banque d’investissement américaine Goldman Sachs a
calculé quant à elle, que le multiplicateur des dépenses de
défense de l’UE, dans le cadre du programme «Rearm Europe»,
n’était que de 0,5 après deux ans Pour l’institut GWS
(Gesellschaft für Wirtschaftliche Strukturforschung), elles peuvent
générer un certain dynamisme économique à court terme, au moment
des achats d’armes, mais sans impact significatif à long terme. Le
CEO d’ArcelorMittal Europe, Geert Van Poelvoorde, résume la
situation avec lucidité : « Fournir de l’acier pour la défense
n’est pas un problème. 1 000 chars, cela représente 30 000
tonnes, ce qui ne correspond qu’à trois jours de production dans
une seule usine. Donc non, le renouveau de la défense ne signifie
pas automatiquement le renouveau du secteur sidérurgique. [TDLR] ».
Ta reprise de la thèse du pétainiste Henri Coston (selon laquelle la finance gouverne le monde...donc les juifs)
Coston qui était un journaliste, éditeur et essayiste français collaborationniste et antisémite, né à Paris (15e arrondissement) le 20 décembre 1910 et mort à Caen le 26 juillet 2001
Pendant l'entre-deux-guerres, il se fait connaître en tant que journaliste et militant d'extrême droite, antisémite et antimaçon. Collaborationniste sous Pétain. En 1928, jeune journaliste fonde La Contre-Révolution, revue antisémite, anticommuniste, antimaçonnique et opposée aux sociétés secrètes en général, mais qui ne connut que deux numéros. En 1930, il crée les Jeunesses anti-juives, puis le journal La Révolte ouvrière avec notamment Henry Charbonneau. t l'occupation allemande, il est condamné à la Libération. En 1955, il réédite son livre « Les financiers qui gouvernent le monde ». Et, en 1958 : « La franc-maçonnerie gouverne ». Ce plumitif facho reste une référence pour toutes les extrêmes droite et les péquenots sans culture politique, mais désormais, de façon opaque, aussi pour notre extrême gauche wokiste (= révisionniste)..
Cette idéologie qui affirme que « la finance gouverne le monde » est reprise par le couple de sociologues Pinço et Charlot, qui depuis longtemps s'en prennent aux riches et peuvent donc servir de bréviaire à la gauche bourgeoise devenue priritairement anti-riche avec ses supplétifs gauchistes ! Confirmant qu'elle n'est pas aussi élognée que çà...des théories fachos. Le livre de pinçons Charlot, salué par Le Monde - « La finance gouverne » est dans la même filiation imbécile.
Comme ce pauvre Mélenchon qui salue le nouveau maire multiethnique de New York, il s'agit de gomme le conflit des classes. Depuis dix ans, la bourgeoisie aurait connu des bouleversements liés notamment au pouvoir grandissant de la finance sur l’industrie, la politique et les médias. Avec de nouvelles fonctions sur les différentes formes de richesse, l’argent, la culture, les relations sociales et devenant le pouvoir principal.
Ce parti pris plus que simple constat peut apparaître proche de réalité si on décrypte le gouvernement Trump :
« Après
une campagne démagogique contre les banquiers et les élites, Trump
a nommé, dès son arrivée à la Maison-Blanche, les banquiers de
Goldman Sachs aux plus hautes responsabilités : Gary Cohn, son
vice PDG, est désormais directeur du Conseil économique national.
Stephen Bannon a été promu haut conseiller et chef de la Stratégie.
Steven Mnuchin occupe le poste capital de secrétaire au Trésor. La
banque Goldman Sachs est encore représentée par Anthony Scaramucci
comme conseiller du Président. C’est un ancien avocat de cette
banque, Jay Clayton, qui va diriger l’autorité des marchés
financiers.Une des plus grandes sociétés pétrolières et gazières
du monde, ExxonMobil, est au cœur de la diplomatie américaine, avec
Rex Tillerson, son ex-PDG, nommé ministre des Affaires étrangères.
Voilà de quoi générer quelques juteux conflits d’intérêts.
D’autant qu’ExxonMobil est la deuxième capitalisation boursière
au monde. Un signal fort pour confirmer le déni du dérèglement
climatique. Le pétrole et le charbon, la
fracturation hydraulique, l’exploitation de sables et de schistes
bitumineux : la catastrophe est assurée. Aussi n’est-on pas
étonné de retrouver comme ministre de l’Environnement Myron
Ebell, un lobbyiste financé par Texaco, Ford et Philip Morris.
Un
investisseur milliardaire surnommé « le vautour » a été
choisi comme Secrétaire au commerce ».
Ce constat peutêtre convaincant pour tout anticapiltaliste simpliste mais nommer « riches » n'est pas définir la classe bourgeoise qui contient aussi des pauvres ou moins pauvres acquis politiquement à cette classe dominante. Le populiste Trump vient servir à accréditer la nouvelle thèse (wokiste) selon laquelle le peuple n'aurait qu'à dénoncer et lutter contre les riches. Comme Macron, Trump est le VRP des diverses industries nationales. Trump, représentant de la plus grande puissance se démène comme un fou pour contrôler la manne pétriolière mondiale : le pétrole, nerf de la guerre, ce à cause de quoi Hitler a perdu la guerre. Mais on ne peut pas dire que la gouvernance capitaliste est seulement ou même prioritairement conduite par financiers et patrons du pétrole. D'autres intérêts nationaux sont en jeu, territoires, industries d'exportation, terres rares...Les partis politiques ne sont pas tous ficelés par les trusts et lalutte DES classes serait énormément simple contre les riches s'il n'y avait pas autant d'intermédiaires collaborateurs, syndicats, partis, journalistes, etc. La bourgeoisie ne se définit pas en soi omme richesse, vision figée et infantile, mais comme rapport social. Et l'explication donnée en 1848 par le Manifeste communiste reste toujours aussi lumineuse et...lucide:
« La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production et donc les rapports de production, c'est-à-dire l'ensemble des rapports sociaux. Tous les rapports sociaux stables et figés, avec leur cortège de conceptions et d'idées traditionnelles et vénérables, se dissolvent ; les rapports nouvellement établis vieillissent avant d'avoir pu s'ossifier. Tout élément de hiérarchie sociale et de stabilité d'une caste s'en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont enfin forcés d'envisager leur situation sociale. Leurs relations mutuelles d'un regard lucide".
1 « Cette "ère des massacres", inaugurée par la première guerre mondiale et contrastant avec un long 19° siècle nettement moins meurtrier, est attestée par l'importance relativement faible des dépenses militaires dans le produit mondial et sa quasi-constance tout au long de la phase ascendante du capitalisme, alors qu'elles augmentent fortement par la suite. De 2% du produit mondial en 1860, à 2,5 % en 1913, elles atteignent 7,2% en 1938 pour se situer aux environs de 8,4% dans les années 1960 et plafonner aux environs de 10% au moment du sommet de la guerre froide à la fin des années 1980. (Sources : Paul Baïroch pour le produit mondial et le SIPRI pour les dépenses militaires). L'armement a ceci de particulier que, contrairement à une machine ou à un bien de consommation, il ne peut être consommé de façon productive (il ne peut que rouiller ou détruire des forces de production). Il correspond donc à une stérilisation de capital. Aux +40 % correspondant à la croissance des dépenses improductives dans la période de décadence, il faut donc encore rajouter +6 % correspondant à l'augmentation relative des dépenses militaires... ce qui nous amène à un produit mondial surévalué de près de moitié. Voilà qui ramène les prétendues performances du capitalisme au 20° siècle à de plus justes proportions et qui contraste fortement avec cette ère de "progrès matériel, intellectuel et moral presque ininterrompu" du long 19° siècle.
Par exemple, la part de la production d'armement -secteur improductif- dans le produit intérieur mondial augmente fortement en décadence (1,77% en 1908, 2,5% en 1913, 8,3% en 1981 ([7])) et donc plus fortement encore dans la production industrielle mondiale car la part de cette dernière dans le produit intérieur mondial baisse au cours de la décadence.
C'est ce double mouvement de recherche d'une rentabilité croissante afin de redresser le taux de profit, ainsi que la nécessité de trouver de nouveaux marchés où écouler sa production, qui est à la racine du phénomène de mondialisation apparu dès les années 80. Cette mondialisation ne résulte pas, comme veulent nous le faire croire les gauchistes et autres altermondialistes, de la domination du (méchant) capital financier improductif sur le (bon) capital industriel productif, capital financier qu'il faudrait abolir selon la variante présentée par les gauchistes (qui appellent indûment le Lénine de L'impérialisme stade suprême du capitalisme à la rescousse pour se faire), ou réguler et taxer (taxe Tobin) selon la variante altermondialiste ou sociale-démocrate de gauche, etc.


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