La
petite bourgeoisie fait partie de la bourgeoisie. Sa noria
d’intellectuels militants, bouffons des modes idéologiques, peut
bien croire faire la pluie et le beau temps en matière culturelle,
multicommunautaire, islamophile et écolophile. Elle n’est rien au
niveau de l’Etat central. La décision reste toujours entre les
mains de la grande bourgeoisie1.
Curieux
ballets ministériels du pouvoir anti-raciste, où la parution
publique et les costumes offraient une cérémonie typique des
républiques bananières ou d'un gouvernement de la III ème
République colonialiste et raciste. Les chasseurs qui
accompagnaient, en livrée, ministre sortant et ministre entrant,
étaient tous noirs, comme pour confirmer à la fois l'existence de
la hiérarchie sociale déguisée, mais aussi que ce n'est pas un
hasard si tous les vigiles de France et de Navarre sont noirs. C'est
en effet le modèle de l'intégration sociale antiraciste (on vous
intègre mais pour des jobs de larbin en costume) mais si
discriminante selon que vous serez du bas peuple ou de la bourgeoisie
héréditaire. Le gang Adama si assoiffé de « justice »
bourgeoise, n'a rien trouvé à redire, pourtant, dans la logique
indigeste des racistes indigénistes, j'aurais à leur place
protesté : « pourquoi ne pas avoir choisi un premier
ministre noir et l'avoir encadré par des chambellans blancs ? ».
Preuve que la république française est bien raciste2 ;
quant aux prolétaires ils sont bien « racistes » avec
les cons et avec les élites.
La
nouvelle péripétie gouvernementale vient là illustrer parfaitement
notre thèse marxiste. Partout les clameurs petites bourgeoises se
sont indignées de la continuité dans le changement, et de l’absence
d’option pour une femme premier ministre. Certains auraient sans
doute souhaité voir Assa Traoré débarquer à l’Intérieur et
Mouloud Achour à la Culture. L’indignation qui a frappé la gauche
bourgeoise en général et trotskiste en particulier, comme l’exprime
si bien ce cervelet de la gauche caviar, l’OBS, la voici :
« Pour
l’effet « blast » on repassera : un énarque mâle de
centre droit remplace un énarque mâle de centre droit ». Et
de dénoncer à l’unisson une nouvelle potiche Premier ministre
d’un régime en marche (sic) vers cette horrible
« présidentialisation » du régime (re sic). Comme la
petite bourgeoisie prend toujours ses désirs pour des réalités et
ses prérogatives écologiques pour l’avenir de l’humanité, elle
a cru que : « nul doute que l’écologie sera, avec la
lutte contre la récession, au centre du discours présidentiel de
cette fin de mandat. (…) Une écologie qui ne casserait pas le
capitalisme ».
La
chimère écolo-gouvernementale des bobos verts pour sa part,
aurait-elle donc pour projet de « casser le capitalisme » ?
Il vaut mieux s’en gausser même sans démonstration.
Face
à « l'épidémie » sociale inévitable, franchement je
ne voyais pas une femme à la tête d'un gouvernement de crise. On me
dira que je suis machiste et tout et tout, mais dans les grandes
crises politiques et guerrières ce n'est pas la place pour une
femme3.
La réclame dérisoire pour la prétendue égalité hommes-femmes a
été ridiculisée par une sénatrice qui, interrompant
Dupont-Moretti au cri « c'est révélateur que vous ne parliez
que d'hommes et pas de femmes », s'est entendue répondre par
l'avocat des grands criminels et des pourritures financières que
c'est un vieil euphémisme de parler des « hommes » comme
généralité et que cela n'exclut pas les femmes.
ORDONNANCEMENT
DU GOUVERNEMENT POUR LA CONFRONTATION DES DEUX CLASSES MAJEURES
Depuis
ses débuts le système néo-bonapartiste de Macron obéit non pas à
une suppléance à la prétendue disparition des factions bourgeoises
de droite et de gauche, mais à la nécessité de les reconstituer
pour prendre en étau le prolétariat, face à la catastrophe qui
vient (qui est déjà là), dans la même fausse opposition
traditionnelle, car il n'y a nul irénisme ni union nationale
possible dans le capitalisme décadent4.
L'instabilité du système dominant se caractérise depuis des années
par les agitations petites bourgeoises qui ruent dans les brancards
tout en étant incapables
de poser une réelle alternative au capitalisme et qui finissent
toujours en eau de boudin : les zadistes, les décroissants,
Alternatiba, les colibris de Pierre Rabhi, puis les gilets jaunes
(jacquerie fiscale portée par la petite-bourgeoisie
entrepreneuriale) ; sans oublier l'aristocratie syndicale avec
leurs retraites, et enfin la faction bobo-écolo qui a cru avoir
attrapé le pompon avec les dernières élections truquées5.
Avec
la progression de la crise générale du capitalisme, il y a une
succession de mouvements petit-bourgeois contestataires qui mélangent
tout au nom d'une contestation de l'Etat qui n'est en rien
révolutionnaire voire révisionniste et complètement inconsciente
en particulier dans la contestation des mesures (si utiles) de
confinement vues comme une atteinte à la liberté de bla-bla des
couches épaisses de bobos individualistes.
UN
GOUVERNEMENT DE DROITE, ET ALORS ?
Dans
la configuration politique pour faire face aux prochaines (et
actuelles) confrontations des deux classes fondamentales, il faut un
« méchant » Etat soucieux des intérêts de la nation et
non d'un socialisme dissout par deux décennies de gouvernance
aléatoire de la gauche bourgeoise et petite bourgeoise. De toute
façon l'Etat est toujours le méchant dans l'idéologie dominante
moderne du capitalisme où Proudhon a remplacé dieu, le général De
Gaulle et Keynes. Le problème vient d'en face : comment
encadrer politiquement et syndicalement la classe ouvrière ? Et
pas faire risette à la minorité des politiciens bobo-colos6.
C'est
à l'évidence ce qu'on compris les conseillers de l'ombre du
commandant Macron en plaçant au gouvernail un « technicien »,
habitué des couloirs du pouvoir et serviteur de tous les régimes.
C'est sur le site poutinien, RT, que j'ai trouvé la meilleure
explication, qui confirme mon analyse) qui sort de l'ornière des
regrets de la bobologie accessoire et invraisemblable pour gouverner
dans les intempéries sociales :
« A
juste titre : le président Macron souhaite tenir ensemble le
souhaitable et le possible. Jean Castex est là pour décliner la
politique souhaitée par Emmanuel Macron au plan des territoires et
avec les partenaires sociaux, c’est ce que Jean Castex appelle une
«méthode» pour un «nouveau pacte social». Il a demandé à
l’Etat de dégager les orientations stratégiques et ensuite aux
territoires et partenaires sociaux de les décliner. Il a le talent
pour en être le chef d’orchestre. (…)
D’autre
part, le Premier ministre se définit comme un «gaulliste social».
Son profil sera plus adapté à ce que le pays redoute : le choc
économique qui va arriver à la rentrée, et qui va entraîner
environ 800 000 chômeurs de plus et sans doute, une grave crise
sociale avec un pays qui va être très bousculé. Le premier
ministre Castex est, comme son prédécesseur issu du parti Les
Républicains, mais son prédécesseur était un néolibéral
orléaniste, là où Jean Castex se définit comme un «gaulliste
social »7.
Pour
distraire les seuls journalistes la nomination de deux personnalités
redondantes obéit également à une corde populiste. Chacun dans
leur genre ils détonnent au milieu du langage technocratique et du
discours moraliste, Bachelot avec sa gouaille qui lui permet de
balancer de solides vérités mais Dupont-Moretti qui est présenté
comme un nouveau Tapie anti-RN, impulsif et balourd, risque d'avoir
une courte carrière ministérielle face au staff de la magistrature
gauchiste. Ces deux personnages ne risquent pas cependant de
restaurer le « front républicain anti-RN » qui a été
usé jusqu'à la corde.
Le
vrai souci, la priorité de la nouvelle équipée gouvernementale,
est à la fois social mais aussi sécuritaire, l'écologie des bobos
attendra. Sur le plan sécuritaire, il y a un réel souci dans la
classe ouvrière que les bobos gauchistes ne prennent jamais en
compte. NPA et Cie ont défilé derrière le gang Adama, mais
personne à l'extrême gauche petite bourgeoise ne s'est soucié
d'appeler à rejoindre la manif blanche pour protester contre le
meurtre du conducteur de bus à Bayonne, qui avait le tort sans doute
d'être... trop blanc ! Sans doute parce que toutes ces
racailles adeptes du meurtre à coups de lattes dans la tête sont de
pauvres Jean Valjean dont Taubira exalte les mérites.
Que
vont devenir les flics, pris entre deux feux, tabasser les
innombrables manifestants en faisant croire qu'ils protègent la
population des exactions et meurtres du lumpen qui se répand autant
que l'islam ?
Les
flics finissent par se sentir autant en insécurité que la
population, ce qui est par contre plus un souci pour le gouvernement,
d'où le choix d'un personnage qui apparemment compte beaucoup dans
l'appareil d'Etat8.
Darmanin qui n'est ni épais ni charismatique et déjà empêtré
dans un scandale orchestré par la petite bourgeoisie,
parviendra-t-il à restaurer la « confiance policière » ?
J'avoue que je m'en fous.
Merde
au réchauffement climatique et vive l'échauffement social !
LE
GOUVERNEMENT OSE-T-IL JETER DE L'HUILE SUR LE FEU (éteint) DES
RETRAITES ?
L'endettement
faramineux avec l'usage disproportionné de la planche à billet, ne
supprime pas par enchantement toute l'orientation de l'Etat
bourgeois, à moins de croire au miracle divin. Il a adopté sa
réforme d'économie sur les retraites par le 49-3, point barre ;
même si le rouquin Quatennens l'a rappelé avec hargne à ses
collègues députés, il n'imaginait pas lui-même le repaire des
intérêts de la bourgeoisie baisser culotte alors que l'endettement
fuit de partout. Il peut compter ce radis soumis sur la compréhension
du boss des patrons, Roux de Bézieux qui a suggéré une pause, avec
le souci qu'une nouvelle lutte pour la retraite ne rallume ou
n'accroisse l'incendie social : « Il faut […] qu’on
mette toute notre énergie pour ce qui compte, c’est-à-dire
l’outil de production ». Un autre proche collabo du
gouvernement Laurent Berger allait dans le même sens, il ne faut pas
relancer le sujet en ce moment : « C’est
pause pour reprendre, pas pause pour jamais », « une
telle opposition dans notre pays sur ce sujet qu’on n'a aucun
intérêt à se mettre sur la figure à la rentrée ou pendant l’été
sur sujet ».
Mais
l'avis du big boss et du bonze du principal syndicat gouvernemental
n'est que de façade, et laisse le beau rôle à l'option
« politique » du gouvernement, qui est de deux ordres :
- confirmer qu'il faudra faire payer la crise à la classe ouvrière ;
- remettre en selle les syndicats sur une question foireuse, où il n'y a aucune unité possible ni subversion (l'aristocratie ouvrière et ses privilèges face au privé sans garantie).
Contrairement
à ce que dit le Berger de la CFDT, ce n'est pas la division
syndicats/gouvernement qui serait un risque ou une maladresse, c'est
la nécessité d'une parade à l'explosion du chômage derrière une
prétendue reprise de la lutte foireuse des retraites, pour permettre
aux syndicats de truster le rôle d'opposition de premier plan, avec l'appoint secondaire des résidus de la gauche
écolo-incompatible ou pas ; enfin d'éviter un déferlement en
masse, une prise de conscience de classe qui ne se laisse pas
enfermer dans les catégories, l'obsession anti-policière, les races
ou les moulins à vent de la taxe carbone.
Jamais
en période vacancière on n'avait autant vu tomber de plans de
licenciements. Et ce n'est pas spécifique à la France. Tout le
monde le sait et le dit. Quoiqu'on va faire ?
NOTES
1Les
enragés décrivent la servilité petite bourgeoise mieux encore :
« C’est
dans l’ambiance démocratique que la petite bourgeoisie peut le
mieux exercer toutes ses capacités de médiateur et d’entremetteur,
au point de remplir tous les espaces politiques, sociaux et
économiques permis par le développement capitaliste. Ce n’est
pas par hasard que dans les pays capitalistes les plus développés
la petite bourgeoisie prolifère dans les secteur du commerce, des
«services», de l’administration, de la bureaucratie, de la
culture, de l’information, de la religion ou du sport, plutôt que
dans les secteurs traditionnels de l’artisanat, de la petite
production et de l’agriculture ».
« Cette
classe infatuée d’elle-même s’expose pour ce qu’elle est, un
aboutissement historique dans la négation du tragique et la
réduction de l’autre au clone de soi. Elle est l’incarnation de
la fin de l’histoire, c’est-à-dire de son effacement au profit
de l’actualité la plus immédiate avec ce que cela comporte de
sordide, d’amnésie et de malhonnêteté intellectuelle. Le tout
présenté sous les auspices de l’innocence et de
l’irresponsabilité. La dissolution du social dans une célébration
d’un individualisme empreint de conformisme et de faux-semblant
est, pourrait-on dire, le signe le plus flagrant de sa victoire, une
victoire sans partage. Laquelle accomplit la domination idéologique
d’un néant bavard et futile tourné uniquement vers lui-même ».
On a ici l'exact tableau des cliques OBS, ATTAC, LFI, NPA,
Médiapart, Libé, le gang Traoré, et tutti quanti.Et pour l'autre
bord, complémentaire Valeurs actuelles, les fans de Zemmour, le RN,
etc.
http://lesenrages-antifa.fr/2019/12/16/la-petite-bourgeoisie-contre-revolutionnaire/
2Encore
de la pub pour le CCI, lisez-moi cet excellent article :
https://fr.internationalism.org/content/10192/affaire-traore-mobilisation-au-benefice-classe-dominante
3On
se souvient de l'aimable Edith Cresson virée rapidement pour
manque d'autorité. Vous m'objecterez « et Thatcher » ?
Ce n'était pas la même époque et sans la puissance de sabotage du
syndicalisme britannique la « dame de fer » serait
retournée à ses chères études. Ce qui adviendra bientôt à
Muter Merkel. Je l'avoue je n'imagine pas les femmes en pelisse de
dictateur, peut-être est-ce qu'on fond je suis plus féministe que
les féministes ? Une anecdote dans mon expérience au CCI.
Lorsqu'il avait fallu désigner une délégation pour aller
intervenir à Longwy, Marc Chirik s'était indigné que la section
de Paris veuille y avoir une camarade femme (elle fera rire les
ouvriers) et je me souviens avoir été le seul à le soutenir et vu
que c'est moi qui allait être désigné... En 68 c'était pareil,
les femmes n'avaient pas vraiment la possibilité d'être prises au
sérieux dans les AG. Ce n'est pas parce qu'on a dépassé cette
arriération qu'il faudrait tomber dans l'excès contraire, et
croire que les femmes feront des bons généraux. Non je n'espère
ni de rêve d'une femme dans le rôle de Thiers ou de Staline !
4
Le 11 avril 2018, j'écrivais dans ce blog « La
« révolution macronienne » est arrivée à temps pour
suppléer au binôme ranci gauche/droite dont ce pauvre Hollande fût
le dernier scooter, mais elle est arrivée masquée, ses propres
électeurs de gauche, forcément syndicalistes et une bonne partie
des
retraités ou retraitables ne s'attendaient pas à ce qu'on leur
joue le jeu de l'Etat fort, monarchique déplorent certains des
multiples clowns qui parlent derrière les multiples écrans tout en
invoquant une « pédagogie » macronesque. Or en réalité
le vieux système de domination et d'abrutissement bourgeois
fonctionne toujours avec ce même binôme simpliste, même sans plus
de partis mammouths de référence (ni à gauche, ni à droite ni
avec ce parti macronesque de godillots). C'est sous la forme du
pouvoir et de ses opposants que le cirque recommence, dans une
parodie même pas drôle de mai 68 : le pouvoir contre la rue,
pour ne pas dire contre les 'croizades' NDDL... ».
Le toutou écolo de Macron même pas consulté. |
5On
ne peut pas les qualifier mieux, en plus d'être partielles et
partiales : près de 70% d'abstention, et un électorat bobo de
quelques grandes villes qui s'est prétendu majoritaire et faiseur
de rois. Piteux le Jadot ! J'aime bien le titre d'un blog
marocain : « Et si on stérilisait la petite
bourgeoisie ? ».
6Lire :
https://fr.internationalism.org/internationalisme/201305/7096/ecologie-piege-mystification-et-alternatives
7En
savoir plus sur RT France :
https://francais.rt.com/opinions/76685-gouvernement-castex-apparait-moins-neoliberal
8La
cabale, sous l'accusation de violeur contre Darmanin, a tout du
complot cousu main selon moi. Vu la petite taille de Darmanin cela
me paraît d'abord dérisoire, ensuite il apparaît que c'est lui la
victime d'une maître chanteuse, qui présente en tout cas un
comportement passé de ce type ; avec le déni féministe
bourgeois à la mode et ses délires toute femme serait
systématiquement victime des hommes. Ainsi il apparaît que nombre
de femmes ont compris qu'il suffit de déclarer qu'elles ont été
battues, même si c'est pas vrai, pour obtenir à leur profit le
divorce. Le célèbre acteur alcoolique Johnny Depp en fait les
frais en ce moment alors que la donzelle est dérangée du cigare et
avait chié sur son lit :
https://www.mariefrance.fr/culture/george-ryan-et-moi/johnny-depp-divorce-amber-heard-487576.html#item=1.
Aux anti-féministes comme moi, je conseille de lire « Femmes
serial killers » de Peter Vronsky (ed Points).
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