Pour
une fois, je fûs d'accord sur un point avec la remuante agitatrice
féministe, raciste anti-blanc et apolitique Rokhaya Diallo,
lorsqu'elle a une nouvelle fois secoué ce que les bien-pensants
nomment la réacosphère : «Maintenant
que le Convid 19 a démontré que l'on peut en effet participer à la
vie publique et rester "français" sans montrer son visage
ni embrasser des connaissances, la nation pourrait bien repenser la
façon dont elle traite les musulmans».
Avec
le premier membre de la phrase bien entendu car les notions de nation
et de musulmans ne font pas partie de mes références politiques de
base. Pourquoi est-ce que je me suis senti en partie d'accord ?
Rokhaya Diallo avait fait référence à l'obligation pour tous de
porter le masque sanitaire dans l'espace public mais moi j'observais
la mise en place pénible et heurtée de la deuxième série des
élections municipales. Quoi on allait encore faire prendre des
risques à la population pour la vulgaire gestion municipale de
l'Etat bourgeois ? La pandémie avait-elle été éradiquée des
bureaux de vote par
la magie électorale républicaine impatiente ?
Personne ne put échapper, sans sourire, à la coïncidence du port
prohibé du masque islamiste et du masque obligatoirement sanitaire.
Au Canada |
Je
comprenais que le premier épisode municipal ne pouvait pas avoir été
considéré comme une erreur « sanitaire » par la
technocratie gouvernante, quoique certains élus l'aient payé au
prix fort, plus du fait de l'effrayant nombre de serrage de mains que
constituent les harassantes campagnes électorales que de la pose en
mairie. Depuis le début de la pandémie l'imprévoyance a rivalisé
sans honte avec le maintien du profit, sous les lamentations
sanitaires et les mensonges salutaires, car, comme vient de le
confirmer le chef Macron, il n'y a jamais eu rupture de stock de
masques... puisqu'il n'y avait pas de stocks !
Je
pensais comme beaucoup que Macron l'équilibriste avait été victime
de la pression de l'arrogante droite sénatoriale et se mordait les
doigts de l'insuccès du premier tour et de ses conséquences
sanitaires déplorables, non tant par extension du maudit covid que
par fuite du virus électoral. Non, du tout, je n'avais pas compris
que l'intérêt de l'Etat primait politiquement. Après deux
séquences très déstabilisantes, bien que sans projet politique
alternatif, la saga gilets jaunes et le bordel des retraites, l'Etat
a besoin de se re-légitimer, ce à quoi servent les diverses
compétitions électorales, et plus encore les municipales.
Pourquoi ? Parce que dans la période qui vient, dont personne
ne doute de la gravité désormais, il faut à l'Etat être à même
de manager jusqu'au plus petit canton, afin de contrôler pleinement
la population avec tous les bureaucrates locaux. Attendre plus
longtemps de parachever le premier tour eût été suicidaire, même
si on nous assure que la décision est aléatoire si l'indiscipline
« française » persiste à propager le virus. Imaginez
pour l'heure, le nombre d'élus non élus et les ex-élus qui ne
veulent pas porter le chapeau pour des décisions qui engagent la vie
des gens, qui vont se trouver au premier rang des émeutes si les
politiciens régionaux ne sont pas capables de monter au créneau
pour limiter les licenciements massifs et faire face à la
contestation syndicale ?
Ce
deuxième tour, cette deuxième farce électorale plutôt, était
indispensable pour renforcer le contrôle de l'Etat, qui ne peut pas
être protégé intégralement par ses milliers de flics déguisés
provisoirement en pompiers sanitaires mais toujours forces de
répression des puissants contre les pauvres. On peut y voir la
confirmation de l'impéritie, gabegie et affolement de l'Etat depuis
les débuts de la crise du covid. Tout ce qui confirme une opinion
commune à l'ensemble du courant maximaliste abstentionniste. Avec
des nuances.
J'ai
été amené à plusieurs reprises à polémiquer sur le réseau
bordiguiste qui affirme être implanté en Algérie. Ces camarades
affirment que la crise du covid est un complot pour mater la classe
ouvrière. Plus simpliste tu meurs du covid ! Pourtant un
glorieux anonyme rédacteur français de l'évanescent et peu
probable exPCint, a livré un long texte qui explique très bien, à
mon sens, que nous pouvons et surtout devons dénoncer l'impuissance
du capital à surmonter cette crise, qu'on mette l'accent sur sa
crise traditionnelle soi-disant masquée sous la crise sanitaire ou
qu'on observe lucidement les dégâts monstrueux provoqués par
l'arrêt de la production et dont le malade capitalisme n'avait
vraiment pas besoin. Ce long article qui fait référence pour les
bordiguistes complotistes, qui ne s'excusent même pas de leur dérive
complotiste, comporte pour les deux tiers suivants des longueurs
inutiles sur la crise et les taux de chômage dans divers pays,
lassant... C'est du remplissage par incapacité politique à répondre
autrement que par le fameux « programme immédiat »
(colonne droite de leur page) ringard, dépassé et inadapté aux
questions cruciales que le mouvement révolutionnaire devra
confronter au moment de l'effondrement : que faire de l'immense
masse de chômeurs ? Va-t-on leur dire comme Lénine en 1918 :
« qui ne travaille pas ne mange pas »? Va-t-on interdire
ou généraliser le télé-travail, cette géniale invention qui
supprime la pire profession de trouducs, contremaître ? Va-t-on
laisser les populations migrantes exposées à la faim vaquer d'un
bout à l'autre du monde sans contrôle ? Va-t-on laisser les
millions de tonnes de patates produites en France pourrir faute de
marché pour les écouler, quand on pourrait les faire livrer à
l'autre bout du monde où ils recommencent à crever de faim ?
(je rappelle que la France avec sa seule production agricole peut
nourrir le monde entier ou une grande partie).
Mais
le plus chatouilleux pour le bordiguisme ringard, et ce pourquoi ils
ne m'ont pas répondu, c'est la question de la prise du pouvoir. J'ai
demandé : qui prend le pouvoir ? Le parti ? Qui
constitue l'Etat ? Pas de réponse. Mais ils se sont énervés
lorsque je leur ai appris que Bordiga avait dit une connerie en
parlant d'Etat communiste, ce qui est proprement anti-marxiste.
Menteur, m'ont-ils objecté. Vraiment, hé hé... alors reportez vous
à la réunion de Forli en 1952. Bordiga, contrairement à Bilan, à
la gauche allemande, à la GCF et au CCI, a été incapable
d'approfondir sur la période de transition. Un point c'est tout. Le
bordiguisme c'est mort même s'il y a de beaux restes. Je suis désolé
mais je vais être méchant, ces sympathisants bordiguistes
algériens, qui sont plus probablement de la série des
groupes-individus dont je vous ai déjà parlé, utilisent le
programme bordiguiste comme le coran, c'est la même fumisterie. Nous
les marxistes, pour les parodier, nous n'avons aucun texte sacré et
invariable.
Avant
d'en finir avec l'invariance de la mystification électorale
bourgeoise, je vais m'éloigner complètement de cette sorte
d'électoralisme sociétal confiné dans la connerie par la
médiatisée Rokhaya Diallo. Cette féministe « intersectionnelle »1
est une des meilleures représentantes du magma idéologique
nihiliste et destructeur de toute conscience de classe (jusqu'à ses
amis indigestes de la république) au profit de l'idéologie
multiculturaliste des élites américaines, c'est pourquoi elle a
d'ailleurs été sponsorisée par ces dernières.
La
question de l'anti-racisme est depuis des décennies au cœur de la
mystification électorale, cela a été négligé par le milieu
maximaliste par internationalisme niais. Ce que les bourgeois nomment
l'intégration républicaine est représenté sur les affiches
municipales en banlieue par de plus en plus de noms d'Afrique ou
d'Algérie, ce qui est normal vu l'ampleur prise, surtout dans les
basses classes, par ceux qu'on appelle curieusement enfants de
colonisés, comme moi je suis enfant de gaulois lozériens. Que ces
gens, qui sont certes aussi français que vous et moi, concourent
pour des postes de politiciens bourgeois inamovibles ne
m'enthousiasme ni ne m'incite à adhérer au RN. Je ne participe pas
au système électoral truqué et préformaté même si on me
présente un type barbu comme moi ou une jolie fille. Par contre, les
animateurs de l'immigration « réussie » sont devenus de
robustes agents électoraux qui rabattent, ou peinent à, les
mécontents des banlieues vers les urnes du capital ; on peut en
déduire que le gros des derniers votants sont les vieux de souche et
les vieux de l'immigration « intégrée ». Les jeunes des
quartiers pauvres sont plutôt sur nos positions maximalistes... Donc
il leur faut autre chose, et autre chose que l'émeute stupide, pour
canaliser leur légitime sentiment de rejet. C'est à quoi servent
les polichinelles de leur cru une fois élus, mais bien faibles en
réalité pour illusionner sur une société française égalitaire
et gentille. Il faut donc des Rokhaya Diallo, des indigènes de la
république, NPA et consorts, pour leur donner un semblant de théorie
de révolte. Le NPA se solidarise avec n'importe quel abruti qui fait
ses rodéos en moto et crache sur les flics, quoique je ne pense pas
que Poutou à Bordeaux en profite.
Tous
se font les porte-paroles d'une seule et même théorie de la haine,
qui n'est ni prolétarienne, ni révolutionnaire. Avec la théorie du
« racisme d'Etat », Rokhaya n'a rien inventé, elle n'a
fait que reprendre une des insanités du gauchisme ; le
gauchisme trotskiste n'a pour credo qu'un antifascisme de salon,
Hitler immortel avec son (en effet), « racisme d'Etat ».
Or la plupart des Etats modernes ne sont pas racistes parce qu'ils ne
peuvent pas l'être et parce que cela n'a aucun sens en politique.
L'anti-racisme est essentiellement une idéologie apolitique et
sentimentale de l'extrême gauche bourgeoise qui fait aussi office
d'abstentionisme anti-élection (des blancs) au nom d'une révolution
« multiculturaliste » donc introuvable et creuse. Non pas
que le racisme n'existe plus, hélas si et sous de multiples formes,
mais parce que cette idéologie a été haussé au rang de leçon
morale du ressort de l'Etat bourgeois, qui éliminerait et qui
élimine toute question de classes. Cette idéologie est très forte
parmi la jeunesse, ce qui est un moindre mal, mais très pernicieuse,
elle empêche de réfléchir. Elle est adossée à l'idéologie
communautariste de Diallo : « ...
l'État français a interdit les voiles de visages musulmans non pas
pour protéger les valeurs de la République, mais pour promouvoir
une compréhension assimilationniste du Français qui ne tolère pas
des expressions culturelles minoritaires».
Ce
charabia se ridiculise de lui-même, si on ne suffoque pas de rire.
C'est quoi des « visages
musulmans » et de plus
« voilés » ? C'est qui ce « Français »
qui ne tolère pas l'expression culturelle minoritaire ? Mon
voisin ? Sarkozy ? Duchnoc ? Comme toutes les
starlettes médiatiques, du Zemmour à Soral, il faut lancer des mots
provocateurs et sans appel pour faire parler de sa petite personne.
Plus c'est imbécile plus ça passe. Ainsi le principal scandale du
traitement mondial du coronavirus serait le « privilège
blanc » dans l'attribution des passeports, apanage des
occidentaux. Mais quels occidentaux ? Prolétaires ou
bourgeois ? Le « victimaire business » a ses cadres
supérieurs.
Au
final, la « racialisation » des questions politiques
n'est que la dissolution de toute pensée cohérente pour réellement
confronter le pouvoir politique bourgeois, elle joue le même rôle
que toutes les sectes fondamentalistes religieuses, désarmer la
conscience des opprimés, leur inventer des rivalités entre eux, et
ne leur laisser que leurs yeux pour pleurer. Comme la mystification
électorale.
Le
deuxième petit jeu électoral (ils l'appellent d'ailleurs « tour »)
aura probablement lieu fin juin, il résumera toute l'ignominie d'un
système de trucage des opinions de classes au profit d'élus déjà
élus par leur propre parti, déjà tous corrompus, déjà tous
laquais du système d'exploitation. Le faible nombre de participants
ne culpabilise même plus les organisateurs étatiques, tant ils
méprisent l'électeur, tant ils savent pouvoir compter sur
l'impuissance des abstentionnistes, tant que leur système de
grabataires du profit ne s'effondre pas encore très vite.
Car
tout le danger est devant. Macron le cynique libéral ne peut pas
« réinventer » sa cuistrerie et son absence d'autorité,
sans Philippe et les autres bureaucrates ministres, il n'est rien.
D'aucuns imaginent qu'il peut changer de cap, par exemple en nommant
un nouveau premier ministre « de gauche » ; ce qui
ne veut plus rien dire. En inventant un nouveau programme « plus
social », plus « front popu », plus de sous pour
l'hôpital ce héros, deux ou trois nationalisations, rapatriement de
quelques bijoux de famille industrielle refilés bêtement à la
Chine, etc. Du flanc. L'union nationale n'a plus aucun avenir, la
mondialisation reste en face révolutionnaire. Ils n'ont pas de
solution crédible à court et moyen terme. Moi si.
A la
crise économique va s'ajouter une sérieuse crise politique. Et on
ne nous fera pas croire que la scission de quelques zozos du parti
présidentiel c'est l'USPD se séparant du SPD en Allemagne en temps
de révolution, ce n'est qu'un ramassis de merdeux, les députés
d'en bas on ne les connaît pas encore, mais ils vont faire mal.
Pour
terminer, je vais encore me montrer d'accord avec une autre
considération de cette pauvre Rokhya Diallo qui a quand même du
talent :
« Alors
que dans la plupart des pays, la discussion sur les masques
obligatoires s'est concentrée sur l'efficacité de la mesure, en
France, où il n'y a pas si longtemps le gouvernement affirmait
fièrement que ‘la République vit avec son visage découvert’,
cette décision a soulevé des questions sur la manière dont l'État
définit Identité et valeurs françaises ».
Les urnes poubelles. |
Très bien, l'hypocrisie du gouvernement Macron-Philippe n'est plus à
démontrer, même sans masque au début le gouvernement a continué à
conserver les objectifs de saignée capitaliste, et s'il fait
obligation du port du masque pour aller lui donner blanc-seing dans
les urnes, c'est parce qu'au jeu des masques à double fond, il est
imbattable, cruellement anti-social et anti-humain.
Le déroulement du deuxième « tour » fera pitié, en condensé il figurera complètement la soumission à l'idéologie islamiste : tu votes, même masqué, mais au moins égalitaire car les hommes aussi. Tous masqués. Tous maqués.
NOTE
1Qu’est-ce
que l’intersectionnalité?
C’est
au tournant des années 1990 que le mot apparaît aux États-Unis
dans deux articles de la juriste noire Kimberlé Crenshaw. Il s’agit
de penser, à l’intersection des catégories raciales et
sexuelles, la discrimination spécifique qui frappe les femmes
noires. L’enjeu est inséparablement politique et théorique.
D’une part, coincées entre le mouvement féministe et celui des
droits civiques, les femmes de couleur ne peuvent se faire entendre.
C’est la critique formulée avec ironie par le Black
Feminism:
«toutes
les femmes sont blanches, tous les Noirs sont des hommes…»
D’autre part, le problème est de penser ensemble une pluralité
de formes de domination, et en particulier sexe, classe, race, qui
peuvent s’additionner ou se soustraire, ou s’articuler de
multiples manières.
En
France, sans doute les chercheuses féministes ont-elles de longue
date pensé les liens entre classe et sexe, pour éviter de réduire
celui-ci à celle-là, au nom d’une détermination économique en
dernière instance. Mais c’est seulement il y a une dizaine
d’années qu’on a commencé à parler d’intersectionnalité:
en effet, c’est avec la loi sur les signes religieux en 2004 et
les émeutes de 2005 qu’on prend pleinement conscience de la
dimension raciale. Qu’il s’agisse de «tournantes» ou de
polygamie, de hijab ou de niqab, on assiste à un double mouvement
de sexualisation des questions raciales et de racialisation des
questions sexuelles.
À
nouveau, l’enjeu est théorique, en particulier pour les sciences
sociales: faut-il partir de catégories différentes (Noirs et
Blancs, femmes et hommes, etc.), ou de propriétés distinctes
(comme sexe, race, classe)? Et comment ensuite les tenir ensemble? À
nouveau, l’enjeu est également politique – comme l’a bien
montré la sociologue Christine Delphy. Aussi peut-on parler
d’intersectionnalité des
luttes:
comment forger des coalitions entre des mouvements divers sans
prendre en compte les problèmes susceptibles de les diviser, tels
que l’instrumentalisation du féminisme à des fins racistes ou
xénophobes, ou son équivalent pour le mouvement LGBT, avec
«l’homonationalisme» qui, pour le populiste néerlandais Pim
Fortuyn, a servi à justifier l’islamophobie.
Un
beau bordel qui pourtant reste limité au milieu bobo parisien et
aux filiales marginales dans les autres grandes cités de province,
mais de la merde face à toute explosion sociale.
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