« Plus
de trente ans plus tard, l'illusion d'un peuple algérien homogène
et le silence fait sur la participation de chrétiens à la
révolution algérienne auront sans doute rendu plus faciles les
meurtres de chrétiens des années quatre-vingt-dix ». Mohammed
Harbi (Mémoires)
« L'Algérie
nous a trahis ». Houria Boutelja
Le terrorisme est devenu un casse-tête chinois. On peut partager la
vision apocalyptique du CCI sur la possibilité d'une nouvelle guerre
mondiale Armaguedon1 .
La presse bourgeoise se fait l'écho d'ailleurs ponctuellement de ce
« souci » universel chez tout honnête homme : « Nos
dirigeants sont-ils des « somnambules » qui nous conduiraient
en 2017 à une troisième guerre mondiale, en reprenant le concept de
l'historien australien Christopher Clark pour les mois précédant
1914-1918 ? Vraisemblablement pas. Certes l'ONU, comme la SDN en son
temps, a montré son incapacité à arrêter les conflits militaires
qui tourmentent - et tourmenteront en 2017 - la planète.
Certes, rarement depuis
soixante-dix ans le monde n'a donné l'impression d'être au bord du
précipice. Le concept d'une guerre mondiale contre le terrorisme a
même fleuri »2.
Curieuse
époque, tout se passe comme si on devait endurer perpétuellement de
vraies guerres locales plus ou moins lointaines, en Syrie, en
Ukraine, et se sentir menacé dans les zones privilégiées des pays
riches par une menace inopinée, obscure, aléatoire et visant le
moindre passant3.
Ce qu'en d'autres temps on eût nommé menace devient terreur diffuse
ou terreur indirecte. Si on laisse de côté la théorie du complot
d'un conclave de généraux préparant dûment la guerre mondiale et
qu'on conserve l'analyse de base marxiste que deux guerres mondiales
n'ont pas été le simple produit d'un attentat dérisoire, celui de
Sarajevo (comparé à ceux qu'on subit de nos jours) ni du maléfique
Hitler, mais bien l'hypothèse de la marche à l'abîme intrinsèque
à un mode de production capitaliste en décadence, dirigé par un
personnel politique « somnambule », qui ne peut plus se
perpétrer que par des magouilles financières, d'incessantes guerres
locales et les diverses formes de terrorismes qui fondent l'économie
prédatrice, on peut se poser la question : le terrorisme
n'aura-t-il été depuis 60 ans qu'un substitut à la guerre mondiale
ou un long épisode de préparation à la future ?
Le
terrorisme mène à tout à condition de s'en servir. Comme la
gabelle écologique , on a même créé une taxe anti-terroriste4.
Il est une affaire fructueuse dans l'édition. Des rayons entiers de
supermarché vous offrent les mille et une interprétations du
phénomène, au point de tenir la dragée haute à la presse pipole.
Mon choix de consommateur s'est arrêté sur l'ouvrage de Frédéric
Charpier parce que le quatrième de couv promettait de démarrer
l'analyse du phénomène depuis la phase de décolonisation d'après
guerre. Quel lien pouvait-il y avoir avec les attentats des
« libérateurs nationaux », qu'on pouvait rationnellement
et même marxistement comprendre, même si on désapprouvait, et un
cycle actuel de crimes au nom d'Allah5.
Par devers le propos sensationnaliste de l'auteur, une propension à
en rester au niveau de l'investigation policière et aux biographies
des terroristes islaminguants, son enquête approfondit – si on
prend du recul – la nature gangstériste du capital décadent. Marx
avait bien démontré le gangstérisme originel du capitalisme par
l'extorsion de la plus-value, mais il ne pouvait encore soupçonner
en son temps le degré de vilenie à laquelle sombrerait le marché
capitaliste pour sa survie plusieurs décennies plus tard. Ce
brigandage, Lénine l'a bien dénoncé en succédant à Marx6.
Voilà une preuve de plus de la décadence du capitalisme, une
révélation propre à interloquer même l'orthodoxe Robin
Goodfellow : toute négociation industrielle d'ampleur passe
nécessairement par l'intermédiaire terroriste. Le concept de
nécessaire obsolescence programmée de la marchandise a été
inventé lors de la crise de 1929 pour vanter la pérennité du
capital ; l'obsolescence programmée des produits est devenue si
contre-productive et comparable à l'obsolescence du capital que
celui-ci la remet en cause pour vanter la « robustesse »
de ses nouveaux produits (portables, imprimantes, etc.), gages de...
longévité de la société marchande qui ne se résout pourtant pas
à l'obsolescence de la guerre pour l'humanité.
J'ai
en même temps procédé à une relecture parallèle du bel ouvrage
de Mohammed Harbi, pour séparer le bon grain de l'ivraie et montrer
que l'islam menteur connaît une utilisation à éclipses et que tout
ne dépend pas des grandes puissances ni de leurs rivalités7.
LE
TERRORISME UNE HISTOIRE POLICIERE ou d'abord terrain des rivalités
inter-impérialistes ?
Le
titre de Charpier est mauvais. Qui lutte ou plutôt qui est chargé
de lutter contre le terrorisme. Moi, citoyen lambda, possible victime
anonyme ou spectateur affligé ? Par ma capacité de délation
de tout individu dangereux que j'apercevrais porteur d'une kalach et
d'un sac de bombes ? Par mon vote à un candidat politicien plus
« sécuritaire » que les autres ? Par ma
suggestibilité à l'idéologie de « protection nationale » ?
« 60 ans de lutte AVEC le terrorisme » eût été plus
indiqué, n'est-ce pas messieurs les fabricants de modes
idéologiques ? Ce que je craignais se vérifie en début
d'ouvrage, Charpier a trouvé le filon : l'islam délétère qui
explique tout « axe du mal » aux époques successives :
« Premier enseignement des archives, l'islam a servi de ciment
à la révolution algérienne ». C'est faux. La démonstration
qui suit est typique du caméléonisme trotskien ; hier il eût
fait porter le chapeau au seul courant stalinien, aujourd'hui il
inverse les données citant un ouléma bigot et réduisant un
mouvement qui allait enchanter le tiers-monde et les marxistes fêlés
du monde entier et les versets du Coran qu'utilisa le premier
« guide » Messali Hadj dans sa propagande pour
l'indépendance. Le parti de Hadj « passe plutôt pour une
secte politico-religieuse dont les accointances avec les grands
centres internationaux de l'islam sont indéniables » (p.25).
Idem avec les origines du FLN : « Ce n'est pas sans raison
que ceux-ci se dénommèrent Moujahidine, les « combattants de
la foi » (fait avec le mot « Djihad »). C'est
l'islam qui a conduit leurs pas. Leur cri de guerre était Allah
Akbar ». Problème c'est que c'est la version de Ferhat Abbas,
éphémère président, écarté après les incessantes bagarres
entre caïds militaires, pas du tout concerné par Allah mais par la
lutte pour le pouvoir ; surtout les « libérateurs »
de la dernière heure, les « marsiens » quand Mohammed
Harbi nous décrit la réaction de la classe ouvrière algérienne
juste après la « libération », pleine d'exactions et de
crimes horribles : « Reste que, dès cette époque, les
« libérateurs » n'avaient pas tous bonne presse. Un mois
après l'indépendance, les rapports entre eux et la population
s'étaient déjà dégradés dans certaines régions. C'est que les
algériens voyaient qu'ils n'avaient ni le travail ni la sécurité,
ni la liberté, mais une censure des mœurs (la hisba) brutale, les
tracasseries aux barrages routiers. Les privilèges des hommes en
armes sur les gens ordinaires s'imposaient au regard de tout
observateur » (p.366).
Allah
et Akbar étaient très loin du souci de la classe ouvrière du pays
« libéré » ! Ce que se garde de rappeler cet
admirateur des collabos « porteurs de valises »8,
comme d'insister sur le rôle des services secrets « soviétiques »
et « chinois ». Il nous égare dans l'enquête policière
romancée pour nous sortir des stéréotypes du genre : « Durant
la guerre d'Algérie, le FLN bénéficie d'un soutien internationale
considérable. Ses liens avec des pays étrangers ou des
organisations internationales sont une préoccupation constante des
services antiterroristes ». Il se place résolument du point de
vue de la « conscience policière » pas depuis un
positionnement politique hors système des artefacts policiers. Il y
a des « centres d'instruction en Chine ou en Tchécoslovaquie »
où l'on ne chante pas allahou akbar. Idem sur les tarmacs
« soviétiques » où sont entraînés, sur MIG-15, des
pilotes algériens.
La
terreur militaire contre la classe ouvrière algérienne en France
que décrit Mohammed Harbi en Alagrie n'est pas prise en compte par
Charpier, qui nous évoque sans état d'âme « l'impôt
révolutionnaire », pourtant « le plus souvent sous la
contrainte », pour alimenter des banques en Suisse, pays
pourtant mécréant. On passe de longues pages sur les mystères des
enquêtes policières, dont on se fout royalement, pour tomber sur un
autre cliché inodore : le trafic d'armes : « Les
pays du Moyen-Orient ont été les premiers fournisseurs d'armes du
FLN, plus particulièrement l'Egypte, la Syrie et l'Irak9.
A partir de 1957, la cause arabo-musulmane élargit ses soutiens en
raison de la guerre froide et de l'aide aux mouvements de
décolonisation : le FLN reçoit désormais des armes de
Tchécoslovaquie, de RFA, d'Espagne, d'Italie, de Turquie ou encore
et surtout de yougoslavie ». Aucune analyse politique ni
géostratégique ne suit. Les fournisseurs d'armes ont-ils pour
motivation une généreuse aide aux gentils « mouvements de
décolonisation » ? Quelle grande puissance autorise un
tel commerce (partagé) ? En quoi la production d'armes à
outrance est-elle nécessaire à la survie du capital et au partage
des richesses du monde ?
Les
héros du roman de Charpier sont des policiers, bons ou mauvais
enquêteurs à la poursuite des terroristes masqués. On nomme en
passant les lieux où ils sont formés, par exemple à Leipzig « un
centre de formation politique et militaire », mais aucune
réflexion sur le fait que la RDA est inféodée à l'impérialisme
russe et ne forme pas pour la beauté des « mouvements de
décolonisation ». Voici un autre stéréotype généraliste,
accessoire, dans la bouche d'un collabo des policiers : « Non,
si la guerre continue, selon l'informateur du SDECE, c'est qu'une
coalition hétérogène et puissante combat pour l'éviction de la
France d'Algérie. Cette coalition s'est forgée après la découverte
de richesses immenses en pétrole et gaz naturel qui « a
bouleversé les données du problème algérien ». C'est faux.
Le pétrole est l'argument passe-partout de tout sectaire gauchiste.
La vérité dont ne se rendent compte ni Charpier ni Harbi, c'est
surtout que la puissance américaine mène la danse. C'est Kenndy qui
est obligé de venir à Paris pour dire à De Gaulle que la France
est priée de déménager fissa d'Algérie, et que, mêmes éloignés,
les Etats-Unis contrôlent et surveillent toujours la situation en
Algérie aujourd'hui. Mais Charpier nous livre une remarque
fondamentale, mais qu'il est incapable de développer comme toujours
(ce n'est qu'un journaliste), et qui est fondamentale pour notre
propos ici pour la compréhension d'une « si longue utilité du
terrorisme » :
« Quelle
que soit l'horreur des crimes commis par les terroristes, les Etats
finissent par accepter de négocier avec les organisations
politico-criminelles » (p.56)10
Au
lieu donc de nous resituer les différentes phases d'une histoire des
terrorismes, Charpier vient nous conter la fable des « foyers
islamiques » avec « bases terroristes » dans tel ou
tel pays lointain. Au lieu de montrer à chaque époque le jeu des
impérialismes, on invite le lecteur idiot à croire aux seules
petites révélations policières et à se sustenter de l'islamisme
comme cause principale du terrorisme et donc à la bonté de la
police démocratique sanctifiée dans son rôle de pompier
anti-terroriste. De l'indépendance algérienne on saute, vingt ans
plus tard dans la « révolution islamique » en Iran, en
oubliant de mentionner qu'elle a été possible par la courte
utilisation de la révolte du prolétariat iranien, blousé ensuite
par la camarilla des bigots chiites. Charpier montre en passant, sans
s'y attarder, que les attentats de Beyrouth (1983, 58 paras français
tués), de la rue des Rosiers, sont une réaction à la vente d'armes
à l'Irak et de l'invasion israélienne du Liban. N'est pas évoqué
à cet endroit l'attentat contre Tati Montparnasse parce que Chirac
avait refusé de rétrocéder aux mollahs l'argent versé par le Chah
avant sa chute en 1979, pour des avions jamais livrés. Une analyse
de ces transactions gangstéristes et louches eût été plus
éclairantes sur la marche du capital que ce retour systématique à
la picrocholine enquête policière digne de n'importe quel nanar du
Fleuve noir.
On
rit (jaune) parfois des citations fournies des « lutteurs »
contre le terrorisme. Mitterrand promet une « guerre
implacable » au terrorisme. Son valet, Mauroy, au moment des
fameux accords (surtout antiterroristes et anti grandes puissances)
de Schenghen, fait un curieux lapsus : « Le terrorisme est
un crime qui dispose de moyens de guerre » (p.61).
LE
TERRORISME UNE THEORIE REVOLUTIONNAIRE POUR L'EMANCIPATION DES
PEUPLES ?
S'il existe une continuité réelle depuis les époques
de libérations nationales invraisemblables, ce n'est pas l'islam, ni
simplement les maquillages inter-impérialistes, c'est bien le
soutien récurrent des factions de l'extrême gauche de la
bourgeoisie. Clairement avec les sous produits du gauchisme et du
stalinisme décomposés, les Baader et Rouillan, plus filandreux et
hypocrite par toutes les chapelles qui se revendiquent d'un
trotskisme modernisé. A la fin des années 1960, les fondateurs du
mouvement maximaliste marxiste disaient fort justement « ils
choisissent toujours un camp pourvu que le sang coule », le
pouvoir n'était-il pas « au bout du fusil » du
vietnamien de base ? Pendant la guerre pour la libération de
l'Algérie, les trotskiens Pablo (Michel Raptis) et autres ont porté
des valises d'armes, comme le rappelle Harbi, mais aussi un projet de
fabrication de fausse monnaie (p.349). Comme en 1945, où ils avaient
choisi le camp américano-russe, ils se tenaient prêts à soutenir
même la Russie et ses satellites.
Charpier nous regroupe pêle-mêle, les Georges Ibrahim
Abdallah, chef de « fractions armées révolutionnaires
libanaises », Frédéric Oriach « animateur de la branche
internationaliste d'Action Direct et ex-dirigeant des NAPAP « noyaux
armés pour l'autonomie prolétarienne ». Il nous apprend que
Abdallah était en contact avec les Brigades rouges. Ces corrélations
sont vicieuses en réalité, tous les terrorismes ne se mélangent
pas. Pas les mêmes mœurs. Quand la bande à Baader va s'entraîner
dans un camp au Liban ou en Palestine, ils se rendent compte que
leurs nanas ne peuvent pas bronzer à poil sur les toits, cela ne se
fait pas en terre musulmane ! Même plus ou moins financés par
le bloc russe, les terroristes politiques des années de plomb
professaient un avenir débarrassé du capitalisme grâce à
l'activation de leurs bombes pas le règne mortifère d'Allah ni une
libération « nationale ». Indépendamment de la
connivence ou du soutien virtuel de tous les naïfs gauchistes à
tout ce qui bouge ou qui est foncièrement anti-impérialiste, le
terrorisme participe bien de la realpolitik, comme le sous-titre
Charpier (p.79) ; ce passage est plus intéressant avec
l'affaire Gordji. C'est l'époque des « Etats-voyous »,
où même le CCI développe une analyse de « la force du
faible » : « L'Iran n'est d'ailleurs pas le seul
Etat terroriste – on parle alors de rogue state, d' « Etat
voyou » - avec lequel la France a maille à partir : à la
fin des années 1980, le colonel Khadafi, qui porte haut les valeurs
de l'islam, lui reproche de chasser sur ses terres et d'empiéter au
Tchad sur sa zone d'influence ». Ce n'est pas tout à fait
vrai, avec son train de vie, ses amazones sapées comme des
militaires hommes et ses pitreries populistes on ne peut pas dire que
Khadafi porte haut les valeurs de l'islam, mais Charpier tient à son
gimmick. Et l'islamisation, vingt ans avant, dans le courant des
libérations nationales a toujours été combattue par une partie des
soldats-militants : « Contrairement aux étudiants des
universités françaises, ceux du Moyen-Orient, qui n'avaient pas de
gages à donner sur leur identité, optaient sur le plan linguistique
pour le choix de l'arabe comme langue officielle en rejetant toute
formulation qui aboutirait à l'amalgame entre islamisation et
arabisation (…) d'autres : « voulaient une laïcisation
du politique, l'islam n'étant à leurs yeux qu'une arme pour
renforcer la résistance morale du peuple contre les menaces du
communisme » (Harbi, p.326-327).
On saute dix ans après dans ce qu'il nomme « la
génération GIA », qui a tant ensanglanté et meurtri
l'Algérie. Génération (?), terme trop sympa et philo-gauchiste
pour désigner des tueurs, certes souvent jeunes, qui n'auraient été
- « anciens alliés de l'Occident face à la menace
soviétique » - que des produits : « de
l'effondrement de l'URSS (…) du racisme, de la ségrégation
sociale, de la misère et de la pauvreté » (p.89). Cet
« islamisme armé » serait un héritier « du temps
de la décolonisation (où) se sont forgées les formes modernes du
terrorisme » !? Dans le FLN l'islamisme n'était qu'une
frange.
Pas vraiment à une époque, avant et pendant, où la
classe ouvrière algérienne a subi tant d'exactions et nullement
admiré le terrorisme : « La démagogie, la recherche
d'une clientèle et l'absence d'esprit de responsabilité ont, sans
aucun doute, favorisé les excès effroyables qui ont marqué cette
période : des dizaines de milliers d'hommes, harkis et autres
supplétifs de l'armée française, ou soupçonnés de l'être,
furent assassinés, souvent avec sauvagerie par des « marsiens »
qui cherchaient par ces actions criminelles à s'inscrire, à
retardement, dans le camp des vainqueurs » (Harbi, p.366).
Il est notoire que c'est bien le pouvoir militaire qui,
durant les années 1970, favorise, avec l'arabisation, l'implantation
d'un islam archi-arriéré quand l'épopée de la guerre
d'indépendance s'effiloche, vu la réalité sociale miséreuse pour
de larges couches de la population (je l'avais vérifié sur place en
1980). La charte du pouvoir militaire avait institué l'islam
religion d'Etat en 1976.
Charpier ne développe pas comment le Front islamique du
salut s'est d'abord imposé par un détournement du mécontentement
de la classe ouvrière lors de grèves impulsées en 1991 par le
syndicat islamique du travail. Il n'explique vraiment ni le
développement du GIA ni ses financements et nous fait retomber dans
les méandres des enquêtes policières et les rodéos du GIGN au
lieu de poursuivre une réflexion politique sur tenants et
aboutissants. Décide, au cours des années
Il faut patienter jusqu'à cinquante pages plus loin
pour retrouver un brin d'analyse géo-politique où on apprend que
toutes les ONG sont des armes de guerre : « Ben Laden
entretient lui-même des liens étroits avec Alija Izetbegovic pour
lequel il a créé de nombreuses ONG qui servent de « bureaux
d'embauche » pour les islamistes souhaitant combattre en Bosnie
(…) Au cœur de l'Europe, environ 4000 moudjahidin combattent à
ses côtés, encadrés par des forces spéciales iraniennes (…)
Bill Clinton et son vice-président Al Gore en font leurs poulains.
Face aux russes et à leurs frères slaves de Serbie, les Etats-Unis
jouent la carte bosniaque. Al Gore plaide pour la levée de l'embargo
sur les ventes d'armes à destination des musulmans des Balkans (…)
Washington décide, au cours des années 1994 et 1995, de fermer les
yeux sur les livraisons clandestines, notamment celles de Téhéran,
et avec la même discrétion, il encourage d'anciens des forces
spéciales nord-américaines à apporter aux SR bosniaques leur
savoir-faire ». L'Arabie Saoudite aide aussi « les
frères » par l'intermédiaire de l'organisation de secours
islamique internationale (l'IIRO). Les « musulmans
internationalistes » se ruent contre les lignes serbes au cri
bien connu, mais Charpier ne se livre à aucun commentaire politique
sur le soutien de la grande puissance, et laisse ainsi croire que le
fil conducteur de la guerre reste l'islam. Les bandits djihadistes
« grouillent toujours dans les Balkans » et se font de
l'argent « en exploitant le marché de la charia ».
L'épopée sinistre des « nouveaux djihadistes »
après l'an 2000 n'est présentée là encore que comme une longue
quête policière où on ne retombe sur l'analyse géostratégique
des terroristes (sur commande) qu'en page 226, où il leur faut
contrer la France qui possède de l'uranium au Niger, sans étayer
qui commande quoi derrière, en restant focalisé sur les cinglés
exécutants des crimes de ces « organisations
politico-criminelles », mais en glissant en fin de chapitre que
face au terrorisme (mais pas à ses concurrents masqués qui se
servent des attentats) « le Pentagone a déployé ces dernières
années des bases militaires plus ou moins secrètes ».
La dernière partie, qui traite factuellement et
chronologiquement, des derniers attentats en France contre Charlie,
au Bataclan et à Nice, constitue certes un bon résumé (à garder
pour ne pas oublier) mais n'explique rien et nous laisse pantois avec
cet autre cliché « relevant davantage de la psychiatrie que de
la politique », et le dénouement de ces affaires a été dû
au « hasard ». Tout ça pour ça ! Et sans avoir
prouvé une continuité islamique en 60 ans dans la périodicité des
attentats, Charpier se fout de son lecteur en conclusion en mettant
sur le même plan les exécutions extra-judiciaires pendant la
bataille d'Alger et les escadrons de la mort en Amérique latine dans
les années 1960 ! Et enfin ce truisme flicard : « La
lutte antiterroriste incombe à des techniciens chevronnés ».
Les mêmes qui ont été incapables de défendre
Charlie, le Bataclan et la promenade de Nice?
Une secte irait plutôt dans le sens de donner à
l'islamisme un rôle central qui n'est que de surface. Je les
nommes : les indigents de la République.
LE
TERRORISME ET LA TAQYA
Le terrorisme, on l'aura compris ici, est une arme de
recrutement de guerre, outre mesure médiatisé. Il n'est pas plus
difficile à comprendre que le patriotisme. Il contient la même
religiosité, qu'elle soit catho ou musulmane mais lié à l'époque
moderne au désoeuvrement. Déjà dans les années 1970 nous pouvions
identifier l'engagement pour la Palestine à son juste niveau. Dans
les camps de réfugiés, comme aujourd'hui, au type sans abri ni
travail on pouvait tendre une mitraillette : tiens voilà du
travail et tu auras ta pitance ! Bouteldja applaudit sans
conteste le terrorisme islamique, en le cachant soigneusement avec la
maïeutique lourdingue de la taqya. Ce soit disant art de la duperie,
est plutôt un produit de l'aliénation actuelle que l'art des
troubadours arabes. Le système de domination capitaliste dupant en
permanence et sachant qu'on sait qu'il nous dupe, s'étonne quand les
enfants des banlieues éclatent de joie en 2001 alors qu'il y a trois
mille morts dans les twins. Ce n'est pas la faute à l'islam ni aux
zéros terroristes, mais une façon, certes maladroite, bête et
inconsciente, de dire merde à ce système puisqu'on les considère
comme des zéros, bêtes et inconscients.
La Palestine a remplacé l'Algérie de 1960 dans
l'idéologie d'embrigadement des masses arabes et africaines. On
pouvait comprendre l'illusion de l'indépendance de l'Algérie à
cette époque dans une phase nécessaire, bien que pourrie et
excluant tout développement du capitalisme moderne dans les
colonies, et encore moins après décolonisation. La libération de
la Palestine n'est pas seulement une caricature mais une
impossibilité et une imagerie de plus pour concrétiser le besoin
fumigène d'Allah akbar pour les braves soldats suicidaires.
La question à se poser non seulement pour chercher à
s'expliquer la série de meurtres dit islamistes en France, n'est pas
de chercher à tout prix des commanditaires (qui complote ou
planifie, sachant que des complots existent bel et bien dans tous les
domaines mais dont nous ne savons rien pas plus que Charpier) mais de
reprendre cette notion de somnanbulisme que nous avons évoquée en
introduction pour expliquer les impulsions du capital vers les
guerres mondiales. Ce système, reconnu tardivement comme
« mondialisé » produits de belles inventions techniques,
génère des progrès épatants en médecine mais encore plus de
phénomènes nuisibles et destructeurs pour l'humanité qu'Allah ne
m'a pas chargé de lister ici. Ce système gangstériste se nourrit
de toutes les arriérations au nom de la multiculturalité, diversité
et poils au nez. Il a besoin des meilleurs simplismes pour gouverner
mais surtout d'idéologies pour ridiculiser toute espérance de
« changer le monde ». La chose est pourtant simple à
comprendre. Prenez n'importe quel tyran dans l'histoire, tant qu'il
ne peut obtenir satisfaction il terrorise ses sujets ou ses
subordonnés, mais en prenant soin qu'ils ne puissent éventuellement
se regrouper pour lui faire face.
Compartimenter les inquiétudes est une réelle réussite
de ce capitalisme pas si somnanbule qu'on pourrait le croire. Les
cibles désignées par le nouveau terrorisme pour tuer dans les
églises, mosquées, cimetières, ou écoles, s'attaquent à la vie
en société, à l'espèce humaine sans défense comme pour lui faire
croire qu'il n'existe pas d'autre destin que la soumission ou le
sacrifice au dieu fictif. L'ancien terrorisme s'en prenait aux
symboles de l'Etat pas à la population lambda, ou alors par dommage
collatéral. On peut encore comprendre que des jeunes exclus s'en
prennent systématiquement aux flics qui ne sont pourtant pas les
hauts responsables de l'Etat bourgeois, moins les pompiers.
On peut comprendre aussi qu'au bout de soixante ans
d'absence de règlement de compte au niveau mondial, la débilité
mentale tienne lieu de raisonnement, comme nous y invite Houria
Bouteldja dans son livret compartiment de chemin de fer et ghetto de
la pensée : « Les blancs, les juifs et nous » ;
« nous » c'est les arabes, et le sous-titre aurait dû
être « Vers une politique de la haine révolutionnaire » :
« Je voudrais ici remercier trois grands fous que
dieu a eu la bonté de mettre sur mon chemin (…) J'entends par
« fous » des militants radicaux qui agissent par idéal,
sans trop réfléchir aux conséquences de leurs actes, qui prennent
des risques, sans trop se préoccuper de leur intérêt immédiat, et
qui rendent la vie plus légère parce qu'avec eux, militer c'est
aussi rigoler ».
La même auteure écrit laconiquement « Des bombes
explosent dans le métro » et ajoute froidement :
« immédiatement la bonne conscience fait son oeuvre »
(…) c'est le cri du cœur des démocrates. L'union sacrée »
(…) ils sont tous Charlie. Ils sont tous blancs ».
De tout temps des gens se sont rassasiés du spectacle
des meurtres, des pendaisons, des rivières de sang. C'était la
jouissance de la vengeance du pauvre, le plaisir solitaire du plouc,
l'orgasme de la vieille femme délaissée. Le brouet de Bouteldja est
du même ordre : vengeance contre « les blancs »,
ces salauds de colonialistes, racistes et assassins. Sartre est un
petit blanc sympa quand il dit que c'est bien de tuer un homme blanc
puis un salaud à zigouiller quand il meurt sioniste. Tissu de
phrases lapidaires, d'insultes sophistiquées, de haine récurrente
et névrotique, cette compilation indigeste est pénible à lire dans
son incohérence mais se ridiculise elle-même en invoquant l'amour,
certes un amour qui a « un prix », qu'il faut payer avec
les contours fantasques du moi décolonial « le Nous de l'amour
révolutionnaire ». Le pensum haineux, bourré de mensonges,
d'inepties11,
d'approximations, de citations qui tiennent lieu d'absence de pensée
propre, n'a pas été écrit seulement à Sainte Anne12,
mais sur un cahier d'écolière de quinze ans d'âge mental en manque
de repère et de père plein d'humour : « J'appartiens à
ma famille, à mon clan, à mon quartier, à ma race, à l'Algérie,
à l'islam ». La pauvre fille n'appartient à rien du tout,
même pas à elle-même. Il dit sans cesse tout et son contraire,
elle invoque « notre moi collectif », comme n'importe
quelle féministe demeurée, mais son livre est envahi par son
« je », tout en disant p.131 « que dieu nous
préserve du mot je » !!!
On comprend qu'elle ait roulé ses lecteurs gauchistes
et trotskistes, faisant référence à ses origines « ouvrières »
(un des axes de la propagande du GIA et du NSDAP). Ouvriers et
immigrés : « ça suffit pour faire de nous des acteurs
majeurs de l'histoire et du présent de la France ». L'immigré
stade suprême de l'apologie du terrorisme et de la ghettoïsation
des « géniaux » enfants décolonisés arabes (certes
blancs) et noirs (vraiment noirs?)13.
Etre fille d'ouvrier immigré ne vaut pas une médaille ni n'est une
garantie d'intelligence. A moins que la demoiselle s'adresse à une
clientèle néo-stalinienne et ouvriériste (si si il y en a
encore!), sans oublier tous les neuneus qui ont acheté le livre et
seront incapable de le lire, plus d'ailleurs par lassitude pour le
ton employé, lassant et la médiocrité de l'argumentaire saccadé.
La fable des cicatrices du temps « béni »
des colonies qui saigne toujours est à la base de cette compil
haineuse des « blancs » (catégorie indifférenciée donc
raciste et anti-ouvrière). Or, à la fois le désenchantement du
prolétariat en Algérie depuis près de 60 ans et la révolte
discontinue des masses paupérisées fichent en l'air cette fixette
névrotique sur le caractère racial de catégories de la population.
La dérive des vrais problèmes sociaux et politiques sur cette haine
du blanc indifférencié et du juif traité à la manière taqiya
(t'es pourri mais on t'aime quand même) où « l'indigène
oppose sa propre rationalité », fait pitié. Ce raisonnement
de banlieue stalinienne tente de remplacer le culte de l'ouvrier
Stakhanov par le culte suprême de Mohammed ce bon croyant est un
guide et un « homme politique qui s'ignore » : « …
l'immigré a l'expérience du prolo blanc. Il le connaît. Il sait
comment il a été livré, désarmé, privé de Dieu, du communisme
et de tout horizon social, au grand capital ». Presque du
Marchais dans le texte avec des remugles d'anarchisme primaire et
d'écologie primitive. On promet la bienvenue « aux autres
utopies de libération, d'où qu'elles viennent (sic) spirituelles ou
politiques, religieuses, agnostiques ou culturelles » ;
puis paf au moment du camp d'été décolonial, exit « les
blancs » et « les autres utopies » comme à un
vulgaire camp d'été moscoutaire ou un stage camping de LO.
La pauvre Houria a fait reposer tout ce prêchi-prêcha
sur le sable d'une libération morte et enterrée, qui n'est surtout
plus référentielle même pour l'ouvrier migrant, qui se nomma
libération nationale en Algérie sur des milliers de cadavres et la
dictature des généraux en compétition pendant des décennies non
pour Allah mais pour le pouvoir capitaliste. Elle est minable avec
son injonction finale à crier soir et matin Allahou akbar, comme cet
autre secte radote Haré Krishna en tant que décervelage quotidien.
Avec sa fabrique de la kesta préparée « clandestinement »,
« au péril de leur vie », par les grands-mères qui
« ravitaillaient les combattants de l'indépendance »,
Houria reste dans l'arrière cuisine des commères de l'histoire. Son
« Nous de la majorité (?) décoloniale », de la
« diversité de nos croyances » n'est même pas une
utopie mais une blague imbécile qui termine par ce non-sens, pervers
typique de la taqya narcissique : « Le Nous d'une
politique de l'amour qui ne sera jamais une politique du coeur ».
Du cynisme inconscient certes et de l'amour de l'humanité point.
Quant à la première question que j'avais posé en tête
de cet article, je réponds comme les enfants : les deux !
Et oui au titre.
NOTES
1https://fr.internationalism.org/icconline/201801/9644/capitalisme-menace-lhumanite-dun-avenir-apocalyptique
2Les
Echos,
https://www.lesechos.fr/18/11/2016/LesEchos/22321-031-ECH_1---une-troisieme-guerre-mondiale-peut-elle-eclater--.htm#
3« La
guerre actuelle est la première vraie guerre mondiale. Elle menace
en permanence chaque homme, femme, enfant, vieillard, où qu’il se
trouve, et sanctionne son athéisme, son christianisme, son
judaïsme, son apostasie réelle ou supposée, son engagement dans
les forces de l’ordre ou dans les ordres, en fait tout et rien, ce
qui est le propre de l’acte destiné à semer la terreur ».
cf. Catherine Rouvier (Causeur, 4 juin 2017). Le nombre de morts
liés à cette « guerre mondiale » opaque « contre
le terrorisme est en réalité effrayant ajouté à celui des
attentats en zones « impérialistes » :
https://humanite.fr/la-guerre-mondiale-contre-le-terrorisme-tue-au-moins-13-million-de-civils-572310
(1,3 pas 13). Précisons que le journal du parti troglodyte ne peut
plus que citer des « autorités indépendantes » pour ce
type de chiffrage, car, s'il lui faut prendre position, comme les
gauchistes l'anti-impérialisme généraliste leur sert de
cache-sexe pour soutenir tel ou tel clan militaire des rackets
régionaux folkloriques.
4Au
mois de décembre dernier, en France, commerçants et artisans ont
été obligés de payer une taxe de 250 euros tout en signant une
charte indiquant qu'ils s'engageaient à ne pas utiliser leurs
bénéfices à venir pour financer le terrorisme ! A régler
sous quinzaine, sous peine de représailles fiscales.
5Je
connaissais la méthode de travail journalistique de Charpier, très
superficiel cet ancien trotskien de la LCR, comme je l'avais noté
en 2002 dans mes « trotskiens », pour son histoire du
trotskisme.
6Il
qualifia la Société des nations de « caverne de brigands »,
et cela la bourgeoisie ne le lui pardonne toujours pas, comme on le
verra dans notre prochain article sur le faussaire Courtois et
divers affidés acharnés contre le « tyran du Kremlin ».
Je pense même que je laisserai Lénine répondre lui-même.
7Mohammed
Harbi « Une vie debout, mémoires politiques » (La
découverte, 2002). J'ai gardé de l'époque un article élogieux de
Gilles Meynier, dans Le Monde : « L'ego-histoire de
Mohammed Harbi » : « Etre en même temps algérien
pétri d'algérianité, citoyen du monde et internationaliste, était
une offense aux replis obscurantistes qui s'annonçaient ».
Harbi dénonce déjà les dérives de « l'Etat libéré »,
le poids des obscurantistes islamiques. On attend toujours le tome
II, sachant que, malheureusement Mohammed Harbi, le si clairvoyant
politique, est devenu aveugle. Son fils reste toujours lui un
élément révolutionnaire très estimé dans le courant
maximaliste.
8Le
rôle des porteurs de valise n'est pas si glorieux que le vante le
mémorialisme gauchiste. Le transport d'argent et d'armes pour les
tueurs de pioupious français n'aurait pas fait l'objet d'un culte
« libérateur du colonialisme » si les généraux
avaient pris le pouvoir en 1958. Les porteurs de valise auraient
pris une balle dans la nuque comme Curiel. Et vu ce qu'est devenue
la situation de la classe ouvrière et des classes pauvres en
Algérie, les porteurs de valise n'ont pas à être fiers.
9Charpier
ne nous dit pas quelle grande puissance pilote alors des pays
artificiellement créés par l'impérialisme britanniques tels que
les jumeaux Syrie et Irak.
10Cela
dit... entre organisations politico-criminelles, les Etats
occidentaux perpétrant aux-mêmes des guerres à distance pour
préserver leurs intérêts néo-coloniaux même par des
« exécutions extra-judiciaires ». Entre petits et
grands terroristes on peut donc se boucher le nez sans état d'âme
sur les comiques droits de l'homme pour conférence de presse.
11Comment
peut-elle se permettre sans honte d'écrire : « La
shoah ? Le sujet colonial en a connu des dizaines » !
Au moment où il est interdit à Gallimard de republier les écrits
antisémites de Céline, pourtant avec un encadrement critique,
comment est-il possible de ne pas inculper l'éditeur Hazan pour
avoir publié un tel ramassis de bêtises qui, circulant dans les
lycées joue son rôle de fake-news sans être inquiété ni
contredit ? Et sert de breuvage « scientifique » à
des nigauds qui savent à peine lire et dont le niveau mental ne
dépasse pas la théorie du complot.
12Il
a été co-rédigé par un avocat car la plupart du temps la taqya
permet de ne pas tomber sous l'accusation de racisme, les phrases
les plus grossières contre « les blancs » ou « les
juifs » sont immédiatement tempérées par un charabia
confusionniste et lèche botte.
13Déjà
elle est mal la petite Houria, le racisme contre les algériens
noirs est historique et toujours actuel malheureusement ;
Mohammed Harbi s'en émeut à plusieurs reprises pourtant en pleine
saga de libération nationale, histoire que Houria ne connait que...
religieusement. En France aussi la communauté décoloniale arabes +
noirs n'existe pas, et les racistes sont probablement aussi nombreux
chez les arabes « de souche » que chez les blancs « de
souche ».
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