"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

vendredi 26 septembre 2025

COMMENT j'ai empêché la REVOLUTION dès 1944

 



par le général De Gaulle

(Mémoires de guerre, l'unité 1942-1944) pages 220 et suiv)


Notre génération, en particulier les militants avons beaucoup lu, surtout Marx, Lénine, Trotsky, Rosa, etc. nous contentant de reprendre des généralités superficielles contre les puissants, les faisant équivaloir comme tous des salauds. Sans jamais lire les acteurs de premier plan sauveurs de l'ordre bourgeois. Je dois être le seul à avoir lu les mémoires de guerre du général, absolument époustouflantes, plus honnêtes et renseignées que la plupart des historiens de cette sale période.  Il était bien placé pourv savoir ce qui cause une révolution puisque, jeune officier, il avait combattu au front européen contre l'armée bolchevique. Ce général que l'on a tant moqué en 1968 comme des ignares, était moderne, très moderne face à cette masse de bourgeois pétainistes et couards. Il a su éliminer la plupart, bien qu'en en conservant dans ses gouvernements. L'homme était honnête comme plus aucun politicien ne peut l'être de nos jours ; il payait sa note au restaurant. Le général aurait sans nul doute appuyé la condamnation du pourri, magouilleur et criminel Sarkoy (c'est lui qui a fait tuer Kadhafi). Un certain nombre de pourritures ont été condamnées ou exécutées à la Libération (et c'était très bien » mais de nos jours (Pétain reviens!), les financiers, agioteurs et spéculateurs que dénonçait le général se vantent d'être hors des lois alors qu'ils sont naturellement hors la loi.

On assiste au spectacle lamentable de toute une partie des mafias politiques pour protester de l'innocence de ce magouilleur sans scrupules, exigeant sa libération ; la plupart des journalistes puent dans leur déchaînements pitoyables contre une condamnation bien faible, oubliant les deux comparses, Guéant et Hortefeux qu'on fait passer (ces deux larbins) comme ayant oeuvré derrière le dos de leur chef ; celui-ci n'a pas un mot d'appui d'ailleurs pour ses exécutants, pourtant condamnés plus lourdement que lui.

Mais on s'en fout ici du sort de Sarkozy, ce qui est intéressant c'est la description du général en 1944 qui est semblable à celle que nous allons connaître, mais beaucoup plus explosive, sans aucun politicien au niveau d'intelligence sociale du général ni aucune idée de la dangerosité de la classe ouvrière. Merci mon général !


(…) Or, trois périls mortels nous attendent : l'inflation, le niveau intolérablement bas des salaires et de prix des services, la pénurie du ravitaillement. C'est, qu'en effet, la circulation fiduciaire, en raison des versements qu'il faut faire à l'occupant, dépasse, au printemps de 1944, le triple du montant de 1940, tandis que la quantité des marchandises a en ùoyenne baissé de moitié. Il en résulte ue hausse énorme des prix réels, un marché noir effréné et, pour une grande partie dev la population, d'indicibles privations. En même temps sous la pression de l'ennemi qui cherche à attirer en Allemagne les travailleurs français, les salaires des ouvriers et les traitements des employés sont bloqués à des taux très bas. Au contraire, certains commerçants, hommes d'affaires, intermédiaires, réalisent des gains scandaleux. Le pays, à la libération, compte tenu du déferlement psychologique que celle-ci doit entraîner, risquera simultanément : l'effondrement monétaire, l'explosion des revendications sociales, la famine

Pour le gouvernement, laisser faire et laisser passer ce serait livrer la nation à des troubles irrémédiables, car sous le choc de la libération l'inflation serait déchaînée et l'on verrait crouler toutes les digues. Mais bloquer à la fois les avoirs, les billets, les salaires et les prix, ce serait faire sauter la chaudière. Cela impliquerait d'écrasantes contraintes, dont on voit mal comment les supporterait la nation à peine sortie de l'oppression ; cela provoquerait des secousses sociales incompatibles avec la nécessité de ranimer la production et de réparer les ruines ; cela viderait les marchés, sans que les pouvoirs publics aient les moyens de pouvoir autrement à l'alimentation du peuple, puisque toutes les réserves ont disparu, que le trésor n'a pas de devises pour payer des achats massifs au-dehors et que la flotte marchande des alliées, sera alors, employée aux trasnports vers la bataille. Entre deux extrêmes, le Comité de la libération adopte une solution moyenne qui n'en sera pas d'ailleurs plus facile.

Echanger les billets, taxer les enrichissements, confisquer les profits illicites, réglementer les comptes en banque en ne laissant aux porteurs que la disposition d'une somme correspondant à leurs besoins immédiats, mettre à profit l'optimisme que la victoire inspirera au pays pour ouvrir un grand emprunt et absorber les liquidités ; on limitera ainsi la circulation fiduciaire. Réajuster les prix payés aux producteurs, tout en subventionnant les denrées de première nécessité afin de maintenir les tarifs au plus bas, on permettra de cette façon l'approvisionnement des marchés . Accorder aux salaires et aux traitements une augmentation « substantielle » (les guillemets sont du général) – de l'ordre de 30% - on évitera par là la crise sociale. Mais, aussi, il faut, dès à présent s'assurer d'un renfort de vivres à l'extérieur. C'est purquoi le gouvernement constitue, au printemps de 1944, dans les territoires d'outre-mer, des stocks d'une valeur de 10 milliards de l'époque et met sur pied, avec Washington, un « plan de six mois » prévoyant une première aide américaine.

Ces mesures empêcheront le pire. Mais rien ne fera que la nation libérée, une fois libérée, ne doive subir longtemps encore la pénurie et le rationnement. Aucune formule magique est aucune astuce technique ne changeront sa ruine en aisance. Quoiqu'on invente ou qu'on organise, il faudra beaucoup de temps, d'ordre, de travail, de sacrifices, pour reconstruire ce qui est détruit et renouveler son équipement démoli ou périmé. Encore doit-on obtenir pour cet effort le concours des classes laborieuses, faute duquel tout sombrera dans le désordre et la démagogie . Faire acquérir par la nation la propriété des principales sources d'énergie : charbon, électricité, gaz, qu'elle est, d'ailleurs, seule en mesure de développer comme il faut ; lui assurer le contrôle du crédi, afin que son activité ne soit pas à la merci de monopoles financiers ; frayer à la classe ouvrière, par les comités d'entreprise,la vois de l'association, affranchir de l'angoisse, dans leur vie et dans leur labeur, les hommes et les femmes de chez nous, en les assurant d'office contre la maladie, le chômage, la vieillesse ; enfin grâce à un système d'allocations, relever la natalité française et, par là, rouvrir la France à la source vive de sa puissance ; telles sont les réformes dont je proclame, le 15 mars 1944, que mon gouvernement entend accomplir et, qu'en effet, il accomplira.

Dans ces secteur de notre politique, nous pouvons compter sur l'opinion. Car il y a une concordance entre le malheur des hommes et leur élan vers le progrès. Beaucoup ont le sentiment que les épreuves de la guerre devront aboutir à un vaste changement dans la condition humaine. Si l'on ne fait rien dans ce sens, on rendra inévitable le glissement des masses vers le totalitarisme communiste. Au contraire en agissant tout de suite, on pourra sauver l'âme de la France. D'aileurs l'opposition des privilégiés ne se fera guère sentir, tant cette catégorie sociale est compromise par l'erreur de Vichy et effrayée par le spectre révolutionnaire. Quant à la résistance, elle est tout entière favorable à l'évolution ; les combattant, qui courent ensemble des périls semblables, étant enclin à la fraternité ».

Concernant la fin de l'Empire colonial, le général est visionnaire :


« En décembre 1943, j'approuve donc le général Catroux, commissaire national chargé des questions musulmanes, quand il propose au Comité de la libération une importante réforme concernant l'Algérie (…) Bien entendu la réforme sulève des critiques feutrées, tant du côté des colons que dans certains clans musulmans. Mais beaucoup d'Arabes et de Kabyles éprouvent comme un choc d'espoir et de gratitude à l'égard de la France qui, sans attendre d'être elle-même sortie de ses malheurs, réhausse leur condition et associe plus étroitement leur destin à son destin. ».

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