"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

samedi 25 juin 2011

A mort Vachard Assad !


La Girafe Al-Assad continue à massacrer la population syrienne. Après Tsahal, même le Hezbollah lâche ce criminel pire qu’Hitler (ils rapatrient leur arsenal). Saluons ici l’imagination et le courage du peuple syrien (reprise de l’article du Figaro ce matin, Delphine Minoui).

La fronde noctambule des insurgés syriens


La répression a fait neuf morts vendredi. Les manifestants défient le régime même la nuit.

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«Des bougies, des slogans antirégime griffonnés sur des bouts de carton… Ah, et puis des baskets, pour pouvoir courir le plus vite possible !» Au bout du fil, Ammar, 38 ans, détaille, d'une voix haletante, la liste de ses «armes» de la nuit. Soudain, ses paroles sont entrecoupées d'une salve de slogans. «Le peuple veut la chute du régime», peut-on entendre en fond sonore. La ligne téléphonique crépite, puis se ressaisit, laissant à nouveau la parole à l'ingénieur syrien qui appelle de Deir ez-Zor, l'un des foyers de la contestation syrienne. Chez lui, il est 21 heures passées. «Vous entendez ces cris de colère ? Tous les soirs, nous sommes de plus en plus nombreux à manifester dans les rues. C'est notre seul moyen de résister !»

Voilà presque un mois maintenant que la contestation syrienne - qui a démarré à la mi-mars - est passée au mode funambule. Par défaut. «Au début, on sortait en plein jour. Depuis que la répression s'est intensifiée, c'est devenu trop dangereux», explique notre interlocuteur. À l'exception des rassemblements traditionnels du vendredi - des dizaines de milliers de manifestants ont à nouveau défilé lors d'un «jour de colère» dans tout le pays, dénombrant au moins neuf morts dans leurs rangs - les cortèges sont désormais plutôt nocturnes. À Deir ez-Zor, mais également à Homs, Baniyas, Hama ou encore Lattaquié et dans la banlieue de Damas.

L'arme de l'ironie

«C'est une nouvelle tactique de résistance. Une façon de dire : rien n'arrêtera notre mouvement, malgré la brutalité de la répression !», déclare Wissam Tarif, activiste au sein de l'organisation de défense des droits de l'homme Insan. Plus de trois mois après le début des manifestations antirégime, le bilan est lourd : au moins 1 400 morts et 10 000 interpellés. La violence, elle, est innommable : torture d'hommes, de femmes, d'enfants, matraquage des étudiants, charniers, bombardements et ratissages de certaines villes. L'armée syrienne va même jusqu'à retenir en otage les populations qui cherchent à s'enfuir, en déployant ses troupes à la frontière turque.

Armés de simples pancartes, les protestataires font difficilement le poids face aux chars, kalachnikovs et tirs de gaz lacrymogènes des forces de l'ordre. Pourtant, ils redoublent d'audace et d'ingéniosité pour que la flamme de leur mouvement ne s'éteigne pas. «Les manifestants ont réalisé que lorsqu'il fait nuit, c'est plus facile de s'enfuir et de se cacher en cas d'intervention soudaine des forces de sécurité. En plus, c'est une façon d'épuiser les miliciens en les forçant à rester éveiller toute la nuit», relève l'avocate Zeitouneh, dans un échange par courriel, depuis sa cachette de Damas.

Traquée par les services de renseignement - qui ont récemment arrêté son beau-frère et son mari pour tenter de la faire taire -, cette activiste des droits de l'homme raconte qu'elle a déjà changé neuf fois de logis en trois mois et ne sort également que la nuit pour se faire plus discrète. Selon un dissident contacté à Hama, cette tactique nocturne porte même un nom : tayyara («l'avion»).

Les protestataires ne sont pas à cours d'idées. Jeudi, date du 100e jour du soulèvement, c'est par un appel à la grève générale que de nombreux commerçants ont rendu hommage aux victimes de la répression. Toute la journée, leurs rideaux de fer sont restés tirés. Pour défier la propagande, les Syriens s'arment également d'ironie. «La compagnie pharmaceutique de Homs connaît le meilleur médicament pour faire vomir : écouter le discours de Bachar el-Assad», ironisait récemment une banderole dans la ville de Homs (centre du pays). Un pied de nez au raïs de Damas, qui, dans son discours controversé de lundi dernier, a appelé les Syriens à s'immuniser contre «les microbes qui se propagent» - sous-entendant un «complot étranger» qui vise à «manipuler» les foules. Les habitants de Homs, connus pour leurs sens de l'autodérision, s'amusent même à filmer de petits sketchs transgressifs.

Dans une vidéo tournée au cours d'une manifestation, et postée sur YouTube, un adolescent est armé d'un faux lance-roquettes composé d'un tuyau et d'une grosse courgette. Un autre est équipé d'une… aubergine, qu'il brandit comme une bombe. Derrière, la foule chante : «Il n'y a de Dieu qu'Allah et el-Assad est l'ennemi d'Allah !» «El-Assad n'arrivera jamais à nous faire taire. Maintenant que nous avons goûté à la liberté d'expression, nous ne pouvons plus faire marche arrière», prévient Ammar, l'ingénieur de Deir ez-Zor.

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