"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

mardi 29 juillet 2025

POURQUOI MARX était ignorant du communisme sexuel ?

 


À Alexandra Kollontaï et au marquis de Sade,

Marx en bon petit bourgeois du 19ème siècle n'eût qu'une expérience sexuelle limitée, à part d'avoir couché et engrossé la bonne, ses connaissances restèrent étendues surtout en économie capitaliste ; plus probablement en raison de ses connaissances limitées en anthropologie et en ethnographie.. Il ne s'est jamais trop soucié du droit de vote pour les femmes ni de l'inégalité des salaires en usine1. Ses héritiers pudibonds des sectes politiques vivent dans la même hypocrisie et sont en général des pères la morale ridicules.Sans être du tout wokiste, détruisons ici les lieux communs religieux et arriérés depuis tant de siècles.

    Du mariage de raison au mariage d'amour : il y a eu de longues périodes, même en Europe où l'amour n'avait pas sa place dans le mariage, mais était vécu en dehors.
    Aujourd'hui, le mariage est considéré en pays échappant aux dictatures religieuses comme une forme de relation en voie de disparition. Et tant mieux, il suffit de reconsidérer les traditions ancestrales ont été éradiquées un peu partout par les gouvernances religieuses arriérées.. La référence historique reste les inuits. Je mets immédiatement à la poubelle l'argumentaire féministe qui va nous sortir à tout bout de champ l'existence d'une société forcément patriarcale. Faux, polygamie et polyandrie coexistaient en parallèle. Le choix sexuel n'en était pas un au fond parce que la relation dépendait avant tout du besoin de subsistance.

    Chez les Esquimaux d'Alaska, chaque homme pouvait avoir autant de femmes qu'il pouvait... en nourrir (pas en baiser, le mode de vie communautaire n'est pas avant tout sexuel) Il s'agissait bien moins d'assouvir ses désirs sexuels que d'assurer sa survie au sein d'une communauté de travail. Et souvent de survie dans un climat ingrat).. C''était un combat difficile de tous les jours. Il n'y avait pas de grandes communautés, on vivait plutôt en petits groupes. Les relations étaient conclues de manière très pragmatique. Soit le mariage était arrangé par les familles, soit un homme faisait le tour des environs ou de ses propres colonies. Il choisissait une femme qui n'était pas trop proche de chez lui. Une fois le prix de la mariée payé, la suivante s'installait chez lui. Il n'y avait pas de grandes fêtes de mariage.Si la nouvelle ²cohabitation ne fonctionnait pas du tout, la femme était renvoyée mais le prix de la mariée remboursé.

Traditionnellement l'homme (le mari) se concentrait sur la chasse, tandis que la femme était responsable de la transformation des produits de la chasse et de la maison, ce qui ne signifie pas qu'on avait affaire à une société patriarcale. Les enfants étaient les bienvenus. Et ce même pour les femmes non mariées, d'ailleurs. Si un homme prenait une deuxième, voire une troisième femme, cela n'avait rien à voir avec une quelconque débauche sexuelle, mais plutôt avec l'augmentation de la charge de travail. En effet, plus le chasseur rapportait du gibier, plus il avait besoin de main-d'œuvre. Mais il pouvait aussi arriver qu'une femme prenne deux hommes. L'avantage était qu'elle était ainsi assurée en cas de décès de son mari, ce qui n'était pas rare dans ces contrées sauvageset glaciales. Les deux choses existaient donc en parallèle : la polygamie et des femmes « polygames ».

LA CONSEQUENCE SEXUELLE REVOLUTIONNAIRE DE L'ABSENCE DE PROPRIETE PRIVEE

Comme le dit « communisme primitif », le candaulisme inuit vient confirmer l'inéluctable disparition de la jalousie maladive et criminelle. Contrairement à la plupart des autres cultures, les Esquimaux traditionnels n'accordaient pas beaucoup d'importance à la propriété et aux biens de ce monde. Comment le pourrait-on dans l'immensité du désert glacé, une villa, des couverts en or ou des bijoux précieux seraient plutôt gênants et peu utiles. Les biens se limitaient donc aux vêtements, aux armes, aux bateaux, aux traîneaux et aux tentes. Bref, tout ce dont on avait besoin pour survivre. Dans ce cadre la femme non plus ne pouvait pas être considérée comme un propriété. La meilleure preuve de cette absence de propriété était justement que lors des nuitées des longues chasses ou face à l'arrivée de visiteurs, on offrait amicalement sa propre femme pour le lit. Ce qui est considéré de nos jours comme une perversion candauliste, mais pourtant un fantasme de beaucoup. .La première priopriété de l'homme dans le capitalisme moderne c'est sa femme ; tous les jours elles sont égorgées pour le besoin de la jalousie possessive et débile.

Il n'était pas rare non plus que l'on procède à un véritable échange de partenaires. On suppose aussi que ces coutumes étaient inconsciemment (mais très pragmatique avant les découvertes de la science moderne) dues à la volonté de mélanger le patrimoine génétique et d'éviter la consanguinité

L'histoire des Esquimaux nous montre une fois de plus à quel point notre mode de vie à toute époque est influencé par nos conditions de vie et, surtout, n'est pas du tout gravé dans la pierre. Et elle montre que des sentiments comme l'amour et l'appartenance sont également soumis à ce changement. Ce que nous attendons aujourd'hui de l'amour pouvait être perçu très différemment en d'autres temps et ailleurs ailleurs, ce qui ne peut être perçu par l'idéologie fixe et obscurantiste féministe..

C'est hélas dans la première moitié du vingtième siècle que l'arrivée des missionnaires chrétiens a d'ailleurs mis un terme au mode de vie et d'amour millénaire des Esquimaux (on laisse de côté l'islam qui n'a jamais cessé de limiter la sexualité qu'au sadisme masculin). Aujourd'hui les esquimaux, pour la plupart, ne peuvent plus subvenir à leurs besoins, sont eux aussi « colonisés » par les grandes surfaces et réduits au mode familial étriqué recommandé par la société de consommation, et surtout de consumation et de privations sexuelles.2

VERS UNE AUTRE SOCIETE émancipée de la seule reproduction en position soumise

Le communisme sexuel est la collectivisation de la sexualité. Cette pratique se distingue de la polyandrie et de la polyginie qui concernent les rpports d'un individu avec plusieurs partenaires, alors que le communisme sexuel implique une relation collective. Cette expérience est pratiquée par certains groupes prônant l'amour libre et est parfois associée à l'éducation collective des enfants. Le communisme sexuel vise à garantir la solidarité et l'égalité entre les individus dans l'accès à la sexualité. Il n'est pas nécessairement synonyme de sexualité de groupe. Alors que la sexualité de groupe est une relation ponctuelle entre un petit nombre de personnes, le communisme sexuel concerne l'organisation de la sexualité à l'échelle de la société ou d'une communauté. En ce sens, lorsqu'il s'agit d'une relation égalitaire, la sexualité de groupe peut parfois être considérée comme une forme de communisme sexuel à l'échelle microscopique. L'élément-clé du communisme sexuel est la rotation des partenaires. Dans une communauté pratiquant le communisme sexuel, chaque individu a des relations sexuelles avec tous les membres de la communauté du sexe opposé.

Socrate est le premier philosophe à avoir théorisé le communisme sexuel au Ve siècle av. J.-C. Dans le livre V de La République de Platon, Socrate expose ainsi sa vision de la société idéale : « Les femmes de nos guerriers seront communes toutes à tous : aucune d'elles n'habitera en particulier avec aucun d'eux ; de même les enfants seront communs, et les parents ne connaîtront pas leurs enfants ni ceux-ci leurs parents. »

En 1808, Charles Fourier propose la création d'un service sexuel public. Au XIXe siècle, le militant anarchiste Joseph Déjacque (1821-1865) prône également le communisme sexuel.

Dans ses Manuscrits de 1844Karl Marx semble imagine le communisme sexuel comme une oppression collective de l’ensemble des femmes par l’ensemble des hommes : en opposition au mariage qui, selon lui, « est évidemment une forme de propriété exclusive », il accuse en effet le « communisme grossier » de faire de la femme « une propriété collective », faisant passer la femme du mariage exclusif à « une prostitution générale avec la collectivité ». L'observation n'est pas fausse dans le cadre du capitalisme mais révèle les faibles connaissances (ou envies) sexuelle sde Marx . De son côté, dans L'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'ÉtatFriedrich Engels  reste prude lui aussi, prônant la monogamie pour la société future, sans considérer le communisme sexuel comme nécessairement synonyme d’oppression de la femme. Lénine lui hypocrite bigame, se moquait de tout communisme érotique.

L'anthropologue Marcel Mauss est le concepteur de cette notion de communisme sexuel pour décrire sa découverte du mode de vie des Inuits en Arctique et au Canada, dans son Essai sur les variations saisonnières des sociétés eskimos publié en 1905. Il présente le communisme sexuel comme « une forme de communion, et peut-être la plus intime qui soit », une « fusion des personnalités individuelles les unes dans les autres » à l'intérieur de la « station », sorte de clan où l'échange des femmes est généralisé Il y décrit la tenue à cette occasion de « véritables orgies », hommes et femmes s'unissant « comme étaient unis autrefois les ancêtres mythiques dont les sujets actuels portent les noms et sont les représentants vivants ». Selon Mauss, le communisme sexuel est un pendant du « communisme économique » de la communauté et s'inscrit dans un ensemble de cérémonies de dénantissement, langage ampoulé de sociologue qui signifie qu'il n'y a aucune règle obligatoire3. Une réflexion qui s'inscrit bien plus dans le futur d'une sexualité et de sentiments humains débarrassés de toute propriété sur l'autre, capitaliste ou communiste coincée. Dans l'attente du grand soir politique, social et sexuel (on baise plus en temps de révolution) la méchante société capitaliste, dans ses zones les moins arriérées a évolué, prenant en compte en particulier la misère sexuelle des handicapés.

Au XXIe siècle, au Danemark et aux Pays-Bas, les services sexuels aux handicapés sont remboursés par la sécurité sociale]. En 2012, en France, Marcela Iacub reprend la proposition de Charles Fourier et appelle à son tour à la création d'un service public sexuel gratuit : « Tout un chacun devrait pouvoir offrir ses services de temps en temps tout en sachant qu’un jour chacun pourrait aussi y faire appel .

PROLETAIRES DE TOUS LES PAYS JOUISSEZ SANS ENTRAVES !


"La sexualité chez Sade ne ressortit pas à la biologie: c'est un fait social, les orgies auxquelles il se complaît sont presque toujours collectives". Simone de Beauvoir, Faut-il brûler Sade?


1Mais il fût un homme de son temps, sans doute macho (et alors), son ignorance de la contraception ne peutpas non plus lui être reprochée comme ces connes de féministes bourgeoises promptes à s'inventer et à inventer un passé hors du temps et hors période.

2Source : Anja Drews - Educatrice sexuelle diplômée

3A l'inverse, le nantissement est un engagement écrit par lequel un emprunteur donne un gain en garantie de la dette qu'il contracte

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