« (...) arrêtquel est le rôle propre joué par l’anarchisme dans la révolution
russe ? Il est devenu l’enseigne de voleurs et de pillards
vulgaires ; c’est sous la raison sociale de
"l’anarcho-communisme" qu’ont été commis une grande
partie de ces innombrables vols et brigandages chez des particuliers
qui, dans chaque période de dépression, de reflux momentané de la
révolution, font rage. L’anarchisme dans la révolution russe
n’est pas la théorie du prolétariat militant mais l’enseigne
idéologique du Lumpenproletariat contre-révolutionnaire grondant
comme une bande de requins dans le sillage du navire de guerre de la
révolution. Et c’est ainsi sans doute que finit la carrière
historique de l’anarchisme »
(La
grève de masse,
Rosa Luxemburg, 1906)1.
Au
sortir de la guerre, en 1945, Claude Lefort critique le fameux livre
de Guérin, qu'il considère marxiste simpliste dans son analyse du
fascisme:
"Si
l’on veut comprendre le fascisme il ne faut donc pas le définir
par l’économique seul. Aussitôt son originalité semble
réapparaître. L’écart entre fascisme et grand capital se traduit
concrètement par la lutte qui n’a cessé d’opposer le parti et
l’armée, les « Plébéiens » fascistes et la vieille
administration bourgeoise, la mystique fasciste et l’esprit
bourgeois. Il ne faut pas, dira-t-on, camoufler cette dualité. Et on
aura beau jeu de reprocher de reprocher au marxisme une réduction
artificielle à l’économique".
Lefort
qui va bientôt cofonder "Socialisme ou Barbarie" avec
Castoriadis, sort d'un trotskisme pas très clair en théorie
marxiste2.
Que pouvait bien vouloir dire pareille stupidité: "Il aurait
fallu montrer que sur
tous les plans
le fascisme est une révolution manquée"? Puis Lefort mêle le
vrai et le faux:
"Le
fascisme se présente comme une totalité mais c’est une fausse
totalité. Il se dit socialiste mais
il est national-socialiste; il
se dit un régime de masse, mais la masse fasciste n’est qu’une
foule anonyme qui essaye de se projeter en un fantôme d’absolu –
s’émerveillant de se ressembler quand elle se regarde dans la
glace; il se dit antibourgeois mais ce qu’il attaque c’est la
bourgeoisie du père, confortable et mesquine, il est lui-même un
enfant de vieux qui tente de s’affranchir en brutalisant sa mère
(la petite bourgeoisie). Le fascisme est tout le contraire d’une
totalité, c’est le négatif pur, l’absolu de la destruction.
S’il rassemble les hommes de toutes les classes dans des réunions
grandioses et s’il donne à ces foules l’illusion d’une
existence unique, s’il s’appuie sur des entités artificielles:
les jeunes, les anciens combattants, en fait il « atomise »
la seule classe qui par son travail est une unité: la classe
ouvrière, il brise les syndicats, il désintègre toutes les
organisations, il interdit les contrats collectifs et ne laisse plus
subsister que les individualités qui cherchent désespérément le
social, mais qui s’ignorent".
Lefort
manque l'essentiel comme Guérin, la nature de base du
fascisme/nazisme c'est l'embrigadement pour la guerre mondiale. La
classe ouvrière en 1933 a déjà été atomisée par la
social-démocratie qui, en Allemagne, n'a pas envoyé des gaz
lacrymogènes comme un vulgaire Hollande ou Macron mais tiré à la
mitrailleuse sur la masse des ouvriers en révolution. Lefort est au
départ un mauvais trotskiste car le maître Trotsky a clairement
expliqué que la contre-révolution a été menée par la
social-démocratie quand le fascisme n'a fait que la parachever; par
après Trotsky a dégénéré à son tour en prônant l'alliance avec
la social-démocratie contre le fascisme, sous la justification que
le fascisme était la réaction principale, comme le suppose déjà à
son tour le jeune Lefort! Ajoutons que, contrairement à ce que
Lefort affirme, le fascisme n'a pas brisé les syndicats. Le texte de
A.Lehmann dans la revue "Masses" en 1933 était autrement
plus clair. Il montre, entre autres, que les syndicats ont préparé
à l'esprit de soumission au fascisme3
et qu'ils sont intégrés naturellement, avec leur esprit
bureaucratique, dans le fascisme:
"L'organisation
pratique devait être mintenue à tout prix mais l'idéologie avait
besoin d'être changée; la bourgeoisie remplaça alors le réformisme
par le fascisme4.
Les syndicats furent d'abord intégrés purement et simplement dans
le fascisme. Il ne pouvait pas être question de résistance de la
part des bureaucrates puisque la réalité de l'organisation
réformiste de collaboration de classe était conservée; seule était
rejetée, comme un oripeau inutilisable l'idéologie réformiste. Le
remplacement du réformisme par le fascisme comme soutien du
capitalisme se produisit donc de la façon la plus simple et si la
bourgeoisie n'avait pas eu besoin d'hommes nouveaux, elle aurait pu
conserver les services des bonzes qui ne demandaient pas mieux".
Lehmann
ajoute:
"Il s'est montré dans cette circonstance que les syndicats
n'étaient pas une organisation qui puisse être utile à la classe
ouvrière et que cela résultait non pas d'une mauvaise direction
mais de la structure et du but même des syndicats comme organes de
représentation des intérêts corporatifs dans le cadre du
capitalisme; de telles organisations deviennent donc nécessairement
un organe du fonctionnement normal du capitalisme et ne peuvent donc
pas être utilisés dans des buts révolutionnaires"5.
Lefort
enjambe cette assimilation du syndicalisme par les Etats
capitalistes, que Guérin avait esquivé également, et il découvre
le fascisme comme un "capitalisme différent", ignorant
toujours la dimension militariste de cette doctrine "d'engagement
national":
"...
il n’en est pas moins vrai qu’il
est un capitalisme différent.
Il est l’instrument de la classe bourgeoise mais il offre ce
paradoxe de mépriser la bourgeoisie dont il raille la sénilité, de
jeter ses représentants en prison. C’est ce problème qui exige
une mise au point du Marxisme".
Examinons
la mise au point de notre marxiste "trotskiste":
"Certes
le Marxisme est toujours vrai, mais il n’est vrai qu’en droit: or
que signifie cette vérité de droit en histoire ? Que reste-t-il du
Marxisme si des diversions sont toujours possibles ? N’y-a-t-il pas
mauvaise foi à situer ces diversions par rapport à la lutte des
classes, à se cramponner à ce point de repère que l’histoire
effective n’admet peut-être plus ? – Problème théorique est
qui solidaire d’un problème pratique: comment organiser sa vie en
fonction de la révolution prolétarienne si en fait l’histoire ne
répond pas à ce qu’on en attend ?".
Eh!
il suffit d'éliminer la dialectique du raisonnement:
"La
dialectique n’est pas nécessaire. Elle est « de fait ».
Nous voulons dire par là qu’elle s’appuie sur un passé qui a
été contingent et qu’elle s’ouvre sur un avenir qui n’est pas
donné à l’avance. La lutte des classes n’a pas toujours eu
lieu. c’est une vérité historique, c’est-à-dire qu’elle
correspond à un certain stade de la société: elle peut, et même
elle doit s’abolir si la société sans classes est réalisée.
Alors d’autres problèmes se présenteront qui exigeront peut-être
une nouvelle théorie de l’histoire".
L'affirmation
tient lieu de démonstration: "La lutte de classes n'a pas
toujours eu lieu". CQFD! C'est sûr qu'au coeur de la guerre la
lutte des classes est effacée, cela signifie-t-il pour autant
qu'elle a disparu définitivement?
Pas
besoin de démonstration pour se permettre de dire que "la
révolution n'est pas nécessaire" et qu'il faut bien se
résoudre à constater qu'elle n'a pas eu lieu depuis la Première
guerre mondiale.
Re-servons-nous
opportunément de la dialectique qu'il venait peu avant de jeter aux
orties :
« La
dialectique marxiste est complexe. Il n’y a pas seulement et
capitalisme et le socialisme prolétarien face à face, l’exploitant
et l’exploité: il y a plusieurs partis qui se réclament du
prolétariat, il y a aussi… le fascisme qui défend la bourgeoisie
en se disant socialiste. C’est que la dialectique de l’existence
historique ne peut avoir la pureté de la dialectique hégélienne du
Maître et de l’esclave ».
Il
y aurait donc un simplisme maximaliste (qualifié à l'époque
d'ultra-gauche par les résidus du trotskisme dégénérés), ne
considérant le fascisme que comme une simple faction bourgeoise,
alors il suffit d'inventer ce qui sera le gimmick de toutes les
branches trotskiennes au XX e et XX ème siècles :
"Le
fascisme est donc un possible permanent ».
Alors
que le fascisme est daté, correspond au plus profond de la période
de contre révolution il devient une seconde menace parallèle au
capitalisme « en permanence » et pourquoi ? Parce
que la révolution n'est pas assurée de sa nécessité, parce que le
capitalisme n'est pas appelé à mourir, peut-être à pourrir. Au
fond Lefort n'a jamais cru à la possibilité de la révolution,
d'abord parce qu'il a participé de la fabrique de l'idéologie
antifasciste dès la Libération, ensuite parce que devenu théoricien
« conseilliste » il a vite remis en cause la question
fondamentale et sine qua non du parti pour finir comme universitaire
sociologue.
Le
fascisme n'est pas non plus un produit de la petite bourgeoisie comme
l'imagine le groupe néo-gauchiste Nuevo Curzo 6 dans
une définition extrêmement confuse: « Le
fascisme est la continuité de la révolution petite-bourgeoise dans
les conditions du capitalisme d’État.
Il s’agit de mouvements de masse, nationalistes et « populaires »
qui tentent de raviver les messages et les slogans démocratiques
« en attente » des révolutions bourgeoises et des
libérations nationales, présentant le renforcement autoritaire et
répressif de l’État comme la base d’une conciliation impossible
des intérêts – des oppositions de classe »7.
Où
est cette révolution petite bourgeoise, à l'époque et maintenant ?
On n'en saura rien. Par contre sur les derniers événements, que
l'on peut identifier comme « révolte antiraciste mondiale »
et les émeutes afférentes, deux autres groupes de ce conglomérat
où se rattache Nuevo Curzo, ont publié un tract (prise de position
politique) extrêmement intéressant, dont je liste ici quelques
extraits.[il existe une fâcheuse tendance dans le milieu maximaliste ou apparenté à utiliser le terme "interclassiste" qui a tout de la langue de bois, car les jeunes générations ont oublié les vrais termes plus explicites pour cette notion: la collaboration des classes].
"Malgré
la colère sincère et justifiée qui a suivi ce meurtre odieux,
ainsi que la volonté apparente de nombreux participants à ces
manifestations d’affronter physiquement la police, les
protestations sont marquées par plusieurs faiblesses importantes qui
sont communes à de nombreux mouvements populaires interclassistes
que nous avons observés au cours des deux dernières années ;
principalement l’identitarisme et le démocratisme. Indépendamment
de ces caractéristiques, l’avant-garde politique de la classe
ouvrière ne peut pas ignorer la réalité de ces manifestations
simplement parce qu’elles ne sont pas "purement"
prolétariennes"8.
La
démonstration est implacable et démolit l'accusation fébrile
gauchiste du "racisme institutionnel":
"Le
rôle social universel de la police est fondamentalement d’agir
comme garant de la domination capitaliste, plutôt que comme véhicule
de la suprématie blanche, ou de la suprématie raciale en général ;
cela nous amène à conclure qu’agir selon le slogan soulevé par
les manifestants pour ’abolir la police’ nécessite l’abolition
de l’État capitaliste dans son ensemble. Cela implique à son tour
que la classe ouvrière s’empare du pouvoir politique et exerce sa
dictature sur la société. Le point de vue alternatif, selon lequel
la police est fondamentalement un instrument de la suprématie
blanche, mène tout droit à la conclusion qu’il suffirait d’avoir
des Noirs en position de pouvoir pour changer le caractère de la
police, ce qui n’a manifestement pas été le cas, comme le montre
la présidence d’Obama".
Contrairement
au CCI qui raisonne en "noir et blanc" et ignore les
niveaux de gris dans les classes sociales9,
la Gulf et la GIGC n'oublient pas le rôle central du lumpen dans
cette agitation mondiale hétéroclite et dangereuse pour la vraie
classe révolutionnaire:
"...
Les
effets néfastes de la lumpenisation et du pillage sur la conscience
de la classe ouvrière
Lorsque
nous parlons de lumpenisation, nous faisons référence au processus
qui a conduit beaucoup de gens vers la petite délinquance,
l’escroquerie, le trafic de drogue, la prostitution et d’autres
activités socialement inutiles ; c’est en grande partie une
conséquence de la désindustrialisation à grande échelle de villes
comme Detroit. La tragédie est que cette conséquence de la crise
capitaliste rend le développement de la conscience de classe plus
difficile et rend donc plus dure la lutte contre le processus même
qui a créé ce phénomène social indésirable en premier lieu ».
« Une
activité typique du lumpenprolétariat en période de troubles est
le pillage, qui a été une caractéristique des
protestations/révoltes en cours, en raison de leur caractère
interclassiste. Les communistes s’opposent au pillage, qui est une
affirmation complète de la logique capitaliste, à savoir
l’appropriation privées/individuelles et la destruction de forces
productives. Pour donner un exemple, la destruction des grands
magasins de détail est totalement étrangère aux intérêts des
travailleurs, car elle rend l’infrastructure inutile pour toute
appropriation éventuelle par un corps collectif de travailleurs, et
permet un nouveau cycle d’exploitation du travail dans le cadre de
la reconstruction après la destruction. À cet égard, elle a un
effet similaire à la guerre impérialiste : la destruction
physique de la main-d’œuvre morte (usines, magasins,
infrastructures) permet un nouveau cycle d’exploitation de la
main-d’œuvre vivante, qui est la source de valeur dans notre
société.
Que
les travailleurs se livrent au pillage ou s’engagent dans des
milices de commerçants, ils sont mobilisés comme chair à canon
pour une bataille entre deux fractions opposées de la petite
bourgeoisie (car le lumpenprolétariat n’est, après tout, que la
section "illégale" de la petite bourgeoisie)".
Et
encore bravo pour le final:
"Nous
ne devons pas hésiter à démontrer le caractère totalement
réactionnaire des organisations comme Black Lives Matter [BLM], qui
vise à mobiliser les travailleurs noirs derrière l’État
capitaliste et sur une base totalement identitaire. En fait, deux de
leurs objectifs déclarés sont « d’engager vigoureusement
nos communautés dans le processus électoral » et de
« promouvoir l’inscription des électeurs parmi la génération
Z, la communauté noire et nos alliés » L’effet
pratique de l’activité du BLM est de renforcer l’establishement
du Parti démocrate et de diffuser le poison idéologique de
l’identitarisme racial, qui a été l’un des piliers de la
stratégie du Parti démocrate ces dernières années.
Black
Lives Matter et les différentes machines militantes du Parti
démocrate ne feront que canaliser une révolte antiraciste contre la
violence policière vers le terrain petit-bourgeois impuissant du
boycott de la consommation et de la représentation culturelle, le
renforcement d’un projet permettant aux propriétaires/gérants
d’entreprises noirs d’obtenir le droit exclusif d’exploiter les
travailleurs noirs, et aux cadres noirs (petits-bourgeois
d’entreprise) d’utiliser leur identité comme levier lorsqu’ils
sont en concurrence avec leurs homologues blancs pour des postes
salariés dans la bureaucratie étatique et celle des entreprises
privées. C’est la version petite-bourgeoise de l’’antiracisme’"10.
PRIVILEGE
BLANC ET CONCURRENCE VICTIMAIRE OU QUEL CONTENU POLITIQUE?
Nous sommes tous des victimes du capitalisme, même le député bourgeois qui est mort du covid parce qu'il a trop serré les mains de ses électeurs. Mélenchon a justement ridiculisé l'idée d'un privilège "blanc". Laissons journalistes et sociologues s'empailler, cacophoniquement, sur cette histoire de privilège blanc (qui remplacerait le privilège "bourgeois") et une concurrence "victimaire" qui est une réalité tant les injustices sont inégales et disproportionnées...
On ne peut que souscrire à la plaidoirie initiale de la Gulf Coast concernant la chaîne des événements au niveau mondial déclenchée par des meurtres policiers impunis par leur propre commanditaire: la justice bourgeoise:
On ne peut que souscrire à la plaidoirie initiale de la Gulf Coast concernant la chaîne des événements au niveau mondial déclenchée par des meurtres policiers impunis par leur propre commanditaire: la justice bourgeoise:
"Nous
ne pouvons ignorer la réalité sociale de la brutalité policière,
ni du racisme anti-noir généralisé, et en particulier la fonction
de ce dernier dans l’histoire du capitalisme américain ; le
faire reviendrait à se rendre complice du chauvinisme. Nous devons
exprimer notre solidarité avec les victimes de la brutalité/violence
policière et de la discrimination raciste, tout en essayant de
mettre en évidence les insuffisances du contenu et du terrain de ces
luttes du point de vue de la lutte contre l’intensification de
l’exploitation de la classe ouvrière et de la répression
étatique. En tant que communistes, nous proposons une orientation
sur le terrain de la classe ouvrière, le seul qui soit adapté à la
lutte contre la domination capitaliste et le racisme qui fait partie
de l’arsenal des armes idéologiques utilisées pour la maintenir".
Et
évidemment on ne peut se ranger sous la bannière interclassiste de
l'antiracisme. Mais à l'anti-raciste, somme toute humanitaire et
convivial du petit bourgeois gauchiste, est venu se greffer un
racisme anti-blanc et une prétention de réviser en particulier
toute l'histoire du capitalisme à travers une stigmatisation du seul
colonialisme aux dépents des aspects les plus proéminents dans le
monde moderne: l'exploitation salariée et la chair à canon. La
conséquence est de deux ordres: contrôle de la production
idéologique à l'Université pour la réduire à une lutte raciale
victimaire et, plus comique, destruction des statues des salauds de
colonialistes. Cette révision de l'histoire plait énormément à la
gauche caviar et à la gauche bobo, comme social-démocrates et
staliniens avaient été séduits par les grèves fascistes. La
dernière révision de l'histoire aussi infâmante avait été tentée
par les nazis (mais une fois parvenus au pouvoir).
Leur
but (révolutionnaire) était de démontrer qu’une relecture de
l’histoire s’imposait, à la fois pour justifier l’avènement
du nouveau règne en tant que résultante logique de l’évolution
du Peuple allemand, et pour mobiliser les esprits en vue d’accomplir
le dessein de la Providence dont le Führer
(comme le coran)
possédait la clé : on pouvait discerner les traces de cette
prédestination dans la trame d'une nouvelle histoire
universelle devant graviter autour de la notion de race11. Les chantres du racialisme vengeur n'auront jamais la puissance étatique du nazisme, mais ils peuvent mentir autant, comme ce représentant d'une association antiraciste qui, mêlant ignorance et bêtise, a déclaré que De Gaulle était un fugitif qui avait pris la poudre d'escampette en Angleterre et échappé à l'obligation de défendre son pays… comme quoi des racialistes peuvent être pétainistes!
La
connaissance de l’histoire sert toujours l’engagement politique,
surtout si elle est interprétée ou refaçonnée, voire réinventée. Dans le milieu
éclectique du lumpenprolétariat, les croyances superstitieuses et
théories du complot se chevauchent. Les bateleurs de foire sont
nombreux et souvent brillant et accrocheurs. Le prototype de ce
phraseur "anti-flic" professionnel est
incarné par un des amis du gang Traoré, Almamy Kanouté, présenté
comme militant associatif, éducateur et acteur dans le navet
anti-flic "Les
Misérables"; avec sa barbe sauvage qui pousse de la lèvre au
nombril il incarne le révolté banlieusard à l'air méchant, mais
l'homme est intelligent et s'exprime très correctement. Depuis peu
il est invité et abondamment flatté à la télé trotskienne par le petit chef anarchiste Besancenot –
L'anti-capitaliste – mais aussi hier sur Cnews où les journalistes
l'ont laissé tranquillement ridiculiser le syndicaliste policier qui
poireautait devant la Préfecture de Créteil pour ne pas aller
favoriser l'émeute au pied de "l'oeuvre d'art"
représentant Floyd et Traoré frère.
Dans
la saga racialiste, le choix des personnages vedettes par le gang
Traoré est significatif. La soeur Traoré est visible à trois
kilomètres avec sa chevelure de lionne. Elle est belle, s'exprime
bien aussi, même si elle répète toujours la même chose:
"justice"! Elle ne semble se rendre compte comment les
médias l'exposent au ridicule comme une prétendue nouvelle Angela
Davis, en la filmant en gros plan à chaque apparition. A rendre jalouse la Priscilla Ludowski. Pourquoi?
Parce qu'elle se comporte en guru-femme omnisciente, reine d'Egypte qui dit ce qu'il
faut faire et qu'on "ne lâchera rien" (langage
besancenotien), qu'elle a ses troupes avec apparatchiks bodybuildés, et qui se sait désormais reine fantasmatique des
réseaux sociaux. Devant la fresque, qui a ému la corporation
policière à Stains, elle pose menton levé et déclare aux dizaines
de perches-micro:
"Effacer
mon frère, recouvrir son visage, c'est nier son existence. (...)
C'est profaner nos morts", "Si
cette fresque disparaît, si une lettre disparaît, le seul
responsable sera le syndicat de police Alliance", et on sera là
tous les jours. On lâchera rien ».
Le
maire de la "diversité" communiste de Stains, Azzédine
Taïbi, a fait appel au ministre de la police qui a su si bien lâcher
ses troupes par solidarité avec les "pauvres victimes de
banlieue", surtout par trouille d'une confrontation violente
entre escouade syndicaliste policière et le gang Traoré et pour son
avenir politique d'édile racialiste. Ce maire, premier beur nominé
à la gestion des communes de misère a pourtant patronné ce tag
mural, qui est à l'art ce que San Antonio est à la littérature
classique. Azzédine Taïbi ne dérogeait en rien à la nouvelle
gauche bourgeoise multiculturaliste qui caresse l'idéologie du
lumpenprolétariat:
"Cette
fresque est une expression artistique et pacifiste, en soutien et
hommage à toutes les victimes de l'injustice", il faut
"dénoncer les comportements inadmissibles de certains policiers
qui outrepassent leurs droits."
Toujours
dans la saga racialiste, on aligne les héros, tous morts sous les
coups de la police. Cette saga tient lieu de base théorique. C'est
Malik Oussekine, c'est Zyed et Bouna Traoré (encore un), c'est Théo
(en effet salement enculé par une matraque policière), etc12.
Avec ces meurtres successifs impunis et la faconde gouernementale du
maintien des méthodes de meurtre les plus efficaces – étranglement
et plaquage ventral – sans oublier l'incapacité des flics
eux-mêmes à récuser ces méthodes de la même manière qu'ils
avaient fait déporter les juifs sans états d'âme, nous ouvriers
blancs ou pas ne pouvons qu'être solidaires de l'immense protestation
quoique sans nous faire d'illusion sur une justice ni à court ni à
long terme. Malheureusement cette "base théorique" je la
connais depuis fort longtemps. J'ai eu l'occasion de connaître
d'anciens "fellaghas" et terroristes arméniens. L'un de
ces derniers m'avait invité un jour à venir dîner chez lui avec
femme et enfants. Un seul souci me taraudait. Il m'avait certifié
posséder des cartons entiers de théorie révolutionnaire dans son
grenier. Impatient, et même avant le dessert je lui avais demandé
de me montrer enfin ces textes théoriques pour voir, espéré-je,
des textes plus ou moins marxistes du genre probablement tiers-mondistes ou
guévaristes. Que Nenni! Lorsqu'il ouvrit ses cartons poussiéreux,
ils ne contenaient que des revues avec les photos des jeunes
combattants arméniens morts pour la cause!
-
où sont tes textes théoriques? Demandé-je.
-
ils sont tous là devant toi!
Voilà
à quoi se réduit le culte des morts à son tour dans le racialisme;
on ne fera pas l'honneur à Boutleja et aux éditions La Fabrique, de
leur créditer que leur merde jargonneuse c'est de la théorie comestible. Le récit
racialiste est d'ailleurs pitoyable comparé aux sagas des
libérations nationales, à un combat nationaliste de décolonisation
que nous pouvons tout de même considérer aujourd'hui comme
respectable et non pas du niveau du fait divers ou de la simple haine
anti-flic. Le récit de la mort de ces jeunes "racisés"
est pauvre et rapide mais c'est la même idéologie réactionnaire
petite bourgeoise qui voudrait pousser les jeunes de la banlieue et
la jeunesse bobo parisienne à ... s'identifier à leur martyre et à
se mettre à la remorque de la beauté farouche Assa et de son avocat
vedette13.
Pitoyable comme action politique militante! Et qui débouche sur
quoi? Le déboulonnage des statues des pillards du passé. Autant
aller casser les croix sur leurs tombes, cela ne les empêchera pas
de rigoler. La destruction des statues – qui couvrent toujours une
oeuvre perverse - je m'en fiche, je suis plutôt
pour, surtout celles
de Clémenceau et De Gaulle au bas des Champs-Elysées. Mais il ne
faut pas en ériger d'autres. Or la fresque de Stains, tout comme la
statue érigée pour Zyed et Bouna Traoré (qui a disparue du web?) 14
où la municipalité "socialiste" a laissé fabriquer un
autel et attribué leur nom à une impasse, symbolise les symboles
faux ou réducteurs comme les statues des salauds de colonialistes et
de généraux-chair-à-canon. Puis se met en place à chaque drame un deuxième
enterrement "démocratique" des jeunes morts:une action racialiste? |
"Entouré
de sa famille, de celle de Zyed, du ministre de la Ville Patrick
Kanner et du maire socialiste de Clichy, Olivier Klein, cet homme
aujourd'hui trentenaire, très ému, a tenu à remercier ceux qui ont
fait qu'ils sont "encore debout". Avant les dépôts de
gerbe et une minute de silence, une allée menant de la mairie de
cette commune populaire de la banlieue parisienne au collège Robert
Doisneau a été baptisée "Zyed Benna et Bouna Traoré"
pour que "les centaines de personnes qui empruntent cette route
chaque jour gardent leurs noms en mémoire". Ces braves inaugurateurs de chrysanthèmes de la gauche hypocrite couvrent en même temps des pratiques très antisémites des "militants" racialistes qui assimilent juifs et nazis.
LES JOURNALISTES SERVILES PRETENDENT PARTOUT QUE LA POLICE BOURGEOISE A SEULE LE MONOPOLE DE LA VIOLENCE EN DEMOCRATIE
LES JOURNALISTES SERVILES PRETENDENT PARTOUT QUE LA POLICE BOURGEOISE A SEULE LE MONOPOLE DE LA VIOLENCE EN DEMOCRATIE
La
gauche même au pouvoir prend la défense de victimes pas totalement
victimes mais ne dissout jamais la police... On se souvient de Théo
avec à son chevet Hollande, le chef principal de la police!
Macron
reste à moitié de gauche (caviar et multiraciale); sa porte-voix
Sibeth, pas si bête comme le croit Pierre Perret, n'a pas dit une
nouvelle bêtise en minaudant qu'elle ne savait pas comment expliquer à
des petits enfants s'il faut ou pas lancer des pierres au flic (nous aussi on rigolait: "tu verras quand tu seras grand tu leur en balanceras dès qu'ils commenceront à étrangler tes copains!"); elle
a fait un clin d'oeil à la banlieue... noire comme elle, n'est-ce
pas? Une habitude du double discours gouvernemental intelligent mais
intelligible que pour ceux à qui il est destiné.
Le prédécesseur de Castaner |
Le
tumulte antiraciste est cependant facile à dégonfler. Prenons le
cas de cet ouvrier livreur Cédric Chouviat. Nous avions tous été
indignés par son meurtre par plaquage ventral au
mois de janvier dernier. L'affaire était destinée à être enterrée
comme pour n'importe quelle victime noire ou arabe des flics zélés et inhumains. Voilà que, comme
pour le rat Fillon, la justice se précipite pour faire inculper les
quatre soudards qui ont étouffés, bien avant Floyd le noir, le
pauvre gars qui avait certainement un comportement de gilet jaune.
"Justice enfin"! Comme dirait Assa Traoré. Pas du tout, et
c'est malin. Ressortir cette affaire n'a pas pour but de consoler la
famille Chouviat mais de montrer que la police... n'est pas raciste.
Prolétaire blanc ou noir, on peut t'étouffer en plaquage ventral et
ta famille n'aura que ses yeux pour pleurer! Et la corpo des avocats
corbeaux et magistraticule de se frotter les mains. Cerise sur le caveau de Chouviat, on nous montre soudain la mère Balkany toute souriante enfilant un bonnet rouge sur la tête d'un bambin de la famille éplorée; Elle est belle la solidarité des taulards riches avec les pauvres victimes prolétariennes de la brutalité policière! Papy Balkany dansait dans la rue allègrement et fût invité le soir même sur CNews par Pascal Praud pour conchier à son aise la justice (bourgeoise) et être défendu par l'avocat honnêtement franco-israélien Goldnagel. Les pourris de chez pourri pouvaient donc traîner dans la boue la justice "de classe" alors même que quand ils passent leur temps à s'enrichir et à pavaner, ils se fichent qu'un soudard étrangle un noir ou un ouvrier; et on causa surtout des intestins du condamné à se balader et à se faire soigner dehors mais aucunement d'un certain Adama Traoré ni du pauvre Cédric Chouviat dont les intestins pourrissent sous terre. Praud était aux anges, l'audimat faisait monter ses primes!
Eteignons la lucarne ignominieuse. Le trust "Valeurs actuelles" nous fournit rétroactivement un résumé de l'histoire des émeutes en France (étrangement non qualifiées de raciales), mais qui ne confirme ni une véritable crise de l'Etat ni une victoire de l'islamisme radical:
Eteignons la lucarne ignominieuse. Le trust "Valeurs actuelles" nous fournit rétroactivement un résumé de l'histoire des émeutes en France (étrangement non qualifiées de raciales), mais qui ne confirme ni une véritable crise de l'Etat ni une victoire de l'islamisme radical:
"Avec
l’affaire Théo, la crise d’autorité de l’État a dégénéré
en crise de légalité et de légitimité. Crise perceptible dès les
émeutes de 2005, liées au décès de Zyed Benna et Bouna Traoré,
électrocutés dans l’enceinte d’un poste électrique après
avoir décidé de s’y cacher pour éviter un contrôle de police.
Ces émeutes annonçaient une nouvelle donne qui rompait sur le fond
avec les embrasements des Minguettes, en 1981, où 250 voitures
avaient été détruites, de Charvieu, en août 1989, de
Vaulx-en-Velin, en 1990, de Sartrouville et Mantes-la-Jolie, en 1991,
ou de Strasbourg, le 1er janvier 2002, quand 515 voitures avaient été
incendiées.
Victoire
à la Pyrrhus qui montre rapidement ses effets délétères.
L’islamisme profite de la disparition du contrôle étatique et de
la perte de repères civiques au sein de cette population abandonnée
au laxisme et au multiculturalisme. La destruction de la légitimité
républicaine a conduit à la construction de zones hors droit où
prolifèrent crime, drogue, prostitution. Et sous la cendre du
consensus pacifique, un jeu de dupes pour l’État : la
multiplication des passerelles entre crime et islamisme radical.
De
son côté, la gauche socialiste de Benoît Hamon justifie le retrait
de l’État dans ses fonctions assimilationnistes au nom du droit à
la différence. Et, au lieu de mettre en avant ses fonctions
souveraines de sécurité des personnes et des biens, il voudrait le
voir jouer un rôle d’assistance sociale qui assurerait
l’intégration des migrants, persuadé d’obtenir, en conséquence,
sécurité et paix civile. Il est dans la continuité des politiques
qui ont toujours échoué, depuis le programme de 1977, Habitat et
Vie sociale, qui visait à réhabiliter 53 grandes cités HLM
dégradées. Zones d’éducation prioritaires, de 1981, pour lutter
contre l’échec scolaire ? Mission Banlieues 89, de 1983, pour
désenclaver une centaine de cités ? Zones franches urbaines d’Alain
Juppé, en 1996, avec ses avantages fiscaux pour favoriser l’emploi
? Programme national pour la rénovation urbaine de Jean-Louis
Borloo, en 2003, pour refonder le parc de logements locatifs sociaux
? Plan Espoir banlieues de 2008 ? Dispositif Ayrault de 2013 pour 1
300 quartiers prioritaires ? Échec. Encore et toujours. Plus l’État
finance et abandonne ses fonctions traditionnelles de sécurité,
plus le désordre augmente. Les « ghettos », découverts sur le
tard par Manuel Valls, sont la sanction première de ce retrait de
l’État. Son corollaire : 800 “zones sensibles”, 150 mosquées
salafistes, la présence des Frères musulmans sur ces zones de
non-droit où délinquance, délits, crimes, islamisme radical
prolifèrent. C’est le règne du plus fort, des bandes, de la
violence.
Au
contact du terrain, les policiers vivent la désintégration sociale
et la sécession territoriale avec une population comptant 52,6 % de
personnes issues de l’immigration dans les zones urbaines
sensibles. Leur “colère” et la rupture de leur lien avec le
gouvernement n’expriment-elles pas leur exigence de voir l’État
assurer sa tâche conventionnelle, la sécurité ? Au lieu de la
paperasserie et des charges indues, de la garde des détenus dans les
hôpitaux à la protection des personnalités, la reconquête des
territoires et le travail d’îlotage.
La
situation est grave, indubitablement. La laisser dégénérer est
l’assurance d’un chaos demain. Il n’est plus même possible de
compter sur l’état d’urgence, comme en 2005 : celui-ci est déjà
là et n’a pas empêché le désordre. L’État est à
reconstruire. Qui le pourra ? ».
J'aime
bien la dernière question de « Valeurs actuelles » (l'Etat est loin d'être détruit!), mais
comme organe très à droite, parfois lucides, ils se trompent ce
n'est pas la comédie islamiste qui triomphe c'est le parrainage et
le chemin électoral de la gauche multiculturelle, qui ne pourra plus jamais raisonnablement parvenir au pouvoir dans une posture contestataire,
utopique et irresponsable, mais qui tient et inspire toutes ces
mouvances hétéroclites. Comme quoi être de gauche c'est encore une
fois être contre ce qui est pour et pour ce qui est contre.
Pour
conclure provisoirement, si je vous ai démontré avec succès que le
racialisme peut être comparé aux idéologies les plus
réactionnaires du passé, cela n'en fait pas une politique en
expansion en vue d'une prise du pouvoir. Il ne repose pas sur une
base de classe fondamentale. Il est désormais à un niveau supérieur
au simple racisme un instrument de confusion et de division du
prolétariat mondial face aux confrontations sociales majeures qui se
profilent. Outre de reconditionner le vieux racisme, il offre la
possibilité aux gouvernants de renforcer leur leçon de morale
permanente, contre la voyoucratie ou en relâchant les terroristes islamophiles, comme avec la pédagogie écologiste.
Le
fascisme est apparu lui après la défaite du prolétariat dans le pays
majeur l'Allemagne. L'idéologie de la vengeance y avait gagné
autant le milieu ouvrier (effrayé dans sa masse par la violence de
la répression, comme après celle de la Commune de 1871) que le
milieu petit bourgeois et surtout lumpen (militaires déclassés,
chômeurs ex boutiquiers).
Le prolétariat actuel n'est pas battu, n'a pas encore fait de révolution, se relève malgré tant de fossoyeurs des élites bourgeoises qui l'avaient définitivement enterré et dont certains persistent à secouer le goupillon. L'idéologie racialiste de la vengeance est, en modèle réduit et sous-développée, similaire à l'idéologie raciale nazie. L'idéologie de la vengeance est typique de la préparation à la guerre, comme la vengeance pour le capitaine Dreyfus qui avait été un des ferments de l'union nationale. Derrière l'idéologie racialiste et comme aboutissant il y a le fameux « tous ensemble » (interclassiste) des mafias syndicales, et comme aboutissant un possible « sacrifice commun ». A réfléchir.
Le prolétariat actuel n'est pas battu, n'a pas encore fait de révolution, se relève malgré tant de fossoyeurs des élites bourgeoises qui l'avaient définitivement enterré et dont certains persistent à secouer le goupillon. L'idéologie racialiste de la vengeance est, en modèle réduit et sous-développée, similaire à l'idéologie raciale nazie. L'idéologie de la vengeance est typique de la préparation à la guerre, comme la vengeance pour le capitaine Dreyfus qui avait été un des ferments de l'union nationale. Derrière l'idéologie racialiste et comme aboutissant il y a le fameux « tous ensemble » (interclassiste) des mafias syndicales, et comme aboutissant un possible « sacrifice commun ». A réfléchir.
NOTES
1Bienheureuse
citation, que je ne connaissais pas, repiquée sur le (très bon)
tract de
la Gulf Coast Communist Fraction et du Groupe International de la
Gauche Communiste.
2Texte
entier lisible sur le site : La Bataille socialiste, injoignable parce que son adresse mail est caduque.
3« Les
bureaucrates syndicaux nombreux, bien payés et embourgeoisés
régnaient sur les ouvriers par le moyen de la gestion des
institutions d'assistance de toute sorte (maladie, chômage, etc.).
La participation à ces institutions et aux différents avantages
syndicaux retenaient les ouvriers dans l'obéissance et permettait
la persistance du pouvoir des bureaucrates malgré les trahisons
répétées et toujours plus cyniques ». Parallèlement au
développement de la bureaucratie syndicale s'était développée
dans l'appareil d'Etat une bureaucratie spéciale pour l'application
des lois sociales, de l'assistance, des secours de chômage, etc (…)
Ce réformisme étatique contribuait également au même rôle de
maintien de la classe ouvrière dans l'ordre, l'obéissance et
l'illusion ».
4Remarque
formidablement intéressante qui détruit toute la théorie
bourgeoise hâbleuse (depuis 50 an) du fascisme comme produit du
bolchevisme par les divers cuistres historiens Sternhell, Courtois
et Furet .
On voit que Masses avait une action importante et diversifiée, Kay ne pourrait-il pas nous en fournir l'historique? |
6
Description superficielle et hors histoire de la montée du
fascisme dans les années 1920 et 1930 : « C’est
pourquoi il grandit, attirant en masse la petite bourgeoisie en
colère, quand le mouvement de classe hésite ou est faible.
A
ce moment-là, la bourgeoisie lui donne tout son soutien et lui
donne les portes de l’Etat.
Elle
devient alors la forme de la réaction bourgeoise à la révolution
ou une forme de réorganisation et de préparation de la société à
la guerre.
Le
danger fasciste émerge lorsque les ouvriers ne parviennent pas à
affirmer leur mouvement indépendant ou il stagne, ou il est dilué
et subordonné à une faction bourgeoise.
C’est
le piège de l’anti-fascisme ». (traduit et repris du site
de
la Gulf Coast Communist Fraction (un nouveau groupe-individu?). Le
triomphe du fascisme n'a pas eu lieu parce que les ouvriers "ne
parvenaient pas à affirmer leur mouvement indépendant" mais
parce que la révolution internationale avait été brisée par la
répression féroce en Allemagne et la ghettoïsation de la
révolution russe.
7Dans
mon livre « Le nazisme son ombre sur le siècle »,
publié aux cahiers Spartacus (en 2002), je passe mon temps à
démontrer que le fascisme-nazisme n'est pas un produit de la petite
bourgeoisie contre toutes les théories simplistes gauchistes et je
signale, comme Lehmann l'a fait pour les syndicats, et Vercesi,qu'il
vient de la gauche bourgeoise : « La social-démocratie a
accouché le fascisme après avoir détenu les postes fondamentaux
de l'Etat » (p.50).
8Prise
de position commune de la Gulf Coast Communist Fraction et du Groupe
International de la Gauche Communiste.
sur ce GULF: https://communist.blog/
et http://igcl.org/Nouveaux-points-d-unite-du-Gulf
9Sauf
dans deux excellents articles contre le racialisme des indigestes de
la République :
https://fr.internationalism.org/icconline/201712/9636/racialisme-premiere-partie-d-ou-vient-il-et-qui-sert-il
, assez tardifs pourtant publiés en 2017 et 2018, alors que la secte à Bouteja sévissait depuis le début des années 2000. LO avait
publé dès le début de petits textes, très valables eux aussi :
2004-02
Port du voile à l’école : un débat qui noie le poisson
/ 2005-03
L’appel des «Indigènes de la République» : dénoncer le
colonialisme… ou renforcer le communautarisme ?
/ 2010-02
Une femme voilée sur une liste du NPA
.
(site de la Bataille socialiste) . La première partie de l'article
du CCI en 2017 informe sur le type de comportement facho de cette
mouvance, des types qui débarquent à une trentaine pour empêcher
la tenue d'une réunion sur leur étrange "philosophie".Les
deux textes du CCI sont très bien mais pourquoi l'hétéroclite
Lucien de la Bataille socialiste ne les a-t-il pas reproduit et n'a
gardé que les prises de position légères de LO.
10Tract
du 5 juin Manifestations
contre la violence policière aux États-Unis : implications
politiques et perspectives pour la classe ouvrière (5 juin 2020)
Prise de position commune de la Gulf Coast Communist Fraction et du Groupe International de la Gauche Communiste
12Le
milliardaire Omar Sy dans son plaidoyer clientéliste en donne une
liste plus exhaustive où, hélas, il y un blanc : « Malik
Oussekine, Makomé, Lamine Dieng, Babacar Gueye, Gaye Camara,
Ibrahima Bah, Rémi Fraisse, Angelo Garand, Sabri Choubi, Cédric
Chouviat,
Ali Ziri, Hakim Ajimi, Gabriel… la liste est tristement longue ».
La liste est longue d'autres vedettes de la saga qui tiennent le
haut du pavé de la représentation anti-raciste, les Mouloud
Achour, Camilla Jordana, sans oublier les rappeurs musclés et
voyous. Et le VRP du clan Traoré l'acteur à la barbe
broussailleuse comme celle de Ben Laden.
13La
carrière de cette fille est douteuse. Elle est sponsorisée
successivement ou couverte par des personnages de médias. Causeur
s'étonne de l'obscurité de son emploi par la fondation Rothschild,
quand en arrêt maladie depuis un an, elle perçoit toujours un
salaire, tout en faisant voyages promotionnels et exhibitions dans
les médias, ce qui est en effet un métier politique qui ne rend
pas malade. Elle s'est permis d'aller faire la tournée des lycées, non pas tant pour embrigader des cervelles molles que pour multiplier les selfies qui flattent son ego, jusqu'à ce que le ministère en prenne ombrage et mette fin à cette gaminerie de vedette de variétés.
14Je
me souviens avoir vu dans cette banlieue une statue en hommage aux
deux jeunes électrocutés dans un poste EDF en 2005. A-t-elle été
discrètement retirée ? Le poste de haute tension, derrière
un grillage, ils n'étaient pas obligés de rentrer dedans, et on
ne voit pas comment le policier et la policière auraient pu les en
empêcher, comme la justice le leur a reproché (c'est comme les
jeunes qui refusent de porter un masque en ce moment, ils font ce
qu'ils veulent... on ne peut pas les forcer). La réflexion des deux
flics sur le moment a été présentée comme cynique, mais
n'importe quel électricien comme moi aurait pu dire aussi :
« s'ils se précipitent là dedans ils sont morts » !
Le problème n'est-il pas venu de l'Eduque Naze qui n'enseigne plus en banlieue depuis trente ans les conditions de vie en société
et les règles de prudence... quand on utilise par exemple un deux
roues à moteur...Le vrai problème est certes plus général comme
l'a fort bien dit pour une fois SOS racisme
dans un article de Libé. En
dix ans d’enquête et de procédure: «il
est des questions qui n’auront jamais pu être posées dans notre
pays». «Pourquoi
des jeunes de quartier populaire, à la vue de la police et alors
qu’ils n’avaient manifestement rien à se reprocher, ont préféré
prendre la fuite et se réfugier dans un endroit où ils risquaient
leurs vies ?».
Il y aurait beaucoup à dire sur le délit de faciès. Les flics
vivent avec des clichés qui ne sont pas toujours faux. Dans les
années 50, un type en blouson noir avait plus de chance de se faire
contrôler. Aujourd'hui une jeune arabe et un jeune noir qui rasent
les murs ou se mettent à courir alors qu'ils sortent d'une
impasse... n'y-a-t-il pas une chance qu'ils aient fait des
conneries? Et j'en ai vu dans ma banlieue.
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