« L'extension progressive du domaine de l'émotion se donne aussi à voir dans le traitement psychologisant des événements en lieu et place des analyses politiques, sociales ou économiques ».
Anne-Cécile Robert (La stratégie de l'émotion, chap. Extension du domaine de la larme).
La situation est grave mais pas désespérante. Le peuple a l'habitude de voter pour n'importe qui. On ne vote plus en tant que classe sociale, d'une part parce que la classe ouvrière est sensée avoir disparue, d'autre part parce que ce peuple insignifiant est découpé en tranches de couches moyennes (cette notion dissolvante), en ethnies (plutôt musulmanes), en catégories sociologiques, d'âges ou de sexes.
C'est ce peuple bigarré et inconsistant, qui ne contrôle pas du tout ces charlatans pour lesquels il a déposé un bulletin dérisoire, qui a élu ces cliques d'aigrefins qui empoisonnent et brouillent toute vision politique alternative et de classe sociale fondamentale. Ces bandes d'arrivistes sans foi ni loi sont finalement assez représentatives de l'individualisme suprême qui est répandu parmi ce peuple de consommateurs. Il est pourtant désemparé face à tant de veulerie, de coups bas, d'idioties politiques de gauche à droite et vice versa. Le spectacle est chaotique, apparaît chaotique mais n'est pas aussi chaotique que les lamentables journalistes veulent nous le faire croire ou surtout nous « émotionner » avec leurs cris d'orfraie ou l'angoisse de l'effondrement du CAC 40.
LE CRIME PERPETUEL DE MACRON
Ce pauvre président n'aurait pas dû dissoudre, crient-ils tous ! Il a perdu toute majorité stable, ouvrant un clivage atroce pour le pays ! Qu'on me permettre de me moquer de cette erreur élyséenne : on aurait abouti aux mêmes errements de toute façon dans un déroulé des événements ou ce qui est en jeu c'est de faire payer « l'effort militariste » à la classe ouvrière. Un gouvernement basé sur l'ancienne chambre à charlatans a buté sur des manifestations massives sur la question des retraites et trébuché comme aujourd'hui sur une lame de fond, non encore visible mais potentiellement dangereuse, pour s'insurger contre la noble volonté étatique d'éponger l'énorme dette en faisant raquer surtout la classe ouvrière.
Quatre recettes ministérielles n'ont pas réussi à apaiser la soif...de pouvoir des caciques en piste. Mais pas seulement. Comme aux échecs les enjeux et les coups sont compliqués et demandent du recul. Le tripartisme régnant, qui rappelle en effet le merdier de la IV ème République, contient des enjeux vitaux pour la bourgeoisie, ce pourquoi elle ne rigole pas.
Le jeu classique "bon gouvernement/méchante opposition", ou l'inverse est élimé depuis longtemps, ce qui explique en premier lieu l'effritement électoral entre de petits et grands partis charlatans, et en second lieu des dangers réels. Expliquons.
Que le chinois Faure et le colonisé Mélenchon assurent remettre en cause, une fois au pouvoir, la décision délétère sur les retraites n'est pas un problème tant qu'ils restent dans l'opposition ; grand bien leur fasse, ils pleurnichent tant sur le sujet que cela sert à canaliser la rancoeur de leurs électeurs ethniques ou pas, des féministes retraitées ou des LBGT au chômage.
Alerte par contre si un inconscient à l'Elysée se laissait prendre à la sournoise invite à « essayer enfin » un gouvernement de gauche pour succéder à quatre gouvernements sandwich avarié ! Il faut le préciser ici, même si cela heurte nos maximalistes du CCI et leurs collègues gauchistes qui hurlent que « nous sommes tous attaqués et qu'il ne faut pas accepter l'allongement du départ en retraite » ! La bourgeoisie, ses banquiers et ses syndicats, savent que le retour en arrière est non pas impossible mais à interdire de toutes les manières !
Cette proposition irénique, et assez prolétarienne utopique et faussement égalitaire, est inapplicable car dangereuse non pour l'Etat bourgeois, mais pour...les millions de retraités actuels qui verraient leurs retraites ...plonger sous le poids d'une arrivée massive de congénères (non désirés par le fait) et ingérables au niveau financier dans un pays où il y a plus de vieux que d'ouvriers actifs !
La gauche bourgeoise et bobo peut mentir tant qu'elle veut sur le sujet, on s'en fout en haut lieu tant qu'elle n'a aucune chance de gouverner. Cette gauche bourgeoise fait mine d'oublier la cata de 81 à 83 où l'élite des bobos s'en est mis plein les poches ouvrant un gouffre financier sauf avec le freinage de 1983. Comparé au programme de Chavez en Auvergne, de Léon Mélenchon, le programme commun n'était qu'un paisible champ de pâquerettes fanées. Cette gauche transversale, intersectionnelle et mélenchonesque, pour ceux qui ont encore une cervelle, en coulisses ils n'y croient pas du tout à cette dinguerie !
C'est surtout la classe bourgeoiise, comme un seul homme, se fichant de tout calcul démocratique, qui ne veut pas de ces fous chantant un avenir impossible voire une tiersmondisation politique de la nation française, ridiculisée aux yeux du monde entier.
L'USURE DE L'ANTIFASCISME DE SALON
Les aspects négatifs du chaos sont toutefois, à notre point de vue de classe anti-électoraliste, contrebalancés par des sondages d'opinion, souvent plus fiables que le cirque électoraliste, qui révèlent non seulement l'éternelle envie d'élever son niveau de vie, mais une urgence sécuritaire face à la violence dans tous les aspects de la vie quotidienne. Ce dont se fout la gauche antifa, ses magistrats et ses bâtards gauchistes. C'est d'ailleurs la principale cause du succès de la clique à Bardella. Adonc personne ne comprend plus en quoi désirer plus de sécurité serait du fascisme. Du coup le plus grand danger est devenu mélenchonesque.
Une resucée imaginaire d'un vieil antisémitisme pétainiste attribué à tort à la clique LFI, alors que la cause modernisée de celui-ci est le criminel de guerre Netanyahou, animée en particulier par le va-t-en guerre Glücksmann, est bienvenue pour scinder toute réelle accointance entre factions de la gauche bourgeoise. Echec et mat, comme on dit, ou l'échec est garanti.
Si le choix de la dissolution était fait, ce serait aussi le chaos, car le RN sortirait vainqueur, probablement même avec une majorité – LFI aplati par ses dingueries et la particule écolo-bobo rayée de la surface – mais catastrophique, non pour sa réputation d'incompétence (qui n'a non plus rien à voir avec un présumé fascisme) mais parce qu'il maintient la même dinguerie que la gauche irrresponsable (du point de vue capitaliste) sur les retraites. Trop proche du patronat la clique à Bardella serait de surcroît totalement impuissante face à l'explosion sociale.
Car c'est cela qui pose problème pour la période à venir : quelle équipe sérieuse et efficace pour faire face aux attaques économiques obligatoires pour préparer la guerre ? Même si les attaques ne sont pas toutes de même ampleur, ciblées ou dispatchées pour les secteurs plus costauds du public et de l'administration.
Ce que démontre le bordel actuel c'est qu'il n'y en a pas. On la cherche. Dissolution ou pas, démission du président ou pas, il n'y a pas de Marie Curie pour trouver la bonne formule. Ils sont tous mauvais et minables. Le petit Retailleau a fait un croc en jambe qui devrait lui coûter cher. La nomination de Le Maire aux armées n'était pas une mesure de gauche mais la mise en place d'un économiste bourgeois sérieux pour gérer le poste le plus important pour préparer la guerre. Et voici qu'un petit freluquet parce que ses complices de parti n'étaient pas assez nombreux dans la proimo ministérielle a tout foutu par terre.
Et c'est le deuxième aspect positif dans ce chaos, qui n'empêche pas l'Etat de fonctionner (même s'il rêve d'un dictateur en képi) : le commandant en chef de la ruée espérée en Ukraine n'a pas du tout les moyens d'embrigader ce peuple pourtant moutonnier et suiviste des modes électorales
Deux ans à tenir cela est possible après tout avec des gouvernements à répétition, techniciens et un budget accepté à la sauvette. En vérité, excepté le RN (encore peu sûr de lui et craintif) la plupart des autres cliques n'ont pas vraiment intérêt à une dissolution. Certains dont le parti gouvernemental seraient laminés, sans compter une abstention massive... Quant à gérer le chaos, Macron peut très bien continuer à s'en charger.
Laissons les idiots gauchistes imaginer une révolution permanente dont la première étape serait le renversement de Macron par Mélenchon.
Mélenchon nouveau Kérenski ?
Dans sa secte lambertiste d'origine, certains trotskiens doivent s'imaginer un Mélenchon au pouvoir qui pourrait être renversé comme le dernier ministre bourgeois du tsar à la veille de la grande révolution russe, Kérenski. Un seul point commun entre Kérenski et Mélenchon, tous deux sont franc-maçons. Pour le reste Mélenchon n'est qu'un ex sous-ministre déférent envers son chef Mitterrand et un cuistre de première qui promet des bonbons à tous les étages de ses électeurs ethniques et petit-bourgeois dans un socialisme étriqué et mendiant.
Kérenski c'est une toute autre époque
L'avocat Kérenski présida la commission d’enquête de la Douma sur le massacre de la Léna, survenu en avril 1912. Ses conclusions en faveur des mineurs massacrés ont fait beaucoup pour sa popularité. Ses succès de prétoire favorisent, en 1912, son entrée à la IVe Douma comme député, sous l'étiquette travailliste. Avec cette position, sa défense des droits civiques pris de l'ampleur. Il est aussi, à cette époque, un des dirigeants francs-maçons les plus en vue de Saint-Pétersbourg, ayant été initié à l’automne 1912 dans le Grand Orient des Peuples de Russie. Mais une fois au pouvoir il a de plus en plus de mal pour la gestion de la guerre (sujet aussi actuel et fondamental pour comprendre pourquoi il est impossible de mettre au pouvoir le vieux trotskien, incapable (et c'est ici un point positif) de se muer en va-t-en guerre comme le mari de Léa Salamé.
Kerenski va se casser les dents justement sur la nécessité de continuer la guerre. Kerenski est en outre accusé de duplicité lors du complot de Kornilov. La Russie est épuisée par trois années de guerre. Les soldats désertent en masse. Les slogans bolcheviques pour la paix et le pain, surtout criés par des milliers de femmes font fuir Kerenski aux USA.
Mélenchon n'aura même pas à fuir, et Où ? Au Venezuela ? À Gaza libérée ? Un EPHAD politique est tout ce qu'on peut lui souhaiter avec son pote septuagénaire Sarkozy.
J'ai imaginé enfin un gouvernement « révolutionnaire » mélenchonien sans révolution à l'horizon:
Président de la république : Emmanuel Mélenchon.
premier ministre : Manuel Bompard
première ministre adjointe : Sophia Chirirou
ministre des finances : Eric Coquerel
ministre de la police : Manon Aubry
ministre de la justice : Louis Boyard
ministre de la culture et des LBGT : Sandrine Rousseau
ministre déléguée à la grossophobie : Marine Tondelier
ministre de l'énergie anti-nucléaire éolienne et bio certifié : Aymeric Caron
ministre de la paysannerie : Aurélien Le Cocq
ministre des retraités et des cocus : Adrien Quatennens
ministre déléguée auprès de l'antiracisme : Nadège Abomangoli
ministre déléguée auprès des jeunes malentendants en politique : Claire Lejeune
sous-secrétaire d'Etat à l'antifascisme : Olivier Besancenot
secrétaire des relations avec le parlement et la CGT: Raphaël Arnault
secrétaire des relations avec les partis trotskistes : Christophe Bex
secrétaire des relations avec l'Algérie : Idir Boumertit
secrétaire des relations avec le cirque : Sébastien Deloglu
secrétaire des objets perdus : Aurélie Trouvé
secrétaire auprès des femmes de ménage : Aurélien Taché
secrétaire auprès des animaux battus : Aymeric Caron.
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