Le narcissisme est
d'abord le reflet de la confiance en soi lorsqu'il est relatif, son
contraire lorsqu'il est exagéré ou surtout maladif. Lorsque les
auteurs de livres viennent dédicacer leur ouvrage il ne s'agit pas
simplement d'un promo commerciale de l'éditeur mais bien d'un acte
narcissique. Le soi, comme dirait le cuistre J.Attali, est livré à
l'admiration. On pose des questions à l'auteur, on le félicite, on
le cajole, on lui demande une petite phrase pour le destinataire du
cadeau-livre. Dans ce sens chaque rencontre avec le public a valeur
thérapeutique, comme cette ancienne amante, violée adolescente par
son père, qui me confiait se ressourcer à chaque expérience
sexuelle nouvelle et surtout voulue.
Ce samedi à la librairie
L'horizon de Boulogne sur mer, nulle autre auteure que Maude Julien
n'a autant mérité la compassion, l'affection et le soutien du
public et la reconstruction narcissique minimum. Son témoignage sur ce qu'elle a subi de l'enfance à
l'adolescence par un père pervers narcissique, pendant quinze ans
(le double de Natascha Kampusch) est si bouleversant par
l'accumulation de cruautés qu'il révèle, qu'on regrette que ce
sinistre Monsieur Didier n'ait pas eu le temps d'être pendu haut et
court, en plus pour maltraitance particulièrement sadique d'animaux.
N'ayant pas encore lu le livre, nous ne mesurons pas encore l'ampleur
des humiliations que l'enfant a dû subir au cours de si longues
années. La femme, grande et belle, ne donne pas la leçon de
psychologie sur les PN en général ni ne théorise – elle en a
l'aisance et les moyens intellectuels puisqu'elle est devenue
thérapeute avec cabinet sur rue à Paris – elle livre des
conséquences de sa maltraitance: forcée à devenir musicienne, elle
joue bien mais ne peut pas jouir d'écouter la musique; jetée de
force dans l'eau glacée sans savoir nager, elle hait la piscine.
Etc.
La libraire quelque peu
histrionne la questionne pendant une heure, et nous laissons faire
car les questions sont en général pertinentes. Je ne reprends la
libraire que lorsqu'elle se fait l'écho d'une lectrice qui avait
objecté: "cette victime n'est peut-être pas la plus indiquée
pour soigner les autres victimes".
- ce doit être une PN qui vous a posé cette question... ce genre de psychopathe nie non seulement toute existence, mais toute capacité aux autres... je pense moi que la victime est la plus indiquée pour devenir la meilleure thérapeute.
- non, non je vous assure c'était une lectrice en bonne santé mentale.
J'étais assez étonné,
connaissant le black-out ou les déformations des médias (et des
militants politiques) sur le sujet de voir autant de personnes, une
vingtaine, dans cette librairie exiguë, en majorité des femmes
d'âge mûr... Les présentes posèrent surtout des questions
littéraires ou centrées sur l'expérience malheureuse de l'auteure,
qui à chaque fois montra sa formidable aspiration à la vie, et
insista sur sa longue ténacité à combattre tout repli suicidaire.
Son expérience a valeur
plus large qu'un simple coup de projecteur sur sa longue persécution
intra-familiale (emprisonnée 15 ans par un couple de fous furieux)
ou une habituelle dédicace narcissique au niveau de son passage chez
Ardisson ou après lecture de l'article élogieux de Libération.
UN PREMIER TEMOIGNAGE
D'ENFANT VICTIME DE L'EMPRISE PN
Comme je l'en ai
félicitée, son ouvrage est le premier à mettre en lumière la
destruction psychologique perverse narcissique contre un enfant, vue
et subie par un enfant. En général le sujet connait des modes
aléatoires assez superficielles centrées sur l'emprise de maris
abusifs ou de quelques folles dominatrices, mais on n'avait pas
encore le témoignage vu de l'enfance. En s'exprimant sur le mode
présent Maude Julien nous fait ressentir plus vivement qu'un traité
de psychologie ou une description façon enquête journalistique la
pourriture mentale de son salopard de père.
Comme je l'ai remarqué
aussi, ce témoignage n'a aucune chance d'être reconnu ni appréhendé
par la psychiatrie officielle et freudienne qui nie ce phénomène –
normal puisque les pros de ce domaine dit thérapeutique sont souvent
des graines de PN. Mais j'étais venu avec une question bien précise
sur laquelle j'avais buté lors de la rédaction de mon propre livre
sur le sujet: est-ce contagieux? Est-ce que dans un couple où
l'homme est PN, dans le cas où son épouse n'est pas directement la
première victime, cette femme peut le devenir? Le parodier?
Sur le fond nous étions
d'accord. Tout le monde ne peut pas être PN. Le PN souffre d'une
carence/négligence affective depuis l'enfance de la part d'un ou de
deux parents. Il sera toute la vie "un sale gosse", qui a
toujours raison, qui ne vit que dans la mesure où "il pompe
l'air" d'un(e) souffre-douleur. Sous ses grimaces terroristes il
n'y a pas plus peureux, plus lâche.
Maude Julien m'apporta
une réponse claire et convaincante.
- Non la compagne
n'hérite pas du fond vampiriste de son mari PN, mais comme la
favorite du gourou elle adopte le même comportement, comme tout
membre d'une secte parodie le gourou. Elle sera désagréable, elle aura un même comportement destructeur mais dans l'imitation.
Laissons maintenant cette
librairie de gauche qui se flatte de ne pas vendre la pétasse
Trierweiller ni "le raciste" Zemmour et portons-nous à
l'épilogue du livre qui nous fait souhaiter que l'auteure offre
ultérieurement un travail plus théorique sur le constat effarant de
la tolérance sociale et politique de la perversion narcissique au
nom de la démocratie anarchiste individualiste:
"...Dans
l'emprise, il y a d'abord un prédateur, un ogre, pour qui seul
compte son propre monde mental, ses croyances, ses besoins, ses
désirs. Les autres ne sont que des instruments ou des obstacles. Le
piège de l'emprise est créé quand un prédateur rencontre une
victime. Il lui fait croire que leur rencontre est l'amour avec un
grand A. Il prend peu à peu possession d'elle tout en la traitant
comme un objet méprisable qui n'a de valeur q'à travers lui. Le
piège se referme quand la victime commence à adhérer à cette
image dégradée d'elle-même. La voie est libre alors pour sa
destruction, qu'il va mener systématiquement et sur tous les plans:
physique, intellectuel, relationnel, social".
Dans les discussions
mutuelles qui se sont déroulées à la fin de la séance de
dédicace, nous ne discutâmes pas de la tragédie de Maude ni de son
incroyable aptitude à survivre mais... des salauds qui nous font
chier en entreprise. C'est cela qui revenait le plus souvent dans les
conversations. Une telle disait en avoir supporté une (car des
femmes peuvent aussi être PN) durant des années avant de réussir
à la faire pleurer (des larmes de crocodile). Un autre étonné du
sous-titre de mon livre (Le pervers narcissique dévoilé, une
approche politique) reconnaissait que nombre de DRH était choisi
avec cette "qualité", puis lorsque je lui objectai le
niveau de décomposition de la société conditionnant plus de faits
divers, plus de crimes au couteau, plus de pervers narcissiques (avec
les familles mono-parentales, etc.) il admit que cela méritait...
une réflexion politique.
Toutes les couches sont
touchées. Une femme de médecin était venue pour trouver des
solutions pour son mari persécuté par un supérieur administratif.
J'en ai donné quelques-unes efficaces contre les psychopathes...
même non admises légalement puisque le système capitaliste est ...
pervers narcissique et prétend que tous les prolétaires sont
devenus comme lui: anarchistes individualistes!
Les prolétaires peuvent
bien être considérés comme des révoltés primaires mais ils ne
sont pas "individualistes" en soi comme le capitalisme qui
lui, dans sa décadence, génère l'idéologie individualiste dont la
devise bien connue est "Pour briller il faut éteindre les
autres" (qui n'est pas seulement un slogan interne à EDF ou au
CCI)!
DE LA SECTE FAMILIALE A
LA SECTE POLITIQUE
Ce qui m'a frappé
personnellement dans ce témoignage saisissant c'est la focalisation
des PN, version gourous en puissance, sur l'occultisme, la
fascination du père pour le nazisme et les camps de la mort. Comment
ne pas penser que le PN a tout du facho de base? Mais pas simplement
car c'est aussi un anar démocrate qui a toujours raison (mais il
oblige sa fille gamine à se farcir Le Capital pour qu'elle comprenne
l'apport immense du marxisme...); il est autant anti-religieux que
procédurier, autant victime de la terre entière que le premier à
aller pleurer chez les flics (ou l'organe central), autant menteur à
la louche que vantard pleurnichard ; on se méprend sur ses idées
parce qu'on ne l'a pas vraiment lu ou écouté quand c'est lui qui
est seul apte "à expliquer". Souvent il ne finit pas ses
phrases pour exprimer sa lassitude d'avoir affaire à autant de
crétins... ou pour inciter ses sectateurs à comprendre... "tu
vois ce que je veux dire". C'est le zozo des sous-entendus
permanents pourtant creux comme une baleine, incapable d'expliquer
lorsque cela touche au trivial ou au détail.
Ce répugnant personnage
qui oblige tous les soirs sa gamine à lui tenir le pot à pipi et à
aller le vider après exposition de sa grosse bite sale et baveuse,
par sa complexion mentale terroriste me fit penser à un gourou du
CCI en 1993 que j'avais été parmi les premiers à identifier et à
faire éjecter. L'explication des prémisses de secte à travers ce
genre de personnalité opaque psychopathe est décrit limitativement
à mon avis (profession oblige) par cette psychothérapeute estimable
pour le couple ou la secte, sans aller jusqu'au politico-social, même
si elle l'effleure pour l'entreprise (l'emprise dans l'entreprise...
Ah AH... mais c'est de moi).
Lisons sa description
lumineuse jamais analysée ni évoquée par les connards pros des sectes
officielles psy et consorts (seuls autorisés à jacter à la télé) qui montre aussi qu'une secte ce peut être un couple, une famille qui croupit dans un état d'insanité mentale hors du contrôle de la société : "La "secte familiale à
trois" dont j'ai été partie intégrante présentait la
quasi-totalité des caractéristiques des sectes religieuses. Mon
père qui me mettait en garde contre les gourous du dehors, avait
lui-même tout d'un gourou. Sa rencontre avec l'occultisme, sa
croyance dans les "pouvoirs spirituels" avaient fait de lui
un homme fasciné par la domination, persuadé d'être un "esprit
élu" et prêt à trangresser les règles communes".
Or, par extension, et
avec ma coutumière habitude à faire sauter les barrières des
genres, contre toute éthique moraliste nunuche en politique, et
après plusieurs livres et articles sur l'errance politique du milieu
maximaliste, je pense qu'on doit poser un regard attentif sur le
comportement de la plupart des leaders politiques officiels ou de
sectes. J'ai déjà démontré que Sarkozy est un PN de première, sa
réapparition en donne confirmation chaque jour, mais aussi Monique
Avril du CCI: on voit mise en oeuvre la même emprise, la même
vampirisation des individus, la même soumission à des fantasmes
terroristes, le même mal être chez les sectateurs qui eux ont un
subconscient même s'ils sont des moutons de Panurge. En ce sens, le
jour où il sera possible de débattre dans un parti politique de la
nocivité et de la nécessité d'identifier et de paralyser ces tarés
mentaux destructeurs on évoluera vers un regain de confiance dans la
politique, contre l'emprise de ces soit disant guides ou leaders ou
managers ou animateurs qui ne cachent que des anarchistes
individualistes autoritaires. Mais il faudra avoir réfléchi
sainement au phénomène en tant que "pouvoir spirituel"
sur les autres (qui est en soi totalement déconnecté de l'argent ou
de l'esprit capitaliste, quand le CCI devenu secte persistait dans
l'amalgame), et annihilateur de toute conscience individuelle et
capacité de décision collective, pour FORMULER COMME UNE NOUVELLE
FRONTIERE DE CLASSE L'INTERDICTION D'EXERCER UN QUELCONQUE POUVOIR A
CERTAINS INDIVIDUS PREDATEURS, POUR MAINTENIR UN CONTROLE PERMANENT DES DEVIANCES PRIVEES. Je vois déjà un contradicteur qui se
moque de moi du fait que je fais une tautologie, le pouvoir
capitaliste et de ses chefs de parti n'est-il pas par essence PN?
Objection retenue mais pas contradictoire avec ma proposition d'une
nouvelle "position de classe".
Enfin, quoique l'auteure
ne se batte pas à ma connaissance sur un plan politique et que je
n'ai pas ses capacités professionnelles et artistiques, je suis très fier qu'elle
m'ait accordé cette dédicace:
"à Jean-Louis,
- Partageant ce même combat de lutte contre l'emprise,avec toute mon amitiéMaude.
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