"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

dimanche 14 décembre 2025

La fable de l'antisémitisme généralisé comme mal absolu et irrationnel, cache-sexe antiraciste pour masquer la guerre des classes


un dîner en famille (Caran d'Ache)
"La domination quasi totale des médias d'Amérique et de France par le sionisme israélien impose au monde cette suversion du sens : un diplomate israélien est agressé à Londres (Mme Thatcher elle-même proouve à la Chambre des Communes, que l'auteur de l'attentat ne relève pas de l'OLP), c'est du terrorisme. L'armée israélienne envahit le Liban et y fait des milliers de morts : l'opération s'appelle « paix en Galilée ». Roger Garaudy

« C'est toute la culture française ...Ce sont nos plus chères traditions françaises qui, une à une, témoignent de notre ancienneté dans l'abjection » (…) un vieux fond de purulence (est) dissimulé « au cœur de la pensée française », qui fait de la France « la patrie du national-socialisme en général ».Bernard-Henri Lévy (L'idéologie française, 1981)


Mon commentaire suivant envoyé au Figaro, a évidemment été censuré : « L'antisémitisme est bien sûr ignoble, mais on proteste en vain si on n'évoque pa la cause de ce meurtre répété de juifs innocents un peu partout... C'est l'horreur nationaliste en Palestine, tant que "l'Etat juif" mènera sa vengeance éternelle et nationaliste impérialiste il se trouvera "éternellement" des cinglés nationalistes arabes pour perpétrer ces lâches crimes. Ces meurtres ne sont donc pas un antisémitisme classique et vieillot mais un nationalisme néo-nazi, si on évite cette analyse on reste dans la confusion irrationnelle ».

Je n'ai pas pour référence Roger Garaudy, mais s'il a été si vite ostracisé et oublié des médias, ce n'est pas vraiment pour la négation des chambres à gaz, mais pour des vérités géopolitiques gênantes et que confirme l'utilisation lourdingue et universelle de l'antisémitisme comme principal danger meaçant l'humanité, proclamation ridicule et dérisoire. Didier Fassin, professeur au Collège de France, n'est pas nom plus quelqu'un qui me sert de référence, mais son ouvrage « Une étrange défaite. Sur le consentement de l'écrasement à Gaza », mais il vaut de le citer, tout dérangeant qu'il est pour la doxa officielle

Critiquer la politique du gouvernement israélien est aujourd’hui qualifié d’antisémitisme

« La guerre menée par Israël dans la bande de Gaza dépasse les 44 000 morts. C’est en fait toute la manière de raconter les événements survenus à partir du 7-Octobre qui a été prise dans une police du langage délimitant ce qui devait être dit et ce qui ne pouvait pas l’être. Dans les rédactions de nombre de grands médias occidentaux, des éléments de langage ont été imposés, comme certains journalistes me l’ont confirmé dans le cas français et comme des enquêtes conduites dans les grands quotidiens états-uniens l’ont établi. Au New York Times, on demandait aux journalistes de ne pas utiliser les mots « Palestine », « territoires occupés » et « camps de réfugiés », cette expression devant être remplacée par « quartiers ». Compte tenu des injonctions reçues de leur hiérarchie, les reporters de ce journal ont utilisé, respectivement, 22 fois et 53 fois plus souvent les mots « massacres » et « tueries » pour parler des attaques contre les Israéliens que de la guerre contre les habitants de Gaza ».

« Demander l'arrêt des bombardements sur les civils palestiniens peut être considéré comme de l'antisémitisme. Brandir un drapeau palestinien peut être associé à de l'apologie du terrorisme... De quelle manière cette situation est-elle emblématique de ce que vous nommez le « consentement à l'écrasement de Gaza » ?

« Le consentement se manifeste de deux façons. Passivement, par exemple en se taisant sur les massacres des Palestiniens ou en ne votant pas une résolution des Nations unies demandant un cessez-le-feu à Gaza. Activement, notamment en allant à Jérusalem apporter un soutien inconditionnel à l’opération militaire de représailles ou en donnant des bombes destinées à détruire et à tuer. Mais ce consentement s’est aussi accompagné d’une répression de celles et ceux qui rappelaient l’histoire qui avait précédé la tragédie du 7-Octobre et permettait d’en comprendre la violence, ou même qui demandaient simplement la recherche d’une paix juste et le respect du droit international. On les a accusés d’antisémitisme. Critiquer la politique mortifère d’un gouvernement composé de ministres d’extrême droite, promouvant un suprémacisme ethnoreligieux, violant le droit international et coupable de crimes contre l’humanité est aujourd’hui qualifié d’antisémitisme. On peut rappeler que les grands intellectuels juifs Primo Levi et Jean Améry, tous deux rescapés de la Shoah et défenseurs inconditionnels d’Israël, ne s’étaient pas privés de critiquer le gouvernement de ce pays pour sa politique en Cisjordanie et sa guerre au Liban. Ils seraient probablement accusés d’antisémitisme aujourd’hui ».

Deux personnalités de la gauche politique se sont attirés les foudres des amis (nationalistes » de l'Etat hébreu, défenseur éternel et emblématique des juifs du monde entier ! Ségolène Royal qui a eu le courage de déclarer que le principal responsable de l'antisémitisme actuel et mondial est Netanyahou. Plus odieux pour le Point, revue contrôlée par BHL, ce pauvre Bernard Kouchner qui avait osé déclarer que « la guerre disproportionnée » à Gaza pousse à l'antisémitisme, le 20 octobre 2024 sur radui J. En rajoutant une louche : « Comment faire pour ne pas être antisémite quand on voit les dégâts de l'armée israélienne ? Contemplez Gaza, c'est quand même un champ de meurtres, de désastres. C'est l'éclatement des familles ». « Bien sûr qu'il y a eu (les attaques du Hamas) le 7 octobre (2023). Et Dieu sait si cela m'a révolté. Mais se venger par 40 000 morts, si le chiffre est vrai... » avant d'être interrompu par le journaliste. « Vous dites avec ce qui se passe à Gaza, c'est normal qu'on soit antisémite ? », avait objecté le journaliste Frédéric Haziza. « Ce n'est pas normal, mais la réaction peut être celle-là », avait répondu sans s'énerver Kouchner.

La réponse du lobby Le Point n'allait pas tarder. Peu avant, au mois de janvier une humoriste, Blanche Gardin, s'est r etrouvée licenciée et à la rue. Lors d’une soirée caritative, elle avit fait mine de revendiquer son « antisémitisme » pour épingler l’utilisation infondée de cette accusation contre les défenseurs de la cause palestinienne. Décrié, son sketch met en lumière le propos du philosophe Alain Badiou et de l’écrivain Éric Hazan (récemment disparu) dans un petit livre datant de 2011 : « l’Antisémitisme partout ».

En 2011 avait paru un petit livre fâcheusement oublié depuis, « l’Antisémitisme partout ». Dans cet essai de 60 pages au titre lapidaire, Eric Hazan, écrivain et fondateur des éditions de La Fabrique, et le philosophe marxiste Alain Badiou décrivaient la façon dont l’accusation d’antisémitisme avait commencé à pourrir le débat public en France dans les années 2002-2004 – une méthode échafaudée, paradoxalement, par d'anciens gauchistes tiers-mondistes de la gauche dite abusivement anticapitaliste comme André Glucksmann, Jean-Claude Milner ou feu Alexandre Adler : « Pour eux, quiconque proteste contre les exactions du gouvernement israélien en Palestine occupée ou s’inquiète de la persécution policière des jeunes en France est un nostalgique qui, sans toujours en être conscient, a remplacé le prolétariat défunt par les terroristes barbus. A ce compte, nous pourrions d’ailleurs leur demander s’ils sont bien conscients d’être, eux, un détachement d’intellectuels spécialisés, au service des formes actuelles de la domination réactionnaire, sous la protection de l’armée américaine et avec l’Etat d’Israël comme poste avancé face à la barbarie. » Bien balancé et toujours actuel avec les lèche-bottes comme Vals.

La nouvelle dénonciation planétaire de l'antisémitisme une  Stigmatisation passe-partout 

Cette fanfare mondiale, mais surtout occidentale (Poutine et le chinois n'en ont que faire) est du même ordre de la préparation à la guerre mondiale que symbolisa l'Affaire Dreyfus avec la notion de trahison patriotique comme fil conducteur de la préparation à la boucherie, tout en divisant la société française en deux camps étrangers au conflit de classe bourgeoisie/prolétariat, opérant surtout à ladissolution de la classe ouvrière, comme je le démontre par après avec de curieuses similitudes dans le chaos actuel.

La stigmatisation hystérique de l'extrême droite a été (et reste) la cheville ouvrière de la gauche bourgeoise, à tout propos mais arrange aussi les bourgeois juifs les plus hostiles aux islamistes envahissant. Récemment Klarsfed père n'a-t-il pas déclaré que seul le RN défend vraiment les juifs ? Au moment des guerres en Irak et en Afghanistan, le président du Crif Roger Cukierman, se félicite de la performance de Jean-Marie Le Pen au premier tour de l'élection présidentielle : « qui « servira à réduire l’antisémitisme musulman et le comportement anti-israélien, parce que [c’est] un message aux musulmans leur indiquant de se tenir tranquilles » (quoique cette déclaration ne sit pas vraiment stupide ni infondée).

Pour Hazan et Badiou, qui ne contestaient pas a priori l’existence d’actes hostiles visant des juifs en France à ce moment-là, mais ils veulent dénoncer l'instrumentalisation de la dénonciation d’une « vague d’antisémitisme »  comme un « contre-feu » à l’indignation suscitée par les sanglantes opérations conduites contre les Palestiniens (Intifada). Et les gardiens de l’ordre social de saisir l’aubaine constituée par cette « stigmatisation passe-partout » afin de discréditer toutes sortes d’adversaires et de s’assurer que « certains choix d’apparence très éloignés, et où “juif” n’apparaît pas, [passent pour] antisémites » : « Comme les vieux staliniens étaient capables de juger qu’une musique anodine était “objectivement impérialiste”, la grande victoire […] de tout ce courant est d’avoir créé l’antisémitisme “objectif”, ce qui entraîne l’intéressante possibilité de déclarer “antisémite” à peu près n’importe quoi, et donc n’importe qui. » (…) quiconque proteste contre les exactions du gouvernement israélien en Palestine occupée ou s’inquiète de la persécution policière des jeunes en France est un nostalgique qui, sans toujours en être conscient, a remplacé le prolétariat défunt par les terroristes barbus. A ce compte, nous pourrions d’ailleurs leur demander s’ils sont bien conscients d’être, eux, un détachement d’intellectuels spécialisés, au service des formes actuelles de la domination réactionnaire, sous la protection de l’armée américaine et avec l’Etat d’Israël comme poste avancé face à la barbarie. »

Monde à l'envers, pour ajouter à la confusion universelle, le RN va poser à l'antiraciste comme le pronostiquaient ces auteurs :  « Il faut s’attendre à ce que les “jeunes de banlieue” et les “intellectuels progressistes” soient prochainement traités d’antisémites par le Front national […]. »

Kouchner, honorable ex-ministre de Mitterrand se voit donc villipendé à son tour pour sa prise de position critique du nationalisme juif, caché sous l'accusation générique d'antisémitisme. Réponse du point journal financé par les américains et dont BHL est le pape : « L'antisémitisme a atteint des niveaux sans précédent » tout est dit. Marc Knobel sous-fifre de BHL, historien, ancien membre du conseil scientifique de la Délégation interministérielle (sic) à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT est intervenu pour lui faire la morale. Sa réponse est pourtant pauvre et minable :

« Affirmer, comme le fait Bernard Kouchner, que, en raison de cette guerre, l'on pourrait devenir antisémite est très grave. En s'avançant sur un terrain miné, il semble minimiser la portée de l'antisémitisme en le liant à des événements tragiques. Une telle justification pourrait alimenter les stéréotypes millénaires dont les Juifs ont été victimes et encourager ceux qui cherchent à s'en prendre aux Juifs pour diverses raisons. Cela donnerait l'impression qu'il suffirait de trouver un prétexte pour justifier une montée de l'antisémitisme, légitimant ainsi cette haine tenace et déculpabilisant ceux qui y cèdent facilement. L'antisémitisme ne peut trouver aucune justification ; il ne peut être légitimé sous aucun prétexte. Dans ce contexte, entendre Bernard Kouchner me cause une profonde consternation. Chaque jour, mes collègues et moi-même luttons contre cette haine et en mesurons la dangerosité. Il est crucial de maintenir notre engagement à dénoncer l'antisémitisme sous toutes ses formes, car il constitue une menace non seulement pour les victimes mais également pour l'ensemble de notre société ». ????

Et le capitalisme impérialiste sanglant et Poutine et les guerres incessantes en Afruque et en Asie, et les meutres massifs de l'érgoteur « l'Etat juif ».


Affaire Dreyfus et Guerre Mondiale : préparation à l'union nationale

Se pencher à nouveau sur le cas de l'Affaire Dreyfus est passionnant car révélateur d'une même paranoïa conditionnant les peuples à la marche à la guerre. Que de similarités avec notre époque !. TF1 a consacré une émission sur le thème"Des agents renseignent les criminels" : comment les fonctionnaires corrompus sont traqués ». Le bandit brièvement emprisonné, Sarkozy n'a pas eu honte de se comparer au capitaine Dreyfus.

Plus étonnant et renversant, sur le web on trouve expliquée pour l'essentiel, et mieux qu'un quelconque publiciste marxiste eût pu le démontrer, le lien et la causalité de l'Affaire Dreyfus dans la marche à la première boucherie mondiale. Sans honte je n'ai eu qu'à recopier et à souligner ; en revanche vous sourirez au bourrage de crâne pour les étudiants.

« L'affaire Dreyfus n'a pas directement causé la Première Guerre mondiale mais elle a contribué à la division sociale et politique en France. L'Affaire a divisé la nation en deux camps:les « dreyfusards » et les « antidreyfusards », et a suscité des tensions nationalistes et antisémites. Bien que l'Affaire Dreyfus soit souvent considérée comme un symbole moderne de l'iniquité au nom de la raison d'Etat, elle a également joué un rôle dans la division de l'opinion publique française, ce qui pourrait avoir influencé les décisions politiques et militaires de l'époque. C'est une affaire d'État devenue un conflit social et politique majeur de la Troisième République, survenu en France à la fin du XIXe siècle autour de l'accusation de trahison faite au capitaine Alfred Dreyfusjuif d'origine alsacienne, qui est finalement innocenté. Elle bouleverse la société française pendant douze ans, de 1894 à 1906, la divisant profondément et durablement en deux camps opposés : les « dreyfusards », partisans de l'innocence de Dreyfus, et les « antidreyfusards », partisans de sa culpabilit é ».

L'opposition des radicaux et des socialistes pousse à gouverner au centre, d'où des choix politiques orientés vers le protectionnisme économique, une certaine indifférence à la question sociale, une volonté de briser l'isolement international Cette politique de centre provoque l'instabilité ministérielle, certains républicains de gouvernement rejoignant parfois les radicaux, ou certains orléanistes rejoignant les légitimistes, et cinq gouvernements se succèdent de 1893 à 1896. Cette instabilité gouvernementale se double d'une instabilité présidentielle : au président Sadi Carnot, assassiné le 24 juin 1894[8], succède le modéré Jean Casimir-Perier qui démissionne le 16 janvier 1895et est remplacé par Félix Faure.

À la suite de l'échec du gouvernement radical de Léon Bourgeois en 1896, le président nomme Méline, homme du protectionnisme sous Ferry. Son gouvernement prend acte de l'opposition de la gauche et de certains républicains (l'Union progressiste notamment) et fait en sorte de toujours obtenir le soutien de la droite. Très stable, il cherche à apaiser les tensions religieuses (ralentissement de la lutte anticléricale), sociales (vote de la loi sur la responsabilité des accidents du travail) et économiques (maintien du protectionnisme) en conduisant une politique assez conservatrice. C'est sous ce gouvernement stable qu'éclate réellement l'Affaire Dreyfus

L'affaire Dreyfus se place dans le cadre de l'annexion à l'Allemagne de l'Alsace et de la Moselle, déchirure qui alimente les nationalismes les plus extrêmes. La défaite traumatisante de 1870 semble loin, mais l'esprit revanchard est toujours présent. De nombreux acteurs de l'affaire Dreyfus sont d'ailleurs alsaciens.

Les militaires exigent des moyens considérables pour préparer le prochain conflit, et c'est dans cet esprit que l'alliance franco-russe, que certains considèrent « contre nature » est signée le 17 août 1892 sur la base d'une convention militaire secrète. L'armée s'est relevée de la défaite, mais elle est encore en partie constituée d'anciens cadres socialement aristocrates et politiquement monarchistes. Le culte du drapeau et le mépris de la République parlementaire sont deux principes essentiels à l'armée de l'époque La République a beau célébrer son armée avec régularité, l'allégorie de la République est presque absente des enceintes militaires.

La période est aussi marquée par une course aux armements qui touche principalement l'artillerie, avec des perfectionnements concernant l'artillerie lourde (obusiers de 120 court et de 155 court, modèles 1890 Baquet, à nouveaux freins hydropneumatiques), mais aussi et surtout, la mise au point de l'ultra secret canon de 75[.

La course aux armements amène une ambiance d'espionnite aiguë dans le contre-espionnage français à partir de 1890. Aussi, l'une des missions de la section consiste à espionner l'ambassade d'Allemagne, rue de Lille (hôtel Beauharnais), à Paris, afin de déjouer toute tentative de transmission d'informations importantes à cet adversaire. D'autant que plusieurs affaires d'espionnage avaient déjà défrayé la chronique d'une presse friande de ces histoires mêlant le mystère au sordide. Ainsi en 1890, l'archiviste Boutonnet est condamné pour avoir vendu les plans de l'obus à la mélinite. L'attaché militaire allemand à Paris est en 1894 le comte Maximilian von Schwartzkoppen, qui développe une politique d'infiltration qui semble avoir été efficace.

Au tout début de l'affaire, on insiste sur les origines alsaciennes de Dreyfus plutôt que sur son appartenance religieuse. Celles-ci n'étaient pourtant pas exceptionnelles, puisqu'on privilégiait les officiers de l'est de la France pour leur double connaissance de la langue allemande et de la culture germanique. Mais l'antisémitisme, qui n'épargne pas les bureaux d'état-major, devient rapidement le centre de l'affaire d'instruction, remplissant les vides d'une enquête préliminaire très sommaire. D'autant que Dreyfus était à ce moment-là le seul officier juif étant passé récemment par l'état-major général. Ceci au travers d'une affaire où l'irrationnel l'emporte sur le positivisme pourtant en vogue à cette époque.

La France est réellement divisée en deux, mais aucune généralisation n'est possible : la communauté juive s'engage peu, les intellectuels ne sont pas tous dreyfusards[n 38], les protestants sont partagés, des marxistes refusent de soutenir Dreyfus. Le clivage transcende les religions et milieux sociaux, comme l'illustre la célèbre caricature de Caran d'Ache Un dîner en famille.

L'affaire fait revivre l'affrontement des deux France. Toutefois, cette opposition sert l'ordre républicain, selon tous les historiens. On assiste en effet à un renforcement de la démocratie parlementaire et à un échec des forces monarchistes et réactionnaires. L'extrême violence des nationalistes rassemble les républicains en un front uni, mettant en échec les tentatives de retour à l'ordre ancien[. À court terme, les forces politiques « progressistes », issues des élections de 1893, confirmées en 1898, en pleine affaire Dreyfus, disparaissent en 1899. Le choc des procès Esterhazy et Zola amène une politique dreyfusienne dont le but est de développer une conscience républicaine et de lutter contre le nationalisme autoritaire qui s'exprime lors de l'Affaire, mais pour un patriotisme plus conciliant entre les classes . Car la progression désinhibée d'un nationalisme de type populiste est une autre grande conséquence de l'événement dans le monde politique français,

Cette « guerre de deux ans » marque le triomphe de la République sur ses ennemis, nationalistes et antisémites, au prix de l’apaisement social.

Pourquoi la République en danger (1870–1914) est-elle un moment clé de l’histoire de France ?

La République en danger (1870–1914) désigne une période où la jeune IIIe République, née dans la défaite de 1870 face à la Prusse, est sans cesse menacée par les guerres, les révoltes, les complots et les scandales politiques, ce qui en fait un chapitre essentiel pour comprendre la vie politique française. Dès le début, la République doit survivre à la chute du Second Empire, au siège de Paris, puis à la sanglante Commune de Paris, ce qui nourrit la peur du désordre social chez les élites. En outre, tout au long de ces décennies, elle affronte des crises majeures comme la crise du 16 mai 1877, le boulangisme ou encore l’affaire Dreyfus, qui divisent profondément l’opinion publique. Ainsi, cette période montre comment un régime démocratique peut être à la fois très fragile et capable de résister aux attaques venues de la droite monarchiste, de l’armée, de l’extrême droite nationaliste mais aussi de la gauche révolutionnaire. Enfin, étudier cette séquence permet de mieux saisir comment se construit peu à peu une culture républicaine commune, autour de l’école laïque, de la liberté de la presse et de la séparation des Églises et de l’État, qui marque encore la politique française actuelle (sic).

Pour bien maîtriser ce thème, il est utile de faire des allers-retours avec d’autres grandes figures françaises comme Napoléon BonaparteLouis XIV ou Charles de Gaulle, qui incarnent d’autres modèles de pouvoir que tu peux découvrir dans l’article sur Napoléon Bonaparte ou dans celui consacré à Charles de Gaulle. En effet, comparer ces dirigeants à la République permet de mieux voir la différence entre un régime fondé sur un chef charismatique et un régime fondé sur des institutions, des lois et des élections régulières. De plus, cette période 1870–1914 prépare le rôle de grandes personnalités républicaines comme Jean Jaurès, que tu retrouveras dans l’article dédié à Jean Jaurès, où l’on voit comment le socialisme français se construit dans le cadre républicain. Enfin, cette analyse te sera très utile pour les sujets de brevet ou de bac qui portent sur la vie politique française, la laïcité ou la montée des nationalismes avant 1914.

UNE REPUBLIQUE EN DANGER SOCIAL

La montée des grèves et des revendications ouvrières

Au même moment où le nationalisme progresse, la République en danger (1870–1914) doit aussi composer avec la montée du mouvement ouvrier, qui réclame de meilleures conditions de travail et plus de justice sociale. Depuis la première révolution industrielle, les ouvriers des grandes villes comme ParisLyon ou Lille subissent de longues journées, des salaires faibles et une sécurité quasi inexistante dans les usines. De plus, les crises économiques entraînent régulièrement chômage et misère, ce qui nourrit la colère contre les patrons mais aussi parfois contre l’État, jugé trop favorable aux possédants. Ainsi, les grèves deviennent plus fréquentes, mieux organisées et plus visibles dans l’espace public, au point de faire peur aux élites qui gardent en mémoire le spectre de la Commune de Paris.

Pour comprendre pleinement cette évolution, il est utile de la replacer dans le long parcours du monde du travail, que tu peux approfondir dans l’article sur le travail ouvrier et le syndicalisme. En effet, les grèves de la fin du XIXe siècle s’inscrivent dans une histoire plus large, où les ouvriers apprennent peu à peu à se coordonner, à négocier et à utiliser la presse pour défendre leurs revendications. Par ailleurs, certains militants se tournent vers des idéologies comme le socialisme ou l’anarchisme, qui proposent des transformations profondes de la société, ce qui inquiète les gouvernements républicains soucieux d’ordre. Par conséquent, la République se retrouve dans une position délicate : elle veut protéger les libertés publiques tout en évitant que les conflits sociaux ne dégénèrent en révolution.

Face à la répétition des conflits, les ouvriers s’organisent progressivement en syndicats pour défendre collectivement leurs intérêts, ce qui transforme en profondeur la vie politique de la IIIe République. La légalisation du droit de grève et des syndicats, dans les années 1880, marque une étape importante : l’État reconnaît que les travailleurs ont le droit de se regrouper pour négocier avec le patronat. En outre, des organisations comme la CGT commencent à structurer le mouvement ouvrier autour de revendications claires, comme la réduction du temps de travail, l’augmentation des salaires ou la protection en cas d’accident du travail. Ainsi, le conflit social ne se limite plus à des explosions de colère ponctuelles, il devient un rapport de forces durable, avec ses porte-parole et ses stratégies.

Parallèlement, les idées socialistes se diffusent, portées par des personnalités comme Jean Jaurès, que tu retrouveras dans l’article sur Jean Jaurès, où l’on voit comment il défend à la fois la République et la justice sociale. De plus, la création de partis socialistes unifiés à la fin de la période renforce la présence de ces idées au Parlement, même si elles restent minoritaires. Ces luttes ouvrières préparent les grandes conquêtes sociales du XXe siècle, comme les congés payés de 1936 étudiés dans l’article sur les congés payés de 1936, ou encore la mise en place progressive de l’État-providence détaillée dans l’article sur l’État-providence en France. Cependant, à la veille de 1914, beaucoup de dirigeants républicains voient encore ces mobilisations comme un risque potentiel, ce qui maintient l’idée d’une République en danger (1870–1914) sur son flanc social autant que sur son flanc politique.

L’école comme champ de bataille entre République et Église


Au tournant du XXe siècle, la question religieuse devient l’un des enjeux centraux de la République en danger (1870–1914), notamment autour de l’école. Depuis les lois de Jules Ferry dans les années 1880, l’enseignement primaire est gratuitlaïque et obligatoire, ce qui réduit fortement l’influence de l’Église catholique sur les jeunes générations, comme tu peux le revoir dans l’article sur l’école gratuite de Ferry. De plus, les programmes scolaires mettent en avant les grands héros républicains, les symboles nationaux et l’idée de patrie, ce qui heurte les milieux catholiques attachés à un enseignement contrôlé par les congrégations religieuses. Ainsi, les écoles deviennent un champ de bataille idéologique où se joue la question : qui doit former les futurs citoyens, l’État ou l’Église ?

Dans ce contexte, les gouvernements républicains multiplient les mesures pour limiter le rôle politique et social des congrégations enseignantes, en particulier les jésuites et d’autres ordres religieux, accusés de nourrir l’hostilité à la République. En outre, des lois sur les associations religieuses imposent des autorisations d’État et conduisent à la fermeture de nombreux établissements jugés trop hostiles au régime. Les catholiques les plus conservateurs dénoncent une persécution et accusent la République de vouloir arracher la France à ses « racines chrétiennes », tandis que les républicains radicaux estiment au contraire que l’Église catholique reste un danger pour les libertés. Par conséquent, la question scolaire n’est pas seulement un débat technique, elle cristallise l’affrontement entre deux visions du pays, ce qui alimente l’image d’une République en danger (1870–1914) sur le terrain religieux autant que sur le terrain politique.

⚖️ La loi de 1905 : séparer l’État et les Églises pour pacifier la République (donc préparer l'union sacrée)

Pour les républicains, cette loi de 1905 est présentée comme un moyen de sortir durablement de la guerre des deux France, l’une « laïque » et l’autre « catholique », et donc de renforcer une République en danger (1870–1914) depuis sa naissance. En outre, ils insistent sur le fait que la laïcité ne signifie pas la haine des religions, mais l’égalité de tous les citoyens quelles que soient leurs croyances, ce que montre encore aujourd’hui le dossier de vie-publique sur la laïcité. Cependant, une partie des catholiques refuse cette interprétation et voit dans la loi une victoire de l’« anticléricalisme », ce qui maintient une certaine méfiance vis-à-vis de la République dans certains milieux. Malgré ces résistances, la laïcité devient l’un des piliers de l’identité républicaine, aux côtés du suffrage universel et des libertés publiques, et prépare la France à affronter les grandes épreuves du XXe siècle en s’appuyant sur un État plus neutre et plus unifié.

L’école républicaine : fabriquer des citoyens sacrément attachés à la République

Au cœur de la République en danger (1870–1914), l’école républicaine devient un outil central pour stabiliser le régime en formant des générations de citoyens attachés aux valeurs de la IIIe République. Dans les classes de toute la France, les instituteurs et institutrices, surnommés les « hussards noirs de la République », enseignent la lecture, l’écriture, le calcul, mais aussi l’instruction civique, qui présente les institutions républicaines comme le meilleur garant de la liberté et de l’égalité. De plus, les manuels d’histoire racontent un « roman national » où se succèdent les grandes figures comme Jeanne d’ArcLouis XIVNapoléon Bonaparte ou les héros de la Révolution, montrant une France qui progresse vers plus de droits, même si cette vision reste très orientée. Ainsi, l’école tisse un lien direct entre l’amour de la patrie, la fierté nationale et l’adhésion à la République.

Concrètement, les élèves apprennent à respecter le drapeau tricolore, à chanter la Marseillaise et à célébrer le 14 juillet, ce qui installe des rituels républicains dans la vie quotidienne des villages et des quartiers. En outre, la présence du buste de Marianne dans les salles de classe ou les mairies rappelle que la France n’est plus le royaume d’un monarque mais la République de tous les citoyens. Pour mieux comprendre le rôle des grandes figures dans ce récit, tu peux explorer le cluster dédié aux figures majeures de l’histoire de France, où se croisent des personnages comme Jeanne d’ArcLouis XIV ou Charles de Gaulle. Par conséquent, l’école ne transmet pas seulement des connaissances, elle construit une mémoire collective qui associe intimement la nation et la IIIe République.

Une école qui unifie… mais qui peut aussi exclure

L’école républicaine a pour ambition d’unifier la population autour d’une langue commune et de valeurs partagées, ce qui répond à une inquiétude constante de la République en danger (1870–1914). Dans les régions où l’on parle encore largement le breton, l’occitan ou d’autres langues régionales, les maîtres encouragent fortement l’usage du français, parfois en punissant les élèves qui utilisent leur langue maternelle, au nom de l’unité nationale. De plus, les programmes mettent surtout en avant une vision patriotique et masculine de l’histoire, où les femmes apparaissent rarement en dehors de quelques figures symboliques comme Jeanne d’Arc, alors que d’autres militantes comme Louise Michel ou les premières féministes restent longtemps marginalisées. Ainsi, si l’école crée une culture commune, elle diffuse aussi des normes qui peuvent invisibiliser certaines catégories de la population.

Malgré ces limites, l’extension progressive de la scolarisation et de l’alphabétisation renforce les bases sociales de la République, en donnant à un nombre croissant de citoyens la capacité de lire les journaux, de comprendre les débats politiques et de participer aux élections. En outre, les jeunes formés dans ces écoles deviendront les instituteurs, les employés, les ouvriers qualifiés ou les fonctionnaires qui feront vivre les institutions républicaines au début du XXe siècle. Tu peux d’ailleurs relier ce rôle de l’école aux grandes évolutions sociales étudiées dans l’article sur les grandes réformes sociales en France, où l’éducation, la protection sociale et les droits des travailleurs avancent progressivement ensemble. Cependant, même si l’école contribue à solidifier le régime, la France reste insérée dans un contexte international tendu qui, à la veille de 1914, va raviver les peurs et tester une fois de plus la solidité de la IIIe République.

Une République sous pression internationale jusqu’en 1914 ;⚔️ Rivalités impériales et alliances militaires

À partir des années 1890, la République en danger (1870–1914) ne se joue plus seulement à l’intérieur des frontières, elle se joue aussi dans un contexte international de plus en plus tendu. Depuis la défaite de 1870, la France cherche à sortir de son isolement diplomatique face à l’Empire allemand dirigé par Guillaume II, qui reste l’ennemi principal. Pour se protéger, elle se rapproche d’abord de la Russie, ce qui débouche sur l’alliance franco-russe à la fin du XIXe siècle, puis de la Grande-Bretagne avec l’Entente cordiale en 1904. Ainsi, la France entre peu à peu dans le système de la Triple Entente, face à la Triple Alliance formée par l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie, ce qui structure durablement les relations internationales européennes.

Ces alliances n’annulent pas les inquiétudes, au contraire elles transforment les crises locales en risques de conflit général. En outre, la France participe pleinement à la course aux empires coloniaux, en particulier en Afrique et en Asie, ce qui l’oppose parfois à la Grande-Bretagne ou à l’Allemagne. Les dirigeants républicains mettent en avant l’idée de « mission civilisatrice » pour justifier ces conquêtes, mais ils savent aussi que l’armée et l’opinion publique attendent une revanche sur la défaite de 1870. Par conséquent, la République en danger (1870–1914) s’inscrit dans un jeu d’alliances et de rivalités où chaque crise peut faire basculer l’Europe vers la guerre, ce qui oblige les gouvernements à renforcer à la fois l’armée et la cohésion intérieure.

Crises diplomatiques, course aux armements et marche vers la guerre

Au début du XXe siècle, plusieurs crises internationales montrent à quel point la situation est explosive et accentuent le sentiment d’être dans une République en danger (1870–1914). Les crises marocaines de 1905 et 1911, où l’Allemagne conteste l’influence française au Maroc, provoquent des tensions extrêmes entre les deux pays et font craindre une guerre ouverte. De plus, la course aux armements s’accélère : la France modernise son artillerie, développe son réseau de chemins de fer stratégiques et instaure le service militaire obligatoire prolongé, afin de pouvoir mobiliser rapidement des millions d’hommes. Ainsi, la préparation de la guerre devient un élément central de la politique, même si de nombreux responsables, comme Jean Jaurès, défendent encore l’idée que la paix doit rester l’objectif principal.

Dans ce climat tendu, chaque crise interne renforce l’inquiétude : les nationalistes accusent les républicains d’être trop faibles, tandis que les socialistes dénoncent le militarisme et les dangers de la guerre. En outre, l’assassinat de Jean Jaurès à Paris en juillet 1914, quelques jours avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale, symbolise tragiquement l’échec des dernières tentatives pour éviter le conflit. Lorsque la guerre éclate à l’été 1914, la France entre dans une épreuve gigantesque qui mettra à l’épreuve tout ce que la IIIe République a construit depuis 1870 : ses institutions, son école, sa laïcité, sa vie politique et sa cohésion sociale. À l’issue de ce long parcours, tu peux désormais mieux comprendre comment un régime né dans la défaite et la guerre civile a réussi à survivre à des décennies de crises pour affronter, uni mais marqué par ses fractures, le choc de la guerre mondiale.

Elève ! À retenir sur la République en danger (1870–1914)

  • La IIIe République naît dans la défaite de 1870 et la guerre civile avec la Commune de Paris, ce qui en fait dès l’origine une République en danger, menacée à la fois par les monarchistes, l’armée et la peur du socialisme.

  • Les lois constitutionnelles de 1875, la crise du 16 mai 1877 et la victoire électorale des républicains installent un régime parlementaire durable, mais celui-ci reste fragile face aux tentations d’homme providentiel comme le général Boulanger et aux scandales politiques (Panama).

  • L’affaire Dreyfus révèle une France coupée en deux entre dreyfusards et antidreyfusards, sur fond de nationalisme et d’antisémitisme, tandis que se développent le mouvement ouvrier, les syndicats et les idées socialistes portées par des figures comme Jean Jaurès.

  • Grâce à l’école républicaine, à la laïcité affirmée par la loi de 1905 et au renforcement progressif des libertés publiques, la IIIe République parvient malgré tout à s’enraciner et à affronter un contexte international tendu, jusqu’à l’épreuve décisive de la Première Guerre mondiale en 1914, souvent au programme du brevet et du baccalauréat.

FAQ : Questions fréquentes sur la République en danger (1870–1914)

Pourquoi parle-t-on de « République en danger (1870–1914) » ?

On parle de République en danger (1870–1914) parce que la IIIe République, née de la défaite de 1870 et de la Commune de Paris, est menacée presque en permanence par plusieurs forces : les monarchistes qui veulent restaurer un roi, une partie de l’armée hostile au régime, les nationalistes qui le jugent faible, mais aussi les tensions sociales liées à la montée du mouvement ouvrier. Tu peux comparer cette fragilité avec d’autres moments de crise politique en France, par exemple en lisant l’article sur la première révolution industrielle, où l’on voit déjà comment les transformations économiques bousculent les régimes en place.

Quelles sont les principales crises qui menacent la IIIe République entre 1870 et 1914 ?

Entre 1870 et 1914, la IIIe République affronte une série de crises qui nourrissent l’expression de République en danger (1870–1914) : la Commune de Paris et sa répression violente en 1871, la crise du 16 mai 1877 entre le président Mac-Mahon et la Chambre, le boulangisme avec la tentation d’un homme providentiel, les scandales politiques comme le Panama et surtout l’affaire Dreyfus, qui coupe la France en deux. À cela s’ajoutent la montée du nationalisme, l’antisémitisme politique et la pression du mouvement ouvrier. Pour replacer ces crises dans l’histoire plus large des luttes sociales, tu peux consulter l’article sur le travail ouvrier et le syndicalisme, qui éclaire le contexte des grèves et des revendications.

Quel rôle joue l’affaire Dreyfus dans l’histoire de la République en danger (1870–1914) ?

L’affaire Dreyfus est l’un des moments les plus graves de la République en danger (1870–1914), car elle met en cause à la fois l’armée, la justice, la presse et les valeurs républicaines. La condamnation injuste du capitaine Alfred Dreyfus, sur fond d’antisémitisme et de nationalisme, divise le pays entre dreyfusards et antidreyfusards. Cependant, la mobilisation d’intellectuels, de républicains et de socialistes, comme Jean Jaurès, finit par imposer la révision du procès et la réhabilitation de Dreyfus, ce qui renforce à terme l’État de droit. Pour mieux comprendre la place de Jaurès dans ces combats, tu peux lire l’article consacré à Jean Jaurès, qui montre comment il articule défense de la République et justice sociale.


Comment la République utilise-t-elle l’école et la laïcité pour se renforcer

Pour bien réviser le thème de la République en danger (1870–1914) pour le brevet ou le baccalauréat, commence par construire une frise chronologique simple avec les grandes dates1870–1871 (défaite et Commune), 1875 (lois constitutionnelles), 1877 (crise du 16 mai), années 1880 (réformes scolaires), 1889 (échec du boulangisme), 1894–1906 (affaire Dreyfus), 1905 (séparation des Églises et de l’État) et 1914 (entrée en guerre). Ensuite, entraîne-toi à expliquer en quelques lignes pourquoi chaque crise met la République en difficulté, puis comment le régime parvient à la surmonter. Tu peux compléter ton travail avec des ressources pédagogiques en ligne comme les dossiers d’histoire sur Lumni, qui proposent vidéos, cartes et quiz pour consolider tes connaissances.



Restaurer le Culte de l'armée et contexte de crise


 Pourquoi étudie-t-on encore l’affaire Dreyfus aujourd’hui au collège et au lycée ?

On étudie encore l’affaire Dreyfus parce qu’elle permet de comprendre très concrètement ce qu’est l’État de droit, comment fonctionne une crise politique et comment des préjugés peuvent conduire à une injustice. Elle aide les élèves à réfléchir à la place de la presse, au rôle de l’opinion publique et à l’importance des preuves dans un procès. De plus, elle sert de repère pour analyser d’autres moments où la République a été en danger, comme la Commune de Paris en 1871, et pour comprendre pourquoi la lutte contre l’antisémitisme et le racisme reste un enjeu actuel.

1894, dans un contexte de peur de l’espionnage et d’antisémitisme, il est accusé d’avoir livré des secrets militaires à l’Allemagne à partir d’un document .



DEPASSER DES SIMILITUDES CONFONDANTES

Comment ne pas s'exclaffer :

  • crises ministérielles

  • course aux armements

  • peur des espions à l'intérieur de la patrie

  • le concept nunuche d'islamophobie peut-il remplacer ou concurrencer l'antisémitisme?

  • la peur de l'étranger (ennemi intérieur classique) interrogations le nationalisme juif planétaire et sur les réactions à venir des masses d'immigrés qui ne sont pas forcément parties intégrantes du prolétariat (Franco n'a-t-il pas utilisé sans vergogne des milliers d'immigrés marocains pour briser le front populaire en Espagne?)

  • contradictions des alliances inter-impérialistes et crises diplomatiques

  • appel des généraux à préparer la guerre

  • invocation de la nécessaire union nationale au-delà des mafias politiques

  • un Etat d'Israël impérialiste et colon qui se prend pour le capitaine Dreyfus

  • la qualification de nazi par chaque spectre politique, où le protecteur de l'Etat juif capitaliste, Trump use par contre de l'argumentaire nazi : Des immigrés accusés d'"empoisonner le sang" du pays. Pendant sa campagne, Donald Trump a multiplié les attaques contre les immigrés en situation irrégulière, venus en particulier d'Haïti et d'Amérique latine, accusés d'"empoisonner le sang" du pays, un vocabulaire comparé par ses opposants à celui des nazis.

    En résumé un même irrationalisme et une même volonté d'aller jusqu'à un nouvel holocauste mondial (mais encore à un stade provocateur et gros bras vantards), mais je te laisse trouver et analyser, cher lecteur, des différences immenses avec l'ancienne affaire Dreyfus et 1914. On ne peut pas prendre éternellement le prolétariat pour un imbécile, surtout en Occident. Encore une fois lecteur: le prolétariat actuel crois-tu qu'il est dompté par les forces bourgeoises comme en août 1914? Ou que la dénonciation de l'antisémitisme pourrait seule ou en tant que telle éviter la guerre?