"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

samedi 2 octobre 2021

LE PROGRAMME DEBILE D'ERIC ZEMMOUR

 


Tous les médias se sentent obligés de parler du cas d'Eric Zemmour, particulièrement la radio d'Etat France inter, où les obligés du gouvernement s'efforcent de ridiculiser l'intrus dans la longue course électorale. Tous assurent qu'il ne propose rien de concret et n'a pas de programme, pourtant ces menteurs professionnels savent bien qu'il en a un. La vraie question est d'abord : sera-t-il au moins capable de réduire l'abstention voire de gagner les votes ouvriers. Pour l'heure la manipulation sondagière révèle que ce sont surtout couches moyennes d'artisans et de petits bourgeois qui inclinent vers l'égocentrique gaullo-monarchiste, quand une partie des ouvriers s'inclinent pour le RN. Au passage signalons encore que les élections bourgeoises sont en général courues d'avance et qu'il est toujours plaisant qu'une marionnette populiste en réveille un tant soit peu l'intérêt. Ajoutons que la condamnation de Sarkozy est parfaitement injuste, c'est tout le système qui gère les élections à coup de fric officiel ou louche, à chaque fois. Macron devrait être jugé de la même manière dans quelques années puisqu'il est allé chercher lui aussi des fonds bizarres à Londres... Pour que des élections soient vraiment démocratiques il faudrait qu'elles ne reposent pas sur le financement étatique ou louche des partis, comme disait notre bon Lénine avant de s'emparer du pouvoir, mais sur base du choix de leur programme. Quoiqu'on sache désormais qu'il n'y a plus de programme de la part des partis ou individus en lice.

Zemmour a bien un programme. Lequel est d'abord simple comme un bonjour, mais on verra qu'une chose simple est en réalité bien compliquée, comme l'a dit un jour un général versaillais face à la Commune de Paris. Zemmour est incontestablement un versaillais ; il hait 1789 comme il hait 1871 et surtout mai 68 (quand il n'était qu'un mioche) qui a signé la mort définitive du gaullisme et le début de la lente agonie de la gauche bourgeoise, jusqu'à aujourd'hui où se dire de gauche ne signifie plus rien . Il n'a pour tendresse envers la classe ouvrière du passé que celle qui était soumise au parti stalinien au temps du règne gaulliste, et n'a jamais caché son estime pour Thorez et Marchais.

Rendu célèbre par son obsession anti-migratoire, surfant en réalité sur un problème pas simple lui non plus, et qui n'avait pas besoin de cet égocentrique nabot pour occuper régulièrement la une des actualités, soit face aux migrations ininterrompues et de plus en plus nombreuses, soit via les faits divers et les menaces de mort contre des journalistes d'origine arabe, contre Mila et Naulleau, et tant d'autres gardés jour et nuit par des policiers (du jamais vu depuis la guerre du fait de l'appel au meurtre permanent – surtout au couteau et de préférence par égorgement) de nombreux arabes lambdas, soit via les crimes des islamomaniaques, soit face au parasitisme de nombreux arrivants, sans oublier ces délinquants d'Afrique du Nord dont on vient d'apprendre qu'ils sont des milliers à rester en France vu que leurs gouvernements d'origine, libérés du colonialisme français, n'en veulent pas. Ces informations contradictoires et gênantes n'ont nullement besoin d'un Zemmour pour exister et interroger toute la population en France, à quelque classe qu'elle appartienne.

Le premier point du programme populiste zémourien propose de faire cesser immédiatement toute immigration, de cesser de verser à tout va les allocations familiales et sociales, d'éjecter illico les délinquants de l'Est et du Sud. Arrêter l'immigration sans autre forme de procès est évidemment une connerie, on verra pourquoi par après. Mais dans ce premier point tout n'est pas faux, et a même été pratiqué par le mouvement ouvrier au XIX ème siècle, par exemple pendant la Commune de Paris. L'historien Robert Tombs raconte comment l'état-major de l'armée communarde refusa de sanctionner désertion ou refus de combattre les versaillais pour convenance personnelle par le peloton d'exécution, et choisit la sanction économique :

« La suspension du versement de la solde servit à faire respecter la discipline. L'état-major commença à refuser de verser la solde (et les vivres) aux unités et aux hommes ne rejoignant pas leurs postes. Les mairies refusèrent quelques fois de verser des revenus à leurs familles »1.

On a été informé récemment de quelques applications de cette règle contre deux ou trois familles de dealers, suscitant l'ire de la planète bobo-écolo, de la woke attitude et des islamo-gauchistes ; c'est normal, c'est leur fonction, faire semblant de défendre le prolétariat en haillon, dont pourtant Marx dit clairement dans le génial et toujours actuel Manifeste communiste qu'il faudra être impitoyable avec ces parasites sociaux dans la transition au socialisme, et essayer de les intégrer en vue d'un futur débarrassé du capitalisme.

On ne peut pas demander à l'actuel régime bourgeois macronien d'assurer une telle discipline – il n'a surtout aucune légitimité du point de vue de notre classe - et il n'y tient pas non plus, pour les raisons qu'on verra plus loin, ni ne veut ni ne peut résoudre la question de l'immigration désordonnée. C'est pourquoi la proposition de cet individualiste qui pose à l'anti-parti est finalement … aussi réformiste et utopiste que n'importe quelle plate-forme électorale des partis rabougris de la gauche bourgeoise et de sa sœur de droite. Il peut poser à une soi-disant radicalité comme la folle écolo Sandrine Rousseau, c'est du pipeau, parce que c'est impossible, non du point de vue humain (dont se fichent et la bourgeoisie et le petit populiste) mais du point de vue de la marche économique « libérale » qui est en … manque d'exploitation si j'ose dire et surtout d'exploités ! Même bâtir plus de prisons ne résoudra pas la crise migratoire du capitalisme

Deuxième point du programme zemmourien : il faut rétablir un Etat national gaulliste, notre saint père (après Pétain) ! Ainsi nous nous dirigerions vers cet idéal repli national pour mettre fin à l'empire bruxellois et aux désidérata de ses ignobles bureaucrates anonymes... Pourtant on n'a pas attendu la fiction européenne pour comprendre que le Capital fonctionne de façon anonyme, voire invisible à l'oeil nu. Avec des camps d'internement probablement pour les milliers de repris de justesse refusés par leur ex-patrie algérienne.... lequel gouvernement algérien peut compter sur les juges gauchistes qui se sont opposés à ce qu'un criminel algérien soit renvoyé chez lui au prétexte que la police de son pays le maltraiterait...

Mettons que si le président Zemmour supprimait l'hypocrite et opportuniste double nationalité et le pouvoir apolitique de l'injustice française, on lui accorderait un bon point, quoique les prolétaires n'aient eux pas de patrie. Le sauveur de l'identité "nationale" se veut aussi le restaurateur d'une droite regaullisée en monarchie républicaine, ce qui révulse les derniers petits ténors de la droite bourgeoise, en particulier en mettant hors d'état de nuire la magistrature gauchiste, ce qui ne nous déplairait point si ce n'est que c'est infaisable. Une chose est sûre la fausse gauche ou ce qu'il en reste, dans la magistrature, dans les clans politiques écolos ou rigolos (cf les riquiquis insoumis), et à l'Université, reste le pire ennemi du prolétariat.

Il faut être inculte ou simple baratineur pour proposer de rééditer le moment du gaullisme à notre époque. Zemmour se fout du monde entier certes, mais nous lui interdirons de continuer à mentir, comme tout politicien qu'il se glorifie de dénoncer dans les salons de télévision. Le moment du gaullisme est nécessaire à la bourgeoisie à la Libération surtout après l'humiliation de la guerre mondiale. Il faut restaurer la croyance en la nation. Mais ce brave De Gaulle (à qui j'ai arraché un bouton de sa tunique en 1965 au Mont Valérien) n'aurait jamais pu gouverner seul. Sans le parti stalinien, majoritaire électoralement et corsetant une classe ouvrière amorphe et désabusée, il n'aurait pas tenu plus longtemps que n 'importe quel cabinet ministériel de la IV ème République. On oublie toujours de rappeler qu'un gouvernement fort a toujours besoin d'une opposition forte, ce qui fût le rôle de la gauche bourgeoise des sixties aux eighties ; c'est la fonction que tentent de reprendre les Mélenchon, Jadot, Le Pen et... Zemmour. L'opposition (bourgeoise) à l'Etat (bourgeois) doit être surtout forte en gueule et faire croire que si elle succède à la « droite fasciste » elle fera mieux !

Aujourd'hui imaginons le général Zemmour élu président, sans parti (Trump en avait un), sans respect du barnum syndical ni du personne politique classique, il valserait au bout de la semaine suivant son triomphe ! La bourgeoisie n'est pas suicidaire au point d'envisager sauver son système derrière un petit con.

Troisième point du programme zemmourien. A peu près le même que celui du faux-cul Edouard Philippe : la retraite à 70 ans, des taxes à n'en plus finir, rien contre la hausse de l'essence ni contre les inégalités salariales, rétrécissement de la Sécurité Sociale, etc. (La mère Le Pen le joue plus social) C'est pourquoi le succès sondagier de Zorro Zemmour n'est nullement dû aux ouvriers « petits blancs racistes » (comme disent les tarés woke et les islamo-gauchistes)mais aux véritables couches intermédiaires, commerçants, artisans, ploucs, petits patrons, les mêmes petits bourgeois hétéroclites mis en avant dans le chant des partisans gaullistes2.

Avec ce mirage gaullien ringard, pas de pot ! Pauvre petit Zemmour, au moment même où les sondages fabriqués sur mesure le créditent de 15% d'intentions de vote, le Brexit (repli national) vire à la catastrophe en Grande Bretagne (devenue petite bretagne), dans un registre banal : pénurie d'approvisionnement en essence parce qu'on a fermé la porte à des milliers de possibles chauffeurs de camion de l'Est européen... Face à la mondialisation mais surtout face à la marche normale et moderne du capitalisme moderne, fermer les frontières est une connerie, invraisemblable pour les milieux financiers et les exploiteurs.

Revenons au point numéro un de ce démagogue : mettre fin à l'immigration. Il est incontestable que l'immigration n'est pas près de cesser avec la misère et les guerres qui sévissent au Sud et à l'Est et en Amérique latine ; il n'existe pas une misère comparable en Europe, et les assistés ne meurent pas de faim et sont plutôt animés par une arrogance vindicative nullement prolétarienne. Il est incontestable

Zemmour 1M52 - Marion 1M73

que cette immigration charrie des canailles, des profiteurs, des salauds, et que, du fait du nombre, les prisons françaises comprennent une majorité de noirs et d'arabes. Ce fût le cas dans les années 1930 dans le cas des italiens avec leur mafia. Les derniers arrivés sont toujours les plus mal logés si je puis dire... Cela ne signifie pas que l'immense majorité de ces migrants sont des salauds ou des exploiteurs potentiels. Il est incontestable que l'islam et ses arriérations – donc problème cultuel – est ce qui hérisse le plus les possibles électeurs de Zemmour, plus même que l'immigration en soi. Idéologie débile pour la condition de la femme et qui débouche sur un mode de comportement fasciste, fait de menaces de mort systématiques de la part de la plupart des individus paumés adeptes de ce machin. Ce retour à la religion, et à cette aliénation séculaire, a une cause simple : l'individualisme que le Capital a particulièrement développé de puis la chute de la maison stalinienne. Sans perspective ou même messianisme terrestre, l'individu se retourne en lui-même, ce que manifeste le voile, repli sur soi, contention et surtout, traduction du mot islam : SOUMISSION. Et soumission à l'ordre existant.

POURQUOI LA BOURGEOISIE EST-ELLE DEVENUE ANTI-RACISTE ?3

LA GAFFE DE MERKEL :

Je suis probablement un des rares à me souvenir d'une scène assez choquante qui avait pour protagonistes Mme Markel et une jeune palestinienne.

« "C'est vraiment dur de voir que d'autres peuvent savourer l'existence et que soi-même, on ne peut pas partager ça avec eux", explique Reem, à Angela Merkel. L'adolescente palestinienne confie timidement, dans un allemand sans accent, qu'elle traverse un moment difficile car sa famille est en passe de devoir retourner au Liban, pays qu'elle a quitté pour venir en Allemagne il y a quatre ans. L'adolescente va être prochainement expulsée d'Allemagne, faute d'avoir obtenu le droit d'asile

« C'est vraiment dur de voir que d'autres peuvent savourer l'existence et que soi-même, on ne peut pas partager ça avec eux », explique Reem, à Angela Merkel. L'adolescente palestinienne confie timidement, dans un allemand sans accent, qu'elle traverse un moment difficile car sa famille est en passe de devoir retourner au Liban, pays qu'elle a quitté pour venir en Allemagne il y a quatre ans. L'adolescente va être prochainement expulsée d'Allemagne, faute d'avoir obtenu le droit d'asile

"La politique, c'est parfois dur"

"Je comprends", répond la chancelière. "La politique, c'est parfois dur", enchaîne-t-elle. "Tu es devant moi et tu es une personne extrêmement sympathique mais tu sais aussi que dans les camps de réfugiés palestiniens au Liban, ils sont des milliers et des milliers. Et si nous disons maintenant: 'vous pouvez tous venir' (...), nous ne pouvons y arriver, nous sommes face à un dilemme", ajoute Angela Merkel, qui continue à parler quelques secondes avant de s'interrompre en voyant la jeune fille pleurer ». 

Oh, allez, tu t'en es bien sortie", glisse alors la chancelière, semblant penser que la jeune fille était émue d'avoir pris la parole. Le modérateur intervient et dit à la chancelière: "Je crois plutôt que c'est parce que la situation est très pesante..." "Je le sais", reprend Angela Merkel. "Et c'est pourquoi je voulais aussi la réconforter", affirme-t-elle en s'approchant de la jeune fille pour lui caresser l'épaule, sans jamais abandonner son micro. 

La chancelière Angela Merkel fît l'objet de critiques après cet incident. Le hashtag #Merkelstreichelt (littéralement "Merkel caresse") était jeudi en tête des tendances sur le réseau twitter allemand. Certains médias et internautes ont vu dans cette scène la preuve de l'insensibilité de la chancelière, tandis que d'autres estiment que toute personnalité politique aurait été en difficulté dans la même situation et que la chancelière a, au moins, fait preuve d'humanité en ne mentant pas à son auditoire4

Comment la chancelière a-t-elle pu faire pleurer une jeune migrante sur un plateau télé et faire preuve quelques semaines plus tard d'une telle compassion pour les réfugiés syriens? Opportunisme ou personnalité complexe ? Titrait Slate.

Angela Merkel a-t-elle simplement donné libre cours à ses sentiments quand elle a ouvert les portes de l’Allemagne aux réfugiés syriens fuyant la guerre civile et les crimes de Daech? Ce serait simpliste de le croire et injuste de le nier. Avec la chancelière, le calcul politique n’est certes jamais absent. Avant de prendre une décision qu’elle a partiellement corrigée quelques jours plus tard en rétablissant des contrôles aux frontières, elle a attendu plusieurs jours. Pendant ce temps, elle a regardé les sondages qui montraient tous la solidarité spontanée éprouvée par une majorité de ses compatriotes envers les réfugiés. Elle a vu la campagne insolite du grand journal populaire et conservateur Bild Zeitung en faveur d’un accueil digne d’une Allemagne riche et fière d’elle-même.

Grâce à l’élan de sympathie provoqué par son cas, la jeune fille et sa famille avaient, quelques jours plus tard, obtenu le droit de rester en Allemagne.

Le quotidien de Munich, Süddeutsche Zeitung, a reconstitué les étapes qui ont amené Angela Merkel du rappel au règlement, à sa décision de braver les règles pour accueillir les réfugiés syriens. Le 26 août, soit une semaine avant la publication de la photo du petit Aylan mort sur une plage de Turquie, la chancelière est à Duisbourg dans un foyer pour immigrés géré par un prêtre catholique. On ne peut pas donner le signal que «tout le monde peut venir», déclare-t-elle. Le curé lui demande ce qu’elle ferait si elle avait brusquement devant elle cinq enfants malades, sans médecin, sans sécurité sociale. «A votre place, répond Angela Merkel, je crois que dans une situation d’urgence je chercherais à aider.» Le même jour elle annonçait que, en contravention avec la convention de Dublin, l’Allemagne enregistrerait les demandes d’asile de tous les réfugiés syriens.

La décision d’Angela Merkel d’ouvrir les portes a été vivement critiquée par la CSU, le partenaire bavarois de la démocratie chrétienne, qui s’est au contraire bruyamment réjoui de l’instauration de contrôles aux frontières. La chancelière regrette-t-elle son geste de solidarité? lui a-t-on demandé. «Si nous devons commencer à nous excuser d’avoir montré un visage amical dans une situation d’urgence, alors ce n’est pas mon pays», a-t-elle répliqué, dans un accès de sincérité inhabituel. Les valeurs de l’Europe, elle en parle rarement, mais elle tient à les mettre en pratique.

Après l’élan de solidarité envers les réfugiés, la Realpolitik a vite repris ses droits. Les capacités d’accueil, les conséquences sur le marché du travail, les risques liés aux exactions des groupuscules d’extrême-droite, la fronde dans la CDU et la grogne du parti frère bavarois ont déterminé la décision de rétablir des contrôles aux frontières et le recours à des pressions tactiques sur les partenaires européens réticents à accueillir des réfugiés5.

Les gens de Slate sont des gros naïfs. Ce n'est pas l'opinion qui décide avec son émotion ou pas. Ce ne sont pas les bobos écolos d'Outre-Rhin qui ont fait changer d'avis la mère Merkel mais le grand patronat allemand qui l'a rappelé à l'ordre « antiraciste » et « sansfrontiériste ». Et ils crurent noyer sa volte-face pour ne pas faire perdre la face aux intérêts de la bourgeoisie allemande en taxant la mamma Deutchland de réaction émotionnelle. La politique immigrationniste de la bourgeoisie allemande est ensuite tombée de Charyde en Scylla, en 2015 avec les incidents à Cologne, obligeant à reconnaître que ouvrir trop grand les portes pouvait décupler les besoins primaires.

Revenons au fond du problème. Le Capital a toujours eu besoin de l'immigration pour sa survie aujourd'hui. Dans les pays centraux a lieu un coup d'arrêt au développement des forces productives, ce qui se manifeste par une pénurie d'emplois dans de nombreux secteurs sur lesquels je ne vais pas épiloguer. Prenons simplement la restauration en premier lieu. Vous allez au restaurant, soit vous allez attendre une heure en vain, sans voir se pointer un seul serveur, soit vous êtes chanceux et ce restaurant fonctionne à merveille avec toute une équipe de serveurs et de cuisiniers noirs d'origine africaine. Dans le bâtiment on trouve de plus en plus d'ouvriers turcs qui ne parlent pas un mot de français. Comment ne pas comprendre l'antiracisme des patrons, des Etats bourgeois et des milliers de petits patrons affolés. La cause de la pénurie d'ouvriers en France est dûe à deux phénomènes : absence de qualification adéquate et fainéantise des assistés. L'idéologie bobo a même mordu sur le prolétariat : personne ne veut plus que son fils s'abaisse à être ouvrier, dans les diverses tribus communautaristes (arabes mais aussi juifs, protestants, etc.). On trouve bien, chez nos bobos, que les dealers aident économiquement leur famille, surtout pour qu'elles puissent offrir à leurs marmitons les portables les plus chers, voire des BMW. L'individualisme est roi surtout s'il permet une rampe de lancement vers l'enrichissement de toutes les manières possibles.

Voilà pourquoi je dirai en fin de compte que la bourgeoisie a raison d'être antiraciste et de s'opposer à la « préférence nationale » car les nouveaux venus sont capables de bosser un certain temps même pour des salaires dérisoires. Et qu'elle mettra son pied au cul du petit inconscient nommé Zemmour.

De toute façon la classe dominante est vouée, au rythme actuel, à s'effondrer, à voir s'effondrer son économie « quoiqu'il en coûte » à cause de la fable de « l'argent magique », c'est ce que pensait Marx, au contraire de Lénine le volontariste vite contrarié. Est-ce que cette classe ouvrière moderne, modelée, racisée, dispersée en tribus corporatives pourra se hausser à la nécessité de « transformer le monde » selon ses principes de solidarité. Je n'en donnerai pas ma main à couper ni ma gorge à égorger. Et en tout cas il lui faudra bien un parti de classe, qui n'est pas un parti d'affairistes comme toutes ces cliques (électorales et marginales) qu'on subit aujourd'hui. Et il est nécessaire ce parti pour rétablir les vérités historiques et éliminer les tares de l'individualisme.

Quant à la marionnette creuse, tout va être fait pour déstabiliser voire éliminer ce troublion de foire. Deux tentatives ont déjà eu lieu, l'exhibition du petit bonhomme en maillot de bain avec sa groupie énarque et magistrate et le soutien franc de papy Le Pen. Tout autre option sera la bienvenue.


NOTES


1Cf. La guerre contre Paris, p.227. Tout révolutionnaire devrait lire l'ouvrage de R.Tombs parce qu'il sort complètement des laudateurs acritiques de la malheureuse expérience « prématurée » et « accidentelle », mais parce qu'il démontre que l'action de répression versaillaise fût extrêmement compliquée, une grande partie des troupes composées d'ouvriers et de paysans ne voulaient pas aller « tirer sur leurs frères de classe parisiens ». Il fallut toute la subtilité et les concessions de Thiers, avec l'action d'encadrement terroriste de la flicaille, sans compter le bourrage de crâne sur les prétendus massacres de communards, pour pousser à l'horrible « semaine sanglante » ; il faut savoir que cela s'est joué à peu de choses ! Nos minorités marxistes pures organisées passent leur temps, de façon ringarde à dénoncer la « méchanceté » de la bourgeoisie sans vraiment analyser ses marges de manœuvres et la façon dont elle gère son inquiétude permanente face au prolétariat, même en le niant, et surtout en reprenant ses idéaux. Ainsi, pour parodier le Marx du Manifeste, j'écris : « la bourgeoisie a détruit tout internationalisme, solidarité de classe par l'idéologie antiraciste et immigrationniste. Elle s'est appropriée de façon caricaturale ce qu'est l'internationalisme ouvrier. Elle a impitoyablement déchiré la variété bariolée des partis et syndicats qui n'unissaient plus les ouvriers entre eux. Elle n'a laissé subsister que l'individualisme face à toute conscience sociale collective. Elle a noyé dans les eaux glacées du calcul égoïste les frissons sacrés de l'exaltation islamique, de l'enthousiasme des curés, de la mélancolie sentimentale des islamo-gauchistes ». La bourgeoisie décadente a remplacé la menace d'une société humaine lui succédant par sa prétention à éviter la fin du monde, quand elle rêve sans cesse d'un troisième holocauste mondial ». (cf. chapitre Bourgeois et prolétaires).

Il y a trente années, avec Marcel Cerf, petit-fils de communard et auteur d'ouvrages sur la Commune (Cahiers Spartacus) nous avions fait un courrier demandant à Arte de réaliser un film ou un docu du point de vue versaillais, sans réponse. Merci à Robert Tumbs d'avoir réalisé notre souhait, très éclairant et hors des sentiers battus des admirateurs béats de la Commune.

2 Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines,
    Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne,
    Ohé ! partisans, ouvriers et paysans, A vos armes !
    Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes. »c

3En fin d'article je colle la photo d'une manifestation d'ouvriers américains dans les années de la terrible dépression économique, on y voit des ouvriers noirs qui défilent en tête avec leurs frères de classe noirs, pied de nez aux connards woke qui polluent avec leur antiracisme bourgeois les universités nord-américaines et de plus en plus en France aussi.

4https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/angela-merkel-fait-pleurer-une-jeune-palestinienne-a-qui-elle-refuse-l-asile_1699726.html

5http://www.slate.fr/story/107015/angela-merkel-la-dame-de-fer-au-grand-coeur



jeudi 23 septembre 2021

Pourquoi Macron a baissé culotte sans être villipendé ?

 


Il me faut tout d'abord avouer que l'échec de la vente d'importants engins de guerre n'est pas quelque chose de douloureux pour un révolutionnaire prolétarien. Deuxième chose, la bourgeoisie française, indéniablement, s'est fait ridiculiser aux yeux du monde entier avec cet épisode de vente torpillée (sic) de sous-marins de technologie française.

Malgré des demandes de commissions d'enquête, parlementaires s'il vous plaît, par l'aile droite de la bourgeoisie, des rodomontades de Le Drian, un voyage aller-retour des ambassadeurs, l'ensemble du personnel politique et journalistique est resté le doigt sur la couture du pantalon. Comprnez : il y allait de l'union nationale, une sorte de solidarité mutique face au camouflet du grand frère américain. La France étant redevenue un simple vassal depuis le retour dans l'orbite de l'OTAN à 'époque du règne de Sarkozy. Même si le gouvernement macronien voulait péter plus haut qu'il a le cul, il a dû aller à Canossa. L'humiliation fût celle, sous couvert de « calmer les esprits », du commerçant qui vient de rouler son client quand celui-ci convient qu'il faut « maintenir la confiance ». Joe Biden et Emmanuel Macron ont annoncé des "engagements" pour rétablir une confiance durement éprouvée depuis une semaine entre les États-Unis et la France. Le président américain a dit espérer un "retour à la normale" après cet échange, alors que la France vient de perdre au profit des Américains et des Britanniques un contrat de plus de 50 milliards d'euros pour la fourniture de douze sous-marins à l'Australie. 

Il fallait sauver la mise par un double discours fier à bras, en particulier face à la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, qui avait défendu le « très loyal » ​président américain Joe Biden, indiquant ne pas comprendre du tout ​les critiques françaises et européennes.

Le roi Macron avait donc envoyé au front son féal Bruno Le Maire, pour « ouvrir les yeux » afin de vanter le mirage européen (dont se branle le prolétariat) et la fable de l'indépendance nationale :

« La première leçon qu’il faut tirer de cet épisode, c’est que l’Union européenne doit construire son indépendance stratégique. L’épisode afghan, l’épisode des sous-marins, montrent que nous ne pouvons plus compter sur les États-Unis d’Amérique pour garantir notre protection stratégique​, a-t-il déclaré sur Franceinfo.Les États-Unis n’ont plus qu’une seule préoccupation stratégique, la Chine, et contenir la montée en puissance de la Chine​. Autant l’ancien président Donald Trump que l’actuel Joe Biden estiment que leurs alliés […] doivent être dociles. Nous, nous estimons que nous devons être indépendants ».

Toutes les chaînes d'infaux ont fait passer le sujet en quatrième ou cinquième position dans le cortège

il s'est retrouvé à poil

des infaux, et, à part la mère Le Pen, Mélenchon et Zemmour, et un afficheur d'Eminence personne n'a moufté ni éclaté de rire1. La pantalonnade de Macron est du niveau de Montoire2, ou encore les accords de Munich...

Toute l'Europe a rigolé, et l'Allemagne, principal pion américain depuis 1946, a rajouté une couche à l'humiliation. Le général Eberhard Zorn, accompagné de l'amiral David L. Johnston, vice-chef des Forces de défense australiennes, le militaire s'est félicité de la signature d'une lettre d'intention pour un «Military Space Partnership» entre les deux pays. «L'Australie et l'Allemagne veulent approfondir le dialogue sur la sécurité et la situation spatiale».


La déculottée de Macron passa au second plan grâce au débat de ses deux principaux dénonciateurs

Le débat entre les deux marionnettes populistes Mélenchon et Zemmour a été suivi par énormément de personnes et surtout, en toute discrétion par les thuriféraires du pouvoir et la gauche en miettes antifascistes.

L'attraction moment, Zemmour, sert d'appât pour la prochaine présidentielle. Pourtant il ne s'est pas foulé avec son nouveau livre qui n'est qu'une compil de ses articles successifs dans le Figaro, où, outre son obsession migratoire (en partie fondée) il passe son temps à nous décrire ses mondanités, ses rencontres successives avec ces gens de l'élite, écrivains et divers paperassiers, qu'il conchie régulièrement alors qu'il appartient à ce même milieu. Pour cet égocentrique arriviste tout est bon pour faire parler de lui, surtout en faisant scandale, comme son soutien hideux aux violeurs DSK et Ramadan, fondé sur un mépris des femmes (fondé sur son complexe de  taille minuscule, 1M52, qui fait qu'il ne pose jamais aux côtés de Marion Maréchal debout, elle toisant le 1M73).

On doit noter qu'il peut se permettre des outrecuidances verbales parce qu'on sait qu'il est d'origine juive ; s'il était auvergnat il aurait été interdit d'antenne comme les vulgaires Soral et Dieudonné. Il n'est pas encore menacé de mort, mais Paris-Match a été chargé déjà de le décrédibiliser. Son idylle de 27 ans, qui pourrait être sa petite fille, placardée en première page du magazine comme en train de lui tailler une pipe en bord de mer, laquelle amante n'est autre qu'une jeune énarque bourgeoise qui est sa directrice de campagne, ont pour but d'exhiber un mode de vie loin de celui des « petits blancs racistes » qu'il est sensé représenter. Mais vu les capacités du petit homme cela ne sera probablement pas suffisant. On se rappelle qu'un autre empêcheur de tourner en rond, Coluche, avait reçu des menaces de mort et que certains pensent toujours que sa mort en moto ne fût pas accidentelle. Michel Noir fût éliminé de la course par un simple scandale, sorti au moment adéquat. La mort de Boulin n'a jamais été éclaircie. Certains pensent aussi que DSK a été piégé. Le comique grossier Bigard a décampé en vitesse...

Mélenchon lui est tombé dans les sondages de 17 à 7%, à cause de son soutien aux islamistes (participation à la manif contre l'islamophobie) et des positions jugées peu sérieuses au niveau de la gestion de l'Etat ; il n'a au demeurant pas d'électeurs ouvriers, ses électeurs sont profs et bobos. Il avait donc tout intérêt à obtenir un débat avec le diable Zemmour, nouvel Hitler pour toute la planète lénifiante de l'islamo-gauchisme et de la gauche BCBG, dont l'islamo-gauchiste de service du plateau décrète qu'il diffuse la haine, oubliant celle des tueurs islamistes et effaçant systématiquement toute problématique de l'immigration massive.

Dans l'ensemble la confrontation ne fût pas ennuyeuse. Mélenchon, mais à part ses envolées lyriques, fût à la peine, malgré ses interruptions et insultes, ponctuées d'anathèmes avec un Mélenchon parfois en difficulté et dont les tirades romantiques ne masquaient pas le vide. Il prenait péniblement des notes alors que Zemmour gardait la table lisse pour ses mains, et n'avait aucun trouble de mémoire. Mélenchon est nul en économie, que Zemmour maîtrise très bien. Zemmour a l'art des grimaces de collégien chaque fois qu'il ne peut répondre à son adversaire directement, sachant que le visuel est plus efficace pour l'impression sur l'ensemble du débat: il est celui "à qui on ne la fait pas", se moque du Lyssenko Hervé Le Bras comme des surveillants du débat, et il a raison sur ce point contre cette tour de contrôle étatique.

Quand Mélenchon s'est mise à ressortir le vieux discours gaucho-stalinien sur les inégalités en pays riche avec de rares grosses fortunes, Zemmour lui démontré chiffres à l'appui qu'en réalité le pays est industriellement et économiquement en chute libre, avec « un modèle social obèse », en particulier à cause de ce grand nombre de familles d'assistés, surtout immigrés, pour nous ressortir sa solution (nationale) : réduire la charge sociale et virer de France les délinquants.

Lorsque Mélenchon lui opposa que banditisme et trafic de drogue sont dûs à la misère (arguments à la Taubira) Zemmour lui répondit que c'était là mépriser les pauvres et ces milliers de musulmans qui sont honnêtes.

Tous les deux furent d'accord pour dénoncer la courbette de Macron à Biden et assurer que s'ils étaient au pouvoir ils feraient sortir immédiatement la France de cette prison US, l'OTAN.

Mélenchon se livra à de grandes envolées écologiennes, après avoir chanté les vertus de l'islam sur lequel Zemmour fût intraitable en faisant mouche à chaque fois contre le vieux politicien passé du trotskisme au stalinisme puis au service de Mitterrand.

Sur la question sociale Zemmour est franchement lamentable, même s'il a atténué son discours libéral (si proche des patrons), et ridicule lorsqu'il affirma que c'est la droite qui la première avait inventé le souci écologique, imaginant une réinventer « une écologie de droite ».

Questionnés sur le futur en 2050, l'un Mélénchon se lança dans une grande tirage utopico-écolo, irréaliste et imbécile contre le nucléaire quand Zemmour imagine une France « libanisée », débarrassée des juges omnipotents sauf si on se met à fonctionner sous la forme de référendums afin de laisser aux oubliettes le scandaleux traité de Lisbonne.

Mélenchon appela enfin à destituer le roi-président, et avec des arguments conseillistes, exigea des représentants élus et … révocables au cas où ils trahissent leurs mandants.

Au total, nos deux zigotos n'ont que des solutions nationales à apporter à la crise capitaliste, au démembrement de la classe ouvrière (disparue selon Méluche, remplacée par l'immigration selon Zemmour) ; quoiqu'ils aient reconnus tous deux que la classe ouvrière est actuellement la principale classe abstentionniste. Ce sont enfin des prophètes chevrotant d'un messianisme misérablement réformiste, où pour l'un la réinstauration des frontières sauverait la France quand pour l'autre les migrants symbolisent l'internationalisme « mondialisé » et cette invention décoloniale, la créolisation. Au total, sous le refus de "débattre avec l'extrême droite", la doxa dominante agite comme danger numéro un seulement l'alerte climatique, fait mine d'oublier la guerre et l'aliénation islamique.

Pas de quoi fouetter un sous-marin même de marque française.



NOTES


2La veille de cette capitulation, le 23 octobre 1940, à Hendayeprès de la frontière hispano-française, Hitler avait eu une entrevue avec le général Franco dans le but d’entraîner l'Espagne dans la guerre. Les courts échanges se déroulèrent dans la voiture personnelle du Führer, après une poignée de main échangée sur un quai de la gare de Montoire entre lui et Pétain. Aucun compte rendu officiel de ces débats ne fut publié, mais on sait que seul le principe de la collaboration fut établi sans qu'aucun engagement fût pris d'aucune part.

mercredi 15 septembre 2021

Le capitalisme n'a pas renoncé à une troisième guerre mondiale



(derrière les pleurnicheries contre les talibans à Kaboul)

Deux faits le prouvent, la séance d'entraînement de l'impérialisme russe et les confidences d'un général américain.

LIRE: https://www.lefigaro.fr/international/face-a-la-multiplication-des-zones-de-tension-washington-et-pekin-redoutent-qu-une-erreur-de-calcul-embrase-l-indopacifique-et-le-monde-20210928


A partir du jeudi 2 août l'armée russe s'est livrée à un entraînement qui n'est plus du niveau d'une guerre locale et promet pour l'avenir proche une guerre « en extension ».

L'impérialisme russe a donné le coup d’envoi début août des manœuvres militaires communes avec l’Ouzbékistan et le Tadjikistan près de la frontière tadjiko-afghane, au moment où Kaboul s’efforçait de repousser l'offensive des talibans après le retrait américain. L'impérialisme russe s’est positionné en tant que rempart contre un éventuel débordement de ce conflit en Asie centrale, où trois anciennes républiques soviétiques ont des frontières avec l’Afghanistan. Ces exercices se sont déroulés au Tadjikistan sur le terrain d’entraînement de Kharb-Maïdon, à seulement 20 km de la frontière afghane. Quelque 2500 militaires de Russie, du Tadjikistan et d’Ouzbékistan y ont participé.

Les manœuvres se sont poursuivies jusqu’au 10 août en parallèle avec d’autres exercices russo-ouzbeks impliquant 1500 hommes à Termez, dans le sud de l’Ouzbékistan, également près de la frontière afghane.

Le chef de l’état-major de l’armée russe, Valéri Guérassimov, était arrivé le jeudi 2 août en Ouzbékistan pour observer ces manœuvres au cours desquelles des troupes russes et ouzbèkes ont simulé des opérations de « reconnaissance de la zone » et ont « trouvé et détruit le camp de groupes armés illégaux », selon un communiqué du ministère russe de la Défense.

LE PREMIER ARGUMENT POUR UNE GUERRE MONDIALE EST LA SOI-DISANT REPLIQUE CONTRE LE TERRORISME (en fait forcément une autre grande puissance)

« La principale menace pour la région d’Asie centrale provient aujourd’hui du côté afghan », a déclaré le général Guérassimov, pendant une rencontre avec son homologue ouzbek Choukhrat Khalmoukhamedov. « Le retrait hâtif des forces étrangères d’Afghanistan a provoqué une dégradation rapide de la situation et […] une explosion des activités terroristes », a-t-il déploré. Dans ce contexte, la Russie et l’Ouzbékistan « doivent être prêts à résister ensemble à des bandes terroristes », a souligné le général Guérassimov.

La Russie dispose de bases militaires au Tadjikistan et au Kirghizstan, les deux pays les plus pauvres d’Asie centrale. Près de 300.000 hommes, toutes les composantes de l'armée impliquées et des soldats chinois en soutien: la Russie a lancé mardi les plus vastes manœuvres militaires de son histoire, dénoncées par l'Otan comme la répétition d'un "conflit de grande ampleur".

Ce déploiement massif auquel ont participé les armées chinoise et mongole, baptisé "Vostok-2018" (Est-2018), devait se poursuivre jusqu'au 17 septembre en Sibérie orientale et dans l'Extrême-Orient russe."Vostok-2018 a démarré", avait indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué, accompagné d'une vidéo montrant des véhicules blindés, des hélicoptères ou encore des avions en mouvement.

En marge du Forum économique de Vladivostok (Extrême-Orient), Vladimir Poutine a assisté à Vostok-2018 qui intervient dans un contexte de tensions persistantes avec les Occidentaux, entre crise ukrainienne, conflit en Syrie et innombrables accusations d'ingérence dans la politique occidentale. Pour l'impérialisme russe cette démonstration de force est similaire à "Zapad-81" (Ouest-81) qui, il y a près de 40 ans, avait mobilisé entre 100.000 et 150.000 soldats du pacte de Varsovie en Europe orientale, les plus grandes manœuvres jamais organisées à l'ère stalinienne.

Tout le répertoire moderne de l'armée russe a été de la partie: des missiles Iskander, capables de transporter des ogives nucléaires, des tanks T-80 et T-90 ou les récents avions de combats Su-34 et Su-35. En mer, la flotte russe a déployé plusieurs frégates équipées de missiles Kalibr, qui ont fait leurs preuves en Syrie.

"Nous avons des relations de confiance (avec la Chine) en matière politique, de sécurité et dans la sphère militaire", avait d'ailleurs déclaré Vladimir Poutine lors d'une rencontre à Vladivostok avec le président chinois Xi Jinping, qui participe aussi au forum économique.

Si les précédents exercices militaires russes dans la région, Vostok-2014, avaient déjà rassemblé 155.000 soldats, les manœuvres Zapad-2017 (Ouest-2017) organisées l'an passé aux portes de l'Union européenne n'avaient en comparaison impliqué que 12.700 hommes selon Moscou, l'Ukraine et les pays baltes faisant état de leur côté d'un contingent bien plus important.

Sans surprise, l'Otan a dénoncé ces manœuvres. "Cela s'inscrit dans une tendance que nous voyons depuis un moment: une Russie plus sûre d'elle, qui augmente significativement son budget de Défense et sa présence militaire", a indiqué un porte-parole de l'Alliance, Dylan White.

Depuis 2014 et la grave dégradation des relations entre Moscou et l'Occident, la Russie a multiplié les exercices militaires d'ampleur, du Caucase à la Baltique et jusqu'en Arctique, tout en dénonçant l'expansion à ses frontières de l'Otan, menace fondamentale pour sa sécurité selon la nouvelle doctrine militaire russe adoptée la même année.

Au mois de mai dernier, Moscou avait mis en garde les grandes puissances occidentales. "Nous voyons des critiques sur le fait que la Russie développe son activité militaire dans l'Arctique. Mais il est clair pour tout le monde depuis longtemps que ce sont nos terres, notre territoire, nous répondons de la sécurité de notre littoral et tout ce que nous faisons là-bas est parfaitement légal et légitime", avertit Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse. "Quand l'Otan essaye de justifier son offensive dans l'Arctique, ce n'est pas la même chose et nous avons des questions pour nos voisins, comme la Norvège, qui essayent de justifier la venue de l'Alliance en Arctique", a-t-il poursuivi. L'Arctique, dont les immenses ressources sont de plus en plus accessibles sous l'effet du changement climatique, est devenu une zone de tensions géopolitiques croissantes, notamment entre Moscou et Washington allié aux pays scandinaves. Les deux camps y ont multiplié ces derniers mois les manoeuvres militaires, l'impérialisme US envoyant des bombardiers en Norvège via l'Otan tandis que celui de Moscou y avait mené d'importants exercices maritimes et aériens.

L'impérialisme américain avait lui envoyé en février des bombardiers stratégiques s'entraîner en Norvège et déployé l'année dernière des navires en mer de Barents, dans la zone économique exclusive de la Russie, suscitant les protestations de Moscou qui considère cette région comme un pré-carré. Outre cette dimension militaire, le président Vladimir Poutine a aussi fait de l'exploitation économique de l'Arctique une priorité stratégique, notamment via le développement de la voie maritime le long des côtes nord de la Russie pour relier l'Europe à l'Asie et concurrencer le Canal du Suez.

Cette route, rendue davantage praticable grâce au réchauffement climatique et à la fonte des glaces, est amenée à jouer un rôle croissant dans les échanges internationaux. Les ressources naturelles de la région --minerais, pétrole, gaz-- pourraient aussi devenir plus accessible avec le réchauffement, aiguisant les appétits et les convoitises. En 2019, la Russie a lancé la première centrale nucléaire flottante du monde, l'Akademik Lomonossov, destinée à faciliter le développement économique de l'Arctique et à alimenter les plateformes pétrolières.

Leurs voisins européens, Pologne et pays baltes en tête, s'inquiètent de manœuvres qu'ils considèrent comme potentiellement déstabilisatrices. Début septembre, le président polonais Andrzej Duda avait signé un décret sur l'introduction de l'état d'urgence pendant 30 jours à la frontière avec le Bélarus, en prévision de ces exercices et de crainte d'un afflux massif de migrants. Il s'agit du premier état d'urgence en Pologne depuis la chute du stalinisme en 1989. Fin août, la Lettonie, frontalière de la Russie et du Bélarus, avait lancé ses propres manœuvres militaires mobilisant 10.000 soldats venus de huit pays, dont les Etats-Unis et la Pologne.

L'immigration tant vantée par les bobos écolos (un député écolo ayant appelé à réduire la natalité en Europe pour favoriser l'implantation de migrants) est le deuxième argument pour justifier une guerre mondiale. Minsk est accusé d'encourager le passage de migrants vers l'UE pour se venger de sanctions occidentales, M. Blaszczak soutient que les manoeuvres pourraient être suivies d'une "pression migratoire accrue" sur la Pologne, la Lituanie et la Lettonie.

TRUMP N'EST PAS LE SEUL DOCTEUR FOLAMOUR

Le dernier livre du légendaire journaliste américain s’appelle Péril, il semble criminaliser le seul Trump, mentant finalement car au sommet de l'élite militaire ils sont nombreux à être plutôt de l'avis de Trump. Le plus haut gradé du Pentagone s’inquiétait tellement de l’état mental de Donald Trump dans les derniers jours de son mandat, notamment après l’attaque du Capitole, qu’il a pris secrètement des mesures pour éviter une guerre avec la Chine ou que le président américain ne puisse ordonner une frappe nucléaire sans qu’il en soit informé.

Le chef d’état-major de l’armée américaine, le général Mark Milley, a téléphoné à son homologue chinois pour lui assurer que les Etats-Unis n’attaqueraient pas la Chine, affirment les journalistes du Washington Post, Bob Woodward et Robert Costa, à paraître dans les prochains jours.

Selon des extraits publiés par le Washington Post et CNN, le général Milley a aussi fait promettre à ses adjoints de ne pas obéir immédiatement à un éventuel ordre extrême de Donald Trump, notamment sur l’usage de l’arme nucléaire, après la défaite électorale du président républicain le 3 novembre.

Les services de renseignement américains ayant conclu que la Chine considérait une attaque américaine comme imminente, le chef d’état-major a appelé le général Li Zuocheng deux fois : le 30 octobre, un peu avant le scrutin présidentiel américain, et le 8 janvier, deux jours après l’assaut des partisans de Donald Trump contre le Capitole.

« Général Li, je veux vous assurer que l’Etat américain est stable et que tout va bien se passer », lui a-t-il dit lors du premier coup de fil, selon ce livre basé sur les témoignages anonymes de 200 responsables américains. « Nous n’allons pas attaquer ni mener d’opérations militaires contre vous ».

Le général Milley a rappelé son homologue chinois deux mois plus tard, après l’assaut meurtrier contre le Congrès américain qui a fait vaciller la démocratie américaine et alors que Donald Trump contestait la victoire électorale de Joe Biden. « Tout va bien », lui a-t-il dit. « Mais la démocratie, c’est quelquefois brouillon ». Par ailleurs, le général Milley a réuni l’état-major pour souligner que, si Donald Trump ordonnait une frappe nucléaire, il devait en être informé d’abord. Il a demandé à tous les officiers réunis de confirmer qu’ils avaient bien compris, ajoutent les journalistes Woodward et Costa, selon lesquels il s’agissait d’un « serment ».

Il a aussi demandé à la directrice de la CIA de l’époque, Gina Haspel, et au chef du Renseignement militaire, le général Paul Nakasone, de surveiller tout comportement erratique de Donald Trump.

« Certains peuvent penser que Milley a outrepassé son autorité et s’est attribué des pouvoirs excessifs », écrivent les auteurs de « Péril ». Mais il était convaincu qu’il faisait ce qu’il fallait pour « qu’il n’y ait pas de rupture historique dans l’ordre international, de guerre accidentelle avec la Chine ou d’autres, et que l’arme nucléaire ne soit pas utilisée », ajoutent-ils.

Interrogé, l’état-major américain s’est abstenu de tout commentaire. Mais le sénateur républicain de Floride Marco Rubio s’est indigné des actions du général Milley, appelant Joe Biden à démettre « immédiatement » le chef d’état-major de ses fonctions.

« Le général Milley a tenté de justifier son comportement en affirmant que le jugement militaire était plus équilibré que celui du commandement civil », écrit Rubio dans une lettre ouverte. « C’est un précédent dangereux dont pourrait se faire valoir à l’avenir le général Milley ou d’autres », ajoute-t-il. « Cela risque de mettre en pièces le principe bien établi dans notre pays du contrôle des civils sur les militaires ».

Le général Milley, tout comme Gina Haspel, craignait que Donald Trump ne lance une attaque contre la Chine ou l’Iran pour créer une crise et tenter ainsi de rester au pouvoir. « La situation est très dangereuse », a dit la directrice de la CIA. « On va attaquer pour son ego ? »

Le deuxième appel du chef d’état-major au général Li est intervenu au lendemain d’une conversation téléphonique avec la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, qui voulait s’assurer que Donald Trump ne puisse pas utiliser les codes nucléaires.

Des centaines de manifestants pro-Trump et de membres de groupes extrémistes venaient d’attaquer le Congrès au moment où les parlementaires y étaient réunis pour certifier la victoire de Joe Biden.

« Quelles sont les mesures possibles pour empêcher un président déséquilibré de déclencher des hostilités armées ou d’avoir accès aux codes et d’ordonner une attaque nucléaire », avait demandé Nancy Pelosi. « S’ils ne peuvent même pas l’empêcher d’attaquer le Capitole, qui sait ce qu’il peut faire d’autre ? », ajoute-t-elle. « Il est fou. Vous savez qu’il est fou (…), et ce qu’il a fait hier est une preuve supplémentaire de sa folie ».

« Je suis entièrement d’accord avec vous », lui a répondu le général Milley. Mais, lui assure-t-il, la chaîne de commandement nucléaire passe par « beaucoup de contrôles » pour éviter l’usage abusif de la bombe par un président.

On a donc toutes les raisons d'approuver les mises en garde répétées du site « Révolution ou guerre ».


PS: UNE VENTE DE SOUS- MARINS FRANCAIS torpillée

Troisième élément de preuve du cynisme impérialiste, le changement de fournisseur de ces terribles armes de guerre, pour la mise en place d'un bloc anti-Chine, à trois: USA, GB et Australie.

l’Australie s’achète un accès à la puissance de feu de l’armée américaine. Et, au de-là du coût qui s’annonce exorbitant des sous-marins, ça ne sera pas gratuit. Michael Sullivan, expert en relations internationales à l’université Flinders, explique à l’AFP que ce pacte pourrait permettre « le déploiement d’armes stratégiques à longue portée américaines, notamment des missiles et des bombardiers furtifs, en Australie ». Des forces américaines pourraient aussi arriver dans le nord de l’île, notamment depuis les bases d’Okinawa et de Guam, « de plus en plus vulnérables aux attaques militaires chinoises ».

Car c’est la Chine qui est dans le viseur d’Aukus. Depuis des années, Pékin essaye d’augmenter son influence dans la zone Pacifique. Il y a bien sûr Taïwan, que la Chine n’a pas renoncé à récupérer, mais aussi la mer de Chine du sud, une route commerciale clé. Dans le secteur, Pékin conteste la souveraineté de tous les pays riverains en revendiquant le moindre atoll. La Chine a les moyens : elle dispose de 360 navires contre 297 pour toute la flotte américaine. En conséquence, tout le monde s’équipe dans la région, dont l’Australie. Pour Washington et Joe Biden, cette initiative est dans la suite logique de la confrontation stratégique entretenue avec la Chine.








samedi 11 septembre 2021

LE PROLETARIAT MONDIAL N'EST PAS ETRANGER A LA DEBACLE AMERICAINE EN AFGHANISTAN

 


Tout en étant compatissant avec les deux principaux pôles du mouvement révolutionnaire prolétarien – CCI (Révolution Internationale) et la TCI (Battaglia Comunista) – je reste affligé par leur indigence théorique et politique. Le CCI se contente de radoter sa théorie de la décomposition comme explication (finale?) de tout drame ou de toute guerre. La TCI produit des analyses aussi plates et radoteuses que n'importe groupuscule gauchiste. Et de façon cyclique n'importe qui peut décréter le déclin de l'Empire américain.


Voilà la maigre leçon qu'ils tirent du retrait US d'Afghanistan, avec une grossière sous-estimation du nombre de victimes de cette guerre impérialiste ; C'est vingt ans de guerre et pas avec 2000 morts mais 165 000 morts plus tard, y inclus d'abord civils puis fils de la classe ouvrière américaine, enrôlés dans cette boucherie puisque les usines ont été exportées en Chine et qu'il faut bien « trouver du travail » à ces milliers de jeunes au chômage ; et l'on verra ici, contrairement à l'aveuglement de nos « minorités marxistes » coincées du cigare que ce retrait n'est pas dû principalement au « repli sur soi » du principal impérialisme.

« Après 20 ans de guerre, plus de 2 000 morts et 2 000 milliards de dollars de dépenses militaires sans obtenir le moindre avantage impérialiste, ils se sont retirés, laissant d'une part le champ libre aux talibans sur le front intérieur et laissant d'autre part, sur la scène internationale, le champ libre à la Chine, à la Russie et à la Turquie. Ceux qui soutiennent la thèse selon laquelle le désengagement américain, avec un plan "stratégique de sortie" de l'Afghanistan, est la solution tactique contre la Chine, se trompent lourdement.

(…) Malheureusement sur le terrain de la réponse prolétarienne de classe, il n’y a rien, tout est absent. C'est pourquoi la tragédie afghane oscille entre le nationalisme taliban brutal et la barbarie de l’impérialisme américain »1.

Qu'un prétendu embryon du parti de classe ne voit, comme le CCI, que chaos et affaiblissement de l'impérialisme américain est déjà affligeant, mais qu'il ignore l'équation permanente bourgeoisie versus prolétariat, est proprement débilitant, typique de l'observateur superficiel aveuglé par la propagande universelle des menteurs d'Etat. Avant d'examiner comment la classe ouvrière reste un dangereux ennemis du système, non par de simples grèves mais par sa conscience et sa place dans la société, nous allons ici d'abord souligner ce qui est important, ce qui est grave, ce qui conditionne tout le reste.

Islam, immigration et gangs ou bidonvilles ?

Visionnant plusieurs reportages très édifiants et instructifs sur l'histoire et la situation actuelle en Afghanistan par la chaîne Arte, sortant des seuls soucis féministes ou des spéculations sur les prochaines complicités inter-impérialistes, j'ai été frappé par une chose : le nombre considérable d'enfants qui ont faim et qui mendient dans les rues détruites et au milieu d'une population errante. Une vie dans des bidonvilles à ciel ouvert... D'immenses camps de réfugiés, en Turquie comme en en Amérique latine. C’est en Éthiopie qu’on trouve la proportion la plus spectaculaire d’habitants de bidonvilles (99,4 % de la population urbaine), ainsi qu’au Tchad (également 99, 4 %), en Afghanistan donc aussi (98,5 %) et au Népal (92 %).

Ce n'est pas la guerre ni la menace de la guerre qui prédomine mais une misère sans fin. Les responsabilités on les connaît, comme l'écrit Mike Davis :

« Ce sont les villes d’Afrique et d’Amérique latine qui ont le plus souffert de la dépression artificielle provoquée par le FMI et la Maison Blanche. Dans de nombreux pays, pendant les années 1980, les effets récessifs des PAS, s’ajoutant à la sécheresse prolongée, à la hausse des prix du pétrole et des taux d’intérêt et à la baisse du prix des matières premières, ont été plus sévères et plus durables que ceux de la crise de 1929 ».

Plutôt que de rester focalisés sur telle guerre locale ou l'islam en général, on peut et on doit se pencher sur le retour du monde de Dickens :

« Les forces planétaires qui poussent les gens à quitter les campagnes – la mécanisation à Java et en Inde, les importations agroalimentaires au Mexique, à Haïti et au Kenya, la guerre civile et la sécheresse à travers l’Afrique et, partout, la concentration des terres et la concurrence du secteur agroindustriel – semblent alimenter l’urbanisation même quand le pouvoir d’attraction des villes est drastiquement affaibli par la dette et la dépression. Dans un contexte d’ajustement structurel, de dévaluation et de retrait de l’État, cette croissance trop rapide a inévitablement entraîné la production en série de bidonvilles et un retour massif à un univers urbain digne de Dickens »2.

Aucune réponse ni analyse de ce fait par nos « minorités révolutionnaires » à la remorque du « tant pis » officiel :

« « La littérature actuellement disponible sur la pauvreté et les mouvements sociaux urbains n’offre guère de réponses à ces questions majeures. Certains chercheurs contestent l’idée même que les habitants des bidonvilles ou les travailleurs informels, souvent ethniquement et économiquement hétérogènes, puissent constituer une quelconque « classe en soi » – sans même parler d’une « classe pour soi » potentiellement militante. Certes, le prolétariat informel est porteur de « chaînes radicales » au sens marxiste où il n’a guère d’intérêt à la préservation du mode de production existant. Mais, dans la mesure où sa force de travail est largement inutilisable en dehors des emplois domestiques au service des riches, il n’a guère accès à la culture d’organisation collective du mouvement ouvrier ou à la lutte de classe à une grande échelle. Son horizon social se limite à la rue ou au marché du bidonville, il ne connaît ni l’usine, ni la chaîne de montage internationalisée »3.

Pas un continent n'échappe à cette dispersion et à cet émiettement de la prolétarisation, et il faut compter sur « l'inventivité désespérée des femmes » :

« En Chine et dans les villes industrielles d’Asie du Sud-Est, des millions de jeunes femmes sont devenues la proie de l’esclavage salarié et du despotisme d’usine. En Afrique et dans la majeure partie de l’Amérique latine (si l’on excepte les villes frontalières du nord du Mexique), cette option est inexistante. La désindustrialisation et la disparition des emplois masculins du secteur formel obligent les femmes à improviser de nouveaux moyens de subsistance en devenant travailleuses à la pièce, vendeuses d’alcool, camelots de rue, balayeuses, lavandières, chiffonnières, bonnes d’enfants ou prostituées. En Amérique latine, où la main d’œuvre féminine urbaine a toujours été moins importante qu’ailleurs, l’entrée des femmes dans le secteur tertiaire informel a été particulièrement massive. En Afrique, où les tenancières de gargote et les vendeuses de rue sont des figures coutumières, il ne faut pas oublier que la plupart des femmes du secteur informel ne sont pas des travailleuses indépendantes, mais s’insèrent dans des réseaux pervers et omniprésents de micro-exploitation des pauvres par les moins pauvres, phénomène souvent négligé dans la littérature sur le secteur informel »4.

Retour au passé ou similitude ?

« De Marx à Weber, les classiques de la sociologie étaient convaincus que les grandes villes du futur suivraient la voie industrialisante qu’avaient empruntée Manchester, Berlin et Chicago. De fait, Los Angeles, São Paulo, Pusan et, aujourd’hui, Ciudad Juárez, Bangalore et Guangzhou, ont plus ou moins reproduit cette trajectoire classique. Mais la plupart des villes du Sud ressemblent plus à la Dublin de l’ère victorienne, laquelle, comme le signale Emmet Larkin, était unique entre toutes « les cités de taudis engendrées par le monde occidental au XIXe siècle [car] ses taudis n’étaient pas le produit de la révolution industrielle. En réalité, entre 1800 et 1850, Dublin a plus souffert des problèmes de la désindustrialisation que de ceux de l’industrialisation »5.

Le capitalisme préfère laisser crever « l'humanité excédentaire » :

« Les bidonvilles restent donc pour l’instant la seule solution éprouvée au problème du « stockage » de l’humanité excédentaire du XXIe siècle. Mais les grands bidonvilles ne sont-ils pas aussi des volcans prêts à entrer en éruption ? Ou faut-il croire qu’une impitoyable concurrence darwinienne entre des pauvres de plus en plus nombreux instaurera l’hégémonie de la violence communautaire autophage comme forme suprême d’involution urbaine ? Un prolétariat informel a-t-il la moindre chance de se transformer en un « sujet historique », solution miracle des prophéties marxistes ? Une force de travail désagrégée peut-elle se réagréger en un projet d’émancipation global ? Les formes de protestation prédominantes des mégavilles déshéritées ressembleront-elles plutôt aux émeutes urbaines de l’ère préindustrielle : des explosions épisodiques pendant les crises de consommation alternant avec la routine de la gestion clientélaire, du spectacle populiste et de la démagogie ethnique ? »6.

L'impuissance des luttes des travailleurs informels !

« Les luttes des travailleurs informels tendent avant tout à être épisodiques et discontinues. Elles tendent aussi à se concentrer sur les questions de consommation immédiate : occupation de terres en quête de logements bon marché, émeutes contre la hausse des prix de la nourriture ou des services. Jusqu’ici, la négociation des problèmes urbains dans les sociétés en voie de développement est plus souvent passée par des relations clientélaires que par l’organisation collective. En Amérique latine, depuis la crise des années 1980, les leaders néopopulistes ont su exploiter avec un succès notable l’aspiration désespérée des pauvres urbains à un environnement quotidien plus stable et plus prévisible. En matière de rédempteurs populistes, la gamme de préférences idéologiques du secteur informel urbain est assez éclectique : Fujimori au Pérou, Chávez au Venezuela. En Afrique et en Asie du Sud, le clientélisme urbain coïncide trop souvent avec l’hégémonie de fanatiques ethno-religieux et de leurs aspirations cauchemardesques à la purification ethnique. On peut citer entre autres les milices anti-musulmanes du Oodua People’s Congress à Lagos et le mouvement semi-fasciste Shiv Sena à Bombay ».

Nos minorités néo-léninistes voire « conseillantes » ont la réponse : il suffit d'attendre que les travailleurs formels entrent en révolution pour entraîner ces « masses déshéritées », mais c'est pas garanti :

« « Le milieu du XXIe siècle connaîtra-t-il des révoltes plébéiennes semblables à celles du XVIIIe siècle ? Le passé n’est sans doute pas un guide très fiable des tendances à venir. Le nouveau monde urbain change à une telle vitesse qu’on ne peut guère anticiper dans quel sens il évoluera. Partout, l’accumulation continue de pauvreté mine la sécurité existentielle et pose des défis de plus en plus insurmontables à la créativité économique des pauvres. Peut-être en arrivera-t-on à un point de rupture où la pollution, la congestion et la cruauté de la vie quotidienne ne pourront plus être gérées par les réseaux de survie et de sociabilité des bidonvilles. Pour les vieilles civilisations rurales, l’ultime seuil de tolérance avant l’explosion sociale était souvent lié à la famine. Mais, pour l’instant, personne ne sait à quelle température la nouvelle pauvreté urbaine est censée entrer en ébullition ».

En tout cas, même la Chine a des pieds d'argile, présentée par les médias suivistes comme toute puissante avec son « PCC » (parti communiste capitaliste) et sérieuse rivale à l'Empire US, contient un prolétariat encore plutôt muet mais avec la possibilité de se réveiller avec la pression des mingong :

« A Shangezhuang, les «fourmis» de la révolution industrielle chinoise logent dans des taudis aux murs faits de brique nue, de tôles, de carcasses de réfrigérateurs et d’écrans de télévision empilés comme autant de parpaings. La zone est spécialisée dans la récupération et le tri des déchets. Les venelles de ces vastes villages d’infortune bâtis, avec les rebuts de Pékin, à deux pas du cinquième périphérique de la capitale, sont constellées de boue et de décharges. Quelques robinets publics pallient à l’absence d’eau courante. Depuis le début du boom économique chinois, près de 200 millions de travailleurs issus des campagnes se sont installés dans les villes et les zones industrielles. Ces mingong («paysans devenus ouvriers») n'ont pas la vie facile. Beaucoup s'estiment malgré tout heureux d'avoir déserté leurs terres ingrates, même à Shangezhuang. «Presque jamais, dans ma jeunesse au village, je n'ai pu manger de viande. Tandis que maintenant, je peux travailler, gagner de l'argent et me nourrir à ma faim», dit Zhou Weiguo, un ancien paysan du Henan qui gagne sa vie en tirant une charrette de détritus en plastique montée sur des roues de vélo. Il penche pour ce labeur étique plutôt que pour le travail en usine ou sur les éreintants chantiers de construction, où triment beaucoup des siens. Trouant les brumes de l'hiver, on aperçoit au loin les tours d'acier et de verre de Pékin, érigées par ce sous-prolétariat sans lequel le miracle économique chinois n'aurait pas eu lieu »7.

QUAND LA CORRUPTION EST ASSISE SUR LA MISERE

Retour à Kaboul. Sous la guerre la misère et la corruption :

« De l’aveu de l’État-major de l’armée américaine, la résistance afghane (comprenant les talibans) contrôle le pays depuis des années. Les troupes fédérées des puissances occidentales (OTAN) ne contrôlaient que leurs bases militaires et le palais présidentiel à Kaboul. Via ces bases militaires d’occupation, les puissances occidentales soutenaient les mercenaires afghans des différentes factions (taliban, Alliance du Nord, EI, Al-Qaïda, DAESH, les forces gouvernementales afghanes, etc.). La résistance afghane s’accommodait de cette entente tacite ou les yankees jouaient les gros bras et menaçaient la Chine et la Russie en contrepartie de la gabegie des dépenses mirobolantes pour maintenir les bases militaires, l’État fantoche à Kaboul et les 400 000 soldats de l’armée gouvernementale afghane constituée en grande partie de Partisans afghans (ce qui explique l’effondrement rapide de cette armée fantoche). Au cours des dernières années d’occupation, les dépenses américaines constituaient – avec l’héroïne – les seules revenues de ce pays « libéré » par les « conquêtes citoyennes démocratiques et féministes » (sic). Ce pays exsangue dirigé par les seigneurs de guerre...les mêmes qui portent allégeance aux taliban entrés dans Kaboul (4 millions d’habitants) »8.

Mais la débandade unilatérale est-elle due au simple fait que les Américains avaient compris que les talibans menaient des pourparlers secrets avec les Russes et les Chinois et que l’Amérique était le dindon de la farce ?

LE SYNDROME DU VIETNAM

Le même jour que le communiqué foireux de la TCI, le 15 août dernier, dans mon article « Défaite ou lâcheté ? », je posais l'équation du prolétariat comme base première du retrait impérialiste :

« L'évolution de la situation sur le terrain afghan et la réaction de l'opinion publique vont être passées au crible. Chaque impérialisme va bétonner son argumentaire et donner de l'épaisseur à ses réponses. Mais le danger d'un réveil volcanique de la classe ouvrière, non pas pour les salaires ou la préservation des retraites, face à l'ignominie et à la lâcheté des gestionnaires bourgeois, relèverait de l'utopie, quand cela relève du sensible à la mesure de la gravité du danger et de la barbarie du système en plein délire ».

Nous n'avons été que quelques-uns à évoquer une décision qui hantait tous les présidents américains depuis Obama (premier initiateur de la nécessité du retrait) non pour des raisons stratégiques extérieures mais avant tout intérieures. Pourquoi ? Parce que cela commençait à suffire pour la classe ouvrière, qui, bien que démantelée industriellement, n'a pas oublié le syndrome du Vietnam, et surtout vu débarquer à nouveau aujourd'hui même des milliers de sacs de plastique et autant d'estropiés d'une guerre injustifiable. Nos divers sociologues, plutôt marginaux et inconséquents, les Guilluy, Lasch, et le Zemmour égocentrique, croient nous révéler que les élites bourgeoises méprisent le peuple (ce foutoir), en réalité, hors champ, sans tolérer officiellement la moindre supposition, l'insurrection de prolétariat (autrement plus dangereuse que celle des gilets jaunes) reste leur souci premier ; c'est d'ailleurs pourquoi ils dissertent lourdement sur « l'humanitarisme de leurs guerres », « le combat pour la civilisation », pour justifier de l'envoi au casse-pipe des « boys » de la patrie.

Cet argument de premier ordre, comme je le disais n'était pas une invention de ma part comme incurable naïf et utopiste militant ringard, mais l'avis d'un journaliste du Figaro spécialiste de la géopolitique, peu ébruité. J'ajoutais :

« Il avait fallu mettre fin à la guerre du Vietnam vu les milliers de cadavres de soldats américains ramenés au pays surtout vu les conséquences sur la paix sociale ; ce n'est plus le cas avec cette guerre en Afghanistan, pas autant de morts... vu la sophistication des moyens de tuer à distance... mais mais... il y a autant d'estropiés et de mutilés, qui ont rendu insupportable toute prolongation de cette boucherie par la population et surtout la classe ouvrière américaine9. C'est pour cela principalement que Biden a été élu, et son silence montre qu'il se fiche des commentaires désapprouvant la « fuite ».

La guerre du Vietnam a marqué en profondeur une génération d'étudiants et de jeunes prolétaires soldats, parvenue aux plus hautes responsabilités dans les années 2000, et reste un sujet sensible dans « l'opinion ». Avec des ressemblances dans la manière de tuer les civils, et l'absence de légitimité politiques des gouvernements fantoches à Kaboul comme à Hanoï ; dans les deux cas persistance d'un grande pauvreté (bidonvilles) et trafic de drogue, et aussi incapacité d'opposer une idéologie cohérente à celle de l'adversaire. Sans oublier le massacre de My Laï, l'usage « démocratique » de la torture au Vietnam aussi bien qu'à Guantanamo. Ce ne sont pas les élites qui s'en souviennent mais ce prolétariat mondial si méprisé et si ignoré dans les vitrines des mensonges déconcertants.

A l'attente de l'échec inévitable, s'était ajouté le constat d'une guerre injuste et immorale. L'emploi des bombardiers lourds B-52 et des drones aveugles ne pouvait que faire honte au monde entier et cristalliser le sentiment anti-américain des populations victimes.

La protestation contre la guerre du Vietnam, des années dites radicales de la petite bourgeoisie, une des causes masquées ou oubliées de son terme, n'a pas été un simple « concours de circonstances » dont les étudiants auraient été les héros. Les étudiants ne sont pas et n'ont pas vocation à être ouvriers, et leur mouvement n'avait pas réussi à pénétrer la classe ouvrière. Quelle que soit leur origine ils étaient tous concernés par l'envoi au front vietnamien, et désertaient et protestataient en conséquence. D'une certaine manière ils évitaient à la classe ouvrière de se réapproprier sa lutte historique, surtout contre la guerre au moment des révolutions et pas contre la cherté de la vie. Mais la réémergence de la classe ouvrière resta un souci (non avoué) des dirigeants capitalistes. La classe ouvrière américaine jusqu'à ses jeunes générations (même constituées d'une masse de prolétaires informels) n'a jamais oublié dans sa conscience le massacre qu' constitué la guerre du Vetnam.


UNE CLASSE COMPOSEE UNIQUEMENT DE MIGRANTS NE PEUT ETRE REVOLUTIONNAIRE ?

Dans notre petit milieu révolutionnaire nous restions dépité de voir cette classe ouvrière si arriérée et soumise à la politique de personnalisation à outrance des débats politiques10. Mais il y avait une autre raison pour expliquer cette incapacité de la classe ouvrière américaine : elle était déjà multiethnique et dominée par une constitution sociale sur la base migratoire, qui n'est d'emblée pas du tout révolutionnaire. En poussant le bouchon de façon exagérée je pourrais dire que les ouvriers informels des sixties aux USA étaient comparables aux paysans afghans sauf que ces derniers ont peu de chance d'approcher en 2021d'un centimètre d'ersatz d'American way of life !

Depuis ces années post-Vietnam, une déconstruction permanente de la classe ouvrière a été le souci de la classe dominante, notamment la fabrique de cette « fausse conscience » de la gauche bourgeoise. C'est un fait que toute l’histoire américaine a été caractérisée souvent par des oppositions selon des clivages identitaires de religion et d’appartenance ethnique ou raciale (comme les protestants contre les catholiques, les nativistes contre les immigrés ou les blancs contre les noirs) et non du point de classe.

On ne peut oublier les analyses de Sombart (que j'ai rappelé dans l'article antérieur).Si, dans le sillage de Sombart, des sociologues et historiens ont eu tendance à répondre à la question, « Pourquoi le socialisme n’existe-t-il pas aux États-Unis ? », en cherchant une explication pour le non-avènement de la conscience politique d’une classe ouvrière trop hétérogène et individualiste pour être marxiste, on n’a jamais eu le moindre doute sur la conscience de classe des exploiteurs présumés de cette même classe. Et pour cause. L’essence de l’ « Américanisme », après tout, c’est que l’on aspire tous à vouloir être comme les riches, jusqu’au point à de croire à la nécessité de les secourir. Ainsi, si un candidat ou un commentateur ose critiquer les comportements et les pratiques systématiques des entreprises dans le petit écran télévisuel, au-dessus l’affichage des cotes en Bourse, en général (à part certaines exceptions comme le désastre pétrolier récent dans la Golfe du Mexique) les journalistes l’accusent inévitablement de flirter avec la « class warfare » [« la guerre des classes »] – ce que son interlocuteur niera toujours aussi énergiquement11

Sombart avait conclu que bien que la société américaine soit sans doute la société dans le monde où le capitalisme apparaissait de la façon la plus crue, elle était, à la différence des sociétés européennes capitalistes, allergique au socialisme pour plusieurs raisons, liées largement au phénomène de l’embourgeoisement de la classe ouvrière. Selon Sombart, les travailleurs américains, dans leur grande majorité, étaient favorables au capitalisme, comme ils étaient favorables aussi à leur gouvernement. Ils ne voyaient point de problème avec un système politique majoritaire à un tour, favorisant le monopole de deux partis. Ils étaient plus riches que leurs homologues européens et ils avaient plus de chance aussi de quitter leur statut social et de gagner plus d’argent au fur et à mesure qu’ils travaillaient.

Après Sombart, d'autre sociologues ont remarqué l’effet de l’immigration sur la non-constitution d’une classe ouvrière américaine politiquement militante. Non seulement les ouvriers étrangers arrivant aux Etats-Unis, au début du xxe siècle, considéraient leur situation comme temporaire et leur objectif était de s’enrichir le plus rapidement possible pour ensuite revenir dans leurs pays d’origine. L’immigration constante a rendu également plus difficile toute alliance entre les ouvriers qualifiés de l’artisanat – la plupart nés aux États-Unis – qui avaient tendance à se syndicaliser, et les ouvriers non-qualifiés – majoritairement immigrés – plus prompts à accepter des types et conditions de travail déplorables. Enfin l’expérience communautaire des immigrés, dans les grandes villes, renforçait leur identité ethnique plutôt que de classe, séparant ainsi leur identité économique de leur culture .

Mais de nos jours, une conscience de classe s'est depuis installée au pays des cow-boys et des indiens, elle reste encore confuse mais la vérité de la crise économique, politique et écologique du capitalisme, lui donnera bientôt les armes adéquates. En tout cas je le jure.

De nos jours l'idéologie bourgeoise négationniste et totalitaire, dite woke et antiraciste (avec autodafés minables de BD), martelée par la petite bourgeoisie intellectuelle, constitue une nouvelle tentative d'atomiser le prolétariat, aux USA comme ailleurs, pour que l'américain surtout reste « backward » et émietté en catégories et races. L'immigration massive encouragée par le grand patronat, les assocs financées par les Etats bourgeois pour soutenir ce qui apparaît comme un foutage de gueule à la fois concernant les migrants eux-mêmes en même temps que ridicule pas les millions de prolétaires floués par la globalisation, est le principal ferment de cette division. Cependant même éparpillés pour l'heure entre travailleurs formels et informels, comme au temps de Dickens, un défaut dans la cuirasse militariste de l'ordre bourgeois favorisera toujours l'éruption massive du prolétariat avec son magnifique projet de société révolutionnée.





NOTES

    2La planète bidonville : involution urbaine et prolétariat informel. Mike Davis

3ibid

4Ibid

5ibid

6ibid

10Nos sociologues et journalistes qui se croient critiques du système oublient ou ne savent pas que cette personnalisation ridicule (qui a gagné désormais le contient européen) est ancienne. Pour mesurer jusqu’à quel point tout repère historique avait été évacué par l’excessive personnalisation du système présidentiel, personnalisation incontestablement exacerbée par l’importance de plus en plus grande des médias dans la manière dont on discute la politique en termes de personnalités « vedettes », il suffit d’évoquer l’hystérie, la haine et le mépris qu’ont inspirés, depuis l’élection présidentielle controversée de 2000, les candidatures successives de Ralph Nader (candidat dont les plateformes étaient les plus critiques, depuis la période antérieure à la Deuxième Guerre mondiale, quant à l’influence néfaste exercée par les grandes entreprises sur la société américaine.

11https://www.cairn.info/revue-cites-2010-3-page-109.htm Peut-on être socialiste aux États-Unis ? Hier et aujourd'hui Edward Castelton Dans Cités 2010/3 (n° 43), pages 109 à 126