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| Lazare en manif avec Jaurès |
« Nous assistons à une dangereuse escalade du terrorisme juif en Judée-Samarie (le nom biblique de la Cisjordanie, utilisée par les partisans de la colonisation) », a réagi l’ancien général et chef du Parti travailliste, Yair Glan
« Quant à l'unité pratique de la religion, nous la voyons désormais soutenue par la bourgeoisie capitaliste qui a attaqué les croyances religieuses tant que celles-ci ont soutenu les partisans des régimes anciens et qui, désormais, appelle la foi à son secours pour consolider son pouvoir et défendre ses privilèges » Bernard Lazare
Terrorisme ou nazisme des juifs colons ? Bernard Lazare s'est-il trompé en prévoyant la disparition de l'antisémitisme toujours favorisé par l'arrogance juive ?
En France le discours écologique culpabilisateur a remplacé la religion, tout en accusant les pauvres d'acheter chinois . En Israel, la religion a été remplacée par le nationalisme juif et les pauvres palestiniens sont tous accusés d'être des terroristes. De simple religion cosmopolite, le judaïsme est devenu nationalisme juif, en tout cas utilisé pour justifier un terrorismeanti-arabe A côté de la destruction totale de Gaza, au quotidien, appuyés par l'armée de l'Etat juif les bandes armées des colons terrorisent la population palestinienne ; quand la doxa étatique en Europe se plaint d'un regain de l'antisémitisme. Exemple contre-indiqué :
« ...une attaque d’une ampleur exceptionnelle à Beit Lid et Deir Sharaf. Des dizaines de colons masqués y ont envahi les villages en plein milieu de la récolte, incendié des véhicules, agressé des habitants, saccagé une communauté bédouine et réduit en cendres quatre camions de l’usine laitière al-Juneidi. Lorsque des soldats ont finalement tenté de s’interposer, une partie des assaillants s’est retournée contre eux, endommageant un véhicule militaire. Les ONG rappellent que la quasi-totalité des attaques commises par des colons restent sans suite judiciaire. Plus de 90% des plaintes déposées par des Palestiniens n’aboutissent jamais, rappelle l’ONG israélienne Yesh Din. « Dans ces quelques cas, il semble qu’aucun progrès n’ait été réalisé, ce qui maintient l’impunité quasi totale pour le recours à la force illégale et le meurtre illégal de Palestiniens », écrivait ainsi en octobre dernier le Haut-Commissariat aux droits de l’homme dans un communiqué. Depuis deux ans, les violences en Cisjordanie ont causé la mort de plus de mille palestiniens, selon les données de l’ONU et d’organisations humanitaires, tandis qu’une trentaine d’Israéliens ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires. Désormais, ce ne sont plus seulement des familles palestiniennes isolées, mais des infrastructures économiques qui sont visées, comme les ateliers, les puits et les moulins à huile, dont la destruction menace directement la capacité des villageois à rester sur leurs terres ».
A l'heure où on nous apprend que Staline a longtemps caché les origines juives de Lénine, voire même concernant Hitler dont la seule certification scientifique a conclu qu'il avait une petite bite, la violence colonisatrice et impérialisre de l'Etat « hébreu » vient remettre en cause la martyrologie exclusive de la « question juive ». On nous assourdit avec une montée déplorable et insistante d'un antisémitisme pluriséculaire et continu. Or c'est faux. Ce que les médias laissent sous la table est qu'il s'agit en réalité de la confrontation d'un autre antisémitisme (que celui de l'époque de Bernard Lazare), belliciste, nationaliste contre un nationalisme juif impavide et se servant de la mémoire tragique de la shoah pour justifier ses crimes actuels. L'antisémitisme prêté aux nationalistes arabes (et à leurs souteneurs comme la clique LFI) n'est pas du même ordre que celui de Drumont, d'une part parce que les deux nationalismes opposés ne remettent pas en cause le capitalisme et d'autre part parce que les plus riches et manipulateurs ne sont plus ceux qu'on imaginait mais les Eats pétroliers arabes et la Chine.
Pour
mesurer la différence avec l'histoire de l'antisémitisme de jadis,
il m'a suffi de ressortir de la cave Bernard Lazare qui n'a rien à
voir avec la résurrection d'un autre Lazare déterré par Jésus pas
encore nommé Christ. Bernard Lazare est un grand oublié du combat
pour l'émancipation et l'intégration des juifs. C'est assez
scandaleux au moment où l'on gratifie du grade de général un mort,
que le nom de ce brillant polémiste soit évité, c'est à dire
celui du premier et plus ardent défenseur de l'innocence du
capitaine Dreyfus. Un auteur de pamphlets dérangeants pour la
société bourgeoise à la veille de 1914. Comme il est toujours
dérangeant pour les milieux nationalistes juifs aujourd'hui, en
Israël et en France (acteurs de cinéma, chanteurs, BHL, Arthur le
pitre, etc.). Ses livres sont introuvables, non réédités ou
certains en simples e-book. De son vivant il avait dû aller faire
imprimer ses livres en Belgique pour les ramener et les vendre
lui-même en France. Il est le premier dénonciateur de l'antisémite
primaire Drumont. Il est l'ami de Charles Péguy, de Jaurès. C'est
lui qui convainc ce
Jaurès et Lazare
même Jaurès (tiède) et Zola de l'innocece de
Dreyfus. C'est un anarchiste socialiste, pas terroriste, toujours
soucieux du sort de laclasse ouvrière. Il réalise le reportage sur
le drame de Carmaux. Il rest profondément athée. Il fait
un bout de chemin avec Theodor
Herzl,
les deux hommes éprouvant l'un pour l'autre une grande estime. Mais
il se sépare de Herzl, en désaccord avec le sionisme. On dit qu'il
a fini nationaliste juif français, mourrant très jeune. Quoiqu'il
en soit, j'ai toujours admiré cet auteur depuis des années. Voici
des extraits de son livre souffreteux et plein de vérités encore
troublantes. Il démontre bien l'hypocrisie de la bourgeoisie à
l'encontre des juifs, de la même vase que son antiracisme théâtral
de nos jours, la compromission des juifs riches et surtout le fait
que l'antisémitisme est favorisé souvent...par les juifs eux-mêmes
avec leur communautarisme historique et excluant, leur arrogance et
une fierté...raciale.
LES PERES ET LES PERLES DE L'ANTISEMITISME
« (Drumont et Stoecker) Ils poursuivent bien encore, dans l'israélite, l'ennemi de Jésus, le meurtrier d'un dieu, mais ils visent surtout le financier et en cela ils s'unissent à ceux qui professent l'antisémitisme économique.
« Cet antisémitisme se manifesta dès les débuts de la finance et de l'industrialisme juif. Si on en trouve des traces dans Fourier et Proudhon, qui se bornèrent à constater l'action du juif intermédiaire, agioteur et improductif [ On trouve dans Karl Marx (Annales franco-allemandes, 1844 et dans Lassalle les mêmes appréciations sur le juif parasite que dans Fourier et Proudhon], il anima des hommes comme Toussenel et Capefigue ; il inspira des livres tels que « Les juifs rois de l'Epoque » et « Histoire des grandes opérations financières », et, plus tard, en Allemagne, les pamphlets d'Otto Glagau contre les banquiers et boursiers juifs.
J'ai déjà indiqué du reste les origines de cet antisémitisme éconmique, comment, d'une part, les capitalistes fonciers rendirent le juif responsable de la prépondérence fâcheuse pour eux du capitalisme industriel et financiers, comment, de l'autre, la bourgeoisie nantie de privilèges se retourna contre le jif jadis son allié, désormais son concurrent et, son concurrent étranger, car c'est en sa qualité d'étranger, de non assimilé, que l'Israélite a dû l'excès d'animosité qui lui a été témoigné, et ainsi l'antisémitisme économique est lié à l'antisémitisme ethnologique et nattional.
Cette dernière forme de l'antisémitisme est moderne, elle est née en Allemagne, et c'est aux allemands que les antisémites français en ont emprunté la théorie. C'est sous l'influence des doctrines hégéliennes que fut élaboréen en Allemagne cette doctrine des races, que Renan soutint en France. En 1840, et surtout en 1848, elle devient dominante, non seulement parce que la politique allemaande la mit à son servivce, mais parce qu'elle s'accorda avec le mouvement nationaliste et patriotique qui poussa les nations, et avec cette tendance à l'unité, qui caractérisa tous les peuples de l'Europe. Il faut, disait-on alors, que l'Etat soit national ; il faut que la nation soit une, et qu'elle comprenne tous les individus parlant la langue nationale et étant de même race. Plus encore, il importe que cet Etat national réduise les éléments hétérogènes ; c'est à dire les étrangers. Or, le juif n'est pas un aryen, concepts moraux, sociaux et intellectuels, il est irréductible, on doit donc l'éliminer, sinon il ruinera les peuples qui l'ont accueilli, et, parmi les antisémites nationalistes et ethnologues, quelques-uns affirment que déjà l'oeuvre est faite. (…)
W.Marr, dans un pamphlet qui eut un certain retentissement, même en France : « La victoire du judaïsme sur le Germanisme ». Marr y déclarait que l'Allemagne était la proie d'une race conquérante, celle des juifs, race possédant tout et voulant judaïser l'Allemagne, comme la France d'ailleurset il concluait en disant que la Germanie était perdue. IL mêlait même à son antisémitisme ethnologique un antisémitisme métaphysique, si je puis dire, que déjà Schopenhauer avait professé, antisémitisme constant à combattre l'optimisme de la religion juive, optimisme que Schopenhauer trouvait bas et dégradant et auquel il oposait les conceptions religieuses grecques et hindoues.
Mais Schopenhauer et Marr ne représentaient pas seuls l'antisémitisme philosophique. Toute la métaphysique allemande combattit « l'esprit juif » qu'elle considérait comme essentiellement différent de « l'esprit germanique », et qui figurait pour elle le passé en opposition avec les idées du présent. Tands que l'Esprit se réalise dans l'histoire du monde, tandis qu'il marche, les juifs restent à un stade inférieur. Telle est la pensée hégélienne, celle de Hegel et celle aussi de ses disciples de l'extrême gauche, de Feuerbach, 'Arnold Ruge et de Bruno Bauer. Max Stirner a développé ces idées avec beaucoup de précision. Pour lui, l'histoire universelle a parcouru jusqu'ici deux âges. Le premier, représenté par l'antiquité dans lequel nous avions à élaboreretà éliminer « l'état d'âme nègre » ; le deuxième, celui du « mongolisme », représenté par l'époque chrétienne. Dans le premier âge l'homme dépendait des choses, dans le second il estsubjugué par des idées en attendant qu'il les domine et qu'il libère son moi. Or, les juifs « ces enfants vieillottement sages de l'antiquité, n'ont pas dépassé « l'état d'âme nègre ». malgré toute la subtilité et toute la force de leur sagacité et de leur intelligence qui se rend maîtresse des choses avec un facile effort et les contraint à servir l'homme, ils ne peuvent découvrir l'esprit qui consiste à tenir les choses pour non avenues ».
Nous trouvons une autre forme de l'antisémitisme philosophique dans Dühring, une forme plus éthique que métaphysique. Dühring en plusieurs traités, pamphlets et livres, attaque l'esprit sémitique, et al conception sémite du divin et de la morale qu'il oppose à la conception des peuples du Nord, et poussant logiquement jusqu'au bout les conséquences de ses prémisses, suivant du reste la doctrine de Bruno Bauer, il attaque le christianisme qui est la dernière manifestation de l'esprit sémitique : « Le christianisme, dit-il, n'a surtout aucune morale pratique qui, non susceptible de double interprétation, serait utilisable et saine. Par conséquent, les epuples n'en auront fini avec l'esprit sémitique que llorsqu'ils auront cahassé de leur esprit ce deuxième aspect actuel de l'hébraïsme ».
Après Dühring, Nietzsche, à son tour, a combattu la morale juive et chrétienne qui selon lui est la « morale des esclaves », en opposition avec la « morale des maîtres ». les juifs et les chrétiens, par le sprophètes et par Jésus, ont fomenté « la révolte des esclaves dans la morale » ; ils ontfait prédominer des conceptions basses et nuisibles, qui consistent à déifier le faible, l'humble, le miésrable et à lui sacrifier le fort, l'orgueilleux et le puissant.
En France, quelques révolutionnaires athées, entre autres Gustave Tridon et Regnard, ont pratiqué cet antisémitisme antichrétien qui se ramène en dernière analyse à l'antisémitisme ethnologique de même que l'antisémitisme métaphysique proprement dit.
LES RACES SONT-ELLES INEGALES ?
« Depuis le dix-huitième siècle on a essayé de classer les hommes et de les distribuer dans certaines catégories déterminées, distinctes et séparées. Pour cela, on s'est basé sur des indices bien différents : sur la section des cheveux, section ovale (chez les nègres à chevelure laineuse) ou section ronde ; sur la forme du crâne, large ou allongé ; enfin sur la couleur de la peau. Cette dernieère classification a prévalu : désormais on distingue trois races humaines ; la race noire, la race jaune et la race blanche.
A ces races on attribue des aptitudes différentes et on les range par ordre de supériorité, la race noire au plus bas degré d'une échelle dont la race blanche occupe l'échelon supérieur. De même, pour expliquer mieux encore cette hiérarchie des races humaines, on repousse la doctrine religieuse du mongénisme, doctrine qui déclare que le genre humain descend d'un couple unique, et on lui oppose le polygénisme qui admet l'apparition simultanée de nombreux couples différents, conception plus logique, plus rationnelle et plus conforme à la réalité.
Cette classification a-t-elle des bases sérieuses et réelles ? (…) En aucune façon. Si l'onadmet le monogénisme, il est bien évident que les hommes descendant tous d'un couple commun, ont les mêmes propriétés, le même sang, la mêmeconstitution physique et psychique. Si au contraire on accepte le polygénisme, c'est à dire l'existence initiale d'un nombre indéfini et considérable de bandes hétérogènes peuplant le globe, il devient impossible de soutenir l'existence de races originairement supérieures ou inférieures, car le spremiers groupements sociaux se sont effectués par l'amalgame de ces bandes humaines hétérogènes dont nous ne saurions déterminer et encore moins classes les qualités et les vertus respectives. « Toutes les nationas, dit Gumplowicz, le splus primitives qui nous apparaissent aux premières lueuers des temps historiques, seront pour nous les produits d'un processus d'amalgamation (déjà déterminé aux tempts préhistoriques) entre des éléments ethniques hétérogènes » (La lutte des races, 1893). Donc, si on se place au point de vue de l'identité d'origine, la hiérarchie ethnologique est inadmissible, et l'on peut affirmer, avec Alexandre de Humbolt, qu'il « n'y a pas de souches ethniques qui soient plus nobles que les autres ».
La race est d'ailleurs une fiction. Il n'existe pas un groupe humain qui puisse se vanter d'avoir deux ancêtres initiaux et de descendre d'eux sans que j'amais l'apport primitif ait été adultéré par un mélange ; les races humaines ne sont points pures, c'est à dire, à proprement parler, qu'il n'y a pas de race.
(…) De même la théorie de l'inégalité des races repose sur un fait réel ; elle devrait se formuler : l'inégalité des peuples, car il est de toute évidence que la destinée des différents peuples n'a pas été semblable, mais cela ne veut pas dire que l'inégalité de ces peuples fut originelle. Cela veut dire simplement que certains peuples se trouvèrent dans des conditions géographiques, climatériques et historiques, plus favorables que celles dont jouirent d'autres peuples, qu'ils purent par conséquent se développer plus complètement, plusharmonieusement ; et non pas qu'ils eurent des dispôsitions meilleures, ni une cervelle plus heureusement conforrmée. La preuve en est que certaines nations appartenant à la race blanche, dite supérieure, ont fondé des civilisations de beaucoup inférieures aux civilisations des jaunes ou même des noirs. Il n'y a donc pas de peuples ni de races « originairement supérieurs », il ya des nations qui « dans certaines conditions » ont fondé des empires plus puissants et des civilisations durables. (…) [Nous savons que la civilisation si admirable de l'antique Egypte a été pour une bonne partie l'oeuvre des nègres, auxquels vinrent en aide des rouges, des sémites, des touraniens, et quelques-unes de cs peuplades blanches, représentées encore de nos jours par ces touaregs africains qui n'ont jamais fondé de société, ni rien de durable. Il existe encore en Afrique des ruines grandioses qui témoignent de l'existence d'une civilisation nègre fort développée àun moment de l'histoire.].
(…) Mais le peuple grec n'en fut pas moins un amalgame de races bien diverses, aryennesz, touraniennes et sémitiques, peut-être chamites, et c'est à d'autres causes qu'à la noblesse et à la pureté de son origine qu'il dut son génie. (…) Le nombre de Marranes, en espagne fut énorme. Dans presque toutes les familles espagnoles on trouve, à un point de généalogie, le juif ou le maure ; « les maisons les plus nobles sont pleines de juifs « , disait-on.
DES JUIFS AUSSI RACISTES...
(…) Antisémites et philosémites s'unissent pour défendre les mêmes doctrines, ils ne se séparent que lorsqu'il faut attribuer la supériorité. Si l'antisémite reproche au juif de faire partie d'une race étrangère et vile, le juif se dit d'une race élue et supérieure ; il attache à sa noblesse, à son antiquité la plus haute importance et maintenant encore, il est en proie à l'orgueil patriotique (sic). Bien qu'il ne soit plus un peuple, bien qu'il proteste contre ceux qui veulent voir en lui le représentant d'une nation campée parmi des nations étrangères, il n'en garde pas moins au fond de lui-même cette avniteuse persausion et, ainsi, il est semblable aux chauvins de tous les pays (re-sic en 2025). Comme eux, il se prétend d'origine pure, sans que son affirmation soit mieux étayée...
(…) Les juifs furent par excellence un peuple de propagandistes et, à partir de la construction du second Temple, à partir de la dispersion surtout, leur zèle fut considérable. Ils furent bien ceux dont l'Evangile dit qu'ils couraient « la terre et la mer pour faire un prosélyte », et Rabbi Eliézer pouvait à bon droit s'écrier : « pourquoi Dieu a-t-il disséminé Israël parmi les nations ? Pour recruter partout des prosélytes ». Les témoignages attestant cette ardeur prosélytique des juifs abondent et, durant les premiers siècles avant l'ère chrétienne, le judaïsme se propagea avec la même puissance qui caractérisa plus tard le christianisme et l'islamisme.
(…) Donc le juif a été incessamment transformé par les milieux différents dans lesquels il a séjourné.Il a changé parce que les langues diverses qu'il a parlées ont introduit en lui des notions différentes et opposées, il n'est pas resté tel qu'un peuple uni et homogène, au contraire, il est à présent le plus hétérogène de tous les peuples ; celui qui présente les variétés les plus grandes, et cette prétendue race dont amis et ennemis s'accordent à vanter la stabilité et la résistance nous présente les types les plus multiples et les plus opposés, puisqu'ils vont du juif blanc au juif noir, en passant par le juif jaune, sans parler encore des divisions secondaires, celles des juifs aux cheveux blonds ou rouges, et celle des juifs bruns, aux cheveux noirs.
ANTISEMITISME ET NATIONALISME
(…) Ce mot goï renferma toutes les colères, tous les mépris, toutes les haiunes d'Israël persécuté contre l'étranger, et cette cruauté du juif vis-à-vis du non-juif est une des choses qui montre le mieux combien l'idée de nationalité était vivace chez les enfants de Jacob. Ils croyaient, ils crurent toujours être un peuple. Le croient-ils encore aujourd'hui ? Parmi les juifs qui reçoivent l'éducation talmudique, et c'est encore la majorité des juifs, en Russie, en Pologne, en Galicie, en Hongrie, en Bohême, dans l'Orient, parmi ces juifs l'idée de nationalité est encore aussi vivante qu'au moyen-âge. Ils forment encore un peuple à part, peuple fixe, rigide, figé par les rites scrupuleusement suivis, par les coutumes constantes et par les maoeurs, hostile à toute nouveauté, à tout changement, rebelle aux efforts pour le détalmudiser (…) Chez les juifs occidentaux, chez les juifs de France, d'Angleterre, d'Italie, chez une grande partie des juifs allemands, cette aversion intolérante pour l'étranger a disparu. Le Talmud n'est plus lu par ces juifs, et la morale talmudique, du moins la morale nationale du Talmud, n'a plus de prise sur eux.
(…) Tout peuple semble vouloir élever autour de lui une muraille de Chine, on parle de conserver le patrimoine national, l'âme nationale, l'esprit national et le mot hôte reprend dans nos civilisations contemporaines le même sens qu'il acquit dans le droit romain : le sens d'hostis, d'ennemis. On limite de toutes les manières les droits économiques et les droits politiques de l'immigrant. On s'oppose aux immigrations, on expulse même les étrangers lorsque leur nombre devient trop considérable, on les regarde comme un danger pour la culture nationale, qu'ils modifient ; on ne se rend pas compte que c'est là une condition de vie pour cette culture même. C'est que nous vivons une période de changements, et que l'avenir ne s'ouvre pas bien nettement devant les peuples. Bien des hommes sont inquiets du futur ; ils sont attachés aux vieilles coutumes, ils voient dans toute transformation la mort de la société dont ils font partie, et, conservateurs opposés à cette trasformation, ils haïssent profondément tout ce qui est susceptible d'amener une modification, rtout ce qui est différent d'eux, c'est à dire l'étranger.
[Incontestablement Lazare avait raison pour son époque où le capitalisme était encore progressiste, et on croirait du Zemmour dans le texte, mais l'argument en défense naïve d'une immigration devenue massive et culturellement insupportable n'est bon que pour les irresponsables poltiques de la gauche contestataire , le monde entier est plongé dans un retour en arrière décadent par le retour du religieux exponentiel avec le voile ridicule ; en dépit du maintien de leurs rites les juifs n'envahissaient pas l'espace comme ces populations qui n'ont pas envie de s'intégrer, sans oublier le terrorisme planétaire qui s'appuie sur l'islam même si les bien-pensants veulent le démentir. Lazare serait déçu de ce que supporte désormais le monde ouvrier car il saluait les luttes ouvrières de son époque hors de toute aliénation religieuse]
(…) bien que souvent extrêmement chauvins, les juifs sont d'essence cosmopolite ; ils sont l'élément cosmopolite de la famille humaine, dit Schoeffle. Cela est fort juste, car ils possédèrent toujours au plus haut point cette extrême facilité d'adaptation, signe du cosmopolitisme. A leur arrivée dans la Terre promise, après soixante-dix ans passés en Babylonie, ils eurent oublié l'hébreu et rentrèrent à Jériusalem en parlant un jargon araméen ou chaldaïque ; au premier siècle avant et après l'ère chrétienne, la langue hellénique pénétra les juiveries. Dispersés, les juifs devinrent fatalement cosmopolites. Ils ne se rattachèrent plus en effet à aucune unité territoriale et n'eurent qu'une unité religieuse. Ils eurent bien une patrie, mais cette patrie, la plus belle de toutes, fut placée dans le futur. (…) Le juif a-t-il réellement des tendances à la Révolution ?
L'ESPRIT REVOLUTIONNAIRE DANS LE JUDAISME
(…) Communisme et révolution ne sont pas des termes inséparables, et si, de nos jours, nous n epouvons prononcer le premier de ces mots sans évoquer fatalement l'autre, cela tient aux conditions économiques qui nous régissent et à ce que nous regardons comme impossible la transformation des sociétés actuelles, basées sur la propriété individuelle, sans un déchirement violent. (…)
N'ayant aucun espoir de compensation future, le juif ne pouvait se résigner aux malheurs de la vie ; ce n'est que fort tard qu'il put se consoler de ses maux en songeant aux béatitudes célestes. Aux fléaux qui l'atteignaient, il ne répondait ni par le fatalisme du musulman, ni par la résignation du chrétien : il répondait par la révolte. Comme il était en possession d'un idéal concret, il voulait le réaliser ; et tout ce qui en retardait l'avènementprovoquait sa colère.Les peuples qui ont cru à l'au-delà, ceux qui se sont becés de chimères douces et consolantes, et se sont laissés endormir par le songe de l'éternité ; ceux qui ont possédé le dogme des récompenses et des châtiments, du paradis et de l'enfer, tous ces peuples ont accepté lapauvreté, la maladie, en courbant la tête. (…) La foi en l'immortabilité de l'âme est une consillère de résignation ; cela est si vrai, que l'on voit l'intransigeance judaïque s'apaiser à mesure que s'affirme en Israël le dogme de la pérennité. (…)
Donc, la conception que les juifs se firent de la vie et de la mort, fournit le premier élément à leur esprit révolutionnaire. Partant de cette idée que le bien, c'est à dire la justice, devait se réaliser non pas outre-tombe, puisque outre-tombe il y a le sommeil, jusqu'au jour de la résurrection du corps – mais pendant la vie, ils cherchèrent la justice et, ne la trouvant jamais, perpétuellement insatisfaits, ils s'agitèrent pour l'avoir.
(…) ils ne provoquent pas la révolution, ils y adhèrent, ils la suivent et ne la génèrent pas , et cependant ces groupements ouvriers, détachés de la foi ancienne, ayant abandonné toute religion, toute croyance même, n'étant plus juifs au sens religieux du mot, sont juifs au sens national. Ceux de Londres et des Etats-Unis qui ont abandonné leur pays d'origine, fuyant la Pologne et surtout la Russie où ils sont persécutés, se sont fédérés entre eux ; ils ont formé des groupes qui se font repréqsenter aux congrès ouvriers sous le nom de « groupe de langue juive »
(…) Donc le juif prend part à la révolution et il y prend part en tant que juif, c'est à dire tout en restant juif. Est-ce pour cela que les conservateurs chrétiens sont antisémites, et cette aptitude révolutionnaire des juifsest-elle une cause d'antisémitisme ? (…) Le juif a été certainement anticlérical ; il a poussé au Kulturkampf en Allemagne, il a approuvé les lois Ferry en France, et l'on a cru que son libéralisme venait de son antichristianisme, tandis que le contraire est vrai. A ce point de vue, il est juste de dire que les juifs libéraux ont déchristianisé, ou du moins qu'ils ont été les alliés de ceux qui poussèrent à la déchristianisation, et pour les antisémites, déchristianiser c'est dénationaliser. Il y a de la part des antisémites une confusion : ils confondent nation et Etat Le libéralisme anticlérical ne dénationalise pas, il tue le vieil Etat chrétien ».
L'ANTISEMITISME ECONOMIQUE
Lazare ne s'attaque à la réputation financière perverse des juifs qu'à la fin de son deuxième tome, et cette méthode ets bien la meilleure car, en définitive, le juif dans l'histoire a d'abord été un révolté et ce n'est qu'après l'avoir tant persécuté (religieusement) qu'on a renouvelé cette persécution sur leplan économique. Lazare en tant qu'anrachiste socialiste, et compagnon de Jaurès, défend lui à l'époque un peuple juif dispersé mais majoritairement prolétaire, et c'est une minorité qui est passée à la bourgeoisie. On reste toujours gêné par l'utilisation du terme générique juif par Lazare, sans insister pour la saga juive sur les différences de classes dans la dite communauté, en particulier lorsqu'il parle au singulier , ou au pluriel, de la nouvelle bourgeoisie juive au dix-neuvième.
Le monde industrialisé n'a pas vraiment mis fin aux siècles du petit usurier juif , confiné dans le commerce parasitaire, mais ouvert la voie à de grands capitalistes juifs.
« On sait mieux comment les juifs agirent depuis leur émancipation. En France, sous la Restauration et sous le Gouvernement de juillet , ils furent à la tête de la finance et de l'industrialisme, ils furent parmi les fondateurs des grandes compagnies, d'assurances, de chemins de fer, de canaux. En Allemagne, leur action fut énorme ; ils provoquèrent la promulgation de toutes les lois favorables au commerce de l'or, à l'exercice de l'usure, à la spéculation. CE furent eux qui profitèrent de l'abolition (en 1867) des anciennes lois restrictives du taux de l'intérêt ; ils poussèrent à la loi de juin 1870 qui affranchit les sociétés par actions de la surveillance de l'Etat ; après la guerre franco-allemande, ils furent encore les plus hardis spéculateurs ».
Après la crise de 1872, c'est pourquoi l'antisémtisme bondit chez les petits bourgeois dépouillés !
« Lorsqu'on eût constaté cette action incontestable du juif, on en conclut que le juif était le détenteur par excellence du capital. Ce fut une cause d'animosité de plus contre lui. Les juifs possèdent tout, déclara-t-on ; et juif, après avoir été l'équivalent de fourbe, de trompeur, d'usurier, devint le syno nyme de riche. Tout juif est possesseur, voilà la commune croyance. Il y a là une erreur profonde. L'immense majorité des juifs, près des sept huitièmes, sont d'une extrême pauvreté (…) Ils sont même parmi les prolétaires les plus déshérités.
Pourquoi cette prépondérance des juifs dans la finance et le commerce ? Lazare n'est pas vraiment d'un avis différent de Drumont (qui ne dit pas que des bêtises) :
« Quelques juifs se plaisent à dire qu'ils doivent leur suprématie économisque à leur supériorité intellectuelle [NB c'est toujours le cas en 2025 pour le nationalisme israélien] Cela n'est pas exact ou, du moins,il faudrait s'entendre sur cette supériorité. Dans cette société bourgeoise, fondée sur l'exploitation par le capital, où la force de l'or est dominante, où l'agio et la spéculation sous tout-puissants, le juif est certainement douémieux que ytout autre pour réussir (…) Il est froid et calculateur, énergique et souple, persévérant et patient, lucide et exact, et toutes ces qualités il les a héritées de ses ancêtres, les manieurs de ducats et les traficanats. S'il s'apllique au commerce, à la finance, il bénéficie de son éducation séculaire et atavique, qui ne l'a pas rendu plus ouvert comme sa vanité le déclare, mais plus apte à certaines fonctions ».
Tout ceci est en partie vrai, mais ne diffère pas de ce que disait Drumont, qu'on pense à la banque juive Goldmann&Sachs. Plus loin Lazare semble moins confus.
« Si on a toujours à l'esprit cette idée de la solidarité juive, et ce fait que les juifs sont une minorité organisée, ,on en concluera que l'antisémitisme est en partie une lutte entre les riches, un combat entre les détenteurs du capital. C'est en effet le chrétien riche, le capitaliste, le commerçant,,l'industriel, le financier qui sont léséspar les juifs, et non les prolétaires, qui ne subissent pas le patronat juif plus durement que le patronat catholique, au contraire, car là, c'est le nombre des patrons qui importe, et ce ne sont pas les juifs qui sont le nombre. Voilà ce qui explique pourquoi l'antisémitisme est une opinion bourgeoise, et pourquoi il est si peu répandu, sinon à l'état de vague préjugé, dans le peuple et dans la classe ouvrière [ce qui est vrai aujourd'hui mais pas à l'époque de la montée du nazisme]
(…) Le capital foncier, dans sa lutte contre le capital industriel, est devenu antisémite, parce que le juif est pour le propriétaire territoriel le représentant le plus typique du capitalisme commercial et industriel.
DEUX CATEGORIES OPPOSEES DES JUIFS ETERNELS...
Ainsi sont-ils aux deux pôles des sociétés contemporaines. D'un côté ils collaborent activement à cette cenralisation extrême des capitaux qui facilitera sans doute leur socialisation, de l'autre ils sont parmi les plus fervents adversaires du capital. Au juif draîneur d'or,produit de l'exil, du Talmudisme, des législations et des persécutions, s'oppose le juif révolutionnaire, fils de la tradition biblique et prophétique, cette tradition qui anima les anabaptistes libertaires allemands du seizième siècle et les puritains de Cromwell (…)
(…) les juifs ne sont pas encore assimilés, c'est à dire qu'ils croient encore à leur nationalité. Ils continuent, par la circoncition, par des règles prophylactiques spéciales, par des prescriptions alimentaires, à se différencier de ceux qui les entourent ; ils persistent en tant que juifs, non pas qu'ils ne soient pas susceptibles de patriotisme, - les juifs en certains pays ont contribué plus que personne à réaliser l'unité nationale, - mais ils résolvent le problème qui paraît insoluble de faire partie intégrante de deux nationalités ; s'ils sont français et s'ils sont allemands, ils sont aussi juifs, et si on leur sait un gré médiocre d'être allemands ou d'être français, on leur reproche vivement d'être juifs. On les considère dans tous les Etats comme les américains considèrent les chinois, ainsi qu'une tribu d'étrangers ayant conquis les mêmes privilèges que les autochtones, et ayant refusé de dsiparaître.
(…) Mais le particularisme et l'égoïsme national, si forts, si puissants qu'ils soient encore, présentent des signes de décadence. (…) les progrès de l'internationalisme amèneront la décadence de l'antisémitisme ».




