Je bénis la grève perlée! |
Après la phase
d'héroïsation des victimes de « l'hydre terroriste »
voici que les suivistes gauchistes relaient le gouvernement avec
l'hydre de la grève générale qui n'a pourtant aucune chance
d'exister à partir d'une grève ultra-corporative ni même de
rivaliser avec la « surprise » du mouvement sans
commandants syndicalistes ni trotskiens en mai 68. En effet, c'est un
classique la lutte de classe ne peut procéder que par surprise, sans permission ni autorisation ministérielle et des obscurs bureaux syndicaux, c'est à dire hors des programmations des partis faux-culs et des
syndicats gouvernementaux et de leurs groupies gauchistes. Les vieux
machins comme Krivine auront beau écumer les villes de province pour
enseigner un mai 68 complètement refabriqué à la manière des
caporos trotskistes qui n'y jouèrent aucun rôle, c'est à dire en
réinventant une union de la gauche picrocholine de vieux coucous qui
ne sont plus pris au sérieux (voir plus bas) – la défaite
programmée des cheminots maquillée en un scénario à dormir
debout, concocté surtout pour emmerder des millions de prolétaires
sans statuts ni garantie salariale, qu'elle soit brève ou étalée
dans le temps, sera ensuite exhibée comme symbole de l'impuissance
de toute la classe ouvrière voire une preuve de plus de sa
« disparition ».
Voici une grève Hollywood, scénarisée et officialisée comme un feuilleton à épisodes variables avec l'aval de l'aumônerie de l'Elysée, sans compter les modifications de scénario ou nouvelles versions telles que le gouvernement veut bien mettre en veilleuse telle revendication, ou "reculer" selon les larbins syndicaux qui ont toujours une traîtrise prévue dans leurs cartables de généraux de la terrrible négociation; sans oublier comment les autres événements politiques ou mécontentements "populaires" (sondalogie organisée) vont peser, voire comment va procéder même la fermeté ou pas envers les marginaux zadistes.
Voici une grève Hollywood, scénarisée et officialisée comme un feuilleton à épisodes variables avec l'aval de l'aumônerie de l'Elysée, sans compter les modifications de scénario ou nouvelles versions telles que le gouvernement veut bien mettre en veilleuse telle revendication, ou "reculer" selon les larbins syndicaux qui ont toujours une traîtrise prévue dans leurs cartables de généraux de la terrrible négociation; sans oublier comment les autres événements politiques ou mécontentements "populaires" (sondalogie organisée) vont peser, voire comment va procéder même la fermeté ou pas envers les marginaux zadistes.
On va dire que je
harcèle ici le NPA mais cette secte donne les verges pour se faire
fesser. Je le répète la nature du gauchisme moderne, néo-stalinisme
recyclé moitié libertaire (version Bakounine, lire ci-dessous le
texte de Rosa sur la fable de la grève générale), est d'être
suiviste par rapport à l'élite bourgeoise, sur tous les plans de la
MORALE voulue : féminisme bobo, antiracisme anti-ouvrier,
antifascisme de pacotille, lâcheté face aux campagnes
anti-terroristes, complicité avec les pires nationalistes et les
pires religions, etc.
Seule la secte LO a
refusé de s'associer à la confrérie de la gauche décatie
communiant pour la circonstance cheminote, qui n'est pas une simple
attaque contre les avantages (et inconvénients) d'une corporation
qui n'est plus ce qu'elle était, mais une réorganisation
technocratique aux ordres de Bruxelles dans une compétition mondiale
exacerbée où il n'est plus question de « reconstruire le
pays » mais de se débarrasser des dinosaures de la
reconstruction pour générer un profit sans concession et sans
entraves corporatives. Cet appel oecuménique il faut vous l'imaginer
comme si, au début de 1968, Mitterrand, Marchais, Séguy et les
divers bonzes syndicaux avaient été les initiateurs de la « grève
généralisée » (c'est à dire une grève spontanée qui se
généralisa et non pas mise en branle aux ordres des milliers de
sous-offs syndicaux) « pour mettre en mouvement les classes
populaires » (!?). Le scénario nomme « modalité »
par les faux-culs du NPA n'est pas une seconde critiqué pour son
aspect militaire et fallacieux, voire surtout démoralisant parce
qu'il laisse toute initiative aux appareils ; on y ajoute
simplement d'autres scénarios, grève reconductible dans un coin, ou
« campagne unitaire d'opposition au gouvernement et de soutien
à la grève », c'est à dire des coquins enturbannés
bleu-blanc-rouge qu'on pourrait placer en tête des défilés
syndicaux bien ordonnés comme naguère les austères promenades
PS-PC-GT-PSU, + ploum-ploums en fin de cortège et drapeaux
trotskistes. Tous ces commandants et sous-chefs nous proposent donc
de les « suivre », afin de « modifier le rapport
des forces en faveur du monde du travail » (sic) ; « monde
du travail », « classes populaires », vocabulaire
féministe débile et vocables sociologiques qui fleurent bon
l'anarchisme bon teint, oecuménisme et nullissime du « tous
ensemble » merdique et touché coulé depuis 95. Vous remarquerez et vous retiendrez un seul argument qui peut mettre en danger toutes ces constructions syndicalo-gauchistes bourgeoises: l'exigence de négociations filmées en direct et visibles par toute la population prolétaire; exigence qui avait été la mienne comme délégué de classe en 1969 (exigence oubliée de mai 68 par tous ces chenapans arrivistes) et surtout par les ouvriers polonais en 1980 (micros dans la salle des négociations et répercussion par hauts parleurs dans l'usine de Gdansk). Vous m'objecterez, mais faudrait être en période révolutionnaire pour imposer cela aux négociateurs professionnels de l'ombre! C'est ce que je voulais vous faire dire!
Après le scénario
torché apprêté, voici le « plan de travail » et la
feuille de route des sergents recruteurs syndicaux :
Communiqué du NPA :« La modalité
d’organisation de la grève à la SNCF, de deux jours sur cinq,
fait grincer des dents, car elle est en-deçà de la nécessité
d’une grève reconductible. De même, la date du 19 avril est
bien lointaine… d’autant que FO refuse d’y participer. Mais ces
coups de frein ne sont pas réellement nouveaux, et pour les
révolutionnaires, la question est de savoir ce qu’ils et elles
peuvent faire pour modifier le rapport de forces en faveur du monde
du travail.
C’est ce que nous avons fait en
interpellant les autres courants de gauche pour une campagne unitaire
d’opposition au gouvernement et de soutien à la grève. Il nous
reste à décliner cette campagne sur le plan local, pour mettre en
mouvement les classes populaires. C’est ce que nous faisons
également en défendant bien sûr la grève reconductible et des
manifestations de masse, unitaires et unifiant les différents
secteurs, mais surtout en convaincant autour de nous de la nécessité
d’un « touTEs ensemble ». Cette nécessité repose sur la
similitude des attaques dans les différents secteurs, sur la
possibilité de gagner davantage quand on se bat au même moment, et
sur la nécessité de construire une opposition politique contre
Macron, c’est-à-dire une intervention politique du prolétariat
sur la scène nationale, sa constitution en classe active.
Un élément clé dans cette équation
sera l’action du secteur privé. À partir des négociations
annuelles obligatoires, à partir de la mobilisation contre les
licenciements, des possibilités existent. C’est pourquoi la lutte
à Ford (voir page 8), animée notamment par notre camarade
Philippe Poutou, revêt une grande importance dans la situation :
elle peut contribuer à poser la question de l’entrée dans la
bataille de millions de travailleurEs ».
Contre les mensonges de la gauche
(décatie) et de l'extrême gauche bourgeoise (figurante et suiviste)
lisez et relisez jeunes gens notre bonne Rosa Luxemburg :
Dès
1902, Rosa Luxemburg analyse la grève générale en
Belgique pour la conquête du suffrage universel
égal, qui venait de s’achever sur un échec. Elle écrit à cette
occasion que « la
première condition pour apprécier sérieusement
la grève générale, c’est de distinguer entre
grèves générales nationales et grèves
internationales, grèves politiques et grèves
syndicales, grèves industrielles en général et
grèves provoquées par un événement déterminé,
grèves découlant des efforts d’ensemble du prolétariat,
etc. »
Il faut donc éviter « toute
tentative de schématiser, de rejeter
ou de glorifier sommairement cette arme »1.
En 1913, après un nouvel échec en Belgique, elle
rappelle que « la
grève politique de masse n’est pas, en elle-même, un moyen
miraculeux. Elle n’est efficace que dans une
situation révolutionnaire, comme expression
d’une énergie révolutionnaire fortement
concentrée, et d’une haute tension des antagonismes.
Détachée de cette énergie et de cette situation,
transformée en une manœuvre stratégique
déterminée longtemps d’avance et exécutée
de façon pédante, à la baguette, la grève de masse ne peut
qu’échouer neuf fois sur dix. »
lire
l'ensemble de cet excellent article ici :
http://www.critique-sociale.info/928/rosa-luxemburg-et-la-greve-de-masse/
Grève
de masse, parti et syndicat
Rosa Luxemburg
Presque
tous les écrits et les déclarations du socialisme international
traitant de la question de la grève générale datent de l'époque
antérieure à la révolution russe, où fut expérimenté pour la
première fois dans l'histoire, sur une large échelle, ce moyen de
lutte. Cela explique pourquoi ces écrits ont pour la plupart
vieilli. Ils s'inspirent d'une conception identique à celle
d'Engels, qui, en 1873, critiquant Bakounine et sa manie de fabriquer
artificiellement la révolution en Espagne, écrivait :
« La grève générale est, dans le programme de Bakounine, le levier qui sert à déclencher la révolution sociale. Un beau matin tous les ouvriers de toutes les entreprises d'un pays ou même du monde entier abandonnent le travail, obligeant ainsi, en quatre semaines tout au plus, les classes possédantes soit à capituler, soit à attaquer les ouvriers, si bien que ceux-ci auraient le droit de se défendre, et par la même occasion d'abattre la vieille société tout entière. Cette suggestion est bien loin d'être une nouveauté : des socialistes français et à leur suite des socialistes belges, ont, depuis 1848, souvent enfourché ce cheval de bataille qui, à l'origine, est de race anglaise. Au cours du développement rapide et vigoureux du chartisme parmi les ouvriers anglais, à la suite de la crise de 1837, on prêchait dès 1839, le « saint mois », la suspension du travail à l'échelle de la nation [1], et cette idée avait trouvé un tel écho que les ouvriers du nord de l'Angleterre tentèrent en juillet 1842 de la mettre en pratique. Le Congrès des Alliancistes à Genève, le 1° septembre 1873, mit également à l'ordre du jour la grève générale. Simplement tout le monde admettait qu'il fallait pour la faire que la classe ouvrière soit entièrement organisée et qu'elle ait des fonds de réserve. C'est là précisément que le bât blesse. D'une part les gouvernements, surtout si on les encourage par l'abstention politique, ne laisseront jamais arriver à ce stade ni l'organisation ni la trésorerie des ouvriers; et d'autre part les événements politiques et les interventions des classes dominantes amèneront l'affranchissement des travailleurs bien avant que le prolétariat ne parvienne à se donner cette organisation idéale et ce fonds de réserve gigantesque. Par ailleurs, s'il les possédait, il n'aurait pas besoin du détour de la grève générale pour parvenir à son but [2]”.
C'est
sur une telle argumentation que se fonda dans les années suivantes
l'attitude de la social-démocratie internationale à l'égard de la
grève de masse. Elle est dirigée contre la théorie anarchiste de
la grève générale qui oppose la grève générale, facteur de
déclenchement de la révolution sociale, à la lutte politique
quotidienne de la classe ouvrière. Elle tient tout entière dans ce
dilemme simple : ou bien le prolétariat dans son ensemble ne
possède pas encore d'organisation ni de fonds considérables - et
alors il ne peut réaliser la grève générale - ou bien il est déjà
assez puissamment organisé - et alors il n'a pas besoin de la grève
générale. Cette argumentation est, à vrai dire, si simple et si
inattaquable à première vue, que pendant un quart de siècle elle a
rendu d'immenses services au mouvement ouvrier moderne, soit pour
combattre au nom de la logique les chimères anarchistes, soit pour
aider à porter l'idée de la lutte politique dans les couches les
plus profondes de la classe ouvrière. Les progrès immenses du
mouvement ouvrier dans tous les pays modernes au cours des vingt-cinq
dernières années vérifient de la manière la plus éclatante la
tactique de la lutte politique préconisée par Marx et Engels, par
opposition au bakouninisme : la social-démocratie allemande dans sa
puissance actuelle, sa situation à l'avant-garde de tout mouvement
ouvrier international est, pour une très grosse part, le produit
direct de l'application conséquente et rigoureuse de cette tactique.
La suite ici :
https://www.marxists.org/francais/luxembur/gr_p_s/greve1.htm
On peut lire sur
le site « Révolution ou guerre », « pour une riposte
prolétaire efficace... », l'avis du dernier rejeton d'un CCI
pur (pas encore devenu secte, sorte de CCI de jadis conservé dans le formol des mêmes radotages généralistes) mais complètement irréaliste. Il
appelle à crier plus fort dans le mégaphone des sergents
gauchistes. On n'appelle pas toujours ou à tout moment à la « lutte
générale », et surtout pas quand les dés sont pipés à ce point. Cet appel concomitant à entrer en lutte avec les
cheminots est du type de l'erreur économiste, pour ne pas dire
syndicaliste mode CGT 1905, c'est à dire sans tenir compte de la
situation politique (favorable aux menées bourgeoises) ni de
l'environnement politique (campagnes terroristes et anti-terroristes,
jugement des zozos de Tarnac, crucifixion de Sarkozy, etc.) ni
surtout de la longue programmation de ladite grève perlée avec une
avalanche de commentaires qui ont déjà détruit toute possible
solidarité généralisée et toute grève généralisable.
Maintenant, vous
êtes libres d'exprimer votre avis, mais c'est à mon sens peine
perdue de se mettre au service d'une lutte déjà criminalisée, déjà
inintéressante pour ses principales revendications corporatives qui
laissent croire à une sécurité... statutaire pour le prolétariat
dans un régime capitaliste en pleine tourmente et sans rivages
crédibles.
Il faudra savoir
attendre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire