(du révisionnisme d’une ultra-gauche gériatrique)
« Il ne suffit pas d’accepter le marxisme pour
être préservé des erreurs. Nous autres russes le savons fort bien, le marxisme
ayant été chez nous une « mode ». » Lénine (27 avril 1920)
« La révolution ne viendra pas des
immigrés » Marc Chiric (1978)
Sous le titre
« Valls, Léonarda et les Roms : le capitalisme cultive la peur de
l’autre », le général en chef du bataillon CCI, Pawel, prétend sur leur
site faire la part des choses concernant la campagne idéologique qui a
accompagné et promu l’expulsion de la petite Léonarda. Hors de toute
realpolitik bien sûr. Il semble pourtant bien commencer son propos en pointant
du doigt la frénésie de la gogoche sentimentale (qui rime avec gouvernementale)
contre une sordide « nouvelle rafle ». Il ne se moque nullement de
cette frénésie, et on va voir qu’il va se contenter de surenchérir en traitant
Valls de « sale type » (il veut pourtant doubler le nombre de
naturalisés cf. annexe) et en argumentant avec une « morale » que sa
secte a attrapé lors des aigreurs d’estomac et du prurit manifestatoire de la
bobologie mondiale, où paraît-il les rues des métropoles occidentales étaient
pleines des « enfants des ouvriers ». Une hérésie en couvre une autre
comme un train en cache un autre. Le propre de l’opportunisme est de s’adapter
aux modes. Nous nous poserons la question de quel critère fonde cette nouvelle
trouvaille cette nouvelle invention du philosophe en chef du CCI, ce
capitalisme qui « cultive la peur de l’autre », à quelle branche de
la sociologie cette réflexion peut être rattachée. Hélas.
Analysons
d’abord le fond de la théorie révisionniste, introduite il y a une petite
dizaine d’années dans cette organisation : le prolétariat conçu comme
classe d’immigrés[1].
Le courant bordiguiste, le plus perméable aux modes gauchistes, a longtemps eu
le monopole de la « préférence immigrée » ; les « peuples
de couleur » allaient dans les sixties et au-delà réveiller un prolétariat
européen endormi ; hélas, même le slogan « français-immigrés »
clamé partout de l’extrême-gauche à l’ultra-gauche n’a jamais cassé des briques.
La nouvelle théorisation du CCI n’a donc été qu’une autre simple surenchère
face au rival bordiguiste : ils prétendent que les immigrés ouvrent la
voie des luttes internationales et bé nous nous disons que c’est normal parce
que la classe ouvrière est en soi une classe immigrée !
Les sectes
étroites ont une propension naturelle à la simplification pour les besoins de
la propagande. J’ai consacré au sujet de l’immigration un livre entier et
argumenté sur le sujet sans que le milieu maximaliste excepté un aimable
rédacteur d’Echanges, ne daigne entrer dans l’arène ni même manifester
publiquement désaccords ou mépris[2],
sauf celui du silence, de l’ignorance ou de la couardise[3].
1.
Une
histoire non mythifiée de la constitution de la classe ouvrière et comment
ne pas « tomber dans le prolétariat »:
On devrait
conseiller aux vieux gribous qui se piquent d’être les guides du prolétariat
moderne de relire une fois tous les cinq ans au moins le Manifeste communiste
de 1848. Ce texte magnifique est une source d’inspiration à chaque relecture
pour tout véritable révolutionnaire moderne. En à peine une cinquantaine de
feuillets il en a fait plus que la Bible, le Talmud et le Coran réunis pour
indiquer les véritables sources d’émancipation de l’humanité[4].
Le premier chapitre (Bourgeois et prolétaires) est un trésor d’analyse
historique qui explique très clairement la formation des classes :
« Le métier, entouré de privilèges féodaux, fut remplacé par la
manufacture. La classe moyenne industrielle supplanta les maîtres de
jurandes ; la division du travail entre les différentes corporations
disparut devant la division du travail dans l’atelier même »[5].
Ou encore : « La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les
professions jusqu’alors réputées vénérables, et vénérées. Du médecin du
juriste, du prêtre, du poète du savant, elle a fait des salariés à ses gages.
La bourgeoisie a déchiré le voile de sentimentalité qui recouvrait les
relations de famille et les a réduites à n’être que de simples rapports
d’argent ».
Le Manifeste qui
est loin d’être simpliste comme nos vieux propagandistes maximalistes (du verbe
humaniste) – ni rétif à la critique - démontre en quoi la bourgeoisie était
révolutionnaire et faisait déjà éclater le cadre national : « Par le
rapide développement des instruments de production et des moyens de
communication la bourgeoisie entraîne dans le courant de la civilisation toutes
les nations, même les plus barbares. Le bon marché de ses produits est la
grosse artillerie qui bat en brèche toutes les murailles de Chine et fait
capituler les barbares les plus opiniâtrement hostiles aux étrangers. Sous
peine de mort elle force toutes les nations à adopter le mode de production
bourgeois ; elle les contraint à introduire chez elles ce qui s’appelle la
civilisation c'est-à-dire à devenir bourgeoises. En un mot, elle crée un monde
à son image ».
Marx et Engels
faisaient tomber cependant un peu trop de monde dans le prolétariat :
petits industriels, marchands, petits rentiers artisans, paysans propriétaires…
Une écriture un peu trop impulsive et enthousiaste leur a fait confondre
prolétarisation et paupérisme car les couches évoquées ne tombent pas
spécialement et ne sont toujours pas « tombées » dans le prolétariat.
Dans ce que le CCI nomme comme moi d’ailleurs (et l’IC) la décadence
capitaliste renforce chaque jour ces diverses catégories dans la lutte pour le
pognon et l’exploitation de leurs semblables. Ces olibrius reforment sans cesse
de nouvelles SARL ou se reconvertissent dans des activités illégales sans
cacher leur appétence pour le vote d’extrême droite. La division du travail
sordide c’est bon pour les immigrés, et c’est pourquoi la haute bourgeoisie est
antiraciste leur fait les yeux doux –tout en expulsant les en trop – et
légifère à tour de bras contre tout dérapage raciste outrancier. Jusque là rien
ne nous sépare des frères ennemis CCI-PCI sauf à préciser que l’immense
majorité des immigrés sont des prolétaires corvéables, auxquels se mêlent des
petits bourgeois adeptes du « commerce de commission »[6].
« De sorte
que le prolétariat se recrute dans toutes les classes de la population »…
oui mais tendanciellement, ce n’est pas une généralité. Gageons que par contre,
la plupart des enfants de boutiquiers parvenus sont certes plus amenés à « tomber »
à leur tour dans le prolétariat, mais aussi pour une portion à recourir à des
activités illicites pour éviter au besoin cette « chute »
sociale et suivre l’exemple paternel !
Malgré cette
imprécision, inévitable face au brassage continu des classes sociales,
difficile à délimiter précisément, Marx et Engels s’attachent à définir les
« différentes phases d’évolution » du prolétariat : lutte
d’ouvriers isolés, destruction des machines, il est d’abord masse
« incohérente » « disséminée sur tout le pays » (NB) et
« désunie par la concurrence ». Puis l’industrie concentre les
prolétaires en masses considérables : « Les intérêts, les conditions
d’existence des prolétaires s’égalisent de plus en plus, à mesure que le
machinisme efface toute différence dans le travail et presque partout réduit le
salaire à un niveau également bas ». Là encore le document
« manifeste » est manifestement daté. La bourgeoisie n’a pas
seulement lu elle aussi le Manifeste, mais elle a été capable de moderniser le
« diviser pour mieux régner » et, au 20ème siècle la
hiérarchie des salaires a été démultipliée, des corporations entières
bénéficient de privilèges refusés à d’autres, la nationalisation par exemple,
credo de la gogoche intellectuelle et gauchiste a toujours refusé l’emploi des
non-nationaux.
Les moyens de
communication décuplés ont permis aux ouvriers ensuite de se rencontrer pour
lutter ensemble pout dépasser le local.
Marx et Engels oublient au passage de préciser que c’est le libéralisme anglais
qui a permis le développement du trade-unionisme si important pour discipliner
les masses comme pour leur assurer des « acquis sociaux » contre la
bourgeoisie vorace.
Premier accroc
pour nos révisionnistes modernes d’un prolétariat automatiquement
internationaliste et immigré, le renforcement de la lutte de classe se passe
d’abord ensuite au niveau national : « …(les nombreuses luttes
locales) qui partout revêtent le même caractère en une lutte nationale (sic),
en une lutte de classe ».
Le Manifeste ne
développe pas ce hiatus et saute à l’organisation du prolétariat en classe
« et par suite en parti politique », laquelle organisation « est
sans cesse détruite de nouveau par la concurrence que se font les ouvriers
entre eux ». Prolétariat Sisyphe ? Non car elle (l’organisation)
renaît toujours ; et toujours plus forte plus ferme, plus
formidable ». Pas vraiment au cours du siècle écoulé ou en tout cas en
dents de scie, et avec des étonnantes pertes de mémoire du prolétariat. On ne
peut plus dire non plus que « l’organisation du prolétariat » en
classe « profite des divisions intestines de la bourgeoisie », quand
c’est plutôt le contraire, hélas !
Modernistes et
révisionnistes peuvent signer des deux mains la formulation dithyrambique et
irréaliste qui suit : « … par le progrès de l’industrie des fractions
entières de la classe dominante sont précipitées dans le prolétariat (…) Elles
aussi apportent au prolétariat de nombreux éléments de progrès ». Cette
affirmation pourtant ne peut que prêter à sourire de nos jours face à la
résistance à la « chute dans le prolétariat » par les fameuses
« couches moyennes », confirmant non seulement l’analyse moderniste
de Bernstein mais la capacité du capitalisme moderne à empêcher des couches
entières de « tomber dans le prolétariat » par une meilleure répartition
du gâteau à toute une série d’intermédiaires dans l’industrie, l’éducation
nationale, la police, l’armée, le commerce, l’artisanat etc. sans oublier la
corruption des grands appareils bureaucratiques syndicaux. Toutes choses
méconnues à l’époque des jeunes Marx et Engels[7].
Toujours au
temps du « progrès de l’industrie » : « … des fractions
entières de la classe dominante sont précipitées dans le prolétariat ou sont
menacées, tout au moins, dans leurs conditions d’existence. Elles apportent au
prolétariat de nombreux éléments de progrès ».
Or de nos jours,
l’industrie n’étant plus en progrès que pour d’énormes bénéfices à une minorité
et sous condition d’une surexploitation inimaginable jusque là, ces
« fractions entières de la classe dominante » ne sont pas prêtes à
« tomber dans le prolétariat ». Cette réflexion bien optimiste de nos
deux intellectuels prolétariens appelle deux remarques. La première a été sa
traduction confuse par Lénine qui en a tiré l’idée, controversée dans les rangs
socialistes à son époque, des intellectuels qui apporteraient la conscience
(prolétarienne évoluée) de l’extérieur. On ne refera pas le débat ici. Il n’y a
plus de problème intellectuel/manuel à l’époque contemporaine où il y a autant
de prolétaires diplômés de haut niveau réduits à des tâches manuelles que de
prolétaires sans diplôme capables de faire fonctionner leur jugeote. Donc nous
n’avons plus rien à attendre de « fractions entières de la classe
dominante ». Deuxième remarque Marx et Engels avaient encore tendance à
penser selon les critères de la révolution bourgeoise, deux plus un contre le
féodalisme : c’est à dire bourgeoisie et prolétariat au coude à coude
contre l’ancienne domination sociale. Le raisonnement est mathématiquement
jacobin mais ne tient pas debout même imaginé pour une révolution imminente en
2015 par exemple[8].
Quelle fraction de la bourgeoisie voudrait saboter ses privilèges notariaux et
consuméristes pour s’allier (ou cornaquer) les masses de prolétaires exclus de
toute décision et de toute consultation ? Le document est plutôt rance à
cet endroit puisqu’il a été utilisé et est encore utilisé par la gogoche et
l’extrême gogoche pour nous ficeler encore dans des alliances électorales de
partis oligarchiques (du progrès…) contre le danger… fasciste (féodal…).
Contrairement au
pape du CCI le Manifeste se fout de la morale[9] ,
le travail industriel « … a dépouillé le prolétaire de tout caractère
national. Les lois, la morale, la religion sont pou lui autant de préjugés
bourgeois derrière lesquels se cachent autant d’intérêts bourgeois ».
Beaucoup n’a pas
été réfléchi ni discuté dans ce texte dense de 1847 en réalité. Le prolétariat,
la dernière couche de la société actuelle ( ?) ne peut se soulever, se
redresser sans faire sauter toutes les couches superposées qui constituent la
société officielle ». De nos jours les dernières couches n’en finissent
pas de s’allonger : immigration massive partout, immenses camps de
réfugiés en Afrique et en Asie, masses de plus en plus paupérisées. Et quelques
paragraphes avant des pans entiers de la bourgeoisie allaient tomber dans le
prolétariat quand les auteurs nous indiquent qu’il faut faire sauter toutes les
couches au-dessus ! Oui mais lesquelles et comment ? Pas de réponse.
Et enfin, contre toutes les fabulations maximalistes imaginaires sur ce
« prolétariat immigré » entendez internationaliste de naissance, le
Manifeste est tout à coup plus modeste : « La lutte du prolétariat
contre la bourgeoisie bien qu’elle ne soit pas dans sa substance une lutte
nationale en revêt cependant, tout d’abord la forme. Naturellement, le prolétariat
de chaque pays doit en finir avant tout avec sa propre bourgeoisie ».
Cette remarque
m’apparait fondamentale et lucide, même si Marx et Engels n’ont pas pu l’étayer
plus avant[10].
Pour entrer dans
le vif du sujet disons le ainsi : la classe immigrée va-t-elle ou a-t-elle
les moyens d’en finir avec sa « propre bourgeoisie » celle des
autres, ou mieux sous l’avalanche des campagnes philanthropiques des activistes
de la gogoche antiraciste et antifa (qui ne font jamais la queue dans les
préfectures pour la régularisation des papiers) va-t-elle permettre enfin la
révolution mondiale toutes catégories confondues.
2.
LA
PEUR DE L’AUTRE OU LA COMPETITION ENTRE PROLETAIRES ?
Que vient faire
chez notre ancien ami du CCI cette notion de « peur de l’autre »,
succédant à la « peur de l’étranger » ? Est-ce une réminiscence
de la théorie de Carl Schmit théoricien nazi du clivage ami/ennemi ou un
questionnement repris sur Doctissimo (troubles liés à la perte de l’estime
de soi)? L’autre, en philosophie recouvre une pluralité de sens et n’est pas
strictement réductible à autrui. C’est le contraire du connu du normal du
prévisible, ce qui fait éclater les repères. Or l’immigration non seulement
n’est pas réductible au voisin de travail ou au black qui bosse sur le chantier
voisin, mais elle est bien connue par tous les prolétaires. N’est-ce pas plutôt
une peur de la concurrence, liée à la perte de statut social, de chômage où
chacun est isolé et sans défense ?
Les campagnes
idéologiques sans queue ni tête de l’Etat, sans base de référence ni
utilisation des statistiques réelles, induisent des boucs émissaires, je ne le
conteste pas. Le sacrifice ou l’exhibition du bouc émissaire est censée
ramener la normalité confirmer qu'il était, au fond, étranger à cette
société, un être marginal, une excroissance anormale, un parasite. Scmidt comme
les autres idéologues nazis et démocrates n’était pas idiot. La désignation de
l'ennemi est toujours expressément lié à un cas d'extrême nécessité.
La collectivité nationale s’identifie comme telle
par opposition à ce qui est contraire. Une société se définit en opposition aux
autres. Aujourd’hui l’État est la forme la plus complète du politique parce
qu’il a seul le pouvoir d’identifier et de nommer l’ennemi intérieur et
extérieur.
Pawel du CCI ne se place pas du point de vue du
prolétariat en son entier mais se joint au chœur des gauchistes avec
l’exclamation généraliste : « Les gouvernements changent, la chasse
aux immigrés demeure », et de citer les déclarations de Valls sur le
mode de vie des Roms. Or Valls est plus fort que ses stigmatiseurs. Par-dessus
ces larmoyants il s’adresse à ces parties de la population qui excèdent ou
détonnent dans leur cadre de vie, et qui peuvent vivre en effet une peur non de
« l’autre » comme entité philosophique simiesque, mais de
l’agression, du cambriolage. Le ministre comme ses prédécesseurs de la droite
bourgeoise en « chasse » pas spécialement. Il officie, au service de
la bourgeoisie économique et industrielle, au « tri » des possibles travailleurs.
Comme toutes les autres bourgeoisies européennes, il gère le besoin effréné de
main d’œuvre corvéable pour le Capital en Europe en particulier. Ce n’est pas
une politique « anti-immigrés » (vocabulaire de la gogoche
contestataire). La focalisation sur la situation aléatoires des immigrés permet
de faire passer au second plan les destructions d’emploi, alors que sous la
première expérience Mitterrand (années 1980) les grèves ouvrières, sans
focalisation première sur les immigrés, avaient été bien plus inquiétantes, et
la répression de celles-ci très coûteuse électoralement et historiquement à la
gauche bourgeoise. Pourtant l’auteur marque un tant d’arrêt pour une remarque
lucide sur le tournant factuel de la mise en première ligne de
l’immigration : « A la fin des années 1960, le retour de la crise
économique a signifié la fin du plein emploi et la hausse du chômage. N’étant
que de la chair à usine, ne trouvant plus à être exploités, les immigrés sont
devenus de plus en plus encombrants ». Cela méritait réflexion et non pas
cette cassure où il revient sur le « durcissement des lois
anti-immigrés » qui est à souligner non pour sa « méchanceté »
mais pour ce qu’il révèle des contradictions de la bourgeoisie
« nationale ». Et nous voilà parti dans la « peur de
l’autre » sous-entendu tous ces prolétaires ou ces « gens » qui
ont peur de la concurrence, la perte de leur emploi, qui râlent sur la
distribution souvent curieuse des « allocs » à des familles
nombreuses envahissantes et bruyantes, surtout « visibles »… qui sont
donc « peureux » mais certes pas « méchants » ni forcément
électeurs du FN. Gens aveuglés par la propagande « bouc-émissaire »
quand se développe un « esprit pogromiste » (encore ce besoin
d’amplification du fantasme étatique comme les gauchistes…). C’est bien sûr
« la faute au capitalisme », on s’en serait douté !
Il semble revenir à des notions plus marxistes
soudain : « Cette mise en concurrence fait d’autant plus de ravages
que chaque individu (quel individu ? de quelle classe ?ndt) est sous
le capitalisme, menacé par la précarité, incertain pour son avenir, insécurisé
et surtout impuissant face aux lois économiques ». A part la nature de
l’individu imprécis cela irait mais il retombe aussitôt où « l’activité
productive »… peut « de façon inattendue plonger l’individu, la
classe ou l’ensemble de l’humanité dans des cataclysmes apparemment
inexplicables » !!!? Puis : « La peur pour soi engendre la
peur de l’autre, puisqu’il est un concurrent ; quand cet autre est une
menace pour sa propre existence, la crainte peur se transformer en haine.
Autrement dit le capitalisme est à la racine de la peur sociale et des
tendances au pogromisme ».
Reconnaissons à Pawel de faire un effort pour ne
pas s’allier au chœur gauchiste qui stigmatise « l’ouvrier blanc
ex-colonisateur », le « salaud électeur du FN », etc. Mais c’est
quand même une psychologie à deux balles digne de Doctissimo. Certes, pour
accroître la concurrence (non la peur en soi) la bourgeoisie distille le poison
« de la division et de la méfiance », en ne cachant pas traitements
de faveur de certains[11],
en laissant étaler des faits divers qui ne mettent pas toujours en scène pourtant « l’étranger » (arabe de
préférence).
Le multicultiralisme, comme l’égalitarisme
jacobin stupide, produit des effets très pervers qui aboutissent au total
contraire du discours affiché nommé « vivre ensemble ». Pawel peut
citer Engels à longueur de colonnes, ce ne sont que vieilles incantations de la
belle époque de la IIème Internationale où le socialisme municipal laissait croire
à l’éternité familiale et conviviale des quartiers ouvriers allemands.
Ce n’est pas en prêchant comme les curés que les
ouvriers doivent s’affirmer comme « êtres humains » que la seule loi
de la nécessité va abolir la concurrence entre eux, que, de toutes façons le
prolétariat « est la seule classe aux intérêts internationaux »
(c’est pas vrai que c’est la seule classe) que le prolétariat « intègre
constamment des gens de différentes nationalités », et qu’il va lutter (un
jour…) « de façon désintéressée pour la libération de toute
l’humanité ».
Tout cela ce sont des grandes phrases
grandiloquentes que l’on ne peut reprocher à Engels d’avoir prononcé en son
temps, valident le programme d’émancipation communiste souhaité par des
générations de lutteurs pour l’avenir. A force d’être généraliste un discoureur
ou le représentant de telle ou telle organisation, aussi généreuse et
désintéressée soit-elle, n’est qu’une onction de plus en faveur d’une
libération révolutionnaire dont les portes sont pour l’instant cadenassées.
3. POUSSER
LE CAPITALISME DANS SES CONTRADICTIONS OU RENFORCER LE PROLETARIAT DANS SA
CONFIANCE EN SOI ?
La question de l’immigration est très complexe et
ne se résoudra jamais à coups de slogans (cf. immigration légale, clandestine,
« choisie » ou pas réfugiés politiques etc.) .Je me suis souvent posé
la question du pourquoi gauchistes et même maintenant vieux ultra-gauchistes
rentiers se contentaient de dénonciations simplistes, d’une surenchère pitoyable
et de faire la morale aux méchants dirigeants capitalistes (qui s’en foutent
royalement). Pourquoi derrière la « solidarité totale avec les
immigrés » contre les salauds de
ministres « pogromistes » on ne trouve pas l’once d’une analyse sur
les réels problèmes de la société moderne. Comment tel pays avec un
chômage croissant peut-il accueillir
comme dans les années 1960 des travailleurs immigrés sans compter ? N’y
a-t-il pas une contradiction qui concerne autant les gouvernants que les
gouvernés ? N’y a-t-il pas un programme alternatif à opposer à ces
polémiques et mystifications incessantes, pour d’abord poser les problèmes
d’une nécessaire réorganisation de la société qui montre que le Capital est à
bout de souffle et ne peut que paupériser la plus grande partie du prolétariat,
en tirant vers le bas, en se servant des plus paupérisés et sans logis ni
patrie quelconque[12]
comme « danger malthusien » flirtant avec le déni de la réalité des
statistiques réelles tenues hors du public ? Ignorent-ils la
transformation exotique des grandes zones urbaines Ces intellectuels de gogoche
alarmiste prennent-ils le métro aux heures où il n’y a plus un français dans
les rames ? Habitent-ils dans le 93 ?
Il y a une outrecuidance et un aveuglement chez
Pawel qui est lamentable : « le prolétariat a toujours eu à accueillir
dans ses rangs les victimes ruinées et malheureuses du capitalisme ». Où
a-t-il vu cela ? C’est le territoire national avec ses institutions
d’embauche et caritative qui accueille ou n’accueille pas les différents types
d’immigrants, car il y existe différentes sortes hors le simplisme paquet sur
l’immigration en général. Je joins en annexe divers cas de figure qui révèlent
une politique très précise des Etats bourgeois, hors des délires officiels, qui
sont soigneusement classés, contrôlés et soumis aux besoins de l’industrie mais
hélas pour les destructeurs imaginaires du capitalisme, ils ne constituent pas
une force révolutionnaire qui viendrait suppléer ou dynamiser le prolétariat du
cru. La plupart des « naturalisés » s’en font une gloire, et tout en
ne reniant pas leur double ou triple appartenance (cf. l’immigré Depardieu) se
flattent de leur nouvelle nationalité et deviennent hostiles à leur tour aux
compétiteurs entrant !
La confiance en soi du prolétariat a besoin d’un
projet politique global pas de dénonciations philanthropiques ! De projet
de nouveau Manifeste communiste il n’y a point !
Le combat de classe restera donc encore longtemps
dans un « cadre national », comme le disait le Manifeste de 1848,
même si la classe ouvrière mondiale n’a plus rien de national au point même
qu’elle n’est plus souvent perçue que comme une foule terrienne atomisée,
ballotée au jour le jour, « multitude »[13]
comme disaient les communisateurs féodaux sans port d’attache, sans valeurs,
sans véritable espoir que dans le retour au folklore religieux. Le prolétariat
ne peut se battre que par rapport à ce qui existe : un monde de frontières
non pas tant physiques qu’idéologiques, honteuses et informatiques.
Les confrontations de classe (grèves,
manifestations, protestations politiques) ont désormais souvent lieu au niveau
régional, dans des campagnes syndicales artificielles au niveau européen mais
restent pratiquement inconnues au niveau de la simultanéité touchant plusieurs
pays à la fois. Et dans le cadre national, jadis, il y avait des coutumes et un
mode de vie commun qui est bouleversé aujourd’hui, qui dépayse et même
« défrise » beaucoup. Faut-il leur cracher à la gueule en les
traitant de fachos arriérés qui ne comprennent rien à la politique des architectes
« multiculturalistes » d’Etat et à l’accommodement des
municipalités conviviales avec les diverses communautés?
La question de « mode de vie » a été
posée par un certain Trotsky en 1917. C’est une question politique à part
entière qui conditionne aussi les classes. Les politiques et leurs bouffons
aboyeurs feraient bien d’y réfléchir, mais on souhaite qu’ils s’y prennent trop
tard et qu’un chambardement autre que « pogromiste » ne leur succède
de fait.
Dans toute l’histoire du mouvement ouvrier s’est
posée la question : où la révolution pourra-t-elle commencer dans les pays
riches, dans les pays arriérés, les deux ayant échoué on a tablé sur la
simultanéité. On attend toujours.
Rien n’est perdu mais à condition de ne pas
découper la classe ouvrière en tranche, de placer en priorité telle ou telle spécificité,
de ne pas séparer les intérêts des uns et des autres, de considérer que la
guerre de classes est un champ de bataille où les place-fortes restent les
Etats nationaux et qu’il ne sert à rien de débiter des discours généralistes
illogiques et utopiques. Au lieu de défendre à tout crin les immigrés en
général et de prétendre qu’on peut (qui ? l’Etat national ? Le
prolétariat caritatif ?) « accueillir (toutes) les victimes ruinées
et malheureuses du capitalisme », nos défenseurs de la prétendue
« classe immigrée » feraient mieux de répondre à la question :
que feraient-ils à la place de l’Etat national et si le prolétariat était au
pouvoir dans une seule contrée ?
L’abolition des frontières promise par la révolution
communiste moderne (et certifiée anti-stalinienne) va-t-elle laisser transiter
tous les habitants des zones paupérisées là où il y aura encore du travail en
trop ? (s’il en reste)
Voici ma réponse en tout cas aux dénonciateurs et
professionnels (emplois garantis, logés et bien nourris) de la surenchère :
Il y a la pose du tribun mué en accusateur public
juge impavide des malheurs du monde. De tout temps les hérétiques donnèrent de
la voix recrutant quelques poignées d’adeptes hypnotisés mais toujours confis
dans leur misère économique et spirituelle. Or, si l’on examine d’un coup d’œil
les fantasmes trotskiens, gauchistes, marxistes radicaux ou marxistes moins
radicaux, une conviction les taraude qui mènera à la victoire : de toutes
les manières il faut pousser le monstre Capital dans ses contradictions
« pour l’aider à s’effondrer ». Cette tâche qui avait toujours été
dévolue pourtant à la « dernière classe » présumée de l’histoire - le
prolétariat - incomberait doctement à une myriade de groupuscules et assocs
politiques dans le monde : démultiplication des revendications de toute
sorte, de sexe, de régions, de remboursement historique, de moratoires
affairistes, de races, de nations. Submergé par ces contradictions la bête
capitaliste
finirait par en succomber. Alors qu’AU CONTRAIRE ELLE EN VIT !
Et en survit très bien. Ignorer cela mène tout droit, certes au refus de toute
realpolitik bourgeoise mais à l’utopie contestataire.
Annexe/ QUELQUES ELEMENTS STATISTIQUES QUI REVELENT QUE L’ETAT EFFECTUE UN TRI ET
PAS UNE REPRESSION SANS FARD (on a affaire à une politique d’ajustement
aléatoire, parfois juste, souvent injuste, fonction de nombreux paramètres) mais
aussi on peut faire le simple constat l’immigration est toujours plus une
nécessité pour le capital, non parce qu’il s’en servirait pour « faire
peur » aux ouvriers du pays mais parce que l’économie capitaliste en a
besoin (y compris les retraites des classes prolétaires).
• Chute
des naturalisations
En 2011, le nombre d'étrangers naturalisés s'est effondré
de 30 %. Près de trois quarts des demandes étaient autrefois acceptées.
Elles sont aujourd'hui majoritairement refusées. Claude Guéant a averti à
l’époque: «On ne peut devenir français par hasard. On ne peut le devenir que si
l'on parle le français et qu'on adhère aux principes de la République.»
• Baisse
du taux de reconnaissance du droit d'asile
Alors que la présidente du FN dénonçait une hausse des
reconnaissances du statut de réfugié, l'hôte de Beauvau déclare, au contraire,
que, même si le nombre de demande a pu croître (57.000 en 2011), la proportion
de dossiers acceptés a baissé en un an, de 1 %. Le délai de traitement des
dossiers, de seize mois en moyenne, reste, selon lui, trop long. Il assurait
pouvoir réduire ce délai à un an, pour un traitement «plus humain».
• Le cas
des étudiants étrangers
Après la polémique sur une première circulaire, le ministre annonce la publication
aujourd'hui d'une nouvelle circulaire spécifique sur les étudiants étrangers. S'ils
décrochent un master en France, ils ont, rappelle-t-il, un droit à y
travailler. S'ils échouent aux examens, ils restent dans le «droit commun». Au
PS, mardi, le sénateur François Rebsamen critiquait ce bilan en rappelant la
formule de Michel Rocard pour expliquer la position de la gauche sur
l'immigration: «La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais
elle doit en prendre sa part.»
Il est étonnant que le figaro ait comparé 2011 avec
2002 qui correspond à un intervalle de 9 ans. Exemple, si on compare 2000 avec
2010 : 160 000 titres accordés en 2000 et 208 000 en 2010 soit 30% de plus, ce
qui fait de Sarko le champion toute catégorie de l'immigration.
Le chiffre 2011 des expulsions a été largement gonflé, et c'est la Cimade qui le dit, alors qu'elle a tout à y gagner à crier "au racisme d'état" en acceptant des chiffre élevés, c'est pour dire. De plus, 28 000 clandestins ont été régularisés en 2011, soit 77 par jour.
Le chiffre 2011 des expulsions a été largement gonflé, et c'est la Cimade qui le dit, alors qu'elle a tout à y gagner à crier "au racisme d'état" en acceptant des chiffre élevés, c'est pour dire. De plus, 28 000 clandestins ont été régularisés en 2011, soit 77 par jour.
2010
|
2011
|
2012
|
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(en %)
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Lecture : sur les 96 088 acquisitions de nationalité
en 2012, 24 058 étaient des acquisitions par déclaration anticipée.
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Champ : France.
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Source : ministère de la Justice (SDSE).
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Acquisitions par décret
|
94 573
|
66 273
|
46 003
|
47,9
|
par naturalisation
|
88 509
|
62 382
|
43 067
|
44,8
|
par réintégration
|
6 064
|
3 891
|
2 936
|
3,1
|
Acquisitions par déclaration anticipée
|
23 086
|
23 342
|
24 058
|
25,0
|
Acquisitions par mariage
|
21 923
|
21 664
|
22 382
|
23,3
|
Autres déclarations d'acquisition et de
réintégration
|
1 238
|
1 183
|
1 417
|
1,5
|
Acquisitions sans formalités
|
2 455
|
2 122
|
2 228
|
2,3
|
Total des acquisitions
|
143 275
|
114 584
|
96 088
|
100,0
|
L'année dernière, les naturalisations sont revenues à leur niveau 2007
Début 2012, Claude Guéant annonçait 66.000 naturalisations pour 2011.
En 2010, selon l'Insee et le secrétariat général à l'immigration et à
l'intégration, il y avait eu 94.573 acquisitions de la nationalité par décision
de l'autorité publique. Soit une baisse de 28.573 naturalisations, c'est-à-dire
de 30%. Manuel Valls exagère donc ce chiffre de 10 points.
Surtout, l'actuel ministre de
l'Intérieur oublie de parler des situations précédentes. De 2008 à 2010, le
nombre de naturalisations est resté relativement stable (seulement 2%
d'augmentation sur les trois années). De 2007 à 2008, la situation n'était pas
vraiment à la baisse : passant de 70.095 à 91.918, le nombre de naturalisations
avait alors explosé de 31%. Il faut dire que les années précédentes avaient
connu le phénomène inverse. Entre 2006 et 2007, les naturalisations se sont
effondrées de 20% et entre 2005 et 2006, de plus de 13%. En résumé, les
naturalisations ont fortement chuté entre 2005 et 2007, avant d'augmenter cette
année-là. L'année dernière, les naturalisations n'ont fait que revenir au
niveau où elles étaient en 2007. Un niveau insuffisant pour Manuel Valls.
NATURALISATIONS
EN ALLEMAGNE
L'Allemagne est désormais l'un des pays d'immigration
les plus importants. Au début des années 1950, les étrangers constituaient à
l'Ouest environ 1 % de la population mais plus de 10 % en 1995, à l'Est, moins
de 1 % en 1991, à peine 2 % en 1995. La proportion des étrangers qui souhaitent
rester de façon prolongée a augmenté chez les Yougoslaves et les Italiens mais
surtout presque doublé chez les Grecs et les Turcs entre 1985 et 1995.
Double
nationalité
En 1985, à la question "S'il vous était possible
d'obtenir la nationalité allemande en plus de votre nationalité actuelle,
utiliseriez-vous cette possibilité ?", plus de la moitié des Turcs et des
deux tiers des ressortissants de l'ex-Yougoslavie répondaient
"certainement" ou" probablement".
En 1994, 21 % des Turcs et 37 % des originaires de
l'ex-Yougoslavie se disaient "tout à fait sûrs" ou
"probable" de demander leur naturalisation dans les deux années à
venir. Parmi les ressortissants de l'Union européenne (Grecs, Italiens et
Espagnols), ce pourcentage était inférieur à 10 %. En 1996, moins de 1 % des
Allemands possédaient une double nationalité, essentiellement des originaires
de pays de l'Est.
Les Allemands de l'Ouest étaient hostiles à la double
nationalité à 49 % (40 % favorables) et 59 % pour ceux de l'Est (contre 28 %).
Le principe de double nationalité est plus accepté par les jeunes, les
personnes dont la formation est plus élevée, dans les circonscriptions où la
proportion d'étrangers est plus forte. Aux yeux des Allemands, n'avoir commis
ni crime ni délit est considéré comme le critère le plus important
d'acceptation, la religion n'est pas un critère fondamental.
Identité
nationale et pays d'origine
Quand on demande aux enquêtés s'ils se sentent plutôt
Allemands ou plutôt de leur pays d'origine, la nationalité d'origine domine
même si ce phénomène s'estompe. En 1995, 59 % des Espagnols se sentaient
"totalement Espagnols" et 56 % des Turcs "totalement
Turcs". Chez les ressortissants de l'ex-Yougoslavie, cette identification
était la plus faible. D'une façon générale, l'identification à l'Allemagne est
assez faible : environ deux tiers des Turcs interrogés et la moitié des
Italiens déclaraient qu'ils se sentaient "peu" ou "pas du
tout" Allemands. Un parcours réussi au sein du système scolaire allemand
renforce l'identification à l'Allemagne au contraire d'une scolarité effectuée
à l'étranger.
Le sentiment d'une distance culturelle domine, de même
que celui de n'avoir plus véritablement de patrie. Seul un quart des étrangers
déclare ne "jamais" éprouver ce sentiment. En 1994, tous étrangers
confondus, entre 20 % et 24 % des personnes déclaraient éprouver ce sentiment
"très fréquemment" ou "fréquemment". Par rapport à 1988,
cette proportion ne régresse que parmi les Turcs.
Intégration sociale
90 % des étrangers ont des contacts avec des
Allemands. En 1980, 5 % des Allemands avaient des contacts avec des étrangers
dans le cadre familial et 19 % en 1996, ces chiffres passent de 23 % à 46 % sur
le lieu de travail et de 12 % à 37 % dans le cadre du voisinage. En 1996, la
moitié des Allemands comptait au moins un étranger parmi leurs relations
amicales. Ces chiffres sont plus modestes à l'Est.
Depuis les années soixante, de plus en plus
d'Allemands épousent des conjoints étrangers (7,7 % des mariages en 1996). En
1960, c'était plus souvent les femmes allemandes, en 1996, plus souvent les
hommes allemands. Dans la tranche 18-44 ans, 11 % des Allemands de l'Ouest
vivaient - mariés ou non - avec un(e) partenaire étranger(e). Parmi ceux qui
ont la nationalité allemande depuis la naissance, ils étaient plus de 7 % au
sein de la même classe d'âge.
L'attitude des Allemands varie en fonction du type
d'étranger ou d'immigré. Les réserves les plus fréquentes concernent les
demandes d'asile et, dans une moindre mesure, les Turcs. Elles sont nettement
moindres à l'encontre des Italiens.
Le Code de la nationalité
Le Code de la nationalité, est entré en vigueur le 1er
janvier 2000.
Les enfants nés en Allemagne de parents étrangers ont
la nationalité allemande à la naissance. Entre dix-huit et vingt-trois ans, ils
doivent choisir la nationalité allemande ou celle de leurs parents. Les enfants
qui, lors de l'entrée en vigueur du code, étaient âgés de moins de dix ans ont
droit à une naturalisation similaire.
Les étrangers peuvent demander leur naturalisation
après huit ans de séjour légal en Allemagne au lieu de quinze. Ils doivent
fidélité à la Constitution, avoir une connaissance suffisante de l'allemand,
être capables d'assurer leur subsistance, ne pas avoir de casier judiciaire.
Ils doivent éviter le cumul des nationalités et en principe renoncer à leur
nationalité première. Mais des exceptions permettent de la conserver :
personnes âgées, persécutés politiques. S'il est impossible d'un point de vue
juridique, d'abandonner la nationalité ou si cet abandon s'accompagne de
modalités humiliantes ou d'inconvénients, notamment de nature économique ou
patrimoniale, les personnes peuvent la conserver.
Les enfants nés à l'étranger d'un parent allemand après
le 31 décembre 1999 acquièrent la nationalité allemande en cas de risque
d'apatridie ou si le parent allemand fait enregistrer la naissance dans un
délai d'un an auprès de la représentation allemande.
Les Allemands qui ont perdu leur nationalité en acquérant
sur demande une nationalité étrangère peuvent la réintégrer plus facilement
s'ils s'installent en Allemagne. Ceux qui conservent leur domicile à l'étranger
peuvent aussi la réintégrer après avis de la représentation allemande à
l'étranger. Des étrangers peuvent eux aussi devenir allemands à l'étranger
s'ils ont des liens particuliers avec l'Allemagne.
Les Allemands, qui acquièrent une nationalité
étrangère, peuvent conserver leur nationalité pour des raisons publiques et
privées, notamment s'ils entretiennent des liens continus avec l'Allemagne,
liens de familles ou de biens.
Les naturalisations "de plein droit" ont
augmenté, elles concernent les Aussiedler étrangers ou personnes résidant en
Allemagne depuis longtemps. Jusque-là ces naturalisations se faisaient
"sur dossier" et étaient peu nombreuses. Leur nombre a plus que
doublé entre 1989 et 1993, année où elles atteignaient 44 950. Suite à la
modification de la loi sur les étrangers, le nombre de ces naturalisations
"sur dossier" a diminué à partir de 1994 alors que les
naturalisations de "plein droit" continuaient d'augmenter.
Parmi les naturalisés en 2001, 39,2 % ont bénéficié de
la nouvelle loi qui donne la possibilité de naturalisation après huit ans de
présence ainsi qu'aux époux et aux enfants mineurs. 33,4 % ont été naturalisés
sur la base de l'ancienne loi qui prévoyait cette possibilité au bout de quinze
ans. 20 200 étaient nés en Allemagne.
Le nombre des naturalisations a diminué de 8,9 % en
2003 par rapport à 2002. La Turquie avec 56 244 naturalisés fournit le plus
grand groupe.
En 2000, les naturalisés d'origine turque étaient les
plus nombreux (82 800 soit 44 %), venaient ensuite les naturalisés d'origine
iranienne (14 400) et yougoslave (9 800).
Dans une enquête faite à Berlin en juin 2001, dans la
population turque et d'origine turque, 15,9 % se déclaraient Allemands
d'origine turque et plus de 8,9 % binationaux. Si cet échantillon était
représentatif, cela signifierait qu'une personne d'origine turque sur quatre
aurait pris la nationalité allemande.
Cette nouvelle situation doit conduire désormais à
prendre conscience que "immigrés" et "étrangers" ne se
recouvrent pas exactement. Ces naturalisations témoignent d'une intégration
croissante même si, dans les statistiques, ces personnes sont les moins bien
intégrées.
Naturalisation en Allemagne de 1996 à
2003
1994 1995
1996 1997
1998 1999
2000 2001
2002 2003
65 709 71 981 86 365 82 913 106 790 143 257 186 700
178 100 154 500 140 700 (Source : Statistisches
Bundesamt)
Paul Oriol
Le nombre d'étrangers naturalisés en France était en hausse après les
années Sarkozy de durcissement des conditions pour acquérir la nationalité
française. Manuel Valls veut doubler le nombre de naturalisés. La France serait
alors dans la moyenne européenne, mais resterait loin du Royaume-Uni, pays où
l'intégration par la naturalisation est la plus développée.
[1] Je
devais être encore membre de cette organisation lorsqu’a germé cette croyance
et je n’y ai tout d’abord pas particulièrement attaché d’importance… Pourquoi
pas la nommer à la façon d’Attali : « classe de nomades », ou
« classe de sans papiers » , etc.
[2] Je suis
il est vrai un déserteur impie. Seul le foldingue de Monteipdon a voulu régler
ses comptes avec moi en me taxant de suivre la voie de P.Guillaume et tutti
quanti vers le FN dans une brochure spéciale à mon encontre qui nous a fait
beaucoup rire. Une fois le rire inextinguible éteint, je ne pouvais que
constater que les vieux pépères de
l’ultra-gauchisme n’étaient déjà au fond, en philosophie primaire, que des
surenchérisseurs du… gauchisme, sur le fond avec les mêmes bases
« multiculturalistes » et fort peu marxistes malgré les citations ad
nauseum.
[3]
L’immigré fataliste et sa religion policière, ed du pavé sept 2012.
[4] J’ai
écrit en 1998 dans un des tout premiers
numéros de « Présence marxiste »
de R.C. un article pour la commémoration des 150 ans du Manifeste où
j’expliquais comment le stalinisme l’avait déformé.
[5] Extrait
de l’excellente compilation du Manifeste et de ses successives introductions in
ed. Science marxiste 1999.
[6] Ce
phénomène importé du tiers-monde était déjà décrit par Marx dans le capital,
cf. p.320 de mon livre, et préfigure bien la prolifération des petits
commerces « communautaristes » ou ce type d’immigrés essaie de s’en
tirer par le profit commercial, c'est-à-dire le vol classique et l’escroquerie,
et perpétue la mentalité casanière et réac du petit boutiquier français.
[7] Gestion
novatrice de la société moderne qui a connu ainsi sa période fordiste
d’économie de guerre, de révolution informatique, etc. Les politiques d’Etat
même chez les stalinistes, s’appuient depuis plus d’un siècle sur cette fameuse
« moyennisation de la société », qui exclut les vraies, et toujours
les mêmes couches paupérisées, immigrés en tête. DE là à considérer que seuls
les immigrés seraient les principales victimes, il n’y a qu’un pas que franchissent
les têtes creuses, l’ensemble des classes ouvrières « nationales »
sont aussi et toujours la « classe la plus exploitée » (sous le
paravent bourgeois de la culture et de l’antiracisme).
[8] Ils ne
cachent même pas cette stupide analogie, digne d’une soirée arrosée au
Porto : « De même que jadis, une partie de la noblesse se rangea du
côté de la bourgeoisie, de nos jours, une partie de la bourgeoisie fait cause
commune avec le prolétariat, notamment cette partie des idéologues bourgeois
parvenue à l’intelligence théorique du mouvement historique dans son
ensemble ». Marx et Engels batifolaient sur eux-mêmes et une poignée
d’intellos de l’époque, quelques théoriciens qui se trompèrent plus souvent
qu’ils ne servirent de guides. Lénine a reconnu face aux saillies de Rosa
Luxemburg, qu’il avait « tordu la barre » ; il a souvent par la
suite passé son temps à tancer vertement les intellectuels piqués de socialisme
à son époque et leurs perpétuelles « oscillations ». De nos jours il
n’y a plus ce clivage, le prolétariat peut s’enorgueillir de compter des
cultivés de haut niveau en son sein face à une caste limitée et omniprésente
dans les médias des « intellectuels de gouvernement » bourreurs de
crâne grassement rétribués.
[9] Il
conclut son article par une citation du vieil Engels un peu gâteux – qui
prétexte une « une dimension hautement morale » (du socialisme) –
alors qu’il n’est question que de lutte à mort contre en particulier la morale
« ce préjugé bourgeois » (cit du Manifeste dans le corps du texte
ci-dessus). Lénine se voulait aussi très moraliste et cela a donné… le
léninisme étroit et son échec.
[10] Malgré
les imprécisions du Manifeste ici relevées, il reste un document étincelant de
réflexion inachevée – écrit pourtant au
début du jeune capitalisme - sur nos deux siècles contemporains, fourmillant
d’annotations anticipatrices : « L’ouvrier moderne, au contraire loin
de s’élever avec le progrès de l’industrie, descend toujours plus bas,
au-dessous même des conditions de sa propre classe. Le travailleur devient un
pauvre, et le paupérisme s’accroit plus rapidement encore que la population et
la richesse ». Donc encore une fois ce ne sont pas des pans entiers de la
bourgeoisie qui tombent dans le prolétariat mais des pans entiers du
prolétariat qui tombent dans la misère, sans qu’il en sorte la révolution. Et
que penser de l’affirmation « Le salariat repose exclusivement sur la
concurrence des ouvriers entre eux » ? C’est la faute aux ouvriers ou
au pouvoir du Capital de les mystifier et de distribuer les miettes ?
C’est la faute aux immigrés qui veulent travailler ou aux français qui votent
FN, ou à ma grand-mère ? L’union antiraciste français-immigrés
permettra-t-elle la venue inespérée d’une révolution morale ?
[11] Par
exemple, cet édile d’origine maghrébine
chargé ministériel de la « diversité » fervent supporter du candidat
Hollande, qui a été discrètement écarté parce que ce monsieur exigeait des deux
flics de haute sécurité qui lui servaient de taxi, de lui déposer chaque matin
des viennoiseries sur le siège arrière. Révélé par Charlie Hebdo ce fait divers
vient-il pas à point confirmer que les immigrés « intégrés », promus
ministre comme Rachida Dati s’en mettent plein le s poches ? Et mille
autre faits divers semblables, sans oublier la petite bureaucrate maghrébine
qui se la pète au guichet de Pôle emploi ou le barbu intégriste en attirail
complet qui vient de vous faire une queue de poisson au volant de son 4X4,
n’entrainent pas la peur ni la haine mais un dégoût d’une vie quotidienne vécue
comme « étrangère » ou anormale, renforçant le sentiment de solitude
et à des milliers de kilomètres d’une « solidarité de
classe » entre « gens d’en bas ».
[12]
Phénomène révélateur de la paupérisation
absolue et du lâchage des nations : nombreux sont les expatriés qui
détruisent leurs maigres papiers « d’identité inutile », ou se
déplacent « en famille » comme je l’ai déjà dit ailleurs à la
recherche d’un monde moins pire!
[13] Lire
mon Précis de communisation.
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