Dans un ouvrage
publié il y a un an – La crise qui vient la nouvelle fracture territoriale
-Laurent Davezies soulignait que la crise des finances publiques remettait en
cause les « mécanismes redistributifs » qui avaient contribué pendant
trente ans à réduire les inégalités de revenus entre les territoires de la
nation. La France, comme les autres pays, connait rétroactivement en effet les
conséquences du développement inégal de la machinerie capitaliste, si bien
connue au niveau mondial par les marxistes chevronnés, mais non plus par
l’empirisme et le hasard ses implantations industrielles mais du fait du déclin
industriel des zones fragilisées par la compétition mondiale. Ainsi existent
désormais des territoires « non marchands » en difficulté dans le
nord-est du pays, qui dépendent essentiellement des « transferts sociaux ».
Un Ouest qui vit de la combinaison du tourisme, des retraites et de salaires
publics. Face à une dizaine de métropoles région parisienne en tête qui
concentrent les emplois productifs.
Régentant l’Etat en faillite légué par la droite bourgeoise, mère de la fameuse écotaxe
(approuvée par la gauche bourgeoise en opposition à l’époque), l’actuelle
gauche au pouvoir n’a pour solution que d’augmenter les taxes de toute sorte.
La protestation cacophonique des patrons artisans apparaît naturellement comme
une resucée du poujadisme, mais à mettre sur le même plan que l’action
concomitante tous ces syndicalistes radicaux qui brament auprès de Monsieur redressement productif dit Monsieur Produisons français, le sieur Arnaud Montebourg, afin
qu’il sauve telle ou telle entreprise en faillite. Ce qui est donc plus
frappant pour tout esprit réfléchi, c’est bien cet espèce d’assentiment à
l’Etat, d’appel à un Etat nounou de la part de la petite bourgeoisie marchande
comme de la part des syndicalistes, comme s’en moque si bien Claude Bitot dans
son ouvrage « Repenser la révolution ». Le niveau de conscience des
masses est assez affligeant et il n’est pas simplement le reflet de l’idéologie
dominante : « … les masses en « république démocratique »
délèguent volontiers leur pouvoir à des « représentants », votent et
continuent de voter sachant très bien qu’ils ne tiendront pas leurs promesses
(celles-ci n’engageant que ceux qui les écoutent ») mais aussi qui vont
les débarrasser de ce qu’elles estiment être une charge trop lourde et
encombrante à porter pour elles »[1].
La grogne anti-fiscalité est typique de la petite bourgeoisie casanière et provinciale. N’est-ce pas l’Etat bourgeois, méchamment anti-prolétarien, qui vous assure
éducation, santé, sécurité sociale, allocations chômage, services publics,
retraites. Pour violentes et contestataires qu’elles soient les diverses
jacqueries et même grèves réclament au « père étatique » protection
alors que ledit père est criblé de dettes, ne peut plus jouer à « l’Etat
providence », qui pousse le bouchon jusqu’au ridicule de « pénaliser
les clients des prostituées », qui prétend assimiler sans compter les
immigrés du monde entier et même trouver un logement et un job à tous les
pauvres roms… bref un « Etat-nounou » (qui) infantilise ses
sujets »[2]. Mais la grogne des bonnets rouges ne menace pas d'éclatement ou de coagulation la nation, elle rend service au contraire aux tenants actuels de l'Etat pour faire passer au second plan les "plans sociaux" (en Bretagne en particulier) et arrimer les victimes prolétaires au char hétéroclite des réacs paysans et petits patrons bornés et violents. Preuve par contre de la vacuité protestataire de cette clientèle ulcérée, le soutien apporté par les deux fofolles de l'hexagone: Royal et Le Pen.
COMMENT ROMPRE
LE CORDON OMBILICAL DE LA BOURGEOISIE « NOUNOU »?
En réalité les
Etats bourgeois sont tous à peu près dans la même situation que l’Etat national
français : aucune vision à long terme clientélismes dans tous les sens,
impéritie financière. Ils sont tous plus ou moins en faillite, maquillent leurs comptes et "empruntent" pour repousser le dépôt de bilan; le gouvernement français actuel est un cas d'école: emprunter 4,5 milliards pour combler le trou géant de la banque véreuse Crédit Lyonnais, fallait le faire, il l'a fait! Tous les Etats bourgeois sont rament désormais sur une logique de comptabilité de
caisse, un marketing politique insensé, multipliant les expédients : on
pompe dans une caisse de retraite pour en renflouer une autre, quand la plupart
fonctionnent avec des prêts bancaires dangereux à moyen terme, on engrange des
revenus immédiats pour diminuer les déficits de l’année concernée, l’idéologie
écologique sert à inventer tous les jours des impôts nouveaux au prétexte de
« sauver la planète ». Cela rend malheureux les bobos des PME et de l'artisanat, mais c'est ainsi, et cette engeance ne se rapproche pas pour autant du prolétariat.
La moquerie
quoditienne et la persécution par des sondages de popularité incessant à la
baisse du président Hollande sert à cacher cette vérité que l’Etat national est
devenu un grand corps malade impuissant à résoudre la crise capitaliste qui
frappe toutes les nations, surtout la classe ouvrière et des couches dites moyennes qui elles voudraient bien conserver des privilèges étroits et locaux. Plus grave que la crise de l’immigration, qui
servait jusque là d’exutoire confusionniste aux querelles des fractions
bourgeoises la crise poujadiste contre les taxes du père indigne, révèle
l’enfoncement de l’Etat national dans une crise où il mécontente la principale masse de l'électorat petit bourgeois. D’aucuns assurent que c’est la
faute à Bruxelles qui accaparerait toutes les décisions gestionnaires au dépens
des besoins et ressources de l’Etat national. D’autres, les fervents partisans
d’un pouvoir plus grand aux édiles régionaux, militent au fond dans le sens de
l’idéologie fédéraliste européenne, tout en criant comme les patrons bretons
féodaux que l’Europe brade la France…[3]
L’ampleur de la
crise étatique, masquée par la focalisation sur un président qui serait
« mou », laissant l’indécision aux obscurs technocrates, méritent
d’être comparée avec la situation économique et sociale en 1914. Sans attendre
2014, les plumitifs de la bourgeoisie commémorent et communient au souvenir de
la triste « der des der »[4]. Leur
commisération s’épanche dans le même mensonge planétaire : cette guerre
aurait été due à l’horrible prurit des « nationalismes », pas à
l’impérialisme capitaliste ni à la limitation des marchés ni à la crise du taux
de profit. Paradoxal mon cher Watson, tous enterrent l’idée nationale au nom de
vagues principes mondialistes (qui cachent une formidable volonté de constituer
les futurs blocs militaires) quand chaque Etat national prétend encore défendre
« son bifteck » et ses « ressortissants » plus souvent pris
en otage par les « destructions d’emplois » que par les caravaniers
terroristes.
Dans un article
précédent j’ai rappelé que le Manifeste communiste de 1848 notait que « la
classe ouvrière doit d’abord s’organiser dans le cadre de la nation », pas
comme classe d’immigrés mais comme classe incluant les ouvriers nationaux et
les immigrés. Lénine s’était déjà penché sur la question et on va voir que sa
réflexion peut nous être encore utile. Excusez la longueur de la citation, mais
il le faut pour la décortiquer et l’actualiser.
« La question de la patrie, répondrons‑nous aux opportunistes, ne peut pas
être posée en ignorant le caractère historique concret de la guerre actuelle.
C'est une guerre impérialiste, c'est‑à‑dire une guerre de l'époque du
capitalisme le plus développé, de l'époque de la fin du capitalisme. La classe
ouvrière doit d'abord « s'organiser dans le cadre de la nation », dit le «
Manifeste communiste », qui indique à quelles conditions et dans quelles
limites nous reconnaissons la nationalité et la patrie, comme des formes
nécessaires de la société bourgeoise et aussi, par conséquent, de la patrie
bourgeoise. Les opportunistes dénaturent cette vérité en prenant ce qui est
juste à l'époque de la naissance du capitalisme, et en le rapportant à celle de
la fin de ce régime. Or, à propos de cette époque, des tâches du prolétariat
dans la lutte pour l'abolition, non pas de la féodalité, mais du capitalisme,
le Manifeste communiste déclare nettement et sans ambiguïté : « Les ouvriers
n'ont pas de patrie. » On comprend pourquoi les opportunistes craignent de
reconnaître cette vérité du socialisme, et même le plus souvent de l'affronter
au grand jour. Le mouvement socialiste ne peut pas vaincre dans l'ancien cadre
de la patrie. Il crée des formes nouvelles, supérieures, de la société humaine,
où les besoins légitimes et les aspirations progressistes des masses
laborieuses de toutes les nationalités seront, pour la première fois, satisfaits
dans l'unité internationale, les frontières nationales actuelles étant abolies.
Aux efforts de la bourgeoisie contemporaine qui cherche à diviser et à désunir
les ouvriers en alléguant hypocritement la « défense de la patrie », les
ouvriers conscients répondront par des efforts renouvelés un vue d'unir les
travailleurs des différentes nations dans la lutte pour renverser le pouvoir de
la bourgeoisie de toutes les nations.
La bourgeoisie trompe les masses en
dissimulant le brigandage impérialiste sous la vieille idéologie de la « guerre
nationale ». Le prolétariat dénonce cette duperie en proclamant le mot d'ordre
de la transformation de la guerre impérialiste en guerre civile. C'est
précisément ce mot d'ordre qui est indiqué par les résolutions de Stuttgart et
de Bâle, qui prévoyaient non pas la guerre en général, mais bien la guerre
actuelle, et parlaient non pas de « défendre la patrie », mais de « précipiter
la chute de la domination capitaliste », d'utiliser à cette fin la crise
suscitée par la guerre, de suivre l'exemple de la Commune. La Commune a été la
transformation d'une guerre de peuples en guerre civile.
Une transformation de ce genre n'est
évidemment pas facile et ne peut pas s'accomplir « au gré » de tels ou tels
partis. Mais elle s'inscrit dans les conditions objectives du capitalisme en
général, et de l'époque de la fin du capitalisme en particulier. C'est dans
cette direction exclusivement que doit s'orienter l'activité des socialistes.
Ne pas voter les crédits militaires, né pas encourager le chauvinisme de « son
propre » pays (et des pays qui lui sont alliés), combattre au premier chef le
chauvinisme de « sa propre » bourgeoisie, sans se borner aux formes légales de
lutte lorsque survient une crise et que la bourgeoisie abroge elle-même lit
légalité qu'elle a créée, voilà la ligne
d'action qui conduit à la
guerre civile et qui y amènera, à un moment donné de la conflagration
européenne »[5].
DEMASQUER LA BOURGEOISIE NATIONALE
Remplacez le terme guerre par crise économique et la
validité de la réflexion de Lénine vous sautera aux yeux. Le Manifeste
communiste ajoute à cette organisation des ouvriers « dans le cadre de la
nation », « les ouvriers n’ont pas de patrie » comme le souligne
en plus Lénine. Et il précise : « Le mouvement socialiste ne peut pas
vaincre dans l’ancien cadre de la patrie. Il créée des formes nouvelles
supérieures, de la société humaine, où les besoins légitimes et les aspirations
progressistes des masses laborieuses de toutes les nationalités seront, pour la
première fois satisfaits dans l’unité internationale, les frontières nationales
actuelles étant abolies ». De nos jours
les frontières nationales sont encore plus renforcées idéologiquement,
plus subtilement que par les vieilles barrières douanières. Quoique Hollande et
son clan exaltent le « patriotisme » contre le
« nationalisme ». Mais c’est le même mensonge bourgeois « qui
cherche à diviser et à désunir les ouvriers en alléguant hypocritement la
« défense de la patrie ». Parodions Lénine plus loin : La
bourgeoisie trompe les masses en dissimulant son impéritie (le brigandage
impérialiste) sous la vieille idéologie du « patriotisme
économique ».
La formidable concentration des médias sur la crise de
l’immigration (réelle et ingérable) jointe à cette idéologie du « produisons
français », s’accompagne, fait plus détestable encore d’une
régionalisation des conflits. Les syndicats se sont fait spontanément les
porteurs de ce sale boulot en compagnie des gauchistes régionalistes, comme le
remarque un journaliste bourgeois :
« Les syndicats ont prouvé avec l'affaire
des bonnets rouges qu'en aucun cas ils ne cherchent à défendre les salariés
mais qu'ils les utilisent et détournent leur cause. Les entrepreneurs, en
revanche, ne devraient pas cesser de se révolter de sitôt. Pour la simple et
bonne raison qu'ils sont méprisés par le pouvoir alors qu'ils sont les premiers
créateurs de richesse dans le pays. Pigeons, poussins, moutons, tondus et
plumés auraient donc tort d'arrêter de manifester leur colère »[6].
Contre ce journaliste à courte vue nous pouvons rappeler que la
« régionalisation » des conflits par les bonzes syndicaux est une
vieille tactique du syndicalisme d’Etat ; cf. La plupart des luttes de la
classe ouvrière sont cloisonnées, parcellisées et régionalisées depuis… la
Libération. Mai 68 avait déchiré ce compartimentage. La régionalisation obéit à
un principe simple : empêcher l’extension nationale des conflits pour
éviter de mettre en danger l’Etat national. On lutte dans sa région. On
participe à des « journées européennes pour l’emploi ». D’autant que
le cadre national n’est plus qu’un référent ringard, n’est-ce pas ?
Lénine sous-entendait une simultanéité extra-nationale des luttes
ouvrières, qui s’est réellement manifestée pendant la guerre. En ce sens la guerre
a été unifiante pour poser la question de l’insurrection dans chaque Etat
national. Malheureusement la bourgeoisie sait faire pour éviter que la crise
économique joue ce rôle de facteur unificateur paradoxal contre elle. Et elle
procède de la même manière qu’en 1914, en faisant appel à l’esprit patriotique
interclassiste. Elle y parvient fort bien, reconnaissons-le, en se servant de
la crise de l’immigration pour favoriser un repli plus patriotique que raciste,
mais il n’est pas de meilleur patriotisme que l’antiracisme tel qu’il est
officialisé dans conclaves de technocrates et les chapelles gauchistes et
anarchistes. L’union patriotique antiraciste permet, comme hier
l’antisémitisme, de désigner un ennemi intérieur qui est cette fois le
« petit blanc raciste », replié sur des coutumes nationales désuètes,
pas du tout « internationaliste » au sens des bobos indignés et des
marchands de canons électroniques. La bourgeoisie botte en touche chemin
faisant en se délestant des problèmes posés par la crise de l’immigration et
son déclin industriel, sur les victimes sans armes théoriques et sans
alternative socialiste crédible ni affirmée. Les chantres de l’Etat
national-patriotique, tenant des « idéaux universels » peuvent ainsi
taxer les prolétaires non immigrés d’arriération, judiciariser leurs
emportements et dénier toujours plus toute capacité au prolétariat à prétendre
lui opposer une transformation de la crise des peuples vers la création « des
formes nouvelles, supérieures de la société humaine ». « Une transformation
de ce genre n’est évidemment pas facile »… Poursuivons la parodie :
La crise n’est pas un accident, elle n’est pas un « péché » comme le
pensent les édiles de toutes les religions (qui prêchent le patriotisme,
l’humanitarisme, et la paix non moins bien que les socialos gouvernementaux),
mais une étape finale du capitalisme, une forme aussi naturelle de la vie
capitaliste que la guerre. De nos jours, la crise est une guerre des peuples.
Cette vérité ne signifie pas qu’il faille se laisser emporter par le courant
« populaire » du chauvinisme, mais elle signifie que les
contradictions de classe qui déchirent les peuples persistent et se
manifesteront également en temps de future guerre mondiale, dans le cadre de la
crise mondiale.
« Si ce n'est aujourd'hui, cela sera
demain, si ce n'est au cours de la présente guerre, cela sera dans la période
qui suivra, si ce n'est durant cette guerre, cela sera pendant la prochaine, le
drapeau de la guerre civile du prolétariat deviendra le point de ralliement non
seulement de centaines de milliers d'ouvriers conscients, mais aussi de
millions de semi-prolétaires et de petits bourgeois aujourd'hui bernés par le
chauvinisme, et que les horreurs de la guerre, au lieu de les épouvanter et de
les abrutir seulement, vont éclairer, instruire, éveiller, organiser, tremper
et préparer à la guerre contre la bourgeoisie de « leur propre » pays et des
pays « étrangers ».
Etonnante prescience du théoricien marxiste le plus
fustigé du XXe siècle. La vague révolutionnaire des années 1916-1923 a confirmé
peu après cette extraordinaire vision. Nous sommes, nous par contre,
étonnamment aveugle à l’heure actuelle face à la gravité de la situation
mondiale, qui reproduit les mêmes conditions de clash planétaire qu’en 1914
comme le notent de plus en plus d’observateurs bourgeois un peu plus sagaces.
Lénine précise bien qu’il faut en passer par une confrontation avec l’Etat
national. Il semblerait que les élites bourgeoises aient mieux compris Lénine
que la plupart des révolutionnaires atomisés en lilliputiens groupes. Et la
bourgeoisie a compris en tout cas qu’il fallait masquer la nation derrière
l’Etat européen virtuel, ou toute autre zone américaine, arabe, asiatique ou
russophone. Et en même temps qu’il fallait masquer l’Etat derrière la nation
classique en tenant un discours de type « patriotique » intramuros.
En favorisant tout ce qui rend impuissant, les litanies opaques sur la vieille
France avec ses coutumes, l’immigré comme agent double, facteur de
paupérisation mais brave travailleur taillable et corvéable, la faute au
capitalisme teuton ou aux imposantes prérogatives américaines, etc.
C’est une évidence, soulignée dans plusieurs
assemblées ouvrières où j’ai pu participer, que la crise économique actuelle,
en soi, ne favorise pas la révolution internationaliste. Alors parodions encore
une fois Lénine pour conclure : Si ce n’est aujourd’hui, cela sera demain
si ce n’est au cours de la présente crise cela sera dans la période qui suivra,
si ce n’est pendant la crise, cela sera pendant la prochaine », et :
« … le drapeau de la guerre
civile du prolétariat deviendra le point de ralliement non seulement de
centaines de milliers d'ouvriers conscients, mais aussi de millions de
semi-prolétaires et de petits bourgeois aujourd'hui bernés par le chauvinisme,
et que les horreurs de la guerre (ou de la crise avant, ndt), au lieu de les
épouvanter et de les abrutir seulement, vont éclairer, instruire, éveiller,
organiser, tremper et préparer à la guerre contre la bourgeoisie de « leur
propre » pays et des pays « étrangers ».
C'est loin d'être une situation à l'identique aujourd'hui les "millions de semi-prolétaires et de petits bourgeois" ne sont pas prêts à se mettre DERRIERE le prolétariat dans sa lutte historique contre la domination capitaliste; indignés bobos comme régionalistes bretons réacs sont encore devant, sèment la zizanie sans projet politique cohérent; ils n'ont pas pour but de faire tomber l'Etat nounou, tout au plus de changer de gouvernement. Lénine ne cachait pas miser sur la
« simultanéité » - des luttes de la classe ouvrière pas d'un agglomérat de la population indistincte - condition de toutes les révolutions, mais à
condition que l’Etat national soit identifié comme le premier ennemi à faire
tomber, dans un processus d’extension forcément mondial sinon voué à un nouvel
échec. Du point de vue du prolétariat, l’Etat national reste l’ennemi dans notre propre pays ! Mais tous les ennemis de l'Etat national ne sont pas nos amis.
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Première
guerre mondiale et crise financière: des parallèles troublants
(cf. LA TRIBUNE)
Harold James | 08/11/2013, Bientôt le 11 novembre
2013. L'occasion de penser, déjà, au centenaire de la guerre de 1914-1918, qui
fera l'objet de nombreuses célébrations et manifestations en 2014. Notre
contributeur, l'historien Harold James, y ajoute un regard particulier, celui
du lien entre la crise financière de 1907 et la Première Guerre mondiale. Alors
que cinq ans après la crise des subprimes aux États-Unis, le monde est à
nouveau tenté par le nationalisme face au pouvoir sans limite de la finance, le
parallèle est évidemment tentant.
L' approche du 100e anniversaire du début de la
Première Guerre mondiale en 1914 fait réagir les dirigeants politiques et les
commentateurs inquiets de la situation politique et économique de la planète.
Le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, a même déclaré
récemment que la polarisation croissante entre le nord et le sud de l'Europe a
fait reculer le continent d'un siècle.
Les leçons de 1914 ne portent pas seulement sur
le danger des animosités nationales. La Grande Guerre est un précédent
fascinant quant à la manière dont la mondialisation financière peut devenir
l'équivalent d'une course aux armements qui menace l'ordre international. En
1907, une crise financière majeure née aux États-Unis a affecté le reste du
monde et démontré la fragilité du système financier international. La réponse à
la crise actuelle reproduit une dynamique similaire.(…)
Entre 1905 et 1908, l'amirauté britannique avait
esquissé le plan d'une guérilla financière et économique contre la puissance
montante en Europe, l'Allemagne. La guérilla économique, si elle avait été
menée à fond, aurait coulé le système financier de l'Allemagne et l'aurait
empêché de s'engager dans un conflit militaire, quel qu'il soit. Quand les
visionnaires de l'amirauté britannique ont été confrontés à un rival sous la
forme de l'Allemagne du Kaiser, ils ont compris comment le pouvoir pouvait
prospérer sur la fragilité financière.
1914, une situation de rupture économique
La Grande-Bretagne d'avant 1914 avait anticipé le
partenariat public-privé qui lie aujourd'hui les géants de la technologie comme
Google, Apple ou Verizon aux services de renseignement américains. Les banques
londoniennes garantissaient alors la plus grande partie du commerce mondial.
Ces réseaux financiers fournissaient les informations qui ont permis au
gouvernement britannique de découvrir les vulnérabilités stratégiques cachées
de l'alliance à laquelle il faisait face.
Pour les rivaux de la Grande-Bretagne, la panique
financière de 1907 montrait la nécessité de mobiliser les puissances
financières elles-mêmes. Les États-Unis, de leur côté, reconnaissaient qu'il
leur fallait une banque centrale analogue à la Banque d'Angleterre. Les
financiers américains étaient persuadés que New York devait développer son
propre système d'échanges commerciaux pour traiter les lettres de change de la
même manière que le marché de Londres, et assurer leur monétisation (ou
acceptation). (…)
Et maintenant, la crise ou la guerre ?
On voit réapparaître aujourd'hui certaines
caractéristiques de la situation financière d'avant 1914. Après la crise financière
de 2008, les institutions financières semblaient être à la fois des armes de
destruction massive sur le plan économique et les instruments potentiels de la
mise en oeuvre de la puissance nationale.
Dans la gestion de la crise de 2008, la
dépendance des banques étrangères à l'égard du dollar était une faiblesse
majeure qui a nécessité d'importantes « swap lines » de la Réserve fédérale. Y
remédier nécessite la renationalisation des banques et la séparation des
activités des grandes institutions financières.
Pour les banquiers européens et pour quelques
gouvernements, le réexamen par les États-Unis du fonctionnement des filiales
des banques étrangères chez eux souligne cet impératif. Ils considèrent qu'il
s'agit d'un nouveau type de protectionnisme et menacent d'exercer des
représailles.
La géopolitique intervient également ailleurs
dans les pratiques bancaires. Les banques russes essayent d'acquérir des actifs
en Europe centrale et en Europe de l'Est. Les banques européennes jouent un
rôle bien moins important dans le financement du commerce international
asiatique. Les banques chinoises sont poussées à étendre leur activité au
commerce international. De nombreux pays envisagent de recourir au
protectionnisme financier pour accroître leur influence politique.
Dans cette logique, l'étape suivante consiste à
envisager la manière de mettre la puissance financière au service de l'intérêt
national en cas de conflit diplomatique. On recourt entre autres à des
sanctions (pas très efficaces) pour faire pression sur des États voyous, comme
l'Iran ou la Corée du Nord. Mais la pression financière peut être beaucoup plus
forte si elle s'applique à des pays très impliqués dans l'économie mondiale.
En 1907, après une crise financière marquante qui
a failli entraîner un effondrement complet du système, plusieurs pays ont
commencé à penser la finance avant tout comme un instrument du pouvoir brut qui
peut et doit être mis au service de l'intérêt national. Ce genre d'idée a
conduit à la guerre de 1914. Un siècle plus tard, en 2007-2008, le monde a subi
un choc financier encore plus important qui a enflammé les passions
nationalistes. Les stratégies destructrices ne sont peut-être pas loin
derrière.
Copyright : Project Syndicate, 2013.
_________________________________________________________________________
Paru dans le n°33 du Social-Démocrate
(1.11.1914)
|
La situation et les tâches de
l'Internationale Socialiste
Lénine
Ce qu'il y a de plus pénible dans la crise actuelle, c'est la victoire remportée par le nationalisme bourgeois, le chauvinisme, sur la plupart des représentants officiels du socialisme européen. Ce n'est pas sans raison que les journaux bourgeois de tous les pays distillent tour à tour, à leur égard, les sarcasmes et les flatteries condescendantes. Et rien n'est plus important, pour un socialiste qui désire rester tel, que de rechercher les causes de la crise socialiste et d'analyser les tâches de l'Internationale.
Certaines gens ont peur de reconnaître cette vérité
que la crise ou, plus exactement, la faillite de la II° Internationale est
celle de l'opportunisme.
Ils allèguent, par exemple, l'unanimité des
socialistes français, le regroupement soi‑disant complet des anciennes
fractions du socialisme à propos de la question de la guerre. Mais ces
allégations sont inexactes.
La défense de la collaboration des classes, la
répudiation de l'idée de la révolution socialiste et des méthodes
révolutionnaires de lutte, l'adaptation au nationalisme bourgeois, l'oubli du
caractère historiquement transitoire des frontières de nationalité et de
patrie, la valeur de fétiche attribuée à la légalité bourgeoise, la
renonciation au point de vue de classe et à la lutte de classe par
crainte de s'aliéner « la grande masse de la population » (lire : la petite bourgeoisie),
tels sont incontestablement les fondements idéologiques de l'opportunisme.
C'est sur ce terrain qu'a grandi le chauvinisme, le patriotisme actuel de la
plupart des dirigeants de la II° Internationale. Il y a longtemps déjà que des
observateurs de toutes opinions ont remarqué cette prédominance de fait des
opportunistes parmi eux. La guerre n'a fait que révéler avec une rapidité et
une force particulières les proportions réelles de cette prédominance. Que
l'acuité extraordinaire de la crise ait provoqué divers regroupements des
anciennes fractions, voilà qui n'a rien d'étonnant. Mais, d'une façon générale,
ces regroupements n'ont touché que les personnalités. Les tendances au sein du
socialisme sont restées les mêmes.
Il n'y a pas d'unanimité complète parmi les
socialistes français. Vaillant lui‑même, qui suit la ligne chauvine avec
Guesde, Plékhanov, Hervé, etc., doit convenir qu'il reçoit des lettres de
protestation de socialistes français disant que la guerre est une guerre
impérialiste, et que la bourgeoisie française n'en est pas moins responsable
que les autres. N'oublions pas que ces voix sont étouffées, non seulement par
l'opportunisme triomphant, mais aussi par la censure militaire. Chez les
Anglais, le groupe Hyndman (les social‑démocrates anglais, le British
Socialist Party) a entièrement versé dans le chauvinisme, tout comme la
plupart des leaders semi‑libéraux des trade‑unions. Mac‑Donald et Keir Hardie,
de l'Independent Labour Party opportuniste, repoussent le chauvinisme. C'est
vraiment une exception. Mais certains social‑démocrates révolutionnaires,
depuis longtemps adversaires de Hyndman, ont maintenant quitté le British
Socialist Party [1]. Chez les Allemands, le tableau est net :
les opportunistes ont vaincu, ils jubilent, ils sont « dans leur assiette ». Le
« centre », Kautsky en tête, est tombé dans l'opportunisme, qu'il défend avec
des sophismes particulièrement hypocrites, vulgaires et pleins de suffisance.
Parmi les social‑démocrates révolutionnaires, on entend les protestations de
Mehring, de Pannekoek, de Karl Liebknecht, ainsi que diverses voix anonymes
provenant d'Allemagne et de Suisse allemande. En Italie, la démarcation est
tout aussi nette : les ultra-opportunistes, Bissolati et Cie, sont pour la «
patrie », pour Guesde‑Vaillant‑Plékhanov‑Hervé. Les social‑démocrates
révolutionnaires (le « parti socialiste [2] »), l'Avanti ! en tête,
combattent le chauvinisme et démasquent les intérêts égoïstes de la bourgeoisie
camouflés derrière les appels à la guerre. Ils ont la sympathie de l'immense
majorité des ouvriers avancés. En Russie, les ultra‑opportunistes du camp des
liquidateurs [3] donnent déjà de la voix, dans les
réunions et dans la presse, en faveur du chauvinisme. P. Maslov et E. Smirnov défendent
le tsarisme sous prétexte de défendre la patrie (l'Allemagne, voyez‑vous,
menace de « nous » imposer « par la force du glaive » des traités de commerce,
tandis que le tsarisme, lui, s'abstiendrait sans doute, comme il l'a toujours
fait, d'étouffer par le glaive, le knout et la potence, la vie économique,
politique et nationale des neuf dixièmes de la population de la Russie !),
et justifient l'entrée des socialistes dans les ministères réactionnaires
bourgeois, le vote des crédits de guerre aujourd'hui et de nouveaux armements
demain !! Plékhanov, qui teinte de francophilie son chauvinisme russe, et
Alexinski ont aussi sombré dans le nationalisme. C'est Martov, à en juger par
le Goloss [4] de Paris, qui a dans toute cette bande
l'attitude la plus correcte : il combat le chauvinisme allemand et français,
s'insurge contre le Vorwaerts, aussi bien que contre M. Hyndman et
contre Maslov, mais n'ose pas déclarer résolument la guerre à l'opportunisme
international et à son apologiste « le plus influent », le « centre » de la
social‑démocratie allemande. Les tentatives de présenter le volontariat comme
la réalisation de tâches socialistes (voir la déclaration du groupe des
volontaires social‑démocrates et socialistes‑révolutionnaires russes de Paris,
et aussi des social‑démocrates polonais, de Leder et Cie), n'ont trouvé de
défenseur qu'auprès de Plékhanov. La majorité de la section parisienne de notre
Parti les a condamnées. Le lecteur peut juger de la position du Comité central
de notre Parti d'après l'éditorial du présent numéro. En ce qui concerne
l'historique de la formulation des vues de notre Parti, nous devons, pour
éviter tout malentendu, établir les faits suivants : un groupe de membres
de notre Parti, surmontant les immenses difficultés qui s'opposent au
rétablissement des liens d'organisation rompus par la guerre, a tout d'abord
élaboré des « thèses », qu'il fit circuler parmi les camarades du 6 au 8 septembre
(nouveau style). Puis, par l'intermédiaire des social‑démocrates suisses, il
les fit parvenir à deux membres de la conférence italo‑suisse de Lugano (le 27
septembre). C'est seulement à la mi‑octobre que la liaison put être rétablie et
que l'on parvint à formuler le point de vue du Comité central de notre Parti.
L'éditorial de ce numéro est la rédaction définitive de ces « thèses ».
Telle est, en bref, la situation dans la social‑démocratie
européenne et russe. La faillite de l'Internationale est évidente. La polémique
de presse entre socialistes français et allemands en a apporté la preuve
définitive. Le fait a été reconnu non seulement par les social‑démocrates de
gauche (Mehring et la Bremer Bürger‑Zeitung), mais aussi par des organes
suisses modérés (le Volksrecht). Les tentatives de Kautsky pour masquer
cette faillite ne sont que des faux-fuyants de poltron. Et cette faillite,
c'est très précisément celle de l'opportunisme, qui s'est révélé prisonnier de
la bourgeoisie.
La position de la bourgeoisie est claire. Il n'est pas
moins clair que les opportunistes se bornent à reprendre aveuglément ses
arguments. On pourrait encore compléter l'éditorial de ce numéro en signalant
simplement la cruelle dérision des articles de la Neue Zeit, pour qui
l'internationalisme consiste précisément dans le fait que les ouvriers des
différents pays s'entre‑tuent au nom de la défense de la patrie !
La guerre n'est pas un accident, elle n'est pas un «
péché », comme le pensent les prêtres chrétiens (qui prêchent le patriotisme,
l'humanitarisme et la paix non moins bien que les opportunistes), mais une
étape inévitable du capitalisme, une forme aussi naturelle de la vie
capitaliste que la paix. De nos jours, la guerre est une guerre de peuples.
Cette vérité n'implique pas qu'il faille se laisser emporter par le courant «
populaire » du chauvinisme, mais elle signifie que les contradictions de classe
qui déchirent les peuples persistent et se manifesteront également en temps de
guerre, à la guerre dans le cadre de la guerre. Le refus du service militaire,
la grève contre la guerre, etc., ne sont que pures sottises, qu'un rêve
misérable et craintif d'une lutte sans armes contre la bourgeoisie armée, qu'un
vœu souhaitant la destruction du capitalisme sans une ou plusieurs guerres
civiles acharnées. Dans l'armée aussi, un socialiste a pour devoir d'être le
propagandiste de la lutte de classe ; l'action visant à transformer la guerre
des peuples en guerre civile est la seule action socialiste à l'époque du
conflit impérialiste armé des bourgeoisies de toutes les nations. A bas la
niaise sentimentalité des vœux pieux sur « la paix à tout prix » ! Levons
le drapeau de la guerre civile ! L'impérialisme met en jeu le destin de la
civilisation européenne : d'autres guerres suivront bientôt celle‑ci, à moins
qu'il ne se produise une série de révolutions victorieuses. La fable de la «
dernière guerre » est un songe creux et nuisible ; c'est un « mythe » petit‑bourgeois,
selon la juste expression du Goloss. La II° Internationale est morte,
vaincue par l'opportunisme. A bas l'opportunisme, et vive la III°
Internationale débarrassée non seulement des « transfuges » (comme le souhaite
le Goloss), mais aussi de l'opportunisme !
La II° Inernationale a accompli, pour sa part, un
utile travail préparatoire d'organisation des masses prolétariennes, pendant
une longue époque « pacifique » qui a été celle de l'esclavage capitaliste le
plus cruel et du progrès capitaliste le plus rapide : le dernier tiers du XIX°
siècle et le début du XX°. A la III° Internationale revient la tâche
d'organiser les forces du prolétariat en vue de l'assaut révolutionnaire contre
les gouvernements capitalistes, de la guerre civile contre la bourgeoisie de
tous les pays pour le pouvoir politique, pour la victoire du socialisme !
LIRE
LENINE : Sur le site Persée : Correspondance entre Lénine et Camille
Huysmans, 1905-1914
DOCUMENT.
CORRESPONDANCE. ENTRE LÉNINE ET CAMILLE HUYSMANS (1905-1914).
Introduction. La présente correspondance, que M. Camille ...
www.persee.fr/web/revues/home/.../cmr_0008-0160_1962_num_3_4_1529
[1] Bitot, p.150 et suivantes. Je ne
suis pas d’accord avec les conclusions et propositions de Bitot. J’ai fait
d’ailleurs une critique détaillée de son ouvrage sur ce blog. Ses constats n’en
restent pas moins très pertinents et gênant pour la gogoche critique et un
certain maximalisme râleur et englué dans l’idéologie de l’Etat d’assistanat.
[2] Ibid p. 153.
[3] C’est au
niveau de la magistrature que la nature régressive et délirante de l’Etat
affolé apparaît la plus scandaleuse. Les condamnations totalement injustes et
disproportionnées de prolétaires rivalisent avec un traitement clairement
laxiste vis-à-vis de la voyoucratie, sous prétexte de tolérance et de
réputation d’accueil du patronat français. Le voile musulman est défendu sans
complexe par une ribambelle d’avocats gauchistes. On retire les enfants au père
ou à la mère selon le bon vouloir de tel juge récemment nommé (les nouveaux
juges comme les politiciens défont allégrement ce que leurs prédécesseurs ont
fait ou commis avec une totale irresponsabilité et impunité). On assiste à un
retour d’une juridiction pétainiste, comme La voix du nord le montre dans
l’exemple suivant (il faut remonter à Pétain pour trouver d’aussi lourdes
condamnations pour « vol d’électricité » en période de pénurie de …
guerre mondiale. « Le 7 août 2012, un contrôle effectué par un
agent de la société ErDF va permettre de découvrir que la locataire d’un
appartement de Calais utilisait de l’électricité sans pour autant payer sa
consommation. Les faits reprochés s’étalent sur une période allant de début
janvier au 7 août 2012 et les kilowatts utilisés représentent une somme de
757,37 euros Lors de son audition elle déclare : « J’ai demandé à un ami de
rétablir le courant. Je ne sais pas comment il a fait et comme depuis je ne
l’ai plus revu, je ne peux pas vous en dire plus . » Sylvie B., 54 ans,
connue des services de la police, absente à l’audience, a écopé d’une peine
d’un mois de prison. Elle devra également dédommager ErDF à hauteur des
impayés, soit 757,37 euros ».
[4] « La fable de la
« dernière guerre » est un songe creux et nuisible ; c’est un
mythe petit bourgeois », Lénine (Novembre 1914).
[5] Lénine,
La situation et les tâches de l’Internationale communiste paru dans le n°33 du
Social-démocrate, 1er novembre 1914.
[6] Cet olibrius
dit une connerie plus grosse que lui cependant en nous affirmant que « les
entrepreneurs sont les premiers créateurs de richesse » !? Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/horreur-vide-mais-qui-profite-faiblesse-francois-hollande-pour-imposer-decisions-tete-etat-david-valence-geoffroy-lejeune-894680.html#rH9YbUIur6RArOAj.99
Je ne pensais que tu regardais ce "doc" de D8 diffusé le 5 novembre dernier... Ce ne fut pas mon cas, mais je t'ai lu avec plaisir :
RépondreSupprimer"UN COME BACK raté
Soirée "intime" avec Sarkozy et famille reconstituée. Docu propagandiste mal ficelé. La chaîne D8 martelait partout sa pub depuis plusieurs jours partout, tout partout. Tout çà pour çà! Mal filmé, l'objectif navigue de travers entre l'Elysée, l'hôtel particulier et la madame la troubadour présidentielle. Le pouvoir c'est çà! Quel emmerdement doré! Quelle vie morose dans des décors vintage féodaux! Et dire que tant de grands bourgeois se battent pour la place! Pour le pognon du salaire oui (et la clientèle du futur cabinet d'avocat)plus que pour la gloire! Carla par ci, Carla par là avec sa tête de guinche et de morue siliconée. Nicolas le voilà avec le bébé de vieux puis qui cause au portable comme n'importe quel caillera; apparemment c'est la seule activité principale d'un président en République pour "défendre les français" et assurer "la présence de la France dans le monde". On devine une nuée de ronds de cuir et de poulagas qui eux s'occupent de l'intendance jour et nuit pendant que "l'élu" ne cache pas qu'il est resté un petit garçon capricieux. Fin de partie, le candidat baisé ramasse sa veste. Déménagement. Carla: on a dix jours pour remballer on a le temps. Bon débarras."
Merci pour ce compte-rendu savoureux, Jean-Louis : ça fait du bien de rire de toutes ces bêtises !
Amicalement,
Hyarion.