Les syndicats ont déjà préparé les mauvais rails. |
La fabrique sondagière a inventé que 67% "des français" disent souhaiter la fin du statut des cheminots... ça peut leur foutre à ces vagues "français"? Est-ce que seigneur Macron les consulte pour l'envoi des soldats en Syrie?
Si vous voulez avoir le meilleur avis suce-boule du pouvoir cynique de Macron, reportez-vous au site « chrétien » La Vie ; rarement rédac en chef aura été aussi cire-pompe, mais la plupart des journalistes tiennent leur place de cette servilité proclamée ; un certain Jean-Pierre Denis amplifie les désirs du pouvoir « Une réforme sur les bons rails » :
Si vous voulez avoir le meilleur avis suce-boule du pouvoir cynique de Macron, reportez-vous au site « chrétien » La Vie ; rarement rédac en chef aura été aussi cire-pompe, mais la plupart des journalistes tiennent leur place de cette servilité proclamée ; un certain Jean-Pierre Denis amplifie les désirs du pouvoir « Une réforme sur les bons rails » :
« Programmer
l’extinction lente du statut de cheminot sera indolore pour le
personnel qui en bénéficie. Il semble difficile d’aller
immédiatement au-delà. D’ailleurs, les solutions radicales
paraissent, à l’examen, très contestables. La privatisation d’une
entreprise aussi endettée, même si elle se traduisait par une
meilleure gestion, entraînerait l’abandon de toutes les activités
déficitaires, délaissant des pans entiers du territoire ou de la
population, et ferait regretter la qualité du service.
(...)
Quant à la mise en concurrence qui arrive très progressivement, il
faut y voir une incitation de plus à la réforme, mais on ne doit
certainement pas en attendre des miracles. La perte du monopole du
fret n’a pas permis le redressement de ce mode de transport par
ailleurs plus écologique que la route – au contraire, le déclin
s’est accéléré. À ce stade, les choix du gouvernement pour
remettre la SNCF sur les rails semblent donc à la fois réalistes,
raisonnablement ambitieux, et respectueux d’un service public
auquel les Français, malgré de légitimes récriminations, restent
profondément attachés ».
C'est
le même flou que la prise de position souffreteuse et pleine
d'hésitations des divers cartels syndicaux. Comme pour la casse
d'EDF, on n'en sait trop rien, privatisé ou pas, nom changé et
découpage en plusieurs unités séparées ; déjà à l'époque
on n'y comprenait rien de l'intérieur ; et il n'est même pas
sûr que la bourgeoisie française ne roule pas ses contrôleurs
européens en gardant sous contrôle étatique de larges parts des
demi-défuntes entreprises nationalisées ; ce qui est un
moindre mal pour le nucléaire où les gangs écolos allemands ou
américains militent pour saboter l'industrie nucléaire française
avec l'appui des gauchistes collabos.
Je
n'aimerais pas être cheminot en ce moment pour savoir où donner de
la tête. Ils savent bien eux que le démantèlement est commencé
depuis des années : séparation entre diverses unités,
embauches à deux vitesses. Ils savent aussi que Juppé n'avait pas
vraiment été vaincu en 1995. D'ailleurs j'ai mené une recherche
sur les leçons de la lutte ouvrière de 1995. Sur le site du CCI,
c'est navrant on ne tombe que sur des querelles picrocholine avec le
minuscule PCI mais pas moyen de retrouver un article central sur le
déroulement de la grève et son échec maquillé en victoire.
Vous
pouvez vous reporter à mon analyse détaillée :
https://proletariatuniversel.blogspot.fr/search?q=1995
et mesurer combien était grand l'embrouillamini. Petite chronologie
instructive :
Une
petite chronologie d’abord pour montrer que la force de
protestation du mouvement ne partait pas des états-majors syndicaux
comme cette année depuis janvier. Le mouvement ne s’était pas
développé comme une suite des balades orchestrées aux dates
choisies par les états-majors, et suffisamment éloignées pour
évite l’effet boule de neige. On comptera au total 6 grandes
journées d’action et le mouvement aboutira au retrait du projet
gouvernemental ; les cheminots se seront farci trois semaines de
grève.
10 octobre 1995 : grève massive de la fonction publique ;
15 octobre 1995 : grève SNCF ;
14 mai 1995 : manifs syndicales contre la réforme de la Sécurité Sociale ;
Novembre 1995 : grèves dans les universités ;
15 novembre 1995 : annonce du plan Juppé : porter les annuités d’ancienneté au travail de 37,5 à 40 années pour les salariés de la fonction publique ; la CFDT, nombre d’écrivains et journalistes, et une partie du PS soutiennent le plan ;
24 novembre 1995 : la grande JA est massive mais les cheminots – du fait de leur expérience non oubliée de 1986 – reconduisent subitement la grève au grand dam des dirigeants syndicaux ;
27 novembre 1995: la RATP et la Poste rejoignent les cheminots dans la grève ;
28 novembre 1995 : réaction immédiate à ce qui s’est passé la veille, les appareils syndicaux jouent la division, la CFDT est absente des manifs.
3-4 décembre 1995 : débat flou et ampoulé sur la grève générale au congrès de la CGT.
4 décembre 1995 : boycott par la plupart des syndicats cheminots de la commission gouvernementale pour adapter le régime de retraite ;
5 décembre 1995 : JA
11 décembre 1995 : le Premier ministre Juppé recule ;
12 décembre 1995 : JA, 2 millions de manifestants ;
15 décembre 1995 : le gouvernement retire sa réforme, les syndicats crient « victoire », la défaite gouvernementale ne sera que partie remise. Sous une victoire « syndicale », il s’est passé beaucoup de choses inquiétantes... (…)
10 octobre 1995 : grève massive de la fonction publique ;
15 octobre 1995 : grève SNCF ;
14 mai 1995 : manifs syndicales contre la réforme de la Sécurité Sociale ;
Novembre 1995 : grèves dans les universités ;
15 novembre 1995 : annonce du plan Juppé : porter les annuités d’ancienneté au travail de 37,5 à 40 années pour les salariés de la fonction publique ; la CFDT, nombre d’écrivains et journalistes, et une partie du PS soutiennent le plan ;
24 novembre 1995 : la grande JA est massive mais les cheminots – du fait de leur expérience non oubliée de 1986 – reconduisent subitement la grève au grand dam des dirigeants syndicaux ;
27 novembre 1995: la RATP et la Poste rejoignent les cheminots dans la grève ;
28 novembre 1995 : réaction immédiate à ce qui s’est passé la veille, les appareils syndicaux jouent la division, la CFDT est absente des manifs.
3-4 décembre 1995 : débat flou et ampoulé sur la grève générale au congrès de la CGT.
4 décembre 1995 : boycott par la plupart des syndicats cheminots de la commission gouvernementale pour adapter le régime de retraite ;
5 décembre 1995 : JA
11 décembre 1995 : le Premier ministre Juppé recule ;
12 décembre 1995 : JA, 2 millions de manifestants ;
15 décembre 1995 : le gouvernement retire sa réforme, les syndicats crient « victoire », la défaite gouvernementale ne sera que partie remise. Sous une victoire « syndicale », il s’est passé beaucoup de choses inquiétantes... (…)
Tout
au long du conflit, le système des AG a été en réalité basé sur
la séparation entre les catégories. En même temps, si chaque
catégorie décidait « pour elle-même » de la poursuite de la
grève, chacune intériorisait le fait que la poursuite de la grève
dépendait des agents de conduite. Sous l’influence bienveillante
des syndicats l’AG des agents de conduite devenait peu à peu
l’instance centrale de la grève. On comprend à ce moment là
l’importance pour CGT et CFDT de prendre pied parmi les agents de
conduite où ils ont affaire à de redoutables concurrents de LO et
LCR… Le déroulement de la grève devient peu à peu une mise en
scène des agents de conduite qui sont ainsi peu à peu sous
l’emprise des syndicats, qui vont pouvoir ainsi chapeauter
l’ensemble du mouvement de grève. Les mandants syndicaux pèsent
pour refuser toute AG commune à l’ensemble du personnel, ce qui
permet : 1. satisfaire la Fgaac 2.de jouer l’unité syndicale en
faveur des agents de conduite et 3. de renforcer l’emprise
syndicale sur la corporation en affaiblissant tout réel débat au
sein de cette AG (au nom de la sainte unité syndicale).
L’AG
des conducteurs de train sous une si bonne protection devient amorphe
et ne se consacre même plus aux objectifs généraux du mouvement ou
au souci de coordination avec mes autres entreprises. L’AG débute
désormais invariablement par la prise de parole des bonzes syndicaux
: CGT puis CFDT et Fgaac (…) L’information (si précieuse pour la
vraie lutte de classe) ne circulait plus qu’entre militants des
appareils ; des réunions avaient lieu entre syndicalistes de même
catégorie. La grève n’est plus qu’une palinodie. Les caisses de
solidarité de fonds constitués dans les manifs ne sont pas
utilisées pour « tous ensemble » mais restent séparées et
distribuées par les sous-fifres syndicaux.
Cette emprise subtile a détruit deux choses : d’abord la possibilité de l’AG des conducteurs de devenir un vrai comité central de grève national, ensuite (le plus important) mis fin au système de délégation directe à partir de l’assemblée. Cette AG devient ainsi non plus l’expression des travailleurs en colère contre le gouvernement mais un instrument de contrôle de la grève par les organisations syndicales. On le constate à la fin de la grève, le 11 décembre alors que l’AG des conducteurs se tenait toujours après les AG des autres catégories, elle se déroule très tôt le matin. Alors que la veille encore, le discours des militants CGT et CFDT fixait comme objectif le retrait du plan Juppé, la mainmise syndicale sur l’AG des conducteurs de train permet d’organiser la reprise sans que le débat sur les objectifs de la grève et son déroulement ait lieu. Quand les autres AG se tiennent, la reprise n’est plus un enjeu. Les AG ont été dépouillées par le sommet de leur souveraineté constitutive. Elles ne sont plus qu’un rituel où les cadres syndicaux organisent le tour de parole dans des locaux proposé par eux. Le « tous ensemble » habille alors l’opacité quant aux lieux de décision ».
Cette emprise subtile a détruit deux choses : d’abord la possibilité de l’AG des conducteurs de devenir un vrai comité central de grève national, ensuite (le plus important) mis fin au système de délégation directe à partir de l’assemblée. Cette AG devient ainsi non plus l’expression des travailleurs en colère contre le gouvernement mais un instrument de contrôle de la grève par les organisations syndicales. On le constate à la fin de la grève, le 11 décembre alors que l’AG des conducteurs se tenait toujours après les AG des autres catégories, elle se déroule très tôt le matin. Alors que la veille encore, le discours des militants CGT et CFDT fixait comme objectif le retrait du plan Juppé, la mainmise syndicale sur l’AG des conducteurs de train permet d’organiser la reprise sans que le débat sur les objectifs de la grève et son déroulement ait lieu. Quand les autres AG se tiennent, la reprise n’est plus un enjeu. Les AG ont été dépouillées par le sommet de leur souveraineté constitutive. Elles ne sont plus qu’un rituel où les cadres syndicaux organisent le tour de parole dans des locaux proposé par eux. Le « tous ensemble » habille alors l’opacité quant aux lieux de décision ».
Vous
pouvez relire la totalité de cet article dont je n'ai repris que ces
extraits. En vérité il n'y eu pas de vraie victoire, le statut des
cheminots semblait préservé mais la réorganisation managériale
était mise en place pour les années à venir dans ce vaste trompe
l'oeil, pour aboutir au constat d'aujourd'hui que reconnaissent
lâchement les bonzes syndicaux eux-mêmes : la boite a été
démantelée ! Et pleurnicher comme le journaliste bigot qu'il
ne reste que ce putain de statut et la dette hénaurme ! Quand
en même temps, la presse bourgeoise fait dire à 67% des français
qu'il faut détruire le statut des cheminots, que les sommets
syndicaux « hésitent sur la conduite à tenir » pour
être pris au sérieux, « ne pas monter l'opinion contre les
cheminots ». Et, pachyderme magnanime la bande à Macron de
s'afficher impériale : de toute façon on emmerde tous les
cheminots et nos parlementaires godillots, on tranchera par
ordonnances ce qui nous a si bien réussi grâce aux promenades
syndicales pour les régimes de retraite allongée !
La
France restait un des rares pays disposant d'une relative protection
sociale. Les bandits au pouvoir sont donc en train de parachever les
sabotages successifs des Sarkozy et Hollande. Comme il n'y a plus
sens à parler de droite et de gauche, qui se confondent chacune une
fois au pouvoir, personne n'accuse Macron de mener une politique...
de droite. Mais il y a assez de milliers de journalistes et
syndicalistes serviles pour proclamer que « c'est une bonne
chose » car seront préservées les lignes campagnardes !
(cf. l'interview minable du grand dadais premier ministre – fiston
Juppé – par la mère Sophie Lapix ).
C'est
vraiment se foutre de la gueule du prolétariat ! Les lignes
secondaires ont été l'objet de coupes sombres depuis 95 et cela
continue. Les accidents ou mauvais fonctionnements attribués au
« service public ringard » sont des arguments
supplémentaires fallacieux : privatisé, le réseau aurait
connu des accidents plus horribles encore comme chez nos brexiteurs
anglais ; et la mise au point informatique sophistiquée pose
les mêmes problèmes à toute grande entreprise privée.
Le
découpage entre mafias de profit ne va pas rendre plus sécurisant
le voyage en train. Je rappelle que ce farceur a affublé le
transport concurrent de « cars Macron » et que ce moyen
de transport collectif reste un des plus dangereux au monde, et qu'en
France on a toujours autant d'accidents graves avec ce type de
transport, comme ce terrible accident de passage à niveau où juges
et policiers s'efforcent de faire porter la responsabilité à la
pauvre conductrice alors qu'il semble bien que cela soit dû à une
défaillance de la bureaucratie SNCF ; dans cette vieille
entreprise nationale il existe depuis toujours une hiérarchie
impotente où chaque contrôleur de train se prend pour Napoléon.
Quel
enjeu pour ce conflit déjà pétard mouillé par toutes les
officines des journaleux aux syndicalistes ?
Défendre
un retour à la nationalisation pépère ? Bof personne n'y
croit plus à part les retraités staliniens en déambulatoire.
Défendre le statut ? C'est perdu d'avance, l'opinion a été
formatée. Mais c'est bien la seule chose pourtant qui mériterait
d'être défendue et capable de retourner « l'opinion »
(du moins celle qui n'est pas inventée par les sondeurs pervers mais
la conscience de classe). Macron n'a pas besoin de venger Juppé, il
a besoin d'accrocher à ses crocs de boucher bourgeois une défaite
bien sanguinolente d'un des secteurs les plus combatifs du
prolétariat depuis 1968. A cet égard il s'agit bien plus d'une
provocation à faire une grève longue qui, provoquant la pagaille
surtout pour les prolétaires obligés de prendre quotidiennement ce
moyen de transport n'auront pas envie de soutenir une « lutte
corporative ». Une victoire bien saignante et cuisante
servirait à renforce l'idéologie de domination et d'écrasement de
la conscience ouvrière : non seulement vous n'avez plus de
bastion mais on peut virer n'importe quel prolétaire comme on veut
parce que c'est la compétition internationale qui nous y oblige.
Voyez cette entreprise – Pimkie – certainement conseillée par
d'ex-gauchistes, qui, au nom de la participation aux décisions
managériales (idéologie autogestionnaire) a réussi à faire que
ses salariés se licencient eux-mêmes.
DU
CAPITAL FICTIF A LA GREVE FICTIVE ?
C'est
comme le capital fictif. On gonfle les actifs pour leur conférer
plus de valeur ultérieurement. On gonfle la dette de la SNCF pour en
faire porter la responsabilité aux employés « statutaires ».
On gonfle le nombre d'accidents pour justifier la carence d'une
entreprise nationale centralisée comme on gonfle le nombre de morts
présumés par la pollution (60.000 à Paris) pour justifier la
suppression du diesel.
Je
serais cheminot j'y regarderai à deux fois avant de me laisser
entraîner soit dans une grève longue, perdue d'avance, soit dans
une grève baroud d'honneur avec une souveraineté des AG encore une
fois détruite par le personnel syndical et gauchiste. Si toutefois
une grève devait vraiment être décidée, elle aurait d'énormes
atouts à ne pas se laisser entraîner sur les revendications
chauvines des syndicats (nationalisation) et capitalistes (penser
d'abord au profit) et à engager un combat forcément séduisant au
regard de toute la classe ouvrière pour la garantie d'emploi, statut
ou pas, pour la sécurisation des professions. La lutte pourrait
alors prendre son envol pour redevenir une vraie lutte de classe
intercatégories, et faire reculer ces apaches qui veulent nous
gouverner comme les chinois et les qataris. Sans se faire d'illusion
car ce n'est pas demain que ce capitalisme décadent, qui fait tout
voler en éclats comme toute société finissante, lèvera l'angoisse
du prolétaire, « la peur du lendemain », comme disait
Babeuf. A un moment ou un autre, la violence nécessaire sera très
violente.
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