"Toute ma petite prudence, en ces guerres civiles où nous sommes, s'emploie à ce, qu'elles n'interrompent ma liberté d'aller et de venir".
MONTAIGNE (Les Essais, 1668)
La jungle de Calais est loin d'être un cas unique, sauf si l'on se laisse abuser par l'agitation simpliste des médias gouvernementaux. Les « jungles » pullulent partout en France, surtout près des zones urbaines, comme dans le monde.
Selon un rapport sur l’urbanisation mondiale durable, du Worldwatch institute (ONG, organisme de recherche indépendante), alors que la part de l'argent consacrée au logement ou au loyer ne cesse d'augmenter, plus de la moitié des 1,1 milliard de personnes censées s’ajouter à la population mondiale d’ici 2030 (environ 70 millions de personnes supplémentaires par an pour les années 2000) pourrait vivre dans des bidonvilles si l'on ne reconsidère pas les priorités de développement global. Selon un rapport des Nations unies de juin 2006, près d'un citadin sur trois habite déjà dans un bidonville. En Afrique, la croissance de ces quartiers précaires atteint 4,5 % par an. Dans les pays développés, 6,4 % de la population totale vit dans des bidonvilles ou des taudis.
LE CAPITALISME NE PEUT PLUS INTEGRER LA POPULATION MONDIALE
Le problème est masqué, dévié, voilé, mais ce que révèle cette croissance exponentielle et démentielle des bidonvilles modernes est la conséquence d'un chômage hyper massif, irrémédiable. L'Etat français ne cesse de « démanteler » divers bidonvilles mais ceux-ci renaissent aussitôt guère plus loin, et de plus en plus étendue ; allez donc faire un tour du côté de Rungis ou Grolay ! Les protestations gauchistes enchanteresses et angéliques se fichent de toute révolution, des moyens d'y parvenir sans démagogie immigrationniste et de tout bon sens, comme la petite prof exhibitionniste, mélange de bêtise et de bonne conscience bobo, Nathalie Artaud1 .
On nous focalise sur les réfugiés de guerre syriens, qui bricolent leur marchandage pour aller atterrir en Angleterre, avec les enfants « perdus ». Le trafic des enfants n'est pas une nouveauté et existait déjà dans le lumpenprolétariat au 19 ème siècle. Le cynisme existe même chez les « pauvres » ou prétendus tels. Sous le capitalisme moderne, les enfants des déshérités sont devenus une source de revenus (que refuse de voir, en se bouchant le nez, l'intellectuel jouisseur de la rive gauche). Si les adultes réfugiés n'ont droit à aucun travail et à quasiment aucune aide, ils peuvent compter sur les « allocs » et l'obligation de scolariser. En sus de la complicité des passeurs avec les gouvernants et leurs organisations de secouristes en mer, l'utilisation des enfants (en photo morts sur une plage) fait partie intégrante (et non contestée) de la démerde du migrant moyen. L'histoire des « enfants syriens dans la nature sans leurs parents », cache le fait que c'est un truc des migrants pour faire passer tonton ou tata, puis réclamer le regroupement de la famille. Affamés par la recherche du profit et la déréglementation de tout code du travail, les grands moralisateurs capitalistes et leurs amis gauchistes, protestent donc du drame de ces enfants « livrés à eux-mêmes », dont beaucoup auraient disparu et seraient devenus « la proie des passeurs ». L'enfant est une espèce si protégée qu'il est devenu l'acteur principal des vols et attaques contre les personnes, et souvent le principal « petit homme de main » des gangs.
Ayant habité près du bidonville de Nanterre, je me souviens de ce qu'était un bidonville naguère in France. Un passage vers l'intégration des prolétaires immigrés, portugais comme algériens ; on oublie au passage que les premiers bidonvilles en France dans les années 1930 étaient en « dur » ; les arrivants construisant à la va comme je peux ces pavillons hétéroclites, en meulière ou en béton primaire, qui constituèrent les banlieues parisiennes avant que les HLM succèdent aux HBM. Mais les premiers bidonvilles qu'on a oublié, juste après 1945,étaient « français » ; du fait de la destruction partielle ou totale de nombre de villes, de la pauvreté et de l'exode rural d'après-guerre, et les sans-abris étaient majoritairement français2, et avaient dû fabriquer ces abris de tôles, de planches et de cartons qui sont le lot infâme des réfugiés actuels, des Roms et des clochards (quoique le mot soit devenu une insulte) français. Il avait fallu attendre près de... 30 ans, jusqu'au début des années 1970 pour que l'Etat résorbe ces bidonvilles produits par la guerre capitaliste. Aujourd'hui ils sont non seulement plus nombreux mais en expansion permanente !3
DEREGLEMENTATION DU TRAVAIL ET PAUVRETE ABSOLUE
(les carences de la gauche moyenne ou gauche citoyenne du Capital, qui oublie le « travailleur détaché »)
Commençons par une parenthèse, pied de nez à tous les réformateurs radicaux gauchistes qui ne parlent même plus de perspective communiste, mais se répandent au niveau syndicaliste ras-des-pâquerettes (LO) ou niveau secouriste style Abbé Pierre (NPA) :
« Pauvres et riches. Qui est le pauvre en définitive et qui est le riche dans cette philosophie du travail ? « La pauvreté reçoit – le socialisme étant supposé une signification humaine » écrit Marx. Le propos doit pouvoir s’inverser, puisque le pauvre se définit comme celui qui dépend et vit du secours du riche. Qui donc est le pauvre pour le riche ? Qui est le pauvre pour tous les riches que nous sommes ? Il est celui qui a besoin de nous, qui travaille sous l’effet de ce besoin au cœur de son désir de vivre et qui éprouve le temps qui passe dans son travail comme une attente qui se prolonge. Tour à tour, nous sommes déjà selon Marx – et nous serons pleinement dans la société future des pauvres en souffrance d’autrui et des riches dont les pauvres attendent le secours par leur seule présence. « La signification humaine » de la pauvreté forme ainsi la base d’une éthique. Cette éthique évoque ce que le socialisme de son temps portera au plus haut. Il n’y aura bientôt plus des pauvres et des riches séparés par des institutions sociales, des dispositifs économiques ou des formes de production et de distribution. Le partage des richesses laissera alors les hommes dans l’égalité de leurs conditions sociales. L’humanité prendra son vrai visage. Chacun sera à la fois riche par son travail et pauvre dans l’exercice de son travail. Sous cette perspective, richesse et pauvreté ne se contrediront pas. Chacun se découvrira humain dans le besoin du secours de l’autre et appelé à son tour par l’autre à lui porter secours. À côté de la joie et la puissance de l’intelligence technique, il y aura une place pour une éthique de la faiblesse et du secours mutuel. Le communisme de Marx ne serait pas seulement – comme on le dit volontiers en insistant sur les formes dominantes de sa pensée – l’avènement d’un idéal grec et épicurien absorbant par l’abondance de la vie toute éthique. Il contiendrait aussi – mais de manière assurément ténue et opposée – la ligne juive et chrétienne d’une éthique où la reconnaissance du pauvre est la condition de la connaissance de soi »4 .
Toute la sphère politicienne et démagogique de la « gauche critique », oppositionnelle, frondeuse, ouvriériste, syndicaliste, les variétés de la moyenne gauche (couche gauchiste du Capital) proteste, tempête contre l'ignoble réforme du travail, alors que, dans les faits et historiquement, les patrons voyous s'autorisent tout et que les déréglementations sont depuis belle sucette la réalité mondiale de l'exploitation du prolétariat ; à croire que que ce serait Matteo Renzi, le jeune pré-Macron, lors de sa tournante du Conseil européen qui aurait inspiré la dérégulation complète des quelques garanties qui restaient du code du travail français. Parler de provocation correspond bien au langage syndicaliste et trotskien qui crie qu'on va voir ce qu'on va voir, et qu'on verra rien du tout5.
La gauche et la moyenne gauche du Capital (minces couches moyennes aspirant à domestiquer à ses ordres la classe ouvrière) font du bruit pour protester contre la nouvelle attaque d'un « faux gouvernement de gauche » contre... non pas les ouvriers en général, et même les ouvriers sans patrie, ni même en soi contre la baisse des allocs chômage (déjà ridicules et indéfendables) mais contre la mise en cause des principaux agents de l'Etat en milieu ouvriers : les syndicats.
On proteste contre cette nouvelle invention européenne : le travailleur détaché (= non attaché au capital national). Définition :
Le statut de travailleur détaché est défini par la directive européenne du 16 décembre 1996, elle-même établie par le Conseil et le Parlement européens.
Deux ministres contredisent cette « préoccupation nationale » de la « gauche moyenne et citoyenne ». Il suffit de lire l'info en banlieue, où deux de nos ministres « socialistes » se sont rendus dans la capitale des bidonvilles et du travail au noir en France : l'Essonne. J'adore les visites de chantiers (néo-staliniennes) de nos ministres, où c'est le seul moment de la journée où l'élite antiraciste se déguise en ouvrier.
«En visite sur le chantier d’une petite résidence de 16 logements sociaux Valophis Habitat à Rungis, rue Notre Dame, la ministre du Travail, Myriam El Khomri, et le ministre des Finances, Michel Sapin, ont signé une convention avec les organisations professionnelles du BTP pour lutter contre le travail au noir, et encadrer les conditions d’exercice des travailleurs détachés. Au programme : accroissement des contrôles inopinés de chantiers, alourdissement des sanctions administratives et pénales et création d’une carte d’identité destinés aux travailleurs détachés. « C’est un véritable fléau, lance Michel Sapin à propos du travail non déclaré sur les chantiers. Evidemment, nous sommes favorables à une économie de compétition, mais du moment qu’elle est loyale. » Travailleurs non-déclarés, sous-payés, mal-logés… c’est le lot d beaucoup des 300 000 travailleurs détachés estimés en France, dont deux-tiers travaillent dans le bâtiment et les travaux publics. « La convention vise, avant tout, à protéger les travailleurs. On veut que sur un même lieu de travail, chacun touche un salaire égal à travail égal« , précise Myriam El Khomri. »6.
Du pipeau ! La notion de travailleur détaché excluant le migrant qui campe dans les champs de l'Essonne, les patrons du bâtiment vont pouvoir continuer à puiser dans le réservoir « migrant sans défense », et laisser le « travailleur détacher » poireauter auprès des promesses gouvernementales « socialistes ».
Où vous découvrez l'intérêt humanitaire de l'accueil ambigu des migrants (on les embrasse sur internet quand on leur envoie ponctuellement les « forces de l'ordre » juste pour les contraindre à déménager puisque personne (officiellement) n'en veut, super argument électoralo-autochtone – le double langage de la bourgeoisie dominante m'étonnera toujours ; comme vient de le proclamer ce ministre belge au nom rigolo, Jan Jambon.
Où vous découvrez la pérennité des bidonvilles pour mieux maintenir la terreur de la pauvreté absolue, comme vivier de travailleurs corvéables et exploités sans merci et comme moyen pour aider Décathlon à décupler la vente de son matériel de camping.
Les travailleurs ne sont-ils pas désormais « détachés », les migrants recueillis « expulsés », les pétitionnaires « exhibés » ? Tout n'est-il pas merveilleux dans ce meilleur des mondes en guerre certes, en insécurité, mais promis à un si bel avenir puisqu'il a été décrété que la révolution prolétarienne était désormais impossible.
PETIT LEXIQUE DU BIDONVILLE :
Les bidonvilles sont des zones bondées, dues à l’exode rural et aux statuts économiques faibles des personnes y résidant qui ne leur permet pas d’avoir un logement classique. La plupart du temps, dépourvus de toute infrastructure (électrification, écoulement des eaux usées, ramassage des ordures, écoles, postes de santé...), les bidonvilles sont des foyers infectieux permettant la prolifération de nombreuses maladies. Au commencement, les nombreux ruraux allant vers les villes dans l’espoir d’y trouver un travail, sont souvent accompagnés de leurs animaux de ferme porteurs de maladies alors inconnues pour la ville.
Parallèlement au problème de la surpopulation, les bidonvilles sont majoritairement construits dans des sites dangereux, que ce soit au niveau géologique ou au niveau sanitaire. En effet, certains sont construits à flancs de collines et d’autres sur des décharges publiques. Les habitations des bidonvilles sont construites avec des matériaux de récupération tels que la ferraille et le plastique. Ces logements sont très petits et non adaptés aux nombreuses personnes qui y vivent. Cette proximité entre les individus multiplie fortement les risques de propagation des maladies. Outre les maladies infectieuses, les habitants des bidonvilles développent de nombreuses maladies respiratoires telles que l’asthme, en raison de l’absence de fenêtres en nombre suffisant et plus généralement d’ouvertures sur l’extérieur.
Le manque d’eau est un problème récurrent dans les bidonvilles. Ce problème entraîne une mauvaise hygiène corporelle et également une mauvaise hygiène de vie qui provoque de nombreuses infections et maladies telles que le choléra ou la galle. En effet, les habitants des bidonvilles sont généralement contraints de boire et de cuisiner avec de l’eau contaminée. Quant à l’eau potable, elle reste un bien de luxe, vendue à des tarifs inaccessibles pour cette population. Le manque d’eau potable est responsable de plus de 5 millions de morts chaque année et de centaines de millions de maladies hydriques14.
Très peu de bidonvilles disposent de systèmes d’évacuation des eaux usées ou des déchets solides. Les habitants sont donc obligés de les jeter à même le sol ce qui signifie qu’ils vivent entourés de déchets, de matières fécales et d’eaux polluées qui constituent un terrain favorisant le développement d'insectes porteurs de maladies telles que la malaria. En ce qui concerne les infrastructures sanitaires telles que les toilettes et les douches, elles sont absentes ou en nombre nettement insuffisant. Dans les bidonvilles du Kenya, différentes solutions sont mises en œuvre afin d’améliorer la qualité des toilettes15. Cela reste cependant, à l’échelle de la planète, des initiatives touchant peu de personnes. De plus, les déchets, en se consumant, dégagent des vapeurs toxiques. Celles-ci s’ajoutent aux rejets toxiques provenant des usines, ce qui dégrade d’autant plus la qualité de l’air, entraînant une augmentation considérable des infections respiratoires. Selon une étude de l’OMS, on dénombre chaque année dans les pays en voie de développement 50 millions de cas de problèmes respiratoires, cardio-vasculaires et de cancers directement en lien avec la pollution de l’air16.
L’accès aux soins est fortement inégal. Il y a une corrélation entre l’accès aux soins et le statut socio-économique : seuls les plus nantis fréquentent les infrastructures de soins. Les habitants des bidonvilles n’ayant pas de couverture sociale suffisante pour accéder aux soins, le corps médical n’y est pas suffisamment présent.
Les bidonville-ghettos se retrouvent essentiellement dans les grandes villes d'Asie du Sud et du Sud-Est. Ils sont symptomatiques de ces mégapoles en devenir qui ont pensé l'urbanisation pour leur hypercentre mais n'ont pas pu anticiper ce qui se passerait dans leurs faubourgs. À Jakarta, par exemple, les ONG estiment que chaque année, 50 000 migrants rejoignent des bidonvilles. À New Delhi, ils seraient 60 000.
À Manille, Jakarta, Phnom Penh, Calcutta et même Hô-Chi-Minh-Ville, les zones de précarité ont pris une telle ampleur qu'elles atteignent le centre-ville mais ne jouissent d'aucune des infrastructures disponibles.
MONTAIGNE (Les Essais, 1668)
La jungle de Calais est loin d'être un cas unique, sauf si l'on se laisse abuser par l'agitation simpliste des médias gouvernementaux. Les « jungles » pullulent partout en France, surtout près des zones urbaines, comme dans le monde.
Selon un rapport sur l’urbanisation mondiale durable, du Worldwatch institute (ONG, organisme de recherche indépendante), alors que la part de l'argent consacrée au logement ou au loyer ne cesse d'augmenter, plus de la moitié des 1,1 milliard de personnes censées s’ajouter à la population mondiale d’ici 2030 (environ 70 millions de personnes supplémentaires par an pour les années 2000) pourrait vivre dans des bidonvilles si l'on ne reconsidère pas les priorités de développement global. Selon un rapport des Nations unies de juin 2006, près d'un citadin sur trois habite déjà dans un bidonville. En Afrique, la croissance de ces quartiers précaires atteint 4,5 % par an. Dans les pays développés, 6,4 % de la population totale vit dans des bidonvilles ou des taudis.
LE CAPITALISME NE PEUT PLUS INTEGRER LA POPULATION MONDIALE
Le problème est masqué, dévié, voilé, mais ce que révèle cette croissance exponentielle et démentielle des bidonvilles modernes est la conséquence d'un chômage hyper massif, irrémédiable. L'Etat français ne cesse de « démanteler » divers bidonvilles mais ceux-ci renaissent aussitôt guère plus loin, et de plus en plus étendue ; allez donc faire un tour du côté de Rungis ou Grolay ! Les protestations gauchistes enchanteresses et angéliques se fichent de toute révolution, des moyens d'y parvenir sans démagogie immigrationniste et de tout bon sens, comme la petite prof exhibitionniste, mélange de bêtise et de bonne conscience bobo, Nathalie Artaud1 .
On nous focalise sur les réfugiés de guerre syriens, qui bricolent leur marchandage pour aller atterrir en Angleterre, avec les enfants « perdus ». Le trafic des enfants n'est pas une nouveauté et existait déjà dans le lumpenprolétariat au 19 ème siècle. Le cynisme existe même chez les « pauvres » ou prétendus tels. Sous le capitalisme moderne, les enfants des déshérités sont devenus une source de revenus (que refuse de voir, en se bouchant le nez, l'intellectuel jouisseur de la rive gauche). Si les adultes réfugiés n'ont droit à aucun travail et à quasiment aucune aide, ils peuvent compter sur les « allocs » et l'obligation de scolariser. En sus de la complicité des passeurs avec les gouvernants et leurs organisations de secouristes en mer, l'utilisation des enfants (en photo morts sur une plage) fait partie intégrante (et non contestée) de la démerde du migrant moyen. L'histoire des « enfants syriens dans la nature sans leurs parents », cache le fait que c'est un truc des migrants pour faire passer tonton ou tata, puis réclamer le regroupement de la famille. Affamés par la recherche du profit et la déréglementation de tout code du travail, les grands moralisateurs capitalistes et leurs amis gauchistes, protestent donc du drame de ces enfants « livrés à eux-mêmes », dont beaucoup auraient disparu et seraient devenus « la proie des passeurs ». L'enfant est une espèce si protégée qu'il est devenu l'acteur principal des vols et attaques contre les personnes, et souvent le principal « petit homme de main » des gangs.
Ayant habité près du bidonville de Nanterre, je me souviens de ce qu'était un bidonville naguère in France. Un passage vers l'intégration des prolétaires immigrés, portugais comme algériens ; on oublie au passage que les premiers bidonvilles en France dans les années 1930 étaient en « dur » ; les arrivants construisant à la va comme je peux ces pavillons hétéroclites, en meulière ou en béton primaire, qui constituèrent les banlieues parisiennes avant que les HLM succèdent aux HBM. Mais les premiers bidonvilles qu'on a oublié, juste après 1945,étaient « français » ; du fait de la destruction partielle ou totale de nombre de villes, de la pauvreté et de l'exode rural d'après-guerre, et les sans-abris étaient majoritairement français2, et avaient dû fabriquer ces abris de tôles, de planches et de cartons qui sont le lot infâme des réfugiés actuels, des Roms et des clochards (quoique le mot soit devenu une insulte) français. Il avait fallu attendre près de... 30 ans, jusqu'au début des années 1970 pour que l'Etat résorbe ces bidonvilles produits par la guerre capitaliste. Aujourd'hui ils sont non seulement plus nombreux mais en expansion permanente !3
DEREGLEMENTATION DU TRAVAIL ET PAUVRETE ABSOLUE
(les carences de la gauche moyenne ou gauche citoyenne du Capital, qui oublie le « travailleur détaché »)
Commençons par une parenthèse, pied de nez à tous les réformateurs radicaux gauchistes qui ne parlent même plus de perspective communiste, mais se répandent au niveau syndicaliste ras-des-pâquerettes (LO) ou niveau secouriste style Abbé Pierre (NPA) :
« Pauvres et riches. Qui est le pauvre en définitive et qui est le riche dans cette philosophie du travail ? « La pauvreté reçoit – le socialisme étant supposé une signification humaine » écrit Marx. Le propos doit pouvoir s’inverser, puisque le pauvre se définit comme celui qui dépend et vit du secours du riche. Qui donc est le pauvre pour le riche ? Qui est le pauvre pour tous les riches que nous sommes ? Il est celui qui a besoin de nous, qui travaille sous l’effet de ce besoin au cœur de son désir de vivre et qui éprouve le temps qui passe dans son travail comme une attente qui se prolonge. Tour à tour, nous sommes déjà selon Marx – et nous serons pleinement dans la société future des pauvres en souffrance d’autrui et des riches dont les pauvres attendent le secours par leur seule présence. « La signification humaine » de la pauvreté forme ainsi la base d’une éthique. Cette éthique évoque ce que le socialisme de son temps portera au plus haut. Il n’y aura bientôt plus des pauvres et des riches séparés par des institutions sociales, des dispositifs économiques ou des formes de production et de distribution. Le partage des richesses laissera alors les hommes dans l’égalité de leurs conditions sociales. L’humanité prendra son vrai visage. Chacun sera à la fois riche par son travail et pauvre dans l’exercice de son travail. Sous cette perspective, richesse et pauvreté ne se contrediront pas. Chacun se découvrira humain dans le besoin du secours de l’autre et appelé à son tour par l’autre à lui porter secours. À côté de la joie et la puissance de l’intelligence technique, il y aura une place pour une éthique de la faiblesse et du secours mutuel. Le communisme de Marx ne serait pas seulement – comme on le dit volontiers en insistant sur les formes dominantes de sa pensée – l’avènement d’un idéal grec et épicurien absorbant par l’abondance de la vie toute éthique. Il contiendrait aussi – mais de manière assurément ténue et opposée – la ligne juive et chrétienne d’une éthique où la reconnaissance du pauvre est la condition de la connaissance de soi »4 .
Toute la sphère politicienne et démagogique de la « gauche critique », oppositionnelle, frondeuse, ouvriériste, syndicaliste, les variétés de la moyenne gauche (couche gauchiste du Capital) proteste, tempête contre l'ignoble réforme du travail, alors que, dans les faits et historiquement, les patrons voyous s'autorisent tout et que les déréglementations sont depuis belle sucette la réalité mondiale de l'exploitation du prolétariat ; à croire que que ce serait Matteo Renzi, le jeune pré-Macron, lors de sa tournante du Conseil européen qui aurait inspiré la dérégulation complète des quelques garanties qui restaient du code du travail français. Parler de provocation correspond bien au langage syndicaliste et trotskien qui crie qu'on va voir ce qu'on va voir, et qu'on verra rien du tout5.
La gauche et la moyenne gauche du Capital (minces couches moyennes aspirant à domestiquer à ses ordres la classe ouvrière) font du bruit pour protester contre la nouvelle attaque d'un « faux gouvernement de gauche » contre... non pas les ouvriers en général, et même les ouvriers sans patrie, ni même en soi contre la baisse des allocs chômage (déjà ridicules et indéfendables) mais contre la mise en cause des principaux agents de l'Etat en milieu ouvriers : les syndicats.
On proteste contre cette nouvelle invention européenne : le travailleur détaché (= non attaché au capital national). Définition :
Le statut de travailleur détaché est défini par la directive européenne du 16 décembre 1996, elle-même établie par le Conseil et le Parlement européens.
« Un travailleur est considéré comme “détaché” s'il travaille dans un Etat membre de l'UE parce que son employeur l'envoie provisoirement poursuivre ses fonctions dans cet Etat membre. Par exemple, un prestataire de services peut remporter un contrat dans un autre pays et décider d'envoyer ses employés exécuter ce contrat sur place. (…) Cette catégorie ne comprend pas les travailleurs migrants qui se rendent dans un autre Etat membre pour y chercher un emploi et qui y travaillent. »
En 2013, le même ministre girouette, en casque ouvrier à Rungis, dénonçait déjà, mais plus pour longtemps, cette nouvelle magouille salariale : « le contournement de ces règles s'accroîtPersonne, ni eux ni la médiacratie bourgeoise, ne fait le lien avec les bidonvilles, honte publique et moyen de chantage contre les travailleurs qui en ont marre de travailler pour payer loyers et crédits.
en France », déplorait à la fin de novembre 2013 le ministre du travail, Michel Sapin, à cause, notamment, « des montages frauduleux de plus en plus sophistiqués », ce qui conduit à une forme de « dumping social »
Deux ministres contredisent cette « préoccupation nationale » de la « gauche moyenne et citoyenne ». Il suffit de lire l'info en banlieue, où deux de nos ministres « socialistes » se sont rendus dans la capitale des bidonvilles et du travail au noir en France : l'Essonne. J'adore les visites de chantiers (néo-staliniennes) de nos ministres, où c'est le seul moment de la journée où l'élite antiraciste se déguise en ouvrier.
«En visite sur le chantier d’une petite résidence de 16 logements sociaux Valophis Habitat à Rungis, rue Notre Dame, la ministre du Travail, Myriam El Khomri, et le ministre des Finances, Michel Sapin, ont signé une convention avec les organisations professionnelles du BTP pour lutter contre le travail au noir, et encadrer les conditions d’exercice des travailleurs détachés. Au programme : accroissement des contrôles inopinés de chantiers, alourdissement des sanctions administratives et pénales et création d’une carte d’identité destinés aux travailleurs détachés. « C’est un véritable fléau, lance Michel Sapin à propos du travail non déclaré sur les chantiers. Evidemment, nous sommes favorables à une économie de compétition, mais du moment qu’elle est loyale. » Travailleurs non-déclarés, sous-payés, mal-logés… c’est le lot d beaucoup des 300 000 travailleurs détachés estimés en France, dont deux-tiers travaillent dans le bâtiment et les travaux publics. « La convention vise, avant tout, à protéger les travailleurs. On veut que sur un même lieu de travail, chacun touche un salaire égal à travail égal« , précise Myriam El Khomri. »6.
Du pipeau ! La notion de travailleur détaché excluant le migrant qui campe dans les champs de l'Essonne, les patrons du bâtiment vont pouvoir continuer à puiser dans le réservoir « migrant sans défense », et laisser le « travailleur détacher » poireauter auprès des promesses gouvernementales « socialistes ».
Où vous découvrez l'intérêt humanitaire de l'accueil ambigu des migrants (on les embrasse sur internet quand on leur envoie ponctuellement les « forces de l'ordre » juste pour les contraindre à déménager puisque personne (officiellement) n'en veut, super argument électoralo-autochtone – le double langage de la bourgeoisie dominante m'étonnera toujours ; comme vient de le proclamer ce ministre belge au nom rigolo, Jan Jambon.
Où vous découvrez la pérennité des bidonvilles pour mieux maintenir la terreur de la pauvreté absolue, comme vivier de travailleurs corvéables et exploités sans merci et comme moyen pour aider Décathlon à décupler la vente de son matériel de camping.
Les travailleurs ne sont-ils pas désormais « détachés », les migrants recueillis « expulsés », les pétitionnaires « exhibés » ? Tout n'est-il pas merveilleux dans ce meilleur des mondes en guerre certes, en insécurité, mais promis à un si bel avenir puisqu'il a été décrété que la révolution prolétarienne était désormais impossible.
PETIT LEXIQUE DU BIDONVILLE :
Un bidonville, comme défini par le Programme
des Nations unies pour les établissements humains, est la partie
défavorisée d'une ville caractérisée par des logements très
insalubres, une grande pauvreté et sans aucun droit ou sécurité
foncière. D'après les Nations
unies, le pourcentage de citadins qui vit dans des bidonvilles
est passé de 47 à 37 % dans les pays
en développement entre 1990 et 20051.
Cependant, à cause de l'accroissement de la population
mondiale et surtout de la population
urbaine, le nombre d'habitant des bidonvilles est en
augmentation. Un milliard de personnes sur la planète vivaient dans
des bidonvilles en 20082
et les prévisions sont de deux milliards pour 2030.
Les bidonvilles sont des zones bondées, dues à l’exode rural et aux statuts économiques faibles des personnes y résidant qui ne leur permet pas d’avoir un logement classique. La plupart du temps, dépourvus de toute infrastructure (électrification, écoulement des eaux usées, ramassage des ordures, écoles, postes de santé...), les bidonvilles sont des foyers infectieux permettant la prolifération de nombreuses maladies. Au commencement, les nombreux ruraux allant vers les villes dans l’espoir d’y trouver un travail, sont souvent accompagnés de leurs animaux de ferme porteurs de maladies alors inconnues pour la ville.
Parallèlement au problème de la surpopulation, les bidonvilles sont majoritairement construits dans des sites dangereux, que ce soit au niveau géologique ou au niveau sanitaire. En effet, certains sont construits à flancs de collines et d’autres sur des décharges publiques. Les habitations des bidonvilles sont construites avec des matériaux de récupération tels que la ferraille et le plastique. Ces logements sont très petits et non adaptés aux nombreuses personnes qui y vivent. Cette proximité entre les individus multiplie fortement les risques de propagation des maladies. Outre les maladies infectieuses, les habitants des bidonvilles développent de nombreuses maladies respiratoires telles que l’asthme, en raison de l’absence de fenêtres en nombre suffisant et plus généralement d’ouvertures sur l’extérieur.
Le manque d’eau est un problème récurrent dans les bidonvilles. Ce problème entraîne une mauvaise hygiène corporelle et également une mauvaise hygiène de vie qui provoque de nombreuses infections et maladies telles que le choléra ou la galle. En effet, les habitants des bidonvilles sont généralement contraints de boire et de cuisiner avec de l’eau contaminée. Quant à l’eau potable, elle reste un bien de luxe, vendue à des tarifs inaccessibles pour cette population. Le manque d’eau potable est responsable de plus de 5 millions de morts chaque année et de centaines de millions de maladies hydriques14.
Très peu de bidonvilles disposent de systèmes d’évacuation des eaux usées ou des déchets solides. Les habitants sont donc obligés de les jeter à même le sol ce qui signifie qu’ils vivent entourés de déchets, de matières fécales et d’eaux polluées qui constituent un terrain favorisant le développement d'insectes porteurs de maladies telles que la malaria. En ce qui concerne les infrastructures sanitaires telles que les toilettes et les douches, elles sont absentes ou en nombre nettement insuffisant. Dans les bidonvilles du Kenya, différentes solutions sont mises en œuvre afin d’améliorer la qualité des toilettes15. Cela reste cependant, à l’échelle de la planète, des initiatives touchant peu de personnes. De plus, les déchets, en se consumant, dégagent des vapeurs toxiques. Celles-ci s’ajoutent aux rejets toxiques provenant des usines, ce qui dégrade d’autant plus la qualité de l’air, entraînant une augmentation considérable des infections respiratoires. Selon une étude de l’OMS, on dénombre chaque année dans les pays en voie de développement 50 millions de cas de problèmes respiratoires, cardio-vasculaires et de cancers directement en lien avec la pollution de l’air16.
L’accès aux soins est fortement inégal. Il y a une corrélation entre l’accès aux soins et le statut socio-économique : seuls les plus nantis fréquentent les infrastructures de soins. Les habitants des bidonvilles n’ayant pas de couverture sociale suffisante pour accéder aux soins, le corps médical n’y est pas suffisamment présent.
Les bidonville-ghettos se retrouvent essentiellement dans les grandes villes d'Asie du Sud et du Sud-Est. Ils sont symptomatiques de ces mégapoles en devenir qui ont pensé l'urbanisation pour leur hypercentre mais n'ont pas pu anticiper ce qui se passerait dans leurs faubourgs. À Jakarta, par exemple, les ONG estiment que chaque année, 50 000 migrants rejoignent des bidonvilles. À New Delhi, ils seraient 60 000.
À Manille, Jakarta, Phnom Penh, Calcutta et même Hô-Chi-Minh-Ville, les zones de précarité ont pris une telle ampleur qu'elles atteignent le centre-ville mais ne jouissent d'aucune des infrastructures disponibles.
1« Que
l’arrivée d’un ou deux millions de femmes et d’hommes soit un
problème insoluble pour un continent de 500 millions est bien la
preuve d’une organisation sociale inhumaine. En assurant la
liberté de circulation et d’installation aux migrants, il n’y
aurait pas de camp ni à Calais ni à Dunkerque, les réfugiés se
répartiraient d’eux-mêmes à l’échelle du continent européen,
ils pourraient s’appuyer sur des membres de leurs familles et sur
toutes les bonnes volontés qui existent. A bas la fermeture des
frontières qui créé le drame humain des migrants ! A bas la
politique inhumaine du gouvernement ! » (sur le portail
de Lutte ouvrière, principal organe de la confrérie des profs
retraités du trotskysme ringard et néo-stalinien).
2Voir
l'expo en ce moment à Gentillly au musée Doisneau, de l'oeuvre de
Henri Salesse, qui témoigne de l'état de dégradation et de
destruction de l'habitat en France, un des terrains de prédilection
de la seconde boucherie mondiale.
3Si
l'on veut approcher de la réalité, il ne faut pas lire les sources
bourgeoises bcbg pour intellectuels gauchistes (Monde, Figaro,
Médiapart, Charlie Hebdo, Le Canard barbouze, etc.) mais plutôt un
journal populaire comme Le Parisien qui titrait fin 2015 :
« Encore 7 000
Roms dans les bidonvilles d'Ile-de-France :La crise
migratoire et les arrivées de centaines de réfugiés ont relégué
le sujet au second plan. Mais les bidonvilles, majoritairement
peuplés de Roms roumains ou bulgares, n'ont pas disparu de
l'Ile-de-France. »
On peut y lire des articles comme celui-ci :
« Les
services de l'Etat en dénombre encore 132 dans toute la région.
Des villages de cahutes ou des campements de fortune où vivent plus
de 7 000 personnes (pour la plupart ressortissants européens et
donc en situation régulière) dont presque un tiers d'enfants.Le
préfet
d'Ile-de-France, Jean-François Carenco, a organisé ce lundi une «
conférence régionale sur les campements illicites rom » pour
tenter de trouver des solutions au dossier. « Il n'y a pas de
problème rom à régler. Il y a simplement une situation à gérer
», indique d'emblée le préfet à la centaine d'intervenants
(élus, travailleurs sociaux, associatifs) qui ont répondu à son
invitation.Repères 7 124 personnes vivent actuellement dans les 132
bidonvilles identifiés en Ile-de-France. Ce chiffre est en légère
baisse (350 personnes de moins) par rapport au décompte effectué
fin 2013.70000 places d'hébergement d'urgence sont recensées en
Ile-de-France. Selon la préfecture de région, ce parc est
totalement saturé.80 % des occupants des bidonvilles de France
(plus d'un tiers se trouve en région parisienne) ont subi au moins
une expulsion l'année dernière, selon l'association Romeurope.9 €
par jour et par personne. C'est, selon l'association Rocheton, le
coût des dispositifs d'insertion mis en place pour des roms à
Ris-Orangis (Essonne). Une nuitée d'hébergement en hôtel social
coûte 17 €.Les évacuations ne règlent rienJérome Normand,
directeur de projet « campements illicites » à la préfecture,
poursuit en détaillant la doctrine de l'Etat sur le sujet : «
Humanité et fermeté. » Petit flottement dans l'assistance,
majoritairement composée d'élus du Val-de-Marne ou de
Seine-Saint-Denis, les départements les plus concernés. « La
question n'est pas de savoir s'il faut des évacuations mais comment
on fait pour que les campements ne se reforment pas aussitôt sur le
terrain d'à côté », lance Patrick Braouzec, président (app. PC)
de la communauté d'agglomération Plaine Commune.« La
multiplication des expulsions nuit au suivi social des personnes »,
embraye une responsable de Médecins du monde qui évoque une
récente aggravation des conditions sanitaires dans les camps. « Le
coût, financier, social et humain des évacuations est exhorbitant.
Et ça ne règle rien », conclut un élu de Stains
(Seine-Saint-Denis).Des expériences réussiesPas question d'évoquer
des recettes miracle. Mais plusieurs élus reviennent sur des
expériences d'insertion réussi. Christian Favier, président (PC)
du Val-de-Marne, évoque le village test d'Orly qui a permis à 74
roms de vivre pendant trois ans dans de petites maisons
préfabriqués. Les enfants ont été scolarisés et les familles
accompagnées dans leur insertion professionnelle. « Enfin une
table-ronde sur le sujet », poursuit le maire d'Ivry, Philippe
Bouyssou, qui dit s'être longtemps heurté a une « absence totale
d'accompagnement » pour résorber le bidonville géant qui s'était
installé dans sa commune.A l'issue de trois heures de débats, le
préfet a proposé la création de deux groupes de travail avec les
élus. Pas pour rédiger un énième rapport (« On en a déjà
plein nos tiroirs », s'agaçait une élue dans la salle). Mais pour
arrêter, avant la fin de l'année, une nouvelle stratégie visant à
proposer des solutions d'insertion et de logement pérennes pour les
occupants. « Avec ce document, nous pourront ensuite demander des
fonds européens pour financer ces actions », a t-il conclu.Le camp
de la Petite Ceinture en sursis F (LP/Olivier Lejeune.) Devant un
baraquement, une petite fille joue avec un miroir pendant que sa
mère s'emploie à nettoyer une casserole. Une femme arrive avec une
chaise. Scène de rue banale sauf qu'ici, porte des Poissonniers, à
Paris (XVIIIe), la voirie est délimitée par les rails de
l'ancienne Petite Ceinture. De part et d'autre du ballast, depuis le
printemps dernier, des masures faites de bric et de broc — tôles,
bâches, morceaux de bois… — ont poussé comme champignons après
la pluie. Combien sont-ils à vivre ainsi aux marges de Paris, à
côté du boulevard des Maréchaux, à deux pas du périphérique ?«
Environ 200 personnes, dont beaucoup d'enfants. La majorité est des
Roumains, parmi lesquels il y a des Roms », répond une militante,
membre d'une association de solidarité qui recense quelque 80
baraques. Et de préciser : « En ce moment, ils sont en train de
construire des poêles avec des bidons et des tuyaux de gouttières.
Ainsi ils se chaufferont avec du bois récupéré, des chutes de
palettes, du tissu… »« Ils fouillent dans les poubelles »« Et
ça va dégager une fumée telle qu'on ne pourra plus respirer en
traversant le pont ! » s'exclame Chaili, un livreur de 34 ans qui
habite à côté. Sans se départir de son calme, il témoigne : «
Ca fait plusieurs années qu'un campement s'est installé ici. Ils
ont été évacués, puis ils sont revenus au printemps. Mais on ne
peut pas laisser ces gens dehors, ça ne peut plus continuer comme
ça. L'après-midi, ils fouillent dans les poubelles du quartier
pour récupérer de l'électroménager mais ils ne rangent pas les
détritus après… »
4Lire :
Travail et pauvreté chez Marx :
https://www.cairn.info/revue-cahiers-d-economie-politique-2010-2-page-141.htm
5Provocation
ou prolongation la réforme du code du travail? :
https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/code-du-travail-une-provocation-qui-ne-doit-pas-rester-sans-reponse-65878.html
6Lire
la suite ici :
http://94.citoyens.com/2016/myriam-el-khomri-et-michel-sapin-lancent-leur-carte-de-travailleur-detache-depuis-rungis,23-02-2016.html
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