Comme à
chaque déclenchement de guerre, les fossiles organisés petitement, du milieu
maximaliste sont silencieux : pas de tracts, pas de prise de position sur
le web (sauf peut-être le PCI bordiguiste qui a dû en sortir un à 50
exemplaires (pour l’histoire). Seule la presse sur la Toile de Lo et du NPA
dénonce a minima et sans frais la nouvelle bordée impérialiste :
NPA:
"3 mois après il annonce le déclenchement de
l’intervention militaire au Mali ! Il est passé du « nous n’interviendrons pas
» au « nous protégerons nos ressortissants » pour finir à l’intervention
directe. L’ancienne puissance coloniale n’entretient pas des troupes sur ce
continent pour rien. Elle poursuit, dans la tradition de tous les gouvernements
qui se sont succédés, son rôle de gendarme, pour protéger ses intérêts, pour
soutenir les gouvernements qui sont à sa botte. La menace islamiste constitue
le paravent de cette opération militaire. Le NPA dénonce cette intervention militaire
impérialiste décidée par Hollande, une fois de plus sur le dos des peuples ! Ce
n’est pas de cette façon que les maliens se libéreront de tous les
fondamentalismes. Montreuil, le 11 janvier 2013 ».
Le NPA n’est
ni prolétarien ni révolutionnaire, et en appeler à la libération des
« maliens » est aussi subversif qu’en appeler à la libération des
« français » en 14-18.
L’impuissance
une nouvelle fois des expressions organisées les plus anciennes du milieu
maximaliste repose bien sûr sur une incapacité à analyser de façon marxiste la
situation.
Prenons
l’analyse fournie par le journal belge Internationalisme du CCI l’an passé :
« Depuis six mois, le Mali est entré dans une situation de
guerre qui n’offre elle aussi aucune perspective d’apaisement avant longtemps.
Là encore, les dignes représentants de la bourgeoisie démocratique occidentale
n’ont de cesse de s’offusquer et de s’inquiéter de l’enfer qui attend les
habitants de cette région où les bandes armées peu ou prou islamistes sévissent
sans vergogne. Mais qu’en est-il de ces velléités et de tout ce battage
médiatique censé nous interpeller sur le sort de ces deux pays en particulier ?
Rien ! Du vent et encore du vent ! Non seulement les grandes puissances ne se
préoccupent au fond aucunement de la barbarie que vivent les populations vivant
en Syrie ou au Mali, comme partout ailleurs, mais elles n’ont pour réelle
problématique que de calculer les bénéfices possibles à tirer d’une
intervention militaire et les risques qui en découleraient. Ces deux situations
(Syrie et Mali) sont une expression critique de l’impasse dans laquelle se
trouve le monde capitaliste et de l’impuissance dans laquelle sont plongées les
puissances occidentales. Au Mali, il s’agit d’un imbroglio qui est directement
issu à la fois de la pourriture sociale qu’a laissé derrière lui le
colonialisme français et de son incapacité à faire vivre un État malien
suffisamment stable. L’explosion des différentes fractions qui sont apparues
ces derniers mois en dit assez long sur l’état de déliquescence de toute cette
région, bien au-delà du Mali proprement dit. De l’Aqmi au Mnla en passant par
les divers groupes dissidents et opposants au régime de Bamako, tous plus
“vrais croyants” les uns que les autres, il s’agit de cliques de bandits armés qui
ne sont pas apparues hier par enchantement. On nous dit que le facteur
déclenchant de cette nouvelle zone de chaos sahélienne a été le retour des
touaregs anciennement enrôlés par Khadafi, c’est-à-dire de centaines d’hommes
entraînés, aguerris, et traînant avec eux des armes lourdes. Comme s’il ne
fallait pas s’y attendre ! Comble de “surprise”, la Libye n’ayant pas de
frontières communes avec le Mali, les touaregs ont dû franchir deux
frontières : Libye-Algérie et Algérie-Mali. Et ils n’ont même pas été désarmés
(!), venant grossir de façon significative les rangs et les forces d’une
rébellion touarègue chronique, excitant de ce fait les appétits des petits
truands locaux et régionaux. Car le ver
était depuis longtemps dans le fruit. Le Mali, avec l’ensemble du Sahel, fait
en effet partie de ces endroits historiquement difficilement contrôlables du
fait de l’existence d’une myriade de populations aux cultures différentes et
parmi lesquelles les ex-puissances coloniales, en l’occurrence la France, ont
pendant plus de 150 ans excité et entretenu les dissensions, selon l’adage :
“diviser pour mieux régner”. Et si la situation actuelle est le produit de ce
qu’on appelait la “Françafrique”, elle ne peut qu’être aggravée par la guerre
larvée qui se mène entre les États-Unis et la France depuis vingt ans pour le
contrôle du marché des matières premières africaines. Après le Soudan, il n’est
donc pas impossible que le Mali connaisse une partition en deux États. En
attendant, une épidémie de choléra se développe à Goa, que les islamistes
forcenés ont de surcroît miné aux alentours, prenant toute la population en
otage. Mais, soyons rassurés, le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé à des
sanctions contre les rebelles du nord du Mali dans une résolution adoptée à
l’unanimité jeudi, tandis que la Cedeao refuse toute ingérence militaire
occidentale dans le pays !"
EXTRAIT
d’Internationalisme 2 octobre 2012 (« La situation en Syrie et au Mali
révèle l’avenir dans le capitalisme »).
Le
crétinisme de la théorie du chaos (une analyse de type anarchiste) est
incapable de rappeler les méthodes classiques, inchangées, des incursions
impérialistes. Le fait d’avoir gobé l’hypothèse farfelue agitée par le médias
de la partition ne leur a pas permis de permettre ni une intervention contre la
guerre ni d’en comprendre le déroulement ; tout comme de continuer à gober
« l’impuissance des grandes puissances » et cette histoire « d’islamistes
forcenés » ! Par après ils donneront des explications recopiant les
analyses des journalistes bourgeois snobs confirmant un scandaleux « chaos
capitaliste ».
En octobre,
le petit PCI semblait prendre les devants (plus cohérent au niveau marxiste que
le CCI sur la question de la guerre) : « Non à une intervention
militaire impérialiste française au Mali ! » ; avec ces bons
vieux mots d’ordre usés jusqu’à la corde et aussi efficaces que l’illumination
nocturne de la Tour Eiffel : « Impérialisme hors
d’Afrique ! » et « Vive la révolution communiste
mondiale ! », le terrible slogan subversif qui va embraser les masses
maliennes et francophones !
Un vieux
relent de la miteuse « libération nationale » ou de « révolte de
pauvres croyants » filtre dans les présupposés de l’article
bordiguiste avec cette singulière préférence à la dictature… de la charia:
« Ces dernières (les organisations islamistes) étaient probablement mieux armées, mais elles
auraient profité surtout, semble-t-il (sic), de la colère des populations de
Tombouctou et d’autres villes devant les abus des Touaregs ; le
rétablissement de l’ordre, fût-ce l’ordre islamique d’une charia brutale (sic), aurait apparemment
(sic) été apprécié positivement, au moins au début, par certaines couches de la
population ». Une note ajoute cette référence au journal
bourgeois Le Monde : « Le premier ministre est menaçant :
« il faut dès maintenant sécuriser les grandes villes du
Mali » ; qui vise-t-il vraiment, sinon les opposants à sa politique
capitaliste parmi les masses ? ». Très ambigus les bordiguiens
n’est-ce pas ? D’où qui sont ces fantômatiques « opposants » ?
Sont-ce les islamophiles aigus ?
La Gauche à pouvoir = Bras armé DES INDUSTRIELS (1)
Lors de
son discours à Kinshasa pour le congrès mondial de la francophonie, Hollande,
dit Pingouin petit-bras, avait proclamé à l’égal de son prédécesseur le
hâbleur Sarkozy : « Le temps de la Françafrique est révolu. » Après son appui
au coup d’État d’Alassane Ouattara en Côte-d’Ivoire et le bombardement de la
Libye, la bourgeoisie française a donc cette fois-ci délégué la gauche
bourgeoise, soutenue par les frères ennemis de la droite déconfite (sauf le
Chevènement de papier Mélenchon et les gentils LO et NPA), pour « défendre
les ressortissants français » et « porter secours » au pitre
président du Mali face aux hordes « islamistes ». Discours béton
classique de toute grande puissance depuis 2001 pour défendre son pré carré. Le bobardement idéologique
concerne la région Azawad , qui une région du Sahara grande comme deux fois la
France. Incorporée à l’empire colonial français au sein de l’AOF (Afrique
Occidentale Française), elle fut intégrée au Mali lors de sa déclaration
d’indépendance. Depuis plus de cent ans, ce territoire est revendiqué par les
Touaregs, peuple berbère repoussé par les Arabes dans le désert du Sahara au
Moyen Âge.
Le Mali est le troisième producteur d’or d’Afrique.
Du pétrole a été découvert dans l’Azawad, qui pourrait être exporté en Europe
par l’Algérie. Son sol est également riche en gypse, en uranium, etc. Malgré
ces richesses, le Mali est un des pays les plus pauvres du monde, le revenu par
habitant y est de moins d’un dollar par jour et l’espérance de vie ne dépasse
pas 48 ans. Il est pillé par la dette, par les exigences cyniques et cupides du
FMI (comme la monoculture du coton qui a décimé la culture vivrière) et par les
industriels français (Air liquide, Total,
Bouygues…), qui tiennent à garder le contrôle des ressources maliennes.
L’intervention militariste coûte cher : envoi d’un matériel de guerre
ultra-sophistiqué et aérien pour réduire au minimum les pertes
« blanches » (si je peux dire) ; lesquels soldats professionnels
volontaires perçoivent le triple de leur solde pour la durée de l’intervention
(qui pourra être longue ce coup-ci). La communication du staff élyséen est
étroitement surveillée, les lampistes journalistes accrédité auprès du suivi
des opérations ne doivent lire que les mêmes communiqués contrôlés au poil près
par le Ministère de la Défense (pardon de la Guerre).
Le général en chef Hollande avait officialisé
devant l’Onu le 25 septembre un projet d’intervention dans l’Azawad. La Mission
de la Cédéao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) au
Mali a très vite pris forme : les armées de Côte-d’Ivoire, du Sénégal et du
Burkina ont eu le temps de préparer au moins 3 300 soldats pour soutenir
l’armée malienne. De la chair à canon qui agira directement pour le compte de
l’impérialisme protecteur des grandes fortunes industrielles en France qui
méprise les acteurs déserteurs.
En catimini, lors de son voyage
« amical » à Alger le généralissime Hollande a parachevé le plan
d’intervention « humanitaire » en serrant très fort dans ses bras
Bouteflika lequel craint que le conflit ne déborde sur son territoire avec
l’Aqmi, sans oublier un débarquement inopiné de réfugiés touaregs. La
bourgeoisie algérienne est dans ses petits souliers vu le maintien des miasmes
de la révolte dudit Printemps arabe qui pourrait se réveiller comme un
cauchemar si en plus de la crise, les bourgeoisies locales exigeaient l’impôt
du sang. La participation discrète de la bourgeoisie algérienne à l’action en
cours, vise à consolider ses liens avec les États-Unis et la France pour
s’assurer un rôle de puissance régionale nord-ouest-africaine.
La
partition du Mali était jusque là une des options actées par les impérialismes
complices. Tant qu’ils pouvaient y piller à leur guise les ressources de la zone
contrôlée par les « bandits islamistes », rien ne les empêchait
effectivement d’appuyer la constitution d’une république laïque ou islamique de
l’Azawad. La masse des Touaregs, éjectée par la camarilla islamique faisait
déjà son deuil. L’option de « l’unité », voire d’une récupération des
Touaregs à condition qu’ils acceptent de « composer » avec la « république
malienne », semble la voie choisie par les Rafales et drones français.
LA REFLEXION DE ROGALSKI...
LA REFLEXION DE ROGALSKI...
"Des
repères plus difficiles dans un contexte de mondialisation accrue:
"La nouvelle période qui surgit marquée par la fin
des blocs et des camps militaires et par un processus de mondialisation suscite
un effet de brouillage idéologique effaçant la frontière entre mondialisme et
internationalisme et affectant la solidarité entre travailleurs.
Des questions jaillissent .
Comment être internationaliste ? Comment articuler son combat avec la persistance des États-Nations, lieux toujours vivants des enjeux sociaux ? Quels types de liens établir entre les forces progressistes ? Comment construire une toile d’araignée planétaire qui s’inscrive dans le défi de la mondialisation et prenne en compte la mondialisation des défis ?
Comment être internationaliste ? Comment articuler son combat avec la persistance des États-Nations, lieux toujours vivants des enjeux sociaux ? Quels types de liens établir entre les forces progressistes ? Comment construire une toile d’araignée planétaire qui s’inscrive dans le défi de la mondialisation et prenne en compte la mondialisation des défis ?
La crise actuelle, dont la mondialisation est la
figure principale, appelle à adapter les luttes et les manifestations de
l’internationalisme aux conditions du moment ne serait-ce que parce qu’elle a
pour effet de déstabiliser les solidarités constituées. A chaque étape du
développement du capitalisme -impérialisme, colonialisme, néocolonialisme,
montée des multinationales, financiarisation, mondialisation, etc.- des défis
nouveaux ont été posés à la solidarité internationale des travailleurs.
Le processus de mondialisation a pour effet
d’accroître à l’échelle de la planète la concurrence des travailleurs. Le débat
récurrent sur la retraite par capitalisation qui se substituerait ou
compléterait le système par répartition en offre un exemple. Les sommes
collectées sont placées par des Fonds de pensions sur les places financières
internationales. Les retraites américaines peuvent ainsi bénéficier de
l’exploitation des travailleurs asiatiques. Ainsi par le biais de la
capitalisation on distille des mécanismes d’adhésion aux valeurs du capital et
on brise les bases d’une solidarité internationale.
Pour sortir de ce piège, l’internationalisme des
travailleurs doit-il coller au mouvement d’internationalisation pour
l’accompagner ? Le risque d’une dérive mondialiste -participer au
phénomène, l’accompagner, le croire accompli et accepter ses normes et ses
« contraintes »- le guetterait alors à coup sûr. Ainsi
l’internationalisme peut n’être qu’un alibi s’il est invoqué pour s’engager
dans des constructions super-étatiques à souveraineté et à démocratie limitées.
Le maintien de l’État-nation devient une exigence
dans la stratégie de défense des salariés pour lesquels l’Etat se doit
d’apporter protection et assistance aux individus menacés par les effets de la
mondialisation. Cette position s’appuie sur le fait que le capital mondialisé
s’inscrit de moins en moins dans une échelle nationale dont il essaie de
repousser les entraves qu’elle constitue pour lui.
L’internationalisme d’aujourd’hui doit affronter
les enjeux de son époque, encore fortement marquée par le siècle écoulé et doit
se préparer à faire face dans ses analyses comme dans ses modes d’organisation
à ceux de demain. A ces conditions, l’internationalisme ne sera pas battu en
brèche par la mondialisation. L’internationalisme du 21° siècle doit intégrer
des dimensions nouvelles qui vont bien au-delà du « prolétaires de tous les
pays unissez-vous » et qui résultent des enjeux nouveaux induits par la
mondialisation (sécurité, environnement, mouvements de capitaux, montée de
l’économie mafieuse, etc..) dont les réponses dépassent le cadre unique des
États-Nations et supposent des coordinations -souveraines de préférence. Il
faut reconquérir de façon solidaire la perte de la maîtrise du développement ».
(cf. L’internationalisme pris au piège de la mondialisation par Michel Rogalski, Economiste (EHESS-CNRS), directeur de la revue Recherches internationales). Ces questions que Rogalski posait en 1999 sont très pertinentes, plus pertinentes que la solution de Charlot qu’il propose – une coordination souverainiste – et qui renvoient à la véritable renaissance de l’internationalisme… par les prolétaires de tous les pays, disposant de véritables organisations révolutionnaires avec un pied dans la réalité.
Cet après-midi je propose à Paris de détourner la manif contre le mariage homo en manif contre la guerre, ce serait une excellent manière d'enc. la bourgeoisie, mais je doute fort que les réacs en bas résille et soutane apprécieraient... ils pestent contre les homos mais sont agenouillés derrière le pingouin généralissime qui promeut la guerre de rapine de leur classe.
Demain on ébauchera sur ce blog, les raisons de l’affaiblissement
du véritable internationalisme dans la (faible) classe ouvrière en Afrique, dans le
même sens que ce que j’ai développé dans mon livre « Immigration et
religion », mais plus par rapport aux méfaits du « colonialisme
syndical » européen.
(1)" la gauche à pouvoir" n'est pas une faute de frappe, mais un approfondissement de la notion de "gauche au pouvoir"... face à "gauche à rien" des rigolos Mélanchon, Poutou et Machine de LO.
(1)" la gauche à pouvoir" n'est pas une faute de frappe, mais un approfondissement de la notion de "gauche au pouvoir"... face à "gauche à rien" des rigolos Mélanchon, Poutou et Machine de LO.
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