Belgique
DESINTEGRATION et féodalisation
« L’ordre poursuit le désordre »
Daniel Halévy (Histoire de quatre ans)
Alors qu’on attend encore la réponse des historiens à la question de savoir si
Dans la géopolitique des anniversaires, on se souvient cette année des débuts des deux « protectorats » : celui, désormais décennal de
A Knokke-Heist, charmante station balnéaire en mer du nord, lors de ces derniers mois, ont été avancées différentes propositions pour une solution définitive. Après des années où l’on s’est retranché derrière la formule « d’abord remplacer le roi, ensuite trouver une princesse » qui a garanti le pire statu quo dans le Brabant, qui vit dans une sorte d’obscurité médiatique, se profilent les premiers signes d’un intérêt international indéniable. Le 1er avril, les Nations unies, après la discussion au conseil de sécurité, ont décidé d’ouvrir formellement les négociations pour définir le statut des quatre provinces de l’ex-Belgique après avoir interné les tortionnaires du Contrex et du Vlan Blok qui seront jugés par le tribunal de Vancouver (Canada).
De nombreux observateurs s’accordent à reconnaître que la situation économique et des droits humains est actuellement à bien des égards pire que ce qu’elle a été il y a sept ans. Le mois dernier, le bloc américano-allemand, auquel sont affiliés
Ces accords, aussi limités soient-ils, ont sans cesse marqué l’histoire de
Les accords en question, qui sont en voie d’être imposés par les milliers de soldats du contingent américano-allemand et par les milliers de dollars, ont réussi à redonner vie à l’Etat flamand. Ils ont permis aussi le retour des cinq mille wallons qui ont quitté Bruxelles pendant la guerre.
Donc après des mois de négociations et la mise en place de divers cadres constitutionnels selon les différences culturelles et linguistiques, les communautés internationales multiplient leurs efforts pour convaincre les différents acteurs à modifier le texte des accords de Vierzon (France). Une modification significative sous hégémonie américaine qui permettra d’élaborer une nouvelle constitution capable de gérer le pays sans exclure aucune communauté comme ce fût le cas après la prise de pouvoir insurrectionnelle d’Yves Leterme en 2007 après la vraie fausse vraie blague de
Il va falloir créer les conditions de coopération entre les différents représentants de communautés en Flandre et Wallonie et les responsables sur la scène internationale, tels l’Union France-Chine-Russie et l’organisation des nations unies américaine et germanique. Une coopération dont l’objectif ultime est de fonder un Etat avec un seul président comme cela aurait dû être le cas il y a sept ans en remplacement du roi enfui au Kinshasa, un gouvernement et un parlement représentatif de toutes les communautés.
VERS
On l’a compris il s’agissait d’une prolongation du canular pas drôle du tout de
Ce dernier Etat était un produit récent des marchandages impérialistes de
Le nationalisme classique dans sa référence à l’Etat en tant qu’Etat territorial ou en tant que démocratie dont l’idée directrice domine encore les vieux pays, n’a plus d’objet dès que les régions entrent en concurrence au niveau régalien sur des bases mafieuses linguistiques ou religieuses. Par le facteur de l’ancien ordre de grandeur pratiqué dans la politique des grandes puissances, les régions se sont vues longtemps refuser le droit de constituer leur Etat à elles, ravalées au rang de clients ayant perdu toute indépendance dans certaines sphères d’influence, par rapport aux grands Etats mondiaux restés seuls maîtres du jeu d’un nationalisme de grand seigneur.
Absurde la croyance en un regroupement de grands blocs comparables à l’époque de la guerre froide. Absurde également la mondialisation avec son immortelle idée de la libre expansion économique dans le monde. Le mode de vie des régions occidentales a perdu son ingrédient essentiel qui ne réside plus dans le caractère privé de la vie communautaire mais dans le caractère économique de la vie sociale.
Ainsi, d’entre les fissures et les joints et par-dessus le bord des vieilles nations, jaillit comme un fruit de la désintégration cela même contre quoi les grands Etats avaient prétendu se constituer. Or, c’est à partir de leur infection inconsciente et involontaire par les querelles linguistiques et le communautarisme que les grandes puissances peuvent se sentir menacées de perdre la base de leurs normes de centralisation.
L’effondrement du bloc de l’Est, loin de résoudre la crise nationale universelle, n’a fait qu’accentuer et précipiter dans le chaos la transformation des rapports entre les régions et l’Etat central. Ce fut, avec Marx et Engels l’espérance de voir les Etats capitalistes se diluer dans de grands ensembles continentaux. Ce fut depuis les débuts du vingtième siècle, l’espérance socialiste et communiste d’une période révolutionnaire qui mettrait fin aux frontières et préparerait la fin de tout Etat, et non sa démultiplication en petites unités régionales.
Comme à l’ère du national-socialisme, la notion de race régionale est un pas décisif dans la dépréciation du sentiment national qui est figé et caduque historiquement depuis 1914. Que Bruxelles soit bombardée capitale européenne dans son enclave, que
Ce sont, d’une part de nouvelles puissances émergentes continentales qui colonisent ou plutôt infectent la vieille Europe et d’autre part les plus petits Etats du vieux continent du capitalisme qui se trouvent abaissés au rang d’Etats secondaires dépourvus de la liberté de disposer d’eux-mêmes. On ne peut pas oublier que dans les années septante du siècle dernier
Les puissances émergentes se caractérisent par un nationalisme prédateur mais désuet. Les anciennes puissances sont marquées par leur dépérissement économique et idéologique. L’effritement belge exprime mieux que l’ex-Yougoslavie la tendance au fractionnement de toutes les anciennes nations, mais à un niveau qui menace de déchirer toute la mystification européenne.
Sous la pression de la crise économique permanente et de la déchéance de sociétés vides de projets, l’Etat n’est plus que l’association de bandes népotistes. Tout Etat est basé sur la force arbitraire, type de la réalité dernière dans une société en désagrégation. Cette régression de l’Etat abandonnant sa fonction d’arbitre des classes de la société, de régulateur et de promoteur de la classe dominante, conduit à une relégation progressive de l’Etat national de ses pouvoirs régaliens, de ses pouvoirs de décision à des corporations linguistiques autonomes, à des groupements de personnalités politiques motivés plus par la concussion que par l’intérêt public, peu soucieux de préserver la civilisation de la dérive sur la haute mer du chaos.
Cet absolutisme régional, quels que soient ses buts sociaux, son credo politique, devient par la même le critère suprême selon lequel le chacun pour soi constitue le premier et le dernier commandements. La molle Europe aspirant à prévenir cette tendance dangereuse et à prétendre maintenir une centralisation comme celle des Bismarck et Napoléon III, se trouve elle-même entraînée ou à la veille de l’être dans une évolution qui intègre une myriade de petits Etats comme garant le plus efficace de l’ordre contre le prolétariat, nullement pour accéder au statut de grande puissance.
De ce fait, le libéralisme qui prétendait se défaire du tout Etat, se trouve refoulé par les puissantes impulsions communautaristes pour n’être plus que l’otage d’une forme de fractionnement de la société très ancienne qui, sous des dehors modernes et nécessaires, prétend être un progrès absolu tant chez les théoriciens régionalistes tant wallons que flamands, mais aussi bavarois, gallois, basques, galiciens, etc.
L’Europe ne pourra jamais exister comme puissance, minée par la désintégration régionale, ni être apte à créer un pouvoir central discrétionnaire comme n’importe lequel de ses anciens grands Etats. Tout Etat de grande nation ne peut remplir sa tâche en tant que suprême organisme de contrôle qu’à l’intérieur d’une sphère de souveraineté unique et illimitée. Cette sphère coïncide avec la sphère de puissance d’un Etat régalien centralisé. Le fait que se dégage une tendance irréversible au fractionnement des anciens Etats ouvre un abîme pour tout pouvoir central en concurrence avec autant de micros Etats régionaux. L’isolement politique qui en résulte peut toutefois, sous la pression de la crise économique mondiale contraindre ces micros Etats à se soumettre à l’Etat régional le plus puissant sous couvert de supranationalité européenne qui ne sera jamais qu’une passoire d’intérêts planétaires carnassiers.
En attendant une éventuelle situation de crise contraignante, la victoire du fractionnement, loin de préserver l’intérêt des peuples et des travailleurs, monde aux intérêts indissolublement différents, menace bien plutôt de morceler l’Europe en féodalités qui seront séparées les unes des autres par de rigoureux antagonismes d’intérêts et de notables différences de niveau de vie. C’est là exactement le fond traditionnel de l’idéal politique de l’avenir de la bourgeoisie.
Affirmer que cette situation serait éternelle, pour éviter de nouvelles guerres, serait pour le moins un jugement superficiel. La situation réelle est infiniment plus complexe et dramatique à terme. La représentation vulgaire du caractère épouvantable de la politique des grandes puissances, méconnaît le fait que la puissance et l’aspiration à la puissance ne peuvent être supprimées ni dans les rapports entre les grands Etats ni entre les petits Etats régionaux. Sous le prétendu équilibre des forces se cache toujours le diktat de l’Etat continental dominant qui détient le monopole de la force économique et militaire.
Le capitalisme en est venu à piétiner irrésistiblement et involontairement ses anciens cadres nationaux institutionnels au rythme de la dérive de son économie, de sa désindustrialisation accélérée dans ses anciens fiefs productifs. Il a encore besoin d’un médicament de cheval, ou de se qu’il croit être une solution, comme la nuée annonce l’orage.
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RépondreSupprimerA parcourir votre blog - fort bien écrit par ailleurs -, après plusieurs mois d'absence, je me pose toujours la même question : pourquoi vouloir imposer aux gens de choisir entre capitalisme et marxisme ? J'agit-il donc de choisir entre le Bien et le Mal ? Je déteste, pour ma part, les approches désespéremment systémiques que proposent ces deux "modèles". Avec les capitalistes, comme avec les marxistes, les gens ne sont que des pions, prisonniers de leur compte en banque ou de leur classe sociale. Ainsi, on les enferment dans des grilles de lecture qui ne sont pourtant que des créations de l'esprit humain. Pas d'alternative, donc, ni pour les uns, ni pour les autres. Les uns disent : "le pognon, c'est génial ! La Bourse, c'est formidable ! La spéculation, officiellement c'est pas bien, mais en réalité c'est merveilleux ! La loi de la jungle, ya que ça de vrai ! Premier arrivé, premier servi ! Et pas de pitié pour les perdants !". Les autres disent : "la lutte des classes explique TOUT ! Absolument TOUT ! Et tout doit être pensé à partir de celà ! Les "comités", les "cellules", les "partis prolétariens", ya que ça de vrai ! La Révolution ! La Révolution ! Et ceux qui ne sont pas avec nous sont forcément contre nous, car ils sont à la solde de la réaction !" Et il me semble que je caricature à peine...
Franchement, moi qui déteste le pognon tout autant que les dogmes, quand j'entends parler les uns et les autres, j'ai simplement envie de faire le choix... de ne pas choisir.
Je doute que vous puissiez arriver à me convaincre, mais je prendrais volontiers connaissance de vos arguments, si vous souhaitez me répondre... :-)
Cordialement, :-)
Hyarion, le démocrate anarcho-monarchiste.
PS : j'adore la blague de Toto étudiant... ;o)
Chouette ! Cette fois-ci, ça a marché ! ;-)
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