Le
journaliste Dominique Jamet a justement remarqué un jour qu'il y a
un siècle à peine, en France, seuls étaient glabres les hommes
d’Église et les domestiques. Barbes fluviales des socialistes et
des anarchistes, favoris des libéraux et des maitres d’hôtel,
impériale des bonapartistes, rouflaquettes des apaches, les visages
affichaient les convictions politiques et les conditions sociales.
Le
jeune professeur, agrégé s'il vous plaît, qui tint conférence ce
dimanche après-midi, dans un décor d'usine de brossage très
dix-neuvième, arborait de petites rouflaquettes qui lui donnaient
plutôt l'air d'un personnage balzacien que d'un apache, dans une
salle où le look apache dominait pourtant avec de grandes jeunes
filles avec pot de fleurs sur la tête, une variété de coiffe
rasta, et un couple libertaire, lui tatoué jusqu'aux oreilles et
elle Gorgone en serouel rouge.
Le
jeune homme, pas très grand mais dominant les spectateurs désormais
assis, se mit à faire des moulinets avec ses bras, puis à marcher
de long en large dans l'espace devant les rangées de bancs et de
chaises comme s'il s'était agi d'une estrade face à une foule
immense, quand la salle de l'ancienne usine ne contenait que douze à
quatorze personnes. Le sujet de la conférence était alléchant et
questionnant : le prolétariat aujourd'hui, avec un simple point
d'interrogation. Le jeune homme indiqua les deux axes de sa
conférence : la nature classique du prolétariat et un débat
sur ce qu'il en est de nos jours.
On
s'aperçut qu'il avait préparé, sans doute longuement, toute la
panoplie du conférencier. Le projecteur déjà allumé indiquait sur
l'écran les grandes lignes d'une première partie destinée à
illustrer la place du prolétariat dans l'univers marchand du
capitalisme avec les schémas de Marx. Le conférencier avait
heureusement évité de se doter d'une baguette mais n'allait pas
tarder à utiliser un autre attirail du conférencier moyen, pour
stage de cadres ou tout brainstorming professionnel, le feutre et le
bloc papier sur chevalet. Le conférencier est un
individu capable de s’exprimer avec aisance et éloquence sur des
sujets qu’il maîtrise abondamment et doté d’un talent pour
transmettre des outils intellectuels de base. Rouflaquette savait
tout cela, et il se mit à en jouer. L'estrade au fur et à mesure
devenait sa scène où il allait et venait avec une aisance non
feinte, s'arrêtant parfois pour boire ostensiblement son verre
d'eau, qu'il allait tout en prenant son souffle pour articuler la
phrase suivante reposer à l'extrémité de son parcours sur une
tablette.
Où
en était-il ? Ah oui à ceci : La
forme immédiate de la circulation des marchandises est M-A-M,
transformation
de la marchandise en argent et retransformation de l’argent en
marchandise, vendre pour acheter. Mais,
à côté de cette forme, nous en trouvons une autre, tout à fait
distincte, la forme A-M-A (argent-marchandise-argent),
transformation
de l’argent en marchandise et retransformation de la marchandise en
argent, acheter pour vendre. Tout argent qui dans son mouvement
décrit ce
dernier cercle se transforme en capital, devient capital
et est déjà par destination capital.
Il
me semblait avoir lu quelque chose d'approchant dans le livre Premier
du Capital. Il s'arrêta un instant, lissant sa petite moustache,
marqua un instant de silence puis passa à la partie suivante :
La valeur de la force de travail. Cette valeur en tant que
marchandise, se définit comme pour toute autre marchandise, par le
temps de travail social nécessairement à sa production,
c’est-à-dire sa reproduction : or celle-ci est assurée si le
travailleur peut se reposer et s’alimenter, voire se former, etc.
On
a bien A-M-A.. Cette transformation à la fois s’est « réalisée
» dans la circulation, mais pourtant, elle ne s’est pas réellement
produite en elle : ce n’est pas la transaction commerciale qui l’a
produite, elle s’est produite non pas au marché ou au magasin,
mais à l’usine. La circulation est l’intermédiaire en deux
sens : c’est sur le « marché du travail » que s’achète la
force de travail du travailleur, et c’est sur le marché des biens
que se « réalise » la valeur des filés par leur vente, mais c’est
dans la sphère de la production que la plus-value est engendrée.
Sûr de son effet sur l'auditoire, le jeune conférencier traverse à
nouveau la salle pour aller boire une gorgée d'eau. Et il revient au
centre, verre toujours en main, pour résumer :Tel est le point
pivot de la théorie économique marxiste : la force de travail est
capable de produire plus de valeur qu’elle n’en requiert pour sa
propre reproduction. C’est en cela que la théorie de la valeur et
de la plus-value est intrinsèquement théorie de l’exploitation du
travail par le capital : que la théorie économique, en bref, est
intrinsèquement théorie politique. Le conférencier se pencha
ensuite pour saisir le bloc chevalet où il fît glisser le feutre
pour délimiter le temps d'exploitation dans une journée de
travail. On ne voyait toujours pas le bout du bout de la fin de la
démonstration spécialisée des schémas marxistes, et encore il
semblait bien que l'orateur n'en était qu'à peaufiner la
démonstration de la première section de la première partie de
l'ensemble préliminaire. Le regard levé au ciel, se caressant le
menton avec cet air si intelligent qu'affiche le conférencier après
la première plombe écoulée, il résumait la partie de la partie
sans encore aborder la question du parti.
Le
capital est donc avant tout, et même si cela ne se « voit » pas,
du travail accumulé. Les machines qui servent à produire des
marchandises font, de surcroît, partie des moyens de production,
mais en tant qu’elles ont-elles mêmes été produites, elles
restent du travail « mort » (accumulé). Ainsi, pour Marx on peut
et doit regarder la force de travail et les moyens de production
comme des formes du travail, autant que comme des formes du capital :
cela permet de penser le capital non pas en termes simplement
quantitatifs, mais aussi qualitatifs, c'est-à-dire en termes des
différences de nature qui se cachent derrière l’homogénéité
marchande ; mais cela permet de penser aussi la structure réelle de
la journée de travail.
Tout
ce qui venait d'être dit avec la pose du penseur inspiré, qui tarde
à reprendre ses phrases, qui sirote son verre d'eau comme une
vedette de variétés en plein spectacle et qui balaye la salle d'un
regard napoléonien, était profondément marxiste, sans nul doute,
mais une heure venait de s'écouler. La maman du conférencier
dormait déjà mais nul signe d'impatience ne semblait agiter les
têtes anarchistes de la salle. Etrange étrange, pensé-je.
Je
lui demandai donc pour combien de temps il en avait encore, et que si
cela devait durer encore autant, faute de débat, il perdrait au
moins un spectateur. Le brillant conférencier sembla vouloir
s'opposer virilement à une aussi incongrue, voire grossière
interruption, mais se replia sous l'injonction subite de ma compagne
qui n'arrêtait pas de s'énerver en chuchotant « il aurait pu
exposer la même chose en faisant plus court et sans ce snobisme
exhibitionniste» : vous pouvez aussi accélérer !
Il
accéléra vers la fin de son exposé technicien et son complice dans
la salle l'interrompit finalement pour enclencher la discussion afin
de relativiser la catastrophe d'une conférence noyade, dans la
rivière du Moulin Saint Félix, et pour engager les spectateurs
tatoués et bigarrés en partie endormis à se réveiller.
La
discussion partit dans tous les sens, favorisée par l'absence d'un
présidence de la salle. Le conférencier disparut derrière le
bureau du fond et se rendit invisible pour tout le restant du
capharnäum.
Paradoxalement,
ce sont les anarchistes plus très jeunes qui mirent les pieds dans
le plat, rappelant que Marx n'avait pas découvert la lutte des
classes, que la notion d'exploitation était aussi dénoncée par
d'autres comme Bakounine. N'y a-il-pas de grandes différences entre
l'époque de Marx et la nôtre ? fût reproché au conférencier
juvénile de ne s'être attaché qu'à démontrer la nécessité du
travail pour le capital et non pas de partir des besoins des
travailleurs. On le taxa aussi d'idéalisme pour avoir invoqué des
droits du citoyen qui aurait permis à l'ouvrier de revendiquer ses
droits. L'anarchiste tonnait : « des droits ? De
l'homme ? De ceci de cela ? Ils ne nous en reconnaissent
aucun donc on n'a pas attendu les Voltaire ou les juristes bourgeois
pour revendiquer nos droits de classe.
J'ai
dit ma déception face à un tel exposé scolastique et hors du sujet
proposé, la situation du prolétariat aujourd'hui. Il n'était pas
nécessaire de faire un cours professoral certainement bon pour tes
élèves de la sixième à la terminale. Mais nous les adultes on
connaît, et pour une réunion publique il suffit de rappeler la
définition du prolétariat par Marx et les socialistes de son
époque : une classe de sans réserve, universelle de fait
(depuis Adam Smith on sait que le Capital a besoin des migrants) et
sans race ni sexe. A partir de là, actuellement, toute une série de
questions se posent et qui nous inquiètent :
- échecs successifs et répétés de multiples grèves de la classe ouvrière toutes industries confondues, conférer la lamentable grève sandwich des cheminots 1;
- comment analyser que les syndicats trahissent tranquillement à chaque fois et que les ouvriers les suivent encore ultérieurement ;
- et les divisions dans le prolétariat, la question des migrants qui n'est plus une simple question d'immigrés, qui illustre plus la gabegie capitaliste « qui a trop de forces productives » mais qui ne fait, sous couvert humaniste, que généraliser la misère ;
- revenir sur l'absence de perspective, depuis en particulier la chute du bloc de l'Est, qui même repoussoir laissée posée la question d'un véritable remplacement du capitalisme quand de nos jours des crétins hâbleurs comme Onfray vont répétant que le communisme a fait cent millions de morts alors que ce sont les chiffres... totaux des deux guerres mondiales !
- Pourquoi ne pas profiter du recul ou du repli momentané de luttes pour aborder les questions de programme alternatif au capitalisme, pourquoi c'est nécessaire et possible, etc.
Tout
cela serait de bon augure si vous organisez régulièrement des
réunions sur ces questions, pour réfléchir ensemble car il n'y a
plus que des micros sectes ou des individus dispersés pour y faire
référence. En France il n'y a plus aucun groupe pour organiser de
vraies réunions publiques où réfléchir et débattre sérieusement,
les NPA et autres insoumis ne tiennent que des réunions ahurissantes
ponctuées d'applaudissements de leurs vedettes et où réfléchir
est quelque chose d'obscène. Il ne faut que chanter des slogans
antiracistes et féministes, et taper dans ses mains.
Mais
le débat se mit très vite à tourner en rond. Celui-ci donnant une
définition du prolétariat qui excluait la classe ouvrière. Notre
anarchiste si clairvoyant du début, croyait que les chômeurs
étaient exclus de la notion de classe. Puis il se mit à faire la
pub des modes d'existence libérée comme celle des zadistes, et
força le trait pour assurer qu'il n'y avait plus à prendre le
pouvoir mais à généraliser les coopératives. Le représentant de
Robin Goodfellow fit une bonne intervention sur la nature du
prolétariat en général et sur la divisions actuelles opérées en
son sein par le pouvoir aujourd'hui, mais, selon lui, nulle
discussion ne s'impose sur le « programme », puisque nous
en disposons depuis deux siècles : le parti prend le pouvoir.
Point Barre.
Derrière
mes anarchistes piaffaient : « ah ouais ouais... va-z-y
Lénine... on vous laissera plus faire ». Et moi de me
retourner : « si si, vous et vos amis lumpen zadistes on
vous enfermera dans des goulags » (rires).
Le
colistier du conférencier disparu nous servit plusieurs
interventions sociologiques sur l'aliénation du portable et les
nouveaux gadgets automatisés qui rendent le travail encore plus
idiot. Notre vieil anarchiste balaya toutes ces angoisses d'un revers
de main : « pourquoi pas une généralisation des machines
automatiques si ça réduit le temps de travail et si on peut vivre
autrement pendant ce temps ? C'est pas forcément négatif les
machines si c'est pour faciliter les besoins humains de vivre libre.
Beaucoup
de remarques picrocholines sur s'organiser et commercer localement
révélaient la thématique répandues en province de tels lieux ou
quartiers bobos. La plupart des présents, malgré un look apache et
des airs de rebelles professionnels sont profs. Je n'épargne pas
beaucoup cette catégorie dans ce blog en général. C'est une
caractéristique du métier qu'ils veulent se situer tous hors
catégorie tout en voulant toujours enseigner jour et nuit à leur
voisin ou à leur compagne de couche. Ils sont de toutes les assocs
ou présidents de clubs sportifs. Rouflaquette est par conséquent un
pur produit de ce milieu. Ce que je craignais, après avoir été
invité à leur faire un exposé sur le milieu révolutionnaire à
Lille. Leur démarche initiale était bonne, comme je le leur ai dit,
des jeunes gens de notre époque qui posent l'importance de la classe
ouvrière, sans l'avoir vu dans ses grandes heures du passé comme
cela a été une chance pour ma génération, chapeau. Mais s'il vous
faut avancer c'est pas comme génération spontanée, c'est pas sans
en référer aux minorités maximalistes ni vous rattacher aux
courants historiques. Ne pas se précipiter...
Le
dernier intervenant, car nous avons fini par nous éclipser, faisait
pitié, il intervint, canette de bière en main, pour dévider comme
au bistrot son petit cas personnel, hors classe, mais qui s'amuse
bien avec ses élèves, et qui peut gérer localement sans se soucier
de politique...
Cet
aspect ridiculisait plus encore ladite conférence. Nous avons pour
traditions, le mouvement ouvrier et les minorités maximalistes,
d'interdire toute consommation d'alcool lors des débats et meetings
publics (j'ai vu ce que donnait les réunions syndicales avinées de
la CGT). Que le patron du Moulin veuille vendre ses bières,
peut-être, mais que le bar ne soit ouvert qu'après les réunions,
sinon cela donne des accoutrements de soiffards qui « se
libèrent » sous les vapeurs de l'alcool. Singulière
complaisance de nos apprentis marxistes !
LA
GRENOUILLE QUI SE VOULAIT PLUS GROSSE QUE LE BOEUF
N'ayant
pratiquement pas pu assister à des réunions de groupes
révolutionnaires consistant et un tant soit peu nombreux, nos
apprentis croient pouvoir improviser sans rigueur et sans principe
après à peine quelques mois de réunions en conclave à Lille, et
des épisodes dans la gentille zad complaisante du Moulin de Saint
Félix. Au lieu de s'assumer comme cercle de discussion, ils ont
lancé cette conférence sous couvert d'anonymat sur un thème porteur
(quoique pour très peu de gens) avec une ambition démesurée –
ils ont paraît-il abreuvé de l'affiche maladroite les réseaux
sociaux et en particulier en direction des « Insoumis » -
résultat : les mêmes marginaux régionaux que lors des
séances
précédentes au Moulin.
Dans un si charmant coin de l'Oise. |
J'avais
pris connaissance du mépris affiché fort rapidement par nos
arrivistes marxistes de salon au cours de notre correspondance qui
avait précédé cette réunion foireuse.
Mon
premier e-mail :
« hé
l'ami Gaston, vous auriez pu préciser ce que vous êtes, plusieurs
m'ont déjà demandé c'est quoi ces jeunes camarades? Moi je me suis
un peu avancé, j'ai répondu des gars plutôt enclins vers le
marxisme que vers la bouillie gauchiste et proches de Robin
Goodfellow. Il faudrait que vous fassiez un petit pitch ou vous
trouver un nom, par ex: cercle de discussion politique marxiste, ou
groupe maximaliste pour la révolution mondiale, ou un groupe
d'internationalistes, ou "oui il y a une perspective mais par la
lutte de classe", enfin vous pouvez vous fabriquer un nom qui ne
laisse pas penser que vous êtes une bande de petits rigolos anars ou
des salopards de jeunes profs qui veulent commander la classe
prolétaire ! ».
La
réponse indiscutable était tombée peu après :
« Nous
pensons que former un collectif construit avec un nom perturbera
notre travail actuel et, surtout, dépossédera les anonymes qui
veulent s'y greffer. Ce projet n'a pas prétention à déposséder
les masses des armes intellectuelles, armes qu'il faut en permanence
leur laisser dans les mains. Or nous pensons que se regrouper sous un
patronyme organise déjà la dépossession. Il n'y a aucune avant
garde éclairée. Je le répète. Il n'y a aucune avant garde
éclairée. Si une avant garde émerge, elle ne peut provenir que de
la bourgeoisie. Et pourquoi donc ? Car, si dans son fond elle parle
comme c'est agréable à entendre, avec des mots comme lutte des
classes ou prolétariat, dans sa forme elle en est la négation. Le
prolétariat est la seule puissance historique qui doit en permanence
lier la forme au fond, se déposséder de ses chaines par elle même.
Le véritable discours révolutionnaire sur le réel ne peut venir
que de la masse anonyme car c'est d'elle et d'elle seule que se
fabrique le devenir historique. L'avant garde, si elle peut être
dans l'histoire (ou plutôt la tordre, l'empêcher de devenir
histoire prolétarienne), ne fera jamais l'histoire. L'histoire,
notre seule science : oui. Mais encore faut-il un outil à la portée
du prolétariat. Et c'est l'anonymat cet outil, c'est à dire
l'individualisation de la masse ».
En
effet, on a vu en quoi cette préciosité dans la théorisation de
l'anonymat débouche sur... le néant. Je soupçonne Robin Goodfellow
de leur avoir instillé cette ânerie du culte de l'anonymat bien que
n'ayant pas réussi à leur inculquer les principes du parti …
impersonnel !
Le
projet est voué à l'échec, même s'il participe d'un
questionnement légitime dans la jeunesse pour une autre société
débarrassée du travail aliénant et du capitalisme, mais basé sur
un fonctionnement académique et complaisant de clan il ne pourra
aboutir. Encore un effort jeunes profs impatients, faites au moins
(même en classe ou dans la classe) des exposés courts qui laissent
place à la discussion pas à l'ego du conférencier, apprenez à
présider et conclure une réunion, après avoir laissé le débat se
dérouler parfois librement sans contrainte de tour de parole
obligatoire.
Sachez
que de Marx à Rosa Luxemburg, il a été maintes fois répété :
« l'éducateur a besoin d'être éduqué ». Et vous avez
besoin d'être éduqué par cette classe au nom de laquelle vous vous
croyez déjà être autorisés à parler à sa place avec le plus
plat spontanéisme académique.
1A
ce sujet j'ai rappelé qu'au début des années 1950 une des grandes
figures de SouB, Claude Lefort avait couché la girouette politique
Sartre qui argumentait que la classe ouvrière en France devait
obéir au PCF, quand Lefort fournissait maint exemple du refus
croissant de suivre les consignes des staliniens ; au cours de
ce débat dans les Colonnes de la revue Les Temps Modernes, Lefort
avait rappelé ce que pensaient les ouvriers de la grève
« perlée » : « la grève perlée ou la grève
tournante dite de harcèlement (était) démoralisante, que les
intéressés (se sentaient) à chaque fois isolés et (étaient) de
fait battus les uns après les autres » (cf. Sartre et
l'extrême gauche française, de Ian H. Birchall, ed La Fabrique).
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