"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

vendredi 6 janvier 2017

LA RECLAME POUR LE « REVENU DE BASE » dit aussi « SALAIRE UNIVERSEL »


ASSEMBLEE convoquée par ATTAC à Montrouge
Attac 92 vous invite à sa prochaine réunion-débat publique, gratuite et conviviale à Montrouge
Le revenu de base est un droit inaliénable, inconditionnel, cumulable avec d'autres revenus, distribué par une communauté politique à tous ses membres, de la naissance à la mort, sur base individuelle, sans contrôle des ressources ni exigence de contrepartie, dont le montant et le financement sont ajustés démocratiquement."
Tout le monde s'entend sur une définition minimale mais le revenu de base ne cesse de faire débat, que ce soit au Forum économique de Davos en passant par la Sillicon Valley sans oublier les assemblées citoyennes de Nuit debout.. Nos politiques à droite comme à gauche s'en sont aussi emparés, Manuels Valls fait plutôt la promotion d'un « minimun décent » qui n'est guère qu'une fusion des différents minima sociaux.
Tout d' abord pourquoi la création d'un revenu de base ?
Répondre à la question de la transformation du travail, de la fin du salariat, de la lutte contre la pauvreté. Mettre fin au travail subordonné ? Et puis comment le financer ?
Venez en discuter : Avec Alexandre Laurent-Duhamel, membre du Mouvement Français du Revenu de Base

Attac

(Association pour la Taxation des Transactions financières et l'Action des Citoyens)

Le déroulé du remue-méninge

Ne me faisant pas trop d'illusions sur le niveau de conscience de classe des participants aux cénacles d'Attac, je fus tout de même agréablement surpris par le déroulement de la discussion même s'il m'a fallu secouer vigoureusement le cocotier. Preuve qu'en cette période il y a un réel besoin de réfléchir ensemble et que ça peut être merveilleux.

Le jeune représentant de commerce de cette trouvaille pour think tank éploré sur la tombe d'André Gorz, avait choisi la plus mauvaise manière pour écouler son produit, la manière des sectes de formation en entreprise : remue-méninge et projection de diapos alternée avec questions aux enfants de la salle (tu parles Roger, pratiquement pas de jeunes!), « levez le doigt SVP » ; j'ai commencé assez vite à bouillir (il nous prend pour une assemblée gériatrique?). Premier calque effarant, intitumé « un peu d'histoire » indique les grands penseurs du revenu de misère : More, Paine, Russel, Milton Friedman... J'ai gueulé : où sont les vrais émancipateurs du genre humain : Robespierre, Marx, Engels, etc. Etrangement n'était pas cité au premier rang des fabulateurs de cette tartufferie... ce pauvre André Gorz, célèbre dans les années 1970 pour avoir publié un « adieu au prolétariat » qui lui servit à faire passer cette camelote de salaire de base de misère (je me suis empressé de le rappeler), et le dieu des bobos d'hier et d'aujourd'hui, Proudhon.
Dernier calque affligeant : les conditions de base : universalité, inconditionnalité, individualité... Là j'ai gueulé : « vous z'êtes dans quelle secte ? C'est quoi ces nunucheries ? »
J'ai demandé que cesse le petit jeu du « remue-méninge » pour débiles en entreprises et qu'on entame un véritable débat sur ce conte de fée de « revenu universel », cette « utopie réactionnaire ». Peu à peu, comme vous vous en rendrez compte en écoutant l'enregistrement les choses se sont éclaircies. Je ne m'en cache pas j'ai pesé tout au long pour insister sur le caractère non politique de ce gadget, de plus gadget pour période électorale navrante, pour répéter à plusieurs reprises que nous n'avons pas à entrer sur le terrain « économiste » ou « syndicaliste » de la bourgeoisie, qui, par l'intérêt qu'elle manifeste à ce gadget, espère qu'il lui permettra au moins de retarder l'explosion de la misère sociale le cas échéant. Un des meilleurs moments du débat se trouve vers la fin où un camarade, hors de la bienpensance Attac, dénonce le danger de se laisser séduire par cette promesse d'un minimum vital, estime que la bourgeoisie ne pourra même pas l'appliquer (à voir...). Malgré la dénonciation des politiciens, du capital financier, on oubliait les guerres ininterrompues, le cynisme des destructions massives d'emplois, enfin que le capital ne procède pas à partir des besoins sociaux mais des exigences de la formation du capital.
Face à mon insistance sur le fait que ce débat faussé met la charrue avant les bœufs. Au fond se demander comment atténuer la crise du capitalisme et son impéritie sur la question du travail, calculer avec les experts ce que serait un minimum de base, c'est accepter d'être pris pour des idiots comme avec le sauvetage des 35 heures qui augurait d'un merveilleux partage du travail. Nous n'avons pas à offrir des solutions à la bourgeoisie dans son cadre ni pour la sauver, mais comment la renverser politiquement. L'utopie réactionnaire du « revenu universel » éclate au grand jour si on dénonce son but « national », et la bêtise d'une de ses bibles (« Ne pas perdre sa vie à la gagner » de Baptiste Mylondo, qui écrit cette énormité, digne du plus minable politicien – Jospin avait dit un truc dans ce genre naguère - « ...la mise en place d'un revenu de citoyenneté signifie tout bonnement la disparition de la misère à l'échelle nationale » !(p.107) Et à l'international tu peux crever ? Faut le faire, et je ne me suis pas gêné pour lire cette énormité à la fin de la réunion.

A mon grand regret à cause des interruptions de la présidente de séance, il n'a pas été possible de
réunion classique d'Attac
dissocier les vraies questions que le prolétariat pourra poser et résoudre APRES LA REVOLUTION PAS AVANT NI SOUS LE REGNE DE L'ARGENT. Je n'ai pas été compris dans l'ensemble lorsque je tentais de leur expliquer qu'ils débattaient de questions de « transition au socialisme » (l'avenir et la place du travail) mais DANS LE MONDE ACTUEL comme si la classe gouvernante nous demandait notre avis alors qu'elle nous méprise à chaque fois (cf. le répugnant Traité de Lisbonne et le passage en force de la loi travail). Les objections retombaient au niveau de cet esprit syndicaliste étroit qui croit qu'en obtenant un petit peu on arrache des dents au capitalisme en douceur, ; le souci des plus démunis était aussi virtuel que l'ignorance du sort des chômeurs par les syndicats depuis 50 ans. J'ai demandé vainement qu'on se pose la question pourquoi il n'y a plus aucun parti politique digne de nous représenter., s'il faudrait pas en créer un, espérer de nouveaux Conseils ouvriers comme au moment de la glorieuse révolution en Russie dont nous les maximalistes allons fêter le centenaire.
J 'aurais aimé plus développer contre la propagande qui raconte que le travail est une espèce en voie de disparition (les algorithmes ne nettoieront pas tes chiottes à l'avenir!). Lorsque j'ai cité la phrase de Marx se moquant « un salaire équitable pour une journée de travail équitable », en remplaçant salaire par oisiveté et travail par oisiveté, ils n'ont pas non plus compris l'idée communiste qui est derrière : après la révolution il faudra vivre pour travailler et non pas travailler pour vivre. Dans le communisme, le travail n'est pas une simple activité mais un rapport social. De plus pour Marx le travail n'est pas la source de toutes les richesses. Le communisme c'est la fin du travail parcellaire. On n'a même pas été capables de réaborder la perspective de l'abolition du salariat quoique après l'abolition de l'Etat et de l'argent...
J'ai tout de même réussi à glisser que j'étais d'accord avec Lafargue : 3 heures maximum par jour ! Et qu'il y a du travail pour tout le monde si on considère d'abord les besoins humains. Le manque de confiance des vieux prolétaires de cette assemblée, effrayés d'imaginer les « masses populaires » disparues, les avait fait régresser jusqu'à penser que le projet socialiste-communiste de nos ancêtres aurait été une utopie, pas du tout ai-je dit.
Mais vers la fin on a enfoncé le clou à plusieurs : qui, quel parti, quel Etat va appliquer et rendre des comptes si application du « revenu de base » et souci concret des malheureux et des exclus. Flottement dans l'assistance.
Je vous l'avoue, moi provocateur, j'ai lancé à un moment « l'Etat prolétarien ».

PS: Thomas Picketty est lui totalement à côté de la plaque, demande un "salaire juste" (hi hi) et de respecter... les pourritures de syndicats gouvernementaux qui n'ont jamais rien fait pour les chômeurs: http://piketty.blog.lemonde.fr/2016/12/13/revenu-de-base-ou-salaire-juste/





deux heures de débat.... le fichier est trop lourd, envoie de l'ensemble du débat sur clé usb sur commande.


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