A propos de Benoit
Malbranque et sa version
internet de : « Le socialisme en
chemise brune » (ed DV du Collectif La main invisible !?)
Comment un libéral bobo
reprend les poncifs les plus couramment admis
Cher
Jean-Louis,
J'espère que tu vas bien. Le temps passe, mais je visite toujours ton blog régulièrement (je n'ai plus grand-chose à raconter sur le mien ; et je lis William Morris depuis quelque temps : je constate que ses idées socialistes pouvaient imprégner ses romans de fantasy médiévale ; comme quoi la fantasy n'est pas forcément un truc de "réac"). J'ai vu que ton article sur la prostitution étaient parmi ceux qui étaient les plus consultés : cela m'étonne pas. Mon expérience de blogueur m'a appris que les nus féminins facilitent grandement une hausse d'audience sur Internet. C'est un peu comme le marxisme tel que tu le conçois : presque scientifique !
Je me permets de t'écrire pour te faire part d'un truc sur le lequel je suis tombé récemment, en faisant des recherches pour répondre à un contradicteur sur les rapports entre nazisme, stalinisme et socialisme : http://books.google.fr/books?id=ndVW49WRS9UC
Ce truc a été pondu par ce blanc-bec : http://www.wikiberal.org/wiki/Beno%C3%AEt_Malbranque
Et le truc est lisible intégralement ici : http://ben.lp.free.fr/lesocialismeenchemisebrune/Benoit%20Malbranque%20-%20Le%20Socialisme%20en%20Chemise%20Brune.pdf
Les commentaires sur Amazon à propos du truc : http://www.amazon.fr/product-reviews/2810625042/ref=cm_cr_dp_see_all_top?ie=UTF8&showViewpoints=1&sortBy=byRankDescending
Je ne devrais sans doute pas accorder de l'importance à ce truc qui se veut livre d'analyse et qui me parait fort douteux quant à au moins une partie de ses sources (je n'ai pas tout vérifié), sans parler de la suffisance de l'auteur et de sa grille de lecture politique... J'avoue que je serais curieux de connaître ton avis de marxiste chevronné, surtout dans la mesure où tu as travaillé sur le nazisme (je crois que je n'ai pas ton livre dessus dans ma collection, mais peut-être qu'il date un peu ? [ce n'est pas une critique]).
Et puis, après tout, je peux bien te l'avouer : si tu en as le temps, ça me ferait bien plaisir que tu roules ce truc dans la farine sur ton blog, avec ton style inimitable. Je sais que tu préfères taper (gentiment) sur tes ex-camarades du CCI (moins maintenant, toutefois, j'ai l'impression) ou diffuser l'oeuvre de Marc Chirik, mais bon, il faut bien s'amuser de temps en temps, que ce soit avec l'actualité politico-médiatique... ou avec le genre de truc que je te fais passer (ne dit pas que c'est moi en public : niveau témoignage de lectures, je préfère être associé à Morris plutôt qu'à ce truc !)...
Mille excuses si jamais cela ne te parait pas intéressant, ou rigolo à critiquer !
Amicalement,
Benjamin.
J'espère que tu vas bien. Le temps passe, mais je visite toujours ton blog régulièrement (je n'ai plus grand-chose à raconter sur le mien ; et je lis William Morris depuis quelque temps : je constate que ses idées socialistes pouvaient imprégner ses romans de fantasy médiévale ; comme quoi la fantasy n'est pas forcément un truc de "réac"). J'ai vu que ton article sur la prostitution étaient parmi ceux qui étaient les plus consultés : cela m'étonne pas. Mon expérience de blogueur m'a appris que les nus féminins facilitent grandement une hausse d'audience sur Internet. C'est un peu comme le marxisme tel que tu le conçois : presque scientifique !
Je me permets de t'écrire pour te faire part d'un truc sur le lequel je suis tombé récemment, en faisant des recherches pour répondre à un contradicteur sur les rapports entre nazisme, stalinisme et socialisme : http://books.google.fr/books?id=ndVW49WRS9UC
Ce truc a été pondu par ce blanc-bec : http://www.wikiberal.org/wiki/Beno%C3%AEt_Malbranque
Et le truc est lisible intégralement ici : http://ben.lp.free.fr/lesocialismeenchemisebrune/Benoit%20Malbranque%20-%20Le%20Socialisme%20en%20Chemise%20Brune.pdf
Les commentaires sur Amazon à propos du truc : http://www.amazon.fr/product-reviews/2810625042/ref=cm_cr_dp_see_all_top?ie=UTF8&showViewpoints=1&sortBy=byRankDescending
Je ne devrais sans doute pas accorder de l'importance à ce truc qui se veut livre d'analyse et qui me parait fort douteux quant à au moins une partie de ses sources (je n'ai pas tout vérifié), sans parler de la suffisance de l'auteur et de sa grille de lecture politique... J'avoue que je serais curieux de connaître ton avis de marxiste chevronné, surtout dans la mesure où tu as travaillé sur le nazisme (je crois que je n'ai pas ton livre dessus dans ma collection, mais peut-être qu'il date un peu ? [ce n'est pas une critique]).
Et puis, après tout, je peux bien te l'avouer : si tu en as le temps, ça me ferait bien plaisir que tu roules ce truc dans la farine sur ton blog, avec ton style inimitable. Je sais que tu préfères taper (gentiment) sur tes ex-camarades du CCI (moins maintenant, toutefois, j'ai l'impression) ou diffuser l'oeuvre de Marc Chirik, mais bon, il faut bien s'amuser de temps en temps, que ce soit avec l'actualité politico-médiatique... ou avec le genre de truc que je te fais passer (ne dit pas que c'est moi en public : niveau témoignage de lectures, je préfère être associé à Morris plutôt qu'à ce truc !)...
Mille excuses si jamais cela ne te parait pas intéressant, ou rigolo à critiquer !
Amicalement,
Benjamin.
Des banalités à compte d’auteur
Le « truc »
douteux que tu me signales Benjamin n’a
guère d’importance car il n’est qu’une redite de n’importe quel politicien
bourgeois faisant équivaloir nazisme-bolchevisme-stalinisme. Assez ennuyeux à
parcourir cette compil de potache simpliste ne comporte aucune rénovation des
poncifs éculés sur le nazisme. A ce titre mon ouvrage reste bien plus
dérangeant pour sa démonstration du nazisme comme une des formes du capitalisme
« en guerre » ; je souligne cela car on va voir que c’est là que
notre potache est insipide et se met le doigt dans l’œil s’il croit que la
démocratie est étrangère au fascisme. Outre qu’il raisonne en Allemagne intra-muros
des années terribles 1930, il ne fait commencer le nazisme qu’à partir de son
succès électoral passager. Il ignore la situation internationale prêtant un
caractère socialiste aux mesures gouvernementales hitlériennes, et même « keynésiennes »,
alors qu’il ne s’agit que d’une variante du capitalisme d’Etat en guerre après
l’écrasement de la menaçante révolution prolétarienne mondiale. Pire, entre les
lignes cet auteur à la manque laisse transparaître une certaine admiration pour
Hitler et son « intelligence » ainsi que pour ses formateurs
idéologiques de jeunesse de peintre du dimanche, marginal et déclassé,
anticapitaliste sentimental comme peut l’être n’importe quel anarchiste. Il
travestit les notions historiques qui ont présidé au développement du
socialisme, lequel n’a jamais eu pour finalité le culte de la nation. Un temps
la nation jacobine, et Marx plus Engels le démontre parfaitement dans leur
Manifeste communiste de 1848, a représenté un progrès pour le développement de
la révolution industrielle bourgeoise, mais dès le milieu du 19ème
siècle, le socialisme ne peut devenir qu’internationaliste. L’auteur semble en
effet très proche plutôt, tout libéral qu’il se prétend, des conceptions
nazies. Il est révélateur qu’il cite Hitler protestant que le juif ait séparé
le socialisme de la nation. Voici un bon résumé de ce qui émerge de sa
prétention à réexpliquer le phénomène des « chemises brunes » et
qu’aucun fasciste moderne ne pourrait renier (j’ai conservé ses fautes de jeune
potache):
« Avant
tout, le communisme semble être l’objet de moins de mystifications. Chacun en
comprend maintenant la vraie nature, bien que peu osent véritablement en tirer
les conséquences jusqu’au bout. Si une grande majorité d’européens comprend
bien qu’il serait illusoire et dangereux
de mettre toutes les richesses en commun et que le communisme total ne peut amener
que misère et chaos, ils semblent être
peu nombreux à comprendre que mettre certaines choses en commun, pratiquer, en
somme, un communisme partiel, ne saurait apporter d’autres résultats. Sans doute
s’imaginent -ils qu’il est possible d’éliminer la nocivité d’un poison en
choisissant de n’en avaler qu’un demi - verre.
Mais qu’en
est-il, sous cet angle, de l’idéologie nazie? En observant les différentes
facettes du national-socialisme, en mettant à nue, par-delà les banalités des
interprétations populaires, sa véritable essence, notre génération n’aurait-elle
pas aussi de grandes leçons à tirer
(…) Parce
qu’il ose rappeler une vérité dérangeante —que le nazisme n’est qu’une forme de
l’idéologie socialiste (…) La révolution
national-socialiste, de sa lutte contre le marxisme — ce «faux» socialisme d’origine
juive —à la construction d’une économie socialiste dans laquelle chacun agirait
pour le bien-être
de la collectivité, semble encore avoir besoin d’être expliquée. (…)
De manière à
introduire la discussion Benito Mussolini avait compris que le nationalisme
était un
élément plus
fédérateur pour la classe ouvrière que
la simple «fraternité» entre ses membres ».
Le marxisme
serait donc « un faux socialisme d’origine juive ». Voilà une chanson
bien connue de tous les réactionnaires dominants. L’espoir d’un autre monde
porté par tant de millions de prolétaires de tous les pays et de penseurs qui
ont synthétisé divers mouvements anarchistes, socialistes et communistes
successifs serait une invention juive (anti-nationale) car les juifs, c’est
bien connu comme toute population errante n’ont jamais eu de patrie. Allez
raconter cela aux nationalistes israéliens… Malbranque, mal enbouché, s’étale
en description du marginal parvenu pour l’amour de son peuple. Amour
considérable puisqu’il a envoyé ledit peuple au plus grand massacre de son
histoire et au bombardement des Alliés démocratiques jusqu’à une humiliation
mémorielle incessante et indécente. Notons toutefois une remarque juste, mais
ambiguë de la part d’un olibrius élevé dans le giron des fadaises de l’extrême
droite : les dirigeants nazis n’étaient pas motivés sur le fond par l’antisémitisme.
Non en effet puisqu’ils étaient les délégués politiques de la bourgeoisie
allemande en guerre, une nouvelle fois étouffée par ses concurrents
impérialistes comme en 1914, et que leur action « socialiste » - en
dehors du sol sacré de la patrie – n’était guidée que par le pillage le plus
éhonté.
Pour
comprendre le nazisme pas besoin de revenir sur ses limbes idéologiques ni de
décrire la formation du peintre du dimanche à moustache : l’étude sérieuse
des causes de la guerre de 1914, la formidable réaction du prolétariat russe et
allemand et le désir de revanche de la bourgeoisie allemande suffisent à en
expliquer l’apparition. Nombreux ont été les sophistes accrédités à l’ukrainienne
Carrère d’Encausse, de l’Académie française, a théoriser le vernis socialiste
du nazisme naissant. Ils parodient tout en effet : les marches de nuit au
flambeau du socialisme de chaire allemand, les promesses de sécurité sociale
par l’Etat, le svastika qui vient supplanter la faucille et le marteau, etc. Ce
n’est plus de socialisme qu’il s’agit mais d’une parodie dévitalisée qui n’exalte
que… la guerre impérialiste du Vaterland über alles !
Les
ressemblances du Manifeste de 1848 avec le programme d’Hitler sont, même hors contexte, aussi similaires que la guerre
et la révolution.
« Hitler
était doué d’un plus grand bon sens que Marx. L’idéal de Marx toute sa vie
resta attaché à l’idéal étriqué de la révolution violente ». Faux le
concept de violence chez Marx n’a jamais reposé sur l’idéal de la guerre
impérialiste rédemptrice mais au contraire de la libération des peuples
intra-muros par eux-mêmes. Il est parfaitement naturel que ce pauvre Malbranque
s’appuie sur l’autre académicien bourgeois bien connu R.Aron qui considérait
que la nazisme était « une vraie révolution ». Le militarisme nazi
est évacué d’un trait de plume, les nazis : « partirent à la
recherche des frontières naturelles » (sic). Mieux, et révélateur de la
bêtise de Malbranque : « le capitalisme est seul source de paix »
(page 151). Les simples observateurs de la marche actuelle du monde peuvent s’esclaffer.
EN 1945 LE
FASCISME A TRIOMPHE (Bordiga)
Bordiga
fondateur du PC italien est toujours enfoui sous les décombres de l’édition
dominante. Ainsi un vague auteur français a produit récemment un énorme livres
sur les 700 intellectuels italiens qui ont fait l’histoire de l’Italie et pas
une seule fois ne sont cités les Bordiga, Damen, Fortichiari et autres
excellents militants du communisme intraitable.
Cette
formule polémique pratiquement jamais analysée par les universitaires est
pourtant un socle de compréhension utile à tout véritable révolutionnaire de
nos jours. Le fascisme a triomphé non seulement parce que son écrasement
militaire a mis fin pour des décennies à la menace prolétarienne, mais parce qu’il
a permis aux vainqueurs de supplanter la notion de races à celle de classes. Le
fascisme a triomphé par son remplacement pour un demi-siècle par le même type
de totalitarisme en temps de paix, le stalinisme, lequel en resta distinct
uniquement par sa non focalisation sur la race, mais absolument semblable par
sa dépendance à l’économie de guerre.
Accuser
quelqu’un de prôner une idéologie semblable au nazisme est le principal biberon
de la plupart des groupes politiques y compris anarchistes et gauchistes,
propre à terroriser l’interlocuteur qui sort des sentiers battus et autorisés,
apte à le couvrir de honte. La lutte antifasciste reste le credo de tout
apprenti politique dans l’univers étriqué de la pensée bourgeoise.
Mais les
antifascistes n’ont fait que prospérer sous l’aile des vainqueurs américains,
même lorsqu’ils manifestaient contre la guerre au Vietnam. Plus étonnant pour
les innocents antifascistes, la plus grande partie du personnel nazi est restée
en fonction, des industriels allemands enrichis sous Hitler ainsi que la
plupart du personnel politique. Passons sur la récupération de l’inventeur des
V2 puis des fusées interstellaires Von Braun pour nous focaliser sur les
professionnels nazis de l’ombre. Où l’on verra que les méthodes fascistes n’ont
pas disparues et ont été parfaitement assimilées par le bloc de l’Ouest de France
en Italie. Ce sera la meilleure réponse au cuistre Malbranque et à ses
semblables admirateurs d’un « capitalisme de paix ». Je ne prétends nullement
écluser ce sujet vaste de la manipulation moderne qui est ramifié de l’OAS au
Gladio et à de nombreux clans « djihadistes » peu regardants sur l’or
US.
COMMENT
GOUVERNER LE MONDE PAR LE TERRORISME ?
Le fascisme
gouvernait par la terreur, ce qui nie Malbranque qui s’appuie sur la popularité
électorale de Hitler et ses cliques à la veille de la guerre, mais il serait
bien en peine de nous montrer des foules fanatisées défilant sous les
bombardements. Ses méthodes de terreur n’ont pas disparu, et bien qu’il n’en
soit pas l’exclusif fondateur – les colonialistes étaient des maîtres en la
matière – mais au lieu d’être figées dans une aire géographique (l’Europe en
guerre) sont constituantes du règne de la bourgeoisie sur toute la société
mondiale. Pas un jour qui ne passe sans que des dizaines de victimes innocentes
ne soient massacrées par des « bombes aveugles ».
Mieux
encore, j’ai la prétention de constater que le gouvernement des masses par le
terrorisme s’est perfectionné et est devenu le nec plus ultra de la gouvernance
mondiale dès la fin des années 1960 pour parer au réveil mondial du prolétariat
et lui faire passer le goût de la violence de classe (qui n’est ni terreur
permanente ni volonté d’éradiquer des populations entières). De même que la
bourgeoisie américaine en guerre avait étroitement travaillé avec la mafia
sicilienne pour favoriser le renversement de Mussolini, de même elle n’a pu se
passer d’alliés nazis convaincus que Hitler n’était plus qu’un mauvais cheval
pour le maintien du « capitalisme pacifique ».
La
principale centrale terroriste après guerre fût le Stay behind (derrière…) créé
par l’OTAN au prétexte de parer à la menace « soviétique » russe. L’organisme
présida à toutes les orientations et exactions de la CIA, du M16 anglais comme
des services secrets français et allemands. Le terrorisme n’était plus
désormais que la continuation de la guerre mondiale au cœur de la société par
impuissance d’aller à nouveau à la guerre mondiale, action à la fois à visée
externe mais plus souvent « interne ».
Les hommes
de main recrutés pour les basses œuvres à l’époque furent pour la plupart d’anciens
nazis expérimentés. Ils sont parmi les conseillers de l’OAS pendant la guerre d’Algérie
en 1961, où la lutte de libération nationale n’est qu’une bagarre masquée entre
impérialistes de l’Ouest et de l’Est. L’ex chef des services secrets,
Constantin Melnik, a témoigné justement d’une « colonisation US ». Le
putsch d’Alger et la menace d’atterrissage des paras félons sur Paris sont
organisés sous le contrôle de la CIA (cf. émission d’Arte). Salan et Jouhaux s’enfuient
sous protection US et fondent l’OAS. Les félons sont condamnés par De Gaulle
pas par l’OTAN. Les services américains grenouillent partout du nord au sud.
Cette action souterraine parfaitement identifiée par le parti gaulliste
entraîne le départ de la France de l’OTAN en octobre 1966.
Les (mini)
armées secrètes foisonnent même en « pays neutres ». Ces armées
recrutent à foison chez les mercenaires de Franco comme dans la Loge P2 de
Lucio Gelli en Italie, anciens de la Légion Condor comme derniers sbires de la
République de Salo font front commun dans la « lutte contre le communisme ».
En Allemagne, 25% des sbires de l’office central de renseignement proviennent
de la SS.
Les deux
blocs impérialistes ont leur propre « armée secrète ». La RAF,
fraction armée rouge, idole des gauchistes et des communisateurs oubliés, n’aurait
pas pu organiser ses attentats sans l’aide de la STASI, mais les documents
prouvant cette collusion restent cachés, même si cela coule de source. Il
existe une complicité mutuelle pour masquer les mêmes méthodes et les mêmes
méthodes et le même personnel de la part des compétiteurs de la guerre froide,
mais toujours sanglante, et pour attribuer systématiquement aux anarchistes des
attentats dans lesquels ils n’ont rien à voir. Ainsi face à l’attentat le 26
septembre 1980 à la fête de la bière à Munich, la police (démocratique)
allemande conclut à un acte solitaire alors que son auteur était membre de l’extrême
droite. De même les membres de la RAF assassinés en prison ont été sensés s’être
suicidés.
En Belgique,
lors de l’affaire des fusées Pershing, à Charleroi le 9 novembre 1985, les « tueurs
du Brabant » ne seront jamais identifiés : 9 morts mitraillés à
partir d’une Golf ; de 1982 à 1985 30 personnes seront ainsi assassinées,
sans compter le massacre à l’hypermarché de Bruxelles (7 morts).
C’est en Italie
que la comédie du spectacle invalidant des extrêmes terroristes fût la plus
notoire et la plus représentée en cinématographie par d’excellents films (voir
mon livre sur le terrorisme). Ce n’est pas simplement parce que l’Italie est un
pays européen plus proche du bloc russe ni avec un pc stalinien influent, mais
parce que l’Italie a représenté la dernière menace du prolétariat à la fin de
la guerre mondiale, et que c’est le pays imprévisible de Bordiga qui représenta
le mieux le réveil du prolétariat dans les sixties malgré la noria des groupes
gauchistes agités du bonnet et solubles dans la comedia del arte politique
moderniste. Une bombe explose à la Banque Nationale d’Agriculture sur la Piazza
Fontana à Milan le 12 décembre 1969, faisant 17 morts et 88 blessés. Le
commissaire Luigi Calabresi, chargé de l’enquête s’oriente vers les milieux de
l’extrême droite et d’extrême droite mais peu à peu, il a la certitude qu’il
faut aller chercher les responsables dans les hautes sphères politiques. A ce
jour personne n’a été déclaré coupable dans l’attentat de Piazza Fontana qui
reste l’une des affaires les plus sombres de l’histoire de l’histoire
contemporaine de l’Italie. L’anarchiste Pinelli était totalement innocent – j’ai
participé alors aux protestations en France en soutien à ce militant defenestré
par la police (voir l’excellent film de Marco Tullio Giordana « Piazza
Fontana » qui innocente le commissaire Calabresi assassiné par l’armée
secrète de « Lotta continua » complice jusqu’au bout de la Comedia
del Arte).
Le Stay
Behind et ses affidés nazis en remettent une couche. L’attentat de Bologne en
1980 fait 80 morts et 200 blessés. L’enquête est sabotée. Le ponte Cossiga
occulte les dessous pour protéger la Loge P2 et couvrir son ami Lucio Gelli. En
1995, les fachos du NAR sont reconnus coupables, mais si longtemps après les
faits et sans véritable conséquence, alors que de tels massacres programmés par
les hautes sphères des Etats italien et américain auraient dû aviver le désir d’insurrection
contre les Etats et non de simples lamentations sur leurs mercenaires nazis. Un
ex-magistrat avoue sans fard lors de l’émission d’Arte qu’il s’agissait d’un
attentat couvert par l’Etat.
Je te laisse
le soin, camarade Benjamin, d’actualiser pour tous les autres attentats depuis,
et en particulier ceux qui se déroulent au quotidien dans les pays lointains de
l’Europe sans oublier le nec plus ultra de septembre 2001 à New York. Les
anarchistes, libéraux-anars proprement dits, ignares et arrogants vous diront que je cède à
la théorie du complot, et en cela ils s’affirment comme les soutiens antifascistes
indispensables pour brouiller la compréhension de la gouvernance capitaliste mondiale
par la terreur. La bourgeoisie a besoin des candides. Comme leurs prédécesseurs en
théorie de la propagande par le fait, qui favorisèrent la répression
anti-ouvrière, ils servent d’alibi pervers et opaque au pouvoir. Le nazisme
comme pouvoir provisoire a certes disparu mais du fait qu’il n’a été qu’une
expérience aléatoire dans la survie du règne de la bourgeoisie, il n’en a pas
moins légué des méthodes perfectionnées qui font partie du bagage incontestable
de la gouvernance antifasciste et multiculturaliste.
POST SCRIPTUM
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