Les PN qui nous
gouvernent n’ont que foutre de la mort d’adultes et d’enfants de la multitude
civile, seul compte le paraître avec curés contrits et chants d’union nationale
dans les guerres opaques d’une société minée par la corruption et l’oppression.
Il y a la même indéniable précipitation que lors du meurtre du jeune Halimi à
Bagneux par le cinglé Fofana, ou le tueur débile de Norvège à « politiser »
le drame. C’est d’abord un complot, puis un « attentat contre la
démocratie », et, en l’occurrence un acte d’antisémitisme, même si les
premiers touchés furent ces pauvres pioupious d’origine maghrébine à Montauban
et Toulouse. Je dis même que l’interprétation des médias est plus criminelle
encore dans sa focalisation sur l’acte criminel comme « acte antisémite ».
Pourquoi ? Parce qu’à la limite un tel acte a plus à voir avec la
psychopathologie qu’avec une théorie politique surannée mais encore trop « utilisée »
pour les imbéciles. Quoique chacun soit dans l’attente de l’aboutissement de la
traque policière et de l’arrestation du ou des criminels (et de leurs
éventuelles déterminations rationnelles), je penche pour la théorie du « loup
solitaire » de Mathieu Guidère (auquel je fais référence dans mes « avatars »).
On ne peut pas échapper à la comparaison avec le tueur de Norvège. A moins d’être
au service des puissants pervers on ne peut manquer de poser la question de la
décadence d’une société qui à une extrémité, procédant par élimination massive
des « hommes en trop », génère l’autodestruction individuelle (cf. suicides
à la Poste et à France Télécom, comme par hasard entreprises fondées sur la
mise en relation, tarifée, des humains entre eux), et à une autre extrémité
favorise le meurtre gratuit et produit cette sorte de « vengeur aveugle ».
Il serait superficiel (ou louche) de prétendre que la débilité politique du
débat politico-malade, racial et chauvin qui pèse sur la France depuis des mois
est étranger à l’éclosion d’esprits malades, sans repères autres que haine,
vengeance aveugle et désir de « passer à l’acte ».
Suscitant l’ire des lecteurs déjà gagné à l’union
nationale dans la compassion électorale sanctifiée, un article du Nobs, est
plus fine mouche : « Le tueur au scooter de Toulouse et Montauban
apparaît comme un homme qui "s'est attribué une mission" et est
"parti en guerre", avec "une montée en puissance" à chacune
de ses agressions, selon des criminologues et spécialistes des "serial
killers"."A ce stade, on peut formuler trois hypothèses", dit le
psychiatre criminologue Roland Coutanceau. "Il peut s'agir d'un malade
mental, avec une personnalité particulière de type paranoïaque, proche du tueur
d'Oslo (le Norvégien Breivik qui avait tué 77 personnes en juillet 2011, ndlr).
Parfois le délire ne touche qu'un aspect de la personnalité et le reste
fonctionne 'normalement' en lien avec la réalité, ce qui le rend capable
d'organisation et d'intelligence stratégique". Deuxième hypothèse, le
tueur "peut-être un représentant d'un sous-groupe terroriste pas forcément
très connu et qui a choisi d'agir, avec ou sans l'appui des autres". Mais
Roland Coutanceau développe surtout une troisième hypothèse qu'il résume ainsi
: "un terrorisme réduit à un seul homme". "Ce serait une
personne qui, au lieu d'avoir une maladie mentale, a simplement un caractère
paranoïaque. Elle développe une forme de croyance idéologique absolue,
inébranlable, dans le secret de son imagination. De façon mégalomane, elle
s'attribue la mission de passer à l'acte et ressent une nécessité absolue
d'agir : elle pourra dire 'il fallait que je le fasse !'". "Du fait
qu'il est dans une logique abstraite de combat, l'acte est commis de façon
organisée, froide, avec une insensibilité aux êtres qu'il tue", ajoute
Roland Coutanceau ».
Voici la partie
de mon ouvrage, paru il y a exactement un an, qui examine les diverses formes
de terrorisme – « Les avatars du terrorisme » - qui notait cet aspect
du « nouveau terrorisme » (sauf si la police parvient à inventer
encore une affabulation islamiste ou tarnacienne) :
Dans l’introduction :
« Nous n’allons pas prendre de gants pour dévoiler ici que le raisonnement
logique suffit à démystifier le terrorisme. En résumé nous pouvons distinguer
pour tout le vingtième siècle et le début du suivant deux formes de
terrorisme :
-
Un
terrorisme utilisé contre la lutte de classe (dans ses versions anarchistes et
stalinistes)
-
Un
terrorisme entre factions bourgeoises (dans ses versions militaires et
religieuses).
(…)L’interprétation
visant de nouveaux terroristes « indépendants » dits « loups
solitaires » comme quatrième mutation du terrorisme transnational -
nouvelle prétention sociologique et mode journalistique de certains à diluer
encore les enjeux de l’idéologie anti-terroriste policière et gouvernementale -
ne déroge pas aux deux prémisses principales, ci-dessus délimitées, que le
lecteur doit garder en tête tout le long pour identifier et comprendre « le
fait de l’attentat », ou plutôt surtout son utilisation par les dominants.
Dans le dernier chapitre : « La
violence islamiste est tout à fait différente de la violence nazie, elle est
désir de participation des acteurs marginalisés par le progrès économique. Elle
s’inscrirait plutôt dans la dynamique classique, du point de vue marxiste,
d’une révolution bourgeoise, qui ne peut plus être nationale à l’époque de
domination des grands impérialismes, ni refaire le coup des libérations
nationales des années 1950. Là encore, si une comparaison s’impose il faut
placer sur le même plan stalinisme et islamisme : « …il n’est pas inutile d’esquisser un parallèle
entre l’islamisme radical de nos jours et le communisme staliniste à l’heure de
sa gloire idéologique et se son emprise sur les cœurs et les esprits. Beaucoup
d’islamistes virulents étaient d’ailleurs, il y a quelques décennies encore des
communistes convaincus (…) le traitement médiatique des événements est au cœur
de la problématique terroriste, parce qu’il a un impact certain sur l’auto
radicalisation des individus »[1].
Comme lors de l’effondrement du bloc de l’Est nous assistons depuis janvier
2011, non au simple renversement de dictatures sanglantes mais à l’effondrement
du bloc islamiste qui démontre que la religion est aussi secondaire que le
marxisme-léninisme quand les peuples ont faim de liberté, de dignité et de
travail.[2]
En annexe :
« Autre époque,
autres mœurs, nos maîtres ne seraient plus aussi compatissant de nos jours avec
les attentats aveugles du terrorisme d’Etat ni avec les nouveaux « loups
solitaires », cinglés pervers à la Timothy McVeigh ou Kaczynski dit
« Unabomber »[3],
qu’ils ne le furent pour Fritz Adler, Van der Lubbe, Baader ou les brigades
rouges. Trotsky lui-même combatit le terrorisme une fois parvenu au pouvoir
puisqu’il agréa avec les autres pour la création de la Tchéka, commission pour
faire cesser les attentats sanglants anarchistes et populistes…
PS : ouvrage toujours en
vente sans publicité, sans critique amie, et sans reproche.
[1] Les nouveaux
terroristes de Mathieu Guidère (p.92). La
thèse mondiale d’un fascisme vert regroupant les terroristes islamistes est une
baudruche commerciale pour journaliste en mal de sensation (cf article de
Xavier Crettiez, Politique et violence in Les Cahiers de la sécurité intérieure
n°38, 2000).
[2] Nos gentilles émeutes
de 2005 paraissent bien lointaines et dérisoires comparées aux
soulèvements du Maghreb au Makrek. Ces
émeutes de banlieue françaises avaient soulevées d’inutiles et ronflantes
polémiques sur leur utilité ou nocivité, avec des apologistes héroïques de la
« violence urbaine contemporaine » comme le prof honoraire
Jean-Pierre Garnier.
[3] Les nouveaux
terroristes de Mathieu Guidère, ed Autrement 2010.
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