« Les
deux problèmes de l'industrialisation et de la misère du peuple se
trouvent liés à cette époque et les analyses basées sur la seule
morale ne suffisent plus ». Introduction à « L'état
physique et moral des ouvriers » de Louis-René Villermé
(1837)
« L'individualisme
est l'enfer des individus. Il n'en tient nul compte et se fonde sur
leur destruction systématique. L'immolation des individus est
toujours en relation directe de la prépondérance de
l'individualisme. Il signifie à leur égard extermination, et
communisme implique respect, garantie, sécurité des personnes ».
Blanqui
« Le
libre développement de chacun est la condition du libre
développement de tous ». Manifeste communiste
Les
gouvernements successifs veulent réintroduire la morale de Jules
Ferry à l'école quand le CCI veut la réintroduire dans le
prolétariat, curieuse démarche parallèle, n'est-ce pas ? Au mois de mai dernier je pensais avoir dit l'essentiel (cf. Le moralisme impuissant d'une secte) sur cette espèce d'échappée du CCI dans les fumées de la morale faute de grèves massives à se mettre sous la dent et en ignorant le b.a.ba du marxisme, les besoins radicaux du prolétariat. Il faut hélas constater qu'ils s'engluent de plus en plus dans un idéalisme de type néo-stalinien et ésotérique.
Apprendre
suppose la discipline, l'instruction suppose cette discipline, suivre
une leçon de lecture est une première leçon de morale. Les ghettos
scolaires sont fuis par les couches moyennes, et ces ghettos sont le
produit d'une société décomposée, diversifiée où la
multiplicité religieuse des Baubérot et Jacquard est la loi du
genre, sans parler de la démission des parents. Constat sociologique
ordinaire, me direz-vous ? Mais le CCI prétend nous inventer
une morale différente pour la classe ouvrière ! On va donc
causer morale dans un système où domine la morale juridique qui
permet de condamner à six mois de prison ferme un prolétaire qui a
osé volé un sandwich et un jus d'orange (ah l'immoralité coupable)
quand le salopard Balkany ne cesse de ripailler et de s'amuser1.
Par sa lettre
informatique mensuelle le CCI me fait parvenir les articles publiés
ce mois-ci, qui sont souvent des articles d'une qualité rare au
monde face aux tonnes d'inepties déversées par l'idéologie
dominante, malheureusement ce n'est que de la dorure, un vernis qui
masque une profonde misère théorique et organisationnelle. On va le
déplorer avec la série d'articles, dont les deux premiers sont
introuvables (?), intitulés : Le legs dissimulé de la gauche
du capital. Avec un titre aussi aguicheur on pouvait espérer sans
grosses découvertes, au moins une démonstration politique sur le
double langage et le caméléonisme de cette aile bourgeoise, non pas
du tout, c'est un cours de morale qui va nous être infligé. J'ai
fait mes classes de philo à Buffon et je ne prétends pas être féru
en la matière, mais l'inculture, la vanité et l'inconsistance de ce
plaidoyer bizarre m'ont laissé pantois. J'avais bien parcouru ce vieux texte philosophard de 2006 « Marxisme et éthique (débat
interne au CCI », mais je n'avais pas jugé utile d'y répondre
vu son insanité2.
Au bêtiser mondial des ignorants galonnés il faudra ajouter cette
saillie désopilante : « La nature humaine contient déjà
la morale » ; qu'un stalinien inculte ait possiblement
écrit cela dans les années 1950, mais à notre époque ?
L'idiote qui a pondu cette hérésie anti-scientifique devrait aller
questionner Lucien Malson et son enfant sauvage3. C'est signé C.Mir. Ces et Mo?
Je me propose de répondre
tout d'abord à cette (invention) morale datant de 2006, pas trop longuement,
puisque la série « legs de la gauche » n'en est qu'une
resucée affligeante, qui mérite plus encore par après les fouets de ma
critique.
DE
L'ENFER DES BAGARRES INTERNES AU NOUVEAU CATECHISME MORALISANT
Je
n'ai aucune hostilité pour les premiers libelles des mouvements
républicains et ouvriers, ils avaient même quelque humour à se
nommer « catéchisme révolutionnaire ». Le catéchisme
était le livret qui enseignait la morale chrétienne. Assez court il
procédait par une série de questions et de réponses. La
pédagogie catéchistique traditionnelle fut détournée puis
investie d’un contenu civique et politique à partir de 1789 et
ensuite largement plébiscitée avant d’être ultérieurement
critiquée par les pères de l’instruction morale et civique sous
la Troisième République. En
France, prenons ce « catéchisme républicain » qui est
publié vers 1795 par le comte de La Chabeaussière, il destiné à
l'éducation de la jeunesse et connaît un grand succès.
Il y eut aussi des catéchismes royalistes et bonapartistes. Mais
c'est surtout pendant la vague révolutionnaire européenne autour de
1848 que de nombreux catéchismes politiques sont publiés en
particulier en Allemagne. Les couches les plus pauvres du peuple
exigent leur participation politique, le suffrage universel, la
liberté d'association, etc. Mais alors que les catéchismes
classiques n'étaient que de redondants cours de morale, les
catéchismes politiques se fichent de la morale aristocratique, avec
ironie ; Louis Blanc définit en 1849 dans son « Catéchisme
des socialistes », que le socialisme est « l'Evangile en
action ». On se souvient que la première version du Manifeste
communiste de Marx et Engels s'intitulait également Catéchisme,
pour défendre ce qui est encore considéré à l'époque simple
« croyance politique »4.
Un
des troncs des catéchismes républicains restera longtemps l'école
libre et gratuite, incluant une instruction civique5,
car la population vient alors des campagnes vers la ville et …
toute l'éducation est à faire (comme il faudra qu'elle soit encore
faire pour les migrants lointains « qui n'ont pas les
codes »...).
L’enseignement
moral et civique (EMC) est inséré par Peillon au programme de
l’année scolaire 2015-2016, au grand dam des syndicats
d’enseignants (!?). « L’instruction civique » avait
bien été abolie au profit de « l’éducation civique »
en 1932. Mais en 1940, le régime de Vichy a réintroduit les
« Leçons de morale et d’instruction civique » et a
publié les nouveaux manuels adéquats, dont celui-là. Dans son
introduction, l’auteur dit : « Le chef de l’État
français nous demande d’enseigner le Travail,
la Famille,
la Patrie
[…] ». En 1955, la République supprimera l’instruction
civique de Vichy et remettra « l’éducation civique » à
l’honneur… jusqu’à 2008. Le manuel de 1940 contenait des
textes révélateurs de l’esprit de l’époque et en grande partie
de l'esprit marxiste néo-stalinien pudibond et sermonneur (alors
que le maréchal était un pornographe avisé): hygiénisme, culte du
corps, maîtrise absolue des émotions et des tempéraments, apologie
du travail acharné, de la famille nombreuse et des qualités des
mères. L’instruction civique renaît de ses cendres avec le
Macron nouveau, gageons qu'elle ne redonnera pas le moral aux fils
d'ouvriers, surtout avec la perspective que ce soient les entreprises
(philanthropie quand tu nous tiens!) qui financent de plus en plus
les écoles6.
Par expérience personnelle douloureuse je sais que les enfants de
prolétaires n'ont jamais été heureux dans le parcours scolaire
classique à toutes les époques, progrès la lecture et le calcul ?
Oui a minima pour aller pointer à l'usine. Villermé parle du
« malaise morale » des ouvriers au cours de son enquête
pas de morale du malaise comme les curés bourgeois et du CCI...
quoiqu'il reproche aux ouvriers (ceux qui abusent de la boisson et
des plaisirs) comme principal défaut (lui aussi) : « l'oubli
des principes moraux et religieux » ; il précise
d'ailleurs ceci : « les habitudes du peuple sont sa
morale » (sic!).
La
façon dont le CCI s'est mis à chevaucher son soudain intérêt pour
la morale (alors que toutes les bagarres internes ont été
profondément immorales, surtout le la part des nouveaux
moralisateurs), a déjà été fort bien décrite par Trotsky dans
son ouvrage contestable et ambigu « Leur morale et la nôtre »,
où il y a pourtant à boire et à dégueuler :
« Leur
façon d’identifier la morale bourgeoise avec la morale "en
général" se vérifie sans doute le mieux à l’extrême
gauche de la petite-bourgeoisie. (…)Les centristes "admettent"
la révolution prolétarienne comme les kantiens l’impératif
catégorique, c’est-à-dire comme un principe sacré inapplicable
dans la vie quotidienne. En politique pratique, ils s’unissent aux
pires ennemis de la révolution, réformistes et staliniens, contre
nous. Leur pensée est pénétrée de duplicité et d’hypocrisie.
S’ils ne s’élèvent pas, en règle générale, à des crimes
saisissants, c’est parce qu’ils demeurent toujours à
l’arrière-plan de la politique : ce sont en quelque sorte les
pickpockets de l’histoire, et c’est justement pourquoi ils se
croient appelés à doter le mouvement ouvrier d’une nouvelle
morale. (…) Le matérialisme dialectique ne sépare par la fin des
moyens. La fin se déduit tout naturellement du devenir historique.
Les moyens sont organiquement subordonnés à la fin ».
Je
ne philosopherai pas avec Trotsky qui laisse supposer que tous les
moyens sont bons mais je ne l'incriminerai pas complètement vu que
les circonstances ne se déroulent jamais comme une soirée de gala.
Ce qui est sûr c'est que la « philosophie » stalinienne,
elle, aboutissait à la contradiction insoluble de l'idéal kantien
où l'idéal moral annule la morale elle-même
Marx, dans Le Capital, soulignait que les hommes sont davantage les «
créatures » que les « créateurs » des rapports sociaux et que
cela lui interdisait d'attaquer les personnes et l'obligeait à ne se
livrer qu'à une analyse critique des fonctions socio-économiques.
Cela ne l'a pas empêché toute sa vie de couvrir d'injures tout un
tas de contradicteurs et de les vouer à pis que pendre. Et ses
milliers de perroquets de faire la même chose7.
L'hypothèse d'une conscience morale pure en sort bien évidemment
détruite. Le
comportement moral vaut en effet d’abord par l’exemple ;
ensuite on peut toujours philosopher en spéculant sur une innocence
des curés militants.
UN
DEBAT NOBLE ET COURAGEUX ?
Que
le sujet de la morale devienne un « sujet politique à part
entière » n'est pas fait pour nous étonner dans la loghorrée
de la secte, mais comme acception d'une démarche inquisitoriale
envers ses opposants dérangeants.
C'est
avec un grand courage que le CCI a réaffirmé son souci des
comportements « même au risque de subir des crises
organisationnelles », quand c'est la crise organisationnelle
qui a poussé à inventer la nouvelle morale. Il n'est pas possible
de laisser ignorer au lecteur le caractère cyclique des crises
successives du groupe ; j'en ai fourni un tableau précis dans
mon « Histoire du maximalisme » (p.382) ; en gros
tous les deux ou trois ans, et parfois tous les ans. Or le CCI, même
sous le règne du « vieux » (Marc Chirik) a toujours eu
les caractéristiques du parti unique, surtout à son niveau
picrocholin. Ce qui caractérise ces petits partis qui rêvent de
devenir grands, c'est la traque de l'expression de la moindre
dissidence et une capacité à équilibrer les tensions (ce que le
vieux savait faire de par sa longue expérience et qui lui assurait
le monopole de la décision politique)8 ;
il avait une telle intelligence politique qu'il n'eût jamais besoin
lui d'une police politique interne, il est vrai que des commères
l'informaient régulièrement de ce qui se passait dans les sections
même les plus éloignées, et qui le flattaient pour sa manie
obsessionnelle du détail (la retraite du chef ne fût jamais
monotone). Sous le discours sacré et très religieux de la défense
de l'organisation (indispensable au prolétariat) le pape c'était
lui. C'est lui qui détenait le pouvoir politique et il le détenait
de la même manière que n'importe quel président de la République
bourgeoise, par le système des nominations aux « organes
centraux », voire à distribuer des médailles honorifiques
pour calmer les plus arrivistes. Chaque jour, après Sarkozy et
Hollande, vous pouvez voir Macron nominer celle-ci ou celui-là. Un
des secrets de longévité des pouvoirs réside dans une « relève
régulière de la garde », invention attribuée au seul
Mussolini. Cette capacité à renouveler les hiérarques ou à en
éterniser certains relève du pouvoir mystérieux du monarque.
Evidemment avec le petit CCI et l'aimable Marc il n'était ni
question d'argent ni de corruption, mais de capital symbolique et de
dépendance et de reconnaissance de la part du nominé (qui devait
« tout » au grand guide, j'en fus)9 ;
je peux bien parler plutôt de domination charismatique d'un très
vieux sur de bien plus jeunes ouailles (détournement de mineurs
politiques?).
Le
maintien du contrôle vertical de l'organisation passe aussi par de
brusques changements d'orientation. Après l'analyse unique au monde
de « la gauche en opposition » (éternelle...), nous
tomba dessus un jour « la décomposition du capitalisme, que
tout le monde se mit à désirer assimiler au plus vite. Même les
meilleurs ministres du BI, sans être prévenus, pouvaient se trouver
court-circuités et humiliés en assemblée alors qu'ils croyaient
avoir déjà assimilé la ligne. Il n'avait pas non plus à justifier
cette attitude de « vérité léniniste » ou s'il y
condescendait c'était pour susurrer « j'ai toujours été un
emmerdeur », mais comme titre de gloire. Il était impossible à
quiconque d'accumuler trop de capital symbolique, ce qui fait que le
principal rival et héritier potentiel, le jeune Raoul Victor, très
aimé, fût constamment l'objet de ses quolibets aux cours des
dernières années. Peter savait se maintenir dans la position du
suiviste béat d'autant qu'au deuxième congrès du CCI à
Versailles, le vieux nous l'avait médaillé comme « notre
Trotsky », la place de Lénine bis étant déjà prise. La
durée moyenne d'appartenance aux principaux organes centraux
pouvaient être très courte selon la soudaineté des crises, qui
signifiaient toujours un regain de vitalité pour le « corps
organisationnel » en éjectant le sang impur qui altérait les
sillons de l'orga. Le vieux avait fini naturellement par s'entourer
de personnages fades ou même d'un ou deux flic infiltré. Au capital
symbolique de la position occupée dans la verticalité
organisationnelle (rageusement déniée) s'ajoutait le crédit
symbolique. Les déclarations répétées d'amour du « tissu
organisationnel » allaient droit au cœur du chef, mais étaient
plus qu'un sentiment, un devoir surtout. On n'en finirait pas
d'énumérer la foultitude de sectes qui ont fonctionné de cette
manière tout au long du XX ème siècle et jusque dans le nôtre, et
qui ne diffèrent en rien sur le fond de la « reproduction
élargie du capital symbolique d'autorité ». Tout se savait
jusqu'aux épisodes de l'intimité familiale (morale et contrôle
comportemental organisationnel obligent)10.
Quand l'orga n'était pas le squelette du prolétariat, elle était
une grande famille... avec des cousins inconnus.
Avec
le gadget de la décomposition du capitalisme, repris par le vieux à
l'IC (il m'assura que c'était la première fois qu'on en faisait
usage dans l'histoire), tout s'explique et on a réponse à tout.
J'apprends même avec le texte de 2006 – j'ai déménagé de la
secte en 1996 - « le rôle dirigeant de l'organisation dans le
développement de la conscience de classe ». Quoique ne
prétendant ni diriger l' Etat, ni personne, je suis rassuré que le
groupe veuille diriger la conscience. Il peut toujours essayer,
personne ne l'en empêchera. Malgré ses crises « l'organisation
a toujours été capable d'élever son niveau théorique et de
clarifier les questions. Le contraire nous eût désolé.
C'est
avec cet ornithorynque morale nouvelle que ma vue s'est troublée en
même temps que mon entendement. Il faudra que je leur envoie mes
questions, qu'on m'explique :
- les origines de la morale dans les instincts sociaux de l'espèce humaine ? (j'ai demandé à Michel Serres et à Albert Jacquard, ils ont été incapables de me répondre).
- La dissolution graduelle des valeurs sociales (lesquelles?)
- L'amoralisme ambiant (lequel?)
- pourquoi le capitalisme se porte-t-il mieux qu'en 1989 ?
- la dissolution des liens de solidarité à la base de la société humaine ?
- La dissolution des valeurs morales établies par la société ?
- Quelle morale a été rejetée après 68 ?
- c'est quoi la « perversion de l'éthique du prolétariat » ?
- comment le prolétariat (après s'être désaliéné) peut-il « libérer la morale et donc l'humanité » ? Pourquoi confondre morale et humanité ? Morale et solidarité ? Conscience et morale ?
- C'est quoi la « morale prolétarienne » ?
Les
réponses à ma dernière question sont nombreuses est aussi
comiques les unes que les autres :
- « La morale est un guide indispensable de comportement dans le monde culturel de l'humanité » (même un couturier pour riches aurait pu sortir une insanité pareille).
- « La solidarité, la sensibilité, la générosité, le soutien aux nécessiteux, l'honnêteté, l'attitude amicale et la bienveillance, la modestie, la solidarité entre les générations sont des trésors qui appartiennent à l'héritage moral de l'humanité » ? (on retrouve ces qualités dans la liste que je vous ai fournie du manuel d'instruction civique, qualités qui ne sont pas spécialement prolétariennes mais toutes hypocrites et produites par les religions...).
- « La morale a un impératif (hi hi kantien!) C'est une appropriation du monde social à travers des jugements sur le « bien » et le « mal », sur ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas ».
- « ...elle permet au sujet d'entrer dans le monde mental et émotionnel des autres êtres humains ». (Aïe ! Répété à deux reprises ! Concept sans nul doute glissé par la perverse narcissique Monique Avril, éternelle complice du gourou Peter).
- « Dans les sociétés primitives, mais aussi dans les sociétés de classes, la morale se développe de façon spontanée » (c'est carrément faux!)
- « La morale reflète fréquemment, avant la philosophie et la science, les changements cachés sous la surface de la société ». (Archi-faux!).
- « la morale prolétarienne contient bien plus d'éléments de valeur humaine générale que celle des autres classes sociales parce qu'elle représente le futur contre la morale de la bourgeoisie ».
On
arrêtera là le massacre, et sur ce dernier jugement de valeur
complètement crétin, où l'aporie évidente détruit une
affirmation de type stalinienne classique11,
parce qu'il n'y a pas des morales ni une morale prolétarienne, il y
a une seule morale dominante tout court à laquelle nos sectaires non
seulement n'échappent pas mais qu'ils reproduisent carrément en
croyant en inventer une nouvelle.
L'ETHIQUE
A PRECEDE LE MARXISME...
La
philosophie spéculative aussi. Jésus Christ aussi, etc. Le délire
anti-marxiste et délirant quand le couple anonyme qui a pondu ce
texte signé CCI, et devant lequel ils sont tous désormais
agenouillé au risque de se faire éjecter s'ils vissent un doigt sur
la tempe, est mesurable dès le que le terme éthique vient relayer
celui de morale (avaient-ils fumé de la moquette?) :
« L'apparition
de l' éthique – comme celle de la philosophie en général –
est stimulée en particulier par le développement de la production
de marchandises ». C'est débile, la marchandise répond à des
besoins humains12.
Je
me suis longtemps évertué à refuser le qualificatif de curé pour
les militants maximalistes, qui leur pendit au nez au cours des
décennies post-68. J'avoue ma défaite ici face à un CCI qui n'a
plus que des problèmes et des questionnements de curé. Il faut être
devenu un sacré curé pour sacrifier ainsi toutes les questions
(tangibles) politiques au mystérieux pouvoir de la morale et se
ficher de ce qui est essentiel pour le mouvement ouvrier, le
prolétariat moderne. Ce ne sont pas les cieux et la morale qui
motivent et concernent les millions de prolétaires, contrairement
aux parasites religieux et simili-religieux d'un marxisme moral, mais
les BESOINS. J'y ai consacré un chapitre dans mon livre sur l'Etat
de la transition. Le CCI ne se soucie pas de ce qui est fondamental,
mais, dans la tradition la plus plate de l'idéalisme se pose la
question nunuche de la morale, mais aucunement des besoins radicaux
du prolétariat. Les petits bourgeois au ventre bien nourri bio
méprisent ce souci premier « d'amélioration de leur niveau de
vie » des prolétaires dans les années 1830 (comme ils
méprisèrent les gilets jaunes dès le début) et qui se fichaient
de morale, comme le rapporta avant Marx, Villermé
encore :
« Cette
amélioration que proclament unanimement les vieillards, a créé
chez le peuple, par conséquent chez les ouvriers, des goûts, des
besoins qui ne permettent pas à la plupart de ceux qui en jouissent
de l'apprécier : ce qui n'était que luxe, que superflu pour
eux il y a trente ans, est aujourd'hui devenu nécessité. Ces
nouveaux besoins accroissent leurs désirs et s'opposent à ce que
les moins rétribués puissent conserver quelque argent, ou bien,
s'ils y parviennent, leurs épargnes sont si faibles, que la
persuasion où ils sont que, pour en trouver une emploi utile, il
faudrait trop attendre, les empêche très fréquemment d'en faire.
Cette persuasion est, pour les classes ouvrières, une des
principales causes de leur inconduite et de leur indigence ».
Tout
cela est dialectique chez Marx et il ne s'encombre pas d'une
théorisation fumeuse de morale transhistorique, mais il est bien
connu que CCI et dialectique cela fait deux. Cette négligence des
besoins du prolétariat – la base sérieuse du marxisme et pas
l'idéalisme – fait de la secte CCI une bien piètre « direction
de conscience » !13
En plus ce n'est même pas une négligence, c'est un mépris dont
même les nazis ont été incapables car « l'homme » :
« apporte avec lui, 'dans le monde' une série de besoins
sociaux issus de ses origines animales ». L'homme sans morale
bien établie n'est en effet qu'animal ! Quelle misère
intellectuelle. Et tout cela mélangé avec cette invention de la
nature « d'être social », car – ohé Lyssenko - « La
méthode scientifique du marxisme a décoilé les origines
biologiques, « naturelles » de la morale et du progrès
social ». Le communisme aussi est donc biologique ? On
trouve d'autres déchets du même genre qui nous font regretter
Raymond Devos : « la culture de l'esprit de rébellion, la
richesse morale de la société, la noblesse morale de l'humanité,
la solidarité humaine à la base de la société, les acquis moraux
de l'humanité, la disparition de la qualité rare de pouvoir
travailler en équipe (ah ah ah le couple n'a jamais travaillé en
équipe en usine...).
LE
RETOUR A LYSSENKO
La
notion de marxisme, comme celle de classe ouvrière (dont peut user
tout bonimenteur de passage) a bon dos dans le discours philistin sur la
morale à toutes les sauces à travers les âges. On a vu naître des
mongoliens dotés de « profonds instincts sociaux », une
curieuse espèce de bipèdes genre « dépendance de l'espèce à
l'égard du travail collectif, associé et planifié » ;
cette espèce vous a un parfum de communisme stalinien confirmé et
affirmé « collectif » (un miracle si on compare à notre
société décadente « hyper -individualisée », hélas!).
Comme aurait pu le préciser le camarade Lyssenko, c'est dans les
gènes que cela s'est passé : « le cœur de la morale,
c'est la reconnaissance de la nécessité de la solidarité face à
la fragilité biologique de l'être humain ». Il paraît que
c'est repris de récentes découvertes anthropologiques comme il est
prouvé que la course à pied est le meilleur remède contre la
dépression. Toujours dans le cadre des définitions philosophiques
hasardeuses on apprend que la solidarité est « l'étalon du
progrès moral », que la morale à travers les siècles est une
« question de survie » ; même les vrais curés
n'osent pas écrire une telle bêtise. Pourquoi le prolétariat
est-il la vraie morale ? Parce qu'il est la seule classe « unie
par une vraie socialisation de la production », laquelle
« vraie socialisation » il faudrait nous la montrer :
en URSS naguère, dans le secteur privé, chez le livreur de pizza ?
Un
faussaire comme Lyssenko aurait pu écrire la même chose que notre
mystérieux couple rédacteur des résolutions philosophardes du
CCI : « un des principaux buts de la révolution
communiste, c'est la victoire des instincts sociaux sur les pulsions
anti-sociales ». Réflexion du niveau d'une infirmière psy,
qui était un des principaux buts de la brejnévisation de la société
russe par la suite. Peu avant, Jean Rostand leur avait répondu :
« Ne
tombons pas dans le ridicule de politiser les chromosomes ».
Suivent
tout un tas d'affirmations du même acabit, invraisemblables, avec
une bousculade de superlatifs ridicules. Leur succèdent un
remplacement systématique du mot politique par le mot morale.
L'indignation n'est plus sociale mais morale, et on fait même dire à
Engels l'inverse de ce qu'il a écrit. La notion de solidarité
devient le nec plus ultra exprimant l'essence même de la lutte de
classe, mais cette solidarité existe chez toutes les classes,
communautés ou même groupes de quartier ; elle n'est pas une
explication fondamentale ni suffisante. C'est du niveau conscience
syndicale. Les révolutions n'entrainent plus un renouveau politique
mais un renouveau moral de la société. La préoccupation de la
morale c'est la vérité, et pour preuve (sic) on nous sert la Pravda
de Saint Lénine. Cela aussi Lyssenko aurait approuvé. C'est ensuite
la vérité qui permet la libération du prolétariat (suffisait d'y
penser). Avec un petit couplet pour s'en prendre à soi-même petit
individu, ce qui donne toujours la touche indubitablement de droiture
« collectif communiste ». Presque du Arlette Laguiller
dans le texte ; n'oubliez pas que la supériorité proclamé de
la curaille orthodoxe sur le pape individualiste, ce sont les
décisions collégiales.
La
lutte pour la vérité serait enfin insuffisante si ne s'y ajoutait
pas enfin la « lutte pour la clarté ». ET la conclusion
révèle, mais les notes hargneuses aussi, finalement que sous un
discours angélique, boursouflé d'une morale nunuche et
invraisemblable, n' était qu'une étape dans le règlement de
compte sordide avec les opposants désormais expulsés et
criminalisés : « L'attitude consistant à éviter et à
saboter les débats et la clarification est une insulte à cette
valeur, puisqu'une telle démarche ouvre toujours grand la porte à
la pénétration d'idéologies et de comportements étrangers au
prolétariat ».
La
secte est immunisée dans son réservoir en béton, ses théories
lyssenkistes et les nouvelles dimensions fantaisistes de son « action
éthique ».
DANS
L'ORGANISATION DU MENSONGE DECONCERTANT
On
prend donc en cours de route « Le legs dissimulé de la gauche
du capital : un fonctionnement qui nie les principes
communistes ». Sachant qu'il a été expliqué comme tous ces
petits partis gauchistes nient la classe ouvrière ainsi que leur
façon de penser.
La
description de la hiérarchie et de la bureaucratie de tous les
autres particules ne présente aucune originalité ni description
qu'on ne connaisse déjà amplement comme le restant de la population
rétive aux cénacles, aux diverses sectes et assocs politiques. La
haine toujours vivace des exclus attribue leurs déviations
« comportementales » au fit qu'ils n'avaient pas eu la
chance d'être nés dans le CCI mais restaient de bâtards d'orga
gauchiste, ce qui, comme dirait le camarade scientifique Lyssenko,
bloque le développement biologique communiste.
Traumatisés
ils le sont et nombreux tous ceux qui ont été maltraités par la
discipline bourgeoise et n'ont pas été dorloté à la douce
« discipline prolétarienne » : « Dans une
organisation prolétarienne, 'discipline' signifie respecter ce que
tous ont décidé et ce que chacun s'est engagé à accomplir » ;
il n'est pas précisé « même celui qui a voté contre ».
Normal : « la primauté du collectif sur l'individu »,
point barre.
Encore
des affirmations sans fondement et non démontrées qui pourtant ne
visent qu'à diaboliser le fonctionnement des partis bourgeois
« concurrents » ; il eût été plus honnête de
dire « concurrents », mais cela serait reconnaître qu'il
existe dans les deux cas le même pouvoir mystérieux et
incontrôlable sauf à être une de ces organisations horizontales
qui sont plates comme des limandes et ne décident jamais de rien
historiquement. Mieux, ceux qui se permettent de comparer le
fonctionnement de l'orga prolétarien et de l'orga bourgeois sont
d'indécrottables individualistes. CQFD. Nos moralistes lyssenkistes
se trahissent d'ailleurs eux-même en montrant où va leur
préférence... naturelle en conchiant une
petite-bourgeoisie-anarchiste-individualiste-indisciplinée :
« A la discipline de caserne, ils opposent la discipline que
chacun doit pouvoir faire ce qu'il veut, c'est à dire la discipline
anarchique de l'individualisme ». C'est pourquoi d'ailleurs
lors des réunions publiques leurs activistes sont muets, plutôt que
de passer pour de vulgaires individualistes ; sinon pour prendre
la parole il faut en passer par le prof policier de Tours qui souvent
rabroue de mauvaise humeur une intervention qu'il ne juge pas
indispensable ou peu bienvenue14.
Tout
visiteur peut vérifier par lui-même le spectacle qui est donné à
voir par la secte, et qui s'en défend :
- un sommet tout-puissant, absent et mystérieux, auquel il faut se plier sans se plaindre ;
- une renonciation totale à toute initiative ou pensée personnelle, remplacée par une obéissance aveugle et un suivisme vis à vis des dirigeants ;
- les décisions ne sont pas prises par le biais de la discussion avec la participation de tous, mais par des ordres et des manœuvres de la direction.
C'est
ce que n'importe quel visiteur peut déduire de leur comportement
public et du statut de momies des militants importés solitaires de
diverses villes éloignées, heureusement qu'ils disposent de what's
app pour dialoguer entre eux, recevoir les directives de la
« centralisation collective » et la surveillance galante
de la maison poulaga, très en pointe en informatique mais avec des
bides de plus en plus gros.
Attention,
les membres des partis bourgeois sont plus bêtes que ce que vous
croyez :
« ...dans
une organisation de gauche ou d'extrême gauche, il existe un
antagonisme soigneusement caché entre ce qui est officiellement
proclamé et ce qui est réellement fait. Pour résoudre cette
contradiction, il faut de la bureaucratie et une centralisation
verticale ». Voilà c'est simple le gauchiste de base se fait
rouler. Prenons par exemple un membre de LFI : il ne sait pas
qu'il vote réformiste, que Mélanchon est pour un service militaire
obligatoire, il croit que Mélenchon parviendra au pouvoir comme
Lénine et qu'il mènera une vraie révolution comme Maduro. Il n'a
ni vérité ni clarté parce que la bureaucratie et la
« centralisation verticale » lui mentent !
Or
cette description des plumes mystérieuses du CCI si elle est
vraiment fantaisiste pour ces braves militants de la gauche
réformiste et peu insoumise, est clairement la description de cette
fable de fonctionnement comportemental communiste qui caractérise la
duplicité de notre couple de théoriciens à la noix qui font
l'objet d'un culte, à mon avis plus craintif que raisonné, car
toute menace d'exclusion à un haut degré de sectarisation c'est le
suicide comme un vulgaire policier épuisé par des gilets jaunes15.
La trouille pour ne pas dévier de la ligne n'est-ce pas un antidote
humain au suicide, j'allais dire moral ?
La
hiérarchie dans le CCI n'a évidemment pas attendu sa
dégénérescence. Je ne connais aucune organisation depuis ma
naissance au XX ème siècle qui puisse fonctionner hors verticalité.
Comme je l'ai expliqué au début de cet article, la promotion a
toujours été là pour cela, promotion symbolique mais promotion
tout de même, quoique tout contestataire non aveugle se fasse
assassiner à chaque fois sur le sujet (assassiner seulement
symboliquement). Lorsqu'ils citent Trotsky qui se récrient des
« académistes de la manœuvre, à la souplesse bolchevique qui
va de pair avec leur souplesse d'échine », ils ne nous livrent
que l'état d'esprit actuel de ce qu'il reste de membres de la secte.
La
centralisation cohérente de « l'organisation prolétarienne »
est un vœu pieu après une tabula rasa de toute opposition. Opposer
la manœuvre et la bureaucratisation des partis gauchistes à un
angélisme fonctionnel d'un CCI lavé de toute impureté
oppositionnelle, c'est porter des fleurs sur la tombe d'un mausolée.
C'est oublier les tonnes de saloperies déversées sur tant
d'ex-militants, et pas des moindres, fondateurs du groupe et
militants courageux (auxquels je garde grand respect) pour une paix
« biologique, neuronale et morale » des tombes.
L'historique de l'organe central du CCI sur le site du GIGC de Juan
laisse et laissera les traces indélébiles de la forfanterie de la
tabula rasa d'un couple malfaisant, même s'il ne peut apparaître au
citoyen lambda que comme querelles dans une maison de fous. Et
comment ne pas s'interroger sur l'addiction de tant d'hommes et de
femmes, que j'ai connu intelligents, valeureux et droits, à
lambiner, négocier, dorloter, pardonner, rabibocher un couple
diabolique que moi j'aurai proposé de virer, et à coups de pied au
cul, plutôt que de vivoter - en tant qu'organisme à vocation
politique et d'orientation du prolétariat (même virtuel) –
pendant des années dans un psychodrame insensé, dont tous les
épisodes prouvent que sous les aspects délirants, relevant de la
psychiatrie, il demeurait une seule et même volonté sordide de
prendre le pouvoir et de détruire tous les opposants16.
Tout
le bla-bla sur la place réservée aux possibles fractions, minorités
ou courants en désaccord n'est que du pipeau. Jamais une minorité
n'a pu, même du temps du vieux, subsister à l'intérieur du
« courant » plus de quelques mois sans douleurs, cris et
éjections, avec toujours l'argument que la minorité n'était pas
assez mûre... pour être une vraie minorité ou, mieux, que nous ne
méritions pas une minorité aussi minable. Alors le « legs »
peut bien proposer le fauteuil de Lénine aux virtuels opposants, il
n'y en aura de toute façon plus.
Le
rôle des congrès est le passage qui me fait le plus pleurer... de
rire. Les congrès c'était la messe. Textes et résolutions déjà
tout prêts, plus qu'à lever la main, comme dans les partis
bourgeois. Ciliga, qu'ils citent, décrit très bien le déroulement
des congrès du CCI : « Les séances étaient moyennement
ennuyeuses. Pour les participants, les séances publiques étaient un
pur verbiage. Tout se décidait dans les coulisses ». Un Robert
Camoin avait très bien vu cela naguère et l'avait dénoncé, mais
il n'était pas dans les jupes du vieux.
Inutile
de passer en revue tous les ossements du tissu organisationnel, c'est
du radotage creux de vieilles chansons, sauf le dernier pour le café,
avant la quatrième partie : « Les bulletins
internationaux de discussion sont le moyen de canaliser le débat
internationale et de le faire circuler dans toutes les sections ».
Et de tirer la chasse. La femme du gourou, Louise Avril, leur lança
un jour que ce BII est une poubelle.
LA
MORALE PROLETARIENNE EN PSYCHIATRIE
Le
catéchisme moralisme prolétarien remontait déjà à une dizaine
d'années, il faut donc examiner le lien entre fonctionnement de la
machine organisationnelle et morale. On a vu pourtant que lors des
bagarres internes tous les coups étaient permis par le couple
diabolique pour s'emparer du pouvoir pas du tout symboliquement.
Pourtant seul le CCI peut se revendiquer du « moralement
correct ». La gauche et la droite bourgeoises « prennent
des mesures contre les immigrés qui relèvent du pur racisme » !?
Une note accompagne cette remarque mais n'explique nullement cette
facétie habituelle dans les discours gauchistes. On nous ressert les
vacheries internes dans les partis bourgeois – destruction de
l'intérieur, création de chevaux de Troie, etc. - toutes vilenies
que nous avions pourtant croisées intra-muros CCI avec la prise de
pouvoir du couple. Ils en déduisent que les militants passés par
les partis bourgeois sont forcément tarés et marqués par six tares
(de l'obéissance à la soumission inconditionnelle), pourtant
patentes chez les actuels sectateurs !
La
bourgeoisie serait marquée par une « fameuse double morale »,
s'enrichir et plumer les cons. Or ce n'est pas si simple ni si
grossier, mais le couple moraliste ne sait pas ce qu'est la
dialectique. C'est d'ambivalence, d'ambiguïté, d'art de noyer le
poisson qu'il faut parler concernant l'hypocrisie bourgeoise, mêlée
à une corruption sans limite. Il faudrait plutôt parler de morale amorale du capitalisme et non pas laisser supposer qu'il y aurait une morale neutre ou clean, que se propose de nous restaurer notre couple philosophe amateur très limité, mais d'une
mauvaise foi sans limite dans leur cabotage aléatoire d'une morale prolétarienne, aussi ridicule que la littérature prolétarienne.
Peut-être
y a-t-il eu depuis une décennie quelques éternuements dans la tombe
prolétarienne du CCI ? La leçon morale a-t-elle eu une main
aux fesses ? Il faut repréciser la chose. N'essaie-t-on pas de
détruire « l'instinct prolétarien de morale » ?
Revoilou notre ami Lyssenko. Ne veut-on pas nous faire croire qu'il
n'y a jamais eu qu'une seule morale bourgeoise et religieuse et ainsi
jeter aux orties la morale prolétarienne « instinctive » ?
17
Le moralisme essaie donc de nous égarer! En développant la
culpabilité du consommateur, on « détruit la conviction et la
combativité ». Suit un petit couplet d'infirmière
psychiatrique limitée en connaissance idoine qui nous annonce, sans
plus de démonstration que la lutte contre « la faute »
(!?) « est un combat central de la morale prolétarienne ».
Un vilain petit canard interne doit être visé car une mise en garde
surgit au tournant : « Le combat contre le moralisme
bourgeois ne doit pas nous conduire à rejeter la morale. Nous devons
faire la distinction entre moralisme et morale ». Une pincée
de marxisme inventé et ça passera : « Le marxisme a
démontré que l'histoire morale de l'humanité (encore elle!) n'est
pas seulement l'histoire de la morale de la classe dominante ».
La morale remplace le communisme dans l'avenir (si si c'est écrit) :
« le futur appartient à une morale qui va au-delà de
l'exploitation, de l'Etat et de la religion ». Sans doute en
réponse à l'accusation de mysticisme par Juan, on répond que « la
morale n'est pas une question idéaliste » (si, complètement!).
Et de nous resservir une des pires stupidités de l'an 2006, qui leur
vaudrait un zéro pointé au bac philo : « La morale,
comme tout produit social de l'être humain (sic) par définition
(resic), est une des principales caractéristiques des relations
sociales que nous nous sommes données ». En voilà un vrai
propos de bistro philo !
Puis
on mélange à nouveau morale et conscience. On se reperd dans cette
histoire fumeuse de double morale alors qu'il n'y en a qu'une et
qu'elle est pourrie. Revoilà les petits curés militants affublés
d'une « attitude morale » ; on espère qu'il ont
aussi une cuisine morale, des vacances morales, une sexualité
morale, une individualité morale, une collectivité morale. Le
marxisme est une idéologie chaude et, justement face à l'amoralisme
ambiant, « clarifier les questions de morale et d'éthique »
permettra de « reconquérir la confiance du prolétariat dans
le futur de l'humanité ». En résumé la notion de morale
prolétarienne contient tous les critères hypocrites du vieux livret
d'instruction civique que je vous ai placé en note. Pas de quoi
fouetter un patron capitaliste.
Nous
restions obnubilés par ce marais inconsistant et fluide de morale
prolétarienne lorsqu'on nous précise un chose importante :
« l'organisation révolutionnaire est un pont entre le présent
et l'avenir communiste du prolétariat », en supposant que ce
ne soit pas la fable du pont d'Arcole et que l'organisation guide le
prolétariat sur le pont, qu'est-ce qui nous garantit que le pont ne
va pas s'effondrer, avec le réchauffement de l'atmosphère par
exemple ou le roulement de tambour du CCI ? Qu'on se rassure,
l'organisation « cultive les qualités morales (…) qui seront
les piliers de la future société communiste mondiale ». Après
le pont, les piliers. Mais après les piliers ? Une phrase
autiste : « Dans l'organisation révolutionnaire, les
principes sont aussi importants que la lutte pour ces derniers ».
Vous avez compris, non ? C'est simple, dans la boutique l'achat
de la baguette est aussi important que le sac en papier qui
l'enveloppe.
Enfin
une autre notion, non présentée au bac et qu'ils n'ont probablement
pas le temps de démontrer, nouvelle, sublime sans doute, inusité
probablement : « l'engagement subjectif massif du
prolétariat ». Il fallait l'inventer celle-là, c'est fait.
Engagement personnel aurait sans doute paru trop individualiste petit
bourgeois et anarchiste de grand chemin. Ils sont quand même plus
gentils que ce méchant Bordiga qui voudrait arriver au communisme à
n'importe quel moment (certes pas avec tous les moyens contrairement
à ce qu'on veut lui faire dire) ils veulent y arriver MORALEMENT.
Enfin
le grand conflit moderne n'oppose plus socialisme ou barbarie,
prolétariat contre bourgeoisie, mais c'est le conflit
individu/société ; ce bon vieux retour au fond de la guerre de
tous contre tous où il faudra instiller des kilos de morale
prolétarienne pour calmer le jeu. Vous ne le saviez pas, mais à
l'hôpital de Villejuif : « Les organisations
révolutionnaires se sont vues constamment attaquées parce ce
conflit individu/société sous la forme de l'individualisme ».
Voilà la racine des problèmes qui hantent la fin du monde et des
fins de mois !
La
tonalité de la leçon de morale est très kantienne avec tout de
même une insistance en revanche à atteindre moralement. Kant sert
comme le marxisme ou ledit prolétariat à inventer des moulins à
vent. Kant n'a jamais combattu la morale prolétarienne, qui n'a
jamais existé, ou alors j'ai eu de mauvais prof à Buffon. Euréka,
cette « barbarie morale » (qui vient de sortir), c'est
(hé vous ne vous en doutiez point) : « le culte de
l'individualisme à outrance, caractéristique de la petite
bourgeoisie et dont l'expression la plus exacerbée est
l'anarchisme ».
La
révolte a quelque chose de la névrose individuelle (comme le
disaient si bien les psychiatres brejnéviens soucieux d'ordre
moral ) et cette absurde et obstinée opposition « à
l'autorité » qui mine les camarades du CCI : « facteur
de désorganisation et de tension entre camarades ».
Heureusement l'infirmière Louise veille sur la névrose
individualiste qui guerre chacun des camarades. Heureusement le
prolétariat possède plusieurs colonnes vertébrales, outre le
squelette du parti unique, dont la solidarité.
En
conclusion c'est un vrai gâchis théorique que cette théorisation
ignare, invraisemblable, apolitique de la notion de morale qui
mélange tout, qui invente des concepts foireux à faire rire tous
les profs de philo du pays et même les pas profs du tout. Dans quel
bourbier cette pauvre secte est allée s'ensabler ? Dans une
ridicule apologie de ce qu'elle ne peut plus être, et que l'on
rêvait pour elle, des bases saines pour une véritable organisation
de classe, qui se vante d'apporter la lumière morale à un
prolétariat et une société qui s'en fichent royalement parce que
les questions réelles n'ont rien à voir avec la morale, morale
uniquement bourgeoise et dont ils sont impuissants à en définir une
autre tant leur croquis ressemble à l'originale. Ce prêchi-prêcha
forcené pour une morale tout azimut, expliquant et motivant le monde
entier et le prolétariat, correspondant en effet au fanatisme avec
lequel ils ont détruit tous leurs opposants avec une politique de la
terre brûlée...moraliste.
Poser
de réelles questions politiques qui aideraient le prolétariat à
sortir de l'ornière ne consiste pas à se chatouiller sur la morale
des anges ou à régler éternellement des comptes avec des ennemis
disparus, mais par exemple à réfléchir sur le pourquoi de la
remontée des religions et de l'invasion de l'islam dans les zones
industrielles18.
N'aurait-il pas été plus intéressant d'analyser comment la
bourgeoisie dévitalise l'internationalisme avec l'apologie des
migrants, l'antiracisme et l'antifascisme de salon ?
Plutôt
que de pleurnicher sur le suicide des flics ou se scandaliser des
revenus des bonzes syndicaux, pourquoi n'y a-t-il pas d'analyse sur
les attaques des couches moyennes, cette fameuse couche intermédiaire
qui tient à flot le Capital depuis plus de 50 ans et qui ne se
résout pas à « tomber (socialement et politiquement) dans le
prolétariat ?
Au
lieu de quoi en se couchant dans un accommodement de vieilleries
moralistes on démontre une incapacité à comprendre les véritables
raisons de l'implosion de la société, de la ghettoïsation et des
incivilités, toutes choses qui ne trouveront jamais de solution ni
par une meilleure éducation ou un retour à une instruction civique
crédible, fusse-t-elle de morale prolétarienne ?
PS :
La contribution d'Yvon Quiniou est autrement plus claire que notre
couple philosophe de pacotille :
« Le
matérialisme marxien oblige à une révolution par rapport à
l'approche morale : celle-ci accuse les individus comme s'ils étaient
responsables de leurs actions ou exactions, crimes, violence,
délinquance, comportements de classe, etc. Le matérialisme
historique, lui, à la fois renverse la perspective et déplace le
chef d'accusation : au lieu d'incriminer les individus, il accuse les
stuctures sociales. Il n'y a donc pas pour le marxisme d'individus
méchants, il n'y a que des structures sociales mauvaises qui
produisent ce qui s'appréhende imaginairement comme de la «
méchanceté ». Cela modifie dès lors complètement l'attitude
pratique qu'il convient d'adopter pour supprimer le « mal » : au
couple idéaliste accusation (ou responsabilisation) individuelle /
répression, il faut substituer la chaîne déterministe, ancrée
dans des processus matériels, prévention / transformation /
rééducation / réinsertion, le tout pris, on peut le dire sans
emphase, dans l'horizon d'une « révolution » de l'ordre injuste du
monde. Marx a très bien exprimé ce point quand il dit, dans La
Sainte Famille, parlant de la liaison du matérialisme au communisme
et au socialisme : « Si l'homme n'est pas libre au sens matérialiste
(...) il ne faut pas punir le crime dans l'individu mais détruire
les foyers antisociaux du crime ».
Il
y a donc bien une vérité matérialiste du refus de la morale et, en
ce sens, le matérialisme conscient de soi et qui pratique sa propre
conscience de soi, est le meilleur rempart contre les dérives
ultimement meurtrières du moralisme, potentiellement présentes dans
la morale elle-même, et qui ont affecté paradoxalement le marxisme
dans sa version stalinienne, hard ou soft: l'intolérance, le
fanatisme, la recherche d'ennemis et donc de « sujets » coupables,
les procès, la peine de mort (y compris pour des raisons politiques)
etc. - sans parler bien sûr, des formes plus criantes de moralisme
dans le domaine des mœurs où le thème de la culpabilité
individuelle n'est jamais absent. Tout cela a bel et bien accompagné
la politique marxiste au XXe siècle et traduit, au sein de l'option
communiste, l'oubli du matérialisme fondateur et la résurgence en
son sein d'un idéalisme d'autant plus pernicieux qu'il se masquait
dans un langage ultra-politique. Si donc le marxisme au XXe a présenté
pour une part un visage repoussant, ce n'est pas en raison de son
option matérialiste propre comme tend à le faire croire une
propagande hostile d'inspiration spiritualiste ou personnaliste,
c'est au contraire faute de lui avoir été pleinement fidèle ».
NOTES
1Ce
qui m'oblige à dire que le stalinisme avait du bon, ce genre de
spéculateur sans foi ni loi était condamné à être pendu illico.
2Juan
du GIGC est le seul à y avoir apporté une réponse, cf. « Morale
et marxisme », mais texte inaccessible sur le web car il est
monnayé, ce qui ne va pourtant pas enrichir ce camarade.
3La
nature humaine n'existe pas, il faut être un petit individualiste
prétentieux pour le prétendre et un anti-marxiste convaincu tout
en ne sachant pas que la nature humaine est avant tout un produit
social. Mille citations et des philosophes se moquent de ce genre
d'ignorantin. "C'est
un principe de la nature
humaine
de haïr ceux que vous avez injuriés."
Tacite
"Il
est dans la nature
humaine
de penser sagement et d'agir de façon absurde."
Anatole
France/ « La fidélité est contraire à la nature
humaine » Charles Fourier.
4https://journals.openedition.org/lrf/116
. Bronislaw
Baczko, spécialiste de la Révolution française en général et de
l’éducation révolutionnaire en particulier, insiste sur
l’importance fondamentale de l’éducation civique dans les
projets éducatifs révolutionnaires. Il invite notamment à
rechercher dans l’étude du genre des catéchismes républicains
la réponse à la question suivante : « Comment être un
bon citoyen ? Quel est le modèle de citoyenneté ? ».
Sur
les catéchismes politiques et laïques lire :
https://aggiornamento.hypotheses.org/2449
5
Je
vous rappelle ces principales notions que vous avez sans doute
oubliées :
1.
L'introduction aux notions de la morale8
- le bien et le mal
- le vrai et le faux
- la sanction et la réparation
- le respect des règles
- le courage
- la loyauté
- la franchise
- le travail
- le mérite individuel
2.
Le respect de soi
- la dignité
- l'honnêteté par rapport à soi-même
- l'hygiène
- le droit à l'intimité
- l'image que je donne de moi-même (en tant qu'être humain)
- la protection de soi
3.
La vie sociale et le respect des personnes
- les droits et les devoirs
- la liberté individuelle et ses limites
- l'égalité (des sexes, des êtres humains)
- la politesse
- la fraternité
- la solidarité
- l'excuse
- la coopération
- le respect
- l'honnêteté vis-à-vis d'autrui
- la justice
- la tolérance
- la maîtrise de soi (être maître de ses propos et de ses actes)
- la sécurité des autres
4.
Le respect des biens
- le respect du bien d'autrui
- le respect du bien public
6Nos
patrons antiracistes et islamophiles auraient-ils vraiment changé
de nature depuis presque deux siècles ? Villermé décrivait
leur mentalité dans les années 1830 concernant la morale :
« ...beaucoup de maîtres de manufactures, je pourrai dire la
plupart, ne s'occupent ni des sentiments, ni des mœurs, ni du sort
de leurs ouvriers, et ne les regardent que comme de simples machines
à produire. Et néanmoins, je les ai souvent entendus se plaindre
du relâchement de leurs mœurs, de leur ingratitude, même de la
haine qu'ils nourrissent contre eux, enfin du vol des matières
premières qui leur sont confiées ». Ce vol ajoute Villermé,
subtilement : « ...détruit bien évidemment la moralité,
ou même il prouve qu'elle est déjà détruite, au moins en
partie ». Ce qui n'empêche que : « les ouvriers
montrent en général une très grande répugnance pour le vol »,
mais il précise que le vol considéré n'est qu'une reprise :
« une soustraction de matières premières aux retenues
injustes que les maîtres leur faisaient sur le prix de
main-d'oeuvre sous le prétexte de mauvaise fabrication des
étoffes » (p.216).
7S'il
fallait s'arrêter aux attaques personnelles... Lénine aurait
renoncé à la politique, voici comment il narre sa première
rencontre avec un autre pape du marxisme : « Plekhanov a
toujours manifesté une extrême intolérance , une incapacité et
une mauvaise volonté à comprendre les arguments des autres (…)
il a une façon de discuter qui éveille chez le lecteur de la
sympathie pour son adversaire (…) Sa façon d'agir est blessante
(…) il nous traite plus bas que terre (…) comme des esclaves ».
(cité par Jean-Jacques Marie). Trotsky n'est pas plus tendre pour
Lénine : « La misérable division que Lénine, maître
en cet art, exploiteur professionnel de la routine du mouvement
ouvrier russe, entretient systématiquement, apparaît comme un
cauchemar absude (…), Tout le léninisme en ce moment est fondé
sur le mensonge et la falsification et porte en lui les germes de sa
propre décomposition ». (cité par JJM).
8L'organe
central à Paris, pompeusement nommé Bureau international, n'était
que la chambre d'enregistrement de ses orientations.
9Bourdieu
explique cela très bien : « La concentration du capital
juridique est un aspect, tout à fait central, d'un processus plus
large de concentration du capital symbolique, sous ses différentes
formes, qui est le fondement de l'autorité spécifique du détenteur
du pouvoir étatique et, en particulier, de son pouvoir très
mystérieux de nommer. Ainsi, par exemple, le roi s'efforce de
contrôler l'ensemble de la circulation des honneurs auxquels
pouvaient prétendre les gentilhommes : il travaille à se
rendre maître des grands bénéfices ecclésiastiques, des ordres
de chevalerie, de la distribution des charges militaires, des
charges de cour et enfin et surtout des titres de noblesse. Ainsi se
constitue une instance centrale de nomination ». (cf. Raisons
pratiques. Sur la théorie de l'action, Seuil 1994).
10Un
très bon militant de Rouen, homosexuel, avait laissé ses potes un
jour dans la pièce à côté de la réunion ; les lascars se
fendaient la pêche en entendant nos discours ; toutefois
jamais ne lui fût reproché son homosexualité.
11Pour
la route je vous rajoute celle-là, qui a bien dû encore sortir du
cerveau malade de l'infirmière psychiatrique qui se fît appeler
naguère Avril (hin hin... les Thèses d'Avril) puis Louise (hin
hin... Louise Michel) : « La morale trouve sa base
biologique dans les instincts sociaux ». Lyssenko l'eût fait
nommer à l'académie des sciences de l'URSS.
12Marx
l'écrit dans le Capital : « La marchandise est d'abord
un objet extérieur, une chose qui, par ses propriétés, satisfait
des besoins humains de n'importe quelle espèce. Que ces besoins
aient pour origine l'estomac ou la fantaisie, leur nature ne change
rien à l'affaire ». Où est la morale là-dedans ?
13Nos
braves cathares de Montségur et d'Albi auraient pu dire cela :
« L'éthique a toujours été une arme de combat, en
particulier une arme de la lutte de classe », pas de réels
marxistes non sectaires.
14Je
les connais par cœur. Ou même tenter de relancer sa demande de
prise de parole avec un papier contenant le contenu de son
intervention, mais rembarré quand même. Le couple mystérieux des
gourous Peter/Louise Avril n'est bien sûr jamais apparent dans les
réunions publiques, sans doute pour éviter les attaques
biologiques anarchistes petits bourgeoises individualistes de leurs
ennemis pourtant disparus, voire mort comme Jonas. Ma compagne vit
mieux que moi ces manœuvres de contrôle grossier des sectateurs et
en fut choquée, de même qu'on s'interroge à chaque fois sur la
circulation étrange d'enveloppes à double battant à destination
des simples prisonniers de la secte, à côté bien sûr de
l'enveloppe de charité destinée au public restreint.
15On
peut lire un étrange article compatissant envers les suicides
policiers de ces derniers temps, mais rien sur les yeux crevés des
manifestants ; du jamais vu dans toute l'histoire du mouvement
révolutionnaire sauf dans l'HUma ; peut-être pas si étonnant
si l'on suppose qu'il s'agit d'un clin d'oeil de la camarade Louise,
si souvent suspectée depuis des années, à ses « collègues ».
16Mille
preuve atteste de la dangerosité de la Louise « Avril »,
le long feuilleton Vol au-dessus d'un nid de coucou déverse les
moments de folie totale, d'irrationalité où les participants sont
pris comme dans une toile d'araignée sans pouvoir maîtriser ce qui
se passe. Au milieu, la reine du bordel, utilisation destructrice
des difficultés amoureuses et sentimentales des militants par
Louise, laquelle invoque souvent son autorité d'infirmière psy, de
la même manière qu'elle avait gagné la confiance du vieux quand
il était en phase terminale de son cancer, en lui lavant le cul. Le
mari, le gourou qui tangue, un coup la soutient, un coup pas. A n'en
plus finir, et je ne dirai pas évidemment tout ce que je sais de
leur comportement personnel peu moral tout au long de ces années.
Juste une chose, peu avant de faire mes bagages en 1996, la Avril
m'horripilait par ses manœuvres et ses chichis dans l'organe
central, mais elle était intouchable. Un soir je la vis changer
huit fois de position sur un même sujet sans que personne ne s'en
aperçoive !Recevant une autre fois un nouveau camarade au
comité de rédaction j'eus la maladresse de lui dire « bienvenu
au CR », elle me recadra : »tu n'as pas à dire ça,
le comité de rédaction c'est moi ». Dans un de nos locaux
secrets, au moment du pliage du journal, elle me commande :
« va me chercher un café à la cave ! ». Tu vas te
le chercher toi-même ma grosse ! Par la suite, elle savait
qu'elle avait intérêt à m'éviter. La main mise néfaste des
couples dans une organisation est une vraie question, évidemment
squizéZe par le clan actuel mais que mes malheureux continuateurs
ont été incapables d'approfondir. Il fallut, notamment en 1993,
faire sortir Raoul de certaines réunions pour qu'il ne répète pas
tout à sa compagne Dominique qui en informait le clan ;
c'était déjà le cas avec l'affaire Chénier. Exception fut faite
pour le couple Peter/Avril, et c'est ce qui a détruit ce cher
« tissu organisationnel ». Il est vrai que, Avril très
belle et rayonnante dans sa jeunesse, avait déjà visé haut, en
finissant par se taper le principal futur chef héritier, qui sera
probablement canonisé comme « fil rouge »... Et elle,
nouvelle Jeannette Vermeersch jeter une couronne sur sa tombe en
hurlant aux ancien opposants de ne pas approcher.
17Les
moins jeunes se souviendront que naguère on moquait les
bordiguistes avec leur notion d'instinct de classe !
18Les
résidus communisateurs, qui restent des gauchistes basiques,
estiment que l'islam c'est tout de même mieux que le stalinisme !
(cf. Loïc Debray et ses délires pro-RAF).
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