« Je proclame que je n'ai aucune
haine contre le peuple allemand ».
Missak Manouchian (à la veille de son
exécution par les hordes nazies)
Le gouffre idéologique entre l'élite bourgeoise cosmopolite et le vécu des millions de prolétaires exploités comme précaires (y compris la masse paupérisée et hétéroclite des chercheurs de refuges) s'élargit un peu plus chaque jour. Autant les princes Attali, Lagarde et Cie s'ingénient à répercuter benoîtement l'appel oecuménique et irresponsable de maman Merkel à accueillir par millions les migrants, autant ces derniers sont confrontés au froid, à plus de murs barbelés, à plus de reconduites aux « frontières ». Ce drame ne laisse pas indifférents les millions de prolétaires qui n'ont pas envie d'être « envahis », non pas parce qu'ils seraient « racistes », mais parce qu'ils ne se voient pas « partager la misère ». Invoquer l'influence délétère du FN ou un racisme « petit blanc » c'est tout ce que la bien-pensance petite bourgeoise, Le Monde, Médiapart et les gauchistes réunis, n'ont pas trouvé de mieux pour justifier leurs récriminations politiques tout juste qualifiables de secouristes et charitables comme s'il pouvait exister un capitalisme humain, réformable radicalement sans révolution et sans action de la principale classe dangereuse1. Des murs sont dressés partout par des Etats secondaires face à des arrivées massives qui grèvent leurs budgets (ce ne sont tout de même pas des Etats « nazis »). Des champions du secourisme britannique ridicule, glorifiés par Libé, ont promis quelques caravanes de camping – qui ne suffiront pas à protéger les milliers du froid – et à nouveau des tonnes de patates, dont j'ai déjà signalés que les migrants ne consomment pas...
Les agités du bonnet No Border,
marécage anarchiste très manipulé par les polices européennes,
sont venus « aider » les migrants à jeter des pierres
sur la police (il est vrai que, hors caméra, la police à Calais n'y
va pas de main morte), quand la « gauche humanitaire »
mais néanmoins impérialiste enjoint à ses flics de taper plus fort
à quelques semaines d'élections qui terrorisent la gouvernance
« antiraciste ».
Tout le monde s'accorde à constater
que la question des migrants/réfugiés empoisonne l'air ambiant,
sans relier ce problème à la question de la guerre en Syrie, à son
arrêt, et, solution pas idiote, au retour de la plupart des syriens
dans leur pays comme le propose M.Fillon. Holà, dira-t-on le
raciste ! Le facho ! Le salaud d'européen barricadé
derrière sa frontière...électorale. Tel ou tel politicien peut
fort bien parler ponctuellement vrai, ainsi de Rocard, ainsi de
Fillon sur l'endettement faramineux de l'Etat français il y a
quelques années2.
L'immigration à notre époque n'est
plus un phénomène concernant en soi la classe ouvrière, son
expansion, sa diversification, son internationalisme. Elle est le
reflet d'une situation de guerres permanentes du capitalisme et par
cela même pervertie. Ce que je me tue à répéter dans le désert
du maximalisme, pas sûr d'être compris même par mes anciens
camarades. Comparaison n'est pas raison, la mobilisation secouriste
des gauchistes et des gens bien du cinéma ne leur coûte pas aussi
cher que d'aller se faire tuer aux ordres des chefaillons anars et
staliniens des brigades internationales militarisées pour une guerre
impérialiste et pas antifasciste, de même que les abrutis qui vont
se faire tuer en Syrie au nom d'Allah ne supportent pas la
comparaison avec les nombreux et généreux naïfs enrôlés dans les
sinistres brigades internationales anti-ouvrières.
Aujourd'hui, nous essaierons d'aller
plus loin, ensemble, à partir de la lecture d'une excellente étude
du journaliste bénévole et historien Maurice Rajsfus : « L'an
prochain la révolution, les communistes juifs immigrés dans la
tourmente stalinienne, 1930-1945 »3.
L'histoire de l'immigration juive des
années 1920 à la guerre est autrement passionnante et politique que
celle de nos migrants syriens qui débarquent avec femmes voilées et
catéchiseurs djihadistes. Les caractéristiques de l'immigration
juive en 1930 par une officine du PCF, la MOE – Main-d'Oeuvre
Etrangère – bien que d'obédience stalinienne sont plus
politiques, analytiques et marxistes que les pleurnicheries
hypocrites des Attali et Besancenot. En annexe I, Rajsfus nous
reproduit des extraits du « Bulletin d'information de la
section centrale de la MOE » (fin année 1930) :
«
- L'immigration juive commença en 1919-1920. Elle est alors caractérisée par son côté prolétarien, constituée par des ouvriers juifs venus d'Allemagne, d'où la crise économique 4 les a mené en Belgique puis en France. Ils travaillent pour la plupart dans les mines et s'organisent facilement. Ils travaillent dans la grande industrie. Nous avons à cette époque des organisations solides à Lille, Valenciennes, Mont-Saint-Martin, Nancy. Cette première immigration s'est déprolétarisée rapidement et à la faveur de la période de reconstruction d'après-guerre, un grand nombre de ces ouvriers sont devenus petits commerçants.
- Au début de 1923 et pendant les deux années suivantes, 1924-1925, nouvelle immigration venant directement de Pologne, formée d'ouvriers qualifiés, tailleurs, casquettiers, ébénistes, quelques métallurgistes. Cette immigration avait plutôt l'Amérique comme destination et considérait la France comme pays de transit. Les barrières dressées par le gouvernement américain ont fixé, malgré elle, cette immigration en France. Les traditions d'organisation de ces ouvriers qualifiés permettent de lancer La Voix Ouvrière. C'est l'épanouissement du mouvement syndical dans l'immigration juive.
- La crise du chômage de 1926-1927 refoule directement ou indirectement l'immigration juive. Un petit nombre d'ouvriers retourne en Pologne . Une certaine catégorie de main-d'oeuvre non qualifiée demeure en France et s'adapte aux conséquences de la crise.
- En 1927, 1928 et 1929, troisième immigration mélangée, ouvriers non qualifiés, petits bourgeois et commerçants déclassés. La plupart sont concentrés en Belgique (mines t métallurgie). En France, ils sont manœuvres et un certain nombre travaillent dans l'agriculture. En 1929 apparaît l'immigration organisée par les contrats. Quelques centaines d'ouvriers agricoles sont ainsi envoyés avec contrat dans l'Est et le Midi.
- En général, la plupart des immigrés sont sous l'influence du parti. De plus, le fascisme polonais produit des immigrations politiques. Mais avec les déclassés de la dernière immigration le sionisme fait son apparition et tente de se développer en France. En 1924, le sionisme existait. La commission des minorités de la SDN l'a engendré. Mais il n'avait pu mordre en France en raison de la caractéristique de l'immigration, nettement prolétarienne et avec une tradition révolutionnaire. En 1929, les vieux immigrés se sont embourgeoisés, les nouveaux immigrés, en partie d'anciens petits bourgeois, prolétarisés. Ils constituent la base sociale indispensable pour le développement du sionisme en France.
- L'activité du sionisme s'est portée sur les couches déprolétarisées et les éléments déclassés. C'est ainsi que vers la mi-année 1929, une conférence a été organisée dans le Midi qui a groupé soixante-dix délégués dont 15% environ étaient sionistes militants. Mais la majorité de l'immigration reste sympathisante du mouvement révolutionnaire et plus particulièrement à l'URSS. Ce mouvement vers l'URSS qui directement et pratiquement s'oppose à l'utopie sioniste est soutenu dans les grands pays capitalistes par les sections du Guerth, société pour l'appui moral et matériel au développement de la colonisation juive en URSS.
- 1928-1929 marque la faillite du sionisme auprès des ouvriers éduqués de l'immigration, c'est le point de départ d'une offensive sioniste vers les couches les plus arriérées à qui la révolte arabe n'a pas permis de se ressaisir. Alors qu'il emprunte les méthodes social-fascistes pour combattre les ouvriers révolutionnaires (Belgique-France), le sionisme se fait appuyer en tant que mouvement impérialiste par la II ème Internationale qui y trouve une base de lutte contre le communisme et contre l'URSS. Vandervelde écrit un livre, Au pays d'Israël, Blum à Zurich déclare son appui à un « mouvement national supérieur ». Le Poale Sion, organisation social-démocrate, appuie, en dehors, le mouvement sioniste. Le Bund, qui prétend combattre le sionisme, le soutient objectivement, indirectement, en raison de sa liaison et de son soutien à la politique des partis socialistes.
- Les organisations sportives Macabit (héros national juif) sous la direction du général Weiler et de Rothschild accentuent leur propagande, font du recrutement. Leur activité est nettement tournée vers la préparation militaire et l'organisation de bataillons de volontaires pour la Palestine. Groupes d'autodéfense tournés contre les organisations ouvrières.
- Le clergé renforce sa lutte, développe ses manifestations en accord avec le mouvement sioniste. Dix journaux quotidiens ou hebdomadaires sont édités par le sionisme pour la Belgique et la France.
La situation actuelle dans
l'immigration
Il n'y a pas de statistiques sur la
répartition de l'immigration juive qui est intégrée dans les
différentes nationalités. Fin 1929, l'immigration juive – forte
de plus de quatre-vingt-dix-mille travailleurs – en groupe à Paris
près de soixante mille. En raison du développement de la
rationalisation et des formes supérieures du capitalisme français
(développement de trusts et disparition progressive du petit
commerce et de l'artisanat) le processus de déprolétarisation des
premières vagues d'immigration a sensiblement diminué.
Les ouvriers juifs qualifiés
forment un noyau autour duquel les éléments déclassés viendront
se grouper. La radicalisation de l'immigration juive apparaît déjà
nettement au travers des événements sociaux. Au 1er août, les
boulangers juifs ont pris position et suivi les directives du parti
et de la CGTU. Mais il n'en reste pas moins que la majeure partie de
l'immigration se trouve en dehors des industries les plus importantes
et surtout groupée dans le vêtement, les cuirs et peaux, le bois,
l'alimentation et les ouvriers travaillant à domicile.
Un facteur important dans
l'immigration juive, la jeunesse universitaire. De nombreux étudiants
éloignés des universités de Pologne, de Hongrie, etc., en vertu du
mumerus clausus, sont venus en France. On en compte près de deux
mille à Paris. Une bonne moitié, étudiants pauvres, est obligée
de travailler et reste sympathisante au PC.
Si de fortes sections ethniques
syndicales existent dans la région parisienne, leur activité non
dirigée, mal contrôlée par les directions syndicales qui n'ont pas
suffisamment réagi contre les tendances autonomistes et ne se sont
pas assez préoccupées des revendications particulières des
immigrés (par exemple, la section juive du textile se trouve tournée
vers un nationalisme dangereux) qui les entraînent souvent dans des
actions isolées qui les vouent à un échec certain. La répercussion
s'en fait sentir dans l'insuffisance du recrutement et le manque de
confiance de la masse dans l'organisation.
La composition sociale du parti,
dans l'immigration juive, est mauvaise. Bien que la plupart des
membres travaillent mensuellement, ils appartiennent en majorité aux
éléments déclassés (petite bourgeoisie prolétarisée sans
attache sérieuse avec le prolétariat). On compte à peine une
centaine de membres du Parti dans l'immigration (…) Nos fractions
dans toutes ces organisations fonctionnent mal, ne sont pas
contrôlées et dirigées par les comités du Parti. Notre bulletin
n°3 (décembre 1929) a publié nos tâches dans l'immigration juive.
Elles sont en voie d'exécution dans la région parisienne mais
l'ensemble du Parti ne se rend pas compte de la situation et se met
trop lentement au travail ».(pages 60 à 63)
C'est pas génial
et argumenté ? Où trouverez-vous une capacité d'analyse de
classe pareille à l'heure actuelle ? Nulle part !
Les immigrés
révolutionnaires juifs en France n'en sont qu'au début de leurs
souffrances, d'abord quand ils déboulent en Espagne, comme en
témoigne Jacques Penczyna, où l'anarchisme sera aussi autoritaire
que le stalinisme:
« Les premiers procès de
Moscou sont intervenus alors que nous étions sur le front de Huesca.
Les informations que nous recevions allaient dans un seul sens et
puis, nous ne pouvions pas discuter. Si un camarade se mêlait de
discuter quelque chose sur la ligne fixée par le Parti, il était
aussitôt écarté comme trotskiste, ce qui représentait la pire des
accusations. On ne pouvait pas discuter. C'était comme ça et pas
autrement. Ainsi, dans les diverses unités où il y avait des
combattants juifs, il y a de nombreux cas où des camarades ,
nullement opposants mais qui posaient des questions mal venues, se
virent chassés des Brigades. Ensuite, on ne savait pas ce que
devenaient ces camarades ; s'ils étaient envoyés à l'arrière,
ils étaient aussitôt emprisonnés dans une prison communiste à
Albacete. Il n'était donc pas question de donner son opinion en
toute bonne foi car on était immédiatement catalogué comme suspect
ou comme provocateur contre-révolutionnaire.
Comment avait-on pu en arriver là ?
En Espagne, nous étions tous enthousiastes pour lutter contre le
fascisme et nous avons pu constater que des camarades étaient venus
de tous les pays d'Europe pour soutenir la cause de la révolution.
Les militants juifs, toutes tendances confondues, avaient été les
premiers dans cette lutte. Il y avait un climat fraternel
extraordinaire mais tout a commencé à changer avec l'arrivée des
« Sovietnicki » et la création des Brigades
internationales en novembre 1936. Dans tous les services des
Brigades, il y avait des commissaires politiques russes,
particulièrement à Albacete, au quartier général d'André Marty
et à Barcelone. C'était souvent assez pénible. Je me souviens qu'à
la caserne centrale d'Albacete, il y avait un certain Lamottte,
c'était un véritable bandit ; il marchait comme un cow-boy
avec toujours un pistolet passé à la ceinture. Il ne fallait pas le
contrarier faute de quoi il vous faisait matraquer dans le meilleur
des cas. S'il lui semblait qu'il avait affaire à un opposant, la
fusillade lui paraissait le meilleur remède. Le matériel humain
était traité avec le plus grand mépris et les jeunes qui
arrivaient aux Brigades étaient expédiés au front le plus souvent
sans véritable entraînement, sans même savoir se servir d'une
arme, sans être en mesure de se défende. D'où des pertes
insensées, de véritables massacres parfois. Le pourcentage de morts
et de blessés était énorme. En plus, parmi ceux qui n'étaient pas
sacrifiés au front, il se trouvait encore des victimes à l'arrière.
Lors de la répression contre le POUM et les anarchistes à
Barcelone, en mai 1937, je me trouvais là. Le climat était explosif
depuis plusieurs mois et il était devenu dangereux d'avoir même une
conversation avec un poumiste car l'on pouvait être immédiatement
catalogué comme contre-révolutionnaire. Ce qui fait que nous
devions éviter nos camarades membres du POUM ou anarchistes car dans
ces mouvements, il y avait également des militants juifs, tout comme
il y en avait eu dans la Colonne Durruti. »
Ces communiste
juifs vont être aussi grugés pendant la guerre, bluffés par leur
obstination à rester fidèles au faux communisme stalinien, mais
Rajsfus tente de les dédouaner :
« Comme le
PCF, le groupe des communistes juifs devait faire un rude effort pour
remonter la pente et rétablir la confiance (après le pacte
Hitler-Staline). Les militants juifs étaient restés fortement
imprégnés de l'esprit internationaliste, ce qui constituait un
phénomène particulier face aux militants français qui avaient,
depuis quelques années, sombré dans cette attitude social-patriote
qu'ils avaient tant reproché aux socialistes dans le passé »
(p.125)
« Citoyens
de seconde zone, les combattants de l'Affiche rouge, qui tomberont
sous les coups des nazis, en février 1944, auront surtout lutté
pour la liberté, contre le nazisme, et non pas pour les trois
couleurs d'une France qui les avait si souvent maltraités (…) Les
travailleurs juifs dont nous allons évoquer la lutte n'étaient pas
des patriotes français ; ils avaient tout simplement cru
trouver un refuge sûr et ils combattaient, le dos au mur, dans ce
pays dont on leur avait dit qu'il était une terre de liberté. La
plupart d'entre eux avaient connu la menace de l'expulsion contenue
dans les décrets-lois scélérats de 1938 »(p.126).
Las le « parti »
(stalinien) ne fera rien pour défendre les juifs en tant que tels ni
la plupart de ses militants vraiment « antifascistes ».
La plupart succombent néanmoins au « combat patriotique » :
« C'est
une ambiguïté dans laquelle les communistes juifs s'enfermeront au
fur et à mesure que la guerre approchera de sa fin. Isolés dans le
combat pour leur propre survie, ils sont peut-être persuadés qu'en
appelant à la guerre patriotique, ils font acte
d'internationalisme » (p.126).
« Embarqué
dans le social-patriotisme, les communistes juifs immigrés
participaient en effectivement à la croisade ultra-nationaliste que
menait le PCF dans la clandestinité » (p232).
Jusque là Rajsfus
nous a bien décrit le dévouement et la naïveté de la plupart des
militants juifs embrigadés dans le stalinisme avant, et pendant la
guerre. Mais pourquoi cette ignorance du maximalisme marxiste des
héritiers de la Gauche italienne en Belgique et en France avec la
fraction à Marseille puis la Gauche Communiste de France, qui
avaient été en contact avec les RKD, la minorité révolutionnaire
la plus culottée contre le règne nazi, et composée surtout de
juifs autrichiens ? Pourquoi Rajsfus livre-t-il en simple annexe
VII le superbe tract des RKD du 1er Mai 1943 « ouvriers juifs,
camarades, Classe contre classe », sans préciser que ce petit
groupe courageux n'a rien à voir avec le stalinisme, ni le PCF, qui
osent écrire, ce qui est parfaitement anti-stalinien et
anti-pleureuses anarchistes : « Ne croyez plus les
menteurs nationalistes. Les ouvriers allemands et italiens sont comme
nous des victimes, ils sont nos frères de classe. Les SS sont, pour
eux comme pour nous, l'ennemi principal »(pages 264 à 266)5.
C'est donc idiot et
totalement gratuit d'affirmer vers la fin, page 330 : « Il
est sûr qu'il n'y avait pas eu de combat révolutionnaire mené par
des militants juifs, au cours de cette guerre ». Ah bon !
Et bé non, il y avait aussi des militants juifs comme Marc Chiric,
les RKD et d'autres, et – juifs ou non juifs – nous restons fiers
de ce combat qu'ils ont mené, même dans l'ombre et avec l'absence
de reconnaissance des historiens ignorants ou putes. Rajsfus est un
suiviste sans principe en mal de reconnaissance officielle comme tout
intellectuel anarchiste, lorsque – pitoyablement – il regrette
qu'à la Libération les patriotes staliniens passent sous silence
l'aide inconditionnelle et naïve des FTP-MOI.
Enfin, au survol de
cette comparaison de deux époques différentes pour des moments
d'importantes immigrations, comparaison n'est toujours pas raison,
mais si le capitalisme n'est plus sous le drapeau nazi en Europe, il
traite de la même façon que les hordes hitlériennes des
populations fuyant les guerres dont il est responsable, à cette
différence près qu'il se prétend humain, qu'il n'a pas encore
ré-ouvert des camps de travail ni gazé telle ou telle ethnie6,
et qu'il dispose d'une floppée de personnages d'élite de gauche
caviar et de groupuscules contestataires niveau charité publique qui
exigent qu'il « fasse bien son travail ».
Quand aux
populations en fuite, elles n'apportent nulle richesse ou
rajeunissement comme le prétendent les sociologues aux ordres – ni
militantisme anti-capitaliste comme les réfugiés des années 20 et
30 - mais stupéfaction, misère et désarroi.
1Un
article du CCI sur l'hypocrisie gauchiste a été sponsorisé dans
ma colonne de gauche comme excellent ; il ne faut pas exagérer,
il dénonce l'hypocrisie gauchiste, mais le raisonnement est plein
de maillons et de nœuds qui ne percutent pas finalement au niveau
de la démonstration : aucune réponse, peut-on soutenir les
migrants ou pas, et sous quelles conditions, comment soutenir des
gens qui veulent partir ailleurs, qui se fichent de politique de
classe comme de solidarité inter-ethnique, voire simplement de
classe, etc.
2Une
excellente émission de la 5 « Le monde en face » est
revenu hier sur l'histoire de la dette. Génial, Depuis 1974 la
dette n'a pas cessé d'augmenter. Mieux, personne n'envisage de
l 'éponger. Le prix Nobel d'économie 2001 nous expliqua qu'on
rembourse perpétuellement les intérêts, et que le capitalisme a
besoin de la dette, justement pour aller de l'avant. On appris
beaucoup aussi sur le temps en économie. La bourgeoisie française
a levé des emprunts à 50 ans et s'en félicite. Il faudrait parler
aussi de la fluidité des capitaux extrêmement rapide, qui sautent
en quelques secondes d'un continent à l'autre, qui en nanosecondes
peuvent mettre en faillite des centaines d'entreprises. La crise
pétrolière a rythmé crises économiques et guerres locales depuis
40 ans plus que la baisse tendancielle du taux de profit !
Marxistes orthodoxes à vos claviers !
3Publié
aux éditions Mazarine en 1985. Rajsfus écrit pour la Fédération
anarchiste depuis de longues années des articles clairs et concis.
Il ne faut pas lui demander d'être marxiste, mais il est redouté
dans la diaspora bourgeoise juive (les purs et innocents) pour son
réservoir d'archives et de mémoire sur des clans juifs pas très
victimes. Auteur respectable donc même s'il oublie le mouvement
vraiment internationaliste pendant la guerre. J'ai eu l'occasion de
le rencontrer en 2007 à Cachan lors de la sortie de mon livre
« Dans quel « Etat » est la révolution ? » ;
il avait été victime des mêmes manœuvres du nommé Louis
Janover, que contre moi, pour empêcher la publication d'un livre.
Janover est ce pitre phraseur auto-suffisant qui a épaté les
« jeunots » de Smolny, au point de le laisser se pavaner
cent pages sur son « moâ » en introduction à l'oeuvre
de Rosa Luxemburg.
4Sic !
Pas le nazisme, comme le claironnent la majeure partie des
historiens officiels et leurs lecteurs anarchistes et gauchistes.
5Lire
ce tract sur mon deuxième site, Archives maximalistes. ET aussi
voir le superbe recueil des articles et tracts des RKD dans la revue
de François Langlet, Tempus Fugit.
6On
invoque l'usage de gaz moutarde (ah 14-18 quand tu nous tiens!) par
Assad comme hier des gaz incapacitants par Saddam Hussein... ou
oubliant les fabricants !
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