L'infanterie est l'ensemble des
unités
militaires devant combattre à pied, le soldat étant appelé
fantassin. Le mot est emprunté de l'italien infanteria,
dérivé de infante (enfant) qui prit au XIVe siècle
le sens de "jeune soldat, fantassin". A partir du XVIe
siècle l'on distingue désormais les trois armes du combat moderne,
l'infanterie
et l'artillerie
qui prennent une importance croissante, et la cavalerie.
Dans la seconde partie du XVIe siècle.
L'artillerie stagne et la cavalerie est en déclin.
Le pistolet a été adopté par la
cavalerie légère peu avant lors des guerres de religion, bien avant
que Hollywood n'immortalise le cow-boy du XIXe siècle et que les
lobbies de l'armement US n'abonde une artillerie contemporaine
propice aux massacres en milieu scolaire.
Dans son célèbre pamphlet – Le 18
Brumaire de Louis Bonaparte – Marx conclut une longue tirade par
les trois termes militaires :
« Chaque fois que, pendant ces
vacances, s'éteignit le bruit confus du Parlement, et que
ce dernier se sépara pour se répandre dans la nation, il apparut
d'une façon indiscutable qu'il ne manquait plus qu'une seule chose
pour compléter la véritable figure de cette République : rendre
ses vacances permanentes et remplacer sa devise : Liberté,
Egalité, Fraternité ! par les termes non équivoques de
: Infanterie, Cavalerie, Artillerie ! ».
Non équivoques en effet les trois
corps d'armée qui réprimèrent les révolutions européennes du
XIXème siècle alors que les cow-boys de l'Ouest américain
pourchassaient et massacraient les indiens à coups de pistolets.
Avec cette parodie militaire de la trilogie jacobine poussiéreuse,
Marx dénonçait la dictature du Capital. Il aurait pu tout aussi
bien ajouter pour les cow-boys « muflerie, cavalerie,
boucherie ».
Avec l'idéologie multiculturaliste et
pieusement antiraciste qui préside à la diffusion de la morale
idéologique, le triptyque revient à la mode1,
avec sa traditionnelle connotation religieuse (la trinité : le
père, le fils et le saint esprit)2.
Mais, fondamentalement, comme toutes les religions, la politique
bourgeoise procède de la culpabilisation. Alors que nos (petits)
hommes d'Etat mènent de sanglantes guerres de rapine pétrolière ou
simplement « géocommerciales », ils n'aiment jamais tant
que de poser aux donneurs de leçon de morale. Leur antiracisme, je
le répète, n'est qu'une version bâtarde de l'antifascisme, cette
idéologie de guerre qui a tant triomphé depuis un demi-siècle au
point de faire presque passer le capitalisme pour un enfant de
choeur.
Il est ingrat pour un épistolier de
traiter de l'actualité politique bourgeoise, car elle abaisse, elle
lasse, elle noie l'essentiel.
Le vocabulaire des politiciens se
nourrit de plus en plus du terme phobie3.
Les électeurs « ont peur », « fantasment »,
ou « sont dévoyés » (= détournés du bon sens et de la
vertu) mais pas encore tous des voyous...abstentionnistes. La
qualification des partis devient affectueuse : « M.Sarkozy
ne laissera pas souiller le drapeau de sa famille ». Un parti
bourgeois oligarchique est donc une famille, et non pas un racket de
profiteurs.
Pour une saillie, pas vraiment fausse,
d'une ex-groupie sarkozienne, la morale bourgeoise fût révulsée.
Non pas qu'on lui reprocha un constat mais surtout d'avoir osé
utiliser le mot race, d'avoir prétendu qu'il était dans la
dictionnaire et que même le grand Charles l'avait utilisé. Tout le
monde il est beau, tout le monde il est gentil, aurait dit Jean
Yanne.
L'émotion est là aussi quand
« l'immonde » Le Pen se livre à une inqualifiable
« transgression » (cf. Le Figaro et les Bedos et bedeaux
ripoublicains) en plein parlement européen en présence des deux
sommités nationales Merkel et son vice-chancelier Hollande.
Libération, le quotidien des gauchistes fans de Merkel et des
migrants (comme Alternative libertaire en voie de supplanter Abbé
Road), applaudit la brillante réplique du président français à la
sorcière Le Pen. Non pas qu'il fût brillant, il est vif et malin,
mais il a triomphé sans mal de la méchante « fasciste »
(Mélenchon a été autorisé par avis justicier de la qualifier
ainsi) laquelle, croyant son objection triomphante tomba dans les
rets de la rhétorique vulgaire du véloce Hollande. Celui-ci réussit
étonnamment à chaque fois à clouer son adversaire de paillettes
avec l'anaphore, encore et toujours, c'est simple mais efficace.
Après une série, non destinée à la sorcière en apparence, une
série de « elle peut sortir de l'Europe », où la gourde
se mit à applaudir à tout rompre comme pour mieux croire qu'elle
gardait les rieurs de son côté, il assena : « pour enfin
sortir de la démocratie », soulevant un tonnerre
d'applaudissements des parlementaires bourgeois avec le sourire
retrouvé de la chancelière, jusque là affichant une mine maussade.
Cassée la Marine !Dégage « fasciste » !
La charge anti-européiste de Marine
eût pu être commise par le comique troupier Mélenchon, elle
n'était en rien fasciste mais confirmait le dicton peu connu :
« Seule, l'Allemagne fait peur, seule la France fait rire ».
Sauf que les rieurs étaient majoritairement europhile, islamophile
et germanophile. Les observateurs éclairés de « C' dans
l'air », les Barbier et Rouqette, ont convenu qu'il y avait eu
transgression présidentielle, europhobie avérée et germanophobie
exagérée, car l'Allemagne peut faire sa maligne, elle est quand
même « protégée par l'armée française » ! Ils
ont convenu que « nos dirigeants » ne maîtrisent pas le
flux des migrants.
APRES LE FACE A FACE « musclé »
(par l'anaphore) L'ANTIFASCISME DE CIMETIERE
Dès le lendemain, Hollande ne se gêne
pas pour en remettre une couche, de la nouvelle marmelade :
antiracisme (sémantique) et antifascisme de naphtaline, et il suffit
pour nous, révolutionnaires classistes, de lire « la voix de
son maître » et le cerveau rachidien des gauchistes,
Libération :
« Entièrement au charbon. On ne
pourra pas accuser François Hollande d’avoir mégoté la réponse
de l’Etat face à la montée du discours populiste. Après son
face-à-face
musclé avec Marine Le Pen, mercredi au Parlement européen à
Strasbourg, détourné à des fins de politique hexagonale, le
chef de l’Etat était jeudi dans son exercice favori: le discours
mémoriel. De quoi, toujours, tirer des leçons pour le présent et
se présenter en père de la Nation au-dessus de la mêlée. De quoi,
surtout, incarner le rempart ultime face à l’extrême droite. Le
tout à deux mois des régionales, dix-huit mois de la présidentielle
et dans une région Paca qui pourrait tomber aux mains du FN –lequel
hurle d'ailleurs à la campagne politique déguisée en visite
officielle.
Certes le chef de l’Etat a visité un lycée et annoncé que le
projet de loi faisant du racisme une circonstance aggravante dans
tout délit, serait prêt avant la fin de l’année. Mais la
présence à ses côtés de Najat Vallaud-Belkacem et de Christiane
Taubira ressemble à un démenti par l’image opposée à ceux qui
parlent de la France comme d’un pays de «race blanche». Au camp
des Milles, près d’Aix-en-Provence, d’où partirent plus de
2 000 Juifs français en 1942 et qu’il qualifie de «Vel
d’Hiv du Sud», François Hollande se pose en garant d’une
«mémoire citoyenne, celle qui relie, celle qui unit […] face
aux faussaires de l’histoire et aux négationnistes».Parallèle avec les années 30
Le message se veut historique et général mais Hollande ne tarde pas à foncer tête baissée dans le débat politique. «Nous sortons à peine d’une grave crise économique qui peut laisser un sentiment d’abandon et déclassement», reconnaît le président, qui attaque «ceux qui utilisent ces angoisses pour séparer, diviser et parfois détester». Juste avant lui, le président de la fondation du camp des Milles, Alain Chouraqui, a dénoncé la «montée de l’intolérance et des inégalités […] la tentation de la pureté identitaire qui, par refus de l’altérité, conduit à la violence de masse».Pour Hollande, le parallèle avec les années 30 est plus que valable, cette époque où «la première digue à sauter fut celle des mots». «Il était alors acceptable presque banal de tenir pour méprisable celui qui était différent, acceptable qu’on puisse rabaisser les Juifs et les étrangers à longueur d’articles», rappelle-t-il dans la pénombre de l’auditorium de l’ancienne fabrique de tuiles devenue camp de transit géré par Vichy. »
Nul nouveau fascisme à l'horizon, et ce n'est pas le souvenir de la mémoire des saloperies du nazisme qui pourrait empêcher l'invention de nouveaux ennemis diaboliques, ni la démocratie des ripoublicains et des socialistes enrichis qui voudrait faire cesser leurs guerres impérialistes. Malgré un titre accrocheur, l'OBS ne voit pas venir la troisième guerre mondiale, mais laisse le national-souverainiste Chevènement, hostile à la « russophobie ordinaire », glisser que la Russie compte 20 millions de musulmans et que (dans le même paragraphe) « le terrorisme djihadiste est un défi vital ». Est-ce donc le nouveau fâchisme ? Est-ce la faute aux musulmans en général ? Méli-mélo antiraciste et allusions parallèles au « terrorisme islamique », sans oublier les grossiers mensonges d'Etat des présidents successifs (avant tout chefs de guerre) protégés par « un rempart de mensonges » (Churchill)... Notre subconscient nage dans l'inconscient. Comme on peut comprendre la « phobie » qui s'est emparée du subconscient occidental, pacifique et démocratiquement charitable, lorsqu'il a perçu que le héros du Thalys avait été poignardé aux fins fonds des Etats Unis. Encore un vengeur de l'islam ? Non, ouf, simple bagarre de rue.
Enfin, pour clore ce mois édifiant de propagande antiraciste et démocratique, la Tunisie fragile se voyait attribuer le prix Nobel de la paix. De la paix avec le terrorisme « islamique » ou avec la « guerre mondialisée » ?
1Je
l'avais remarqué il y a une dizaine d'années dans mon livre sur le
nazisme : « ein Volk, ein reich, ein Führer » et
son pendant collabo « travail, famille, patrie ».
2C'est
ce qui donne l'aspect zarbi à la religion catholique et qui fait
marrer les musulmans, posant l'ubique question de qui prier. Réponse
d'un site bigot ! « Question : "Qui
devons-nous prier, le Père, le Fils ou le Saint Esprit ?"
Réponse : Toutes nos prières devraient s’adresser à notre Dieu trine : Père, Fils, et Saint Esprit. La Bible enseigne que nous pouvons prier l’un d’entre eux ou les trois, puisque les trois sont Un. Nous prions le Père avec le psalmiste : « Prête l’oreille à mes paroles, ô Eternel ! Ecoute mes gémissements » (Psaume 5 : 2). Nous prions notre Seigneur Jésus-Christ, de la même façon que le Père, puisqu’Ils sont égaux. En effet, la prière adressée à un membre de la Trinité est une prière qui s’adresse aussi à tous les autres membres de la Trinité. » Kafka revient !
Réponse : Toutes nos prières devraient s’adresser à notre Dieu trine : Père, Fils, et Saint Esprit. La Bible enseigne que nous pouvons prier l’un d’entre eux ou les trois, puisque les trois sont Un. Nous prions le Père avec le psalmiste : « Prête l’oreille à mes paroles, ô Eternel ! Ecoute mes gémissements » (Psaume 5 : 2). Nous prions notre Seigneur Jésus-Christ, de la même façon que le Père, puisqu’Ils sont égaux. En effet, la prière adressée à un membre de la Trinité est une prière qui s’adresse aussi à tous les autres membres de la Trinité. » Kafka revient !
3"philie"
est aussi présent de plus en plus dans la nouvelle sémantique
politique. Finkielkraut dénoncé par un article haineux de l'Obs
(une certaine Aude Lancelin) « alimente la xénophilie »,
avec une constance « venimeuse au sein de la petite troupe
médiatique des essayistes « néoréactionnaires ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire