De l'exode rural au
capitalist dream...
La
question de la migration ou de l'immigration est de plus en plus
complexe et sans solutions nettes à court terme. Elle génère
autant de fantasmes que de raisonnement faux ou simplistes. Elle
n'est pas une question qui relèverait des seuls gouvernants ni
prolétarienne en soi. Elle sert de référence ou de défouloir
politique aux démagogues des partis des uns et des autres sans être
abordée sérieusement au plan historique, industriel et social.
Comme par hasard, à l'époque de la chute du bloc russe, alors que
la bourgeoisie US dresse un mur face au Mexique, la question de
l'immigration devient aussi un discours central en Afrique de
l'Ouest, la xénophobie est encouragée; on invente même le concept
d'ivoirité!1
La
décadence du capitalisme, une démographie qui ne peut plus être
absorbée par l'industrie mondiale ni plus considérée comme simple
reproductrice d'une "armée de réserve" du chômage, et
des guerres incessantes qui jettent des centaines de milliers de
personne sur les routes de la misère et plus directement vers
d'immenses camps de réfugiés, tout cela vient modifier toute
compréhension du phénomène de migration mondiale à la manière du
passé, celui de la deuxième moitié du XXe siècle en tout cas.
Partout
les puissances dominantes ont dressé des murs ou développés des
moyens de surveillance et de refoulement sophistiqués, de Lampedusa
à Jerusalem mais aussi en Afrique et à la frontière du Mexique et
des Etats Unis où, depuis 1989, 1132 km de tronçons de mur, de
surveillance électronique et de barrières anti-véhicules tentent
d'empêcher tout franchissement frontalier aux "clandestins".
D'une
façon générale, comme expression de la misère exponentielle
provoquée par la crise capitaliste le nombre des clandestins, s'il
n'excède pas forcément le nombre des "admis" pose un réel
problème, quoique pas à tout le monde, pas aux exploitants
agricoles ni aux patrons d'usine près de la frontière du Mexique
versant USA, et encore moins aux gauchistes angéliques. Le
questionnement en Europe posé par l'afflux de clandestins à Calais
ou à Lampedusa est qualifié de xénophobe par les biens pensants
autistes – mais c'est de l'ordre du débat, on n'égorge pas ici -
mais
que penser du sort réservé au Mexique par les sinistres groupes
para-militaires aux pauvres travailleurs clandestins pris dans leurs
sales filets?
Indépendamment
des marchands de sommeil et de travail payé au rabais, et des
agitateurs moralistes professionnels de l'impuissance politique, la
bourgeoisie mondiale démontre depuis un demi-siècle une incapacité
à analyser et à prévoir les conséquences à long terme de la
migration : le migrant n'est pas un individu rationnel qui
choisit le départ quand les politiques se durcissent, le processus
migratoire s'inscrit dans le temps long (recherche d'ascenseur
social, tradition migratoire, migration politique, migration de
survie..)2
alors que les mandats électoraux des délégués politiques du
capitalisme ne durent que quelques années.
L'inadéquation entre les objectifs et les mesures
aléatoires des Etats bourgeois qui laissent le phénomène
migratoire dans un flou intégral; par exemple en militarisant la
frontière avec le Mexique, la bourgeoisie américaine renforce les
réseaux illégaux et ne réduit pas le flux de migrants
principalement mus par la dépendance de leurs pays de départ aux
transferts financiers. Obama qui avait promis dans son discours
électoral de régulariser tous les sans papiers a dû faire marche
arrière face à la réalité; son rival Mc Cain s'était tiré une
balle dans le pied en prônant une solution vaine: sanctionner les
employeurs de sans papier afin de réduire le flux de migrants
économiques.
Il n'est plus possible de réguler l'immigration
comme au temps du travail forcé3
et aléatoire sous la colonisation où, époque des trente
glorieuses, la migration du travail restait motivée par la recherche
de revenus additionnels, avec un caractère saisonnier, sans
regroupement familial au pays de destination. Chaque puissance
coloniale gérait sa propre main d'oeuvre "importée".
L'accession aux indépendances nationales a brouillé les cartes pour
la provenance des diverses anciennes colonies, la migration de
travail en son double politique: recherche du refuge politique face
aux dictatures du nouveau tiers-monde et surtout fuite de la misèrede
"jeunes capitalismes" mort-nés cornaqués par des
camarillas de partis militaires. L'immigration individuelle, la
survie et la débrouille, tend à prendre le pas sur une ancienne
immigration plus communautaire, plus solidaire, plus ouverte à
l'intégration ouvrière, et flirte avec des réseaux criminels4,
voire islamistes désormais.
Pour reconstruire au lendemain de 1945, les pays
détruits d'Europe et en particulier la France auront besoin de faire
venir massivement la main d'oeuvre des colonies, fixant une
population bariolée qui a établi ses quartiers depuis des
générations et fait partie naturellement de la France: Barbès pour
les Algériens, Montreuil est aujourd'hui le plus grand village
soninké au monde. De nos jours, alors qu'il ne s'agit plus de
reconstruire, mais de mieux répartir, indépendamment des chiffres
maquillés ou pas des instances statistiques internationales, il
existe un flux, une amplification significative et non maîtrisable
de migrations transcontinentales face aux conflits armés
terrifiants, aux crises environnementales cycliques et à
l'effondement non seulement de pans entiers économies industrielles
occidentales mais aussi du "commerce de commission"5.
Enfin, si on peut relativiser le cas de
l'immigration en Europe ou aux Etats Unis, et que le phénomène des
réfugiés et des "déplacés" est bien plus considérable
encore en Asie et en Afrique, sans compter par exemple les pays
arabes limitrophes du terrible conflit en Syrie, il n'en reste pas
moins qu'on n'en est qu'au début, que l'explosion des migrations
internationales – non comme rationalité économique et
industrielle mais comme fuite éperdue – n'en est qu'à son début,
les arrivées massives aussi bien sur les marchés du Sud que du Nord
se profilent face au nombre croissant d'Etats en déroute (Somalie,
Soudan, Yémen, Afghanistan, Irak, Libye, Mali, République
Centrafricaine, etc.).
Il faut bien le souligner enfin, la rencontre de la
courbe démographique des migrations planétaires et d'un capitalisme
qui étouffe ou veut annihiler les forces productives en surplus,
pose non le simple problème de gérer la misère du monde, mais de
réorganiser entièrement la société hors du capitalisme, sinon
celui-ci, tôt ou tard, "régulera" démographie et
immigration par la guerre mondiale.
Deux idées majeures nous guideront au cours de cet
article:
L'immigration, même difficilement contrôlable,
reste indispensable au capitalisme. Ce n'est pas le cas pour le
prolétariat car ce phénomène peut être utilisé en trompe l'oeil
pour le diviser, le pousser à l'absence d'estime pour lui-même, et
au repli autarcique national ou ethnique. L'immigration vient plus
participer de l'exhibition de la misère du monde et refléter
l'anarchie grandissante du mode de production capitaliste.
L'immigration traitée comme une généralité, au lieu
d'addittionner ou d'unifier les mécontentements sociaux contre les
élites dominantes cyniques, ou de féconder une prise de conscience
révolutionnaire prolétarienne, avive les divisions de la misère.
Il faut sérier les divers types d'immigrations, les majeures des
mineures, la migration des prolétaires de celle des aventuriers.
Mais même après avoir fait cela on ne trouvera pas la science
infuse de l'unité internationale autrement que dans des événements
politiques et sociaux qui dépassent l'analyse sociologique ou
empirique, et qui, nous l'espérons favoriseront l'unité de classe
inter-nationale et anti-ethnique.
IMMIGRATION NATURELLE OU EXODE ACTUEL?
Est-ce la porte ouverte aux HORDES AFFAMEES promises
par Louis Dumont dans les années 1960?
Non et pour deux raisons qui vont vous surprendre.
La première est que ce ne sont pas les plus pauvrent qui migrent et
émigrent, ni les moins qualifiés, ce sont bien plus souvent les
enfants de cette petite bourgeoisie du tiers-monde flouée par les
libérations nationales fictives qui veulent tenter de parvenir
ailleurs ou maintenir leur statut social. La deuxième, et c'est un
phénomène plus intéressant, est le développement de la migration
de femmes seules; selon Papa Demba Fall: "la migration
internationale est de plus en plus un lieu d'expression de femmes qui
migrent seules et de manière autonome afin de satsifaire les besoins
liés au statut de chefs de ménage"6.
L'analyse est restrictive, la migration féminine n'a pas eulement
une causalité familiale mais aussi et peut-être surtout une fuite
face au machisme religieux dominant dans les pays du Sud. Et la
"fuite des cerveaux" s'explique par le désir d'échapper
aux dictatures militaires (comme l'enfer carcéral d'Erythrée).
Contrairement aux divers naïfs ou anges bcbg du
gauchisme ou du maximalisme ringard, ce constat nous amène à dire
que ces migrations ne sont pas plus naturelles que ne l'était le
travail forcé par le colonisateur avant 1946, ni une prolongation de
la régulation naturelle du besoin de main d'oeuvre au niveau mondial
par le même capitalisme que celui florissant de jadis. P.Demba Fall
a raison de qualifier plutôt le phénomène migratoire moderne d'
"exode international". L'exode, dans l'histoire et comme
phénomène n'est ni une partie de plaisir ni un signe de progrès,
c'est le nom donné à la fuite massive de populations civiles devant
une guerre ou une catastrophe naturelle. Exode de personnes de plus
en plus seules, coupées de toute communauté, l'émigration dans les
pays africains confirme, ce que d'aucuns s'échinent à ne pas voir
en Europe, que "les préjugés ethniques et religieux
restreignent singulièrement les possibilités d'intégration"
(P.Demba Fall).
L'immigration ne participe plus au développement du
capitalisme ni de la classe ouvrière, comme au XIXe et XXesiècle.
La demande chronique de main d'oeuvre corvéable
dans les services et le bâtiment ne s'accompagne ni d'une solidarité
ni de garanties sociales comme pour la classe autochtone. Même
l'argument du vieillissement dans les pays riches se retourne contre
les prolétaires européens qui ont encore besoin de travailler
puisqu'on éloigne leur retraite face à la "préférence jeune
immigré et soumis". Même l'argument de la nécessité de
maintenir de hauts taux de production en pays riches ne tient pas la
route puisque les "délocalisations" permettent d'exploiter
mieux encore les possibles immigrés s'ils restent chez eux!
Il est devenu à la mode chez les élites politiques
bourgeoises de compatir à "l'échec du développement" et
à "la faillite de l'aide au développement" du Sud. Les
libérations nationales n'ont pas tenues leurs promesses "d'égaliser
le développement du capitalisme moderne", mais tous les pays
dits développés et dominants n'ont pas tenus leurs promesses de
consacrer 0,7% de leur PNB à l'aide au développement.
UNE MYSTIFICATION DATANT DU REPARTAGE DU MONDE EN
1945
Le 20 janvier 1949, Harry Truman, le président
américain qui a signé la fin de la guerre, lance au monde un appel
au développement d'une aide aux pays du tiers-monde destinés à
être détachés des pays colonisateurs, plus pour faire face au
danger "communiste stalinien"que pour éradiquer la misère:
"Nous devons nous engager à bâtir un nouveau programme mettant
à profit nos avancées technologiques et notre progrès industriel
pour aider au relèvement et à la croissance des aires
sous-développées. Plus de la moitié des peuples du monde vit dans
des conditions proches de la misère. Leur nourriture est
insuffisante. Ils sont victimes de la famine. Leur vie économique
est primaire et stagne. Leur pauvreté est un handicap et une menace
pour eux et pour les zones plus développées (sic!). Pour la
première fois dans l'histoire, l'humanité possède la connaissance
et la capacité de sortir de la souffrance ces peuples.
Les Etats Unis sont à l'avant-garde des nations
pour le développement des techniques industrielles et scientifiques.
Les ressources matérielles que nous pouvons apporter pour aider les
autres peuples sont limitées. Mais nos ressources impondérables en
connaissance technique sont en croissence constante et inépuisable.
Je crois que nous devrions rendre disponible aux peuples pacifiques
les avantages de notre stock de connaissances afin de les aider à
réaliser leur aspiration à une meilleure existence. Et, en
coopération avec les autres nations, nous devrions favoriser
l'investissement dans les aires qui ont besoin de développement.
Notre but devrait être d'aider les peuples libres
du monde (resic!), par leurs propres efforts, à produire plus de
nourriture, plus de vêtements, plus de matériaux d'habitation, plus
de pouvoir pour alléger leurs fardeaux".
Depuis la fin de la fiction de l'hyper-puissance
russe, si l'aide ronflante promise ne s'est pas développée
extraordinairement, le baratin multicultiraliste est venue couvrir
les fausses promesses. L'aide d'urgence apparaît ponctuellement plus
que l'aide dite durable.
La vérité est toute simple pour expliquer cette
aide aléatoire, versatile et parcimonieuse: LE CAPITAL A BESOIN DE
LA MAIN D'OEUVRE DES PAYS DU SUD. Si l'aide avait été et était
conséquente, l'immigration de travail aurait été infime.
Evidemment que les petits bourgeois ou les prolétaires dans les pays
sous-développés développés à leur tour avec une industrie
moderne et leurs riches matières premières, ils n'auraient pas
besoin de s'expatrier au loin. C'est pourquoi toutes les instances,
conseillers gauchistes des multinationales et des partis officiels
s'ingénient à découpler aide au développement de la question de
la "fuite immigrée" vers moins de misère7.
Et chacun de nier qu'un réel développement du capitalisme dans les
zones arriérées (mainenues dans l'arriération après avoir été
pillées) aurait pu tarir l'immigration massive depuis une trentaine
d'années. On affirme même que l'aide au développement du SUD
favorise les immigrations; ce qui est vrai puisque par exemple l'aide
à la scolarité permet de fuir plus rapidement des pays dirigés par
des caciques militaires corrompus en ayant une chance d'être
intégrable en pays riche.
Sur Wikipédia, la propagande gauchiste-bourgeoise
masque le truc pour le rendre acceptable (le marchande de
l'immigration comme donnée naturelle du "libéralisme humaniste
et antiraciste": "Les représentations dominantes (sic)
actuelles sur les migrations internationales dans les pays européens
se sont forgées dans un contexte de crise économique et de
précarisation de l'emploi qu'ont connu ces pays à partir des années
1970. L'arrêt des migrations de travail, encouragées durant la
période précédente des Trente Glorieuses fut l'une des premières
mesures, fortement médiatisée, pour faire face à la montée du
chômage. Constamment réaffirmé depuis et souvent renforcé, cet
arrêt des immigrations de travail s'est transformé un temps en
France en politique d' "immigration zéro", afin de
répondre, entre autres, à la montée de l'intolérance et de la
xénophobie".
Le "entre autres" est risible quand l'on sait qui attise quoi.
Le "entre autres" est risible quand l'on sait qui attise quoi.
Il faudrait ouvrir grand les frontières à la fuite
immigrée du monde entier car, nous dit-on, par après, les
politiques de contrôle aux frontières coûtent bien trop cher! Un
internationaliste de salon bourgeois nous explique ensuite:
"En restreignant trop la liberté de
circulation, on affecte négativement les échanges de toutes sortes
entre pays et on limite les possibilités de formation au Nord des
jeunes élites des pays en développement".... lesquels petits
bourgeois s'empresseront de réussir carrière au Nord en oubliant
leur Sud misérable!
L'AIDE DES MIGRANTS A LEUR PAYS D'ORIGINE EST UN PIS
ALLER
Pour les naïfs qui pensent encore que l'immigration
serait un phénomène constitutif d'une classe prolétarienne
internationale, il suffit d'examiner le rapport qu'ils maintiennent
au pays. Un rapport de sujétion et de dépendance à leur Etat
national et à leur famille. L'envoi des fonds des travailleurs
émigrés à leur pays – source de devise appréciable pour les
balance sde paiement des pays d'origine - serait supérieur à toute
l'aide publique internationale à développement des laissés pour
compte du développement inégal du système capitaliste. Ce n'est ni
un péché ni une honte, mais la preuve d'abord de l'incapacité du
Capital à développer la même productivité partout et d'autre part
un dévouement louable de prolétaires besogneux, qui peuvent encore
moins avoir envie de faire grève qu'une mère seule ni risquer
d'être renvoyés au pays pour trouble à l'ordre national français,
avec rétention de salaires8.
Mieux encore, l'exportation du surplus de main
d'oeuvre non qualifiée, comme celle de cadres au chômage, constitue
une soupape de sécurité à des troubles sociaux récurrents dans
les pays du Sud.
Les grandes puissances maintiennent une attitude
charitable face au Sud, manient promesses et leçons fallacieuses
pour maintenir arriération économique et religieuse afin de
conserver ces immenses réservoirs de main d'oeuvre, et refuse un des
mots d'ordre du communisme:
Tu aideras mieux ton prochain si tu l'apprends à
pêcher plutôt qu'en lui donnant du poisson.
1"Boucs
émissaires commodes, accusés de tous les maux, les immigrés sont
tenus pour responsables de la criminalité et de l'insécurité qui
règne dans les centres urbains. Le développement des sentiments
nationalistes ou xénophobes trouve très vite un écho favorable
dans toutes les couches sociales (...) loin de constituer un fait
isolé, on constate que des pays jadis considérés comme des foyers
d'accueil sont devenus des pays d'émigration ou ont clairement
réaffirmé, à travers la politique dite de préférence nationale,
leur hostilité à l'égard des étrangers (...) La liste est longue
de ressortissants africains expulsés d'un pays voisin. Aucun pays
n'échappe à cette pratique qui prend parfois une tournure d'autant
plus macabre que la diffusion en temps réel de l'événement
provoque des scènes de vengeance dans le ou les pays d'origine des
victimes" (cf. La dynamique migratoire ouest africaine de
P.Demba Fall).
2Pour
certains groupes ethniques (Mauritanie, Mali, Sénégal) la
migration est un rite de pasage dans le cursus individuel, "il
faut partir pour être un homme", avoir un statut social; le
capital social est d'avoir déjà un membre de la famille sur place
au coeur d'un réseau d'accueil structuré "qui fonctionne
comme un des principaux leviers de l'exode international" (cf.
P. Demba Fall), op.cit.).
3Aboli
en 1946, abolition trop tardive pour empêcher le processus des
libérations nationales, pilotées par les deux grands blocs rivaux
pour dépouiller un peu plus les puissances vaincues de 1918 et
1945. Le recutement de travailleurs immigrés sera désormais opéré
par des bureaucrates spécialisés des colonies d'origine, en lien
avec les patronats respectifs dans les ex-métropoles colonialistes,
au fur et à mesure...
4"C'est
dans le souci de rebondir que des migrants quittent leur première
destination pour s'installer dans un nouveau pays de cocagne. Hommes
seuls, ils n'hésitent pas à intégrer les réseaux occultes ou
criminels" (cf. P. Demba Fall, p.13, écrit en 2007 et
utilisant un document de 1999, La population africaine au XXIe
siècle). Relevant le "culte du migrant" (que l'on trouve
chez tout jeune africain, comme chez tout révolutionnaire de salon
européen), Demba Fall décrit le nouveau parcours du combattant:
"Ceux qui ne peuvent se procurer un visa auprès des services
consulaires voires des réseaux mafieux de leur pays d'origine,
choisissent alors d'emprunter les routes du Sahara (qui) relève de
la terre promise et est plus qu'aléatoire".
5Classique
dans le tiers-monde, dont traitait Marx et auquel je fais référence
dans mon livre "Immigration et religion".
6Cf.
La dynamique migratoire ouest-africaine entre ruptures et
continuités, Dakar 2007.
7Sauf
les ONG dont l'objectif, inavoué comme dit Semba Fall, est tout de
même "comment aider les Africains à retourner ou à rester
chez eux".
8C'est
bien pire en Afrique lors d'expulsions de travailleurs combatifs,
qui pose la question d'une sécurisation des transferts de fonds:
"La perte de biens enregistrés par des migrants lors
d'expulsions brutales (600 ouest africains expulsés de Zambie en
1984) ou de tragiques événements survenus dans le pays d'accueil
(240 000 mauritaniens rapatriés du Sénégal et 80 000 sénégalais
chassés de Mauritanie en 1989) pousse les migrants à envisager,
avec les banques de leur pays d'origine, des systèmes de transport
de fonds plus fiables (...). Mais notez bien l'immigré
s'embourgeoise:"si une bonne partie des revenus du migrant est
affectée à l'entretien des familles restées au pays, le migrant
désormais préoccupé par le prestige lié à la propriété
immobilière, s'oriente de plus en plus vers l'amélioration
qualitative de l'habitat" (cf. Demba Fall). Après
l'ouvrier-consommateur on ne jettera tout de même pas la pierre à
l'immigré-consommateur...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire