« Du point de vue de la classe ouvrière et des masses laborieuses des peuples de Russie, le moindre mal serait la défaite de la monarchie tsariste et de ses armées qui oppriment la Pologne, l’Ukraine et nombre d’autres peuples de Russie, et qui attisent la haine nationale afin de renforcer le joug des Grands-Russes sur les autres nationalités et de consolider le pouvoir réactionnaire et barbare de la monarchie tsariste ».
Lénine (« Les tâches de la social-démocratie révolutionnaire dans la guerre européenne », 6 septembre 1914).
Habitué aux mensonges de guerre je doutais depuis quelques jours de la percée de l'armée ukrainienne armée par Etats-Unis et Etats européens, elle vient d'être confirmée par la panique et pantalonnade de Poutine. Panique que l'invocation de l'arme nucléaire et annonce d'une mobilisation forcée comme chair à canon pour des milliers de jeunes russes. La menace du nucléaire c'est de « bonne guerre », « pure propagande », car Poutine n'est pas seul à décider, même s'il sait qu'il va devoir défendre sa peau désormais, et chèrement. Je rappelle qu'au temps du cinglé Trump, un haut responsable militaire chinois avait téléphone à son homologue américain, s'inquiétant que le faux blond puisse appuyer sur le bouton, et celui-ci lui avait répondu : « ne vous inquiétez pas ce n'est pas Trump qui décide »1.
Plus frappante est la réaction de la population russe, soudaine et intransigeante. Des milliers ont défilé partout criant « Poutine dehors », d'autres se sont précipités pour prendre l'avion. Des centaines de manifestants ont déjà été mis sous les verrous avec des menaces de dizaines années de prison pour désertion. J'ai dit mon indignation à plusieurs reprises face à une classe ouvrière russe amorphe. Je me trompais en partie, pour la simple raison que la population russe vivait comme nous la guerre en Ukraine, comme quelque chose de lointain ; sauf quand on vient lui demander de se sacrifier pour une guerre qui ne fût ni rapide ni économe en massacre de soldats russes. Ensuite la classe ouvrière n'apparaît toujours pas comme telle. En tout cas les millions de russes ne se sentaient pas concernés ou pratiquaient le politique de l'autruche, ce qui n'est plus possible quand sonne la trompette de l'impôt du sang.
Ce sont surtout les couches petites bourgeoises , intellos et artistes, qui sont les premières à protester2. D'ailleurs le ministre de la défense s'est immédiatement adressé à elles ; Sergueï Choïgou a déclaré que la « mobilisation partielle » ne concernait que les hommes ayant une expérience militaire, pas les conscrits ni les étudiants ». Le bureaucrate du Kremlin a été chargé de demander à la population de faire preuve de patience en attendant que la loi soit clarifiée... piètre correction dans la panique face à cet ordre de mobilisation bancal et peu convainquant de la part d'un Poutine qui louchait en suivant son prompteur.
Poutine est conduit à faire n'importe quoi pour l'heure et c'est un tournant capital qui va tout bouleverser dans les jours à venir. L'armée et les généraux sont déficients. La Russie intra-muros n'est pas du tout préparée à la guerre (qui ne passait jusqu'à maintenant que pour une « opération spéciale »). La pitoyable intervention télévisée de Poutine n'est qu'un aveu de sa déroute militaire. Le dilemme est simple : à courte échéance soit il parvient à réorganiser l'armée, soit il saute. Curieux que les médias n'ébruitent pas l'attentat dont il a été l'objet où une voiture de son escorte a sauté. Le lecteur du prompteur a fait référence à la chute de l'URSS mais pas au cuisant échec en Afghanistan3. En tout cas si la défaite en Afghanistan a pris dix ans, cette guerre en Europe n'aura pas pu excéder... ne pourra pas excéder quelques mois. Poutine est désormais seul, lâché par l'Inde et la Chine et des militaires et députés4...
L'appel à la mobilisation de 300.000 réservistes (nombre équivalent à celui des soldats ukrainiens) ne tient pas debout. Il faudrait les former et la débandade suite à cette annonce, fait augurer un risque de sédition généralisée. L'appel était douteux dès ce matin ; en réalité il est destiné à ceux qui sont au front, démoralisés, où les désertions se multiplient, pour prétendre leur insuffler l'énergie de combattre pour une cause (impérialiste) perdue. Enfin si, sur le plan politique et sociale c'est la catastrophe sans les moyens de la conjurer, c'est déjà cuit sur le terrain militaire.
Ancien des guerres d'Irak et d'Afghanistan, le général Ben Hodges a commandé l'armée américaine en Europe de 2012 à 2017, au moment de l'annexion de la Crimée et de la guerre dans l'est de l'Ukraine, il a répondu à une question de l'Express :
« Les jours prochains seront déterminants pour l'issue du conflit. Nous sommes à un moment décisif, car les Russes sont en sérieuse difficulté. Pour commencer, ils n'ont pas autant de soldats qu'ils l'avaient annoncé. Tous les rapports vont dans le même sens : le moral des troupes russes est en baisse, il y a des désertions, de nombreux commandants russes ont été tués. Il y a un cas de mutinerie sur un navire en mer Noire. Les Russes envoient au front des appelés du contingent peu ou pas entraînés. Bref, rien ne se passe comme prévu. Les Russes sont en mauvaise posture et ils le savent. Pour étoffer leur armée, ils sont réduits à demander l'aide de 16.000 combattants étrangers notamment syriens. En vérité, les Russes ne vont pas tenir longtemps avec de tels problèmes de ressources humaines ».
En réalité, Poutine sait très bien désormais que son principal ennemi c'est le peuple russe, et il fera tout comme ses compétiteurs à la solde de l'impérialisme américain pour que la protestation n'émane pas ou de semble même pas émaner de la classe ouvrière ; comme en 1945 où ils ont tous fait croire que le prolétariat avait compté pour du beurre et que le monde avait été sauvé par staliniens et démocratie du dollar. En face tous les médias ne cessent de vanter le courage patriotique des soldats ukrainiens, dont un chef militaire ce soir encourageait les troupes « à détruire les mobilisés russes », en guise de coup de chapeau au sanguinaire Poutine.
ET LA PROTESTATION DE CLASSE CONTRE LA GUERRE IMPERIALISTE ?
Nous ne savons pas encore comment les diverses sectes et particules du maximalisme vont réagir et je me fous des gauchistes et de leur soutien à la démocratie « populaire » et autres « libérations nationales ». Ne parlons pas de la Nupes qui est en train de couler grâce à ses stalino-féministes débiles, laissant toute latitude à Macron de jouer le beau Serge au niveau international. Le sommet du ridicule aura été atteint par le CCI (RI) lors de son appel à ses réunions publiques début septembre :
"Après six mois de barbarie guerrière en Ukraine, le prolétariat en Grande-Bretagne donne un début de réponse
Le CCI tiendra, le samedi 17 septembre, des réunions publiques pour discuter de l'accélération de la barbarie capitaliste, démontrée par la guerre en Ukraine ainsi que par l'approfondissement de la crise économique mondiale et l'aggravation des effets du changement climatique. En considérant la réponse de la classe ouvrière internationale, nous accorderons une attention particulière aux importantes luttes ouvrières qui se déroulent actuellement en Grande-Bretagne »
Alors que l'absence de la classe ouvrière s'est fait remarquer partout, on tente ici de nous refaire le coup de « la paix et le pain », comme si les grévistes en GB avaient manifesté pour autre chose que leurs besoins corporatifs ! C'est typique des groupes économistes, c'est le cas aussi de leur queue (Guerre ou Révolution). Poussés à bout par la cherté de la vie les ouvriers (ou ce qu'il en reste) vont faire la révolution contre la guerre. Voire on pourrait supposer que les grèves des prolétaires anglais étaient aussi des grèves contre la guerre en Ukraine. En attendant la religieuse et fumeuse grève générale ces ouvriers ont tout arrêtés pour pleurnicher avec la firme royale !
Heureusement on trouve un texte de désaccord dans ce groupe qui a bien plus la tête sur les épaules, citations !
- le CCI aujourd’hui, en ce qui concerne le rapport de force entre les classes, tend à sous-estimer le sérieux de l’actuelle perte de perspective révolutionnaire de parties du prolétariat, ce qui mène l’organisation à assurer que la classe ouvrière peut retrouver son identité de classe et sa perspective communiste essentiellement à travers les luttes ouvrières défensives.
- la sous-estimation de la dimension théorique de la lutte ouvrière. Sans la lutte de classe quotidienne, il n’y aura ni perspective communiste, ni identité de classe prolétarienne. Ceci étant dit, ni la perspective communiste, ni l’identité de classe ne sont le produit DIRECT de la lutte ouvrière immédiate. Ils en sont le produit indirect, en particulier si l’on prend en compte leur dimension théorique. La lutte de classe prolétarienne n’est pas une révolte plus ou moins aveugle, pas plus qu’elle ne réagit de façon simplement mécanique à la dégradation de sa situation, comme les chiens du professeur Pavlov.
- nous consolant avec les luttes défensives quotidiennes, vues comme le principal creuset de la voie à suivre, ce qui est à mes yeux une concession significative à une approche « économiciste » de la lutte de classe déjà critiquée par Lénine et Rosa Luxemburg au début du XXe siècle. La compréhension que le « prolétariat n’est pas vaincu », qui donnait une vision correcte et très importante dans les années 70 et 80, est devenue un article de foi, un dogme creux, qui empêche toute analyse sérieuse, scientifique du rapport de force ».
Bravo à cet opposant courageux qui ne devrait pas tarder à être éjecté puisque plus dans la ligne économiste et déjà étiqueté « moderniste ».
RETROUVONS NOTRE BON VIEUX LENINE
Lénine défend la position du « défaitisme révolutionnaire », c a d qu'il faut souhaiter la défaite de sa propre bourgeoisie. C'est nouveau et choquant pour les patriotes socialistes ! Et il ajoute malgré tout que désirer et œuvrer pour la défaite de son propre gouvernement ne veut pas dire pour autant souhaiter la victoire du gouvernement adverse (l’Allemagne contre la France, par exemple, comme le souhaita ce pauvre Engels). Hors de question alors pour les révolutionnaires de faire sauter des ponts ou de contribuer militairement à la victoire de l’armée ennemie. Mais au contraire encourager la fraternisation entre les soldats ennemis dans les tranchées ou déclencher des grèves dans les secteurs stratégiques de l’économie. Ainsi, toute tactique révolutionnaire de lutte antimilitariste n’a de sens et ne peut être efficace que si elle contribue à la défaite de son propre gouvernement et de sa propre bourgeoisie. En espérant qu'en face ils fassent pareil.
Cette position n’était en réalité qu’un rappel des positions de principe du mouvement socialiste d’avant la guerre. Appeler à la grève générale insurrectionnelle, voter contre les crédits de guerre, provoquer la fraternisation des soldats, etc., étaient autant de mesures à la portée des principales organisations socialistes européennes qui auraient précipité les événements et facilité la transformation de la guerre mondiale en une guerre civile révolutionnaire entre les classes.
C’est dans cet esprit que Lénine ne cesse de revendiquer le manifeste de Bâle de 1912 de l’Internationale dans sa brochure « Le socialisme et la guerre ». Il rappelle l’exemple de la Commune de 1871 et la révolution russe de 1905 comme des conflits internationaux (la guerre franco-prussienne et la guerre russo-japonaise) qui se sont transformés en guerres civiles, c’est-à-dire en révolutions qui ont renversé par la violence le pouvoir politique des classes dominantes.
La guerre avait dégradé considérablement les conditions de vie et de travail des classes populaires européennes. En France, les ouvriers sont remplacés dans les usines par des femmes et des enfants qui, pour le socialiste Millerand, « n’ont pas de droits ». Il n’y a effectivement plus de droits syndicaux : les réunions syndicales sont à peine tolérées, La période de guerre supprime tous les acquis sociaux.
Contre les acquis du mouvement ouvrier de 1848 les journées de travail peuvent maintenant aller jusqu’à douze heures consécutives et les patrons se concertent sur une baisse générale des salaires. L’Union sacrée avait provoqué une baisse considérable du nombre de grèves. Il faudra attendre l’année 1916 pour qu'elles recommencent. Cependant, pour Lénine, la lutte de classes ne devait pas s’arrêter au seuil des intérêts « nationaux », ni devant aucune considération « patriotique », ni pour de simples questions économiques. La défaite militaire de son propre gouvernement affaiblit l’Etat, aide à libérer le prolétariat de son influence idéologique et rend la transformation de la guerre en guerre civile plus facile. Pour le prolétariat, la défaite de son propre gouvernement est donc gage d'insurrection, enfin était car la bourgeoisie est devenue très forte depuis 1945. Une défaite et éjection de Poutine ne risque d'entrainer la révolution, et, en Ukraine la victoire sera aussi moche que la défaite russe.
Si la défaite est exclue comme mot d’ordre d’agitation, que peut alors le prolétariat ? Comment ne pas le réduire à la passivité au milieu du conflit ? Il ne revient pas au prolétariat de dicter les termes de la paix, du désarmement, des futures frontières après la signature d’accords de paix.
Rosa Luxemburg vient s'opposer à Lénine avec des conceptions caduques. À partir de l’exemple de la Commune de Paris de 1871 ou des Jacobins français, Rosa défendit que la seule politique responsable à défendre par les sociaux-démocrates était la « défense de la patrie » par le peuple en armes et non par l’armée permanente dirigée par les classes dominantes. Elle reprochait au au futur parti bolchevique d’avoir « abandonné » la perspective d’une défense de la patrie face à une guerre impérialiste dont le but principal serait la conquête. Cela ne constituerait pas un ralliement politique à la bourgeoisie, mais une entreprise révolutionnaire de renversement de la bourgeoisie à travers l’armement de la population, en dehors de l’armée permanente comme détachement séparé d’hommes armés.
Lénine, invoquant le caractère fondamentalement différent de la guerre impérialiste par rapport aux guerres passées, répond à Rosa en 1916 avec ce texte « À propos de la brochure de Junius ». Aux guerres féodales et dynastiques des classes dominantes, on pouvait opposer les guerres révolutionnaires autour d’un programme démocratique bourgeois, de libération nationale ou de défense de la patrie. Or, l’impérialisme a effacé ces distinctions, puisque quelle que soit la forme de l’Etat bourgeois (l’Empire, le Royaume ou la République démocratique), toute victoire de celui-ci ne peut être que réactionnaire pour le prolétariat.
On ne peut donc pas opposer la « défense de la patrie » au « défaitisme révolutionnaire » car il n’y a pas de patrie à défendre, seulement un Etat bourgeois imbriqué profondément dans la chaîne impérialiste mondiale. Ainsi, la « capacité d’action des masses prolétariennes dans leur lutte contre l’impérialisme » que Rosa revendiquait n’était qu’un vœu pieux ne s'inscrivant pas dans la perspective de la défaite de son propre gouvernement comme moindre mal.
L’erreur de Rosa était alors de se placer toujours dans le schéma qui avait existé de 1793 jusqu’en 1871, celui où la « défense de la patrie », dans la continuation des luttes de libération nationale ou de l’exemple de la Commune de Paris, qui pouvaient avoir un caractère progressiste et potentiellement révolutionnaire. Mais ne l'ont pas eu.
La misère économique en Russie du fait de la guerre accrut la conscience de classe, ce qui n'est pas du tout apparu des deux côtés du conflit en Ukraine ! Le mécontentement se faisait sentir au front à travers des désertions par milliers et dans les usines par de nombreuses grèves face à une guerre qui durait au-delà de ce qui avait été envisagé par les classes dominantes. Les défaites militaires et la misère dans les villes avaient créé une situation au bord de l’explosion sociale, où chaque grève et chaque manifestation risquait de tourner en conflit ouvert. Lorsque les femmes ouvrières de Petrograd ont fait grève le 24 février 1917, déclenchant la première révolution russe, le temps était venu pour le mouvement révolutionnaire et ses partis de transformer la guerre mondiale en guerre civile maximaliste.
Dans les manifestations, le slogan « Du pain ! » a très vite été systématiquement accompagné par « À bas la guerre ! ». Selon les propos d’un soldat rapportés par Trotsky dans son Histoire de la révolution russe. Ces slogans n'étaient pas révolutionnaires en tant que tels. Ce qu’il fallait était la paix, la fin de la boucherie, le retour des soldats et le retour à la paix antérieure. Difficile dans la confusion du début de la guerre, c'est pourtant le travail politique effectué par les vrais socialistes opposants à la guerre, avec Lénine, qui parvint à insuffler de la haine de classe dans la démoralisation qui commençait à s’installer au sein de la population. En Russie, ce sentiment prit corps à travers les manifestations de masse qui allaient renverser une autocratie installée depuis des siècles.
Concrètement :
« Si le prolétariat se révèle impuissant à empêcher la guerre au moyen de la révolution --et elle est l'unique moyen d'empêcher la guerre--, les travailleurs, avec le peuple entier, devront participer à l'armée et à la guerre. Les mots d'ordre individualistes et anarchistes d'objection de conscience, résistance passive, désertion, sabotage, sont radicalement opposés aux méthodes de la révolution prolétarienne. [...] Il demeure un combattant, apprend à manier les armes, explique, même dans les tranchées, la signification de classe de la guerre, regroupe autour de lui les mécontents, les réunit dans des cellules, transmet les idées et les mots d'ordre du parti, suit attentivement les changements d'état d'esprit des masses, le reflux de la vague patriotique, la montée de l'indignation et, au moment critique, appelle les soldats à soutenir les ouvriers. »
En Ukraine et en Russie si les ouvriers ne soutiennent pas les soldats ce sera déjà un pas en avant. Mais la bourgeoisie mondiale sait ce qu'il faut faire pour continuer museler le prolétariat en particulier en augmentant les salaires, en arrêtant provisoirement les attaques économiques. La majorité de la bourgeoisie mondiale en a assez des conneries de Poutine et veut lui régler son compte avant l'hiver sinon son obstination va mettre le feu partout d'autant qu'on craint la venue du froid dans les pays où la classe ouvrière reste dangereuse.
NOTES
1On peut toujours supputer un tir nucléaire « tactique », qui, non seulement dresserait la colère de la bourgeoisie du monde entier, mais serait contre-productif quant à la récupération de territoires réduits à une glaciation. La bombe nucléaire pour en terminer avec la guerre mondiale a été un scandale historique minimisé et jamais véritablement dénoncé comme une grande saloperie, because la sainte démocratie US... Poutine ne pourra pas être un deuxième Truman... grâce au souvenir de Hirsohima et Nagasaki, juste revanche de l'histoire mémorielle.
2Depuis le début de la guerre la classe ouvrière était enfermée dans une idéologie nationale, amère depuis la chute de l'URSS, et surtout par les diverses humiliations dûes à son approvisionnement ; comme me le disait cet été un diplomtAe : « par exemple , aprrès 91 en Turquie les prostituées furent longtemps des femmes russes « proies des muslims ». Sardine Ruisseau n'était pas née et s'en fiche, plus grave est la baffe d'un mari trompé.
3Poutine a été piégé dès le départ par l'impérialisme américain, qui n'en est pas à son premier coup d'essai. Zbigniew Brzezinski a avoué je cite : « Oui. Selon la version officielle de l’histoire, l’aide de la CIA aux moudjahidine a débuté courant 1980, c’est-à-dire après que l’armée soviétique eût envahi l’Afghanistan, le 24 décembre 1979. Mais la réalité gardée secrète est tout autre : c’est en effet le 3 juillet 1979 que le président Carter a signé la première directive sur l’assistance clandestine aux opposants du régime prosoviétique de Kaboul. Et ce jour-là j’ai écrit une note au président dans laquelle je lui expliquais qu’à mon avis cette aide allait entraîner une intervention militaire des Soviétiques. » À rappeler aussi que le gouvernement de l'époque était prosoviétique et que le Président Taraki ne cessait de demander une aide russe que Moscou refusait jugeant que le nombre des conseillers militaires étaient suffisant. C’est à la considération de l’afflux de milliers de djihadistes au Pakistan grâce aux financements de la CIA et des Saoudiens et de leur entrainement à Peshawar par l’ISI pakistanais que l’idée au Kremlin d’une opération militaire limitée a fait son chemin. « Lorsque les Soviétiques ont justifié leur intervention en affirmant qu’ils entendaient lutter contre une ingérence secrète des Etats-Unis en Afghanistan, personne ne les a crus. Pourtant il y avait un fond de vérité. Vous ne regrettez rien aujourd’hui ? Zbigniew Brzezinski : Regretter quoi ? Cette opération secrète était une excellente idée. Elle a eu pour effet d’attirer les Russes dans le piège Afghan et vous voulez que je le regrette ? Le jour où les Soviétiques ont officiellement franchi la frontière, j’ai écrit au président Carter, en substance : « Nous avons maintenant l’occasion de donner à l’URSS sa guerre du Vietnam. » De fait, Moscou a dû mener pendant presque dix ans une guerre insupportable pour le régime, un conflit qui a entraîné la démoralisation et finalement l’éclatement de l’empire soviétique. A la question d'un journaliste de l'OBS - Vous ne regrettez pas non plus d’avoir favorisé l’intégrisme islamiste, d’avoir donné des armes, des conseils à de futurs terroristes ? Zbigniew Brzezinski : Qu’est-ce qui est le plus important au regard de l’histoire du monde ? Les talibans ou la chute de l’empire soviétique ? Quelques excités islamistes où la libération de l’Europe centrale et la fin de la guerre froide ?
4Boris Nadezhdin, ancien député à la Douma d'Etat, une des chambres de l'Assemblée Russe, a tenu des propos peu optimistes à la télévision : “Nous en sommes au point où nous devons comprendre qu’il est absolument impossible de vaincre l’Ukraine, en usant des ressources actuelles et des méthodes de guerre coloniale que la Russie utilise, en se servant de conscrits, de mercenaires, sans mobilisation..."
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